Blick Bassy, la voix de ses héros!

Le musicien et écrivain camerounais, dont la voix est l’une des plus belles choses arrivées au blues depuis des lustres, chante à Genève

La voix de Skip James saute dans le vide, elle cabriole, dentelle douloureusement. Il chante le diable qui a pris sa femme, dans la touffeur du Mississippi. Il suffit d’écouter cette voix, capturée en 1931 sur un 78 tour de la Paramount aux sillons profonds, pour revivre presque exactement ce qu’a vécu Blick Bassy dans le Nord-Pas-de-Calais de son exil. Il fait froid, son chauffage est tombé en panne. Il saisit son banjo. Tout part de là, d’un hommage qui n’est pas relecture, d’un Africain qui écoute Skip James et plonge en lui-même.

Ainsi est né l’album Akö, l’une des plus belles choses arrivées en 2015, le vertige atlantique, d’un champ à l’autre. Du manioc au coton, et retour. Blick Bassy a 42 ans. Sa voix, elle, est beaucoup plus ancienne ou bien plus jeune. Elle est à cheval entre deux terres, entre deux temps.

Quand on l’appelle, on sort de la lecture de son premier roman, Le Moabi Cinéma, publié par Gallimard. Blick Bassy a la voix de ses héros, cinq garçons de la ville, qui se prennent de haut, se piétinent au football, tueraient père, mère et anges pour un regard de la fille du pasteur, boivent des bières bien frappées donc presque solides et ne voient le monde qu’à travers le filtre de ceux qui reviennent provisoirement du Nord. Les mbenguistes. Ceux qui sont partis.

Le Cameroun que Bassy décrit est une terre qu’on fuit si on ne veut s’y enterrer. Même si les arbres y sont enchantés. Même si les filles y hantent les bordures des terrains improvisés. Même si Google†+, le génie de la bande, a fait le choix de s’installer sur une chaise à un carrefour et distiller sur demande son savoir plutôt que de quémander un visa.

Esprits mélomanes
Blick Bassy n’avait pas cette obsession du départ. « Après mon bac, on m’a proposé trois bourses d’études pour partir à l’étranger. Mes parents étaient hyper fiers. Le succès se jauge chez moi à notre capacité à s’en aller. J’ai refusé. J’étais déjà tombé en musique. J’avais envie de mener mon orchestre. » La réaction des siens ne se fait pas attendre. Son père pasteur en appelle à un prêtre exorciste pour débarrasser Blick des esprits mélomanes. Un musicien est un vaurien, une plaie. A quoi bon porter une guitare quand on pourrait nouer une cravate et tenir un stylo? Bassy s’obstine: « En fait, ma passion était née dans l’église que mon père, par ailleurs commissaire, avait construite. Nous étions 16 ou 17 enfants dans la famille. Nous formions une chorale, nous chantions les musiques protestantes. » L’enfant a quelque chose dans le gosier dont il ne peut se débarrasser.

Même quand son père l’envoie au village, chez un oncle si sévère qu’il peut d’un seul regard retendre les cordes d’une guitare, Blick Bassy en profite surtout pour croiser la route d’un vieux troubadour, une silhouette qui joue. « J’ai compris que la guitare avait un pouvoir magique parce que je lisais enfin de la paix sur le visage de mon oncle dès que le vieux chantait. »

Quand, après deux orchestres, plein de bières, quelques amours, Blick se décide à s’installer en France, il mêle dans son esprit nomade l’émotion que suscitaient en lui le chanteur du Cameroun rural et les histoires de Skip James. « Je m’identifie à ces parcours, ces marginalités, le lien impalpable entre le sud des Etats-Unis et les provinces de mon enfance. » Enfant de Yaoundé, de la vitesse et de la bagarre, Blick Bassy taille son imaginaire sur des pistes intérieures, des campagnes enfouies. Il ne chante pas le bitume, mais la terre retournée.

