Le gouvernement ivoirien indemnise les victimes de la crise de 2011

Près de 200 personnes concernées ont reçu réparation ce mardi

L’indemnisation des victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire se poursuit. Depuis le lancement du processus par le chef de l’Etat en août dernier, le Programme national de cohésion sociale (PNCS) a procédé à l’indemnisation des premières victimes. Ce lundi 28 décembre, 200 d’entre elles ou leurs ayants droit ont reçu réparation.

Medoma Faye a perdu son mari pendant la crise de 2011. Attristée, elle fait la queue derrière plusieurs autres victimes et parents de victimes, venus récupérer leur chèque d’un million de francs CFA (environ 1 500 euros) dans le cadre du processus d’indemnisation des victimes des crises en Côte d’Ivoire.

Une somme symbolique, selon elle : « Le fait de nous donner un chèque, vraiment ça nous apaise un tant soit peu. Mais on ne peut jamais oublier, on ne peut jamais remplacer la personne qu’on a perdue. C’est juste un symbole pour dire que, le dialogue est mieux. Les armes, ça ne vaut pas la peine ».

Un fonds de 10 milliards de francs CFA
Près de 4 500 victimes sont concernées par cette première opération d’indemnisation. Mais parmi elles, 3 500 sont décédées. Les deux tiers environ ont déjà perçu leur indemnisation d’après le Programme national de cohésion sociale.

De nombreuses victimes déplorent tout de même des lenteurs dans le processus. Mariatou Koné, la directrice du PNCS, appelle à la sérénité : « Les personnes qui n’ont pas encore reçu leur chèque, c’est dû à quelques petites difficultés. C’est le fait que parfois, dans une même famille, il a plusieurs personnes qui veulent prendre l’argent, et nous on ne peut pas se mettre dans les histoires de famille. Donc on attend que la famille soit d’accord pour nous donner le nom d’une seule personne qui va prendre le chèque au nom de la famille ».

Au total, près de 150 000 personnes ont été recensées par la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (Conariv). Un fonds spécial de 10 milliards de francs CFA devrait financer cette vaste opération.


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Côte d’Ivoire: le gouvernement refuse de « politiser » le décès de la mère de Laurent Gbagbo

Marguerite Gado est décédée mercredi, trois jours après son retour du Ghana où elle s’était réfugiée au lendemain de la crise post-électorale

Le gouvernement ivoirien ne veut pas « politiser » le décès mercredi de la mère de l’ex-président Laurent Gbagbo trois jours après son retour du Ghana où elle s’était réfugiée au lendemain de la crise post-électorale de 2010-2011.

« Nous estimons que ce n’est pas tout qu’il faut politiser, nous n’entrerons pas dans le débat qui a lieu actuellement », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné. « Une mère, quelle qu’elle soit, est respectable », a-t-il poursuivi avant de présenter « les sincères condoléances » du gouvernement à la famille de la défunte, Marguerite Gado.

Mme Gado est décédée alors qu’elle était conduite à Gagnoa ( centre-ouest, 270 km d’Abidjan) son village natal.Son corps a été transféré à l’hôpital de Yamoussoukro (centre, 230 km d’Abidjan). Le décès de la mère de Laurent Gbagbo a fait les choux gras de la presse nationale laissant éclater une polémique.

« Ils l’ont tuée », titrait à sa une jeudi le quotidien La Matinale (proche du pouvoir) dénonçant « le prix de l’intolérance et de la méchanceté » des partisans de Laurent Gbagbo. « Les refondateurs (parti sans de Gbagbo) ont tué la mère de Gbagbo: l’assistance de l’Etat refusé », renchérissait Le Jour (proche du pouvoir).

Par contre, du côté des partisans de l’ancien régime, l’on estimait, comme le journal Le Nouveau Courrier, titrait que « la dépouille de Maman Gbagbo est prise en otage par le régime », « Le corps de la mère de Gbagbo bloquée par le régime à Yamoussoukro », selon le quotidien Aujourd’hui. La mère de Laurent Gbagbo est rentrée dimanche du Ghana dans un état de santé critique.

Selon Bruno Koné, le gouvernement a proposé ses services à la famille pour que Marguerite Gado, âgée de 94 ans, soit prise en charge et transportée jusqu’au lieu choisi par la famille. « Mais la famille est libre dans ses choix et nous n’allons pas nous mettre à la critiquer », a-t-il commenté.

« L’intolérance ou l’extrémisme malheureusement conduisent à ces types de résultats, il faut être raisonnable, entendre raison, faire preuve de bon sens et arrêter d’agir uniquement par rapport à des préoccupations qui sont peut-être trop sentimentales et trop politique », a-t-il ajouté, précisant donner son sentiment  » personnel ».

Feu Marguerite Gado, mère de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo
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