Cameroun-listes électorales : Elecam lance « la dernière ligne droite »

Elections Cameroon a procédé au lancement d’une campagne digitale d’invitation à s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 août 2023.

Les affiches que publie Elecam sur les médias sociaux interpellent les citoyens camerounais. « Chers citoyens, vous avez jusqu’au 31 août 2023 pour vous inscrire sur les listes électorales (…) Hâtez-vous ». Ces publications contiennent différentes images dont la photo de l’humoriste Moustik le karismatik. Elles se succèdent en français et en anglais depuis hier. Ainsi se déroule la campagne dénommée « dernière ligne droite », lancée le 23 août 2023, invitant les Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales durant cette dernière semaine consacrée à la révision.

En effet, dans sept jours, l’organe en charge de l’organisation matérielle des élections au Cameroun, Elecam, arrête l’opération de révision des listes électorales sur l’ensemble du territoire national. Par cette interruption, l’institution se conforme à une prescription légale, contenue dans la loi N°2012/001du 19 avril 2012 portant code électoral, modifiée et complétée par la loi N° 2012/017 du 21 décembre 2012.

Ce texte dispose en son article 94 alinéas 1 et 2 que les « les listes électorales sont permanentes. Elles font l’objet d’une révision annuelle sur l’ensemble du territoire national. La révision annuelle des listes électorales commence le 1er janvier et s’achève le 31 août de chaque année ».

L’opération de révision des listes électorales pour le compte de l’exercice antérieure, s’est achevée le 31 août 2022. Au terme des décomptes, le directeur général des élections, Erik Essousse, a révélé les statistiques. Au total, 338 376 électeurs ont été inscrits au Cameroun en 2022, soit une augmentation de 155 463 inscrits (85%) comparé à l’exercice 2021. Au terme de l’opération, le fichier électoral non toiletté contenait 7 298 244 électeurs.

Cameroun : opposition et société civile tentent d’obtenir la révision du code électoral

Ces acteurs alliés entendent pousser à l’adoption d’une nouvelle loi modifiant la loi électorale adoptée en 2012 et selon eux, par les parlementaires issus du parti au pouvoir.

Avant les élections prévues en 2025, des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile travaillent dans le but de parvenir à la modification du code électoral. A cet effet, 15 organisations de la société civile dont le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique (Redhac), et sept partis d’oppositions à l’exemple du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le Mouvement progressiste (MP) ou l’Union démocratique du Cameroun (UDC), partagent cette convergence de vue.

Ils ont tenu une réunion de concertation le 08 août dernier pour s’accorder sur la démarche. Leur objectif est de pousser le système gouvernant à se joindre au projet en acceptant de modifier la loi N°2012/001 du 19 avril 2012 portant code électoral. L’intention est d’obtenir l’adoption d’une nouvelle  « loi consensuelle » relative au processus électoral au Cameroun. Selon cette alliance d’acteurs, le code électoral en vigueur serait le reflet de la volonté du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti du président Paul Biya.

Conscients que les élections sont imminentes et les délais courts, ils soutiennent la modification au moins des dispositions de ladite loi qui pour eux ne sont pas consensuelles. Mais, ces organisations et formations politiques ne disent pas comment cette modification peut se faire pour que la loi soit au final consensuelle. Au Parlement, le Rdpc occupe 152 sièges sur 180 à l’Assemblée nationale et 94 sièges sur 100 au Sénat.

L’adoption des textes de loi se fait selon le principe de la majorité. La volonté du Rdpc pourra encore prendre le dessus dans un Parlement où certains partis engagés dans ce projet de réforme ne sont pas représentés. Le MRC par exemple a préféré le boycott des élections législatives du 09 février 2020. Il n’a pas participé au scrutin sénatorial du 12 mars 2023.

Cameroun : plus de 90.000 nouveaux inscrits en 2022 sur les listes électorales

C’est le bilan à mi-parcours dressé par le président du conseil électoral Enow Abrams Egbe. C’était au cours de la 1ere session du conseil électoral d’Elecam qui s’est tenue ce 24 mars à Yaoundé.

