Les autorités craignent une vague d’attentats kamikazes qui pourrait survenir bientôt dans le département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord.
Bien qu’affaibli, Boko Haram garde une considérable capacité de nuisance. Dans le Logone et Chari, département de la région de l’Extrême-Nord le plus touchée par la guerre contre Boko Haram, les autorités craignent une vague d’attentats kamikazes qui pourrait survenir bientôt.
Le préfet de ce département a, dans une lettre du 23 mars dernier aux sous-préfets, alerté sur des attaques à venir. « Nous avons été alertés que des kamikazes en provenance du Nigeria se sont infiltrés dans certains villages des localités voisines et apparemment projetteraient à placer les engins explosifs », écrit le préfet Fombele Mathias Tayem.
Le département du Logone et Chari partage une frontière d’environ 400 km avec le Nigeria. De fait, les assaillants de Boko Haram mènent régulièrement des incursions en territoire camerounais. Ils attaquent des villages ou encore des postes de l’armée. Il y a un peu plus d’une semaine, des sources dans le département du Mayo Sava rapportaient qu’au moins 7 kamikazes s’étaient infiltrés dans des villages. À cela, il faut ajouter une attaque à l’engin explosif improvisé (EEI) le 21 mars dernier sur un véhicule du Bataillon d’intervention rapide. Une attaque qui a fait 4 blessés.
Comme mesure pour contrer ces attaques, le préfet demande aux sous-préfets d’« accentuer les réunions de sensibilisation et de rappeler aux populations de rester vigilantes, de réactiver les comités de vigilance et de multiplier les réunions de sécurité, intensifier les patrouilles et un renseignement prévisionnel pour un meilleur encadrement des populations ».
« Au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, l’État islamique du Grand Sahara, Boko Haram et sa faction dissidente islamique dite Etat islamique dans la province de l’Afrique de l’Ouest continuent de terroriser les populations locales et d’attaquer les forces de sécurité », a rappelé récemment Mme DiCarlo, un responsable de l’Onu.
Le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef) a entamé jeudi 23 juin 2022 une visite de travail dans les régions septentrionales du pays.
C’est par la ville de Mokolo, chef-lieu du département du Mayo Tsanaga région de l’Extrême-Nord que le ministre a entamé sa visite de deux jours. Arrivé en fin de matinée à Maroua, chef de lieu de la région en compagnie des chefs d’état-major et des responsables centraux, Joseph Beti Assomo est allé présider une réunion de sécurité à Mokolo. La situation sécuritaire oblige.
« Le département du Mayo-Tsanaga est secoué, depuis le début de l’année en cours, par des attaques à répétitions contre les positions des forces de défense et de sécurité, mais aussi hélas contre nos compatriotes civils dans des villages enclavés et isolés qui se sont soldées par des morts dans les rangs des forces, qu’auprès des populations civiles », a regretté le Mindef
Le contexte étant dominé par les incursions de la secte islamiste Boko-Haram qui procède aux assassinats, enlèvements avec demande de rançon et bien d’autres exactions, la stratégie de riposte était au centre des échanges. En effet, la remobilisation des troupes, le réajustement du dispositif sécuritaire de riposte contre le terrorisme et la grande criminalité, la protection des populations ont constitué les principaux points abordés.
Au cours de sa prise de parole, Joseph Beti Assomo a salué la collaboration des populations à travers les comités de vigilances, tout en donnant instructions de renforcer leur encadrement.
Le ministre Joseph Beti Assomo à l’Extrême-Nord
« Les comités de vigilance nous en avons parlé sont sous l’encadrement des autorités administratives dont nous saluons le travail. Il va falloir resserrer leur encadrement monsieur le préfet, monsieur le gouverneur pour que les fichiers soient bien tenus, pour qu’on sache qui est qui dans tel ou tel comité de vigilance et que nous n’ayons pas dans certains comités de vigilance des agents doubles qui sont avec nous mais qui renseignent Boko-Haram », instruit le ministre.
Face aux exactions de Boko-Haram, « l’armée va poursuivre son travail, ses opérations avec davantage d’énergie en fonction des moyens mis à sa disposition par le gouvernement, avec un accent particulier sur ces zones montagneuses à la frontière et qui sont poreuses et dangereuses ». Ainsi a martelé Joseph Beti Assomo au cours de la rencontre.
Quatre ministres centrafricains et leurs homologues camerounais prennent part depuis ce lundi matin, aux travaux portant sur la sécurité transfrontalière.
Les gouvernements camerounais et centrafricains sont engagés à tordre le cou à l’insécurité le long de leur frontière commune, longue de 797 km au moins. Depuis quelque temps, une série de rencontres réunie les autorités des deux parties dans le but de trouver des solutions pour résoudre les problèmes liés à l’insécurité le long de cette frontière. La rencontre de Yaoundé s’inscrit aussi dans cette logique et donne l’occasion aux ministres d’échanger à propos défis qui les interpellent.
Plusieurs préoccupations sont à l’ordre du jour. Il s’agit entre autres de la délimitation et la démarcation des frontières, la persistance de la criminalité transfrontalière.
Cette dernière se matérialise côté camerounais par prolifération d’actes de grand banditisme à la frontière, la migration illégale, des infiltrations des bandes armées dans la zone frontalière, le trafic des armes et munitions, les effets négatifs relatifs au tracé de la frontière, le trafic illicite des ressources naturelles, a précisé le chef de la délégation du Cameroun, le ministre Paul Atanga Nji en ouvrant les travaux ce matin.
A titre d’illustration, les arrondissements de Ngaoui et de Djohong dans le département du Mbéré situé à la frontière de la République centrafricaine, sont régulièrement victimes d’attaques. Celles-ci se soldent par la mort de personnes, le vol du bétail, les enlèvements avec demande de rançon, etc. les bandes armées profitant parfois de la porosité des frontières, sème la terreur au sein de la population. Les rebelles souvent poursuivis par les autorités de la Centrafrique, ont tendance à se replier sur le territoire camerounais.
Face à ces différentes préoccupations, « Nous avons déjà exploré plusieurs pistes. Il y a eu déjà des recommandations issues des premières rencontres qui ont eu lieu entre les deux parties : la partie camerounaise et la partie centrafricaine. Ces recommandations-là seront évaluées, explorées aujourd’hui pour trouver la bonne mesure, la bonne décision à prendre de manière à les mettre en exécution pour que nos frontières soient véritablement fluides et accessibles », a déclaré le ministre centrafricain de l’administration du territoire de la décentralisation et du Développement local, Bruno Yapande.
La rencontre de Yaoundé se tient à l’occasion de la deuxième session mixte permanente de sécurité transfrontalière et de la cinquième session de la commission ad-hoc de la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine. Y prennent part, outre le ministre camerounais de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, d’autres membres du gouvernement. C’est le cas du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense Joseph Beti Asssomo, du délégué général à la sûreté nationale Martin Mbarga Nguele, des gouverneurs des régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord.
Côté centrafricain, en dehors du chef de la délégation, le ministre Bruno Yapande, trois autres membres du gouvernement font partie de la délégation. Il s’agit du ministre de la Défense nationale, du ministre de l’Intérieur chargé de la sécurité publique, du ministre des Affaires étrangères et des Centrafricains de l’étranger. Les travaux connaissent aussi la participation des dizaines d’experts.
La Coalition mondiale pour protéger l’éducation contre les attaques (Gcpea) a publié son rapport intitulé («L’éducation prise pour cible – Rapport 2022») ce 1er juin.
De ce rapport, on apprend que le Cameroun fait partie des pays où les attaques contre les établissements scolaires, et mêmes universitaires, ont augmenté dans le monde ces deux dernières années.
« Le rythme de ces attaques, dont bon nombre sont le fait de groupes armés non identifiés, a augmenté à partir de décembre 2020. Le Burkina Faso, le Cameroun, la Palestine, la Somalie ainsi que la Colombie ont compté également un nombre élevé d’élèves et d’éducateurs menacés, enlevés, blessés ou tués », peut-on lire dans ce document.
