Afrique centrale: 57 établissements financiers menacés de sanctions

La Commission bancaire de l’Afrique centrale menace de les sanctionner pour non-respect des règles édictées par la profession

La Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) menace de sanctionner 57 établissements financiers de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cobac) pour non-respect des règles édictées par la profession, a-t-on appris samedi, 28 janvier, auprès de la commission.

Sans nommément les citer, le régulateur du secteur bancaire en Afrique centrale a révélé avoir adressé une injonction à un établissement de crédit, à un holding et à 55 établissements de microfinance (EMF), pour qu’ils se conforment vis-à-vis de la réglementation prudentielle dans un certain délai.

Par ailleurs, le gendarme du secteur de la finance a décidé de proroger le délai d’injonction adressé à deux établissements de crédit et à un autre du secteur financier.

Une autre structure de crédit a été mise en demeure pour transgression récurrente des dispositions réglementaires.

La Commission a pris acte de l’état d’avancement des mesures d’administration provisoire et de liquidation de certains EMF.

Dans un communiqué reçu à APA, elle indique également que statuant sur des demandes d’avis conformes et d’autorisations préalables, elle a délivré l’agrément à quatre EMF et leurs dirigeants et commissaires aux comptes, dont trois de première catégorie affiliés à un réseau et un autre de troisième catégorie.

Par ailleurs, la Cobac a accordé son autorisation préalable pour la prise en compte, par un établissement de crédit, d’un emprunt subordonné dans son passif interne net.


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Paul Biya invite ses pairs à préserver la stabilité économique de la zone Cemac

Le sujet était au centre du sommet extraordinaire des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale tenu vendredi, 23 décembre 2016, à Yaoundé

Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, craint pour la stabilité de la sous-région. Tant sur le plan sécuritaire qu’économique. Le sujet était d’ailleurs au centre du sommet extraordi-naire des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) organisé vendredi, 23 décembre 2016 à Yaoundé, à l’initiative du chef de l’Etat camerounais.

Ont répondu présents à cette invitation, tous les chefs d’Etats des pays de la Cemac. Notamment les présidents Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale, Idriss Deby Itno du Tchad, Denis Sassou Nguesso du Congo, Faustin Archange Touadera de la Centrafrique, Ali Bongo On-dimba du Gabon. Etaient également au rendez-vous, la Directrice Générale du Fonds Monétaire International (Fmi), Christine Lagarde, et le ministre français de l’Economie et des Finances, Michel Sapin.

Voici l’intégralité du discours du Président de la République du Cameroun, l’hôte de cette rencontre des leaders de l’Afrique centrale.
Messieurs les Présidents et Chers Frères,
Madame la Directrice Générale du Fonds Monétaire International,
Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances de la République Française,
Mesdames, Messieurs,

Je voudrais, tout d’abord, vous souhaiter, ainsi qu’aux délégations qui vous accompagnent, une chaleureuse et fraternelle bienvenue et un agréable séjour au Cameroun.

Je voudrais également vous remercier très sincèrement d’avoir accepté notre invitation à la présente concertation. Par votre présence, vous témoignez, une fois encore, votre attachement à notre sous-région et votre souci constant de relever les défis qui l’interpellent.

Je salue tout particulièrement la présence de Madame Christine Lagarde, Directrice Générale du Fonds Monétaire International, et de Monsieur Michel Sapin, Ministre français de l’Économie et des Finances.

Ils ont bien voulu venir jusqu’à Yaoundé, pour se joindre à nous aujourd’hui.

Comme vous le savez, pendant une longue période, notre sous-région a joui d’une stabilité macro-économique appréciable: une croissance forte, une inflation faible et des réserves de change abondantes ont été sa caractéristique.

La situation a aujourd’hui changé.

Les cours de nos matières premières, dont le pétrole, ont connu une chute brutale. Associée à d’autres chocs exogènes (terrorisme, nombreuses manifestations d’insécurité), cette crise a profondément contribué à fragiliser nos économies. Leur croissance a reculé, l’inflation a repris et nos ré-serves de change ont substantiellement baissé.

Cette situation, si elle venait à perdurer, pourrait mettre en péril les fondements de notre sous-région et de notre Communauté Économique et Monétaire.

Nous devons donc agir, et vite ; nous devons agir ensemble.
Les projections actuelles, nous le savons, n’indiquent pas un retournement favorable, à brève échéance, des marchés internationaux de matières premières.

Messieurs les Présidents et Chers Frères,
La présente concertation nous donne donc l’occasion d’esquisser une réponse commune face à un environnement économique international incertain. Cette réponse devrait tenir compte de la nécessité de préserver la stabilité économique de notre sous-région et sa pérennité à long terme.

Notre réponse commune devrait également tenir compte des impératifs sociaux de nos États, dans un contexte où nous devons faire face aux besoins pressants de nos populations.

Messieurs les Présidents et Chers Frères,
Au regard de la situation que je viens d’évoquer, permettez-moi d’exprimer la ferme conviction que la solidarité constante et agissante, dont nous avons toujours fait preuve, devrait être de nouveau mise à contribution.

Il nous faut trouver les voies, les meilleures, vers une sortie de crise maîtrisée.

Nul doute que la communication de la Directrice Générale du Fonds Monétaire International nous apportera des éclairages utiles sur la perception que l’organisation qu’elle dirige a des problèmes économiques de notre sous-région.

Je n’ai pas de doute que les conseils avisés et l’assistance technique constante du FMI et des autres partenaires au développement nous seront d’une grande utilité.

Notre sous-région ne saurait être dans une impasse.

Si nous restons unis et solidaires,
Si nous traduisons notre volonté politique par l’adoption de mesures appropriées,
Je suis persuadé que nous renouerons avec le progrès et la coprospérité.

Je vous remercie de votre aimable attention.

Lire le communiqué final rendu public à l’issue du Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat d’Afrique Centrale
Lire le discours de clôture de Paul Biya

Le président de la République du Cameroun, Paul Biya.
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Le Cameroun pour une gestion intégrée de lutte contre la mosaïque du manioc

S’exprimant en marge du Forum régional sur le manioc en Afrique Centrale organisé à Yaoundé, le Dr Hanna a insisté sur une nécessité de collaboration entre les institutions de recherche

Dr Rachid Hanna, chercheur à l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) a estimé, mardi, que le virus africain de la mosaïque du manioc, qui continue à détruire plusieurs hectares de plantation au niveau de la région d’Afrique centrale, nécessite une gestion intégrée de lutte à travers l’utilisation durable des ressources phytogénétiques adaptées dans la sous-région.

S’exprimant en marge du Forum Régional sur le manioc en Afrique Centrale organisé à Yaoundé, au Cameroun, par le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), Dr Hanna a insisté sur une nécessité de collaboration entre les institutions de recherche focalisant sur les ravageurs et les maladies transfrontières des plantes qui affectent plus particulièrement le manioc.

« Dans le cas d’une maladie comme la mosaïque du manioc ou le changement climatique, c’est la diversité génétique qui compte, car elle offre les moyens de s’adapter aux changements », a-t-il affirmé.

D’après les estimations officielles, la région d’Afrique centrale produit en moyenne quelque 27 millions de tonnes de manioc qui, jusqu’ici, reste la principale culture de base de la région.

Dans la perspective de promouvoir des projets pilotes de recherche et de transformation innovantes, ce chercheur a affirmé que la lutte intégrée contre la mosaïque, une maladie végétale qui continue de déformer les feuilles de manioc et entraver la croissance de la plante notamment en Afrique centrale.

« Grâce à une collaboration actuelle, la vitesse de propagation de cette maladie semble se réduire progressivement, mais il y a toujours un besoin de mettre en place des mécanismes de réponse appropriés, notamment dans le domaine de la recherche », a-t-il ajouté.

Les données issues de la recherche ont par ailleurs montré que le virus africain de la mosaïque (ACMV) occasionne une maladie qui sévit actuellement en Afrique centrale, dont le vecteur principal reste la mouche blanche, un minuscule insecte très difficile à contrôler.

Dans la perspective de prévenir la propagation de ce ravageur qui constitue une menace à la sécurité alimentaire, les experts envisagent une collaboration étroite avec les universités africaines pour vulgariser des connaissances portant notamment sur le transfert des gènes qui permettront au manioc d’avoir une résistance aux virus, bactéries ou insectes.

« Mais pour pérenniser ces initiatives, il est aussi important de promouvoir l’utilisation du matériel de plantation indemne du virus, ainsi que l’adoption de procédures strictes de quarantaine pour mieux contrôler toute éventuelle propagation », a ajouté Dr Hanna.


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L’Afrique centrale évalue la mise en uvre de sa vision minière

Les experts de ladite zone sont réunis à cet effet depuis mardi à Brazzaville. Ils devraient parvenir à des propositions sur la transformation locale des matières premières pour plus de profits

Les experts de l’Afrique centrale se réunissent depuis mardi, 13 décembre 2016, à Brazzaville, en vue d’évaluer la mise en uvre de la vision du régime minier de l’Afrique dans la sous-région, a annoncé mercredi la radio publique.

Cette initiative soutenue par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique devrait déboucher sur des propositions encourageant la transformation locale des matières premières, considérée comme une issue pour optimiser le profit inhérent à l’activité minière.

« La nature a doté le Congo d’immenses ressources naturelles. Mais, force est de constater que notre pays ne tire pas pleinement profit de ces ressources qui sont rarement transformées localement en produits industriels. Elles sont exportées sans véritable valeur ajoutée locale », a constaté le directeur général des Mines, Louis-Marie Djama.

Adoptée en 2009, la Vision du régime minier en Afrique se veut un cadre de développement et de transformation structurelle du continent portant sur les ressources minières.

Elle prévoit de passer d’une politique minière d’extraction des minéraux et de partage de recettes à celle fondée sur une exploitation équitable et optimale des ressources minières, en vue d’une croissance durable.

Le coordonnateur du système des Nations unies au Congo, Antony Ohemeng Boamah, a fait noter que: « le détournement des cours des produits de base, notamment le pétrole, a exposé nos pays à d’importants déséquilibres macro-économiques avec la chute des exportations; une dépréciation des taux d’échange, des balances de paiement négatives et, dans l’ensemble, une baisse des revenus ».

« Dans un tel environnement, il est donc crucial de réduire la dépendance vis-à-vis des secteurs des matières premières, en diversifiant non seulement à l’intérieur, mais aussi en dehors des produits de base », a ajouté le fonctionnaire onusien.