L’écueil et le serpent
« Dans le village où j’ai grandi une partie de mon enfance, il n’y a rien du tout. On vit à la lampe-tempête. Chaque jour ressemble à l’autre. On passait nos vacances à cultiver la plantain, les filles l’arachide. On ne pouvait quitter le champ avant d’avoir fini notre parcelle. » Son oncle lui parle du lien triangulaire qui unit l’oiseau qui chante lorsqu’un serpent passe en dessous de lui et qui annonce à l’homme la menace qui rampe. Un jour, il se fait piquer par un scorpion. Un guérisseur lui concocte un cataplasme d’herbes. Blick l’interroge: « Comment savez-vous quelles plantes il faut apposer? » « Le problème avec ta génération, c’est qu’elle a perdu le sens de l’observation. Mon arrière-grand-père avait un jour assisté à un combat entre un écureuil et un serpent. A chaque fois qu’il se faisait mordre, l’écureuil se jetait sur un arbuste et revenait se battre. Ce n’était pas de la mauvaise herbe. C’était un médicament. »

Blick Bassy a essayé de vivre à Paris. Il a dormi au début dans des cages d’escalier, il a joué au chapeau. On lui propose une retraite périphérique, un lieu où personne ne lui ferait la gueule, un studio où il pourrait jouer des nuits entières. Le Nord-Pas-de-Calais l’attend. C’est là qu’il a sculpté ce disque. Ce disque de retour au pays natal, en langue bassa. Happé par un violoncelle, mais plus encore pas un trombone. « Il me rappelle la sirène du train quand il arrivait dans mon village. C’était le seul événement de la journée. Des gens s’habillaient dans l’espoir de voir l’un des leurs descendre du train. Les jeunes venaient vendre des choses avec leur plateau sur la tête. Des larmes de joie. Des larmes de séparation. » Le trombone hurle dans Kiki, ce blues cosmique dont les errances semblent perpétuelles.

Aujourd’hui, Blick Bassy est un mbenguiste à son tour. Quand il revient au Cameroun, on le regarde comme le parvenu. « J’essaie de dire les choses. De casser cette logique de la fuite obligatoire. J’essaie de leur dire que, avec les nouvelles technologies, la jeune génération n’est plus forcée de partir. » Ils lui répondent peut-être avec un petit sourire entendu. Mais Blick continue. Le miracle de sa voix fêlée, de cette musique qui doit à trois continents au moins, c’est que ses racines semblent suspendues, elles boivent à toutes les sources. Quand on écoute Akö, on a le sentiment d’entendre un bluesman ailé. Les plus longs voyages sont ceux qu’on ne se résout jamais à entreprendre.


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Blick Bassy donne le ton du festival des musiques du monde

Entre registres intimistes et envolées festives, la chanteur et guitariste camerounais installé depuis huit ans en France évoque sa culture d’origine, soucieux de transmission et de création

C’est une journée très particulière, « traumatisée » par l’attentat de la veille à Nice (14 juillet 2016, Ndlr), ce vendredi 15 juillet, où le vent souffle comme rarement en été sur la cité d’Arles. Dans le cadre d’ordinaire apaisé de la cour de l’ancien archevêché dominé par la tour romane de l’abbatiale, Blick Bassy partage un de ces moments qui donnent le ton du festival des musiques du monde, Les Suds†: entre registres intimistes et envolées festives.

Lunettes blanches, de noir vêtu, l’artiste chante un blues aérien, moins rugueux que celui de ses lointains cousins du delta du Mississippi. Accompagné par un violoncelliste et un tromboniste, Blick Bassy évoque de sa voix tranquille sa culture africaine d’origine, inspiré qu’il a été par la photo de l’Américain Skip James (1902-1969) entré dans les mémoires, guitare à la main.

Deux albums singuliers
Le blues des Amériques a ramené le nomade chez lui. Blick Bassi, la quarantaine, a quitté le Cameroun pour la France il y a huit ans, musicien connu au sein du groupe Macase. Il lui a fallu repartir comme un débutant, reconnaît-il. Il joue alors dans des salles parisiennes, avant d’enregistrer deux albums singuliers (Léman, puis Hongo Calling).

Le chanteur et guitariste se souvient alors avec nostalgie de ces musiciens ambulants qui, dans son enfance, faisaient le tour des villages du centre du Cameroun. « Souvent le seul événement annuel venu de l’extérieur », raconte Blick Bassy. Son père l’avait envoyé vivre ainsi à un autre rythme.

