La diversité s’inscrit en couverture des journaux camerounais ce 13 juin

Insécurité, atteintes aux libertés et économie faisaient partie des titres affichés à la une des journaux parus lundi

«Terrorisme: un Camerounais à la tête de Boko Haram ?» s’interroge le quotidien, à capitaux privés Mutations au sujet de Bana Bachera, qui a intégré la secte islamiste en 2002 dans l’Etat nigérian de Borno aux côtés de 3000 autres personnes et est désormais présenté comme son nouvel homme fort en lieu et place d’Abubakar Shekau, qu’on dit malade.

C’est lui, indique le journal, qui loin des caméras est à l’origine de l’attaque meurtrière du 3 juin dernier au Niger, son premier fait d’armes.

Cette information est toutefois démentie par le bihebdomadaire régional L’ il du Sahel, qui titre sèchement : «Le nouveau chef de Boko Haram, Bana Blachera, n’est pas Camerounais».

Autre sujet qui fâche et tient sur 4 colonnes à la Une du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, c’est le retour (ou plutôt la poursuite) de l’effondrement des immeubles.

Un bâtiment de plusieurs niveaux s’est ainsi écroulé en fin de semaine dernière à Yaoundé, sans toutefois faire de victimes : à l’origine, le non respect de normes et l’utilisation d’un matériau inapproprié, qui plus est dans une zone marécageuse.

Comment comprendre, s’inquiète cette publication, qu’on puisse attribuer un permis de bâtir à un individu sans se rassurer de ce qui se passe sur le terrain?

Au chapitre des droits de l’Homme, c’est The Guardian Post qui s’alarme du sort d’un leader sécessionniste anglophone, détenu sans jugement depuis 36 mois et qui est en train de d’être gagné par la cécité.

Ce journal, faisant le jour des multiples interpellations des autorités sur ses conditions de détention, constate que le gouvernement camerounais est décidé à étouffer dans l’ uf toute tentative d’émancipation des populations anglophones du pays.

Le bimensuel Germinal, pour sa part, s’intéresse à «ces assassins des libertés publiques», pointant un doigt accusateur sur le ministre de l’Administration territoriale (Intérieur), René Sadi, le préfet du département du Mfoundi qui abrite la capitale, Yaoundé, Jean-Claude Tsila ainsi que d’autres autorités administratives et du maintien de l’ordre, qui interdisent systématiquement ou répriment toute tentative de réunion ou de dynamique citoyenne autres que celles organisées par le pouvoir.

Sur le front de l’économie, Cameroon Tribune annonce que le port de Kribi (Sud) devrait être opérationnel avant la fin de cette année 2016 : «Si la date exacte n’est pas donnée, l’on confirme que les contrats avec les partenaires sont prêts et devraient être signés dans les prochains jours.»

Les choses se mettent en place, renchérit en effet Le Quotidien de l’Economie qui indique qu’une convention, de l’ordre de 29,5 milliards FCFA, a été signée vendredi dernier entre le gouvernement camerounais et la banque belge Belfius dans le cadre du chantier d’approvisionnement en eau potable du complexe.

Pour l’hebdomadaire Intégration, la gestion de cette gigantesque infrastructure a conduit à des «batailles rangées en haute mer» : quatre acteurs publics, apprend-on, se livrent un combat sans retenue pour le contrôle de la nouvelle infrastructure, le climat est plus que délétère alors que l’arbitrage du chef de l’Etat Paul Biya se fait cruellement attendre.

C’est finalement la grande navigation à vue à Kribi, souffle EchoMatin au moment où président du Comité de pilotage et de suivi du projet, Louis Paul Motaze, annonce pour ce 2ème semestre l’entrée en service de l’ouvrage et explique la cause des retards accusés dans son inauguration à savoir des «contraintes périphériques».


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Torture au Cameroun: des mesures préventives s’imposent!

Le sujet est au centre d’un atelier ouvert jeudi au ministère de la Justice, alors qu’est attendue ce vendredi la validation du 5e rapport au Comité de lutte contre le fléau

Détention des prévenus et privation des libertés, les acteurs du milieu se sont retrouvés jeudi, 17 décembre 2015, à Yaoundé, pour faire un état des lieux de la situation au Cameroun. La police, la gendarmerie, le parquet, l’administration pénitentiaire, les Ong, ont partagé leurs expériences et la réalité telle que vécues dans les cellules et les prisons. L’objectif étant d’apprécier le mécanisme national de contrôle et évaluer le niveau de prévention des abus et tortures dans les lieux de détention. Ici et là, le constat est presque le même. D’abord les contrôles sont effectifs et multiformes pour dissuader les tentatives d’abus et de violation des droits inaliénables des détenus. Ces contrôles existent pour éviter d’en rajouter à la peine de celui qui est privé de liberté. Les abus portent sur la maltraitance, les tortures, les sévices corporels, etc.

