Hôpitaux publics: la vidéo-surveillance désormais obligatoire

Au cours d’une réunion tenue jeudi, le Minsanté a également exigé, entre autres mesures, que les urgences vitales soient prises en charge sans paiements préalables

Le ministre camerounais de la Santé publique (Minsanté), André Mama Fouda, a communiqué jeudi, 31 mars 2016, les mesures qui doivent désormais être appliquées dans les formations médicales publiques. C’était au cours d’une rencontre avec les directeurs des hôpitaux publics et les délégués régionaux de la santé.

S’agissant de la sécurité et de l’orientation dans les hôpitaux, André Mama Fouda a exigé que : les hôpitaux de 1e catégorie (Hôpital général de Yaoundé, de Douala, CHU ndlr) et de 2e catégorie (hôpitaux centraux) mettent en place, dans un délai de six mois, un dispositif de vidéo-surveillance des voies d’accès ; que les personnels des différentes structures arborent obligatoirement des badges permettant leur identification ; et que le nombre de véhicules et de garde-malade ayant accès aux structures hospitalières soit restreint.

Un troisième point était à l’ordre du jour de la communication de jeudi. Il s’agit de la prise en charge des malades. A ce propos, le Minsanté a recommandé que le malade en situation d’urgence vitale reçoive les soins immédiatement et sans conditions de payement préalables et que les urgences disposent en tout temps de médicaments pouvant servir en cas d’urgence vitale. André Mama Fouda indique en plus que toute évacuation médicale doit se faire sous la responsabilité de l’hôpital où était soigné le malade.

La réunion que présidait André Mama Fouda vient en marge des affaires ayant incriminé le personnel sanitaire de certains hôpitaux des deux capitales du pays.Il s’agit du décès du Dr Hélène Ngo Kana survenu à l’hôpital général de Douala, de dame Koumateke enceinte de jumeau à l’hôpital Laquintinie de Douala et du cas plus récent des bébés quintuplés décédés à l’hôpital central de Yaoundé par défaut de couveuses pour les accueillir.

Pour le premier cas cité, les conclusions d’une enquête ordonnée par l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) avaient consacré la négligence des médecins et la mauvaise orientation dont la victime avait été l’objet.

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Hôpitaux publics: des personnels médico-sanitaires en grève

Ils réclament, depuis lundi, l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail

Mouvement d’humeur dans les hôpitaux de la capitale. Depuis lundi 01 juin 2015, c’est le service minimum dans les établissements sanitaires. Certains personnels médico-sanitaires et des entreprises du secteur de la santé sont en grève.

A l’entrée principale de l’Hôpital central de Yaoundé, une vingtaine de personnes en blouse blanche, sont postées avec des pancartes posées à même le sol. Les nombreux messages indiquent aux usagers que les manifestants réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. «Nous voulons le reversement de tous les contractuels à la Fonction publique», «Exploitation abusive du personnel de la santé» ou encore «Primes à tout le personnel soignant», etc.

Il s’agit au total de 16 revendications relatives notamment à «la distribution discriminatoire des primes et autres quotes-parts. Nous exigeons que les primes et autres avantages liés au travail soient distribués à tous ceux qui travaillent dans les hôpitaux publics. De même, nous réclamons la prise en charge des personnels et de leur famille nucléaire», soutient Sylvain Nga Onana, président du Syndicat national des personnels des établissements/Entreprises du secteur de la santé du Cameroun (Cap/Santé).

Il est aussi question que «nos salaires soient reversés à la Fonction publique afin d’avoir un salaire décent qui puisse nous permettre de nourrir nos familles. Nous réclamons un reclassement des personnels médico-sanitaires qui travaillent depuis 18 à 20 ans avec un salaire de 30 000 et 40 000 F. Nous ne voulons pas être exploités dans notre pays», avance Prospère Ekassi, infirmier contractuel et membre du Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (Synpems).

Au demeurant, le Pr. Pierre Joseph Fouda, directeur de l’Hôpital central de Yaoundé, a déclaré qu’ «un certain nombre de points ont été relevés et sont sur la table des négociations au ministère de la Santé publique. L’Hôpital central fait partie des institutions conviées à cette négociation. La tutelle est consciente et a toujours pris à bras le corps le problème». Il a également indiqué qu’une réunion y relative a lieu ce mardi avec les syndicats et les responsables du ministère de la Santé publique ainsi que d’autres ministères qui sont impliqués dans la gestion des différents points.


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Hôpitaux publics: 15 jours pour exécuter les mesures accordées au personnel

Si les décisions prises avec le Minsanté ne sont pas respectées, les syndicats promettent de relancer le mort d’ordre de grève

Après la grève de lundi dernier dans des hôpitaux publics de Yaoundé et Douala, et le « consensus » que le ministère de la Santé publique et les syndicats disent avoir pu trouver, le personnel médico-sanitaire envisage de reprendre les pancartes si rien n’est fait dans une quinzaine de jours. Des points épineux comme le paiement des arriérés de quoteparts doivent donc être exécutées par les directeurs généraux des hôpitaux selon la formule trouvée en commun accord entre le ministère de la Santé publique (Minsanté) et les syndicats. Au Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé (CHU), où la situation a été considérée comme étant critique, l’autorité ministérielle a prescrit de payer les arriérés des quoteparts à hauteur de 25% par mois.

L’harmonisation du paiement doit être faite toutefois dans tous les hôpitaux publics. De nombreuses autres mesures comme le paiement des primes, l’harmonisation de l’âge de départ à la retraite, le reclassement du personnel à de meilleurs échelons, la création d’une mutuelle de santé, l’établissement de plans de recrutement, seront aussi prises en considération par le personnel médico-sanitaire des formations hospitalières publiques ces prochains jours.