De ces souvenirs est né l’album Akö (label No Format), référence au surnom que se donnent les vieux villageois entre eux. Chantés en anglais et en langue bassa, une des 260 langues du pays, les titres évoquent la transmission entre générations, l’exode rural, et surtout, la force de l’amour.

Un spectacle enraciné qui s’exporte
« Je veux traduire la grandeur de l’âme humaine en ces temps où l’intériorité est menacée par la violence », évoque l’artiste. « J’écris de la musique contemporaine où domine le sens des valeurs. Éloigné de l’image traditionnelle de l’artiste africain jouant sur ses percussions », confie-t-il.

Depuis, son spectacle enraciné s’exporte. De la République tchèque aux Pays-Bas, au Japon. Cette année fut également marquée par la publication, chez Gallimard, de son premier roman, Le Moabi Cinéma. Blick Bassy y retrace le rêve d’Occident d’un quintet de jeunes camerounais. La force des mots qui déjouent les blessures du temps et des exils.

Blick Bassy.
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Bilck Bassy plaide en faveur de l’abolition des visas en Afrique

Invité mercredi à la 10e édition du festival de jazz de Kinshasa, le musicien camerounais est revenu sur l’immigration, le sujet de son roman «Le Moabi cinéma»

Le chanteur et guitariste camerounais, Bilck Bassy, était invité à la 10e édition du festival de jazz de Kinshasa (JazzKif) le 01er juin 2016. Il a accordé un entretien à Radio Okapi dans lequel il a plaidé pour l’abolition des visas dans les pays africains.

Revenant sur la sortie de son tout premier roman, «Le Moabi cinéma», paru aux éditions Gallimard le 11 mai et portant sur l’immigration, Blick Bassy a indiqué que l’abolition des visas permettrait à tout citoyen de circuler facilement et surtout faciliter aux bantous d’être ensemble et unis.

«C’est un roman à travers lequel, je parle de mon expérience. Je suis installé en France depuis dix ans, j’ai connu beaucoup de problèmes d’immigration. A force de voyager, je découvre des non-dits et des mensonges autour de cette problématique. Il suffit de se dire que chaque être humain a vocation a partir d’un lieu à un autre. L’être humain est comme ça, donc il n’est pas normal que ceux qui sont venus décider de nos frontières, nous impose un visa par exemple aujourd’hui. Il y’a deux jours je venais ici j’ai failli repartir parce qu’il me fallait un visas», a-t-il expliqué à Radio Okapi.

«Aujourd’hui on a interêt à se mettre ensemble pour être fort demain, avec le Cameroun, le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Congo avec tous les pays. Et quand on est ensemble la première chose c’est la libre circulation. Je plaide pour cette libre circulation», a-t-il souligné.


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Blick Bassy sur la scène du festival «Musiques métisses» à Angoulème

Par la prestation éffectuée le 14 mai, le musicien camerounais a contribué à la mobilisation engagée pour a survie dudit festival

Le chanteur musicien camerounais Blick Bassy a ouvert, le 14 mai 2016, la 41e édition du festival «Musiques métisses» qui se tient annuellement à Angoulème, dans le Sud-Ouest de la France. A la Nef, salle de musique d’Angoulème, l’artiste a exécuté une réinterprétation du blues dans sa langue maternelle, le Bassa, accompagné de sa guitare et de banjo (un instrument de musique à cordes pincées, ndlr).

En participant à cette édition, Blick Bassy a contribué à la mobilisation engagée pour la survie du festival. La manifestation est soumise depuis le 28 janvier, à un redressement judiciaire décidé suite à une rupture de trésorerie marqué par un déficit de 140 000 euros (plus de 91,833 millions de FCFA) sur trois exercices.

Musiques Métisses est un festival de musiques du monde créé en 1976 à Angoulême par Christian Mousset et présidé par Olivier Cazenave. Il a lieu tous les ans pendant le week-end de la Pentecôte, au mois de mai.