Tout laisse croire que si le Cameroun est compté au premier rang c’est surtout à cause de la situation sécuritaire précaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le drame du collège Mother Francisca International Bilingual Academy à Kumba, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, en octobre 2020 est frais dans les mémoires.
Des hommes non identifiés ont fait irruption dans cet établissement privé et ont ouvert le feu. Au moins huit enfants ont été tués dans cette attaque, largement condamnée par la classe politique camerounaise.
Cette année, le gouvernement camerounais et l’Organisation des Nations unies (ONU) ont aussi dénoncé deux attaques contre des établissements scolaires perpétrées par « des groupes armés non étatiques », selon un rapport de l’ONU.
Le 8 février, ils ont incendié l’école primaire publique de Molyko à Buea. Le 11 février, soit trois jours plus tard, c’était au tour du collège catholique « Queen of Rosary » à Mamfe. En février dernier justement, l’ONU estimait à près de 700 000 personnes le nombre d’enfants et étudiants privés d’école à cause de l’insécurité dans les régions occidentales du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
La Gcpea est une coalition inter-agences qui tente de remédier au problème des attaques ciblées contre l’éducation pendant les conflits armés. Selon cette coalition, plus de 9 000 élèves, enseignants et universitaires ont été blessés ou tués lors d’attaques contre l’éducation dans le cadre d’un conflit armé au cours des deux dernières années.
C’est un classement du groupe de réflexion australien Institute for Economics and Peace (IEP).
Le Cameroun est classé 5ème au plan africain derrière la Somalie, le Burkina Faso, le Nigeria, le Mali et le Niger. Sa région de l’Extrême-Nord est depuis des années en proie aux assauts du mouvement islamiste Boko Haram, très active dans la zone du Lac Tchad.
Avec 37 attentats et 58 morts rien qu’en 2021, au total 326 terroristes et 1.041 civils ont été tués dans le pays entre 2014 et 2021.
Selon le rapport, le mouvement djihadiste a beaucoup recruté au milieu des années 2010 du fait du taux de pauvreté élevé chez les jeunes à qui il offrait entre 600 et 800 dollars par mois, mais aussi du fait de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition.
Même si le rapport ne mentionne pas les attaques dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, il faut noter que, ces régions sont en proie à une guerre séparatiste depuis 2017.
Cette crise, initialement basée sur des revendications corporatistes des avocats et enseignants a basculé progressivement vers des revendications sécessionnistes.
Confrontées à la récurrence des attaques, les populations des localités voisines du Nigeria vivent dans la peur.
La région de l’Extrême-Nord est en proie aux exactions de la secte terroriste Boko Haram. Même si les attaques n’ont pas atteint le pic observé entre 2014 et 2016, elles y sont quasi quotidiennes, révèlent des organisations internationales sur place.
L’Ong Amnesty international a documenté 275 homicides dont 225 portés contre des civils entre janvier et novembre 2019. L’organisation fait également état de pillage et d’incendie de maisons et de centres de centres de santé par les membres de Boko Haram.
« Les personnes que nous avons rencontrées dans l’Extrême-Nord du Cameroun vivent dans la terreur. Elles ne se demandent plus s’il y aura de nouvelles attaques mais quand cela arrivera. Elles se sentent complètement abandonnées », déclare Samira Daoud, directrice régionale par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’organisation appelle les autorités à renforcer de toute urgence la protection dans les zones affectées à l’instar de Tchakamari, Tourou, Moskota, Gossi, Gakara, Mora…
Boko Haram sévit au Cameroun depuis 2013. La secte a débuté ses activités par des enlèvements avant de passer à la vitesse supérieure au travers d’attaques et d’attentats Kamikaze. Ses actions au Nigeria, au Cameroun et dans toute la zone du bassin du Lac Tchad ont contraint les pays concernés à s’unir autour d’une action militaire commune appelée Force multinationale mixte. Laquelle a mené des opérations jusque dans la forêt de Sambissa, au Nigeria, considérée comme le bastion de Boko Haram. Depuis 2016, Boko Haram est affaibli même si l’on assiste progressivement à un regain de ses activités. Seulement, les scènes d’horreur qui ont lieu dans l’Extrême-Nord ne reçoivent plus qu’un faible écho médiatique et politique, l’attention étant en grande partie portée sur le Nord-Ouest et le Sud-Ouest en crise.
Medecins sans frontières (MSF) appuie le gouvernement dans des opérations médicales à l’Extrême-Nord est intervenu auprès de 73 blessés de guerre depuis le début de l’année. L’Ong relate des récits tragiques recueillis auprès de survivants des attaques de Boko Haram rencontrés durant ses activités. Ces témoignages laissent voir la précarité et la détresse de ces personnes qui se retrouvent privées de leurs foyers et de leurs activités génératrices de revenus.
Le préfet de la Mezam a pris mardi une décision fixant les modalités d’exercice de l’activité de moto-taximan dans la Mezam. Les propriétaires de motos personnelles sont également soumis aux mêmes conditions.
Le transport par moto peut reprendre dans le département de la Mezam (région du Nord-Ouest) et particulièrement à Bamenda. C’est ce qu’il ressort d’un arrêté préfectoral signé par René Pierre Songa le 12 mars. Ledit document fixe par ailleurs les conditions qui devront être remplies par les opérateurs du secteur à savoir, jouir d’une carte nationale d’identité valide, pouvoir justifier d’n certificat d’enregistrement de la moto, peindre le réservoir à essence de la moto en jaune et arborer les gilets officiels, se faire enregistrer dans les services municipaux.
A Bamenda, les moto-taximen doivent par ailleurs circonscrire leur zone de travail au moment de leur enregistrement.
La circulation des motos-taxis avaient été suspendue dans la Mezam au courant de l’année 2018 pour des raisons de sécurité. Cette interdiction avait également été adoptée dans certains arrondissements de la région du Sud-Ouest. Cette décision, avaient expliqué les autorités, visait à freiner les actions des combattants qui avaient pour but de mener des attaques dans les villes à bord de motos.
« Il parait que de plus en plus, le mode opératoire des terroristes sécessionnistes consiste à lancer des assauts successifs à l’aide d’une dizaine de motocyclettes ayant chacune à son bord un conducteur et malfrat armé. Ce mode opératoire a déjà permis à ces terroristes d’assassiner 27 éléments des forces de sécurité et d’incendier plusieurs édifices publiques », avait expliqué en mars 2018, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.
Un officier de police a succombé à des blessures que lui ont infligées de présumés sécessionnistes ce dimanche à Ekona, région du Sud-Ouest. De nombreuses attaques ont eu lieu ce jour dans la zone anglophone.
Au moins trois morts et six blessés parmi les forces de sécurité et de défense camerounaises. Tel est le bilan enregistré après une série d’attaques survenues dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ce dimanche, 20 mai 2018, alors que le Cameroun célèbrait son unité.
De présumés sécessionnistes ont attaqué le poste de sécurité de la ville de Ekona (département du Fako, région du Sud-Ouest). Dans le même temps, des roues enflammées ont été posées en barricade sur la route Muyuka – Buea. Un échange de coup de feu s’en est suivi avec les éléments de la police déployés pour mener la riposte.
Un mort a été enregistré du côté des forces de sécurité. Il s’agit de l’officier Moulong Azang. Il a été blessé au cours des affrontements et a succombé à ses blessures. Deux militaires ont également été blessés.
Des éléments du Commandement central du Groupement mobile d’intervention de la police (CCGMI) a ont par la suite été envoyés en renfort à Ekona. Ils ont été victimes d’un accident après avoir roulé sur de l’huile de moteur versée en route par les assaillants. Leur voiture a effectué cinq tonneaux, faisant un autre blessé.
D’autres attaques ont visé ce jour le poste de l’armée à Nkongle, Konye, Andek (Nord-Ouest), le poste de péage de Banga Bakundu et la brigade de gendarmerie de Tinto… Deux soldats ont été tués et trois autres sont blessés.