Les participants à la rencontre, qui sont venus de l’Angola, du Cameroun, de la République centrafricaine (RCA), du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République démocratique du Congo (RDC) et d’autres pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), examinent les documents préparés par le bureau régional de la CEA pour l’Afrique centrale.


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Le Camerounais Baba Danpullo en tête des grosses fortunes d’Afrique centrale

Le magazine «Forbes Afrique» a publié son palmarès annuel des plus grosses fortunes d’Afrique francophone subsaharienne. Les trente plus riches pèsent 10,56 milliards de dollars

Des Camerounais, Ivoiriens, Malgaches, Congolais occupent les dix premières places, parmi les 30 plus grosses fortunes d’Afrique francophone. Les très riches de la région sont présents dans les télécoms, l’immobilier, l’hôtellerie, la banque, les médias, l’agro-industrie et le pétrole.

Pour la première fois, une femme apparaît dans cette liste dressée par le magazine Forbes Afrique. Il s’agit de Kate Fotso, veuve d’André Fotso, l’ex-président du patronat camerounais. Elle est à la tête de Telcar Cocoa, leader au Cameroun de l’exportation de fèves de cacao en partenariat avec le géant Cargill, et s’arroge la 20e place avec une fortune estimée à 252 millions de dollars.

Un match inégal
Toutefois les grosses fortunes d’Afrique francophone viennent loin dernière les très gros patrimoines nigérians, égyptiens ou d’Afrique du Sud. Le Camerounais Baba Danpullo, patron des minoteries Le Coq rouge, qui arrive en tête du classement pour l’Afrique francophone, détient une fortune chiffrée à 940 millions de dollars. A comparer avec la première fortune africaine, le Nigérian Aliko Dangote avec près de 13 milliards de dollars. Ensemble, les 30 plus riches d’Afrique francophone ne parviennent qu’à 10,5 milliards de dollars.

Sur la deuxième marche du podium, on trouve ensuite l’industriel belge né en RDC George Forrest, patron du groupe du même nom. Le Camerounais Paul Fokam Kammogne rafle la troisième place avec 690 millions de dollars. Au pied du podium, la famille Rawj, arrivée d’Inde en RDC il y a une cinquantaine d’années. L’homme d’affaires franco-malgache Ylias Akbaraly, patron du groupe Sipromad, ferme le top 5.

La famille Billon en Côte d’Ivoire, Samuel Foyou au Cameroun, l’Ivoirien Jean Kacou Diagou, le Camerounais Colin Mukete et Luc-Gérard Nyafe en RDC complètent le top 10.


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Cameroun: Boko Haram au menu du sommet extraordinaire de la Ceeac

Le 30 novembre prochain, les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Libreville plancheront également sur les questions de processus électoraux en Afrique centrale

Une session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) se tiendra à Libreville, au Gabon, le 30 novembre 2016, apprend-t-on mardi auprès du secrétariat général de cette organisation régionale.

Cette session sera consacrée à l’examen de la situation politique et sécuritaire en Afrique centrale, a indiqué le secrétaire général de la Ceeac, Ahmad Allam-Mi, dans un communiqué.

Les sujets pourraient notamment porter sur les questions de paix et de sécurité en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Burundi et à la lutte contre Boko Haram au Cameroun et au Tchad.

Par ailleurs, les questions des processus électoraux en Afrique centrale, dans les pays en situation postélectorale à l’instar du Burundi, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon et du Tchad et dans ceux qui préparent les élections comme en République démocratique du Congo, devraient être évoquées avec en toile de fond la préoccupation majeure du secrétariat général de la Ceeac de maintenir la stabilité dans la sous-région.


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Afrique centrale: le Fonds de garantie dispose de 100 milliards de F

Institué au niveau des Etas de la sous-région, ce Fonds est un mécanisme de protection des épargnants à travers la supervision des établissements de crédit qui l’alimentent

Le Fonds de garantie des dépôts en Afrique centrale (Fogadac) institué au niveau des Etats de la sous-région dispose de plus de 100 milliards de FCFA dans ses caisses, a-t-on appris lundi, 31 octobre 2016, auprès de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).

«La banque centrale a apporté sa contribution à ce Fonds. Et les banques elles-mêmes contribuent mensuellement. Et qui plus est, les fonds du Fogadac font l’objet de placement au niveau de notre système ici en Afrique centrale», a indiqué le gouverneur de la Beac Lucas Abaga Nchama.

Ce Fonds est un mécanisme de protection des épargnants à travers la supervision des établissements de crédit qui l’alimentent.

Les contributions ordinaires sont calculées, chaque année, pour tous ces établissements sur la base des états financiers certifiés ou, le cas échéants, des déclarations périodiques réglementaires au 31 décembre de l’année précédente.

Selon des sources, les planchers sont fixés à 30 millions de FCFA pour les banques et à cinq millions de FCFA pour les établissements ne collectant pas de dépôts.


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Afrique centrale: harmonisation législative et réglementaire des services de douane

Le sujet est au centre d’un atelier de formation qui se tient actuellement à Douala, lequel devrait aboutir sur des résolutions pour renforcer la gestion des exonérations douanières à l’importation

Les administrations douanières des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac participent à Douala à un atelier de formation visant l’harmonisation du cadre législatif et réglementaire a-t-on constaté jeudi, 29 septembre 2016, à Douala la métropole économique du Cameroun.

Cette rencontre sous régionale qui bénéficie de l’appui du Fonds monétaire international (FMI), et des experts des organismes internationaux, devrait également déboucher sur les résolutions permettant le renforcement de la gestion des exonérations douanières à l’importation.

Il est également question de s’entendre sur un registre intégré de gestion des risques entourant la fiscalité, de mettre sur pied un système de codification des exonérations uniformes dans tous les pays de la zone Cemac et enfin, de créer une base de données de gestion rationnelle et structurée des exonérations douanières.

«Ce que nous attendons de ce séminaire c’est la maîtrise des exonérations dans les pays de la Cemac. Il faut que cela se fasse dans les règles de l’art pour éviter les abus», ont confié à APA quelques participants.

Les exonérations douanières sont un outil mis sur pied pour la facilitation des investissements à caractère public, en outre, elles servent à soutenir le développement des secteurs économiques publics et privés.

C’est dire l’importante d’une harmonisation des procédures, car en plus du contrôle frontalier dévolu à la douane en collaboration avec les forces de sécurité, l’administration fiscale reste un gros contributeur dans les recettes des Etats.


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L’Afrique centrale reçoit 30 milliards de F pour développer sa fibre optique

Ce prêt accordé par la Banque africaine de développement permettra aux pays de la Cemac d’avoir accès aux câbles sous-marins à partir des points d’atterrissement longeant la côte camerounaise

La Banque africaine de développement a accepté d’octroyer un prêt de 30 milliards de FCFA aux pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) dans le cadre du projet de la «Central African Backbone project» (CAB), a-t-on appris lundi,c26 septembre 2016, au terme de la 4è session ordinaire de cette structure.

Ce financement entre dans le cadre du programme triennal 2016-2019 dont le lancement a eu lieu il y a quelques mois.

La présidente dudit comité, par ailleurs ministre des Postes et Télécommunications du Cameroun, Minette Libom Li Likeng, a invité «les différents acteurs du projet à une plus grande implication dans la mise en uvre des activités afin de hâter le développement dans la sous-région de cette économie numérique».

Selon elle, cela permettra aux pays de l’Afrique centrale d’avoir accès aux câbles sous-marins à partir des points d’atterrissement longeant la côte camerounaise.

Le projet CAB est né de la volonté des chefs d’État de l’Afrique centrale qui, lors du Sommet de la CEMAC à Ndjamena, au Tchad en mai 2007, ont adopté une déclaration commune appelant la mise en uvre d’un réseau de télécommunications haut débit, en cohérence avec la stratégie d’intégration régionale.

D’après des sources proches du dossier, le «Backbone» a permis l’interconnexion effective du réseau à fibre optique du Cameroun avec celui du Tchad, ainsi qu’avec la Guinée équatoriale à travers le câble sous-marin NCSCS (Nigeria and Cameroon Sub-marine Cable System), le Gabon et le Congo devant bientôt être reliés.


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L’Afrique centrale promet 4 milliards de F pour la reconstruction de la RCA

Quatre pays ont promis de mettre la main à la poche : le Cameroun, le Gabon, le Congo, et la Guinée équatoriale. Seule exception : le Tchad, lui-même dans une situation économique difficile

Aider la Centrafrique sur le chemin d’un retour à une paix durable. C’est l’objectif affiché le dimanche 31 juillet par les chefs d’Etat des six pays de la communauté des Etats d’Afrique Centrale (Cemac), en conclusion d’un sommet qui se tenait à Malabo, en Guinée équatoriale.

Les pays de la Cemac ont décidé de mettre sur la table 4 milliards de francs CFA (soit environ 6 millions d’euros) pour aider à financer le processus de désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR).

Quatre pays ont promis de mettre la main à la poche : le Cameroun, le Gabon, le Congo, et la Guinée équatoriale. Seule exception : le Tchad, lui-même dans une situation économique difficile.

L’idée avec cet argent est de permettre aux autorités centrafricaines d’amorcer leur programme de désarmement. L’enjeu est capital pour le nouveau président investi fin mars. Chacun sachant parfaitement à Bangui que l’échec des précédents processus DDR est l’une des causes de la dernière guerre et de l’instabilité récurrente dans le pays.

Or, pour l’instant, le nouveau programme DDR est au point mort, par manque de moyens financiers, d’où la décision des chefs d’Etat à Malabo, mais aussi en raison de blocages politiques. Certains groupes armés refusent pour le moment de prendre part au processus au motif notamment que le nord du pays est selon eux marginalisé dans l’actuel gouvernement.

Des tractations sont actuellement en cours. En attendant, depuis le mois de juin, la Centrafrique connaît une recrudescence des violences. Avec des «régions entières» contrôlées par des groupes armés, la Centrafrique est toujours «en danger», a d’ailleurs prévenu Faustin-Archange Touadéra le 10 juillet dernier à l’occasion des 100 jours de son arrivée au pouvoir.

Les pays de la Cemac ont également décidé d’octroyer une avance de prêt de 9 milliards de francs CFA à la Centrafique par l’intermédiaire de leur banque centrale régionale.

