Cameroun : trois nouveaux morts dans un site minier à l’Est

Quelques semaines après l’interdiction de l’exploitation dans la zone, de nouvelles victimes ont succombé.

Trois personnes sont mortes dans un éboulement de terre dans le chantier d’or de Kambelé III Boucaro, un site d’exploitation minière appartenant à une expatriée chinoise, le 14 août dernier.

D’après la Radio communautaire de Batouri (RCB), chef-lieu du département de la Kadey, les personnes décédées seraient les nommés : Ngangam Youssouf, âgé de 36 ans ; Ngambesso Geovanie, 17 ans et Charles Boumzina, 22 ans. La RCB, qui cite le commandant de la brigade territoriale de gendarmerie de Batouri, l’adjudant-chef major Pierre Mirihoul, « Ces jeunes hommes se sont introduits dans ce trou d’or pour voler du gravier minier dans ce chantier d’or appartenant à Madame LU. Seulement, ils ont été surpris par cet éboulement de terre ».

En plus des trois morts, quatre blessés ont aussi été enregistrés. Ces nouvelles victimes périssent ainsi, alors que Djadaî Yakouba, préfet de la Kadey a ordonné le 27 juillet 2022 l’arrêt des activités suscitées dans la zone réputée aurifère de Kambélé.

Un arrêté instruisant la cessation de toute activité minière dans la zone réputée aurifère de Kambélé, dans la périphérie de Batouri, région de l’Est.

Entre autres raisons évoquées par l’autorité administrative, les morts récurrentes de personnes par noyade et éboulement, du fait du non-respect des prescriptions environnementales en la matière, et les menaces de dégradation de la route nationale numéro 10, du fait de l’obstruction du lit des cours d’eau par les coulées boueuses.

Cette localité est en réalité impliquée depuis plusieurs mois dans la mort de plusieurs personnes en quête de matière précieuse.

Cameroun : un exploitant minier chinois tire sur un de ses ex-employé à Kete, dans la région de l’Est

Le responsable de la China mining, société d’exploitation minière basée à Kana, arrondissement de Kete, région de l’Est, a tiré à bout portant ce jeudi 10 juin sur l’un de ses anciens employés, le nommé Boutili Rostand.

L’information est de l’ONG Forêt et Developpement Rural (Foder). D’après cette institution, le sous-préfet de Kete a effectué une descente sur les lieux avec les forces de sécurité. Une séance de travail vient d’avoir lieu à la sous-préfecture de Kete. L’homme d’affaires chinois aurait été interpellé et mis aux arrêts. La victime a été évacuée à l’hôpital régional de Bertoua car la balle est encore dans son corps. »

Ce drame met en lumière le sort tragique des travailleurs Camerounais dans les mines exploitées par les Chinois. Le journal en ligne Africa Circle rapporte que l’ex-employé en question avait des arriérés de salaire. Et la dispute serait en effet venue de ce qu’il aurait exigé de son ex- patron son dû.

Depuis 2015, Foder interpelle les autorités et les administrations en charge de la gestion de ressources minières, de la sécurité et de l’administration territoriale sur l’usage des armes à feu dans les sites d’exploitation minière par les exploitants miniers. En 2019, c’était l’artisan minier, Narko TAYO qui avait reçu une balle tirée par un employé d’une entreprise chinoise, installée à Colomine, dans l’arrondissement de Ngoura, région de l’Est.

Bien avant lui, en 2018, à Longa Mali dans la région de l’Est, c’est un exploitant minier chinois qui avait tué par balle un artisan minier dans un chantier de l’entreprise minière chinoise Lu et Lang. Le tireur chinois avait été par la suite tué par les autres artisans à coups de pierres.