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Blick Bassy à la 2ème édition du Salon des musiques d’Afrique et du Moyen-Orient

Le musicien camerounais fait partie des artistes invités à prester mercredi soir à l’ouverture de cet évènement culturel qui se poursuit jusqu’au 14 novembre prochain à Rabat

Le rideau s’est levé, mercredi soir, 11 novembre 2015, à Rabat, sur la 2ème édition du Salon des musiques d’Afrique et du Moyen-Orient « Visa For Music », avec des prestations de quatre artistes qui dessinent les contours d’une Afrique plurielle aux richesses sonores infinies.

Le maître marocain de la musique arabo-andalouse Said Chraïbi, le chanteur Blick Bassy et sa fusion entre influences traditionnelles camerounaises et acoustique moderne, le groupe colombien Creole aux rythmes afro-caribéens et les Egyptiens Cairokee aux mélodies rock ont ouvert le bal de cette manifestation.

Réunissant artistes, organismes professionnels, maisons de disque, institutions culturelles et fondations, médias et édition ou encore managers, cet événement haut en couleurs vise à offrir une visibilité optimale et un environnement propice à la créativité et à la professionnalisation du secteur culturel et artistique.

Il se veut également un moyen de dynamiser les industries culturelles et créatives des régions concernées afin de stimuler leurs économies. Cette édition, qui se poursuit jusqu’au 14 novembre courant, sera ponctuée par une série de manifestations, dont des conférences, des formations professionnelles, des projections de documentaires, des rencontres professionnelles et près de quarante showcases pour mettre en lumière de nouveaux talents ou des artistes en essor.

Une programmation très riche, dans l’esprit de ce salon qui s’annonce comme un rendez-vous incontournable dans l’agenda des professionnels de la musique. Côté Maghreb, le salon accueillera la chanteuse marocaine Oum qui viendra présenter son nouvel album « Zarabi ».

Le groupe Mazagan et Hamid El Hadri feront découvrir leur « Chaabi Groove ». Les Algériens de Djmawi Africa, le rappeur mauritanien Monza et le musicien tunisien Imed Alibi seront également de la partie.

Les artistes de la nouvelle scène alternative arabe seront aussi présents cette année à travers les rockers palestiniens d’Elcontainer. Le Tarab sera au rendez-vous avec la formation musicale suédoise Tarabband.

Cette année, le salon met à l’honneur les musiques de l’Afrique subsaharienne à travers des artistes tels que le rappeur burkinabè Smockey, le guinéen Moh! Kouyate et la chanteuse jazz ougandaise Jeminah Sanyu and unit 446.

Les esthétiques musicales africaines ayant traversé l’Atlantique depuis des siècles seront représentées notamment par la formation électro brésilienne 7 Estrelo. Dans le cadre de Visa For Music 2015, le Conseil international de la musique (CIM), relevant de l’UNESCO, tiendra son assemblée générale à Rabat.

Cet organisme a pour objectif de contribuer à la protection, la diffusion et à la pratique de la musique traditionnelle internationale. Organisé à l’initiative de l’institution « Anya », en partenariat avec le ministère de la Culture et la fondation « Hiba », Visa For Music s’annonce comme la plateforme interprofessionnelle de la filière musicale pour les pays du Sud et constituera, en outre, pour l’identité musicale marocaine actuelle une vitrine de premier plan.


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Apple choisit « Kiki » de Blick Bassy pour habiller sa dernière publicité

Une chanson tirée du dernier album de l’artiste musicien camerounais illustre une publicité pour l’iPhone 6, diffusée actuellement dans le monde entier

Le bluesman camerounais, Blick Bassy, établi dans le Douaisis (France) vient de signer un contrat avec la firme à la pomme, Apple. Une chanson tirée de son dernier album illustre une pub pour l’iPhone 6, diffusée actuellement dans le monde entier. Miraculeux: il n’était pas prévu que le disque soit édité. .

