Afrique du sud: Affrontements après l’exclusion d’un jeune leader

Tôt jeudi matin dans la capitale Johannesburg, des groupes politiques rivaux se sont affrontés à la suite de la suspension de Malema de l’ANC

Selon des sources médiatiques convergentes, des affrontements brefs ont eu lieu jeudi 1er mars 2012 à Johannesburg en Afrique du sud, au lendemain de la suspension de l’ANC, du leader des jeunes Malema Julius. Des coups de feu auraient été tirés alors que des manifestants anti-Malema défilaient dans les rues de Seshego (quartier nord), où Julius Malema avait réuni ses partisans avant la décision de la commission disciplinaire de l’ANC de l’exclure. Les partisans de ce dernier ont bloqué pour leur part la rue. Une fusillade a éclaté entre les deux camps et des pierres ont été lancées contre un car de la police arrivé sur les lieux pour séparer les belligérants. Julius Malema pour sa part, a assuré que cette sanction ne le ferait pas taire. Il a deux semaines pour faire appel. Nous devons accepter que c’est la décision (de l’ANC) mais ce n’est pas la fin de la route, a-t-il déclaré dans un discours cité par la radiotélévision publique SABC. La route devant nous sera très longue, a-t-il dit, ajoutant qu’il «mourra pour ce en quoi» il «croit». Le jeune tribun de 30 ans faisait l’objet d’une procédure disciplinaire depuis août 2011 pour «des atteintes répétées à l’image et à l’unité du parti». En novembre, l’ANC lui a demandé de prendre la porte pendant cinq ans, une suspension dont il a fait appel mais, la décision a été confirmée début février, lui laissant un dernier recours interne pour plaider sa cause et obtenir peut-être une réduction de la sanction.

Malgré cette procédure, Malema n’a rien changé à ses méthodes jugées provocatrices et qui lui valent une telle réputation. Qu’il s’agisse des inégalités économiques, de la pauvreté persistante d’une majorité de Noirs, de la question raciale toujours à fleur de peau, ou de la non moins sensible question de la propriété des domaines agricoles et miniers, toutes les occasions sont bonnes pour Malema pour jeter de l’huile sur le feu et faire de la surenchère. Il défie, plus ouvertement que jamais l’autorité du président Jacob Zuma, ajoutant au malaise d’un parti rongé par les rivalités personnelles et idéologiques, et qui peine à gérer le désenchantement des nombreux laissés-pour-compte de l’Afrique du Sud postapartheid. Au sein du parti et à moins qu’il ne change, on semble décidé à le sortir. La procédure engagée n’a pas mis un terme à sa carrière politique et, jusqu’à son exclusion du moins, M. Malema n’a rien changé aux méthodes provocatrices qui font son fonds de commerce et lui assurent une intense couverture médiatique apprend-on du texte reconfirmant son exclusion. En attendant, son problème continue de diviser le parti. En plus de pouvoir faire appel de son exclusion, M. Malema pourra encore se retourner devant Comité exécutif national, l’instance suprême du parti. Cette procédure pourrait durer jusqu’en décembre. L’ANC sera alors réunie à Bloemfontein (centre), lors d’un congrès au cours duquel Jacob Zuma briguera un second mandat à la tête du parti.

Les positions du chef des jeunes de l’ANC divisent les militants
AFP)/n