Financement basé sur la performance: le Cameroun reçoit un soutien de 300 millions de F

Ces financements, accordés par l’Unicef et l’UNFPA, visent à améliorer les services de santé maternelle et infantile. La région de l’Est ciblée

Le ministère de la Santé publique du Cameroun (Minsanté) a signé vendredi, 19 septembre 2015 à Yaoundé, une convention avec la Banque mondiale, l’Unicef et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), afin de poursuivre la mise en uvre de sa stratégie de financement basé sur la performance.

D’après cette convention, l’Unicef et l’Unfpa verseront environ 300,000 dollars américains chacun (approximativement 150 millions FCFA) pour l’année 2015 au gouvernement en vue d’améliorer «la qualité et la quantité des services de santé maternelle et infantile» au Cameroun, ainsi que les services liés à la lutte contre les maladies transmissibles.

Le principe du financement basé sur la performance consiste à financer les soins et services de santé en fonction de la performance réalisée par les structures de santé et sur la base des indicateurs préalablement définis, tels que: nombre des clients de planification familiale, le nombre de femmes enceintes recevant des soins obstétricaux, le nombre de cas de viol pris en charge cliniquement, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère correctement traités. Il est différent du financement classique où les structures de soins recevaient tous les intrants (tels que la formation et l’équipement) nécessaires à leur fonctionnement sans aucune obligation de résultats.

L’approche du Financement basé sur la performance dans le secteur de la santé a démarré au Cameroun en 2006 dans le Diocèse de Batouri, à l’Est, et puis dans le Diocèse de Maroua-Mokolo avec le soutien technique et financier de l’ONG internationale Cordaid. L’approche a été élargie en 2011 dans quatre des 10 régions du Cameroun (littoral, Nord-ouest, Sud-ouest, Est) principalement financée par des subventions et des prêts de la Banque mondiale et la contrepartie du gouvernement.

La Banque mondiale, qui soutient la stratégie, use de son effet de levier pour obtenir des ressources pour le Cameroun. C’est ainsi qu’a été signé en 2008 un accord entre le gouvernement camerounais et l’Association internationale de développement (une institution du groupe de la Banque mondiale), d’un montant de 25 millions de dollars, pour le Projet d’appui aux investissements dans le secteur de la sante (PAISS), lequel pilote l’approche du «financement basé sur la performance».


Une approche innovante pour le renforcement du système de santé au Cameroun

Au ministère de la Santé publique du Cameroun, on se dit satisfait des résultats de cette stratégie. «Nous constatons que dans les districts de santé où le PBF a été mis en uvre, les hôpitaux sont propres, ils sont bien tenus. Les hôpitaux sont fréquentés, le personnel de santé est motivé. Il y a donc plus de ressources qui sont générées directement par l’hôpital et les patients reçoivent des soins de qualité en payant le juste prix», affirme André Mama Fouda, le Minsanté.

L’Unicef et l’Unfpa, à travers les financements qu’ils viennent d’accorder dans ce sens, mettent l’accent sur la santé maternelle et infantile. Par conséquent, environ 75% des indicateurs quantitatifs et qualitatifs de performance sont directement liés à la santé sexuelle et reproductive ainsi que la santé de l’enfant. Les contrats de performance ont été signés avec 472 formations sanitaires (12% des établissements de santé du Cameroun), pour une population cible de près de trois millions de personnes (environ 12% de la population totale).

La région de l’Est a été choisie pour abriter la phase pilote du projet. Son lancement est prévu ce mois de septembre.


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