Un soldat de la Misca sur l’avenue Lakengua à Bangui le 29 mai 2014. (Photo d’illustration)
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APE régional: les chefs d’Etat face au jeu trouble de l’Union européenne

Dans un courrier adressé au président de la Commission de la Cemac, Bruxelles exprime son refus de reprendre les négociations, estimant l’issue d’une reprise des négociations «tout à fait incertaine»

Une lettre de la Commission européenne s’est imposée à l’ordre du jour de la 15e session du Comité ministériel des négociations de l’Accord de partenariat économique (Comina), configuration négociante Afrique centrale tenue à Libreville au Gabon le 22 juillet dernier. Le courrier, reçu à la représentation de la Cemac du Gabon le jour même de l’ouverture du Comina, est une réponse à la lettre datée du 28 mai de Pierre Moussa, le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), demandant la reprise des négociations en vue de la conclusion d’un APE régional Complet. « Nous pouvons vous assurer que l’Union européenne à beaucoup investi dans les négociations d’un tel accord au cours des treize dernières années et qu’elle a tout mis en uvre pour parvenir à un véritable accord commercial, à la fois porteur de développement durable et promoteur d’intégration régionale. Cependant force est de constater qu’aujourd’hui les progrès accomplis jusqu’à présent sont peu nombreux, que la liste des questions restant ouvertes est longue, que les points de désaccord sont importants et, par conséquent, que l’issue d’une reprise des négociations est tout à fait incertaine », écrivent conjointement Cécilia Malmström et NevenMimica, membre de la Commission de l’UE respectivement en charge du commerce et de la coopération internationale et du développement.

Dans cette correspondance, les commissaires européens estiment que « les récents courriers et analyses de la partie Afrique centrale au sujet de l’APE en négociation et les propositions de l’Afrique centrale qui y sont nombreuses, tant en ce qui concerne le taux d’ouverture du marché de l’Afrique centrale, la clause de non-exécution et la clause de la nation la plus favorisée, que la demande d’un engagement additionnel chiffré de l’Union européenne sur la dimension développement, montre à l’évidence que les conditions pour parvenir à la conclusion d’un accord ne sont pas réunies». Pour eux, « l’APE déjà mise en uvre actuellement entre l’UE et le Cameroun constitue une réelle alternative permettant à tout pays ou groupe de pays de votre région de bénéficier rapidement des avantages d’un APE. (.) C’est pourquoi nous tenons à vous assurer de l’entière disponibilité de nos services pour négocier de telles adhésions de façon à garantir dans les meilleurs délais, l’accès à un partenariat avec l’UE à tout pays de la région prêt à rejoindre l’accord. »

Confusion
Que faut-il comprendre de cette lettre de la Commission de l’Union européenne ? Un fin connaisseur du dossier, présent à la réunion de Libreville, estime que « les Européens ne veulent plus négocier ». Et de poursuivre : « ils suggèrent aux autres pays d’adhérer à l’accord d’Etape du Cameroun et le sentiment général ici est qu’il risque ne pas avoir un accord régional ». Mais ce n’est pas visiblement la même compréhension qu’ont les ministres. Ils demeurent dans la logique de la reprise des négociations pour la conclusion d’un APE régional complet à partir de l’accord d’étape du Cameroun sortie de l’interprétation d’un autre courrier de l’Union européenne lors de la 14e session du Comina tenue le 17 juin dernier à Douala au Cameroun.

« Les ministres félicitent le Comité régional qui a élaboré un projet de texte juridique suivant les orientations données et dans les délais prescrits. (.) Les ministres prennent acte des positions de l’UE contenues dans la correspondance des commissaires européens du 21 juillet 2016 adressée au négociateur en chef de la région, qui réitèrent leur suggestion aux autres Etats de la sous-région d’adhérer à l’accord d’étape du Cameroun. A cet effet, les ministres prescrivent aux négociateurs en chef de transmettre la version validée du projet de texte juridique à la partie européenne et au parrain en vue de la reprise des négociations conjointes », lit-on dans le rapport sanctionnant leurs travaux (voir ci-dessous). La session extraordinaire du sommet des chefs d’Etat de la Cemac (élargi à la République démocratique du Congo et à São Tomé et Principe consacrée aux questions liées aux négociations de l’APE), programmée pour le 30 juillet à Malabo en Guinée Équatoriale, permettra certainement d’y voir clair.


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A la découverte du tout premier musée d’histoire naturelle d’Afrique Centrale

Logée depuis janvier 2016 dans une forêt du village Ntouessong 5, l’institution créée en mai 2006 abrite les restes de 24 000 spécimens de roches, de plantes et d’animaux issus du Cameroun

Le Musée écologique du Millénaire a établi sa base à Ntouessong 5, un village de l’arrondissement de Soa, à une dizaine de kilomètres de Yaoundé. Le visiteur qui arrive, découvre un bâtiment de 150 mètres carrés construit dans une forêt de 10 000 hectares. Il entre en contact avec un exemple de musée d’histoire naturelle, le tout premier et le seul que compte jusqu’à présent l’Afrique centrale. Tout y est fait pour protéger la biodiversité. La bâtisse est construite en briques de terre cuite, fournies par la Mission de Promotion des Matériaux locaux, une entreprise publique camerounaise. Un panneau solaire permet l’alimentation en énergie électrique. A l’intérieur, il y a plusieurs compartiments. La salle d’exposition des collections constitue la grande attraction. Elle s’adresse aux visiteurs.

Dans la salle d’exposition du Musée écologique du Millénaire, on trouve 24 000 spécimens. Ce sont des restes de roches, d’animaux et de végétaux. « Dans notre environnement, vous ne pouvez pas séparer le vivant du non-vivant. Il y a une interdépendance entre tous ces éléments qui constituent la biodiversité », explique le Professeur Bernard-Aloys Nkongmeneck, l’ethnobotaniste à la tête de l’équipe de recherche qui a mis en place cette institution. Les arbres les plus rares, malheureusement souvent victimes de la déforestation, sont au rendez-vous. Au musée, on a prélevé leurs dépouilles et des chercheurs s’intéressent à leurs vertus médicinales.

Dans les rayons, les espèces animales impressionnent. Recueillies dans les réserves fauniques alors qu’elles étaient mortes, elles servent à retracer l’histoire naturelle du Cameroun. On peut y observer avec attention des serpents en plusieurs variétés, des varans, des porcs-épics, des grands et petits singes, des antilopes, des tigres, des chats-tigres, des crocodiles, une centaine de variétés de papillon, entre autres. Comment ne pas s’arrêter devant ces têtes d’éléphants, devenues des crânes, impossibles à soulever par une seule personne ? [i « Ces éléphants ont été victimes du braconnage dans la réserve du Dja], dans la région administrative du Sud, au Cameroun. Nous avons recueilli leurs squelettes en entier. Nous allons les monter ici. Ce sera, dans un siècle, la preuve qu’ils ont existé », précise le Professeur Nkongmeneck. La star des spécimens, c’est un crâne de gorille. Son histoire est spéciale : « C’est un gorille qui a vécu dans la réserve du Dja il y a quelques années. Les autorités ont ordonné son abattage parce qu’il s’attaquait aux humains. Quand nous y avons effectué une descente, nous avons emporté son squelette dans une logique d’immortalisation », précise un doctorant en biologie végétale, cadre du musée.

Pour ce qui est des autres compartiments du bâtiment abritant le Musée écologique du Millénaire, on retrouve 03 bureaux pour ceux qui y travaillent en permanence et une bibliothèque dotée d’un millier de livres, des thèses et des revues sur des questions de biodiversité. L’ouvrage est érigé dans un domaine forestier acquis par le musée auprès de la communauté de Ntouessong 5. Une forêt de 10 000 hectares dont la rivière Afamba, laquelle a inspiré le nom du département de la Mefou et Afamba, constitue les limites. « L’idée ici, c’est de protéger toutes les espèces animales et végétales qui se retrouvent dans notre domaine. Car, la vocation d’un musée, c’est de conserver la biodiversité. Tant mieux si on peut les garder en vie. Les populations d’ici savent qu’il est désormais interdit de couper les arbres ou de tuer les animaux dans ce domaine. Nous voulons amener les riverains à comprendre que, en gardant ces forêts, ils luttent contre les changements climatiques et favorisent l’écotourisme », indique le promoteur principal du MEM.

Un site autrefois habité par de grands mammifères
Il est peut-être trop tard pour les grands mammifères qui ont vécu ici. « Dans ce village, il y avait des gorilles, des chimpanzés, des buffles, des cerfs, des antilopes et bien d’autres espèces. Beaucoup de ces animaux ont disparu sous l’effet du braconnage, des bruits des scies à moteur et de la déforestation. Nous comptons sur ce musée pour retrouver les traces qui attesteront de ce que ces espèces ont existé chez nous », affirme Max Essama, chef du village de Ntouessong 5. Pendant la construction du Musée, les travailleurs du chantier affirmaient apercevoir régulièrement un varan géant et quelques grands rongeurs. Pour le reste, il faudra peut-être aller au fond de cette brousse.

09 juin 2016 – Inauguration des nouveaux locaux du Musée écologique du Millénaire.
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Le Musée écologique du Millénaire voit le jour en mai 2006. « Il est né de la conjonction entre l’expérience et la matière à valoriser. Je suis un ancien du musée d’histoire naturelle de Paris. J’ai travaillé dans plusieurs autres dans le monde : Londres, Tokyo, Washington DC, Floride. A l’issue de ce parcours, j’ai eu une expertise dans la conservation et la gestion de la biodiversité, c’est-à-dire, des ressources naturelles. Après l’avoir construite, il était question de la capitaliser. La chance que j’ai eue, c’est que mon pays se trouve dans le bassin du Congo, deuxième plus grand poumon de l’atmosphère après l’Amazonie. Dès le départ, nous savions qu’une uvre comme celle-ci n’est pas l’affaire d’un individu. C’est l’affaire d’un Etat ou, tout au plus, d’une fondation », raconte le Prof. Bernard-Aloys Nkongmeneck, né en 1948, enseignant-chercheur rattaché au département de biologie et physiologie végétales de l’Université de Yaoundé I. Pour la mise en uvre, il choisit de ne pas directement faire appel à l’Etat du Cameroun, pour ne pas s’exposer à la lenteur que subissent les dossiers qui prennent cette direction. Il préfère compter avec les membres de son équipe de recherche et ses anciens doctorants devenus cadres, pour certains, dans les organisations internationales.