Des coups de feu ont également été entendus dans la ville de Batibo. Les populations sont de ce fait restées chez elles.
Selon une étude menée par l’Ong International Crisis Group, les opérations menées par le groupe terroriste nigérian sont en baisse depuis quelques mois en territoire camerounais
Au Cameroun, les attaques menées par le groupe terroriste nigérian ont « considérablement » été réduit ces derniers mois. Le constat est fait par International Crisis Group. Spécialisée dans la prévention et la résolution des conflits, cette Ong venait de mener une étude sur le sujet.
Selon le rapport de cette étude, Boko Haram a enregistré depuis fin 2015 des offensives « musclées » de l’armée camerounaise. Conséquence, les islamistes ont subi des pertes considérables, tant sur le plan humain que matériel. La mise en place de la Force multinationale mixte (FMM), qui ressemble les soldats du Nigeria, du Niger, du Bénin, du Tchad et du Cameroun, a également largement contribué à limiter l’action des islamistes.
Entre 2014 et 2015, les incursions des combattants de Boko Haram étaient quasi-quotidiennes. Mais aujourd’hui, « Nous avons observé une spirale descendante vertigineuse du nombre d’attaques et d’attentats suicide », a indiqué Hans de Marie Heungoup, un des auteurs du rapport de l’Ong, ajoutant que désormais, leur nombre est passé à « une moyenne comprise entre six et huit par mois depuis septembre ».
Cette région a déjà été frappée de près de 200 attentats depuis la mi-2015 selon un décompte d’Amnesty International. Après quelques semaines de répit les populations font de nouveaux face à des attaq
Fragilisé en apparence, Boko Haram maintient la pression sur le Cameroun et combat sur plusieurs fronts. Dans la soirée du mercredi 29 juin, un kamikaze s’est fait exploser peu après la rupture du jeûne du ramadan, à Djakana, un quartier de la ville de Limani, à la frontière du Nigeria. Repéré par des habitants, le jeune homme d’une vingtaine d’années a pourtant réussi à actionner sa ceinture explosive. Il était 21 h 55. Quand les «comités de vigilance» – informateurs et groupes d’autodéfense encouragés par les autorités – sont arrivés, ils ont trouvé douze morts, dont le kamikaze, et trois blessés.
Cette région déshéritée de l’extrême-nord du pays, frappée par près de 200 attentats depuis la mi-2015 selon un décompte d’Amnesty International, n’a eu que quelques semaines de répit. La dernière attaque kamikaze remonte au 10 mai, à Homaka, à une vingtaine de kilomètres plus au nord, le long de la frontière avec le Nigeria. Les deux femmes porteuses de bombes n’ont tué qu’elles-mêmes mais ont entretenu le climat de terreur. En un an, près de 500 personnes ont trouvé la mort dans des attentats perpétrés par les djihadistes ralliés à l’organisation Etat islamique (EI).
Entre-temps, Boko Haram a mené, début juin, une attaque de grande envergure à Bosso, au sud-ouest du Niger et a fait du lac Tchad, dont les rives se partagent entre le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad, sa zone de repli et de ravitaillement. Selon des sources militaires, les actions au Cameroun du groupe d’Abubakar Shekau, apparu affaibli dans une dernière vidéo, reposeraient sur des «commandants de zone» locaux, qui posent leurs mines à leur guise, mènent leurs raids meurtriers et leurs razzias de subsistance sur des marchés, des boutiques et des cheptels.
Chaque jour ou presque, des villages sont incendiés, pillés, des éleveurs et des pêcheurs assassinés. De quoi renforcer la crise humanitaire. Plus de 65 000 réfugiés nigérians s’entassent dans le camp de Minawao, à 70 kilomètres de Maroua, la capitale régionale, et 190 000 déplacés internes errent dans les villes et villages, selon l’Onu.
«Leur barbarie est pensée» «En cette fin de ramadan, ils pourraient commettre d’autres attentats», redoute un responsable militaire camerounais basé à Maroua. «Nous avions détruit la plupart de leurs unités de fabrication d’explosifs du côté nigérian de la frontière, mais, vu leur résilience, il n’est pas impossible qu’une cellule se soit reconstituée», poursuit-il.
Dans cette zone frontalière, les djihadistes sont traqués par les forces d’élite du bataillon d’intervention rapide (BIR), par les autres unités de l’armée camerounaise dotées de drones et par la Force multinationale mixte composée de soldats du Cameroun, du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Bénin.
Depuis mars 2016, l’opération Tentacule est à l’ uvre pour «quadriller toute la frontière par les armées du Cameroun et du Nigeria appuyées par la Force multinationale mixte», selon le général de brigade Jacob Kodji. Et les routes camerounaises prisées par les combattants islamistes et leurs affidés contrebandiers pour acheminer armes et munitions depuis le Soudan via le Tchad sont désormais surveillées de près par les militaires. L’objectif est d’asphyxier les activités du groupe sur cet axe capital pour les échanges commerciaux avec le Tchad.
Cependant, les djihadistes sont habiles. Mobiles, ils feignent de se replier, se fondent parmi une population pauvre et délaissée au sein de laquelle ils comptent de nombreux partisans, adeptes ou simples complices, puis repassent à l’attaque. Boko Haram a démontré sa capacité à muer dans l’adversité. «Leurs opérations peuvent donner l’impression qu’ils sont affaiblis, mais leur barbarie est pensée et leurs attaques sont bien structurées, souligne Raoul Sumo, chercheur au centre d’études stratégiques de Yaoundé. Ces derniers mois, ils entretiennent le chaos sur plusieurs fronts, pour pouvoir se régénérer.»
Plus au nord, depuis une semaine, l’armée mène une opération d’ampleur dans la partie camerounaise du lac Tchad et du côté nigérian. Le groupe y contrôle des villages nécessaires à son approvisionnement en vivres et en armements. «Le lac Tchad peut permettre la survie et le développement du groupe djihadiste. C’est peut-être là que se déroulera le dernier acte de cette guerre», indique un haut gradé camerounais. Là, aussi, que se tiendront sans doute les opérations les plus complexes, tant ce lac, parsemé de nombreuses îles, constitue un défi stratégique. Malgré leur détermination à «casser le sanctuaire de Boko Haram», les militaires admettent disposer de «très peu de renseignements fiables» sur l’évolution des djihadistes dans cet espace lacustre toujours mystérieux.
De l’avis du géostratège camerounais, le groupe terroriste, sous la pression des opérations de la FMM, est obligé de changer de stratégie à cause d’un affaiblissement militaire
Attaque sanglante au Niger, regain de violences au Nord-est du Nigeria, relative accalmie au Cameroun et au Tchad : loin d’être éradiqué, Boko Haram poursuit sa folie terroriste, obligé de changer toutefois de stratégie à cause d’un affaiblissement militaire, décrypte dans une analyse le géostratège camerounais Joseph Vincent Ntuda Ebodé.
De l’avis du spécialiste des questions de sécurité et de gestion des conflits, enseignant à l’Université de Yaoundé II, le groupe terroriste, sous la pression des opérations de la Force mixte multinationale de la Commission du Bassin du lac Tchad, s’est replié au Nigeria, confronté par ailleurs à la reprise des actes de piraterie maritime par les groupes armés du delta du Niger, riche en pétrole.
Question : Les attaques massives de Boko Haram se sont estompées au Cameroun et seules les petites incursions persistent. Cette accalmie rassure-t-elle ? Réponse : En réalité, l’accalmie est due au fait que toutes les tentatives de guerre réelles qui ont été essayées par Boko Haram ont été repoussées et de la manière la plus rude. Ce qui a amené Boko Haram à changer de direction, c’est-à-dire à rentrer davantage au Nigeria pour chercher des subsides mais aussi à chercher un front du côté du Niger, à partir du moment où le pourtour du lac Tchad est bloqué par la Force mixte multinationale d’un côté et la frontière avec le Cameroun par les forces camerounaises.
