Tatiana Sylva: « Je vais leur dire que ça fonctionne »

L’ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef en Belgique, fait le bilan de son séjour au Cameroun où elle a passé trois jours, du 09 au 11 octobre 2014

Que retenir des trois jours passés en terre camerounaise?
Ça a été un voyage express et très émouvant pour moi et je pense que l’idée que je retiens finalement, c’est l’efficacité. Sûrement, j’ai eu la chance de voyager dans beaucoup de pays d’Afrique et de par le monde. Ça me fait chaud au c ur de voir que l’aspect humanitaire fonctionne et qu’il y a plein de choses qu’on peut faire en plus et qu’on peut améliorer. Des manquements comme on disait par exemple dans le centre Dream (projet porté par l’hôpital St Vincent de Paul de Dschang, Ndlr) au niveau des moustiquaires, au niveau de l’alimentaire. Mais, il y a que ça fonctionne quand même et ça fait plaisir de ne pas voir ce coté misérabiliste de l’humanitaire. On est par exemple ici au centre de l’orphelinat (orphelinat Cibaeva dans la ville de Dschang Ndlr) et la maman a préparé des bracelets faits par les enfants pour ne pas demander à avoir les fonds, mais dire comment faire pour récolter les fonds nous-mêmes. Et donc ça, je trouve que c’est admirable! Ce sont des petits gestes qui témoignent des mentalités, je ne sais pas si elles sont camerounaises, parce que je n’ai pas eu la chance de voir tous les districts du Cameroun, mais, je vois que c’est une volonté de s’en sortir seul et d’être autonome.

A certaines étapes de votre périple camerounais, on vous a vu très émotive. Après, vous vous dites, en tout cas c’est l’Afrique!
J’étais émue en fait de voire que des jeunes (Tatiana n’a pas pu retenir ses larmes lors de la visite de l’association Horizon Jeunes à Dschang, Ndlr) qui sont l’avenir, prennent à bras le corps les problèmes de Sida. C’est tellement responsable et mature. C’est quand même rare de voir ça, même en Europe des jeunes qui disent beuh.voilà, je ne suis pas contaminé par le virus, mais, je vais prendre du temps, investir du temps, du bénévolat dans cette cause pour essayer d’aller vers cette cause, parce que cette dernière peut arriver à tout le monde. Un jour ou l’autre, on pourra avoir un ami, on pourra être victime de ce que j’ai vu. J’ai vu des jeunes qui s’investissent pour la communauté et non seulement qui sont conscients que ça leur rapporte quelque chose, un knoledge ou une connaissance du domaine et ça leur fait grandir et moi, c’est ça qui m’a ému parce que c’est rare de voir des jeunes qui s’impliquent vraiment. Je dis chapeau ! Ça m’a beaucoup ému et c’est une grande école parce que c’est l’espoir de voir un monde meilleur et c’est là où ça commence.

A chaque fois, des doléances vous ont été soumises. En votre qualité d’ambassadrice, que comptez-vous en faire?
Je crois qu’il y a un témoignage qu’il faut faire auprès des donateurs belges. On oublie souvent, mais on est des donateurs parmi le monde et, dans mon pays en Belgique, il y a beaucoup de donateurs et pas des moindres. Dans mon pays par tête d’habitant, on remet beaucoup. Et moi, je vais leur dire que ça fonctionne. Il ne suffit pas surtout de donner, mais plus et de savoir pourquoi on donne. Vraiment, faire un relais et donner un visage aux gens qu’on aide, à ces enfants, à ces jeunes qu’on soutient et à l’avenir, faire un témoignage et un renforcement au niveau de l’Unicef et dresser un bilan sur ce qu’on fait de plus et comment on doit faire. On pourra envisager organiser un évènement en Belgique pour une récolte de fonds mais pour des biens très précis en retour du voyage que j’ai fait. C’est une humble contribution, mais on espère que ça va aider dans les domaines très spécifiques qu’on nous a précisés lors des visites bien évidemment.

