Hémophilie: un traitement en vue

De concert avec la communauté internationale, le Cameroun a célébré dimanche, 17 avril 2016, la journée mondiale de l’hémophilie sous le signe du changement

« Ensemble on peut changer cette situation », c’est le thème retenu cette année pour la journée mondiale de l’hémophilie célébrée au Cameroun dimanche, 17 avril 2016, avec la communauté internationale.

Maladie héréditaire, l’hémophilie touche essentiellement les garçons et provoque des saignements qui ne s’arrêtent pas pendant longtemps. « Il y’a un élément qui manque au patient hémophile qu’on appelle le facteur de coagulation et qui permet d’arrêter les saignements. Le garçon est le seul à contracter cette maladie parce qu’elle lui est transmise par la mère porteuse du chromosome x malade », explique Dr Annick Kumba Kingue, médecin biologiste immuno hématologue au CHU de Yaoundé.

Le coût du traitement varie entre 200 000 F CFA et 2 millions de F CFA. Pour pallier à cette maladie, des partenariats ont été signés avec les hôpitaux Universitaires de Genève en Suisse pour obtenir gratuitement les facteurs de coagulation à administrés aux patients.

L’hémophilie a pour conséquence, la déformation des jambes, voir même, la mort du patient. « A la longue, les saignements peuvent se produire à plusieurs endroits et la plupart du temps, les articulations vont gonfler, ensuite faire mal, et elle produire des arthropathies chroniques c’est-à-dire les maladies chroniques des articulations », précise le Dr Annick Kumba Kingue, en indiquant que « la maladie peut également entrainer des hémorragies cérébrales, urinaires. Conséquence, le patient peut en mourir s’il n’est pas pris en charge ».


Droits reservés)/n

La Société financière internationale investit dans le groupe d’assurances Activa

Cette opération a pour but d’améliorer l’accès à l’assurance des agriculteurs, petites entreprises et personnes à bas revenu

La Société financière internationale (SFI), membre du groupe de la Banque mondiale, a annoncé son investissement de 6 millions de dollars (environ 3 milliards de FCFA) dans Activa, un groupe d’assurance opérant au Cameroun, au Ghana et dans d’autres pays de la région, afin de contribuer à l’amélioration de l’accès à l’assurance des agriculteurs, petites entreprises et personnes à bas revenu.
La prise de participation au capital de la SFI (IFC en anglais) aidera Activa à se développer sur de nouveaux marchés en Afrique de l’Ouest et centrale, « où peu de personnes sont en mesure d’accéder à des produits d’assurance ou de les payer, en raison des mauvais canaux de distribution, des coûts de transaction élevés, du manque d’innovation dans les produits, et de la faible éducation financière d es consommateurs », souligne ledit communiqué.

Pour Yolande Duhem, directrice de la SFI pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, l’axe majeur de la stratégie des services financiers de la SFI pour l’Afrique subsaharienne consiste à soutenir les assureurs régionaux qui cherchent à parvenir à une couverture du marché de masse et à étendre leurs opérations dans d’autres pays. IFC, membre du groupe de la Banque mondiale, est la principale institution de développement au service du secteur privé. Elle aide les pays en développement à atteindre une croissance durable en finançant des investissements, en mobilisant des capitaux sur les marchés financiers internationaux et en fournissant des services de conseil aux entreprises et aux pouvoirs publics. Au cours de l’exercice 2012, IFC a porté ses investissements à un niveau record de plus de 20 milliards de dollars (environ 10 000 milliards de FCFA) en exploitant les capacités du secteur privé pour créer des emplois, stimuler l’innovation et résoudre les problèmes de développement les plus pressants.

La Société financière internationale investit dans le groupe d’assurances Activa opérant au Cameroun

Transports au Cameroun: Des défis pour l’émergence

La Banque Mondiale a ouvert des discussions avec les acteurs du secteur, dans l’objectif d’optimiser son apport dans la croissance du pays

Avec de nombreux acteurs du secteur des transports, la Banque Mondiale a ouvert un dialogue vendredi 27 juillet dernier, dans le cadre de sa stratégie visant à renforcer la facilitation au commerce sur le marché camerounais et sous régional. «Dans un monde qui se caractérise par l’échange de tâches, plutôt que de produits, par des entreprises situées partout dans le monde, il faut réduire les obstacles qui se dressent tout au long de la chaîne d’approvisionnement et tenir compte du fait qu’au cours du processus de fabrication, des produits intermédiaires traversent de nombreuses frontières», a expliqué Dominique Njinkeu l’expert en facilitation du commerce, auprès de la Banque Mondiale. Selon un récent rapport de l’indice de performance logistique (IPL) par pays, le Cameroun doit encore faire beaucoup d’efforts dans la facilitation du transport des biens. « Le résultat général de l’IPL est calculé à partir de six différents points de performance logistique : efficacité des douanes, qualité des infrastructures, capacité à effectuer le suivi des expéditions, délai jusqu’à destination, compétences du secteur logistique du pays, et facilité d’organisation et de gestion des expéditions internationales», a expliqué Monsieur Njinkeu. De manière globale, l’étude menée par des experts de la BM et confirmée par de nombreux acteurs présents lors des échanges relève que l’importation des produits au Cameroun reste fastidieuse. Il faut encore 18 jours au minimum et près de 12 formulaires pour sortir les marchandises du port de Douala, la principale porte d’entrée du Cameroun, et pour deux pays de la sous-région CEMAC, le Tchad et la République Centrafricaine.

Les représentants du secteur des transports présents ont défendu chacun leur chapelle. Monsieur Mbarga, parlant au nom des douanes, a fait savoir que son administration avait réalisé de nombreux efforts dans son domaine d’intervention. « L’indicateur le plus visible de ces efforts est le fait que nos recettes aient augmenté. Mais en réalité, en 15 minutes aujourd’hui, nous pouvons servir nos usagers. Il existe encore de nombreuses difficultés, mais c’est très souvent le faits des autres acteurs. Par exemple, nous avons des importateurs, qui attendent lorsque la marchandise arrive au port, pour débuter toutes les procédures. Logiquement, il ne peuvent que perdre du temps », a-t-il expliqué. Au niveau du guichet unique, (GUCE), on s’est aussi dit résolu à ramener les délais de la dématérialisation de 18 à 13 jours. D’autres contraintes ont aussi été apportées, comme celles liées au manque de professionnalisme des acteurs du métier de transit marchandise, mais aussi des dysfonctionnements au Port de Douala. « Il est difficile de comprendre qu’à certaines heures on ne trouve pas de personnel disponible au Port. Bien qu’il soit petit, le port ne fonctionne pas 24/24 et c’est assez spécial, dans la mesure, où de nombreux ports dans le monde ne s’arrêtent presque pas de fonctionner », a expliqué un des participants à la plateforme. La BM et les autres participants, se sont dits résolus à poursuivre les échanges en vue de parvenir à une amélioration effective du transport des marchandises.

Port de Douala

Secteur minier/FMI – BM: Hypocrisie, duplicité et cupidité au Cameroun

Par Dieudonné Essomba, cadre au minepat, ingénieur statistiques hors échelle, économiste

Le deuxième forum minier, organisé conjointement par le gouvernement et la Banque Mondiale, s’est tenu à l’Hôtel Hilton du 29 au 31 Mai 2012. Le Forum était axé sur la démarche optimale à suivre pour concrétiser la stratégie de développement du secteur minier au Cameroun. Notre pays dispose d’importantes réserves de mines solides, mais si on exclut le cas particulier du pétrole, la contribution du secteur minier reste marginale avec moins de 1% du PIB. L’activité se réduit à l’exploitation artisanale de quelques pierres et métaux précieux faite de manière informelle. Le Forum a parcouru un grand nombre de problématiques liées à l’exploitation minière, et notamment la gouvernance, le cadastre, la fiscalité, les normes, l’environnement, la cogestion des mines entre pays voisins et les conflits relatifs à l’exploitation minière. Un accent particulier a été mis sur la transparence dans la répartition des ressources entre l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et les communautés riveraines. Si on peut se féliciter de la grande variété des thèmes développés et du grand nombre d’informations auxquelles on a eu accès et qu’on peut naturellement retrouver sur les sites dédiés à la Banque Mondiale, le forum a cependant dégagé quelques points polémiques.

Le premier a porté sur le lancinant désir des organisateurs à évacuer toute observation non conforme avec leurs idées. Après le premier jour où les participants ont pu poser quelques questions de fonds, le forum a dérivé vers l’exposé de cours magistraux où des modérateurs sommaient de manière comminatoire les participants de limiter leurs interventions à poser quelques questions « claires et précises », dans un rapport d’étudiants/professeur. Une démarche qui a fait sortir des gongs le professeur Ombiono, indigné que le forum soutienne mordicus que les multinationales ne sont pour rien dans les guerres alors que selon lui, leur rôle est considérable. Le second point est l’exagération de l’importance de la gouvernance dans l’attractivité des capitaux, une mythologie qui ne résiste ni au bon sens, ni aux faits. De toute évidence, les capitaux internationaux cherchent où s’investir avec bénéfices et la gouvernance ne fait nullement partie de leurs préoccupations. Exception faite des expropriations qui ne relèvent pas, à proprement parler, de la gouvernance, mais des postures stratégiques dans le concert des Nations, il est même douteux qu’elle leur apparaisse comme une priorité : ceteri paribus, on les voit davantage attirés par des gouvernements autoritaires que les régimes politiques transparents. Les multinationales occupent de préférence des niches qu’elles comptent exploiter sans être gênées par l’action des syndicats, la législation sociale ou les contrôles parlementaires. De tels régimes leur offrent des garanties policières pour faire victorieusement face aux demandes des populations pour de meilleurs salaires et une distribution plus équitable des revenus. En outre, elles n’aiment pas la concurrence et ne s’implantent dans un marché étroit que sur l’assurance d’y jouir d’un monopole de fait : pour maintes situations, les pays africains attireraient davantage les IDE en leur promettant de telles garanties qu’en ouvrant largement leurs frontières. Il est vraiment amusant de voir la bureaucratie de Brettons Woods parler de gouvernance et d’environnement pour séduire les investissements quand on connaît la répulsion de ces structures pour les syndicats, les contrôles parlementaires ou les mouvements écologistes ! Par ailleurs, le refus de traiter du comportement réel des multinationales transforme notre stratégie minière en un document romantique. De fait, les multinationales, bras armé des pays industriels et émergents, engagés dans un duel à mort, regardent d’un sourire amusé ce spectacle de clowns. Que peut bien leur faire un forum ? A la moindre opportunité d’investissement rentable au Cameroun, elles viendraient y mettre la main et imposer leur implacable logique par la corruption, le chantage, les menaces, le financement des coups d’Etat, des assassinats ou des guerres civiles.

