Cameroun : 19 500 actes de naissance remis aux élèves dans l’Extrême-Nord

L’opération de distribution a eu lieu mercredi 12 octobre 2022. L’initiative est du ministre de la Santé publique Malachie Manaouda, élite de la localité.

Le résultat est au-dessus de l’objectif fixé. Au départ, l’initiateur a fixé le nombre d’actes de naissance à distribuer à 10 000. Au final, ce sont 19 000 actes de naissance que les élèves des classes de Cours moyen première  année, cours moyen deuxième année et Class 5 du département de Mayo Tsanaga ont reçus. La pièce leur servira à compléter leurs dossiers en vue de présenter les examens officiels en fin d’année scolaire. Pour l’initiateur, il y a lieu d’exprimer sa satisfaction.

« L’objectif premier était d’atteindre 10 000 actes mais nous avons pu avoir 19 511 actes de naissance repartis sur l’ensemble du département. Ce qui est un bon taux de réussite », a confié Malachie Manaouda à nos confrères de CRTV radio. L’originaire du département a indiqué l’une des mesures prises pour un établissement optimal des actes de naissance dans cette circonscription administrative. « Nous avons donné des instructions fermes à tous  les responsables des hôpitaux pour que les déclarations de naissances soient systématiquement faites au niveau de l’état civil », a déclaré le ministre de la Santé.

Entre 2018 et  2019, une étude du Bureau national d’état civil (Bunec) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance dénombre plus 1,6 millions d’élèves de la maternelle et du primaire dépourvus d’actes de naissance. La région de l’Extrême-Nord est parmi les plus touchées par le phénomène. Au moins 400 000 enfants de cette localité ne possèdent pas cette pièce qui prouve de leur existence légale.

Ainsi, les élites, les autorités administratives et des  organisations se mobilisent pour sortir les enfants de l’inexistence légale et leur permettre de poursuivre leur processus d’éducation.

Cameroun : le HCR facilite l’établissement des actes de naissance pour les déplacés internes

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a officiellement remis 1 000 actes de naissance le 21 juillet dernier aux personnes déplacées par les affrontements intercommunautaires dans le département du Logone-et-Chari, de la région de l’Extrême-Nord.

Près de 1000 actes de naissance ont été délivrées avec l’aide du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. Une réponse aux nombreux déplacement internes qui a eu lieu dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.

Plus de 15 000 personnes ont été contraintes de se déplacer à l’intérieur du pays pour fuir les violences entre les communautés Mousgoum et Arabes Choa à la fin de l’année dernière, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU du 14 décembre 2021.

Le rapport indique que durant cette période environ 11 500 habitants se trouvaient dans le département du Logone-et-Chari et près de 3 500 dans le département du Diamaré. Le HCR affirme que nombre d’entre eux ont perdu des « documents vitaux » pendant les conflits, notamment des actes de naissance, qui sont nécessaires, par exemple, pour inscrire leurs enfants à l’école.

« Une partie de la réponse du HCR consiste à faciliter la publication de ces documents », indique l’agence onusienne. L’objectif est que ces personnes déplacées puissent prouver leur droit à la citoyenneté et les droits associés, comme le droit de rester dans le pays.

Les violences de décembre dernier entre éleveurs, pêcheurs et agriculteurs ont fait 44 morts, plus de 100 blessés et 112 villages incendiés, forçant 30 000 personnes à fuir vers le Tchad voisin, selon le HCR.

Cameroun : 3000 « enfants fantômes » reçoivent leurs actes de naissance à Nguélémendouka

Ils vont désormais jouir de leur droit à la citoyenneté en possédant cette première pièce qui justifie leur existence légale.

3000 enfants dits fantômes sortent ce jeudi 05 avril 2022 de leur inexistence légale dans la commune de Nguelemendouka, région de l’Est. Grâce à l’opération « Un enfant un acte de naissance », ils reçoivent des actes de naissance de la part du ministre de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff) Marie Thérèse Abena Ondoa. Cette opération financée par le budget dudit ministère vise à accorder aux enfants de 10 ans plus leurs droits à la citoyenneté. Elle découle d’un constat établi au terme des études et enquêtes menées au sujet des enfants fantômes.

