Dans un message posté sur son compte facebook, l’artiste camerounais s’élève contre une «idée macabre» qui «relève d’une incompétence et surtout d’une immoralité notoires»
Fidèle à une habitude prise depuis un moment, le musicien d’origine camerounaise donne son point de vue sur l’actualité du pays. Le 04 août 2016, il a commenté sur son profil Facebook le «don» de 500 000 ordinateurs du président de la République Paul Biya annoncé il y a environ deux semaines. Pour le bassiste de renommée internationale qui ne manque pas une occasion de tirer à boulets rouges sur le régime Biya, c’est une action qui n’est pas en faveur des jeunes.
Il parle de braquage de la jeunesse condamnée à payer par des décideurs inconséquents.
Plus loin sous son post, l’artiste camerounais de renommée mondiale accuse le président camerounais de vouloir hypothéquer l’avenir des jeunes camerounais. « Qu’il reste même au pouvoir 300 ans ce n’est pas grave. Mais faut pas jouer à ce jeu avec la jeunesse… Non non non M. Biya il ne faut pas hypothéquer l’avenir de ces jeunes », proteste-t-il non sans se demander « qui a eu cette macabre idée pour commencer ». Pour Richard Bona, « ceci relève d’une incompétence et surtout d’une immoralité notoire…».
Le bassiste camerounais va interpréter son nouvel album «Heritage» dont les soties officielle est prévue vendredi
Le musicien bassiste camerounais Richard Bona est programmé pour la 37e édition du « Festival Django Reinhardt » qui se tiend dans le département de Seine-et-Marne, en France. Il interprètera son album «Héritage», dont la sortie officielle coïncide avec sa prestation prévue vendredi, 24 juin 2016.
«Richard Bona n’est pas seulement le bassiste le plus doué de sa génération, c’est aussi l’un des artistes les plus recherchés pour sa virtuosité, sa grâce vocale et ses mélodies», indiquent les promoteurs sur le site du festival.
Richard Bona sera accompagné par Osmany Paredes au piano, Roberto et Luisito Quintero aux percussions. La trompette sera jouée par Dennis Hernandez. La trompette sera jouée par Rey Alejandre et Ludwig Afonso sera à la batterie. Tous membres du groupe « Mandekan Cubano » avec qui Richard Bona partage les droits d’auteur dudit album.
Heritage est un mélange de sonorités cubaines et Sawa. L’album est par ailleurs ponctué des ballades (avec deux pistes) et des intermèdes chantés dans la pure tradition Sawa (Esèwè).
Dans cet album qui sortira officiellement en juin 2016, le bassiste camerounais y explore les musiques cubaines. « Je me considère comme un éternel étudiant de la musique », explique-t-il
Consacré aux musiques cubaines, le nouvel album de Richard Bona« sortira bientôt ». La déclaration a été faite par le chanteur lui-même, au cours d’une interview accordée au Huffpost Maroc. C’était à l’occasion du festival Jazzablanca tenu le 17 avril dernier.
Bassiste camerounais de renommée internationale, Richard Bona prépare ce nouveau recueil de compositions depuis deux ans. « J’ai commencé à travailler dessus juste après la sortie de « Bonafield » (son dernier album, paru en 2013, ndlr) », indique l’artiste musicien.
Intitulé « Héritage », ce nouvel album sortira en juin prochain. Dans le même temps, Richard Bona annonce déjà la sortie future d’un autre album flamenco (musiques du Sud), qui suivra « Héritage ». « Je ne suis pas encore en studio pour l’enregistrer, mais il se peut que je le sois vers la fin de l’année, et je travaille déjà sur de petites maquettes de l’album à venir », précise-t-il à ce sujet.
« Je me considère comme un éternel étudiant de la musique, qui a besoin d’aller la chercher, la découvrir, et d’écouter de nouveaux sons. J’aime particulièrement ces moments de découverte. Je considère que ce sont des rites de passage », déclare Richard Bona qui explique ainsi le renouvellement permanent de ses choix musicaux.
Un autre projet qui l’intéresse, c’est un album « gnaoua ». « L’idée m’est venue quand j’étais à Essaouira, et le problème qui s’était posé, c’est qu’il fallait enregistrer cet album ici (Essaouira, ndlr), ce qui signifie qu’il fallait trouver un bon studio, héberger les musiciens, etc. je pense que je travaillerai sur ce projet après l’album flamenco », annonce Richard Bona.