Quatre-vingt-dix milles quatre cent trente-deux (90 432) nouveaux inscrits contre vingt-mille huit cent quarante-neuf (20 849) en 2021, soit une augmentation de 76,95%. Tel est le bilan d’étape rendu public par le président du conseil électoral d’Elecam ce 24 mars, devant ses pairs membres du conseil électoral réunis dans le cadre de  la 1ere session ordinaire dudit conseil.
Lancée le 2 janvier dernier conformément à l’article 74 alinéa 2 du code électoral portant sur la révision annuelle des listes électorales, l’opération menée depuis cette date par Elecam a permis de porter le fichier électoral à un total de 7 050 280 à la date d’aujourd’hui. Une performance que salue Enow Abrams Egbe.
 
« Avec le même élan, nous espérons atteindre de meilleures performances dans les semaines à venir, sous réserves bien entendu, d’une implication plus optimiste des acteurs du processus électoral, notamment les partis politiques membres des commissions mixtes de révision des listes électorales, que je tiens d’ailleurs à saluer pour les efforts consentis dans le sens d’élargir l’assiette électorale » a ajouté le président du Conseil électoral d’Elecam.
Dans les autres points abordés par le conseil électoral, le contrôle et la supervision des activités de la Direction Générale des Elections, en application des dispositions
des articles 8, 9, 10, 11, 18 et suivants du Code électoral. Il s’agira en l’occurrence, et principalement, la reddition des comptes de l’exercice 2021.

Cameroun : Cabral, Kamto, Joshua Osih … engagent une révision du Code électoral

Une coalition de partis politiques de l’opposition a lancé ce 1er avril 2021 une plateforme de concertation visant à modifier les « dispositions obsolètes, contradictoires, et les vides juridiques » du Code Electoral.

Il s’agit de : l’Union des Mouvements socialistes (UMS) de Pierre Kwemo;  de l’United Socialist Democratic Party (USDP) de Prince Ekosso; du Social démocratic front (SDF) de Joshua Osih; du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto; du Parti camerounais pour la réconciliation nationale du député Cabral Libii; du Mouvement progressiste (MP) d’Hilaire Dzipan; et de l’Union pour la démocratie et le progrès (UDC) de l’hon Tomaino Ndam Njoya.

Ces acteurs politiques ont mis sur pied un Secrétariat technique, « conscients qu’il existe de nombreux désaccords sur plusieurs dispositions du Code Electoral en vigueur, ainsi que des dispositions obsolètes, des contradictions et des vides juridiques, ce qui fait obstacle á la plénitude de l’exercice d’un droit fondamental, le droit de vote, puis, à l’éventualité d’une alternance pacifique et démocratique », écrivent-ils dans leur communiqué conjoint.

Ils expliquent que le Secrétariat technique vise à « mettre en place un système électoral nouveau ou amendé pour la stabilité et la prospérité de notre pays ». Les autres partis politiques, Organisations et personnalités de la Société Civile désireux de participer à cette dynamique doivent transmettre leurs contributions au plus tard le 15 avril 2021.

Cette initiative des partis de l’opposition va à coup sûr relancer le débat sur le Code électoral. Tous les partis ne partagent pas la même inquiétude sur son impérieuse modification.

Inquiet de la situation politique du Cameroun, l’évêque de Bafang plaide pour la révision du code électoral

Monseigneur Abraham Kome déplore les tensions politiques dans le pays, accuse la gouvernance actuelle d’être à l’origine de la détérioration des mentalités et du bien-être social. Lui qui est par ailleurs le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun s’exprime aussi sur la marche projetée le 22 septembre par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun pour « chasser » le chef de l’Etat du pouvoir.

Ci-dessous l’intégralité du message de Mgr Abraham Kome publié le 14 septembre 2020.

       MON POINT DE VUE FACE A LA SITUATION POLITIQUE DE NOTRE PAYS.