En effet, selon le Bureau national de l’état civil, 1,6 millions d’élèves inscrits dans les écoles primaires et maternelles du Cameroun ne disposaient pas d’actes de naissance en 2019. La région de l’Extrême-Nord en comptait à elle seule 400 mille. La direction de la protection de la famille et des droits de l’enfant du Minproff fournit des statistiques plus actualisées. Selon elle, deux à trois millions d’enfants n’ont  pas d’actes de naissance au Cameroun. L’Extrême-Nord enregistre 42% de cas, le Nord 61%, le Sud-Ouest 56%, l’Est 58%…

Pour résoudre ce problème causé en majorité par l’irresponsabilité des parents, le Minproff a alloué une enveloppe budgétaire à l’établissement des actes de naissance. A travers l’opération « Un enfant un acte de naissance », le Minproff de concert      avec l’ensemble des communes travaillent à l’effet de sortir ces enfants de l’ombre. C’est ainsi que le ministère et le maire de la commune de Nguélémendouka Alex Mimbang ont signé une convention le 04 novembre 2021 à Yaoundé.

Les 3000 actes de naissance constituent la mise en œuvre de cet accord. L’action qui est la deuxième phase vient à la suite de l’établissement et de la remise de 561 actes de naissances aux enfants de la même commune.

La demande venant de presque toutes les 360 communes du pays, le Minproff ne s’arrête pas à Nguelemendouka qui est donc la commune pilote du projet. D’autres municipalités vont suivre. Il s’agit des communes comme Boyo dans le Nord-Ouest, Nganha et Mayo Darlé dans l’Adamaoua, Doumé à l’Est, Olanguina et Mbankomo dans le Centre.

Cameroun : un enfant, deux pères, deux actes de naissance

Après avoir abandonné son fils à la naissance, il découvre 12 ans plus tard que son ex-copine a fait établir un autre acte de naissance à l’enfant dans lequel elle lui attribue un autre père. Le géniteur souhaite annuler les deux précédents actes jugés apocryphes.

Les faits sont rapportés par le journal Kalara. Gustave et Hortense dissimulent bien leurs sentiments. Tout au long du procès, ils se taquinaient lors de leurs prises de parole respectives. On pouvait s’apercevoir qu’ils sont encore amoureux l’un de l’autre.  Parents de Leonel, un garçon de douze ans, nos deux amoureux sont venus régulariser sa filiation.

C’est Gustave qui a introduit une enquête en annulation de deux actes de naissance, reconstitution d’acte de naissance et reconnaissance d’enfant devant le juge du Tribunal de premier degré de Yaoundé. «Je veux annuler les faux actes de naissance qu’on a établis à mon enfant, reconstituer un autre qui sera authentique et le reconnaitre», a-t-il déclaré au tribunal.

Que s’est-il passé pour qu’on en arrive là ? Pour la petite histoire, Gustave et Hortense ont été des amants. De leur idylle est né Leonel, aujourd’hui âgé de 12 ans et élève au cours élémentaire deuxième année (CM2). Après la naissance de l’enfant, le nom de Gustave a été inscrit dans l’acte de naissance de l’enfant à la place du père. Quelque temps après, ce dernier a abandonné mère et enfant. «Comme elle est jolie, je pensais qu’elle est frivole et que n’importe quel homme pouvait être le père de son enfant», a-t-il confié.

Transport judiciaire

Humiliée, rabaissée et déçue par le père de son fils, Hortense, qui n’avait que 20 ans à cette époque, a établi un autre acte de naissance à Leonel sans toutefois annuler le premier. Dans ce second document apparaît le nom d’une autre personne à la place du père de l’enfant. « Elle a retiré mon nom dans l’acte de naissance de mon fils pour mettre celui d’un autre homme que je ne connais pas ».

Après 11 ans d’absence dans la vie de Hortense, Gustave dit avoir découvert que les deux actes de naissance établis au profit de Leonel sont en réalité des faux. Il a présenté au tribunal un document intitulé Mon existence de souche que lui a délivré la mairie de Yaoundé IV.

A la question de savoir pourquoi l’enfant a deux actes de naissance et « deux pères », Hortense a déclaré au tribunal au tribunal qu’elle était troublée lorsque Gustave l’abandonne avec leur fils et a nié sa paternité. « Il a fui quand l’enfant est né. Ses proches lui ont dit que ce n’était pas lui le père, et que je suis une fille frivole. C’est Gustave le vrai père de mon enfant », a-t-elle déclaré.

Avant d’ajouter : « J’ai établi un second acte de naissance à l’enfant parce que le premier s’est avéré faux. N’ayant pas les moyens pour saisir le tribunal pour une reconstitution d’acte, je me suis permis d’en établir un autre. Je l’ai fait pour pouvoir inscrire mon garçon à l’école ».

Le tribunal a ordonné le transport judiciaire à la mairie de Yaoundé IV pour s’assurer que les deux actes de naissance établis au même endroit, n’ont pas de souche. En attendant, le dossier a été soumis à l’appréciation du ministère public.