Le troisième qui est les plus grave est un dévoiement manifeste des objectifs de croissance du Cameroun et une réorientation de notre économie portée davantage sur l’économie de traite. Ceci transparaît dans cette fixation de la participation des citoyens qui traduit le fait que les ressources doivent être partagées équitablement. Or, cette démarche est économiquement erronée : l’exploitation moderne des mines constitue des enclaves technologies lourdes n’ayant aucun rapport avec l’économie locale, autre que celle de distribuer les revenus directs. En fait, les mines ne constituent que le premier segment des filières de production dont l’essentiel se situe à l’extérieur : ainsi, le minerai extrait au Cameroun ne représente même pas 10% de la valeur totale des biens finaux qui en découlent. Les minerais ont donc pour vocation première d’aller alimenter la valeur ajoutée d’autres systèmes productifs, ne laissant au Cameroun que des miettes. C’est précisément pour cela que l’exploitation minière apparaît davantage comme l’expression des stratégies extérieures que nous ne pouvons que subir. Dans ces conditions, une politique minière ne peut constituer en soi une stratégie de développement. Elle s’inscrit plutôt dans l’ancienne politique de valorisation des exportations visant à renforcer les équilibres extérieurs telle que la balance de paiements. Son plus grand intérêt est de fournir des devises c’est-à-dire un pouvoir d’achat extérieur qui permet au pays de s’approvisionner à l’extérieur. Tout dépendra alors des choix stratégiques que le gouvernement aura à opérer :

– on peut utiliser ces devises pour la consommation, c’est-à-dire l’achat de biens domestiques (voitures, maisons, etc.) qui permettent d’améliorer le niveau de vie des populations de manière spectaculaire, avec l’assurance que le pays tombera dans une misère plus grande sitôt que les ressources se tarissent. C’est généralement cette démarche de distribution des ressources minières qui suscite des frustrations diverses, ingrédient principal des guerres civiles liées à l’exploitation minière.
– on peut aussi recycler ces devises pour financer les infrastructures. Cette démarche très répandue est meilleure que la première, mais elle peut se révéler très dangereuse lorsque les ressources se tarissent. En effet, l’entretien des routes, des chemins de fer ou des aéroports coûtent cher en devises. L’entretien d’un réseau d’infrastructures peut devenir trop coûteux lorsque les ressources viennent à tarir, entraînant leur abandon et leur délitement. C’est d’ailleurs la situation au Cameroun, où l’agriculture d’exportation et le pétrole ont permis naguère de mener un grand nombre de réalisation (routes, réseaux électrique, réseaux d’eau, etc.) qu’on a toutes les peines du monde à maintenir à l’état.
– on peut enfin utiliser ces ressources pour développer un processus d’import-substitution, autrement dit, pour construire une industrie locale qui réduit les besoins d’importation. C’est la seule politique viable et c’est elle précisément qui est condamné par le FMI et la Banque Mondiale à travers la logique de partage, de non intervention de l’Etat et d’ouverture des frontières.

Le Forum Minier et, une semaine plus tôt, la campagne du FMI pour obliger le Cameroun d’arrêter les subventions au carburant montrent une fois de plus l’extrême emprise de ces deux institutions dans la gouvernance du Cameroun. Alors que la France est décriée par tous les révolutionnaires, très peu de Camerounais dénoncent cette anomalie et c’est à peine si on peut entendre un Babissakana. Que ce soit dans les interdictions faites au Cameroun, les orientations de notre politique nationale, rien ne se fait au Cameroun sans que le FMI et la Banque Mondiale donnent leur accord. Ce n’est plus une aide c’est une véritable garde à vue. L’intervention de ces deux institutions a déjà eu une terrible conséquence politique de nature à ébranler le Cameroun sur ses assises : de fait, l’indicible cauchemar qui frappe actuellement le Cameroun, avec un Premier Ministre, des Secrétaires généraux de la Présidence et des ministres en prison vient de cette immixtion absolument abominable dans notre gouvernance, avec le désir du Chef de l’Etat de mener subrepticement l’achat d’un avion présidentiel au motif qu’il fallait cacher l’achat au FMI et à la Banque Mondiale ! On ne voit pas raisonnablement sur quelle théorie, quelle expérience ou quel bon sens on se fonde pour croire que le FMI et la Banque Mondiale pourraient développer le Cameroun. Le sous-développement est une problématique très complexe qui depuis 90 ans, a échappé à tous les grands théoriciens y compris les Prix Nobel qui s’y sont cassés les dents. L’idée qu’une clique de fonctionnaires internationaux tirant leur savoir on ne sait d’où, puisse venir réaliser ce qui échappe encore à la science économique est proprement effrayant.

Pourtant, ces institutions ont des missions précises. Par exemple, le FMI a pour mission de fournir des crédits aux pays qui connaissent des difficultés financières mettant en péril l’organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier ou les flux d’échanges de commerce international avec. Même s’il conditionne l’obtention de ses prêts à la mise en place de réformes économiques, sa vocation est par essence un dépannage momentané et non une installation définitive Et chaque fois qu’il a outrepassé ces missions essentielles de dépannage momentané, son action s’est toujours soldée par un échec. Dans son livre Quand le capitalisme perd la tête, Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Economie soutient que le FMI a été responsable de la longue crise d’Argentine. De même, dans son livre The Globalisation of Poverty, Michel Chossudovsky impute au FMI l’éclatement de la fédération yougoslave. Même la guerre ivoirienne trouve ses sources dans l’action du FMI.

Mais alors que cette institution se prend pour l’alpha et l’omega de la science économique, un rapport du Bureau Indépendant d’évaluation du FMI (BIE) concernant la période (2004-2007) a dénoncé l’impotence intellectuelle du FMI qu’il expliquait par une pensée dogmatique, l’enfermement doctrinaire, une confiance aveugle dans la capacité des marchés à réguler l’économie, un découplage entre l’analyse macroéconomique et l’analyse financière, ainsi que de graves lacunes de sa gouvernance interne. Mais par-delà ces limites, la sédentarisation du FMI au Cameroun a permis de transformer ses antennes locales (représentants permanents, chargés de mission, etc.) en une bureaucratie relais disposant des intérêts propres, soucieuses de leurs carrières, disposant d’un vif esprit corporatiste et surtout, désireuses de survivre à tout prix. La bonne réalisation des objectifs qui leur sont assignés pouvant se conclure par l’interruption des activités et la fin de leur gagne-pain, il n’y a pas lieu d’en attendre un zèle adéquat pour qu’ils mènent rapidement les missions à leur terme. Et on verra bien que par diverses man uvres, ces « experts » tenteront d’allonger indéfiniment leur mandat : à cet effet, ils susciteront des réseaux de relations au sein des administrations et des « sociétés civiles », générant une classe particulière de citoyens qualifiés de « points focaux » qu’ils entretiennent habilement par des subsides de toutes natures : multiples invitations à des séminaires suivis d’un per diem, gestion des manifestations engageant beaucoup d’argent, intégration à des groupes d’études, nomination à la tête des programmes qu’ils financent, financement des campagnes médiatiques de dramatisation de la misère et des publications hagiographiques de leur action.. C’est précisément cette bureaucratie qui n’accepte pas la moindre critique dans les forums. Des administrations pérennes se bâtissent autour de la thématique, des fortunes immenses se créent et la confusion s’installe. On finit par ne plus savoir où on en est, mais on peut être sûr d’une chose : l’objectif de cette nouvelle bureaucratie n’est pas de réaliser sa mission à la perfection, mais d’obtenir des demi-succès qui légitiment son existence tout en justifiant la poursuite de son l’action. D’ailleurs, les réseaux qu’elle crée et greffe dans la haute administration ne manqueront pas de faire pression sur leur mandataire, soit pour poursuivre l’action en l’état, soit pour la réformer dans les aspects purement formels.

Casser le cordon ombilical qui lie le FMI/BM au CamerounLa sédentarisation du FMI et de la Banque Mondiale est liée à une mauvaise architecture de notre économie. En effet, celle-ci se caractérise par une demande explosive des biens importés qu’alimentent la croissance démographique, l’amélioration du niveau intellectuel et l’urbanisation, tous facteurs qui tordent le profil de consommation au profit des biens manufacturés. Mais les exportations requises en échange de ces importations n’évaluent qu’avec parcimonie, avec notamment le cacao relativement instable, le café abandonné, le coton presque oublié ou le pétrole finissant. Et même si on arrivait à exploiter nos minerais, le seul résultat serait une amélioration temporaire de la marge de man uvre et du niveau de vie, mais sans résoudre le problème de fond. En fait, celui-ci ne serait que déplacer dans le futur. Dans cette condition, il n’existe pas d’autres solutions que de produire le maximum possible de biens manufacturés sur notre territoire, de manière à limiter cette pression à la demande extérieure qui est précisément la cause de notre déficit structurel des balances extérieures et de l’étouffement du taux de croissance. Autrement dit, qui justifie la présence permanente de la Banque Mondiale et du FMI. Mais cette import-substitution qui se révèle une exigence vitale ne peut pas se faire sans un mécanisme de protection contre la brocante européenne et la pacotille chinoise qui détruisent toute possibilité de survie d’une entreprise. C’est précisément pour cette raison que la Monnaie Binaire constitue la seule alternative viable.

Le monde est impitoyable pour les peuples naïfs et complaisants : c’est la terrible leçon de l’Histoire. La confiance aveugle que les Camerounais accordent aux rêves mirifiques brandis ou encouragés par le FMI et la Banque Mondiale peut nous donner un sentiment de fausse sécurité, mais ces mensonges vont nous ronger jusqu’à l’os. On ne développe pas un pays avec des rêves, du bavardage ou des appels magicoreligieux. La haine que nous éprouvons pour la vérité nous rattrapera un jour dans toute sa nudité et toute son horreur.


Intégration)/n

BM: L’américain Jim Yong Kim préféré à la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala

La nomination de ce médecin d’origine coréenne, encore peu connu du grand public, a été entérinée lundi 16 avril

A New-York, les membres du conseil d’administration de la Banque Mondiale ont choisi lundi 16 avril 2012, un nouveau Président. Deux candidats prétendaient à ce poste. Le professeur Jim Yong Kim, proposé par les Etats-Unis et le Ministre des finances du Nigéria, Ngozi Okonjo Iweala. Le candidat de l’Amérique soutenu par l’ensemble des pays développés et la Russie, a été désigné pour prendre la succession de son compatriote Robert Zoellick, qui a dirigé la banque depuis 2007. Pour les Etats-Unis d’Amérique, Jim Yong Kim, médecin et anthropologue était un grand atout. Son origine asiatique mettait en difficulté les ambitions des pays émergeants, soutenant dans leur majorité, la candidature de la Nigériane Okonjo-Iweala, très appréciée des fonctionnaires de l’institution, où elle a passé 25 ans de sa carrière et tenté du mieux qu’elle pouvait, de remettre en cause la tradition. Au niveau de la Banque, il n’a pas été précisé comment s’est opéré le choix. Les administrateurs ont choisi Jim Yong Kim comme président pour un mandat de cinq ans commençant le 1er juillet, a indiqué l’institution dans un communiqué. « Les candidats finaux ont reçu un soutien de différents pays membres, ce qui est une indication du calibre de ces candidats ». Aucune référence n’a été faite au « consensus » qu’étaient censés trouver ces pays membres, notamment ceux de la ligne, qui espéraient que les choses avancent.