« « Nous n’avons pas de puissance contre la vérité » (2Co 13, 8) Depuis un bon moment, notre pays ne vit plus dans la perspective de son progrès, mais dans le vertige d’un chaos grandissant. Les effets de ce chaos rampant sont facilement visibles dans nos villes et villages: ils dérivent, pour une grande part, de la faiblesse des mécanismes gouvernementaux portés par un profond enracinement dans le Jacobinisme, et traversés par le désir de pérenniser le contentement de l’élite dirigeante. Le refus jusqu’à ce jour de donner à notre pays un processus électoral plus à même de porter aux responsabilités ceux que le plus grand nombre aurait librement choisi, apparaît comme un stratagème au service de cette pérennisation aux fruits amères pour le plus grand nombre de citoyens

Mais précisément, le désespoir est mobilisateur et, ici ou ailleurs, tout stratagème continu fini toujours par susciter en face, des stratégies d’affranchissement. Ces derniers temps, ces stratégies ont pris chez nous une tournure qualifiée de décisive : il est demandé aux populations qui le jugent pertinent, de « descendre dans la rue» pour y « arracher » un changement de cap.

La question de savoir à quoi s’en tenir face à cet appel a été amplement posée à l’Evêque de Bafang que je suis. Pour y donner une suite, je voudrais décliner ce qui suit :

Ma mission en tant que leader religieux consiste à éclairer les situations de ce monde à partir des valeurs transversales, à partir de l’Eternel. Pourquoi la gouvernance actuelle a-t-elle produit une telle détérioration sur le plan des mentalités et du bien-être social ? Parce qu’elle ne s’est pas rappelée à elle- même et aux autres ce que signifie « Exister»

« Ex-sistere » qui renvoi à « se tenir hors », nous suggère que nous ne sommes pas faits pour nous préoccuper de nous-mêmes, mais pour construire le bien de ceux qui nous entourent. C’est ce que le Christ Jésus a fait en quittant son confort céleste et en offrant sa vie par amour pour la créature à sauver (Ph 2, 6-8; Jn 15,13).

A l’état actuel des choses nous devons constater, à notre honte éventuellement salutaire, que nous avons réussi à nous soustraire aux exigences de « l’exister » et, le faisant, nous sommes devenus des Hommes sans humanité

La révolution la plus déterminante – mais non exclusive – pour notre société aujourd’hui consiste donc à réapprendre soi-même et à apprendre à nos  enfants que Homme n’est pas fait pour le confort de son contentement personnel, mais pour la joie enivrante du don de soi au service du bien commun.

Nous voulons d’ailleurs faire noter que ce bien commun, d’après la Doctrine Sociale de l’Eglise, constitue la plus haute finalité que chaque société doit rechercher. Là se trouve la solidité du sol qui permet å un peuple d’avancer. Ce sol solide se construit principalement par le moyen d’une éducation conséquente que chaque parent, qu’il soit biologique ou sociologique, peut efficacement donner, au moment le plus opportun, aux enfants placés sous son autorité.

J’ai des raisons de penser que tant que cette masse critique d’altruistes éperdument acquis à l’ «être bien » de l’ensemble ne sera pas substantiellement constituée, l’avenir sera toujours exposé au risque de l’utopisme. Et tout enthousiasme pourrait très vite muer, en parodiant Alfred de MUSSET en une ivresse de l’emballage.

Que la Vierge Marie nous inspire en vue de la survenue d’une vraie paix dans notre pays. »

Fait à BAFANG, le 14 Septembre 2020

(Fête de la Croix Glorieuse)

 

Cameroun: Hilaire Kamga suggère aux acteurs politiques et aux OSC de s’unir pour réformer le Code électoral

Le mandataire de l’offre Orange estime que 2020 devrait être l’année d’aboutissement de cette volonté

 

Hilaire Kamga, Candidat malheureux aux récentes élections municipales et législatives à Bandjoun – département du Koung-Khi (région de l’Ouest) -, suggère à tous les acteurs politiques et ceux de la société civiles désireux de réformer le Code électoral de se mettre ensemble.

Celui qui se présente régulièrement comme le « mandataire de l’offre Orange », « porte-parole de la Plate-forme de la société civile pour la démocratie », estime que 2020 devrait être l’année de la concrétisation de cette volonté.

Comme l’ancien directeur exécutif de l’ONG Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun (NDH-Cameroun), des organisations de la société civile et des partis politiques, à l’instar du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), ont régulièrement critiqué l’actuel Code électoral.

Le document, qui présente des insuffisances dans le cadre de la transparence du processus électoral selon ces acteurs, a été promulgué en avril 2012 et modifié en certains points par une loi du 25 avril 2019.

Les prochaines élections (présidentielle, municipales, législatives) du Cameroun devraient en principe se tenir d’ici à 2025.