A sa naissance, le MEM occupe un appartement dans un immeuble du quartier Obili, à Yaoundé. Sauf que ce n’est pas sa vocation d’y être. « Les musées d’histoire naturelle ont toujours une particularité : un jardin botanique qui occupe des milliers d’hectares », précise le fondateur principal. Pour rechercher les financements, afin de se développer, l’équipe du MEM met ses compétences au service de plusieurs organisations internationales, à travers différents projets. A ce jour, elle en a exécuté une bonne dizaine. On peut citer, entre autres : le développement d’une chaine de valeur pour la mangue sauvage dans le bassin de production d’Akom II au Sud Cameroun et la contribution à l’autonomisation des groupes de femmes de la localité; la collecte et l’exposition des ressources biologiques de la réserve de biosphère du Dja au Musée ; la cartographie et l’étude diagnostique des forêts sacrées du Cameroun et le plaidoyer pour leur prise en compte dans la loi forestière en cours de révision. L’institution privée reçoit aussi le soutien du GIZ, de l’UNESCO, de Global Environnement Security, entre autres. En 2013, elle réussit à acquérir le domaine de Ntouessong 5. Un espace qu’elle intègre après 03 années de travaux.

Le MEM, c’est un laboratoire qui a permis à une vingtaine d’étudiants de réaliser leurs travaux de Master ou de Doctorat en biologie. Marleine Ngansop est de ceux-là. Aujourd’hui doctorante, elle y fait son entrée lorsqu’elle est inscrite au cycle Master en biologie et physiologie végétales à l’Université de Yaoundé I. Son mémoire se fait dans le cadre d’un projet exécuté par le musée et financé par la coopération japonaise. Elle travaille aujourd’hui comme bénévole pour le MEM et encadre ses cadets qui arrivent. Tout cela fait de cet espace, une constellation de compétences. Les chercheurs ici ont des savoir-faire en systématiques végétales, dessin scientifique, écologie tropicale, conservation de la biodiversité, conservation et restauration de l’environnement, agroforesterie, foresterie, produits forestiers non ligneux, ethno-botanique, écotourisme équitable.

Des cranes d’éléphants qu’on retrouve au Musée écologique du Millénaire.
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Retombées pour les populations riveraines
Quid des populations de Ntouessong 5 qui ont permis que le projet s’installe sur leurs terres ? D’ores et déjà, elles bénéficieront des retombées financières des activités d’éco-tourisme promues par le musée. Mais il y a mieux. Des programmes de formation aux métiers agropastoraux à fort potentiel économique ont été concoctés à leur intention. Le Professeur Joseph Tchoumboue, un ancien doyen de la Faculté d’Agronomie et des Sciences agricoles de l’Université de Dschang, va les former en apiculture. Le chef du village de Ntouessong 4, Meyong Meze, s’est déjà porté candidat pour ladite formation. Le Professeur Dieudonné Nwaga, microbiologiste et chercheur dans le domaine des biotechnologies, va doter les villageois en connaissances pratiques dans le domaine de l’agriculture biologique. D’autres chercheurs de l’université de Yaoundé I mettront à profit la rivière Afamba pour initier les riverains du musée à la pisciculture.

Aujourd’hui, les responsables du MEM tiennent à dire que ce musée appartient à la nation camerounaise toute entière. « Quand on parle de biodiversité, il s’agit d’une thématique universelle. C’est une uvre pour les générations présentes et futures. Vous imaginez des communautés du Cameroun qui se trouvent dans des zones où de grands mammifères ont autrefois vécu. Où voulez-vous que les enfants de cette contrée aillent voir un buffle, un éléphant, un gorille ? C’est dans les structures comme celle-ci qui recueillent et conservent les restes de ces animaux pour ces générations qui n’ont plus la chance de les voir sur pied », indique le Professeur Nkongmeneck. Aujourd’hui, l’institution privée tend la main. Elle a besoin de construire deux autres bâtiments qui seront des dortoirs pour des chercheurs qui viendront en mission ici. Elle veut aussi acquérir un mini-bus pour le transport du personnel.

Présent à l’inauguration des nouveaux locaux le 09 juin 2016 à titre privé, le coordinateur du Programme national de Gouvernance dans les Services du Premier ministre, Dr Bernard Momo, a tenu à donner son appréciation de l’ uvre. « Le Musée écologique du Millénaire permet aux populations camerounaises de saisir l’histoire naturelle de leur pays. Cette uvre, quoique privée, participe fortement à ce qu’on appelle la gouvernance. Elle contribue à la bonne gestion de l’Etat dans toutes ses strates. Si j’ai un rapport à faire au premier ministre sur ce que j’ai vu ici, je dirais des choses », a-t-il souligné. Quant au Professeur Dieudonné Nwaga, enseignant-chercheur au département de microbiologie de l’Université de Yaoundé I, il se dit « impressionné par la vision que le Professeur Nkongmeneck a eue. Peut-être que beaucoup d’entre nous ne sont pas encore capables de comprendre l’importance d’une telle structure. C’est peut-être dans 10 ans, voire 15 ans, que nous allons comprendre que, lorsqu’on veut se développer, il faut créer ce type de structure. J’espère fortement que nous allons comprendre son intérêt pour la nation ». Désormais, touristes et chercheurs y sont attendus.

Des restes d’animaux prélevés dans la Réserve du Dja et entreposés dans les rayons du Musée écologique du Millénaire.
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Afrique centrale: vers une politique pharmaceutique commune

Les ministres de la Santé doivent mettre en place des directions générales des pharmacies dotées de moyens humains, matériels et financiers nécessaires pour leurs missions

La conférence des ministres de la Santé publique des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a annoncé vendredi, au terme de leur 14e session ordinaire, la mise en uvre d’une politique pharmaceutique commune. Objectif, lutter contre la prolifération des médicaments de la rue.

Sous l’égide de l’Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale (OCEAC) et en collaboration avec le ministère de la Santé publique du Cameroun, les échanges ont tourné autour de la «lutte coordonnée contre les faux médicaments et les circuits illicites des médicaments en Afrique centrale».

L’objectif desdites assises, a expliqué le ministre Camerounais de la Santé, André Mama Fouda, est de rendre opérationnelles et plus performantes les administrations centrales des services pharmaceutiques dans les pays de la zone CEMAC.

Pour atteindre cet objectif, indique-t-il, les Etats membres «se sont engagés à mettre en place des directions ou des directions générales des pharmacies dotées de moyens humains, matériels et financiers conséquents pour leur permettre de remplir leurs missions».

Les participants aux assises de Douala sont invités à mettre en place des instances professionnelles fonctionnelles (ordres, syndicats et associations) chargées de veiller au respect de l’éthique et de la déontologie pharmaceutiques, de l’indépendance et de la défense des intérêts de la profession.

Lors de sa 13ème session tenue en février 2015 à Libreville, au Gabon, le conseil des ministres avait donné mandat à son organisme chargé des questions de santé publique, l’OCEAC, de conduire le processus d’harmonisation des politiques pharmaceutiques nationales en Afrique centrale.


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Les Sociétés civiles d’Afrique centrale en conclave à Yaoundé

Un forum regroupant pour la première fois des organisations de la Société civile d’Afrique centrale se tient du 20 au 28 juin 2016 dans la capitale camerounaise sous le thème: culture et paix

Des organisations de la Société civile d’Afrique centrale se réunissent pour la premières fois, du 20 au 28 juin 2016 à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Les assises, qui se tiendront sous le thème : [i « la culture, la paix »}, verront la participation des délégués venus de plusieurs pays d’Afrique centrale regroupés autour d’une dizaine d’organisations uvrant dans les domaines de la presse, de la protection de l’environnement et de la solidarité avec les minorités. Parmi celles-ci, le Forum des responsables des médias d’Afrique centrale dont font partie le Congo, le Cameroun, le Tchad, la RDC, le Gabon, la RCA et la Guinée équatoriale.

Les initiateurs de ces assises ont choisi de débattre autour du thème « la culture, la paix » parce qu’ils estiment que la paix constitue la principale matière pour le développement durable et l’intégration en Afrique centrale.

Ledit thème a été retenu au regard des tensions persistantes et des conflits armés que connaissent plusieurs pays de cette zone du continent. Ceux-ci notent qu’à la différence des autres sous-régions, l’Afrique centrale ne profite pas assez de ses énormes potentialités économiques pour assurer son développement. Bien au contraire, les pays qui la composent sont traversés par des conflits armés qui affectent les populations civiles et réduisent à néant les efforts des pouvoirs publics et des partenaires au développement.

Les organisateurs rappellent par ailleurs, que ces conflits, datent des années 1960 lorsque la plupart de ces pays accédaient à leur souveraineté. Autour de cette problématique de culture de la paix, les participants étudieront les mécanismes susceptibles de faire parler tous les acteurs impliqués dans les questions de développement. A savoir, les Gouvernements, la société civile et le secteur privé qui forment le « Triangle démocratique » à même de faire avancer les choses par le dialogue et la concertation.

L’objectif de la rencontre de Yaoundé est également de faire sortir la Société civile de la sous-région de la marginalisation dont elle serait l’objet de la part des instances décisionnelles publiques.


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Le Cameroun tel qu’il est présenté au Conseil de sécurité de l’Onu

Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale vient d’y présenter un rapport retraçant les principaux faits survenus sur les plans politique et sécuritaire en Afrique centrale

Suite à une demande du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (Onu) le 11 juin 2015, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca) vient de publier un rapport consacré à la situation sécuritaire et politique en Afrique centrale. Le représentant spécial du secrétaire générale de l’Unoca, Abdoulaye Bathily, a présenté ledit document à New York le 15 juin 2016.

En 20 pages, le document aborde les faits survenus à la période de novembre 2015 à mai 2016 au Cameroun, en Guinée équatoriale, au Congo Brazzaville, au Tchad, au Gabon et en République centrafricaine. Notamment en ce qui concerne les élections présidentielles, les droits de l’homme, le terrorisme et la crise humanitaire et la situation socio-économique.

Concernant la situation politique du Cameroun, l’Unoca se souvient que «des appels ont été lancés en faveur d’une anticipation de l’élection présidentielle de 2018, ce qui nécessiterait toutefois un amendement de la Constitution. Lors d’une conférence de presse tenue le 29 mars, quatre partis politiques d’opposition ont officiellement rejeté une telle perspective, quelques responsables de l’opposition se déclarant également opposés à ce que le président Paul Biya brigue un nouveau mandat. Après avoir interdit l’accès au lieu de la conférence de presse, la police a arrêté plusieurs chefs de l’opposition, leurs sympathisants et quelques journalistes, qui ont tous été relâchés dans la journée (.)