Des communications faites par la police, la gendarmerie, le parquet, l’administration pénitentiaire, il ressort que les contrôles sont d’ordre technique, administratif et humanitaire. Dans les différents cas, ils sont ordonnés, soit par le parquet ou le siège pour que la loi en la matière soit respectée, soit par les responsables des unités de détention afin que les standards soient observés. Les contrôles sont aussi initiés par les ONG dans leur rôle d’alerte. Dans tous les cas, le mécanisme de prévention de la torture parvient à réduire la commission des actes inhumains, à dénicher les auteurs de torture, à rassurer les détenus et leurs familles.

Toutefois, des manquements ont été soulignés par les participants à l’atelier ouvert hier sous la présidence du directeur des droits de l’Homme et de la coopération internationale au ministère de la Justice, Helen Galega. L’insuffisance des moyens et des ressources humaines ne permettent pas d’entreprendre les contrôles dans tous les lieux de de détention du pays. Les zones reculées sont les plus négligées.

Les descentes de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés sont très souvent annoncées, ce qui empêche d’apprécier toute la réalité telle qu’elle se présente. Les contrôles se focalisent généralement sur l’objet et la durée de la garde-à-vue au détriment de l’alimentation ou la santé. Les officiers de police judiciaire n’accueillent pas toujours favorablement l’intrusion de la société civile dans les unités de détention. Et puis, les cellules de détention ne respectent pas toujours les standards internationaux en la matière.

Les travaux s’achèvent ce vendredi, 18 décembre 2015, par la validation du cinquième rapport du Cameroun au Comité de lutte contre la torture.


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Homosexualité: Nouveau renvoi pour le procès des deux coupables présumés

Jonas et Francky, arrêtés au mois de juillet 2011 pour pratique homosexuelle présumée, devront encore attendre pour être fixés sur leur sort

L’ouverture du procès pour homosexualité de deux jeunes camerounais a été interrompue pour des questions de procédure. Bien que nous soyons dans la procédure de flagrant délit, c’est-à-dire d’urgence, le tribunal, qui a rejeté la mise en demande de liberté provisoire, a rendu un jugement dont on n’a pas retrouvé la trace aujourd’hui dans le dossier, a déclaré maître Alice Nkom, l’avocate des deux prévenus et aussi avocate des droits pour les homosexuelles. Mes clients sont pénalisés pour une faute qu’ils n’ont pas commise. Ils sont en prison et aujourd’hui, on les a privés d’un jugement qui aurait peut-être pu leur permettre de retrouver la liberté a-t-elle ajouté. Dans les coulisses du procès, on apprend que le juge n’avait pas pris connaissance du dossier d’accusation. L’avocate des deux jeunes a demandé qu’on puisse les libérer, sur le fait qu’ils étaient injustement détenus. Le tribunal a décidé de renvoyer la question en délibéré pour une autre fois. Lors d’une première audience le 18 août dernier, Jonas et Francky avaient plaidé «non coupables», mais leur demande de liberté provisoire avait été rejetée par le tribunal de première instance.

Détenus à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, Jonas et Francky, 19 et 20 ans, ont été inculpés pour homosexualité, au titre de l’article 347 bis du Code pénal camerounais qui érige depuis longtemps en infraction, les actes sexuels entre personnes du même sexe. Ils sont passibles de six mois à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende allant de 20 000 à 200 000 FCFA. La question de l’homosexualité reste très sensible au Cameroun. Même s’il n’existe pas de statistiques officielles sur le sujet, la société a une attitude très rigoureuse à l’égard de ceux qui la pratique. C’est vers 2005 que l’homophobie a franchi une nouvelle étape, attisée notamment par l’Église et par les médias, notamment avec l’affaire des listes.

Dans une de ses homélies, l’archevêque de Yaoundé, Victor Tonyé Bakot, avait dénoncé l’homosexualité, la désignant de «perversion» tout en accusant la communauté gay d’être responsable de la corruption et du chômage dans le pays. Dans les semaines suivantes, trois titres de la presse camerounaise avaient publié des listes de personnalités, hommes politiques, d’affaires ou artistes, soupçonnés d’homosexualité. La personnalité d’un juge peut parfois aussi jouer sur le procès d’un homosexuel. En mars 2011 Jean Claude Mbede un autre camerounais a été enfermé et condamné à 3 ans de prison pour avoir envoyé des messages téléphoniques jugés tendancieux à un autre homme. Pour Franky et Jonas (20 ans et 19 ans), le séjour en prison est de plus en plus difficile, selon des nouvelles données par des proches. Le verdict de leur mise en liberté provisoire devrait être rendu le 10 octobre date fixée pour la suite des débats.