Par tradition et depuis la création de ces institutions, un arrangement tacite avec les européens permet aux américains de monopoliser le poste de président de la BM. En échange, les Européens ont monopolisé de la même manière la direction de l’autre institution financière, le Fonds monétaire international (FMI). Pour sa première déclaration, le nouveau patron de la Banque Mondiale a fait savoir son ambition d’aligner la Banque aux exigences d’un monde en perpétuel changement. Il s’est aussi engagé à travailler avec tous les partenaires au développement, « les anciens comme les nouveaux », sans doute pour faire référence à certains pays « émergents », dont le plus imposant reste la chine. Il s’est aussi approprié le concept de « croissance inclusive »

Le nouveau patron de la Banque Mondiale hérite d’une institution en pleine mutation, dans un univers qui lui-même a beaucoup changé. Peu connu, y compris dans son propre pays les Etats-Unis, avant d’être sélectionné par le président Barack Obama, ce praticien de la santé publique, devra surmonter le scepticisme d’une bonne partie de la corporation des économistes, qui lui reproche un certain manque d’expérience financière et en diplomatie économique. Jim Yong Kim a effectivement consacré une partie de sa carrière à la recherche sur la tuberculose et le sida. Il a aussi travaillé à l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS, avant de devenir, en 2009, président de l’Université de Dartmouth dans le New Hampshire aux Etats-Unis. Ce qui aux yeux d’autres experts, est un véritable atout dans le contexte actuel des objectifs de développement dans le monde. Il (Jim Yong Kim Ndlr) est une opportunité pour les programmes santé de l’institution et les millions de personnes qui à travers le monde souffrent de maladies, a fait savoir Mark Weisbrot, Co directeur d’un centre de recherche économique aux États-Unis, ajoutant, que jusqu’ici: ‘la Banque mondiale a souvent servi des intérêts corporatiste’, et qu’avec le nouveau président, un espoir pour plus de social dans la stratégie de la Banque était aujourd’hui bien fondé. Les organisations non gouvernementales ont pour leur part réservé leur jugement. Ce n’est pas évident de savoir s’il va être un puissant réformateur de la Banque, en particulier parce qu’il va devoir faire allégeance au gouvernement américain qui l’a placé à ce poste, a déclaré Peter Chowla, coordonnateur du Projet Bretton Woods, site internet critique du FMI et de la Banque mondiale rédigé par un collectif d’ONG. C’est la première fois depuis 68 ans, que le poste de président de la Banque Mondiale soit disputé à un américain, notamment par un ressortissant d’un pays en développement. Un signe qui pour certains, indique que les choses bougent

Jim Yong Kim est le nouveau président de la Banque Mondiale

James Acworth: De nombreux efforts sont faits pour les changements climatiques

Expert en protection des forêts, il aborde la stratégie mise en uvre par la Banque mondiale pour accompagner le Cameroun

Les questions climatiques occupent aujourd’hui les politiques de développement au plus haut point, quelle est la situation des pays d’Afrique centrale?
Pour les questions globales de changement climatique, l’impact sur l’Afrique tout comme le Cameroun soulève de nombreux débats. Sur le plan global, l’Afrique contribue à moins de 4% aux émissions totales de Carbone dans l’atmosphère. Mais beaucoup de Camerounais ressentent déjà un changement des tendances saisonnières, lequel aura des impacts sur la productivité agricole en Afrique et la sécurité alimentaire, particulièrement dans les zones sèches. Dans le domaine énergétique, la construction de barrage pour augmenter l’offre en hydroélectricité est la manifestation de la volonté politique de vouloir développer les énergies propres, ce qui est une bonne chose pour la population camerounaise et la préservation du climat. Nous saluons ces initiatives et les appuieront. Toutefois, il faut soulever qu’entre 15 et 20% des émissions globales des Gaz à Effet de Serre, et 65% des émissions de l’Afrique sont issus de la déforestation, de la dégradation des forêts et du changement d’utilisation des terres dans les pays sub-saharienne. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), constate que le taux de déforestation au Cameroun, estimé à 1% de la superficie de ses forêts perdue par an, est le plus élevé parmi les pays du Bassin du Congo. De plus, il y aura une augmentation rapide de la déforestation avec l’arrivée de plusieurs nouveaux projets miniers, routiers et agricoles de grande échelle. Avec l’appui des partenaires internationaux, le Cameroun devrait donc chercher un équilibre entre le développement économique et la protection des forêts.

Cela fait plusieurs années que la question de l’environnement est prise en compte dans les différentes interventions de la Banque mondiale, qu’est ce qui ne marche pas finalement?
En dépit de l’impact énorme de la déforestation sur le changement climatique, le financement disponible pour la protection des forêts n’était jamais suffisant. Les sommets de Copenhague (Décembre 2009), et puis Cancun au Mexique (Décembre 2010) ont permis de réparer cette situation en proposant un système d’incitation financière, connu sous le nom de mécanisme REDD+ (Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts). Ce mécanisme REDD, sous lequel les pays développés paieraient les pays comme le Cameroun à réduire leurs taux de déforestation est central dans les négociations pour un accord «post-Kyoto» et sera partie intégrante du futur cadre de travail établi par la Convention Cadre des Nations unies sur le changement climatique. Aujourd’hui déjà, quelques pays bénéficient du REDD. L’Indonésie, par exemple, à signé un accord volontaire «REDD» avec la Norvège en 2010 pour un montant de 1 milliard de dollars pour réduire son taux de déforestation élevé, principalement causé par l’exploitation forestière suivie par l’expansion rapide de plantations agro-industriels, typiquement d’huile de palme. Mais avant de pouvoir profiter d’un tel mécanisme REDD, les pays du Bassin du Congo doivent relever de nombreux défis liés à leurs capacités institutionnelles et techniques.

James Acworth de la Banque Mondiale
Journalducameroun.com)/n

Quelle est la stratégie de la Banque Mondiale pour ce qui est de l’assistance aux clients du développement que sont les populations, pour que soit pris en compte l’impératif de changement climatique?
La Banque a adopté une politique globale d’intervenir dans l’atténuation de l’adaptation au changement climatique, et cette politique s’applique sur tous les investissements. Plusieurs volets d’intervention existent, dans une multitude de domaines, notamment en matière agricole. On tend de plus en plus à encourager l’utilisation des variétés qui résistent mieux aux différents problèmes causés par les changements de climat, comme la sécheresse prolongée. Nous promouvons aussi les systèmes d’agriculture qui maximisent le stockage du Carbone dans les sols. Au niveau régional, la Banque mondiale continue d’encourager le développement des énergies propres. Au niveau des forêts, le Fonds pour l’Environnement Mondial vient de lancer à travers la Banque mondiale un programme REDD régional de $13 millions, qui renforcera les capacités institutionnelles et techniques pour la mise en uvre du REDD+, sous la tutelle de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC). Le programme vise aussi à préparer les points focaux à la négociation des avantages liés au marché du Carbone. Au niveau national, une action soutenue par la Banque a déjà été lancée il y a trois mois pour l’appropriation du mécanisme REDD+. Sous le leadership des ministères en charge de l’Environnement et des Forêts, le Cameroun commence d’élaborer une stratégie pour la protection des forêts à travers le mécanisme REDD+.

Comment se présentera la nouvelle forme d’implication de la Banque mondiale dont l’approche est d’abord celle des partenariats et enfin le financement?
Dans notre stratégie, nous nous devons de composer avec toutes les parties prenantes. En matière forestière, il ne s’agit pas seulement de l’Etat, mais aussi des populations riveraines qui vivent dans les zones forestières. On collabore encore avec les organismes non gouvernementaux, les populations autochtones et même des entreprises privées qui opèrent dans le domaine forestier. De manière globale, on a toujours discuté avec les bénéficiaires de la prestation de développement, pour nous assurer qu’on répondait à leurs besoins et que les programmes mis en place portaient tous les résultats attendus.

Raju Jan Singh: «La crise de la dette n’affectera pas la coopération de la Banque Mondiale avec le Cameroun»

Economiste en chef au bureau régional de la Banque Mondiale, il évoque la crise de la dette en Occident et ses implications pour le Cameroun

Vous êtes économiste en chef de la Banque Mondiale pour l’Afrique Centrale, et depuis quelques temps on parle de la crise de la dette dans les pays européens et aux États-Unis. Quelle est l’influence de ces évènements sur le Cameroun?
En 2010, la croissance économique au Cameroun a été portée par les activités non-pétrolières, particulièrement les cultures vivrières, la construction, les transports et les télécommunications. Nous pensons que ces tendances se poursuivront en 2011. A cet égard, les bonnes performances observées durant le premier semestre de cette année dans la mobilisation des recettes non-pétrolières pourraient même suggérer que la reprise de l’activité économique au Cameroun serait plus forte qu’initialement attendue. Ceci dit, même si nos équipes ainsi que nos partenaires Camerounais suivent les évènements aux Etats-Unis et en Europe de très près, il est encore trop tôt pour évaluer l’ampleur de leur influence sur l’économie camerounaise. Nous pouvons noter, toutefois, que la volatilité accrue des marchés financiers due aux incertitudes persistantes quant à l’issue des crises aux Etats-Unis et en Europe représente un risque pour l’économie mondiale, y compris pour les économies qui connaissent pour l’instant un rythme d’expansion soutenu. Les réunions annuelles de la Banque Mondiale se tiendront à la fin septembre à Washington, réunissant nos gouverneurs et les effets des crises américaines et européennes seront à l’ordre du jour.

L’Afrique centrale qui appartient à la zone CFA opère encore 36% de ses échanges avec l’occident, premier consommateur de ses matières premières. Est-ce que l’adoption des mesures d’austérité dans les pays de l’union européenne ne risque-t-elle pas d’entrainer une baisse de nos exportations ?
L’intégration du système financier de la région CEMAC étant encore relativement limitée, il est vrai que les effets d’une politique d’austérité en Europe se feront sentir plutôt par une réduction des exportations. Le Cameroun ayant des ressortissants travaillant dans ces pays pourrait également voir une baisse des transferts d’argent. Une baisse de l’aide au développement est également un risque, encore que dans ce cas le Cameroun serait relativement protégé, l’aide au développement ne représentant pas une source de financement important pour le budget de l’Etat.