Le 7 avril, dans une lettre ouverte au ministre de l’administration territoriale, quatre partis politiques d’opposition ont critiqué le gouvernement pour son attitude vis-à-vis de la question de la liberté de réunion. Le 8 avril, une vingtaine de militants de deux partis d’opposition, le Cameroon People’s Party et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, ont été arrêtés à Yaoundé pour incitation à la rébellion, alors qu’ils distribuaient des tracts appelant la population à se mobiliser pour protester contre l’action du gouvernement accusé de réduire l’espace politique et contre le manque de services sociaux; ils ont par la suite été relâchés ».

Selon l’Unoca, du 30 novembre 2015 au premier semestre 2016, la situation dans la sous-région a été marquée par la menace persistante qu’a représentée Boko Haram qui a mené des exaction et attaques terroristes presque chaque jour chaque jour. Le rapport cité mentionne près de 1 200 personnes tuées depuis 2003, dont 1 098 civils, 67 soldats et 3 agents de police, en perpétrant 315 attaques et 32 attentats-suicides.

Il souligne également les victoires enregistrées par les forces de défenses nationales et le force mixte. Lesquelles ont été favorisées selon l’Unoca par l’acquisition de nouveau matériel militaire et l’amélioration de la collecte de renseignements.

Quelques faits, le 15 février, les forces armées camerounaises ont annoncé qu’elles avaient tué 162 combattants de Boko Haram et libéré plus de 100 otages lors d’une opération menée plusieurs jours auparavant à Goshi dans l’État de Borno (Nigéria). Le 5 avril, les troupes camerounaises et nigérianes opérant au sein de la Force multinationale mixte ont annoncé qu’elles avaient capturé environ 300 combattants de Boko Haram et libéré plus de 2 000 otages lors d’une opération conjointe menée dans le secteur de Walasa, dans le même État.

«La violence perpétrée par Boko Haram dans l’extrême nord du Cameroun a de graves conséquences humanitaires. On compte désormais 169 970 personnes déplacées à l’intérieur du pays. Durant la période à l’examen, le Cameroun accueillait également environ 64 891 réfugiés nigérians; environ 50 000 personnes qui avaient fui la violence ont été renvoyées par la force au Nigéria. L’est du pays a continué d’accueillir plus de 250 000 réfugiés de la République centrafricaine», souligne le rapport.

Parlant des droits de l’homme le rapport indique que «des préoccupations ont également été exprimées concernant des allégations de violations des droits de l’homme commises pendant les opérations militaires contre Boko Haram, des rapports laissant entendre que les forces de sécurité des pays touchés auraient tué ou arrêté arbitrairement des civils soupçonnés de liens avec le groupe. Des allégations graves de torture, de violences sexuelles, de destruction et d’appropriation de biens ainsi que de détention provisoire prolongée commises par les forces de sécurité ont également été faites».

Lire l’intégralité du rapport sur la situation en Afrique centrale et les activités menées par Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale


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Premier forum des organisations de la société civile d’Afrique centrale le 28 juin

Ces assises qui porteront sur la «culture la paix» dans la sous-région sont prévues du 20 au 28 juin 2016 à Yaoundé, capitale du Cameroun

Un forum des organisations de la société civile d’Afrique centrale se réunira à Yaoundé, la capitale camerounaise, du 20 et 28 juin, pour débattre de «la culture de paix» dans la sous-région.

Les organisateurs considèrent que la culture de paix est un impératif pour le développement durable et l’intégration en Afrique centrale. Première initiative du genre, cette rencontre a retenu ce thème au regard des tensions toujours croissantes et des conflits armés que connaissent plusieurs pays de cette partie du continent.

Ils notent qu’à la différence des autres sous-régions, l’Afrique centrale ne profite pas assez de ses énormes potentialités économiques pour assurer son développement. Bien au contraire, les pays qui la composent sont traversés par des conflits armés qui affectent les populations civiles et réduisent à néanmoins les efforts des pouvoirs publics et des partenaires au développement. Ces conflits, rappellent-ils, datent malheureusement des années 1960 lorsque la plupart de ces pays accédaient à leur souveraineté.

Autour de cette problématique de culture de paix, les participants étudieront les mécanismes susceptibles de faire se parler tous les acteurs impliqués dans les questions de développement. A savoir, les gouvernements, la société civile et le secteur privé qui sont le «Triangle démocratique» à même de faire avancer les choses par le dialogue et la concertation.

Le forum de Yaoundé vise à sortir la société civile de la sous-région de la marginalisation dont elle serait l’objet de la part des instances décisionnelles publiques, peut-être aussi de la nonchalance qui l’habite souvent lorsqu’il est question de s’engager comme partenaire incontournable de ces mêmes instances.

On comptera dans la capitale camerounaise des délégués de plusieurs pays d’Afrique centrale regroupés autour d’une dizaine d’organisations uvrant dans les domaines de la presse, de la protection de l’environnement et de la solidarité avec les minorités. Parmi celles-ci, le Forum des responsables des médias d’Afrique centrale dont font partie le Congo, le Cameroun, le Tchad, la RDC, le Gabon, la RCA et la Guinée Equatoriale.


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Afrique centrale: un nouveau cadre de coopération entre L’Unoca et la CEEAC

Les deux institutions ont signé le 14 juin à New York, un accord afin de mutualiser leurs actions en faveur de la paix, et du développement de la sous-région

Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca) et la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), qu’intègre le Cameroun, ont décidé de travailler ensemble face aux défis de l’Afrique Centrale.

Abdoulaye Bathily pour l’Unoca et Ahmad Allam-mi pour la CEEAC ont signé le 14 juin 2016 à New York une convention relative à la mise en place d’un nouveau cadre de coopération. institutions. Il remplace celui conclu entre l’Unoca et la CEEAC le 3 mai 2012, dans la capitale gabonaise.

«L’Unoca et le Secrétariat général de la CEEAC sont des partenaires naturels. Face aux défis immenses auxquels fait face l’Afrique centrale, nous nous sommes engagés à continuer à privilégier l’unité dans l’action, à mutualiser nos moyens et à travailler de manière concertée pour contribuer à la paix, à la stabilité et au développement de la sous-région, y compris en soutenant les efforts des Etats et des peuples dans ces domaines», explique M. Abdoulaye Bathily.

Les deux institutions entendent mettre l’accent sur la prévention et la résolution pacifique des conflits, l’assistance aux processus électoraux, la gouvernance, les droits de l’homme, les questions liées au genre, à la jeunesse et à la société civile.

La lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale, la piraterie maritime et le braconnage ainsi que la promotion de l’intégration régionale figurent également parmi les priorités des deux

Un plan d’action annuel définit les activités conjointes qui seront menées à cet égard. Ces activités comprennent, entre autres, des missions d’évaluation, des actions de diplomatie préventive et des ateliers de renforcement de capacités.


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Au Cameroun, Seules 5% des fôrets primaires sont préservées de l’activité humaine

Ce chiffre est donné dans le documentaire «Cameroun, forêt en péril» d’Olivier Joulie. Une enquête sur l’exploitation incontrôlée du bois dans ce pays d’Afrique Centrale

Bengbis. Une petite localité du sud du Cameroun. Dans ce bourg étouffé par la forêt dense équatoriale, les derniers pygmées Bagueli se battent pour leur survie. L’exploitation sauvage et incontrôlée du bois dans ce pays d’Afrique Centrale les a chassés de leur milieu naturel, faisant régner en maîtres les compagnies françaises, chinoises et libanaises.

Le documentaire Cameroun, ¬forêt en péril d’Olivier Joulie, déjà diffusé en mars 2014 sur la chaîne parlementaire Public Sénat, montre avec beaucoup d’images saisissantes et de témoignages édifiants comment la forêt est pillée par des multinationales étrangères depuis une cinquantaine d’années dans ce pays, premier producteur de bois en Afrique. Le secteur représente plus de 5 % de son PIB, juste derrière le pétrole, qui pèse, lui, 8 % du produit intérieur brut.

Mais les essences, y compris les très rares, comme le moabi ou le bubinga, pourtant interdites à l’exportation, sont sauvagement abattues puis transportées vers le port de Douala, la capitale économique, d’où elles prendront la direction de grands ports français comme Bordeaux, Nantes ou La Rochelle. La France, rappelle l’enquête, est le premier acheteur européen de bois tropical d’Afrique centrale. Si bien qu’au Cameroun il ne resterait plus que 5 % des forêts primaires préservées de toute activité humaine.

Le film d’Olivier Joulie montre aussi comment cette prédation se fait avec la complicité des autorités administratives et politiques, dans un contexte de corruption endémique.

Corruption
Selon un classement de l’ONG Transparency International, le pays figure au deuxième rang des pays les plus corrompus en Afrique, derrière le Liberia. ¬Consé¬quence : le trafic illégal de bois représente un manque à gagner pour les recettes fiscales estimé à plus de 80 millions d’euros ¬chaque année.

Les paysans se mobilisent comme ils peuvent, mais se disent désespérés par cette « machine infernale ». L’enquête, qui fait partie d’une série sur les dessous de la mondialisation, permet de prendre conscience des conséquences environnementales et économiques des produits que nous consommons. Or, en France comme en Europe, la demande de bois ne cesse de grimper.

Une vue de la forêt camerounaise près de la frontière avec le Gabon, en octobre 2007.
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Afrique centrale: la valse des ambassadeurs français en fin de mission

Congo-Brazzaville, Centrafrique, Tchad, Cameroun…le ministre français des Affaires étrangères s’apprête à imposer sa marque dans les pays de la sous région

Plusieurs ambassadeurs français arrivent au terme de leur mission en Afrique centrale et de l’ouest, une région stratégique secouée par de nombreux troubles. C’est l’occasion pour le nouveau ministre des Affaires Etrangères, Jean Marc Ayrault d’imprimer sa marque. Il découvre combien il est difficile de se faire une place au soleil africain face à l’activisme africain de Ségolène Royal, la présidente de la COP 21, et la mainmise du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sur les dossiers de la zone sahélienne.

– Au Congo-Brazzaville, l’ambassadeur Jean-Pierre Vidon a fait valoir ses droits à la retraite à compter de mi-mai. Son successeur devra gérer la période post électorale difficile qui bouleverse actuellement le pays. Depuis la reconduction de Denis Sassou Nguesso, le 20 mars dernier à la tête de l’Etat après un scrutin contesté, les cicatrices de la guerre civile se sont en effet rouvertes, réveillant des antagonismes ancestraux notamment entre le nord et le sud du pays.