Q : Le Nigeria enregistre justement une recrudescence des attaques et le Niger a récemment lui aussi connu une attaque sanglante, alors que le groupe terroriste était déclaré affaibli militairement par la coalition formée par ces deux pays, puis le Cameroun et le Tchad. Cela signifie-t-il que l’ennemi s’est réorganisé et a repris du poil de la bête ? R : On ne peut pas nier que le groupe a été substantiellement affaibli aussi bien au Cameroun qu’au Nigeria, ou même ailleurs. Mais il ne faut pas oublier non plus que c’est d’abord un problème interne au Nigeria. Il y a des mécontents, qui se recrutent majoritairement dans ce pays pour des raisons de radicalisme religieux pur et pour d’autres raisons qui peuvent économiques ou politiques. Et ces groupes-là à chaque moment qu’ils auront la possibilité de montrer qu’ils existent ou qu’ils résistent encore et la souche étant au Nigeria, l’affaiblissement, quel que ce soit son niveau, ne peut pas avoir la même taille que dans les autres pays. Il y aura toujours de manière substantielle un affaiblissement beaucoup moindre en termes de candidats au Nigeria qu’il n’y aurait dans les autres pays. Donc, je crois que l’affaiblissement est réel, mais cela ne signifie pas que les souches ou bien ce que nous appelons les cellules dormantes sont substantiellement anéanties au Nigeria. Elles restent dans tous les pays mais il y en a davantage au Nigeria et c’est ce qui permet de constater de temps à autre ces attaques.
Q : Ce regain de violences et le fait que les pays du champ aient du mal à éradiquer véritablement Boko Haram prouvent-ils que, comme une certaine opinion l’a laissé penser, cette secte islamiste bénéficie de soutiens extérieurs ? R : Vous ne pouvez pas faire un mouvement terroriste sans bénéficier de soutiens extérieurs, parce que le terrorisme comme vous le savez fait beaucoup puissance lorsqu’on parle de terrorisme international. Vous comprenez donc qu’à partir de ce moment-là non seulement vous aurez à constater que le groupe Boko Haram lui-même a ouvertement sollicité des appuis extérieurs, mais aussi quand vous regardez le niveau d’armement ou des sommes d’argent dépensées, ou les capacités de mobilisation et de man uvre, vous êtes bien obligé de vous rendre compte que Boko Haram a des apports extérieurs non négligeables. J’aurais tout simplement à indiquer qu’on sait quand même que Boko Haram a participé il y a trois ans aux attaques au Mali.
C’est évident qu’il y a des apports extérieurs, maintenant la question est de savoir les stratégies qui sont mises en place par les pays du front. Est-ce que ces stratégies permettent de bloquer à la fois la mobilité des hommes de Boko Haram, mais aussi la mobilité des moyens, que ces moyens soient financiers ou que ces moyens soient matériels ? Je crois qu’à ce niveau il y a encore des failles sur l’immensité du front et cela permet donc à Boko Haram à la fois de cacher la logistique qu’il a déjà sur place, mais aussi de recevoir de temps à autre ce qu’il peut obtenir en attaquant tel ou tel camp, ou même ce qu’il peut obtenir en achetant ou en se faisant prêter par ses appuis extérieurs.
Q : Dans le cas d’espèce, est-ce que nous nous trouvons dans ce que l’on appelle le business de la guerre, c’est-à-dire qui arment ou vendent des armes à ce groupe terroriste sont aussi les mêmes qui viennent proposer aux Etats en guerre contre Boko Haram leurs services ? R : On ne peut pas le dire de cette manière absolue. On peut néanmoins redouter, parce qu’il faut aussi comprendre que nous sommes dans des Etats où vous avez des groupuscules de la société civile qui sont assez puissants. Et ces groupuscules d’hommes d’affaires peuvent à certains moments faire des transactions sans que les Etats dont ils sont originaires soient nécessairement impliqués. Mais lorsque cela met long on peut aussi suspecter ces Etats, à défaut d’être regardants, au moins d’être négligents sur ce qui se passe dans la transfrontalité en matière d’armes ou de moyens financiers pour déstabiliser les autres Etats.
Pour me résumer, il y a des signes qu’il y a des appuis extérieurs et ces signes peuvent naturellement amener à s’interroger sur le degré de confiance qu’on peut faire à certains partenaires. Mais on ne peut pas mettre la main au feu qu’à chaque apport extérieur les partenaires, en terme étatique, ont toujours eu l’information et ont plutôt encouragé la déstabilisation à gauche et à droite. Quelquefois eux-mêmes sont surpris par le fait que certains acteurs transnationaux qui agissent ailleurs soient partis de leurs propres territoires. Et si on pouvait dire que ces acteurs sont nécessairement conscients de tout ce qui se passe dans le monde, il n’y aurait pas d’attaque chez eux. Donc je pense qu’il faut diviser la poire en deux. Dans certains cas, oui il peut y avoir des raisons sérieuses pour les suspecter et dans d’autres cas on peut s’imaginer que des fois ils ne sont pas au courant, parce que c’est des acteurs privés qui font les trafics.
Q : On a fondé des espoirs sur l’élection de Muhammadu Buhari. Selon vous, y a-t-il des raisons qui permettent de dire que son arrivée au pouvoir au Nigeria permet d’avancer dans cette lutte ? R : Il faudrait quand même être aveugle pour ne pas reconnaître que depuis le pouvoir a changé au Nigeria on a vu le résultat sur le terrain. Et pour des gens qui sont su côté du Cameroun cela est d’abord manifeste à travers la collaboration au niveau politique mais aussi au niveau des forces et sur le plan opérationnel. C’est évident que ce qui se passe aujourd’hui en termes de coopération mais aussi en termes de résultats obtenus sur le terrain ne s’est pas passé il y a longtemps avant l’arrivée du président actuel au pouvoir au Nigeria.
On ne peut donc pas dire que son arrivée a plutôt entraîné une déflagration de la situation. Mais cela ne signifie pas qu’il va tout réussir au même moment, parce que ce qui se passe au Nigeria, comme je l’ai dit, il y a des relents terroristes, mais c’est un terrorisme aussi qui se fonde sur des problèmes sociaux, sur des problèmes économiques et sur des problèmes politiques et c’est bien difficile de résoudre tout cela en ne regardant que la dimension militaire.
Vous comprendrez aussi que lorsque l’ancien président était au pouvoir, Goodluck [Jonathan], il venait du Sud et en ce temps-là le Sud s’est stabilisé à travers la piraterie maritime. Mais depuis que Goodluck est parti et que le président Buhari est arrivé, vous avez bien compris que les questions de piraterie ont repris dans le delta du Niger. Alors, vous comprenez à partir de ce moment-là qu’il y a des problèmes politiques internes à résoudre et que ces problèmes politiques internes non résolus à un moment donné nourrissent le terrorisme ou la piraterie dans un pays comme le Nigeria.
Q : Réuni à Yaoundé en février, l’état-major de la Force mixte multinationale de la Commission du Bassin du lac Tchad avait annoncé le lancement imminent d’une offensive d’envergure pour, selon son propre expression, éradiquer définitivement Boko Haram. Quatre mois après, cette opération se fait toujours attendre. Cette attente peut-elle être justifiée par des problèmes de coordination des actions entre les quatre pays concernés, auxquels le Bénin a accepté de se joindre ? R : Bien évidemment on peut appréhender les choses de cette manière mais la bonne analyse consiste à ne peut s’arrêter seulement sur ce point de vue. Il faut comprendre que Boko Haram n’ayant pas un territoire, Boko Haram est une force mobile. Lorsqu’on s’est préparé pour attaquer à tel ou tel point, s’il s’est déplacé il faut comprendre qu’il faut une réorganisation pour l’attaquer à partir d’un autre angle. Ce n’est pas l’attaque d’un Etat où on sait que la capitale est là où elle a toujours été. Cela signifie que lorsqu’on annonce qu’on va attaquer, on annonce qu’on va attaquer en fonction des informations ou des renseignements qu’on a au moment où on annonce. A partir du moment où le retour d’expérience montre que le terrain a changé, de nouveaux plans sont donc faits pour coordonner ces attaques. Alors, à cette mobilité de forces de Boko Haram il faut que les Etats s’y adaptent.