Pour revenir à la Banque Mondiale, elle a de nombreux projets en cours de réalisation ou d’étude avec le Cameroun, et plus globalement l’Afrique centrale, est-ce que cette situation de crise de la dette va affecter cette coopération?
Je tiens à vous rassurer tout de suite, la crise de la dette n’affectera pas la coopération de la Banque avec le Cameroun. Tout d’abord, la relation emprunteur-bailleur de fonds qui a défini le dialogue entre le Cameroun et la Banque par le passé est en train de faire place à une relation davantage basée sur un partenariat privilégiant l’échange de connaissances et d’expériences. C’est ainsi que la Banque a lancé en janvier une nouvelle publication sur l’économie camerounaise – Cahiers Economiques du Cameroun – qui offre une base de dialogue pour tous les acteurs économiques. Ceci dit, la Banque demeure engagée financièrement. Notre portefeuille au Cameroun compte aujourd’hui 22 projets pour un montant total de 968.2 millions de dollars américains, soit quelque FCFA 445 milliards. Ces projets couvrent les domaines tels que le transport routier, l’énergie, les télécommunications, le développement rural, la santé et l’éducation. Ces montants restent encore en grande partie à débourser. De plus, un accord final a été conclu en décembre dernier pour la 16eme reconstitution des ressources de l’IDA (IDA-16), notre guichet pour l’aide au développement. Cet accord représente une augmentation de l’enveloppe globale de l’IDA de 18 pour cent par rapport à la reconstitution précédente. Concrètement pour le Cameroun, cela signifie que quelque 100 millions de dollars américains additionnels pourraient être mobilisés en sa faveur chaque année pour les trois prochaines années. Mais la détermination de l’allocation finale des ressources IDA dépend en large partie de la qualité des politiques et des institutions d’un pays. L’Evaluation de la Politique et des Institutions Nationales (EPIN) évalue chaque année la performance relative des pays au regard de leur gestion macro-économique, politiques structurelles pour la croissance, politique d’équité et de développement durable et gouvernance. Or le score du Cameroun est demeuré inchangé depuis 2008. Ainsi, si le Cameroun parvenait à améliorer sa performance, le pays pourrait aspirer à obtenir un plus grand engagement financier de la part de la Banque.

La Banque Mondiale évoquait dans son livre « The Day After Tomorrow » la situation d’une Europe en difficulté économique allant de paire avec une Afrique subsaharienne pleine d’opportunités si les dirigeants de ses pays adoptent la bonne attitude. Partagez-vous toujours cette idée?
Certainement. Comme nous l’avions discuté lors de la présentation de ce livre au Forum sur la Gouvernance en juillet, l’Afrique subsaharienne – et particulièrement le Cameroun – pourrait faire bien mieux en termes de croissance économique. Mais pour cela, elle lui faut relever trois défis structurels majeurs. Premièrement, elle devra amener le secteur privé à s’impliquer davantage dans la mise en place des infrastructures nécessaires à sa croissance économique. Deuxièmement, un emploi devra être trouvé pour la masse de jeunes qui arrive dans le monde du travail. Et enfin, la qualité des institutions de l’Etat devra être améliorée. Les services publics, de l’éducation et la santé à l’assainissement et la sécurité, ont rarement été à la hauteur ou en rapport avec les ressources qu’ils absorbent. Ceci demandera entre autres une meilleure gestion des dépenses publiques.

Raju Jan Singh, économiste en chef au bureau Cameroun de la Banque Mondiale
Banque Mondiale)/n

Journée de l’enfant africain: La coopération allemande s’investit

La représentation camerounaise de cette organisation a organisé le jeudi 16 juin, des activités autour des enfants en relation avec les ses employés locaux et ses partenaires.

Encourager le dialogue Parents-enfants
«Nous avons le droit de savoir», c’est le slogan retenu par la coopération allemande (GIZ) au Cameroun, à l’occasion de la célébration le 16 juin 2011, de la journée de l’enfant africain. Objectifs de la manifestation: Sensibiliser l’ensemble du personnel, les collaborateurs, les consultants et les enfants sur leurs droits relatifs à la prévention du VIH Sida. Un appel qui a connu une réponse optimale. Une centaine d’enfants ainsi que leurs accompagnateurs étaient présents pour l’événement à la fondation Friedrich Ebert à Yaoundé. Au cours des différentes activités, l’encadrement de circonstance a dans les échanges voulu amener les enfants à reconnaître leurs droits et surtout leurs devoirs.

Un exercice très lucratif, de nombreux jeunes présents ont fait part de leur vision de la réalité qui est la leur. Avec les parents, il était question de sensibiliser sur la promotion du respect par eux des droits de l’enfant à travers notamment l’établissement d’un dialogue franc entre les deux parties. Un des moments forts de cette phase a été la discussion ouverte sur le sujet du VIH. Le partage d’expérience aura permis d’établir que du côté des parents comme des enfants, parfois on a du mal à se comprendre à cause du manque d’échange sur le sujet, les parents considérant la question comme tabou, et les enfants, un élément de leur secret de jeunes. Pour y parvenir, le programme Main streaming VIH de la GIZ qui organisait la manifestation, a tout d’abord préparé les jeunes présents à prendre la parole face aux parents. Il leur a aussi été expliqué le sens et la portée du thème retenu cette année par les États africains. Ensuite dans une opération de question réponse les encadreurs se sont assuré que le message est bien passé et les meilleurs par atelier ont été récompensés.

Faire de l’initiative un exemple
Satisfaction de tous les participants: Ce qui m’a marqué c’est la possibilité qu’il y avait à discuter de la question du Sida avec des personnes plus grandes et surtout mon tonton qui était juste à côté je ne l’avais jamais fait. J’ai personnellement beaucoup appris et sur beaucoup de chose je pense qu’il ne faudra plus qu’on me tire les oreilles, a fait savoir Sandrine une jeune participante de 15 ans. Certains parents présent ont admis avoir éprouvé de la gène. Cela n’arrive pas tous les jours de discuter avec les enfants, et quand il faut parler de sida et de VIH, ou encore du droit des enfants, c’est parfois difficile pour nous les africains. Mais je retiens que ce sont des pistes de thérapie sociale à améliorer, cela réduirait de beaucoup l’incompréhension qu’il y a entre les parents et leurs enfant, commente pour sa part Thierry, un participant.

Une date désormais historique
La Journée de l’enfant africain il faut le rappeler, commémore la marche de 1976 à Soweto, en Afrique du Sud, lorsque des milliers d’élèves africains sont descendus dans la rue pour protester contre la mauvaise qualité de leur éducation et exiger que soit respecté leur droit à recevoir un enseignement dans leur propre langue. Des centaines de jeunes garçons et filles avait été abattus et pendant les quinze jours de manifestation qui ont suivis, plus d’une centaine de personnes ont été tuées et plus d’un millier blessé. Aujourd’hui l’enfant africain continue de subir des violations de ses droits. Le choix du thème du sida par la GIZ cadre avec l’une de ses missions au Cameroun qui concerne le secteur de l’assistance à la santé. En commémorant cette journée à leur manière, le message qu’elle semble avoir voulu passer au-delà même de l’événement, est que chacun dans son secteur d’activité, devrait prendre des initiatives en faveur des droits de l’enfant. Dans les rues camerounaises, le phénomène des enfants de la rue prend toujours de l’ampleur. La plupart des enfants des rues connaissent la drogue, et sont exposés au VIH / Sida. Il a aussi été rapporté que dans certains cas, les personnes chargées de protéger les enfants sont celles qui commettent des crimes contre eux, commente un responsable d’association de protection des jeunes. Plusieurs d’entre eux sont obligés de se livrer à des activités commerciales dans les grands carrefours, vendant parfois les produits de grandes firmes implantées au Cameroun. L’irresponsabilité des parents camerounais les pousse encore aujourd’hui à accoucher des enfants, sans véritable moyens d’assurer leur encadrement. Le plus grave c’est que ces enfants ignorent parfois que c’est en violation de leurs droits qu’ils vivent ces situations, d’où toute l’importance du concept «Nous avons le droit de savoir», s’agissant des enfants.

La coopération allemande à travers l’ONG GIZ, s’investit pour la journée de l’enfant africain
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Développement: Un appel à candidature pour des idées novatrices

Le concept est de la banque mondiale en partenariat avec une organisation internationale catholique caritative

Convertir des idées en actions
Le bureau local de la Banque Mondiale au Cameroun en partenariat avec la Catholic Relief services (CRS), une organisation chrétienne de soutien au développement sur le plan international, invite les acteurs de la société civile camerounaise à participer à la foire aux idées pour le développement. Ce concept met en compétition des projets innovateurs ou originaux soumis par les Associations, les Organisations non gouvernementales et les Groupes d’Initiatives Communes exerçant dans le territoire national camerounais qui auront su présenter un projet permettant d’apporter des amélioration claires dans les secteurs de la lutte contre la corruption, l’éducation, la santé, la bonne gouvernance et la protection de l’environnement. Le but de cette compétition est finalement d’offrir une opportunité aux idées novatrices sur le renforcement de l’implication citoyenne pour une meilleure gouvernance locale de l’Education, de la Santé ou des Ressources Forestières. Les différentes candidatures seront évaluées sur la base de cinq éléments. Le premier est celui de l’innovation. Il s’agit pour les postulants de relever 3 éléments au moins qui justifient le caractère original de leur projet. Ensuite il y a le potentiel du projet à être appliqué dans plusieurs espaces géographiques pour aider à résoudre des problèmes similaires. Le projet devra aussi se distinguer, concernant la qualité des services locaux et la qualité de la gouvernance locale et quel sera son impact sur les communautés bénéficiaires. Enfin le projet proposé doit faire ressortir au moins 4 résultats concrets qui permettront d’améliorer la participation citoyenne dans le domaine choisi. Les associations et autres organisations qui sont intéressées ont jusqu’au 31 mai 2011 pour envoyer leur dossier de candidature.

Déjà dix d’existence de foire aux idées de développement
Le concept de foire au développement qui existe aujourd’hui depuis dix années, participe à l’expérimentation d’une autre approche de la coopération internationale, qui consiste à placer concrètement les sociétés civiles au c ur des actions de développement. L’idée est que la société civile avec son expertise, son degré d’implication au c ur des communautés locales et sa capacité à dynamiser les initiatives, pourrait être un relais important pour le soutien à l’action des gouvernements, dans la poursuite des objectifs de développement. Aux yeux des experts de la banque mondiale, la société civile est placée aujourd’hui au c ur de ce qu’on appelle le développement équitable. Le concept de foires aux idées de développement revendique aujourd’hui d’avoir permis le soutien de près de 1200 organisations pour un montant global de 60 millions de dollars américains. Son application au Cameroun intervient ainsi alors que le concept aborde sa deuxième décade d’existence. Il est aujourd’hui un concept amélioré. Les associations retenues seront connues courant juillet. Un montant global de 320 000 dollars est prévu pour l’application du concept au Cameroun.