– En Centrafrique, l’ambassadeur Charles Malinas prépare son départ avec la satisfaction d’avoir réussi le pari d’organiser des élections dans un pays sans État et qui ont été, en dépit de nombreuses irrégularités, un succès pour la démocratie. Le peuple centrafricain a déjoué les pronostics en élisant Faustin-Archange Touadéra qui était loin d’être le candidat favori de la France. Le nouvel ambassadeur devra rapidement se mettre à la tâche afin de débloquer l’aide budgétaire promise par le président Hollande lors de la visite à l’Elysée du nouveau président centrafricain, le 20 avril dernier.

– Au Bénin, l’ambassadrice Aline Kuster-Menager arrive au terme de ses trois années de mission. Dans ce pays, l’ancien ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a subit un camouflet de taille avec la défaite, aux dernières présidentielles, de l’un de ses proches, Lionel Zinsou, ancien de la banque Rothschild et du fonds PAI Partners. Malgré ses nombreux soutiens à l’étranger, Lionel Zinsou s’est fait devancer par le très controversé Patrice Talon, largement plébiscité par les Béninois. L’ambassadeur de France devra jouer de ses qualités de diplomate avec le nouveau président toujours empêtré dans des affaires judiciaires et peu familier des affaires d’Etat.

– Au Tchad, la fin de la mission de l’ambassadrice Evelyne De Corps est prévue pour l’automne prochain dans le sillage de la récente réélection du président Idriss Déby, alors qu’un climat de révolte agite la société civile et de certains segments de l’armée. Allié stratégique de la France dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région, le Tchad qui accueille le commandement de l’opération militaire Barkhane montre des signes importants de fragilités. La chute des prix du pétrole, la lutte contre Boko Haram, la porosité des frontières avec le Soudan et la Libye – deux Etats en proie à des troubles considérables – et la crise centrafricaine ont fragilisé Idriss Deby et son ethnie zaghawa. La cohabitation entre les militaires et des diplomates, une priorité historique pour la France au Tchad, pourrait déterminer le profil du nouvel ambassadeur. Dans l’arc sahélien où la France est engagée militairement, les postes des deux extrémités, Dakar et Ndjamena, sont évidemment stratégiques.

– Au Cameroun, l’ambassadrice Christine Robichon est aussi en fin de troisième année de séjour. La question de la poursuite du règne de Paul Biya (83 ans) est devenue brûlante dans le pays suite aux annonces répétées du clan Biya de vouloir modifier la Constitution afin d’organiser des élections anticipées en 2016 (initialement prévues pour 2018). La déstabilisation des zones de l’extrême nord, menacée par Boko Haram, le particularisme régional nostalgique de la période Ahidjo, les problèmes frontaliers avec la Centrafrique, le chômage massif des nombreux jeunes camerounais diplômés et à la chute du prix du pétrole sont les principales sources d’inquiétudes des observateurs internationaux. Le successeur de l’ambassadrice Christine Robichon sera en priorité mobilisé sur la question de la préparation des élections.

D’autres Etats hautement stratégiques dans la zone, tels que le Gabon ou encore la République démocratique du Congo connaitront des élections cette année. Après les scrutins contestés au Congo-Brazzaville, à Djibouti et au Tchad, comment la France se positionnera-t-elle dans ces deux pays ?

L’ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon.
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L’Afrique centrale a perdu 65% de ses éléphants (WWF)

Le Fonds mondial pour la nature dénonce un « crime » organisé d’une ampleur effroyable et appelle à la mobilisation de la communauté internationale pour soutenir les actions de lutte

En dix ans, entre 2002 et 2012, l’Afrique centrale a perdu près des trois quarts de sa population des éléphants de forêt à cause du braconnage, estime le Fonds mondial pour la nature (WWF) qui dénonce un « crime » organisé d’une ampleur effroyable et appelle à la mobilisation de la communauté internationale pour soutenir les actions de lutte menées par les pays.

Selon Marc Languy, le directeur du WWF pour l’Afrique centrale, ce massacre représente concrètement environ « 65% des éléphants de forêt » de cette région qui abrite le Bassin du Congo, le deuxième plus grand massif forestier du monde derrière l’Amazonie, en Amérique latine.

« Bien sûr que c’est un crime », a-t-il fustigé dans un entretien à Xinhua en marge d’une cérémonie publique organisée par le gouvernement camerounais mardi à Yaoundé pour la destruction d’un stock d’ivoire illégal estimé à 3,5 tonnes de défenses d’éléphants (2 000 pointes) et 2,6 tonnes d’objets d’art (1 753 pièces) produits sur la base de cette ressource.

Cet événement est le résultat des efforts menés par les pouvoirs publics camerounais et de plusieurs années de campagne et d’interpellation entreprise par WWF et l’ONG Traffic pour la surveillance du commerce des espèces sauvages et une meilleure gestion des stocks d’ivoire du pays, a souligné M. Languy.

« C’est avant tout un symbole, a-t-il déclaré. C’est un message adressé à l’endroit des braconniers, des trafiquants et des consommateurs d’ivoire illégal pour dire que l’ivoire n’a de valeur que sur les éléphants ».

Le Cameroun est un des pays où la préservation des espèces sauvages est fragilisée par les trafics illicites.

Selon les estimations du WWF, au moins 150 éléphants ont été tués chaque année dans ce pays depuis 2012, année où un nombre record d’environ 400 de ces mammifères avaient été massacrés par les braconniers d’origine soudanaise au parc naturel de Boubandjidah (Extrême-Nord), d’après les résultats révélés par des rapports d’enquêtes indépendantes.

Le dernier recensement établi en 2010 par le gouvernement camerounais avait estimé à 21.000 têtes la population d’éléphants du pays. Sans fournir de précisions, le ministère des Forêts et de la Faune admet toutefois que « le braconnage grandissant et les massacres de 2012 notamment ont considérablement réduit cette population ».

Marc Languy qualifie cette menace de « désastre écologique et économique concernant des espèces qui sont importantes pour maintenir la forêt ».

Cette activité, qui touche un nombre important de pays en Afrique, fait généralement intervenir des réseaux de braconniers lourdement équipés, qui se révèlent par conséquent difficiles à combattre pour les unités gouvernementales de protection des parcs naturels, peu fournies en moyens de lutte.

Par exemple, « nous avons eu à déplorer en moins de quatre ans la mort de trois écogardes, de quatre gardes de chasse villageois et d’un guide de chasse, tous abattus par des braconniers, sans compter de nombreux blessés », a rapporté le ministre des Forêts et de la Faune, Ngole Philip Ngwese.

« Dans cet élan de folie, a-t-il ajouté, quatre campements de chasse, un centre de recherche d’écotourisme, cinq miradors, un véhicule tout terrain et plusieurs engins à deux roues ont été entièrement détruits par les braconniers ».

Pour le ministre, les défis à relever sont importants, car le Cameroun partage les frontières avec six pays: le Nigeria, le Tchad, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale et la République centrafricaine (RCA).

La moitié de ces pays est confrontée à des crises sécuritaires, dont notamment la menace émanant du groupe terroriste nigérian Boko Haram.
20,2% du territoire national est placé sous aménagement d’aires protégées, soit un peu plus de 9,5 millions d’hectares, a précisé M. Ngole Philip Ngwese. « Nous avons l’espoir de pouvoir garder ces espaces sous surveillance de manière permanente », a-t-il souhaité.

Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de redoubler d’efforts pour la lutte contre le braconnage. Or, le constat montre que l’expansion de cette activité illicite bénéficie de complicités de décideurs politiques, de responsables de l’armée et même d’ONG, déplore Marc Languy.

D’où l’impératif de mise en place d’une justice sans complaisance, qui impose des « sanctions à la hauteur du crime commis ». [i « S’il n’y a plus de demande [d’ivoire illégal], il n’y aura plus de braconniers. C’est une question de conscientisation. Ça va prendre des années, on en est conscient »], prône le responsable régional de WWF.

Depuis 2012, le gouvernement camerounais a adopté un plan d’urgence pour la sécurisation des aires protégées, d’une valeur de 125 milliards de francs CFA (250 millions de dollars).

Il a aussi conclu des accords de coopération avec des pays voisins. « Il est plus que temps pour que ces accords prennent effectivement effet au quotidien », plaide le ministre des Forêts et de la Faune.


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Afrique centrale: les communautés autochtones continuent d’être harcelées sur leurs terres (rapport)

Les populations riveraines des projets d’exploitation forestière et minière voient leurs droits régulièrement violés, dénoncent des ONG

Les populations riveraines des projets d’exploitation forestière et minière d’Afrique centrale voient leurs droits régulièrement violés aussi bien par les exploitants que les autorités, selon le Centre pour l’environnement et le développement (Cameroun), l’Observatoire congolais des droits de l’homme (Congo), Brainforest (Gabon), la Maison de l’enfant et de la femme pygmées (République centrafricaine).

Ce constat figure dans le rapport conjoint que viennent de publier ces quatre organisations non gouvernementales, sur financement de l’Union européenne dans le cadre du projet: «Verdir le respect des droits de l’homme dans le Bassin du Congo».

Intitulé: «Sous les radars: bref aperçu de la situation des défenseurs de l’environnement en Afrique centrale», le document affirme que les populations riveraines des projets d’exploitation voient régulièrement leurs droits violés alors qu’elles se caractérisent par une forte dépendance vis-à-vis des ressources naturelles pour leur survie quotidienne.

Dans leur chasse à la subsistance, elles sont ainsi confrontées à des restrictions diverses dans l’accès aux espaces et aux ressources ayant un impact important sur la qualité de leur vie, d’où les résistances auxquelles l’on assiste souvent, en milieu rural, face aux opérations de compagnies exploitant les ressources naturelles.

Les populations des quatre pays cibles sont rurales à plus de 60% et, au cours des dernières années, il a été constaté ici et là «une intensification du harcèlement des communautés défendant leurs droits et, surtout, d’individus et d’organisations défendant les droits des communautés dans les domaines de l’environnement et de l’accès à la terre et aux ressources naturelles».

Généralement, apprend-on, la consultation des communautés ne porte que sur les modalités de mise en uvre des projets, et pas sur l’opportunité de sa conduite, ni sur sa localisation desdits projets.

