Les lampions se sont éteints dimanche dernier sur la 5e édition du festival Couleurs Urbaines qui a eu lieu à Yaoundé du 26 au 31 juillet
Le village du festival situé au camp Sonel d’Essos a été durant six jours le théâtre de nombreuses activités culturelles. Placé sous le thème « Femme, culture et développement », le festival a voulu rendre hommage à la femme en saluant le rôle majeur joué par celle-ci dans l’artistique, le management, la communication, le montage et la gestion des projets culturels. Cette cinquième édition des Couleurs Urbaines se voulait aussi un moment d’évaluation du chemin parcouru à ce jour, afin de dresser les perspectives de cette plate-forme dans un contexte d’ouverture du secteur au développement des industries culturelles locales. Comme à l’accoutumée, le festival proposait aux visiteurs des activités sur scène (concerts de musique, slam, danse urbaine), hors scène (expositions) et divers jeux et concours. L’innovation majeure dès cette édition a été le développement au sein du festival d’un marché de produits culturels, baptisé Urban market. Cet espace proposait aux visiteurs un éventail de la production artistique urbaine locale, sous toutes ses formes (musiques, streewear, etc.).
L’autre temps fort du festival aura été la visite de la Ministre de la Culture, AMA TUTU MUNA, qui s’est rendue au village du festival le 28 juillet. La ministre a visité les stands d’exposition et a eu droit un concert offert en son honneur par le comité d’organisation du festival. Connu surtout pour son volet musical, le festival n’a pas failli à la tradition en offrant au public cinq jours de concerts, avec la participation de nombreux artistes nationaux et internationaux: Sultan oshimihn, Duc Z, C Minair, Sumanja, Princesse Kadidja, Palesto, Andréa Museba, Stone, Ebene, Amina, Habib du Bled, 2D-Kost du Tchad, Kotangbanga de la RCA, etc. Par ailleurs, un atelier d’échange animé par Ali Diallo, directeur du festival Waga Hip Hop, a permis aux artistes de recevoir des conseils à propos du développement de leur carrière et des conditions de participation au Waga Hip Hop.
Toutefois, si Axe Jeunes a réussi le pari de l’organisation de cette cinquième édition, il faut néanmoins souligner que l’évènement a du mal à retrouver son feeling d’il y a 3 ans. En effet, le festival a connu cette année de nombreux problèmes, notamment sur le plan opérationnel. Certains artistes annoncés n’ont pas pu se produire (Guy watson, Zonga Gaimouana, Daniel Baka’a, Priss’k), les groupes danses n’ont pas été programmés, certaines activités prévues dans le programme (BMX, défilé de mode) n’ont pas eu lieu. Autant de fausses notes qui portent du discrédit à l’évènement. Pour justifier ces manquements, le comité d’organisation évoque notamment la réduction du budget du festival, l’absence de sponsors ou encore des imprévus au niveau du calendrier de certains artistes. On espère donc que pour l’édition 2012, tous ces manquements ne seront plus qu’un vague souvenir, car le festival Couleurs Urbaines constitue l’unique plate-forme d’expression, d’exposition, d’échange et de valorisation du savoir faire des jeunes créateurs qui ont choisi comme moyen d’expression et d’identification les cultures urbaines.