Un appel à candidature pour des idées novatrices au Cameroun lancé parla Banque Mondiale
Journalducameroun.com)/n

Raju Jan Singh: «Les Camerounais peuvent voir leurs revenus croitre»

Economiste en chef au Bureau de la Banque Mondiale à Yaoundé, il évoque la question du potentiel économique du Cameroun et les moyens pour l’optimiser

Vous avez publié une réflexion titrée « Cameroun: le Réveil du Lion?» Avant toute chose de quel lion parlez-vous?
Avec ce premier numéro des Cahiers économiques du Cameroun, nous parlons du lion économique que pourrait devenir le Cameroun, patrie de Roger Milla et des Lions Indomptables. Le titre de ce premier numéro, « Le réveil du lion ? – Point sur la situation économique du Cameroun. Spécial Télécommunications », est à l’image des difficultés du pays à mettre son énorme potentiel économique au service d’une croissance rapide et d’un recul de la pauvreté. Avec ces cahiers, la Banque mondiale inaugure un programme de rapports économiques plus concis et réguliers. Ils visent à partager les connaissances et susciter un dialogue entre ceux qui cherchent à améliorer la gestion économique du Cameroun et à libérer l’énorme potentiel économique de ce pays.

Si on revient sur la portée économique de cette réflexion, quels sont les éléments qui font du Cameroun un lion, si on tient compte du fait que le lion est le roi de la forêt et théoriquement le plus fort?
La croissance économique au Cameroun s’est inscrite en 2010 à 3%, poussée par les activités non-pétrolières qui ont connu une expansion de près de 4% (particulièrement les cultures vivrières, la construction, les transports et les télécommunications). Cette croissance demeure toutefois insuffisante pour réduire la pauvreté d’une façon durable. Sur sa trajectoire actuelle, le Cameroun ne pourra probablement pas atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Le Cameroun est pourtant riche en pétrole, bois précieux, et produits agricoles (café, coton, cacao). Les ressources inexploitées incluent le gaz naturel, la bauxite, le diamant, l’or, le fer et le cobalt. Il devrait être possible d’exploiter ces richesses d’une manière durable. Pourquoi le pays ne connaît-il pas une croissance économique plus grande? Un cadre des affaires peu favorable, des infrastructures particulièrement inadaptées et des défis sur le plan de la gouvernance empêchent le pays d’avancer. En dépit de la marge de man uvre financière ouverte par l’allégement de la dette, les ressources budgétaires demeurent insuffisantes à cause des progrès limités dans la mobilisation de recettes hors pétrole. De ce point de vue, la récente émission couronnée de succès du premier emprunt obligataire de l’État pour le financement de projets d’infrastructure clés pourrait annoncer le réveil du lion. L’infrastructure en Afrique Centrale (y compris au Cameroun) est la plus limitée en Afrique. Par exemple, malgré les ressources importantes en hydro-énergie, l’Afrique Centrale a le secteur énergétique le moins développé du continent. La densité des routes goudronnées est seulement une fraction des niveaux déjà bas observés en Afrique de l’Ouest. En comparaison internationale et par rapport au reste de l’Afrique, les consommateurs en Afrique Centrale paient également exceptionnellement cher pour les services en infrastructure. L’accès Internet au Cameroun coûte, par exemple, quatre fois plus que dans d’autres pays en développement. Des simulations suggèrent que si les infrastructures au Cameroun se mettaient au niveau du meilleur pays Africain (l’Ile Maurice), la croissance économique par habitant en termes réels serait de quelque 4½ points de pourcentage plus élevée par an. En d’autres mots, le Camerounais moyen verrait son revenu annuel croître plus de cinq fois plus vite qu’aujourd’hui.

Est-ce que critiquer l’absence des infrastructures aujourd’hui n’est pas un peu fermer les yeux sur le passé ? On se souvient que durant les périodes d’ajustements structurels, selon des dirigeants, il était interdit au Cameroun de procéder à des investissements lourds?
La crise économique qui a frappé le Cameroun entre 1985 et 1995 a eu un impact significatif sur les infrastructures. Il en a résulté une réduction du volume des investissements publics et des dépenses d’entretien des infrastructures, conduisant à une grave dégradation du réseau. Pour prendre le cas de Douala par exemple, le transport était devenu difficile, en particulier à destination et en provenance du port et des zones industrielles. Le trajet, coûteux, prenait beaucoup de temps pour les travailleurs, les camions et les marchandises. Il en a résulté une réduction de l’efficacité et la compétitivité du port et la ville de Douala, dont plusieurs artères principales étaient devenues à peine passables, ce qui entraînait de graves embouteillages. Lorsque vous discutez avec des habitants du quartier Cité de la Paix, par exemple, ils vous disent que quand il pleuvait, les routes se remplissaient de boue de telle sorte que pour sortir de chez soi, il fallait avoir deux paires de chaussures: une pour marcher dans la boue, et l’autre pour les espaces aménagés. Pour remédier à cette situation, la Banque est venue assister la Communauté urbaine avec une enveloppe de plus de 56 millions de dollars pour contribuer à financer son programme de réhabilitation. Mis en uvre sur une période de 7 ans (2002- 2009), le projet a permis la réhabilitation de près de 28 kilomètres de routes, la construction de bornes-fontaines à l’usage des populations locales, et l’assainissement des zones habitées le long des artères principales. Les habitants vous disent qu’ils ont maintenant de l’eau potable juste à côté et leurs enfants ne souffrent plus de maladies hydriques comme la dysenterie, la diarrhée ou les vers.

Les critiques sur la gouvernance au Cameroun existent depuis, mais pourtant le pays continue de recevoir l’assistance des bailleurs de fonds, dont la Banque Mondiale. Est ce que finalement il ne serait pas plus simple de cesser tout soutien aux pays à la gestion indélicate comme le suggère par exemple International Crisis group qui parlait d’arrêter l’hypocrisie des institutions internationales présentes au Cameroun?
Plus de 180 pays sont membres de la Banque mondiale et notre mandat est de les accompagner dans leurs efforts de lutte contre la pauvreté. Notre stratégie pays pour 2010 – 2013 vient en appui à la stratégie du Gouvernement du Cameroun (Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi – DSCE) qui vise une amélioration de la gouvernance. Ceci dit, l’importance de l’appui financier de la Banque mondiale dépend de la qualité de la gouvernance d’un pays membre: meilleure est sa gouvernance, plus importantes sont les ressources financières de la Banque auxquelles un pays membre peut accéder. Bien sûr, les problèmes de gouvernance ne vont pas être résolus d’un jour à l’autre, mais il y a des améliorations. Par exemple, la Banque est venue soutenir les efforts de modernisation de la Douane. A cet effet, les deux bureaux les plus importants du pays en termes de recettes ont eu recours à des instruments et des techniques modernes leur permettant de mesurer leurs performances, lutter contre la fraude, la contrebande, la corruption et toutes sortes de mauvaises pratiques. Et la corruption a diminué. Mais de véritables progrès ne pourront être réalisés sans l’adhésion de toutes les parties prenantes, c’est-à-dire, de tous les camerounais.

Que fera la Banque Mondiale pour soutenir le réveil du lion ?
La Banque mondiale a un portefeuille de plus de 20 projets en cours de réalisation pour plus de 826 millions de dollars américains. Ces projets couvrent les domaines tels que le transport routier, l’énergie, les télécommunications, le développement rural, la santé, et l’éducation. De plus, une assistance technique est fournie pour une plus grande transparence et efficacité dans la gestion des ressources budgétaires, et pour un cadre des affaires plus favorable. Tous ces domaines devraient contribuer à libérer l’énorme potentiel économique de ce pays.

Raju Jan Singh, économiste en chef au bureau Cameroun de la Banque Mondiale
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25 mars: Journée mondiale de la procrastination. Faut-il toujours remettre à demain?

Coup de fil à passer, papiers à ranger, devoir à rendre, rapport à boucler, facture à payer… Et si on remettait à demain?

Comme l’écrivait Molière dans le Bourgeois gentilhomme à propos du personnage de Monsieur Jourdain, nous procrastinons tous depuis la plus tendre enfance. La procrastination consiste tout simplement à remettre au lendemain ce qui pourrait être fait le jour-même. Tout le contraire de ce que nous recommande le fameux proverbe : « ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd’hui ». Certains auteurs comme Alphonse Allais (« Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain ») ou Maurice Roche (« À quoi bon remettre à demain ce qu’on peut faire avec ses pieds ») ont d’ailleurs pris un malin plaisir à détourner ce proverbe : « Pourquoi faire aujourd’hui ce qu’un autre peut faire demain à ta place ? ». Au total, 20 à 30% de la population globale est considérée comme « lourdement procrastinatrice ». Un coup de fil à passer, répondre à un mail pourtant important, des papiers à ranger, une dissertation à rendre, un cours à réviser, un dossier à remplir, son linge sale qui traîne à ramasser, son dossier « photo » à trier, rapport à boucler, facture à payer, robe à aller chercher chez le teinturier… Qui n’a jamais traîné pour faire tout ce genre de chose ?. Les exemples ne manquent malheureusement pas. Remettre sans cesse à plus tard des actions ennuyeuses ou pénibles, ça s’appelle la procrastination. Toutes les excuses sont bonnes pour ne pas commencer ou pour temporiser. Un comportement qui peut devenir pathologique, contagieux et difficilement supportable pour l’entourage. La procrastination peut même entraîner de lourdes conséquences matérielles. Des adeptes du « Y a pas le feu au lac », il y en a, et de plus en plus. Certains parlent de « mal moderne », d’autres de « maladie du siècle ».

A ce jour, les chercheurs ne sont pas encore tombés d’accord sur les origines de la procrastination. Pour certains, « la procrastination est une mauvaise habitude », pour d’autres, « celui qui procrastine a peur de l’échec », « les procrastinateurs sont perfectionnistes », etc. En tout cas les procrastinateurs sont nombreux et comme toute pathologie, elle peut néanmoins être handicapante. Les forums consacrés à ce phénomène sont légion, et chacun y va de ses astuces, de ses conseils, de la manière de combattre cette paresse plus subie que réellement voulue. Car comme dans beaucoup de domaines, la procrastination est un cercle vicieux : moins on en fait, moins on a envie d’en faire ; plus on remet à plus tard. plus ça s’accumule. plus on se décourage. plus on remet à plus tard. Pas toujours facile de s’en sortir quand aucune contrainte, aucun chef, aucune date n’est là pour rappeler à l’ordre.