Les Etats sont fixes et Boko Haram est mobile. Il faut donc ajouter les problèmes de coordination que vous avez évoqués tout à l’heure qui, à mon sens, ne me semblent pas être les éléments primordiaux. Je crois que ce qui est important actuellement pour déterminer l’ampleur de l’action, c’est les informations réelles qu’on a sur le terrain.
Vous avez toutes les opérations que les forces camerounaises ont dû mener tous ces derniers temps au Nigeria : c’était sur la base des renseignements qui leur avaient été donnés pour aller donc détruire les usines par ci, libérer les otages par là. Et si ces informations arrivent et qu’au moment où on veut déjà lancer l’assaut on se rend compte que les otages ont été déplacés, on repart sur le terrain pour recouper l’information et savoir là où on a caché ces otages, avant de s’organiser pour lancer l’assaut. Je crois que c’est cela qui explique grosso modo la lenteur dans la réaction ou la mise en application de l’annonce qui a été faite par la Force mixte multinationale.
Ils vivent dans une société qui les rejette et ne leur accorde aucun droit. Diplômés ou pas, ils sont exclus de toute activité professionnelle légale et sont la cible permanente des ultranationalistes
Avant l’effondrement de l’URSS, les jeunes Africains affluaient à Moscou sur le campus de la célèbre université Patrice Lumumba. Du nom du nationaliste congolais assassiné au début des années 60. Elle a été rebaptisée «Université de l’amitié des peuples».
Des milliers d’étudiants étaient reçus à bras ouverts en Union soviétique. Médecins, ingénieurs, économistes, juristes… et révolutionnaires africains. Ils pouvaient poursuivre leurs études pendant des années, tous frais payés par le Kremlin, soucieux de freiner l’influence occidentale en Afrique à l’époque de la Guerre froide.
A la chute du mur de Berlin en novembre 1989, ils étaient près de 30.000 étudiants africains à fréquenter les universités soviétiques.
Avec la disparition de l’URSS, cette page a été définitivement tournée. C’est aux pays de provenance ou aux parents qu’il revient désormais de financer les études de ceux qui décrochent un visa pour la Russie.
En 2013, des étudiants venus de 42 pays africains poursuivaient leurs études dans l’ex-Union soviétique. Ils vivent dans la précarité et l’insécurité, dans une société gangrenée par le racisme anti-noir.
«Ici c’est la Russie, on ne vous connaît pas»
Qu’ils soient détenteurs de papiers de séjour légaux ou pas, ils vivent tous dans la précarité. C’est ce qu’explique ce Camerounais qui s’est confié à RFI.
Arrivé à Moscou en 2005, il a décroché un diplôme en management d’entreprise après six ans d’études. Mais là-bas, pas de travail pour les noirs, bardés de diplômes russes ou pas. Pour survivre, il faut travailler au noir, soupire-t-il.
Ismaël en sait quelque chose. Originaire de Côte d’Ivoire, il passe ses journées dans la rue, à distribuer des prospectus aux passants, sous un froid glacial.
C’est «très difficile. Moins quatorze degrés, moins quinze. Tu n’as pas le choix. Tu ne peux pas rester à la maison. Qui va te donner de l’argent».
A ses côtés, son ami congolais n’a pas fait le voyage de Moscou pour y poursuivre des études. Il y est arrivé en 2011, en fuyant son pays, avec l’espoir de rejoindre l’Europe occidentale. Son rêve s’est arrêté dans la capitale russe où il a été surpris par le racisme anti-noir qui gangrène la société.
«J’ai des larmes aux yeux quand je dis ça. Ce n’est pas facile de vivre ici. Nous sommes au 21e siècle, mais jusqu’à maintenant, on nous injurie. j’ai même honte de prononcer ça: « Macaque, nègre, va-t-en en Afrique, ici c’est la Russie, on ne vous connaît pas »», explique-t-il à RFI.
Sans papiers et sans existence légale
Sans papiers, tous ces Africains qui ont suivi leurs études en Russie n’existent pas légalement. Ils ne sont donc pas autorisés à travailler.
«Je me souviens, témoigne un Malien qui vit à Moscou depuis 5 ans, c’était en 2013. On a travaillé dur sur un chantier pendant l’hiver. A moins 20 degrés. On a fait un mois là-bas. On nous a promis un salaire de 1000 euros. Après un mois, on a réclamé notre argent. Pas d’argent. On a fait du bruit. Ils ont appelé les policiers qui nous ont menacés de nous renvoyer dans nos pays.»
AFP/Sergey Kompanichenko)/n
Leurs enfants en souffrent aussi. Ils ne peuvent pas être accueillis dans les écoles maternelles publiques. Pas de vaccination non plus pour leurs bébés qui naissent dans les hôpitaux russes. Ils n’y ont pas de droit, témoigne une Congolaise.
Dans un reportage tourné à Moscou et mis en ligne sur le site Totem-World, plusieurs étudiants africains témoignent de leurs difficultés à vivre en Russie. Un étudiant camerounais explique qu’il doit travailler au noir pour survivre. Il vaut mieux aller chercher un petit boulot loin de la capitale, à la campagne, explique-t-il : «Avant, c’était parce que la vie était chère à Moscou que les gens allaient à la campagne. Mais maintenant, c’est beaucoup plus parce qu’il est dangereux pour les étudiants étrangers de rester à Moscou. Ils ne sont pas sûrs de revenir chez eux quand ils sortent le matin.»
Ciblés par les ultranationalistes russes
Ils sont francophones, originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre, mais aussi anglophones venus du Zimbabwe ou du Kenya. A leurs conditions de vie misérables en Russie s’ajoute la violence quotidienne. Ils vivent tous la peur au ventre.
«Là-Bas, le racisme, c’est frontal», témoigne H.Baldé, un Guinéen qui a fait ses études en Russie pendant cinq ans. Il a tenu à mettre ses compatriotes en garde dans la vidéo ci-dessous, postée sur You Tube.
«Vivre en Russie en tant que noir est extrêmement difficile. Tu vas sortir dans la rue et les gens vont te traiter de singe. Tu vas rencontrer des gens bourrés qui vont t’attaquer et te massacrer. Il y a plein d’étudiants qui se sont fait tuer à cause de leur couleur de la peau seulement. Il ne faut jamais marcher seul dans la rue. Il faut être avec d’autres étudiants.»
Pour rien au monde, H. Balde ne retournerait dans l’ex-Union soviétique. Il conseille aux jeunes Africains d’éviter cette destination.
Nombreux sont ceux qui désirent rentrer dans leur pays parmi les Camerounais qui forment l’une des plus importantes communautés africaines de Russie. Mais les volontaires au départ sont démunis. Incapables de financer le billet-retour au pays natal.
Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, ces pratiques semblent se généraliser portant à près de 600, le nombre d’actes documentés, depuis le début de la crise
Au Burundi, le recours à la torture et aux mauvais traitements dans les lieux de détention est en forte augmentation. Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, ces pratiques semblent se généraliser car depuis le début de l’année, 345 nouveaux cas de torture ont été recensés portant à près de 600, le nombre d’actes documentés, depuis le début de la crise, par l’ONU. Un chiffre probablement sous-estimé car le Haut-Commissariat aux droits de l’homme s’inquiète également de l’existence de lieux de détention secrets.
Dans un lieu de détention officiel, comme les locaux des Services de renseignements, plus de la moitié des détenus présents ont été torturés. Les équipes de l’Onu ont visité ces locaux et ont pu constater des blessures encore fraîches, notamment des traces de brûlures, de coups de ceintures, de barres de fer ou encore d’objets pointus. Dans la plupart des cas, les victimes se voient refuser l’accès aux soins.