Selon l’artiste camerounais, pour apprendre, il faut affronter : « Je ne suis pas un musicien gnaoui, mais j’ai envie d’affronter cette musique. Je ne vais donc pas rester à New-York, mais je vais aller au combat avec les gnaouas ».
De tous temps, la quête effrénée d’une popularité plus accrue a souvent amené certains artistes à critiquer les gouvernants au point de se prendre pour des hommes politiques, des donneurs de leçons ou des leaders d’opinion.
Les artistes musiciens n’échappent pas à cette règle. La musique étant un moyen d’expression sociale, il est normal que les artistes musiciens développent à travers les textes de leurs uvres des thèmes qui conscientisent les populations ou alors qui dénoncent les tares de la société, et particulièrement les critiques à l’encontre des gouvernants. Ce serait compréhensible. Mais de là à quitter le terrain artistique pour devenir politicien « de petite semaine » (pour reprendre l’expression du Ministre Tchiroma), les fans se demanderaient si leur adoucisseur de m urs aurait changé de casquette. Auquel cas, il serait plus simple qu’il le dise d’abord à ses fans par respect pour eux, puisqu’il n’est pas interdit à un artiste musicien de faire également de la politique.
Ces derniers temps, un citoyen américain du nom de Richard Bona, auteur-compositeur de musique à succès, talentueux bassiste, peut-être constatant que son succès d’antan s’est quelque peu effrité ces derniers temps au Cameroun à cause de l’émergence de nombreux jeunes talents, aurait trouvé un moyen de se refaire une petite santé de popularité en s’attaquant aux institutions d’un pays qui n’est pas le sien : le Cameroun. La question que l’on aurait tout de suite envie de lui poser est celle de savoir de quoi il se mêle, lui le citoyen « américain ». Il ferait d’abord mieux de chercher à se faire de la popularité dans son pays, les Etats-Unis, en cherchant à se faire connaître ne serait-ce que par 1 % seulement des américains.
Nous avons toujours su que ce citoyen américain aime le Cameroun parce qu’il a toujours lui-même fait la promotion de notre pays d’abord en chantant en Douala dans ses créations musicales et ensuite en se faisant présenter lors de ses spectacles à travers le monde comme un « Camerounais ».
Voilà pourquoi, en reconnaissance de cela, le Président de la République du Cameroun qu’il dénigre tant aujourd’hui à travers les réseaux sociaux lui a fait honneur en lui décernant une médaille qui aurait pu lui être épinglée sur le vêtement par le ministre Mouelle Kombi en même temps que les Ben Decca et Othéo s’il n’avait pas lui-même décliné l’offre. Ce qui était le tout premier affront envers les institutions républicaines. M. Bona sait-il que la reconnaissance du Cameroun à son endroit à travers cette décoration du président de la République est un privilège que plusieurs Camerounais plus valeureux que lui n’ont jamais eu ? A part chanter en Douala et se présenter partout comme « Camerounais » (je ne sais pas s’il faut appeler cela usurpation de nationalité), qu’a-t-il fait d’autre pour ce pays ?
Nous connaissons plusieurs Camerounais d’origine qui, malgré qu’ils aient fait le choix de prendre une autre nationalité, ont montré leur amour et leur attachement au Cameroun en investissant dans ce pays et en s’y installant même. M. Bona n’a même pas une case au Cameroun. De quel droit se permet-il donc de ternir l’image de notre cher et beau pays, le Cameroun ? De donner des avis sur les affaires sociales qui font l’actualité au Cameroun sans chercher à savoir ce qui s’est réellement passé ? De quel droit se permet-il de critiquer le Président de la République du Cameroun ? De donner des avis sur les appels à candidature ? De dénigrer les artistes musiciens camerounais ? De dénigrer Charly Nelle simplement parce qu’il était à la tête du collectif des artistes résidant dans le Littoral et qui ont signé l’appel à candidature pour le Président Biya ?
