De violents combats à la frontière Cameroun-RCA

Des affrontements ont eu lieu lundi entre des bandes armées et les forces de défense à Ngaoui dans la région de l’Adamaoua,

Au Cameroun, des affrontements ont eu lieu lundi entre des bandes armées et les forces de défense à Ngaoui dans la région de l’Adamaoua, à la frontière avec la République centrafricaine. Le pays, déjà en proie à une guerre ouverte contre Boko Haram le long de sa frontière avec le Nigeria, doit aussi faire face à sa frontière avec la RCA à des incursions d’éléments incontrôlés de Seleka et anti-balaka qui sèment la terreur dans la région.

L’accrochage dans la localité de Ngaoui près de la frontière avec la RCA a eu lieu très tôt dans la matinée de lundi. Les assaillants avaient pour intention, selon le sous-préfet de la région, de faire libérer quelques-uns de leurs compagnons détenus dans un commissariat de la ville.

La tension à ce poste frontière remonte en réalité à jeudi dernier, après l’assassinat par des miliciens centrafricains, d’un riche commerçant camerounais dans la localité de Saboua. La frontière entre les deux pays a aussitôt été fermée et les bandes armées, non clairement identifiées qui ont attaqué Ngaoui, ont été violemment contrées par les forces camerounaises.

Autre front dans le Nord
A Limani, dans la région de l’Extrême-Nord, et quasiment dans le même temps, une autre faction de l’armée camerounaise faisait face à des assaillants de Boko Haram. La secte islamiste exerce dans la région une pression quasi quotidienne notamment autour des villes de Kolofata et Fotokol.

Ces dernières semaines, elle a essuyé de gros revers dans ses combats face aux soldats camerounais mais sans jamais relâcher son harcèlement.

Des soldars camerounais sur le terrain
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Djohong et Ngaoui: La crise centrafricaine en terre camerounaise !

L’histoire des conflits en Rca passe également par ces deux villes de la Région de l’Adamaoua, frontalières avec le pays de François Bozizé

Tout commence le 25 mars 2005. Des rebelles attaquent Djohong et Ngaoui. Ces deux localités camerounaises sont situées dans le département du Mbéré, à la limite de la région de l’Adamaoua et de la Rca. Pendant cette attaque, les rebelles tuent le chef du village de Yarman III dans le voisinage de Djohong. Peu avant, à Baboua, à 10 km de Djohong, ces malfaiteurs enlèvent cinq enfants qu’ils promettent de remettre contre le paiement d’une rançon. Le lendemain, dans les villages camerounais d’Ouro-Ade et Djabori, deux autres villageois sont tués et une dizaine d’enfants enlevés. Selon le lamido de Djohong, Marius Yaya Doumba, « il s’agirait d’anciens militaires tchadiens qui ont aidé François Bozizé à prendre le pouvoir en Centrafrique. Déclarés persona non grata en Rca et au Tchad, ils ont trouvé un terrain fertile dans cette partie de notre territoire pour perpétrer leurs crimes ». Pour le Hcr à Yaoundé, le fait que 15.000 Camerounais et 3000 Centrafricains soient déplacés par peur à la suite de cette montée de l’insécurité rendait cette situation sérieuse.

Pour autant, ces forces armées incontrôlées ne sont pas les seules menaces à la paix à la frontière du Cameroun et de la Centrafrique. En mars 2001 déjà, au prétexte que la frontière avait été « déplacée » par les autorités camerounaises, des militaires centrafricains conduits par le préfet de Bouar avaient franchi la frontière à l’Est du Cameroun, sans grande conséquence heureusement.Le gouverneur de l’Est à l’époque, Martin Tanyi-Tiku Baye Arikai, expliquait alors qu’il aurait été difficile de s’en prendre aux populations civiles camerounaises, « parce que ce sont les mêmes familles qui vivent des deux côtés de la frontière ». Une communauté ethnique qui sert parfois à masquer l’immigration clandestine.


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