Tatiana Sylva
Journalducameroun.com)/n

Le « petit vélo de Ravel » sur les routes camerounaises

Le coup d’envoi a été donné jeudi à Mutenguéné par l’ambassadrice de l’Unicef à Bruxelles en présence des autorités administratives

L’entrée du centre de formation de la police de Mutenguéné dans l’arrondissement de Tiko, région du Sud-Ouest s’est transformée le temps d’une matinée, en un starting-block. En effet, elle a servi de cadre au lancement du départ du petit vélo de Ravel jeudi dernier. En provenance de Douala, les vélos ont été assemblés à cet endroit, ainsi que le kick-off donné par Tatiana Sylva, ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef en Belgique.

Mais bien avant, comme dans une sorte de téléréalité, l’animateur- producteur Adrien Joveneau a tenue à planter le décor. Présentation des vedettes, parole au Sous-préfet de Tiko au nom de l’Etat du Cameroun. Celui-ci a souhaité la bienvenue à la cinquantaine des participants. Les cyclistes ont alors pris la direction des flancs du Mont-Cameroun malgré le brouillard qui obstruait la silhouette pittoresque du char des dieux.

Tatiana Silva quant à elle, est allée en compagnie d’une forte équipe de l’Unicef-Cameroun prêter un peu de sa chaleur aux enfants et aux mères de Limbé. Pour ce faire, elle a entamé sa visite par l’hôpital de District de Bota à Limbé, non loin des berges de la mer. Ici, le comité d’accueil taillé sur mesure l’y attendait. Deux groupes de danse auprès desquels elle est allée prêter ses talents de danseuse au sons et rythme des tambours. Après, un bouquet de fleur lui a été remis en guise de bienvenue. Elle s’est faite ensuite expliquer le processus de vaccination dans cette formation sanitaire ou plus d’une cinquante de mères et leur bébé, ont fait le déplacement comme c’est le cas toutes les 2 fois de la semaine.

Ici en effet, pas moins de 50 mamans et leur progéniture suivent minutieusement leur programme de vaccination auquel il faut ajouter des conseils du personnel sanitaire. Grace à l’appui de l’Unicef, « le volet pédiatrie est celui qui marche le mieux et le plus » a confié Dr Takeng Emilienne, directrice de l’hôpital. Le personnel parle aussi, d’une « stratégie avancée » qui consiste à aller vers la cible où qu’elle se trouve. Ce qui peut à n’en point douté, justifier le fait qu’ici, le taux de couverture vaccinale oscille autour de 80% par an. La ville de Limbé compte 146 000 habitants, 30 542 constituent la cible prioritaire. L’on remarque aussi qu’à la pédiatrie qui reçoit en moyenne une vingtaine d’enfants par semaine pour une hospitalisation ne dépassant pas parfois 4 jours, la F+75 et la F100 sont les plus usitées ici.

Une délégation d’une quarantaine de cyclistes belges et camerounais ont entamé le RAVeL du bout du monde au Cameroun
lavenir.net)/n

Les principales causes de consultation vont du paludisme à la diarrhée en passant par l’anémie, les infections respiratoires et les problèmes de peau. Il en est de même de l’hôpital de premier niveau à Buéa où la délégation conduite par l’ambassadrice s’est rendue. Très surprise et à la fois ravie, de toucher du doigt, le mécanisme de référencement des malades. Tenu par 13 femmes et situé au pied du Mont- Cameroun, ce centre connait des records appréciables. Il reçoit environ 100 personnes par mois et 2 jours après l’accouchement, la nouvelle mère peut regagner son domicile. Non sans être contente de savoir que dans cette aire de santé couvrant une population estimée à 35 000 personnes, 80% de sa population féminine accouchent à l’hôpital parce que selon Elise, mère d’une fille de 3 mois et demi, « l’équipe est très efficace ».

Tatiana Sylva à l’hôpital de district de Bota à Limbé
Journalducameroun.com)/n