M. Bona ne se rappelle plus qu’à ses débuts, quand il venait enregistrer des maquettes chez moi, il était fan de Charly Nelle dont il interprétait les chansons en se faisant même appeler « Charly Nelle »? M. Bona pensait que le simple fait d’être invité au Cameroun par les pouvoirs publics pour une décoration était suffisant pour qu’on viole les lois du pays en le laissant entrer au Cameroun sans visa camerounais dans son passeport américain. Voilà d’où vient sa colère contre notre pays. Nul n’est au-dessus des lois, cher Monsieur !
M. Bona ne connaît apparemment pas le sacro-saint principe de respect de la pensée d’autrui : ceux des artistes qui choisissent de s’aligner derrière le Président Biya, tout comme ceux qui choisissent de ne pas le faire ne sont-ils pas libres de leur choix ? Pourquoi Bona veut-il leur imposer sa pensée ? Là où ce monsieur a franchi le Rubicon et qui est inacceptable, c’est le fait de dire que « le Président Biya est pire que Boko Haram ». Lui qui se trouve installé dans son confort douillet new-yorkais loin des familles camerounaises qui sont endeuillées tous les jours du fait de Boko Haram connaît-il ce groupe terroriste dont les membres violent et tuent sauvagement ?
Comment une personne sensée peut-elle dire une chose pareille au moment où (fait inédit) tous les Camerounais se sont affranchis des clivages politiques, ethniques et religieux pour faire bloc derrière le Président Biya dans la guerre victorieuse qu’il mène contre Boko Haram ? Avant de comparer Boko Haram à qui ce soit, cet homme qui veut se positionner comme leader d’opinion ou peut-être politicien au Cameroun a-t-il pensé un jour marquer son indignation face aux atrocités de Boko Haram, marquer son soutien à nos valeureux soldats qui sont au front et sacrifient leurs vies pour assurer notre protection ? A-t-il envoyé un mot de réconfort aux nombreuses familles qui perdent des êtres chers tous les jours par les actions terroristes de Boko Haram ?
M. Bona fait preuve d’un aveuglement révoltant en ne faisant pas tout cela pour ne penser qu’aux comparaisons insensées qui constituent une insulte grave à la mémoire des milliers de nos compatriotes (soldats et civils) que nous avons perdus dans cette guerre. Nous aimons Richard Bona parce qu’il est bon chanteur, parce qu’il est un virtuose de la guitare basse, sans pour autant être le meilleur bassiste, si on venait à le classer dans cette discipline parmi les Camerounais. Mais qu’il sache que nous autres qui n’avons pas renié notre pays en allant quémander une nationalité ailleurs n’avons pas besoin de ses opinions en ce qui concerne la marche de notre cher Cameroun. On se serait attendu qu’il donne ces avis sur les appels à candidature en faveur de Donald Trump ou de Hilary Clinton, puisque nous sommes informés que dans ce pays réputé démocrate il y a en ce moment des appels à candidature en faveur de l’un et de l’autre.
Manu Dibango, la plus illustre des icônes de la musique camerounaise, même après avoir subi d’injustes frustrations et fait l’objet d’insultes les plus ignobles dans la gestion du droit d’auteur au Cameroun, n’a jamais renié son pays pour aller à la conquête d’une autre nationalité. Dieu seul sait combien de propositions il a reçu dans ce sens. Il les a toutes déclinées pour rester camerounais. Le Grand Manu, qui a eu à former plusieurs artistes camerounais qu’il recrutait dans son orchestre (contrairement à Bona qui évolue en solitaire et n’a jamais formé personne), n’a jamais outragé les institutions de son pays. Il faut que le « jeune » Bona s’inspire de Manu Dibango s’il rêve d’avoir une belle carrière musicale comme lui, car il a encore beaucoup de chemin à faire.
Cher M. Bona (qui signifie en langue Duala « lignée » ou « groupement »), il faut créer votre propre lignée ou groupement aux Etats-Unis. Nous autres n’avons jamais sollicité naître dans un pays où on joue au billard, mais sommes fiers d’être nés dans celui où on joue au songo. Nous n’avons jamais sollicité naître dans un pays où on mange du « Big Mac », mais sommes fiers d’être nés dans celui où on mange le taro ou le ndolè. Nous n’avons jamais sollicité naître dans un pays où on joue du « Jazz », mais sommes fiers d’être nés dans celui où on joue le « mindjang ». Bravo à toi, Dynastie le Tigre, valeureux jeune artiste camerounais que je viens de paraphraser et qui n’a pas besoin de s’attaquer aux institutions républicaines pour augmenter sa cote de popularité. Ses beaux textes dans ses chansons sont largement suffisants pour cela.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le célèbre bassiste établi à New-York annonce qu’il réunira son équipe juridique jeudi en vue de préparer sa réponse
Richard Bona donne de la voix. Dans un message publié sur sa page Facebook officielle ce 16 mars, le célèbre bassiste accuse les «services secrets» camerounais d’être à ses trousses, peut être à l’insu de Paul Biya, président de la République, laisse-t-il entendre.