Une journée mondiale de plus ?
La plupart des journées mondiales que nous célébrons sont des journées officielles, inscrites au calendrier de l’ONU, dont l’objectif est de s’atteler à un problème d’ordre social ou culturel. Mais pour une fois, rien de tel ! La Journée mondiale de la procrastination a été inventée par David d’Equainville, auteur du livre « Demain c’est bien aussi ». L’objectif est de réfléchir à notre monde moderne et au rythme de vie effréné qu’il nous impose… De ce livre est né le site internet Demaincestbienaussi.com où les internautes racontent leurs petites aventures de procrastination. Et vu le succès de ce site internet, Anabet a déclaré le 25 mars comme journée mondiale de la procrastination dont la première édition s’est célébrée le 25 mars 2010. Selon David d’Equainville, fondateur des éditions Anabet « La procrastination c’est une défense immunitaire face à une société extrêmement rude, un moyen positif de se défendre des assauts du monde contemporain ». Si ce trouble peut devenir un vrai handicap social, il convient toutefois de noter que la procrastination ne présente pas que des inconvénients: « Ne pas promettre », « annuler à temps », « exiger des échéances » sont les conseils que recommandent le livre Demain c’est bien aussi qui « aborde la procrastination d’un point de vue positif ». la lenteur d’exécution permet par exemple la réflexion. Les procrastinateurs ne sont donc pas exemptés de bonnes manières. Il arrive parfois même que le fait d’avoir pris du retard nous donne accès à des opportunités intéressantes. Des réservations de dernière minute qui finalement seront moins chères, des idées de rechange qui s’avèrent plus sympathiques que celles auxquelles on a renoncé faute de s’y être pris à temps, etc… En tout cas, merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout. Mais. que faites-vous su journalducameroun.com? Comment êtes-vous arrivé là? Ne seriez-vous pas en train de procrastiner par hasard ?. A méditer.

Moins on en fait, moins on a envie d’en faire ; plus on remet à plus tard. plus ça s’accumule. plus on se décourage. plus on remet à plus tard
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La femme africaine, un atout pour propulser le continent vers la prospérité

Par Obiageli Ezekwesili, vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique

Il est difficile de rester indifférent face à l’essor économique de l’Afrique. En effet, la forte croissance enregistrée pendant plus d’une décennie a fini de positionner le continent africain comme une destination crédible pour l’investissement. Ce n’est donc pas un hasard si l’Afrique s’est remise de la crise financière mondiale plus rapidement que les autres régions du globe. Cette Journée internationale de la femme est pour nous l’occasion de rendre hommage la jeune fille et à la femme africaines, tant pour leur esprit d’endurance que pour les sacrifices consentis par elles. Cette commémoration nous permet aussi d’apprécier l’ampleur des opportunités manquées de prendre à bras le corps les nombreux obstacles qui continuent de parsemer le parcours de la gent féminine en Afrique. Des obstacles qui ont conduit à la marginalisation économique des celles qui aujourd’hui représentent 50% de la population africaine. En Afrique en effet, la féminisation de la pauvreté demeure un problème aigu. En Angola, au Mozambique, au Liberia et en Sierra Leone, une fillette sur 20 perdra la vie à l’accouchement. La femme africaine est 25 fois plus exposée à décéder lors de l’accouchement que l’Européenne. Dans 28 pays, les jeunes filles continuent de subir les mutilations génitales. De même, les femmes représentent la majorité des 800.000 Africains victimes du trafic humain. Pour chaque jeune homme infecté du VIH/Sida, on compte trois jeunes filles qui subissent le même sort.

Mais la femme africaine reste malgré tout, la personnification de l’Espoir ; elle représente la force du continent mais aussi une opportunité. Le taux de l’entrepreneuriat féminin est plus élevé en Afrique que dans toute autre région du monde. C’est aussi un pays africain, en l’occurrence le Rwanda, qui détient le plus fort taux de représentation féminine au parlement. De même, le taux de scolarisation primaire est passé de 84 filles pour 100 garçons en 1991 à 91 filles pour 100 garçons en 2009. Des progrès importants ont été accomplis en matière de l’égalité des sexes, mais de grands défis persistent. Le ratio filles / garçons dans l’enseignement secondaire a à peine progressé au cours des 18 dernières années, passant de 76 filles pour 100 garçons à 79. Dans l’enseignement supérieur, on compte seulement 68 filles pour 100 garçons. En matière de représentation au parlement, le Rwanda est l’exception qui confirme la règle, vu que la moyenne en Afrique se situe autour de 18%. Seul un agenda inclusif en matière de genre peut permettre de faire du chemin vers l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il s’agit donc de donner libre cours au potentiel des femmes. Un tel agenda devrait faire progresser l’éducation des femmes et l’accès à l’information ; affirmer leurs droits, leur faciliter l’accès aux intrants agricoles et garantir la sécurité sur leurs terres. Il s’agira aussi de promouvoir l’entrepreneuriat féminin et accroître la participation des femmes à la gestion de la chose publique. Pour y parvenir, une action urgente s’impose dans cinq domaines clés.

En premier lieu, davantage de filles africaines doivent aller à l’école et y rester assez longtemps pour acquérir des compétences essentielles au succès. Les filles ont besoin de soutien aux niveaux secondaire et postsecondaire, période de transition à la vie active. Il est également vital pour les jeunes filles d’acquérir des aptitudes non académiques qui permettent à l’innovation et à l’esprit d’entreprise de germer lorsqu’elles sont confrontées à des limitations. Il faut ensuite garantir la protection des droits des femmes, condition essentielle à la mobilité économique. Plus que la réglementation des affaires, les lois sur la famille et l’héritage, sur le mariage, le marché du travail et sur les droits fonciers ont un impact direct sur la prise de décision économique et l’autonomisation des femmes. Dans de nombreux pays africains, il existe une nécessité impérieuse de réformer les restrictions légales sur la mobilité des femmes, le travail hors du cadre domestique ou encore le contrôle des biens personnels. Troisièmement, il faut que les femmes doivent avoir accès aux moyens de production. Dans le domaine de l’agriculture, par exemple, si les femmes avaient accès aux intrants agricoles au même titre que les hommes, leur productivité pourrait augmenter de 10 à 30%. Pour y parvenir il est nécessaire de concevoir des programmes innovants visant à mettre ces intrants agricoles à la disposition des femmes. Il faudra aussi agir de manière concertée pour préserver leurs droits a la propriété terrienne. Il n’en faut pas moins pour changer la trajectoire de la productivité agricole aussi bien des femmes que du continent dans son ensemble. Quatrièmement, étant donné que les femmes africaines sont actuellement en grande concentration dans les secteurs les moins productifs de l’informel, il faut leur faciliter l’accès au crédit. Il s’agit d’aller au-delà de la micro finance, pour mettre à la disposition des femmes des montants beaucoup plus élevés à très faible taux d’intérêt remboursables sur une longue échéance. A cela devra s’ajouter une assistance technique au moment opportun afin de mieux outiller les femmes entrepreneurs.

Des progrès sont possibles et peuvent être réalisés rapidement, comme l’a si bien démontré le succès enregistré en matière de taux de scolarisation primaire. Il ne s’agit pas d’une action purement symbolique. Même si l’éducation est un point de départ essentiel, ce n’est que le premier obstacle sur un parcours parsemé d’embûches. Pour réduire l’écart entre les sexes en matière de revenus et l’autonomisation en Afrique, le continent a grand besoin d’écouter sa moitié manquante car cette dernière contribuera à la concrétisation d’un agenda plus représentatif et inclusif bâti sur les bonnes priorités : plaider pour des engagements plus importants en faveur des pauvres, des enfants et l’adoption des politiques en faveur des femmes et des réformes. Pour réussir, gouvernements et citoyens africains doivent travailler avec le secteur privé, la société civile, les communautés et les amis de l’Afrique dans la communauté du développement. Il sera nécessaire de faire preuve d’une volonté politique soutenue, une détermination à appliquer les lois et politiques favorables aux filles et aux femmes. La Banque mondiale contribue à la poser les jalons de l’édifice du progrès et se tient à l’écoute des populations pauvres tout en reconnaissant que c’est au peuple africain qu’il revient de prendre les devants pour l’aboutissement de ce processus. La Banque a élaboré une Feuille de route et un Plan d’action pour l’intégration des femmes. Ces instruments favorisent l’accès des femmes à la terre, aux intrants agricoles, aux infrastructures, au marché du travail et aux services financiers. Par le biais de l’Initiative en faveur des filles adolescentes, des mentors ont accès à une formation et habilite les jeunes femmes à aborder en toute sérénité la transition vers la vie active.

La Société financière internationale (IFC), branche du Groupe de la Banque mondiale chargée des opérations dans le secteur privé, a investi au total 170 millions de dollars dans le cadre de l’Initiative en faveur des marchés de l’entreprenariat basée sur le genre. Des milliers de femmes ont bénéficié de cette dans 23 pays d’Afrique subsaharienne. C’est donc dire que la question du genre est un sujet qui nous tient à c ur. Le rôle de l’égalité des sexes dans le développement fera l’objet de l’édition 2012 du Rapport sur le développement dans le monde. Le genre est l’un des thèmes de développement autour desquels s’articulera l’action de l’Association internationale de développement lors de sa 16e tranche qui durera trois ans (2011-2014) grâce à un financement de 49,3 milliards de dollars orienté au profit des 79 pays les plus pauvres du monde, dont 38 sont en Afrique. Objectif: intégrer et promouvoir la compréhension de l’importance de la dimension genre en matière de développement. Début mars, le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé notre nouvelle stratégie de partenariat avec l’Afrique. Entre autres, la nouvelle stratégie permettra d’approfondir et d’accélérer la croissance économique de manière à ce qu’elle se traduise par la création d’emplois, s’appuie sur des fondements solides, diversifiés et inclusifs, pour le bénéfice des populations pauvres et vulnérables, notamment les filles et les femmes. Car de leur bien-être dépend aussi celui des enfants et des générations futures. La question du genre, jusqu’ici perçue comme un obstacle, offre en fait des opportunités encore inexploitées qui pourraient propulser davantage l’Afrique dans son ascension fulgurante vers la prospérité.

Obiageli Ezekwesili
madagate.com)/n

Contrats de performances: Le soutien de la Banque mondiale aux douanes

Le bureau régional a organisé un atelier de présentation des initiatives de modernisation de ce secteur

Les succès des contrats de performance présentés
Au cours d’un séminaire atelier organisé ce lundi 31 janvier 2011 à Yaoundé, les représentants de la banque mondiale (BM) ont fait savoir qu’il soutiendrait l’initiative de la douane camerounaise, visant à améliorer la qualité de son service grâce aux contrats de performance avec les employés et les entreprises partenaires, à travers le système SYDONIA. C’est une véritable plaidoirie qu’a fait la direction générale des douanes camerounaises, qui tenait à faire comprendre tous les avantages du nouveau système de performance expérimenté par son administration, au cours de l’année 2010. La douane compte désormais atteindre ses objectifs et dans une certaine mesure aller au-delà. Mais pour cela, elle a besoin d’appuis techniques et financiers de sa hiérarchie, le ministère des Finances (MINFI), mais aussi des bailleurs de fonds. L’objectif, élargir le nombre de bureaux de postes placés sous contrats. « Nous souhaitons voir l’initiative encouragée et nous attendons un peu plus de la Banque mondiale », a déclaré Minette Libong Li Likeng, la directrice générale de cette structure. En présentant ses conclusions sur les réformes douanières, Minette Libom Li Likeng a attiré l’attention sur l’urgence de passer de la phase expérimentale à une phase pratique. Pour éviter, selon elle, d’être rattrapé et même devancé par les pays qui se seront inspirés du « modèle camerounais ». Un modèle qui, selon Daniel Murphy, est déjà cité en exemple à Washington, au sein de l’Organisation mondiale de la douane (OMD) et dans plusieurs autres pays. « Nous sommes entièrement d’accord de continuer avec vous, pour voir les possibilités d’étendre ces contrats de performance à d’autres administrations. Et pour cela, nous allons apporter tout l’appui nécessaire », a indiqué le directeur adjoint des opérations par intérim de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale.