Ses amis vivant aux États-Unis n’en ont pas cru leurs oreilles. «D’un coup, pendant la page de pub au milieu d’un match de basket de NBA, ils entendent ma chanson. Ils ont halluciné», se marre Blick Bassy. Surpris de reconnaître une chanson de leur ami; estomaqués d’entendre des mots en bassa, un dialecte camerounais, sur l’une des plus grosses chaînes du pays, Fox News. Des millions d’autres téléspectateurs du monde entier vont faire connaissance avec la mélodie doucement syncopée du Cantinois (à situer pas loin de Ben Harper, en plus dépouillée et avec une dose d’optimisme supplémentaire).

Sa chanson Kiki fait partie des six que le géant américain a sélectionnées pour vanter les mérites de son dernier joujou, l’iPhone 6. Outre les retombées sonnantes et trébuchantes, le court spot qui inondera les écrans planétaires tout l’été assure une notoriété inespérée au Cantinois, apprécié jusqu’ici dans le cercle restreint des amateurs de musiques du monde.

Il s’en est pourtant fallu de peu pour que son disque Akö (dont est tiré Kiki) n’atterrisse jamais sur le bureau de l’agence chargée de dénicher des sons pour Apple. Les titres ont jailli près du feu durant l’hiver, à Cantin. Blick Bassy compose des morceaux en ayant en tête la figure du pionnier américain du blues Skip James, dont un portrait orne son mur. Il range ces titres des mois durant; pioche dedans plus tard pour mettre en musique un conte pour enfants. Sans jamais avoir l’intention de faire un disque. Le hasard le fait croiser le patron du respecté label parisien No Format (Ballaké Sissoko, Gonzales). Coup de c ur. Le disque récolte une moisson de louanges lors de sa sortie au début du printemps (Le Monde, Télérama).

Le conte de fée continue avec ce spot publicitaire. «Avec la crise du disque, le placement de musique pour la pub, les séries, etc., c’est un peu devenu le Graal, note Laurent Bizot, patron de No Format. Là, ce qui est remarquable, c’est qu’il s’agit d’un titre calme chanté en dialecte africain. D’habitude, c’est plutôt de l’électro ou des titres rock en anglais qui ont la préférence des gens de pub.»

Le morceau raconte «la société africaine comme elle fonctionnait avant, l’entraide des différentes générations, dit Blick. Elle dit qu’on pourrait peut-être s’en inspirer». Le Nordiste n’imaginait pas que le message allait porter aussi loin.

«Kiki», un titre écrit ici
C’est dans sa petite maison située à Cantin, entre Douai et Cambrai, que Blick Bassy a composé le morceau exposé en ce moment dans le monde entier. Le Camerounais de 40 ans y a posé ses valises il y a trois ans. Ravi de l’accueil nordiste. «À Paris, on me dit mais qu’est-ce que tu fais là-bas? Moi je n’ai qu’une hâte, c’est rentrer ici. Les gens sont sympas. La première fois qu’un flic m’a fait signe, j’ai cru qu’il voulait m’arrêter. Mais non, il me disait juste bonjour!»

Arrivé en France en 2005, le Cantinois a d’abord habité à Paris. Mais la cherté des loyers et le besoin de respirer le poussent à chercher un havre «de nature pour vivre comme chez moi, au village». Ce sera le Nord parce qu’il se produit régulièrement aux Pays-Bas et en Belgique. À Vitry-en-Artois puis Cantin parce que «un fan de Brebières de 70 ans» se démène pour lui trouver un pied-à-terre dans le coin.

Il a monté une association à Cantin pour promouvoir la culture et anime une émission sur Radio Scarpe Sensée.

15 secondes de spot, des retombées énormes
Trois gamins jouent sur une plage, au ralenti. « Filmé sur Iphone 6 », dit la pub, mise en musique avec le morceau Kiki de Blick Bassy. Elle ne dure que 15 secondes mais pour le musicien Cantinois, l’effet est exponentiel. Les retombées financières (au moins plusieurs dizaines de milliers d’euros) sont conséquentes.

Le gain de notoriété encore plus. Le spot lui ouvre les portes d’une possible tournée aux États-Unis, celle prévue en France à l’automne ne cesse de s’allonger (il joue à Arras le 21 novembre) et la presse française et étrangère tresse des lauriers à son beau disque Akö.

Blick Bassy
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