Session extraordinaire du Parlement: ce qui pourrait être inscrit au menu

Le président de la République Paul Biya a convoqué une session extraordinaire du Parlement demain. Le suspense demeure quant au sujet qui sera abordé.

Le report des élections législatives et municipales prévues pour le 09 février prochain ainsi que la réforme du code électoral sont des sujets qui reviennent dans les conversations. Depuis la convocation de la session extraordinaire du Parlement par le Président Paul Biya.

Une décision qui pourrait arriver alors même que les listes des candidats aux élections a d’ores et déjà été rendues publiques par Elections Cameroon (Elecam).

Le report des élections a été demandé par plusieurs formations politiques de l’opposition et également souhaité par des organismes internationaux qui posent comme préalable un retour à la paix dans les régions anglophones.

La question des recommandations du grand dialogue national tenu du 30 septembre au 04 octobre reviennent également en permanence. Notamment le statut spécial à accorder aux régions anglophones. Une des résolutions du dialogue national qui tire sa légitimité des dispositions de l’article 62 (2) de la Constitution du Cameroun selon lesquelles « la loi peut tenir compte des spécificités de certaines régions dans leur organisation et leur fonctionnement».

Législatives 2020 : après la publication des listes, place aux contentieux

Les partis politiques disposent de moins de quarante-huit heures pour déposer des recours devant le Conseil constitutionnel en lien avec le rejet ou l’acceptation des listes.

Le Conseil électoral a rejeté lundi vingt listes de candidatures présentées par les partis politiques pour l’élection législative de février 2020. Selon la publication faite par Elecam lundi, 09 décembre, vingt partis seront de la partie à ce rendez-vous politique, pour un total cumulé de 450 listes.

Les candidatures recalées peuvent faire l’objet d’un recours devant le Conseil constitutionnel. Mais pas que. Les partis politiques peuvent également intenter une action afin de faire annuler la validation de certaines listes, dispose le Code électoral. « Les contestations ou réclamations sont faites dans un délai de deux jours suivant la publication des candidatures », indique l’article 129 du Code.

Le Conseil constitutionnel dispose de dix jours, à compter de la date de dépôt de la requête, pour statuer et informer le Conseil électoral ainsi que les parties intéressées.

Autre article  : Législatives 2020 : le RDPC seul au départ de 17 circonscriptions 

Législatives et municipales au Cameroun : ce que prévoit la loi

Le président de la République Paul Biya, a signé un décret dimanche 10 novembre 2019, convoquant les élections législatives et municipales le 09 février 2020.

Le 09 février 2020 est la date des prochaines élections municipales et législatives.

Les futurs candidats ont jusqu’au 26 novembre prochain pour déposer leurs candidatures. Selon l’article 164, alinéa 1 du Code électoral, les candidatures font l’objet, dans les quinze 15 jours suivant la convocation du corps électoral, d’une déclaration en triple exemplaire, revêtue des signatures légalisées des candidats.

Après le dépôt de ces candidatures, Elections Cameroon (Elecam), publiera les listes le 11 décembre 2019, selon l’article 126 du code électoral, qui voudrait que les listes soient publiées 60 jours avant la date du scrutin.

Les candidats ont deux jours après la publication des listes, suivant l’article 129 du code électoral, pour déposer une requête. En cas de requête des candidats, le conseil constitutionnel publiera sa décision le 23 décembre 2019, d’après l’article 131 du Code.

Les campagnes électorales devraient être lancées le 25 janvier 2020, à savoir 15 jours avant le scrutin, comme prévoit l’article 87 (1) du code électoral. Elles se boucleront le 08 février 2020 à minuit. Le 09 février 2020, jour du scrutin des législatives et municipales au Cameroun. Les résultats seront proclamés le 29 février 2020.

Législatives et municipales: pourquoi une troisième prorogation est envisageable

Une révision du code électoral, la situation sociopolitique dans les régions anglophones, mais également le calendrier sportif pourraient justifier un troisième report des élections locales.

Le 15 juillet dernier, le président de la République prend un texte de décret prorogeant, jusqu’en février 2020, le mandant des élus locaux, maires et conseillers municipaux.