«M. le Président, écrit-il, vous n’êtes peut-être pas au courant. Vos services secrets et votre entourage s’activent sur ma personne ??? Bien, mon comité d’accueil est prêt à recevoir».
«Silencieux dans mon coin depuis mon départ du Cameroun, à jouer ma musique, « vous » êtes venus me chercher en tentant de m’humilier.mais tant que je vivrai. Je parlerai toujours pour les sans voix.faire la politique serait me rabaisser. J’en ferais jamais», affirme le bassiste camerounais considéré comme une référence du jazz contemporain.
Professeur de musique à la New-York University, Richard Bona s’est illustré ces dernières années par ses prises de position – à distance – sur certaines actualités de son pays d’origine. En fin octobre 2014 déjà, après lui avoir été demandé un visa d’entrée au Cameroun, le musicien avait critiqué la disposition légale refusant la double nationalité au Cameroun, promettant par la suite de ne plus répondre présent aux différentes invitations des autorités lors d’événements culturels au Cameroun.
En décembre 2015, Richard Bona ne s’est pas rendu au Cameroun pour recevoir la médaille d’officier de l’Ordre et de la Valeur, au cours d’une cérémonie initiée et présidée par l’actuel ministre des Arts et de la Culture et à laquelle a pris part un autre artiste convié à cette reconnaissance: Ben Decca.
Ce début de semaine, des médias en ligne ont attribué au bassiste des propos qu’il aurait tenu dimanche, 13 mars, sur sa page Facebook – que Journalducameroun.com n’a pas pu cependant vérifier -, indiquant que le chef d’Etat camerounais serait «pire que Boko Haram», après le drame de l’hôpital Laquintinie du 12 mars 2016.
« Jeudi je reçois mon équipe juridique, prêt. Il y a l’herbe, maintenant jouons au ballon», écrit Richard Bona sur sa page Facebook officielle ce jeudi, 16 mars; message destiné aux « services secrets » qui s’activeraient sur sa personne.
Capture d’écran du compte Facebook officiel de Richard Bona. Réalisée le 16 mars 2016Journalducameroun.com)/n
Les journaux camerounais parus mercredi évoquent le refus par le célèbre bassiste Richard Bona de recevoir une médaille à lui décernée par le gouvernement
Les principaux sujets abordés par les journaux camerounais parus mercredi allaient des difficultés de deux entreprises publiques au refus par le célèbre bassiste Richard Bona de recevoir une médaille à lui décernée par le gouvernement.
Le Quotidien de l’Economie se fait l’écho du contrat d’assistance signé la veille entre la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) et la firme américaine Boeing, qui va aider la compagnie aérienne nationale à dresser un plan d’affaires rentable et l’accompagner dans la mise en uvre de celui-ci, avant de souhaiter que l’entreprise, qui n’est jamais sortie de la zone de turbulences depuis son envol en 2011, puisse enfin voguer vers des cieux plus cléments.
Les experts de Boeing viendront au Cameroun tous les trois mois, pendant pratiquement un an et demi, pour faire le point sur ce qui a été prévu et voir si les objectifs ont été atteints, mais aussi l’accompagner dans la mise aux normes de ses opérations et dans l’optimisation de sa maintenance, ajoute le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.
Et Camair-Co n’est pas la seule entreprise ayant actuellement du plomb dans l’aile puisque, selon Mutations, la Cameroon Telecommunications (Camtel) est dans le viseur de la nouvelle ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng qui, en visite dans cette société publique mardi, a dénoncé le fait qu’elle s’est distinguée ces dernières années comme l’une des entités vouées à délester les caisses de l’Etat plutôt qu’à les renflouer.