Le Syndicat national des personnels médico-sanitaires (Synpems) et le Syndicat national des personnels des entreprises du secteur de la santé (CAP/Santé), qui ont organisé la grève du 21 avril dernier, ont déjà promis d’être regardants sur le délai de 15 jours convenu avec le ministre de la Santé pour exécuter ces résolutions. Faute de quoi, ils assurent qu’ils reprendront la grève.

Au CHU où la situation est jugée « critique », il a été prescrit de commencer à payer les arriérés de quote-parts à hauteur de 25% par mois
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Grève dans les hôpitaux publics: Les syndicats lèvent leur mot d’ordre de grève

Certaines revendications ont trouvé une issue au bout des concertations avec le Minsanté, après une journée de service minimum

La grève entamée hier par le personnel des hôpitaux publics réuni au sein du Syndicat national des personnels médico-sanitaires (Synpems) et le Syndicat national des personnels des entreprises du secteur de la santé (CAP/Santé) a été levée au bout d’une dizaine d’heures de négociations avec le ministère de la Santé publique. La concertation entre les syndicalistes et le ministre de la Santé publique (Minsanté) du Cameroun, André Mama Fouda, s’est achevée très tard dans la nuit de lundi à mardi, à 01h00 du matin.

Dans la journée du 21 avril, le mot d’ordre de grève avait été suivi à Yaoundé – à l’Hôpital central, l’hôpital Jamot, le Centre Hospitalier et universitaire (CHU), l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso- ; et à Douala à l’hôpital Laquintinie. « Une journée de grève comme celle qu’on a vécu le 21 avril 2014, c’est peut-être 50% ou 70% de la production qui est perdue. Si ce genre d’actions continuait, ces structures seraient sérieusement ébranlées. Je me réjouis que nous soyons arrivés à un consensus rapidement et que les syndicats aient décidé d’appeler l’ensemble des personnels à travailler sereinement dès ce mardi 22 février 2014 », a relevé André Mama Fouda au Poste national.

Les doléances des syndicats, autour de la revalorisation de la situation du personnel médico-sanitaire dans les hôpitaux publics, ont trouvé une issue. Concernant le paiement des arrières de quotes-parts dans les hôpitaux publics, il a été convenu qu’ils le seront après avoir établi les mêmes bases pour toutes les formations hospitalières. « On a l’impression que c’est chaque hôpital qui calcule un peu à sa manière. Nous voulons remettre de l’ordre », a expliqué le Minsanté ce matin à la radio publique nationale.

Sur le plan de la prise en charge des frais relatifs au traitement médical des personnels des hôpitaux publics, le Minsanté et les syndicats ont convenu de la création d’une mutuelle, qui sera représenté sur le territoire national. D’autres points d’achoppement, notamment l’élection des délégués des personnels, ont été étudiés. A l’hôpital de la Caisse nationale de prévoyance sociale et à l’hôpital Central de Yaoundé, où les élections n’ont pas été organisées depuis e début de l’année, les élections se tiendront « dès que nous serons édifiés », a promis le ministre.

André Mama Fouda a cependant regretté que le personnel de certains hôpitaux, à l’instar du CHU et de l’hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Ngousso, ne prenne pas en compte la situation financière desdites formations sanitaires. La décision prise « par le chef de l’Etat », a expliqué le ministre, de mettre des représentants des personnels au sein des Conseils d’administration, « avait pour objectif d’édifier les personnels sur la santé de leur entreprise. Donc le CHU est effectivement un grand malade sur le plan financier ; nous le constatons aussi au niveau de l’hôpital gynéco-obstétrique. Nous avons noté que le personnel d’appui est très important dans certaines de ces structures, et nous avons prescrit qu’on regarde bien les postes de travail pour s’assurer que ces personnels d’appui ne sont pas en sureffectif. »

Le personnel des hôpitaux publics se plaignait également des frustrations dans le classement. Selon le ministre, un début de solution a été trouvé. « Il y avait un dispositif ancien où le personnel entrait avec un certain diplôme. Les aides-soignants entraient avec le CEP, aujourd’hui ils entrent avec le BEPC. Il en est de même des infirmiers supérieurs et autres classifications où on entre aujourd’hui avec le Baccalauréat. Malheureusement, ces personnes qui entrent avec le Baccalauréat, au bout de deux ou trois ans, sont classés à une échelle inférieure, par rapport aux licenciés des universités. C’est pour cela que nous avons entamé déjà, depuis un certain temps, une reconnaissance de ces études sur trois ans. L’approche qu’on envisage avec le ministère de l’Enseignement supérieur, est l’accréditation de ces écoles de formation par certaines universités d’Etat qui assureraient donc le tutorat en s’assurant que la formation donnée est une formation de qualité. Nous avons dû réviser les curricula et je pense aujourd’hui qu’on est en bonne voie. Je voudrais rassurer ceux qui s’engagent dans les études en soins infirmiers niveau BAC et autres, que très rapidement, ils n’auront pas à regretter parce qu’ils seront classés normalement, suivant le nombre d’années effectuées au niveau du cycle supérieur », a indiqué le ministre.

La grève du 21 avril 2014 aura donc servi à quelque chose pour le Synpems et CAP/Santé qui ont mis « la pression » sur le ministre de la Santé en s’en prenant aux malades du Cameroun. La modernisation du plateau technique des hôpitaux, qui avait également été soulevée par les deux syndicats, semble s’être évanouie au milieu des discussions pour permettre l’examen des conditions de travail du personnel médico-sanitaire.

L’hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso et le CHU connaissent de sérieux problèmes de trésorerie, selon le ministre de la Santé publique
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