Une nécessité constitutionnelle pour arrimer la durée de leur mandat à celui des députés, qui à la faveur de la session parlementaire, ont voté sur proposition du président de la République, une prorogation de leur mandat jusqu’en février 2020 également. Soit une rallonge de cinq mois. Le deuxième report après celui intervenu en février 2018 qui accordait une rallonge de 12 mois.

Concrètement le scrutin couplé législatives/municipales devrait de ce fait se tenir le 29 février. Mais certains analystes pointent déjà l’éventualité d’un troisième report que pourrait s’offrir l’exécutif en n’épuisant pas les possibilités par les textes réglementaires.

En effet, si les textes ne fixent pas de limitation pour la prorogation du mandat des députés, ce n’est pas le cas pour ce qui est des conseillers municipaux. Le Code électoral dispose en son article 170 que «toutefois, en cas de nécessité, le président de la République peut, par décret, proroger ou abréger le mandat des conseillers municipaux pour une durée n’excédant pas dix-huit (18) mois».

Ce nouveau report, ajouté au premier, porte à 17 mois la prorogation de mandat des députés et des conseillers municipaux. Une nouvelle prorogation d’un mois est encore possible pour atteindre la limite des 18 mois contenue dans le Code électoral.

A lire aussi: Elections législatives et municipales: le Parlement examine le projet de loi de prorogation

Pour Isaac Essame, diplômé du Centre de formation pour l’administration municipale (Cefam) et spécialiste des questions de décentralisation, une modification du Code électoral peut par ailleurs justifier un autre report. «Il faut également tenir compte du souhait de la communauté internationale de n’organiser les élections qu’après la révision du Code électoral», analyse-t-il. Une modification qui pourrait porter sur «la possibilité des candidatures indépendantes, la connaissance de la date précise des élections avant la convocation du corps électoral et une plus grande autonomie d’Elecam», ajoute-t-il.

Autre argument avancé par les observateurs, c’est la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le fait que des zones échappent au contrôle de l’Etat peut également justifier une nouvelle prorogation. Le souci étant de ramener la sécurité dans le but de tenir des élections locales.

Enfin, le Cameroun s’est engagé à organiser le Championnat d’Afrique des nations (Chan) 2020. Ceci après le désistement de l’Ethiopie. Une compétition qui se tient traditionnellement sur la période de janvier-février.

Le Cameroun devrait faire de cette compétition un tour de chauffe en vue de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021. Après le retrait de la Can 2019 pour cause d’impréparation, le pouvoir de Yaoundé aura à cœur de montrer que le Cameroun dispose de toute l’infrastructure nécessaire pour organiser une grande compétition.

Il ne sera dès lors pas possible de faire se chevaucher cette compétition de football avec des élections locales très souvent tendues.

Parlement : huit projets de loi adoptés

Les élus ont validé des textes soumis par l’exécutif dont celui fixant le nombre de conseillers dans les futurs Conseils régionaux.

 

La session parlementaire de mars entre en gare ce 10 avril 2019. Depuis le 12 mars dernier, et l’ouverture de la première session parlementaire de cette année législative au Cameroun, les élus se sont penchés sur huit projets de loi descendus par l’exécutif.

L’un d’eux aura particulièrement retenu l’attention de l’opinion. Il s’agit du projet loi fixant le nombre de conseillers par région.

Le gouvernement prépare en effet la tenue des premières élections régionales du Cameroun. Ce qui permettra de compléter l’architecture institutionnelle de la décentralisation.

Les parlementaires ont ainsi adopté un projet fixant à 90 le nombre de conseillers par région. A charge pour le président de la République de promulguer texte dans les 15 jours, de fixer la rémunération des membres du bureau et des membres du conseil ; et enfin de convoquer le collège électoral.

Dans la foulée, les élus ont également adopté un projet de loi complétant le code électoral pour l’organisation desdites régionales.

Pour le reste, députés et sénateurs ont adopté un nouveau code pétrolier. Un aggiornamento de la première loi vieille d’une trentaine d’années.

Une loi actualisant le régime des Ordres nationaux a par ailleurs été soumise et adoptée.

La prochaine session parlementaire se tiendra en juin. Elle devrait être la dernière de la 9e législature de l’Assemblée nationale. Des élections législatives pour le renouvellement de l’Assemblée nationale, sauf nouveau report, devraient se tenir en septembre 2019.