«J’ai beau sourire, mais c’est fermement que je vous le dis : si vous étiez en train de vous amuser, la récréation est terminée !» a-t-elle asséné au directeur général de Camtel, David Nkoto Emane.
C’était l’occasion, pour Minette Libom Li Likeng, d’insister sur l’amélioration de la qualité du service de l’entreprise de manière à traduire en réalités les efforts effectués et faire baisser les plaintes des usagers, résume Cameroon Tribune.
La nouvelle ministre des Postes et Télécommunications met en garde les directeurs des structures sous tutelle de son département ministériel sur la recherche des performances et des résultats probants d’exploitation, résume pour sa part l’hebdomadaire Sans Détour qui parle, revenant sur le cas Camtel, de «présages d’une collaboration serrée entre deux gestionnaires formatés aux principes antagoniques, la quête des résultats pour l’un et l’attente des financements pour l’autre».
«Richard Bona refuse la médaille de Paul Biya», titrent en ch ur Le Jour et Mutations à propos du célèbre bassiste qui, mardi, s’est porté pâle à la cérémonie de remise de la médaille de grand chevalier de l’Ordre de la valeur.
On attendait Richard Bona aux côtés de Ben Decca (musicien) et Othéo (plasticien), mais le musicien de renommée internationale n’a pas pu être de la fête, explique Cameroon Tribune.
Non sans regrets, l’artiste a invoqué une «raison familiale» dans une correspondance adressée au ministre des Arts et de la Culture, écrite pour expliquer son absence.
Cette excuse est discutable, soutient Mutations qui rappelle que l’artiste, ayant depuis des années acquis les nationalités américaine et portugaise, sur sa page Facebook, avait en octobre 2014 indiqué qu’il ne mettrait plus jamais les pieds dans sa terre natale tant qu’on lui exigera un visa d’entrée.
Richard Bona, lui aussi convié, était absent, mardi à Yaoundé, à la cérémonie organisée en l’honneur de ces deux artistes camerounais, par le gouvernement
Le bassiste camerounais de renommée internationale Richard Bona était absent, mardi, 15 décembre 2015, à Yaoundé, la capitale de son pays, à la cérémonie d’attribution d’officier de l’Ordre et de la valeur organisée en son honneur par le gouvernement.
Une lettre d’excuses de l’intéressé, vivant aux Etats-Unis et qui a prétexté « un empêchement pour une affaire familiale », a tout de même été lue pendant ladite cérémonie à laquelle un autre musicien local, Ben Decca, était également médaillé.
La veille, pourtant, Richard Bona a longuement glosé sur les réseaux sociaux, remerciant le ministre des Arts et de la Culture, Narcisse Mouelle Kombi, et son staff cette pour cette «reconnaissance officielle. Et surtout du travail de briefing fait ces derniers jours» à son endroit pour le persuader de venir.
«Ma contribution pour le Cameroun à travers le monde continuera. Cette année 2015 encore, 105 représentations… Malheureusement, je ne pourrais pas être avec vous demain..: Pourtant, gamin, ceci faisait partie de mes rêves… Etre décoré ? ? Chez moi ??… Je ne vais pas me mentir. Je suis triste… Mais aussi, dans mon intime conviction, je sais que j’ai raison», a-t-il écrit.
Détenteur d’un passeport et carte d’identité camerounaises valides, il a indiqué avoir «coulé une larme en annulant (s) on billet d’avion».
«Patriote, c’est construire avec conviction, courage, patience et sans peur, pour les autres. même s’ils tardent à saisir la portée du message», a philosophé l’artiste pour qui aucune loi ne pourra lui enlever son empreinte camerounaise, ni aujourd’hui ni demain.
In fine, Richard Bona conteste la disposition légale contre la double nationalité imposée aux citoyens de la diaspora, ainsi obligés de choisir un seul pays plutôt que d’avoir deux ou plusieurs passeports.
Ben Decca.Droits réservés)/n
Le 29 octobre 2014, rappelle-t-on, le bassiste le plus demandé au monde avait déjà annoncé la couleur toujours sur les réseaux sociaux : «Malgré mon attachement inébranlable à mon pays, je dois prendre une décision qui n’engage que moi. Je n’y mettrai plus mes pieds tant qu’on me demande un visa d’entrée. A un moment, il faut être cohérent. En consultant les textes de mon pays, je ne suis plus Camerounais. Alors, je resterai ainsi cohérent avec la loi. Jusqu’à nouvel ordre.»