Le Haut-Commissariat parle d’une volonté de cacher cette réalité, en enfermant les victimes plusieurs jours, le temps que leurs plaies cicatrisent.
Encore une fois, l’Onu pointe du doigt la responsabilité des différents Services de sécurité et dénonce « l’impunité totale » dont bénéficient les auteurs de ces actes.
Les victimes, quant à elles, seraient de plus en plus nombreuses au sein de l’armée et plus particulièrement de sa composante issue des anciennes Forces armées burundaises (FAB), à dominante tutsie. Arrestations, disparitions, assassinats, les ex-membres des FAB seraient devenus une cible prioritaire, selon l’ONU.
Enfin, malgré les discours des autorités qui abondent dans le sens d’une « normalisation » de la situation, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a recensé pas moins de trente attaques dans la capitale, uniquement pour le mois de mars.
Bujumbura, 3 février 2016. Au Burundi, le cycle de violences et de répression enclenché il y a neuf mois n’en finit pas.Droits réservés)/n
Le secrétaire général de Nations Unies, Ban Ki-moon, a condamné mercredi des attaques contre les villes de Dabanga et de Waza, à l’Extrême-nord du pays, ayant fait au moins neuf morts et des blessés
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné mercredi, 02 décembre 2015, des attaques contre les villes de Dabanga et de Waza, toutes deux situées dans la région de l’Extrême-nord du Cameroun, et qui ont causé la mort d’environ 15 personnes et fait de nombreux blessés.
Ces attaques, commises respectivement le 28 novembre et le 1er décembre, viennent s’ajouter à d’autres attaques contre la population civile de cette région par des éléments du groupe Boko Haram, a souligné le porte-parole du chef de l’ONU dans une déclaration à la presse.
M. Ban a présenté ses condoléances aux familles et aux proches des personnes décédées, et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Il a appelé la communauté internationale à fournir rapidement une assistance afin d’atténuer l’impact de ces attaques sur les populations touchées.
« Le secrétaire général encourage les gouvernements affectés par Boko Haram à traiter les causes profondes de l’insurrection d’une manière globale et intégrée », a dit son porte-parole. « A cet égard, il appelle la Communauté économique des États d’Afrique centrale (Ceeac) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à tenir sans plus tarder le Sommet prévu des chefs d’Etat et de gouvernement sur la lutte contre la menace que représente Boko Haram ».
Ban Ki-moon a réaffirmé sa solidarité envers le peuple du Cameroun et réitéré le soutien des Nations Unies au gouvernement camerounais dans sa lutte contre le terrorisme, menée dans le respect des droits de l’homme, du droit humanitaire et du droit des réfugiés.
Une riposte vigoureuse des forces de défense et de sécurité du Cameroun a entraîné la mort d’une dizaine de combattants obscurantistes à l’Extrême-Nord du pays
Les forces de défense et de sécurité du Cameroun ont fait échec à plusieurs assauts de la secte terroriste nigériane Boko Haram, dont des éléments ont tentés de pénétrer dans le territoire camerounais, a-t-on appris samedi de sources sécuritaires.
Une riposte vigoureuse de l’armée camerounaise qui a entraîné la mort d’une dizaine de combattants obscurantistes.
D’après les mêmes sources, ces victoires de l’armée camerounaise sont à mettre à l’actif de la réorganisation intervenue au sein de l’armée, notamment avec le déploiement depuis quelques jours des éléments du secteur n°1 de la Force multinationale mixte (FMM) basée à Mora dans la région de l’Extrême-nord du pays.
« Les patrouilles de reconnaissance sont intensifiées sur l’axe Bonderie-Limanie, reconnu très dangereux à cause des mines que les combattants de Boko Haram apposent presque partout sur le chemin », a-t-on appris.
D’après notre source, cette unité qui vient de bénéficier d’une dotation en matériels roulants de pointe spécialisés et adaptés dans la détection des mines est en train d’assainir le secteur.
Après avoir infligé les lourdes pertes à l’ennemi, l’armée qui est en alerte maximum redoute toujours des attaques suicides, notamment pendant les week-ends, où se tiennent beaucoup de marchés périodiques dans la région.
Après sa visite de travail dans la région de l’Extrême-Nord, le ministre camerounais de la Défense (Mindef) s’est rendu mercredi à l’Est où il boucle ce vendredi son séjour de prise de contact
Après sa visite de travail dans la région de l’Extrême-Nord, en proie aux attaques du groupe terroriste Boko Haram, du 26 au 28 octobre, le ministre de la Défense (Mindef) s’est rendu dans la région de l’Est mercredi, 28 octobre 2015. Joseph Beti Assomo boucle ce vendredi sa visite de prise de contact de trois jours dans la région du soleil.
Le choix de cette région, comme deuxième étape de la première sortie officielle du Mindef, n’est pas fortuite. Selon le chef de la division de la communication du Mindef, le colonel Didier Badjeck, les deux régions visitées sont en proie à l’insécurité au niveau des frontières. Il s’agit de contrer la secte Boko Haram qui sévit dans trois départements de l’Extrême-Nord.
Cette secte terroriste a d’ailleurs sa base dans l’Etat de Borno au Nigeria. Et l’autre menace sécuritaire est observée au niveau de la frontière de la région de l’Est avec la République centrafricaine, pays voisin secoué par la guerre civile, entretenue par des
bandes armées. Lesquelles bandes armées font des incursions en territoire camerounais, soit pour des attaques dans des villages frontaliers, soit pour des prises d’otages.
C’est dans ce contexte que le Mindef est arrivé à Bertoua, capitale de l’Est, pour les premiers contacts avec les différents responsables militaires de cette région. Sa première journée du travail, a été particulièrement chargée.
Joseph Beti Assomo a effectué le tour du propriétaire dans les différents postes de commandement des démembrements de nos forces de défense implantés à Bertoua. A la fin de cette journée, il a tenu une séance de travail, à huis clos, avec les responsables militaires et ses proches collaborateurs au 12eBataillon d’infanterie motorisée (12eBIM) de Bertoua.
Hier, Jeudi, le Mindef s’est d’abord rendu à Yokadouma, chef-lieu du département de la Boumba-et-Ngoko, à 300 kilomètres de Bertoua. Ce département qui partage sa frontière avec la RCA et le Congo Brazzaville est confronté à l’insécurité. Surtout à Mboy dans l’arrondissement de Yokadouma et à GariGombo (arrondissement éponyme), deux localités frontalières à la RCA.
Cette escale a permis au Mindef de remobiliser les responsables militaires et leurs troupes, dans la traque des bandes armées qui commettent des exactions sporadiques sur notre territoire. Ces bandes armées traînent aussi une triste réputation dans le braconnage des espèces animales en voie de disparition et dans l’exploitation illégale des pierres précieuses telles que le diamant et l’or. Ces pierres précieuses sont vendues dans des circuits informels et permettent à ces barbares de se ravitailler en armes. Le Mindef a demandé aux soldats camerounais au front de ne pas baisser la garde et de redoubler de vigilance, face à l’ennemi qui rôde aux frontières.
Ce vendredi, le programme de Joseph Beti Assomo prévoit la descente à Garoua-Boulai, chef-lieu de l’arrondissement éponyme dans le département du Lom et Djerem: la visite de la 123e Compagnie d’infanterie motorisée (123e CIM) et de l’Escadron de gendarmerie. La séance de travail, élargie aux autorités, responsables politiques, chefs traditionnels et élus, prévue au lycée de Kano à Bertoua, est la dernière articulation de la première sortie du Mindef à l’Extrême-Nord et à l’Est.
Joseph Beti Assomo, ministre de la Défense du Cameroun. Droits réservés)/n
Le document, qui sera présenté mercredi à Yaoundé, démontre comment près de 400 civils ont été tuées au cours de plusieurs attaques de la secte islamiste depuis janvier 2014
Amnesty International lance, mercredi à Yaoundé, un rapport sur le thème «Cameroun: les droits humains en ligne de mire: la lutte contre Boko Haram et ses conséquences», a indiqué, lundi, les responsables de cette institution.