«Les droits des communautés et populations locales sont pris en compte de façon insuffisante, tant en amont dans le processus d’attribution des droits et de préparation de l’exploitation qu’en aval, pendant l’exploitation et l’organisation de retombées économiques suffisantes au bénéfice des communautés riveraines», des insuffisances portées ou découlant d’un régime foncier ne prenant pas suffisamment en compte, dans de nombreux pays, les droits coutumiers des communautés locales et autochtones.

De leur côté, de nombreux activistes revendiquant un meilleur respect des droits des communautés, notamment la protection de l’environnement de vie des communautés, doivent faire face à des violations et pressions diverses.

Parmi lesdites violations, reviennent de nombreux cas de coups et blessures, de menaces de mort, de violation du droit à la justice, de harcèlement judiciaire, d’intimidations, d’accaparement de terres, de violation de la liberté d’expression, de traitements dégradants et de violation de la liberté d’association.


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BEAC: bénéfice record pour la banque de plus de 160 milliards FCFA

Pour la première depuis sa création en 1972, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a réalisé en 2015 un bénéfice record de plus de 160 milliards de francs, annonce un communiqué officiel

C’est l’une des principales conclusions de la première session ordinaire annuelle du conseil ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) tenue à vendredi, siège de la banque centrale régionale.

[i « Le comité ministériel a ratifié les comptes définitifs de la BEAC pour l’exercice 2015 qui se sont soldés par un résultat bénéficiaire record de 160,795 milliards de FCFA [321,59 millions de dollars], tels qu’approuvés par le Conseil d’administration, et procédé à l’affectation dudit résultat conformément aux dispositions statutaires »], souligne le communiqué de presse publié à cette occasion.

Président en exercice de l’UMAC, le ministre centrafricain des Finances et du Budget, Célestin Yanindji, s’est réjoui lors d’un échange avec la presse au terme de ces travaux de ce « résultat exceptionnel » qui selon lui permet de distribuer des dividendes aux Etats membres de la banque.

« Ces ressources supplémentaires vont nous permettre, d’une part, de renforcer nos réserves afin de faire face (…) à la baisse du taux de couverture de la monnaie. Mais en même temps elle nous permet de donner davantage de ressources au financement des projets intégrateurs dans la sous-région », a ajouté le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama.


Pour le dirigeant de la banque centrale régionale, la performance historique ainsi célébrée est le « fruit d’une stratégie de la gestion des réserves de la sous-région » appliquée depuis 2010, après des scandales financiers ayant coûté son poste à son prédécesseur et d’autres responsables de l’institution.
En 2014, le bénéfice enregistré se chiffrait à 25,108 milliards de francs CFA (50,216 millions de dollars), révèle le communiqué de presse.

La conjoncture économique au sein de la CEMAC, elle, n’est cependant pas à la vigueur. Après avoir replié à 2,8% du PIB en 2014, la croissance poursuivra sa décélération en 2016, pour s’établir à 2%, d’après les prévisions officielles.

En cause, la baisse des recettes budgétaires suite à la chute persistante des prix des matières premières dont le pétrole, produit par la quasi-totalité des pays de la région, et l’insécurité engendrée par la crise centrafricaine et les activités terroristes de la secte islamiste nigériane Boko Haram au Cameroun et au Tchad.

Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC
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La Cosumaf organise un forum sur le développement du marché financier

Ledit forum se tiendra du 24 au 25 février 2016 à Malabo. Sont concernés tous les pays d’Afrique Centrale, notamment le Cameroun

Un forum sur le développement du marché financier de l’Afrique centrale se tiendra du 24 au 25 février 2016 au centre des affaires de Malabo à [ b Sipopo], en Guinée équatoriale, sous l’égide de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (COSUMAF), a-t-on appris vendredi,05 février 2016, auprès des responsables de cette institution régionale.

Des assises dont l’importance n’est plus à signaler, en ce sens qu’elles permettront de restituer l’étude sur le potentiel du marché financier régional, organisée par le cabinet français Roland Berger en partenariat avec la Banque mondiale et l’Unité de gestion des institutions financières (UGRIF).

Il s’agit là d’une « étape charnière de la mobilisation des forces économiques de la CEMAC autour du marché », assure le régulateur.

Tenant compte du fait que les pays de la CEMAC ont lancé des programmes ambitieux devant leur permettre d’atteindre l’émergence dans les prochaines années, la COSUMAF souligne qu’il est « essentiel de mobiliser tous les leviers de financement de l’économie pour se donner les moyens de réussite de ces plans, tout en permettant au secteur privé, l’accès au financement longs dont il manque tant ».

Placé sous le « haut patronage » de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la République de Guinée équatoriale et président en exercice de la Commission économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), ce forum verra la participation de tous les pays de la sous-région et des partenaires au développement à l’instar de la Banque mondiale ainsi que des spécialistes dont l’expertise est connue dans le domaine du développement des marchés financiers.


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L’Afrique centrale compte plus de 900 000 Pygmées (étude)

Le nombre de Pygmées vivant en Afrique centrale est estimé à 920.000, selon une étude internationale à laquelle ont participé des chercheurs de l’Université de Malaga en Espagne

Le nombre de Pygmées vivant en Afrique centrale est estimé à 920.000 personnes, selon une étude internationale à laquelle ont participé des chercheurs de l’Université de Malaga, dans le Sud de l’Espagne.

L’étude, dont les conclusions ont été publiées dans la revue scientifique « Plos One », est la première du genre qui fournit une estimation exacte du nombre de Pygmées vivant dans les forêts tropicales d’Afrique centrale et présente également une carte qui établit sa répartition géographique, selon un communiqué de l’Université de Malaga.

L’équipe de scientifiques, dirigée par le professeur John E. Fa, de la Manchester Metropolitan University, en tant que chercheur associé senior avec le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR), compte aussi le chercheur espagnol Jesus Olivero, chef du groupe de biogéographie et diversité de l’Université de Malaga.

L’étude a été réalisée par 26 co-auteurs d’Europe, des Etats Unis, du Canada, du Japon et du Cameroun, dont des anthropologues, biologistes spécialisés dans la protection des populations menacées et bio-géographes, certains d’entre eux membres actifs d’organisations pour la défense des droits humains.

Les Pygmées sont le groupe le plus actif de chasseurs-cueilleurs du monde et vivent dans des communautés situées principalement dans les forêts tropicales de neuf pays d’Afrique centrale, une zone d’environ 178 millions d’hectares, qui constituent une petite minorité par rapport à la population totale.

Le but de l’étude était de contribuer à la recherche des meilleurs moyens pour protéger un peuple autochtone confronté à la marginalisation croissante, à la discrimination et aux déplacements forcés. De plus, ses terres sont menacées de déforestation et d’exploitation industrielle.

A la Découverte des Pygmées au Cameroun.
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Comment préserver les écosystèmes en Afrique centrale

Le sujet fait l’objet d’un atelier sous-régional ouvert mercredi à Douala, la métropole économique camerounaise

Il s’est ouvert ce mercredi, 27 janvier 2016, à Douala, l’atelier sous-régional de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac). La rencontre, tenue sous l’égide de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), a pour objectif de contribuer à la préservation de l’environnement dans cette partie du continent qui constitue le deuxième massif forestier du monde.

Il s’agit de la première rencontre du genre après le sommet sur l’environnement (COP21) tenu en novembre et décembre 2015 à Paris en France. Les participants de différents Etats avaient, à cette occasion, convenus de la nécessité de réduire les gaz à effet de serre (GES) pour lutter contre le réchauffement climatique.

D’ordre technique, l’appui de la JICA en est à sa seconde phase qui va s’étaler sur cinq ans. Elle prend le relais de la première phase (2011-2016).

L’accompagnement de la Jica concerne, entre autres, la formation des cadres, le financement des projets, sans oublier le transfert de technologies, des ressources qui font défaut aux pays africains.

A en croire le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded), l’accompagnement de la JICA à la Comifac est la première initiative de ce type que l’organisme de coopération nippon apporte à un organisme en Afrique.


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La Grande Bretagne décèle les opportunités d’investissement au Cameroun

En mission de prospection à Yaoundé, 24 britanniques ont constaté que les deux pays n’exploitent pas assez le potentiel que recèlent leurs relations commerciales

Selon les statistiques du ministère de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), 104 milliards de francs Cfa représentent les échanges commerciaux « moyens » enregistrés par an (entre 2010 et 2014) entre le Cameroun et la Grande Bretagne. Conclusion, les deux pays n’exploitent pas assez le potentiel que recèlent leurs relations commerciales. C’est ce qui ressort de la mission de prospection que 24 investisseurs britanniques ont achevé jeudi, 10 décembre 2015 à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Ce voyage d’affaires auquel ont pris part des entreprises exerçant dans divers secteurs : hydrocarbures, agriculture, éducation, etc., avait pour principal objectif de déceler et de saisir des opportunités d’investissement et de partenariat au Cameroun.

« Avec une stabilité politique, un bon taux de croissance, une population dynamique et des perspectives optimistes, le Cameroun peut servir de rampe de lancement aux investisseurs britanniques qui souhaitent conquérir le marché sous-régional », a fait savoir le Haut-Commissaire de Grande Bretagne, Brian Olley, au sortir d’une audience au ministère de l’Economie, en compagnie de la délégation d’investisseurs en mission de prospection.

« Grâce à sa position stratégique en Afrique centrale, le Cameroun est la porte d’entrée d’un marché de 150 millions de consommateurs regroupés au sein de la Cemac et de la Ceeac, a rappelé le ministre délégué auprès du Minepat, Yaouba Abdoulaye.

La Grande Bretagne à la conquête de l’Afrique centrale.
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Un groupe pharmaceutique tunisien va investir au Cameroun

La directrice générale de cette structure, Sara Masmoudi, a confié que l’usine de Douala constitue une rampe de lancement pour la conquête du marché pharmaceutique en Afrique centrale

Le groupe tunisien Teriak va investir dans l’industrie pharmaceutique au Cameroun après le rachat de la Compagnie industrielle pharmaceutique (Cinpharm) dont l’usine de fabrication de médicaments est installée à Douala.

La directrice générale de cette structure, Sara Masmoudi, a confié que l’usine de Douala constitue « une rampe de lancement pour la conquête du marché pharmaceutique en Afrique centrale ».

Dans cette perspective, des « moyens adéquats » seront mis en place pour donner à Cinpharm, une dimension sous-régionale, puis, continentale à long terme.