Il avait alors juré de ne plus participer à aucune manifestation officielle organisée dans son pays natal, comparant son statut à celui de plusieurs dirigeants camerounais possédant d’autres nationalités, mais qu’on laisse se prévaloir de la nationalité camerounaise au gré de leurs intérêts.
Il avait alors invité les dirigeants du pays à rester cohérents avec les textes de lois qu’ils votent : «Je dis et redis : incohérence avec la loi, c’est sans moi. Je ne suis pas tricheur… Amour du drapeau, oui mais pas dans le mensonge ! Un vrai patriote ne se cache pas… Et lorsqu’une loi devient à deux vitesses, il se lève et le dit tout haut.»
Le bassiste camerounais Richard Bona s’est imposé comme une référence du jazz contemporain à l’échelle mondiale. Il a été rencontré lors de son passage à Paris
Il a beau avoir traversé la planète, Richard Bona se considère toujours comme un griot. En passage à Paris sur la scène du Duc des Lombards, il a accordé un peu de son temps aux équipes de France 3.
« Quand on ajoute les expériences, les rencontres et tout ce qui a à apprendre dans la musique, on devient un griot moderne », analyse-t-il humblement. « Le fait d’aller à la rencontre d’autres peuples, d’autres mentalités, d’autres manières de penser, c’est une école qui ne finit jamais pour moi. On est ambassadeur du monde et aussi étudiant du monde ».
S’ouvrir aux autres et à d’autres musiques
Parce qu’il a su toujours s’ouvrir aux autres, Richard Bona cherche maintenant à trouver le talent musical chez les plus jeunes, par l’intermédiaire notamment du festival Jazz sur Seine. « C’est par la sensibilisation qu’on arrive à trouver en des gens cette passion », jure-t-il.
Et le bassiste ne s’arrête pas qu’au jazz, puisqu’il se voit bien toucher un registre plus proche de la soul. Et pour ça, il a déjà le soutien de Stevie Wonder. Rien que ça.
Le célèbre bassiste soutient qu’il ne remettra plus les pieds au Cameroun tant qu’il lui sera demandé un visa d’entrée
Richard Bona, bassiste dont la renommée est établie à travers les cinq continents, déclare qu’il ne mettra désormais plus les pieds au Cameroun, son pays natal, tant qu’on lui demandera un visa d’entrée. «Malgré mon attachement inébranlable de mon pays je dois prendre une décision qui n’engage que moi. « Je n’y mettrai plus mes pieds tant qu’on me demande un visa d’entrée ».à un moment, il faut être cohérent.en consultant les textes de mon pays je ne suis plus Camerounais.alors je resterai ainsi cohérent avec la loi.jusqu’à nouvel ordre. Richard Bona», a-t-il écrit sur sa page officielle Facebook, dans un post publié le 29 octobre dernier.
«Alors pour vos fêtes nationales etc… Ne vous essoufflez pas…Je ne suis pas Camerounais… Don’t call me. Je suis USA/Portugal et fier de l’être. Equal justice for all.. Rien d’autre…même pour les dirigeants», ajoute-il à la fin de ce post largement commenté. «Quel gâchis! Et pourtant Richard Bona est un ambassadeur à qui le Cameroun devrait déjà depuis longtemps délivrer un passeport diplomatique comme certains pays africains», s’indigne Sam Mbende, ancien président de la Cameroon Music Corporation, parmi de nombreux autres commentaires.
«J’ai voyagé l’an dernier sur un vol SN Brussels.En arrivant à Bruxelles, le passager assis a cote de moi : « Ministre en poste au Cameroun » sort son passeport français…Choqué??? Non pas du tout…Simplement, messieurs restez cohérent avec les textes de lois que vous votez… », mentionne Richard Bona au fil de la discussion sur sa page Facebook.
«Mon dernier post est: « sur un plan universel, l’égalité devant la loi est un principe selon lequel tout citoyen sans distinction doit se référer. Le pouvoir ne fera pas loi, la force ne fera pas la loi, si par un moyen ils adviennent à influencer la loi, c’est que cette loi n’existe pas »», relève le bassiste, par ailleurs professeur de musique à la New-York University, dans un message posté le 31 octobre sur le réseau social.