Le rapport démontre comment près de 400 personnes civiles ont été tuées au cours de plusieurs attaques de Boko Haram depuis janvier 2014. Il s’intéresse aussi à la réponse violemment menée par les forces de sécurité.
Lors de la conférence de presse, l’auteur du rapport et le directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre vont partager avec les médias, les résultats du rapport et rendre publiques les recommandations, souligne le responsable de la communication à Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Sadibou Marone.
Par Kah Walla, présidente nationale du Cameroon People’s Party (CPP)
Chers Compatriotes,
Notre pays traverse des moments difficiles et douloureux.
Pour la première fois de notre histoire, nous sommes attaqués sur notre territoire national. Oui, nous sommes attaqués et nous sommes atteints. Car une attaque sur Fotokol est une attaque contre tout le Cameroun, une attaque sur Maroua est une attaque contre tout le Cameroun. En effet, nous sommes toutes et tous de l’Extrême Nord, nous sommes toutes et tous musulmans et chrétiens, nous sommes Mousgoums, Foulbé, Kanuri, Mossi, nous sommes tous camerounais et c’est uni dans cette diversité qui fait de notre pays l’un des plus beaux pays du monde que nous allons vaincre cet ennemi!
Il est important de se rappeler que seuls les lâches placent des bombes au milieu des innocents, seuls les lâches utilisent les femmes et enfants comme kamikazes, seuls les lâches sèment le sang et la terreur au sein d’une population civile sans armes. Ces lâches nous ont atteints. Ces lâches ont fait tomber plusieurs de nos compatriotes. Nous nous devons de leur rendre hommage et transmettons nos condoléances aux familles et proches des victimes. La nation vous en sera reconnaissante à jamais.
Ces lâches nous ont blessés mais sachons que les lâches peuvent gagner une bataille, mais pas la guerre. Nous peuple camerounais, allons faire face à cette terreur, nous allons faire face à la peur, nous allons l’affronter avec force, unité et détermination et nous allons vaincre. Le peuple s’en sortira plus courageux, fortifié et résolu dans son objectif de bâtir un Cameroun de paix et de prospérité pour tous.
Il est alors l’heure d’agir.
Chers compatriotes, depuis Novembre 2013, nous n’avons cessé d’interpeller notre gouvernement sur la nécessité d’élaborer une stratégie intégrée pour adresser ce problème. Aujourd’hui, plus que jamais, il est l’heure de mettre en uvre une stratégie régionale intégrée. Une stratégie régionale où notre pays et les trois autres concernés, le Tchad, le Niger et surtout le Nigéria sont réellement impliqués dans l’éradication de cette menace.
Une stratégie intégrée qui comprend les volets clés de la sécurité, de l’assistance humanitaire aux réfugiés et aux personnes internes déplacées des quatre pays, du respect et de la promotion des droits humains, du développement économique et social pour l’ensemble de la région. Cette stratégie régionale ne peut être menée par nos gouvernements tous seuls.
Chaque Etat devra impliquer les communautés religieuses, la société civile, l’ensemble des partis politiques, les associations des femmes et des jeunes. Jusqu’ici au sein des Etats nous n’avons vu que les Ministères de la Défense impliqués pourtant à ce stade, les Ministères de la Santé, de l’Education et des Affaires Sociales, pour ne citer que ceux-là devraient être pleinement impliqués afin d’adresser les causes profondes et d’apporter des solutions durables pour l’éradication de l’extrémisme violent dans notre sous-région.
Aujourd’hui le CPP vous demande, chers compatriotes, de vous impliquer pleinement dans la lutte contre cet extrémisme violent. Nous devons suivre les consignes sécuritaires et subir les contrôles et fouilles afin de garantir notre sécurité. Nous devons fournir toute information au gouvernement susceptible de contribuer à notre sécurité. Dans cette démarche nous nous devons de suivre l’éthique la plus stricte. Il ne faut ni propager de fausses informations, ni utiliser ce contexte pour des règlements de compte. De tels comportements nous mettrons tous en situation d’insécurité.
Nous vous demandons aussi de vous impliquer dans cette guerre. Nous ne pouvons plus attendre que l’on nous donne l’information, que l’on nous invite à la table de réflexion pour donner nos idées. Il est l’heure d’agir. Nous devons aller à la recherche de l’information et la revendiquer, nous devons transmettre nos idées et nos suggestions, nous devons toquer aux portes pour nous faire entendre.
A l’endroit de nos forces de l’ordre.
Le Cameroon People’s Party vous félicite une fois de plus pour la bravoure dont vous faites preuve au quotidien. Nous imaginons que comme nous tous, cette situation vous fait peur. Mais vous le savez mieux que nous, il est normal d’avoir peur, le courage est la capacité d’affronter la peur et de la vaincre. C’est à cela que l’on reconnaît un soldat, un patriote. Aussi nous vous demandons d’être courageux et de maintenir votre détermination à éradiquer cet ennemi.
Pendant que vous êtes au front, sachez que nous n’allons ménager aucun effort pour revendiquer pour vous le ravitaillement, l’équipement, la formation, le traitement et les systèmes d’assurance que vous méritez. Nous sommes à l’écoute de vos plaintes et de vos demandes, nous allons tout faire pour que vous obteniez les conditions de travail qui vous sont dues dans cette situation difficile.
Afin de gagner la confiance et la collaboration de la population, le CPP vous demande, même en cette situation difficile, de respecter les droits de chaque citoyen et de chaque citoyenne. La marginalisation et l’exclusion créent un terrain fertile pour le recrutement par les extrémistes. Le respect des droits humains est essentiel à l’éradication durable de ce fléau.
Chers compatriotes, cette crise présente aussi des opportunités; précisément deux opportunités que nous devons saisir:
.Premièrement, notre pays a aujourd’hui l’opportunité de redéfinir son partenariat avec le Nigeria. L’histoire de nos deux pays connaît des hauts et des bas, mais aujourd’hui nous avons la possibilité d’agir en tant qu’Africains et de trouver nous-mêmes des solutions à nos challenges. Du côté camerounais comme du côté nigérian un partenariat fort sur les plans sécuritaire, économique social et culturel présente des avantages énormes pour nos deux pays.
.Deuxièmement, L’Extrême-Nord est la région la plus peuplée du pays. Elle est aussi parmi les régions les plus marginalisées de notre triangle national. La situation actuelle présente une opportunité pour se focaliser sur le développement économique et social de la région afin d’intégrer une bonne fois pour toute la jeunesse et l’ensemble de nos compatriotes de cette région dans une dynamique d’unité et de développement national.
Pour conclure, le Cameroon People’s Party fait les recommandations concrètes et urgentes suivantes.
Sur le plan sécuritaire
1.La collaboration régionale est impérative et urgente. Lors de la visite du Président Buhari, il est important de ne plus parler des accords et principes, mais plutôt d’arrêter le plan d’action et les modalités pratiques qui vont permettre la mise en uvre immédiate de la force régionale, des droits de poursuite dans les deux pays et toutes les autres formes de collaboration.
2.Il est urgent de s’assurer du ravitaillement et de l’équipement de l’ensemble de nos forces de l’ordre et ce, de manière équitable. Les chuchotements et rumeurs
sur le manque d’armes, de munition ou encore de nutrition pour les soldats au front sont inacceptables et nécessitent une solution immédiate.
3.Le soldat au front doit être rassuré:
a.La prise en charge des soldats en matière d’assurance santé et vie ne doit souffrir d’aucune lenteur ou balbutiement.
b.Les règles de l’art en ce qui concerne la rotation et le repos en temps de
guerre doivent être respectés.
Sur le plan humanitaire
Le système de santé dans les villes les plus touchées doit être renforcé dans l’immédiat. Le plateau technique, le matériel et le personnel médical sont inadéquats dans les villes les plus affectées. Il est impératif de renforcer le système de santé dans ces villes dans les plus brefs délais.