Le groupe Teriak qui mettra également un point d’honneur à la promotion de l’expertise locale, fait également du transfert de la technologie, l’une de ses priorités.

Après des débuts promoteurs, Cinpharm a été confronté à une conjoncture difficile, entre autres, la contrefaçon, obligeant ses promoteurs alors essentiellement constitués d’actionnaires privés camerounais, à une cessation d’activité en 2013.


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Environnement: des experts pour évaluer la situation en Afrique centrale

Des acteurs de la sous-région vont se réunir du 11 au 12 novembre, à Ebolowa dans le Sud-Cameroun, pour tenter d’évaluer la gouvernance environnementale de cette partie de l’Afrique

La vaste région du bassin du Congo est la plus grande réserve forestière en Afrique, considérée comme l’une des plus grandes dans le monde après la forêt amazonienne. D’après les initiateurs du séminaire, qui se tiendra du 11 au 12 novembre 2015 à Ebolowa dans le sud du Cameroun, l’objectif de la rencontre des experts et acteurs de la sous-région est d’échanger sur la capacité de l’évaluation environnementale à contribuer à l’intégration de la bonne gouvernance dans la gestion des ressources naturelles en Afrique centrale. Ceci, en appui aux stratégies d’émergence des pays concernés et de la sous-région, en vue de proposer des solutions d’amélioration.

«Au cours de ces travaux, nous verrons l’environnement biophysique et socio-économique à toutes les échelles décisionnelles, depuis les stratégies nationales et les politiques, plans et programmes, jusqu’aux projets. D’ailleurs sera mise à l’ uvre, l’Étude d’impacts environnemental et social (ÉIES), la forme d’évaluation environnementale la plus connue est en Afrique centrale», indique les initiateurs du projet. Quant à la question de savoir pourquoi l’Afrique centrale, «parce que bien que réputée riche en ressources naturelles, elle reste une région pauvre, un sujet de préoccupation majeure», poursuivent-ils.

Ces préoccupations seront, sans doute, soulevées lors des assises. [I «Il ressort de la littérature sur la question que la réponse n’est pas simple, étant donné que c’est la résultante de plusieurs facteurs plus ou moins complexes. Toujours est-il que les aspects relatifs aux déficits de gouvernance de ces ressources, entendues comme la manière par laquelle le pouvoir est exercé dans leur gestion au service du développement durable, reviennent presque systématiquement comme étant à la base d’une telle situation. Ce qui se traduirait par la mise en place de pratiques de gestion peu efficaces, peu transparentes, peu participatives et peu responsables.»], notent les organisateurs dans un communiqué.

L’hypothèse qui est faite ici est que l’Evaluation Environnementale (EE), bien menée, pourrait s’avérer être un outil efficace d’intégration des principes de bonne gouvernance dans les ressources naturelles en Afrique centrale et contribuer à faire d’elles de véritables atouts pour l’amélioration des conditions de vie des populations et le développement durable des États et de la sous-région. «L’évaluation environnementale de par sa nature anticipative, préventive, participative et dynamique est un outil par excellence de promotion de la transparence et la bonne gouvernance», concluent les initiateurs du projet.

L’Afrique centrale en concertation pour une bonne gouvernance environnementale.
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Postes et Télécommunications: l’Afrique centrale fait son état des lieux

La session extraordinaire de la Conférence des postes et télécommunications de l’Afrique centrale (Coptac) pour la période 2014-2016 s’est ouverte mercredi à Yaoundé

Migration de la radiodiffusion télévisuelle de l’analogie au numérique, mise sur pied du câble Wacs, projet d’installation et de déploiement de la fibre optique. Autant d’atouts qui font du Cameroun, Etat gérant de la Conférence des postes et télécommunications de l’Afrique centrale (Coptac) pour la période 2014-2016, un bel exemple.

Mais, où en sont les pays de sous-région avec l’essor des postes et télécommunications? Réunis mercredi à Yaoundé à l’occasion de leur session extraordinaire, les experts de la Coptac ont évalué le niveau d’exécution des recommandations de la session précédente. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Armand Ndjodom, secrétaire général du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel). Egalement sur la table des personnalités, les directeurs généraux de Camtel, de la Campost et de l’Art.

Lors de la 3e session extraordinaire de la Coptac organisée au Cameroun en avril 2014, des recommandations avaient été prises relativement à la migration de la radiodiffusion télévisuelle de l’analogie au numérique, du développement des transferts électroniques d’argent à travers le réseau postal et la politique d’exploitation des points d’atterrissement des câbles sous-marins à fibres optiques. Résolutions avaient alors été prises dans le sens d’améliorer la qualité de service et la sécurité du courrier et la promotion de l’inclusion financière à travers les réseaux postaux de la Coptac, entre autres.

Les assises de portée internationale qui interviennent dans un contexte marqué par la tenue en 2016 au Cameroun, de l’assemblée plénière l’instance, vont permettre d’évaluer à mi-parcours l’application de cet ensemble de recommandations et de résolutions. L’accent sera également mis, d’après Armand Ndjodom, sur les difficultés rencontrées et les suggestions à soumettre lors de la prochaine assemblée. Tout en se félicitant du regain d’intérêt pour les postes et des télécommunications en Afrique centrale, le secrétaire général du Minpostel a exhorté les participants à faire une évaluation froide afin de garantir un décollage définitif de ces secteurs.

La Coptac a vu le jour en 1988. Il s’agissait pour les Etats membres d’établir une institution spécialisée inter-Etats, servant de plateforme de concertation visant à définir une stratégie commune en matière de poste et de télécommunication. La session s’achève ce jeudi, 08 octobre 2015.

Acteurs du secteur des télécommunications au Cameroun.
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L’horizon démocratique bouché en Afrique Centrale

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

Les événements en cours au Burkina Faso démontrent une fois de plus que la démocratie reste fragile en Afrique. La soif du pouvoir et la peur de l’inconnu poussent les dirigeants actuels qui s’accrochent à user de subterfuges que dénoncent la société civile et l’opinion publique internationale.

Nous devons tous nous réjouir de l’échec du coup d’état au Burkina où un chef en treillis, peu inspiré et autocrate, n’a pas pris conscience de son égarement. Manipulé par son ancien mentor Blaise Compaoré, il a voulu rétablir un pouvoir décrié et assassin.

Il faut retenir de ces évènements la perspicacité des hommes d’état que sont Macky Sall du Sénégal et Thomas Boni Yayi du Bénin. Ils ont fait preuve, sans pression aucune, d’une habileté politique qui échappe toujours à nos dirigeants qui accèdent au pouvoir par la petite porte. La Cedeao a su elle aussi peser de tout son poids. Elle a été suivie par l’Union Africaine dont le rôle peut mieux s’affirmer.

Macky Sall et Thomas Boni Yayi ont quelque chose en commun. Ils ont été élus démocratiquement à la tête de leurs pays respectifs où les partis d’opposition pèsent sur l’action politique. Les élections se déroulent au Sénégal et au Bénin dans un climat calme où le bourrage des urnes n’est plus d’actualité. Les opposants politiques sont organisés, respectés et combatifs.

Cette légitimité leur a conféré un respect en Afrique. La société civile au Burkina a bien accueilli ces médiateurs qui ne souffrent d’aucune influence extérieure pour mener à bien leur mission. Si les faits s’étaient déroulés en Afrique Centrale, la médiation n’aurait pas abouti. La raison est simple: les présidents à vie en exercice héritent d’un pouvoir usurpé, illégitime et autocratique où les opposants sont abusivement emprisonnés, traquées, muselées et soumis.

Autre fait marquant: la médiation a été africaine. Elle n’a pas été soumise aux injonctions des grandes puissances. Une preuve que l’Afrique peut se prendre en main et régler ses problèmes toute seule. Nous pouvons admirer ici les effets salutaires de la démocratie. La légalité républicaine a été rétablie au Burkina et nous nous en réjouissons.

Mourir au pouvoir
Mourir au pouvoir ou la politique de la terre brûlée. Tel est le mode opératoire des dirigeants de l’Afrique Centrale. Les deux évènements qui ont marqué l’actualité politique en Afrique n’ont pas inspiré ce microcosme obscurantiste.

Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir par son peuple pour avoir voulu modifier sa constitution. Cet échec n’a pas servi de leçon au président Joseph Kabila. Face au désordre ambiant en cours chez son voisin du Burundi, autre falsificateur de l’histoire, il veut un dialogue national avec «son opposition» laminée afin de solliciter un troisième mandat.

Joseph Kabila hérite du pouvoir de son père assassiné. Il n’a donc pas la légitimité qu’il revendique. A-t-il conscience de l’état de salubrité de son pays si riche en matières premières et de la pauvreté de ses citoyens qui forment l’un des plus gros contingents de réfugiés au monde?

Dans cet exercice périlleux, il est suivi cette semaine par son proche voisin et frère, Denis Sassou Nguesso qui cumule plus de trente ans de pouvoir à la tête de la République du Congo.

Denis Sassou Nguesso est frappé aujourd’hui par la limite d’âge fixée à 70 ans et de l’interdiction inscrite dans la constitution de 2002 d’exercer plus de deux mandats. Il a 72 ans. En convoquant en juillet un dialogue national boudé par l’opposition, il invitait son peuple à réfléchir sur l’opportunité de faire évoluer les institutions de la République.

Si Denis Sassou Nguesso persiste dans son aventure, nous pouvons redouter une nouvelle situation à la burundaise. Un tel scénario ne surprendra personne en Afrique Centrale où le pouvoir est confisqué et où la paralysie des états les confine à une grande pauvreté.

En effet, pour durer au pouvoir, ces présidents ont tous les mêmes recettes:
-la corruption,
-la nomination à des postes clé de médiocres sans charisme, sans référence et sans expérience,
-le tribalisme,
-la soumission de ceux qui lui doivent leur ascension sociale,
-l’appartenance à des obédiences ou à des cercles ésotériques, etc.
Ces critères désobligeants et peu glorieux font des collaborateurs de ces présidents des femmes et des hommes sans envergure qui étouffent tous les potentiels.

Les chefs d’état en Afrique Centrale ne pourront jamais dissuader Denis Sassou Nguesso sur ses choix suicidaires et de son référendum acquis d’avance. Autour de lui, ses confrères ne font pas bonne figure pour envisager une médiation.

Après le Burundi et le Burkina, l’Afrique n’est pas sortie des conflits initiés par ses présidents aux mandats à rallonges.


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