Des voies pour l’extension de cette expérience
Il a aussi été question de l’extension des contrats de performance aux autres administrations publiques. De l’avis de Jean Tchoffo, Secrétaire général du ministère des finances, et qui présidait la cérémonie, il faudrait maitriser le système. « Je souhaite que l’accompagnement de la Banque mondiale soit plus pratique pour catalyser les efforts afin de pouvoir véritablement asseoir cette réforme. Il sera très difficile de transposer l’expérience de la douane au sein des impôts et du trésor qui n’ont pas les mêmes modes de recouvrement et les mêmes impératifs de fonctionnement », a-t-il déclaré. Le représentant du ministère a aussi répondu favorablement à la demande de la direction des douanes de se voir mettre à disposition des personnels aux compétences appropriées. « Pour les besoins en personnel, le gouvernement vient de procéder au recrutement de nombreuses personnes. Il suffit de formuler la demande, nous allons vous soutenir dans ce sens », a ajouté Jean Tchoffo. Les contrats de performance dont il est question, rentre dans le cadre de l’amélioration du service, dans le secteur des douanes. Un secteur qui est aujourd’hui stigmatisé par la corruption. « C’est pour cela que la Banque Mondiale soutient l’initiative. C’est vrai qu’il y a encore beaucoup des zones d’ombre, on n’est pas forcément sûr que cela marchera, mais au moins les douanes ont le mérite d’avoir essayé et il est normal que nous apportions cet appui », a commenté un des experts de la Banque Mondiale présent à la cérémonie.

La directrice des douanes ne nie pas l’ensemble des difficultés liées à l’implémentation de la réforme. « C’est justement pour cela que nous avons besoin du concours de partenaires, qui nous aideraient à avancer dans le projet » a-t-elle fait savoir. Pour de nombreux observateurs, c’est tout l’esprit de la fonction publique camerounaise qu’il faut assainir, et celui des douanes suivra. L’utilisation des techniques de contrôle modernes, ne suffit pas à résoudre un problème aussi complexe que celui de la corruption silencieuse, qui mine aussi bien la structure douanière que les partenaires privés. Par le passé, il y a eu le système de Procédures Automatisées de Gestion des Opérations Douanières et de Commerce Extérieur (PAGODE), qui poursuivait des objectifs similaires. Le constat de son échec est aujourd’hui évident. Son coût financier n’est pas connu et son efficacité très limité. Certaines critiques reprochent au système actuel (SYDONIA), de ne pas offrir de garanties spéciales quant à son succès. En 1981, la CNUCED a reçu une demande d´assistance du secrétariat de la Communauté économique des États de l´Afrique de l´Ouest (CEDEAO) concernant la production de statistiques sur le commerce extérieur entre les pays membres. Se basant sur les progrès des technologies de l´information, la CNUCED a proposé un système douanier informatisé modulable et adaptable, pouvant être utilisé dans des environnements difficiles et ne nécessitant pour sa maintenance qu´un effectif réduit de personnel formé. C’est ainsi que La CNUCED a réussi avec le concours de plusieurs États membres à mettre au point ce système, aujourd´hui bien connu sous le nom de SYDONIA. SYDONIA est aujourd´hui le premier programme utilisable dans le monde pour la modernisation des douanes et il est au centre de systèmes intégrés d´information douanière dans plus de 80 pays.


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Eau potable: Un nouveau prêt de la Banque mondiale pour Yaoundé

La signature de l’accord de financement a eu lieu mercredi à Yaoundé, pour la construction d’un décanteur sera construit sur le fleuve Nyong

Renforcer un prêt initial de plus 40 milliards
Le Cameroun dans le cadre de sa coopération avec la Banque mondiale, a obtenu mercredi 29 décembre dernier, un prêt concessionnel et additionnel de 14,6 milliards de FCFA. Ce nouveau financement a pour objectif principal d’étendre les travaux d’infrastructures initiés dans le cadre de la réalisation dudit projet et de prolonger les travaux d’urgence concernant l’approvisionnement en eau potable dans la ville de Yaoundé en saison sèche. Ce prêt vient compléter le crédit initial de près de 40, 31 milliards de FCFA octroyé en 2008 par l’Association internationale de développement (IDA), la structure de la Banque mondiale en charge de financer les pays à faible revenus. Ces financements additionnels obtenus sont supposés permettre l’amélioration et l’extension de la fourniture en eau potable des villes de Yaoundé et de Douala. Il devrait aussi permettre de faciliter la réforme du secteur, principalement dans le cadre du renforcement des capacités du partenariat public-privé relatif à la CAMWATER. Sont aussi concernés par ces financements additionnels, les populations défavorisées qui ne jouissent pas d’un accès permanant à l’eau potable dans les deux grandes villes de Yaoundé et de Douala. L’objectif à terme est de permettre que ces populations puissent bénéficier d’une eau de qualité et en quantité suffisante, a fait savoir un cadre de la Banque Mondiale. Un nouveau décanteur sera construit sur le fleuve Nyong à partir de la station de pompage d’Akomnyada. Avec les trois qui existent déjà, cela va porter à quatre le nombre de décanteurs et nous souhaitons en avoir cinq pour pouvoir atteindre l’objectif de 50.000 mètres cubes d’eau par jour en plus des 50.000 qui seront produits par la station de la Mefou. Nous avons misé sur 35.000 mètres cubes d’eau par jour en espérant atteindre 50.000 mètres cubes d’ici deux ans. Nous pensons que le décanteur pourra être prêt d’ici 2012, a expliqué Basile Atangana Kouna, directeur général de CAMWATER.

Ce financement devrait bénéficier à la ville de Yaoundé. Le 14 décembre dernier le gouvernement à travers le ministère de l’énergie et de l’eau, a signé un contrat de service pour l’étude et la réalisation d’une usine de traitement d’eau potable d’une capacité nominale de 300 000 m3/j et d’une conduite de transport de 1800 mm de diamètre sur 56 kilomètres environ de BATCHENGA à YAOUNDE y compris toutes les installations annexes. La question de l’eau est presque devenue un aléa dans la ville de Yaoundé. Les autorités reconnaissent que le déficit en eau potable est de 60 000 mètre cubes par jour. Une situation qui pour beaucoup relève d’un paradoxe inexpliqué. Pour de nombreux observateurs, c’est parfois le défaut de volonté et de réalisme politique, ou alors une mauvaise gouvernance qui font problème. Au mois de février 2010 dernier, la Camerounaise des eaux (CDE) la société filiale de l’ONEP marocaine en charge de la distribution de l’eau depuis 2008 a initié une visite de presse à la station de production d’Akomnyada (vers Mbalmayo). L’objectif, faire constater par les journalistes la baisse du régime du fleuve Nyong et les limites des capacités de la station.

Selon les statistiques, le Cameroun et le Congo Démocratique possèdent le premier potentiel hydrographique de l’Afrique avec 52 % d’eau de surface. La FAO a situé les capacités d’eau de surface du Cameroun à 275 milliards de mètre cube d’eau et 15 milliards de mètre cube d’eau forale. En 2007, le Cameroun n’avait utilisé qu’un milliard pour tous ses besoins en eau. Sur le volet des infrastructures, la CAMWATER par la voix de Basile Atangana Kouna son directeur général, avait annoncé des investissements dans presque 70 localités du pays: Une étude technique menée par le partenaire stratégique Cde est en cours pour proposer une solution à court terme pour stabiliser l’alimentation en eau de Yaoundé où la situation est particulièrement préoccupante. Les travaux consisteront à augmenter de 50 000 m3 environ, la production de l’usine d’Akomnyada, à travers une autre source que celle du Nyong, dont le niveau actuel est très bas, avait-t-il affirmé à l’occasion d’une conférence de presse. A sa création, la CAMWATER possédait une enveloppe de 260 milliards de francs CFA. Au total ce sont près de 800 milliards de francs CFA d’accord de financement obtenus par les autorités camerounaises pour l’amélioration de l’accès à l’eau potable. Plusieurs experts doutent de l’efficacité des solutions envisagés.

Ce nouveau financement a pour objectif principal d’étendre les travaux d’infrastructures initiés dans le cadre de la réalisation dudit projet et de prolonger les travaux d’urgence concernant l’approvisionnement en eau potable à Yaoundé en saison sèche
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Cameroun: Journée des enseignants, entre revendications et assurances!

La 17e édition de la journée mondiale de l’enseignant s’est célébrée ce 5 octobre sous le thème: «La reconstruction passe par l’enseignant»…

Ils étaient très nombreux à répondre à l’appel de cette 17e journée mondiale des enseignants. Ils sont du primaire et du secondaire, même ceux de l’université et des grandes écoles n’ont pas manqué le rendez-vous, il fallait rendre un hommage bien mérité pour le rôle que les enseignants jouent dans l’éducation des enfants, des jeunes et des adultes. Dans son intervention, le délégué régional de l’éducation de base, Maouloudou Hamadou a relevé l’engagement avec lequel les enseignants de l’Adamaoua tiennent à servir, malgré les différentes difficultés auxquelles ils font face. Par la même occasion, le responsable régional de l’éducation de base a fait état des efforts du gouvernement dans l’amélioration des conditions de travail des enseignants, notamment les recrutements récents en vue de l’amélioration de la qualité des enseignements dispensés dans les différentes écoles.

Enseignant, un noble métier
Le représentant du syndicat des enseignants, Mohamadou Laminou, a pour sa part plaidé pour le bien être des professionnels de la craie et du tableau noir dont la détermination et la volonté de donner une bonne éducation aux citoyens de demain est perceptible sur le terrain. Pour lui, l’enseignant est toujours prêt, qu’il neige ou qu’il vente, sous la pluie et sous le soleil, en ville comme en campagne. Et c’est pour cela que tout comme un maçon qui demande le matériel nécessaire pour reconstruire une maison, nous adressons avec insistance les doléances suivantes au gouvernement: Que notre statut particulier soit entièrement appliqué; que les avancements et reclassements des personnels soient décentralisés au niveau des régions; que des primes spéciales soient accordées aux enseignants exerçant dans des zones d’éducation prioritaire telle que l’Adamaoua… Dans son intervention relatif au thème de la célébration à savoir La reconstruction passe par l’enseignant, Jean Edi’i Abate, secrétaire général des services du gouverneur de l’Adamaoua, a salué les efforts et l’esprit de sacrifice des enseignants, de même qu’il a invité les uns et les autres à plus de responsabilités et à éviter de faire des difficultés qu’ils rencontrent, un obstacle au développement de leur profession. Une profession noble qui vaut son pesant d’or dans toute la société, a relevé l’autorité administrative. Il a également relevé pour déplorer la gestion peu orthodoxe de certaines infrastructures scolaires par certains enseignants, notamment celles relevant de la coopération camerouno-japonaise. Après la grande parade à la place du cinquantenaire marquant cette célébration, s’en sont suivies les réjouissances populaires dans les quartiers.