La stratégie de prise en charge pour les personnes internes déplacées doit comprendre la santé physique et mentale, la nutrition, l’hébergement, la scolarisation des enfants et l’intégration dans les villages hôtes. Tous les ministères concernés doivent être impliqués dans la mise en uvre de la stratégie.
Pour bâtir le consensus national
L’ensemble des forces vives doivent être impliqués dans la définition et la mise en uvre d’une stratégie nationale de lutte contre l’extrémisme violent.
Organisations traditionnelles et religieuses, partis politiques, société civile, et autres doivent être conviés non pas à une pseudo concertation, mais à des véritables séances de réflexion et de travail qui permettent d’aller en profondeur pour trouver des solutions à ce problème complexe.
Un comité permanent de ces forces vives, spécifiques pour l’Extrême Nord devra être mise en place pour aider à recueillir des informations auprès de la population, à analyser les décisions qui affecteront la population et à communiquer ces décisions à la population. Il sera souhaitable de confier la conduite de ce comité à la société civile.
Sur le plan diplomatique
Il est nécessaire de voir la visite du Président Buhari au Cameroun comme une première étape dans la redéfinition des relations camerouno-nigérianes. Il est important de bâtir cette relation dans la durée, d’élargir au-delà des questions sécuritaires et de mettre en place des commissions de travail ministérielles qui pourront élaborer une vision commune pour le développement économique, social et culturel de l’ensemble de cette région et pour nos deux pays.
L’extrémisme violent est l’un des plus grands fléaux sur la planète aujourd’hui. Il est nécessaire pour le Cameroun d’étendre sa coopération vers tous les pays africains qui sont en train de combattre ce fléau ainsi que vers tous les autres pays dans le monde qui y font face. Le Cameroun fera face à la peur et la terreur et vaincra. Le Cameroun sortira de cette Épreuve plus courageux, plus fort en encore plus uni.
Vive les villes de Maroua et de Fotokol!
Vive la région de l’Extrême-Nord!
Vive les dix régions du Cameroun!
Vive le peuple camerounais!
Vive le Cameroun!
Trois personnes abattues et neuf suspects interpellés à l’issue des échanges de feux dans un village camerounais de la région de l’Est
Le ministère de la Défense a publié un communiqué le 4 avril dernier indiquant qu’un village camerounais a été victime, le 31 mars 2014, d’une attaque qui s’est fort heureusement soldée par la neutralisation de tous les assaillants venus de la République centrafricaine voisine.
Le ministre de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo’o, a précisé que c’est un détachement du Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (Gpign), installé à Kentzou dans le département de la Kadey, région de l’Est, qui a été alerté d’une attaque armée par « une bande d’assaillants venus de RCA » contre les populations de Bombété, localité située à 7 km de Kentzou prenant en otage un enfant âgé de 5 ans. Kentzou, chef-lieu du district de la Bombé, dans le département de la Kadey, est frontalière des arrondissements de Batouri et de Ndélélé, à l’ouest, et la commune de Ngamboula en République centrafricaine, à l’est
Arrivés sur les lieux, les éléments du Gpign auraient essuyé des tirs nourris de ces assaillants. D’où une riposte « énergique » qui s’en est suivi en occasionnant le bilan ci-après : Trois malfrats abattus et un blessé grave « après le ratissage » ; neuf suspects interpellés ; une arme de traite récupérée ainsi que 12 machettes, trois lances et trois couteaux. Le ministre de la Défense rassure que l’enfant pris en otage a été récupéré sain et sauf.
Des militaires camerounais au cours d’un exercicehttp://mindefdivcom.com/)/n
«Le Cameroun n’a pas marqué plus d’un but par match lors de ses derniers matches décisifs»
La victoire étriquée de l’équipe du Cameroun (1-0) face à la Guinée-Bissau a jeté une lumière crue sur les insuffisances et l’inefficacité de l’attaque des Lions. Un phénomène inquiétant avant les trois rencontres cruciales de juin contre la RDC et la Libye en éliminatoires de la Coupe du monde 2014, et contre la Guinée Bissau, en match retour des éliminatoires de la Can 2013. Le constat n’est pas nouveau mais l’incapacité des hommes d’hier de Javier Clemente et aujourd’hui de Denis Lavagne à malmener la modeste défense Bissau-guinéenne a renforcé les angoisses à un peu moins de trois mois des rendez-vous décisifs. Les statistiques font peur mais résument bien l’ampleur du problème: le Cameroun n’a pas marqué plus d’un but par match lors de ses derniers matches décisifs (en aller et retour face au Sénégal et contre la RDC à Garoua, lors des éliminatoires de la Can 2012). Le mal est donc profond et l’absence sur suspension du meilleur buteur de histoire des Lions indomptables, Samuel Eto’o (54 buts en 107 sélections), ne peut pas être une excuse valable.
Face à la Guinée-Bissau, le sélectionneur du Cameroun a aligné sur le front de l’attaque, Eric Maxim Choupo-Moting, à gauche, Vincent Aboubakar, dans l’axe et Jacques Zoua (puis Edgard Salli), à droite. Mais ce-jour là, l’équipe du Cameroun, en alignant un milieu de terrain constitué uniquement de demi-défensifs (Joël Matip, Landry Nguemo et Alexandre Song Bilong) a beaucoup souffert du manque de pourvoyeur de ballons. Cette situation était d’autant plus criarde, que les trois joueurs du front de l’attaque, tous avant-centres en club, ne sont pas faits pour jouer ensemble. Jacques Zoua est certainement un bon joueur quand il est utilisé comme un point de fixation. Mais en manque de percussion dans son jeu, il peut difficilement faire des centres afin d’être efficace sur les ailes. Dans le répertoire des footballeurs camerounais, seul Samuel Eto’o est capable d’évoluer sur tous les postes de l’attaque avec un égal rendement. Chez les Lions et depuis quelques années, on place des joueurs sur le terrain, comme les pions du jeu de dames. C’est la raison pour laquelle, malgré la présence de talents offensifs, le Cameroun peine à produire un jeu séduisant et efficace.
Quelles peuvent être les solutions pour les Lions indomptables avant juin? Il faut adapter les systèmes de jeu en fonction du profil de nos joueurs et des schémas proposés par nos adversaires! Au-delà de trouver les milieux pour l’animation du jeu offensif, le sélectionneur devra avoir l’intelligence tactique pour aligner des attaquants complémentaires. A l’image des Lions de 1984, dont le trio d’attaque était constitué d’Ebongué, Milla et Djonkep. En football plus qu’ailleurs, quand la combinaison du duo ou trio offensif est mal choisi, on est voué à l’échec! Car, un bon avant-centre ne peut pas facilement se muer en bon ailier et inversement. Souvenez-vous du Mondial Corée-Japon en 2002. La France rentra sans marquer le moindre but, alors qu’elle alignait sur le front de l’attaque trois meilleurs buteurs des grands championnats d’Europe: Djibril Cissé, France, Thierry Henri, Angleterre et David Trezeguet, Italie. Tout récemment en Coupe d’Afrique, le Sénégal, avec Mamadou Niang, Papiss Cissé et Demba Ba, a subi presque le même sort. Plus loin dans le temps, en 1986, le PSG jouait avec les trois précédents meilleurs buteurs du championnat de France (Jules Bocandé, Dominique Rocheteau et Vahid Halilhodzic), mais cette saison là, le club parisien loupa de peu la relégation. Pour revenir au Cameroun, en octobre 2004 face au Soudan à Khartoum, lors du début des éliminatoires du Mondial 2006, Winfried Schäfer, en l’absence de Samuel Eto’o, malade, avait constitué un trio d’attaque composé de Joseph Désiré Job, Hervé Tum et Achille Webo. Ces deux derniers, malgré leur niveau technique très approximatif, évoluaient sur les côtés. Une expérience malheureuse que Paul Le Guen a renouvelé en Coupe du monde en Afrique du Sud en titularisant le très limité Achille Webo comme ailier gauche! Le problème des Lions est donc d’abord d’ordre sportif. Au staff technique d’apporter les solutions qui s’imposent.