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Cameroun: Les droits de l’homme bientôt inscrits dans les programmes scolaires

La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés procède actuellement à la formation des enseignants

Après le recensement en 2004 des experts en vue de l’élaboration du cahier pédagogique sur l’éducation aux droits de l’homme au Cameroun, ce support d’enseignement a finalement été validé en février 2006. C’était là, la première phase de la mise en uvre de ce programme. La deuxième phase quant à elle a été celle de l’élaboration des modules d’enseignement au niveau de l’enseignement de base et des enseignements secondaires. Après l’année 2006, l’accent a été mis sur la formation des formateurs, soit 100 inspecteurs nationaux de pédagogie. En 2007, la formation s’est poursuivie avec les inspecteurs régionaux de pédagogie et ce sont ces inspecteurs régionaux qui procèdent actuellement à la formation des enseignants et des encadreurs administratifs sur le terrain. Dans région de l’Adamaoua, les sessions de formation se sont déroulées du 22 au 23 mars 2011 dans la salle des cérémonies de la délégation régionale du ministère de la promotion de la femme et de la famille.

Le cahier pédagogique et le guide de l’enseignant qui étaient les deux manuels sur lesquels portait cette formation sont rédigés en français et en anglais. Ces support de formation mis à la disposition des enseignants, répertorie les différentes matières des droits de l’homme qui seront dispensés dans les différents ordres d’enseignement. Outre le cahier pédagogique, il y a le guide de l’enseignant qui contient des directives et des orientations devant permettre une meilleure transmission de ces matières dans le primaire et dans le secondaire. Organisé par la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL) du Cameroun, le programme national d’éducation aux droits de l’homme a ouvert cet atelier de formation ce mardi 22 mars 2011 et ce, pour deux jours. Sont intervenus tour à tour, Monsieur Biyok Michel, inspecteur au ministère de l’éducation de base et Mme Mispa, inspecteur général des enseignements. Après la photo de famille et la présentation du programme, Mme Eva Etongue Mayer, épouse Elangue, chef de la division de la protection et de la promotion des droits de l’homme, a déroulé un exposé portant sur la notion de protection des droits de l’homme, ses classifications ainsi que sur les instruments et mécanismes internationaux, régionaux et nationaux relatifs aux droits de l’homme. Pendant deux jours, les ateliers se sont succédés dans la salle des cérémonies de la délégation régionale de la promotion de la femme et de la famille de l’Adamaoua. Il était essentiellement question au cours de cette formation d’aider les enseignants du primaire et du secondaire à s’imprégner des techniques d’enseignement des droits de l’homme par l’usage du cahier pédagogique et du guide de l’enseignant. Cette formation avait aussi pour but d’amener les encadreurs administratifs à faciliter et à encourager cet enseignement dans leurs établissements respectifs. « Nous demandons à tous ces responsables de faire appel à la CNDHL qui pourra les soutenir en termes de manuels, parce que nous avons produit un certain nombre de manuels », a déclaré Mme Eva Mayer. Sur les sources de financement de ces activités, elle a ajouté que « ces manuels ont été financés avec les fonds qui nous ont été donnés par l’Etat du Cameroun, notamment le MINEPAT. On a eu 50 millions en 2009, 50 millions en 2010 et cette année, on aura encore 50 millions. Ces fonds aident non seulement dans la formation que nous faisons en ce moment, mais aussi dans la production des manuels ».

Un programme qui vient à point nommé, lorsqu’on sait que la deuxième décennie des Nations-Unies pour la protection des droits de l’homme arrive à son terme en 2014. En effet, à la suite de la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, les états membres des Nations Unies ont été appelés à éduquer leurs populations par la diffusion de cet instrument juridique international. Dans cette optique, l’Unesco qui est l’organe spécialisé des Nations-Unies en charge de l’éducation a fait adopter deux décennies en vue de l’éducation aux droits de l’homme, respectivement de 1994-2004 et 2004-2014. Il s’agit là des plans d’action des Nations-Unies visant la mise en uvre de l’éducation aux droits de l’homme dans les différents Etats membres.

Les droits de l’homme bientôt inscrits dans les programmes scolaires au Cameroun
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