La face cachée de la célébration
Du spectacle d’un autre genre, il y en a eu. Le temps d’une journée qui survient une fois l’an seulement, les vedettes du jour se sont laissées aller à tous les excès et à toutes les exactions. Arborant fièrement leur tenue de circonstance, chacun tenait à immortaliser cette 17e édition. Une célébration qui a très vite pris les allures d’un carnaval dans les rues et autres bars dancing. C’est qu’en réalité, les réjouissances populaires ont surtout eu lieu autour d’un pot ou d’un repas copieux ici et là selon les goûts de chaque association professionnelle. L’inévitable à ce niveau aura été l’état d’ivresse dans laquelle certains donneurs du savoir au point même de se retrouver parfois dans une position peu commode sans respect de la pudeur. Et pourtant, c’est à eux que revient quotidiennement le rôle de véhiculer les valeurs morales et civiques. L’absence constatée de certains d’entre eux à leur poste de travail au lendemain de la célébration vient confirmer à juste titre ces excès.

Tableau noir et craie, deux obligations pour les enseignants!
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Cameroun: La tragédie oublié des réfugiés Bororos de Centrafrique

La célébration de la journée mondiale des réfugiés se déroule cette année sous fond de cris d’alarme pour les Bororos centrafricains installés au Cameroun

Une célébration institutionnelle
Les activités marquant la célébration de la journée mondiale des refugiés ont débuté le dimanche 13 juin dernier avec une marche conjointement organisée par la représentation locale du HCR, le Haut-Commissariat aux Réfugiés. Des manifestations désormais traditionnelles sont prévues ce dimanche 20 juin à l’Hôtel de ville de Yaoundé. Derrière ces célébrations répétées, se cache pourtant une petite tragédie. Elle est relative à la situation des réfugiées Bororos de Centrafrique. Lors de sa dernière visite au Cameroun au mois de mars 2010 dernier, Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés António Guterres a rendu visite à ces réfugiés bororos originaires de la République centrafricaine pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la «tragédie oubliée» de ces personnes accueillies au Cameroun. Il s’est entretenu avec certains des réfugiés durant des visites dans les installations de Mandjou et Boulembé situées à 350 kilomètres à l’est de Yaoundé, la capitale du Cameroun, et au sein desquelles sont hébergés quelque 3 000 réfugiés. [i Je suis ici pour témoigner ma gratitude au peuple et au gouvernement camerounais qui accueillent plus de 100 000 réfugiés et demandeurs d’asile originaires d’environ 30 pays, y compris 80 880 d’entre eux originaires de la République centrafricaine voisine, avait indiqué António Guterres durant une de ses escales. Mais le Haut-Commissaire avait aussi souligné qu’il avait décidé de rendre visite aux réfugiés centrafricains pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la tragédie oubliée des réfugiés Bororos.

La question des Bororos centrafricains
Les Bororos sont principalement des communautés pastorales nomades originaires de l’ouest et du nord-ouest de la République Centrafricaine. Ceux qui ont fui le Cameroun depuis 2005 indiquent que les Bororos sont visés par de fréquentes attaques menées par des groupes rebelles et des bandits qui volent leur bétail et kidnappent leurs femmes et leurs enfants contre des rançons. Les réfugiés Bororos sont hébergés dans des dizaines d’installations localisées dans l’est du Cameroun. Ce qui rend ainsi difficile pour le personnel du HCR basé dans la ville de Bertoua, le contrôle de leur situation, l’enregistrement des nouveaux arrivants et la distribution de l’aide. Le Gouvernement camerounais accorde le statut de réfugié sur une base de la reconnaissance faciale à cette population. Durant sa visite dans l’installation de Boulembé où sont hébergés quelque 1150 réfugiés Bororos, António Guterres a fait part de son admiration aux réfugiés, qui lui ont indiqué n’avoir aucun problème de cohabitation avec leurs hôtes camerounais. Cela fait des années que nous vivons ensemble, que nous partageons l’eau, les salles de classe et les équipements mis à notre disposition, avait indiqué Aliou Nassé, le représentant des réfugiés centrafricains de Boulembé.

António Guterres chez les réfugiés Bororos de Centrafrique
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Les réfugiés: un phénomène sans fin?
Pendant des années, plusieurs pays et régions ont célébré leur propre Journée des réfugiés, voire parfois leur semaine. L’une parmi les plus connues, c’est la Journée africaine des réfugiés qui est célébrée le 20 juin dans plusieurs pays. Pour témoigner sa solidarité avec l’Afrique, qui abrite le plus grand nombre de réfugiés, l’Assemblée générale des Nations unies a adoptée résolution 55/76 le 4 décembre 2000. Dans cette résolution l’Assemblée générale a noté que l’année 2001 marquait le cinquantième anniversaire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et que l’Organisation de l’unité africaine (OUA) avait accepté que la Journée internationale des réfugiés coïncide avec la Journée du réfugié africain du 20 juin. L’Assemblée a décidé par conséquent qu’à compter de 2001 que le 20 juin marquerait la Journée mondiale des réfugiés. Cette célébration intervient pour rappeler qu’il existe dans le monde des personnes persécutées qui sont obligées de quitter leur pays d’origine du fait de leur religion, de leur race, de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social ou à cause de leurs opinions politiques. Le nombre de réfugiés dans le monde est resté globalement stable. Il est de 15, 2 millions. Seuls 251.000 réfugiés ont pu regagner leur pays en 2009.


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Cameroun: Améliorer la prise en charge des réfugiés.

Le Cameroun est une destination privilégiée pour de nombreux réfugiés, le HCR entend y renforcer sa capacité d’intervention d’ici à 2011

Plus de 100 000 réfugiés au Cameroun
Pour plusieurs personnes ressortissantes de l’Afrique centrale ou même de la région des grands lacs, le Cameroun représente aujourd’hui un refuge ou un endroit de choix pour la demande d’asile. Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés et les autorités camerounaises offrent une assistance technique à près de 81 000 réfugiés, originaires du Nigeria, de la Centrafrique ou du Tchad et 2230 demandeurs d’asile. Une loi camerounaise de 2005 fixe les règles régissant le statut des réfugiés. Mais sur le terrain les experts doutent que les personnes et les infrastructures habilitées à rendre opérationnel ces mesures législatives ne soient pas effectives et opérationnelles. Malgré son ouverture au principe d’accueil des réfugiés, les conditions de vie des réfugiés restent sujettes à de grosses difficultés. Dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua où on retrouve une forte concentration de réfugiés centrafricains, l’accès aux sites de recasement reste très difficile. La conséquence est que ceux-ci vivent dispersés sur plus de 70 sites de recasement et occupe une superficie de près de 30 000 mètres carrés. Il apparait difficile pour les différents intervenants dans le processus d’assistance aux refugiés de pouvoir effectuer leur travail avec des résultats optimaux. D’un autre côté, la situation économique du pays qui est très difficile ne permet pas aux réfugiés des zones urbaines de pouvoir s’auto prendre en charge. Ce qui fait que chaque année la prise en charge par le HCR coûte de plus en plus cher.

Médiation serrée pour le HCR
Le HCR continue de faire pression sur le gouvernement camerounais pour que le code régissant le statut des réfugiés soit effectif. Mais en dépit de ces efforts, les besoins des réfugiés au Cameroun continuent d’être préoccupants. La sécurité alimentaire continue de poser un problème pour les 63 000 réfugiés des régions de l’Est et de l’Adamaoua au Cameroun. Principalement dépendants de l’aide alimentaire, leur état nutritionnel en dépit de quelques améliorations demeure préoccupant. Le taux de malnutrition globale est de 7,5% sur la population des enfants de moins de cinq ans. Parmi eux, 2% souffrent de malnutrition aigüe. L’accès aux soins médicaux pour cette population est elle aussi très hypothétiques, malgré la signature des accords avec des structures hospitalières. Le taux de vaccination des enfants réfugiés demeurent lui aussi très faible et très en deçà du taux national au Cameroun. Le volume d’eau disponible est limité parfois à 15 litres par habitant réfugié, c’est-à-dire un sceau par jour. Le taux de scolarisation ne dépasse pas les 40% et les infrastructures scolaires existantes ne suffisent pas à couvrir une demande grandissante en raison des surpopulations. A Langui un camp de réfugiés de la région de l’Est, la mise en place des conditions pour assurer des conditions de vie dignes aux réfugiés n’a pas retenue toute l’attention voulue. Certains réfugiés qui ont de la chance de faire partie d’un programme de pris en charge en zone urbaine ont une condition de vie plus acceptable, mais tout le monde ne bénéficie pas du programme.


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Est-il encore opportun d’accueillir certains réfugiés au Cameroun?
Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés a pour principal objectif d’augmenter le nombre de réfugiés pris en charge et d’améliorer les conditions de vie pour une bonne partie d’entre eux. L’augmentation incessante du nombre de réfugiés justifie aujourd’hui les augmentations de budget de prise en charge du HCR depuis 2006, année au cours de laquelle le programme de retour volontaire des réfugiés nigérians prenait fin. L’enregistrement des demandeurs d’asile et la fourniture de pièce d’identité aux personnes qui en auront besoin figurent dans les objectifs actuels du Haut-Commissariat. Dans la région de l’Adamaoua de nombreuses déclarations d’exactions commises par des réfugiés continuent de croître. L’exemple international des dérives auxquelles pouvant conduire à une mauvaise gestion des statuts de réfugiés est celui du Kosovo. Au-delà des massacres, la réalité demeure que les ambitions de partitions de la Serbie et du Kosovo sont parties d’une revendication plus accrue de leurs droits par des réfugiés albanais habitant la zone du Kosovo. Il est difficile de comprendre pourquoi le HCR continue de maintenir des camps de réfugiés centrafricains au Cameroun et que la communauté internationale reconnaisse d’un autre coté que la situation en Centrafrique s’est améliorée, de même qu’au Tchad. Pour preuve, le contingent des forces des nations unies affecté aux deux pays sera bientôt démobilisé. Les problèmes sociaux vécus par les réfugiés pourraient se transformer en véritable crise politique dans les régions concernées. Le Cameroun ne le dit pas officiellement, mais les autorités resteront très prudentes.


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