Cameroun –Camusgate : la déclaration du ministre Abena Ondoa contre les abus fait aux enfants et adolescents

Le ministre de la Promotion de femme et de la famille était face à la presse ce 23 avril 2021 suite à l’affaire qui de mœurs qui défraie la chronique depuis une semaine. Ci-dessous le propos du membre du gouvernement.

 

« L’exploitation des jeunes filles et des enfants à des fins commerciales ou pornographique, la diffusion d’images pornographiques impliquant des enfants et des adolescents, l’inceste, le viol, l’enrôlement des jeunes dans des groupes WhatsApp ou des sites pornographiques, les mariages précoces et forcés, le harcèlement sexuel, la pédophilie, le tourisme sexuel impliquant les filles et les enfants, les mutilations génitales féminines, les crimes rituels commis sur les enfants et les jeunes filles et j’en passe. Des images indécentes et choquantes mettant en scène nos filles et nos enfants dans des séances de partouze et de sextape, inondent les réseaux sociaux depuis un certain temps.

Le cas le plus récent est celui d’une jeune fille de 18 ans, abusée par des bourreaux, filmés en plein ébat sexuel dont les images et la vidéo ont été balancées dans les réseaux sociaux. Ce triste évènement s’est  déroulé le mercredi 16 juin 2021, jour pourtant dédié à la célébration de l’Enfant africain. Quel message voulaient-ils passer ? Ces actes qui ôtent la dignité à nos enfants sont de plus en plus fréquents et font l’objet de commentaires d’une violence inqualifiable. Livrant les victimes à une sorte de vindicte populaire. Ils sont commis au sein des familles, des établissements scolaires, des domiciles privés, des lieux d’hébergement, des milieux professionnels, des bars dancing et cabarets et autres milieux ouverts.

Je voudrais rappeler que l’exploitation sexuelle des jeunes et des enfants, ainsi que tous les cas d’abus et de violence faits à leur encontre constituent des atteintes graves à leurs droits fondamentaux, proclamés par le préambule de notre loi fondamentale et contenus dans les instruments juridiques  de protection des droits de l’enfant ratifiés dans notre pays.

L’acte en lui-même est déjà est ignoble, le publier l’est encore plus. Il s’agit là des faits réprimés par notre code pénal. Je saisi cette occasion pour dénoncer avec la dernière énergie, de tels actes odieux et malsains qui chosifient la jeune femme, en font un objet sexuel dénué de toute valeur. Dans ces rudes épreuves, les victimes ainsi que leurs familles peuvent compter sur le soutien aussi bien du gouvernement que de toutes les femmes et familles du Cameroun.

J’en appelle à une synergie d’actions de toutes les parties prenantes, à la lutte contre ces fléaux. Pouvoirs publics, autorités politiques, judiciaires, traditionnelles et religieuses, société civile,  pour qu’une lutte sans merci soit menée contre les auteurs. Les pouvoirs publics  à travers le ministère de la Promotion de la femme et de la famille et les autres administrations concernées,  poursuivront sans relâche les missions d’encadrement et de protection des enfants, des jeunes filles des familles, des communautés et des personnes vulnérables, conformément au cadre stratégique et à la vision de développement de notre pays.

J’exhorte les chefs de familles, les parents, et les communautés à redoubler de vigilance dans l’encadrement de leurs enfants, en leur inculquant des valeurs morales et éthiques, le culte du travail et de l’effort. Voici venues les vacances scolaires et universitaires, une attention soutenue doit être accordée aux enfants en leur trouvant des loisirs saints et instructifs, en leur évitant les activités qui les exposent aux maux que nous dénonçons. Les familles doivent par ailleurs veiller à ce que l’éducation transmise aux enfants prenne en compte la préservation et le renforcement des valeurs morales, et  traditionnelles et culturelles positives, comme le recommande la Charte africaine des droits et du bienêtre des enfants en son article 11.

Les adultes et leurs complices qui abusent de la vulnérabilité et de la fragilité des jeunes filles et des enfants doivent prendre conscience du péril et de la détresse morale et psychologique dans laquelle ils plongent les victimes, leurs familles ainsi que la société toute entière. Je les invite conscience de la dangerosité de tels actes qui sont hautement répréhensibles.

Vous conviendrez avec moi  que ne pas les dénoncer c’est se rendre complice de la compromission de l’avenir de nos enfants. A quelque niveau que ce soit, nous avons tous le devoir de briser le silence et de combattre ces actes qui frisent la barbarie.

A vous chers jeunes filles, chers enfants, je vous conseille le respect et l’obéissance des parents. Le goût du travail bien fait et la prudence dans vos actes. Je vous invite à tourner le dos à la recherche du gain facile, à l’utilisation irresponsable des réseaux sociaux, à la consommation de l’alcool, des drogues, et d’autres substances psychotropes ainsi qu’aux mauvaises compagnies. »

Cameroun/Harcèlement sexuel: Emmanuel Wakam, l’ex-président de la Fécakada, suspendu pour huit ans

Le conseil d’administration du Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC), réuni en session extraordinaire, a infligé huit ans de suspension (2021 – 2028) à l’ex-président de la Fédération camerounaise de karaté et disciplines affinitaires (Fecakada) pour motif de violation du code d’éthique

 

Le conseil d’administration du Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC) a eu la main lourde le 07 octobre. Emmanuel Wakam, l’ex-président président de la Fécakada, est suspendu pour huit ans de toutes activités sportives organisées au Cameroun.

C’est donc une nouvelle sanction à l’endroit de Me Emmanuel Wakam. Il avait déjà été suspendu, à titre conservatoire, le 7 août 2020 par le ministre des Sports et de l’Education physique, Narcisse Mouelle Kombi. Puis le lendemain, par l’Union des fédérations de Karaté (UFAK), de ses fonctions de président par intérim de la région Centre.

Il doit ses déboires à l’éclatement, en juillet, d’un scandale sexuel à la Fécakada, impliquant surtout le président de cette Fédération, ainsi que plusieurs encadreurs, accusés de harcèlement sexuel et de tentative de viol, en plein championnat d’Afrique de Karaté au Maroc en 2016. Des accusations contenues dans un rapport dévoilé par la  commission d’enquête du Cercle des ceintures noires de Karaté de la région du Centre.

Narcisse Mouelle Kombi avait promis que son département ministériel ne « tolérera en aucun cas que de telles déviances graves prospèrent et jettent l’opprobre sur le mouvement sportif national. Régulièrement cité en exemple par la très haute hiérarchie pour sa contribution à la promotion de l’image de marque de notre pays et à la consolidation des valeurs éthiques au sein du corps social ».

Pour sa défense, Emmanuel Wakam avait, à travers une vidéo, déclaré: « Je ne ferais jamais les actes odieux qui amènent l’homme à une dégradation… Ce genre de dépravation, je ne m’y connais pas en tant que président de la Fédération ». Son argumentaire n’a visiblement convaincu personne. 

Emmanuel Wakam dirigeait le karaté camerounais depuis 2009.