L’obtention et/ou la déchéance de la nationalité camerounaise est régie au plan juridique par la loi du 11 juin 1968 portant Code de la nationalité. «Perd la nationalité camerounaise: Le Camerounais majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère», peut-on relever au premier alinéa de l’article 31 dudit Code. En vertu de cette loi, le Cameroun n’accepte pas la double nationalité. L’artiste Ndédi Eyango en a récemment fait les frais. Elu en novembre 2013 à la tête de la Société civile de l’art musical (Socam), le musicien avait vu son élection invalidée, un mois plus tard, par le ministre de la Culture, du fait d’une double nationalité avérée (détention d’un passeport américain).
Auteur-compositeur-interprète et chanteur camerounais Richard Bona est l’un des rares instrumentistes africains à s’être imposé dans l’univers du jazz
Artiste musicien, Richard Bona est né le 28 Octobre 1967 à Minta à l’Est du Cameroun, dans une famille de musiciens. Son grand-père était chanteur et percussionniste, sa mère, également chanteuse. Il commence donc à apprendre la musique très jeune. À 4 ans, il s’initie au balafon. Dès 5 ans, il se produit dans l’église de son village (Paroisse Sainte-Croix de Minta). Issu d’un milieu pauvre, il fabrique ses propres instruments: flûtes, guitare (les cordes sont des câbles de frein de vélo). Son talent est vite remarqué et on fait de plus en plus souvent appel à lui pour animer fêtes et cérémonies. Il se met à la guitare à 11 ans. En 1980, il monte son premier orchestre pour un club de jazz de Douala tenu par un Français. Le propriétaire lui fait découvrir le jazz et notamment Jaco Pastorius. Richard Bona décide alors de jouer de la basse. Il émigre en Allemagne à 22 ans, puis arrive en France, pour suivre des études de musique. Il joue alors régulièrement dans des clubs de jazz et se produit aux côtés de Jacques Higelin, Didier Lockwood, Manu Dibango, Salif Keita, Francis Lassus etc. En 1995, il quitte la France: un fonctionnaire de préfecture ne lui renouvelle pas ses papiers. Il n’avait pas de travail stable. Il est sommé de quitter le territoire français, il repartira au Cameroun. Mais Harry Belafonte qu’il a rencontré à Paris ira le chercher pour le faire jouer dans son orchestre. Et c’est comme ça qu’il s’établit à New York (États-Unis) en 1995. Là encore, il écume les boîtes de jazz et travaille avec des artistes comme Larry Coryell, Michael et Randy Brecker, Pat Metheny, Mike Mainieri, Mike Stern, Steve Gadd, Russell Malone ou encore Joe Zawinul.
D’abord reconnu sur la scène musicale internationale comme un bassiste réputé, il mène également depuis 1999 une carrière de chanteur solo avec six albums à son actif, il est compositeur-interprète de ses chansons. Il s’affirme depuis quelques années comme artiste à part entière, évoluant hors des étiquettes musicales à l’image d’autres artistes africains comme Geoffrey Oryema ou Lokua Kanza. Son premier album solo, Scenes from my life, sort en 1999. C’est un succès total, suivi de Reverence, où sa voix angélique fait merveille, sur des textes et des mélodies empreintes de ses racines africaines. Comme ses ancêtres, Richard Bona raconte ses histoires en musique, une musique instinctive et magique. Quand je chante ma volonté de protéger la planète, c’est mon histoire mais c’est aussi l’histoire de tout le monde. Ce que je fais c’est entendre une émotion qui vient de mon c ur et j’essaie de la transcrire sur une basse ou une guitare ou un autre instrument, déclare Bona. Père de deux enfants Christelle (22 ans) et Léo (11 ans), Richard est l’un des bassistes les plus doués de sa génération. La sortie de son dernier album The Ten Shades Of Blues, date de 2009. En constante évolution, le chanteur ne cesse de renouveler ses influences. Pour mon dernier album, je suis allé en Inde. La musique, on l’étudie jusqu’à la mort. Je pense qu’il y a toujours plus à apprendre. Quand tu es au sommet, il n’y a plus nulle part où aller. Tout ce qu’il te reste à faire, c’est redescendre. Je ne veux pas avoir cette sensation. affirme t-il.