Cabral Libii : pas de régionales avant les municipales et les législatives

Le Coordonnateur du Mouvement 11 millions de citoyens demande un nouveau code électoral avant toute consultation. 

«L’organisation de l’élection des Conseillers régionaux avant les législatives et les municipales, avec les incomplétudes du Code électoral et la situation politique du collège électoral actuel, ne se justifie pas! », a écrit Cabral Libii ce jour sur sa page facebook officielle.

En clair, le plus jeune candidat à la dernière élection présidentielle fait valoir que le code électoral actuel ne permet pas la bonne tenue de ce scrutin s’il n’est pas révisé, puisqu’il continue de faire l’objet de vives contestations par l’opposition.

Sur sa ligne de contestation, Cabral Libii estime également  que le collège électoral actuel qui doit élire les conseillers régionaux est illégitime; car bénéficiant d’une prorogation de mandat, après le report des élections municipales et législatives de 2018 en 2019. Autrement dit, pour Cabral Libii, il faut un calendrier électoral qui place à son sommet les élections municipales et législatives afin que les conseillers municipaux issus de ce scrutin élisent à leur tour les conseillers régionaux.

Cameroun : démarrage des inscriptions sur les listes électorales

Elections Cameroon (Elecam) a officiellement débuté ce mercredi les inscriptions sur les listes électorales sur toute l’étendue du territoire camerounais.

Erik Essousse, le directeur général d’Elecam a annoncé ce mercredi 2 janvier le début des inscriptions sur les liste électorales. Une action qui cadre avec les dispositions du Code électoral qui prévoient le toilettage des listes électorales entre le 1er janvier et le 31 août de chaque année. « Le processus que nous avons lancé ce jour entre dans le cadre de la révision et non de la refonte des listes électorales » précise-t-il.

La dernière opération qui vient de s’achever avait permis l’enregistrement de 6 667 754 inscrits dont 19 420 à l’étranger. 3,5 millions de Camerounais avaient voté à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, soit un taux de participation de 53,85 %.

Selon le calendrier électoral, le Cameroun organisera au moins deux élections en 2019, notamment les législatives et les municipales prévues au mois de septembre prochain. Précisons que ces inscriptions concernent aussi les représentations diplomatiques du pays à l’étranger.

Cameroun: adoption des statuts de la Fécafoot le 23 juin

Le président du Comité de normalisation a, à cet effet, convoqué une assemblée générale extraordinaire, qui devrait se tenir dans moins de deux semaines.

La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) se réunira le 23 juin prochain en assemblée extraordinaire. L’ordre du jour portera sur l’adoption des statuts et du code électoral de l’instance régulatrice du football dans le pays.

Nommé le 23 août 2017, le Comité de normalisation a reçu pour mission de gérer les affaires courantes de la Fécafoot mais aussi d’élaborer de nouveaux statuts, d’organiser l’élection du nouveau comité exécutif de ladite instance.

Lire aussi: Fecafoot : ce qu’il faut retenir de la conférence de presse du Comité de normalisation

S’agissant des statuts qui devraient être adoptés le 23 juin, ils présentent quelques nouveautés: l’annulation du Tribunal arbitral du football (Taf) mis sur pied par le comité du Pr Joseph Owona ; l’institution d’une Assemblée générale de 78 délégués aux élections fédérales ainsi que l’annulation du scrutin de liste au profit du scrutin uninominal.

Le Comité de normalisation a déjà fait connaître le chronogramme des activités liées aux prochaines échéances électorales. Celui-ci précise que:

–         le dépôt et l’examen des candidatures, la publication des listes officielles et la convocation des assemblées électives départementales sont prévus du 16 juillet au 24 juillet 2018.

–         L’élection dans les Ligues départementales est prévue du 25 juillet au 28 juillet 2018.

–         Le dépôt et l’examen des candidatures, la publication des listes officielles et convocation de l’assemblée générale élective régionale sont prévus le 03 août 2018.

–         L’élection dans ligues régionales est programmée du 04 août au 09 août 2018

–         Le dépôt et l’examen des candidatures, la publication des listes officielles et convocation de l’assemblée générale élective fédérale le 17 août 2018.

–         L’élection fédérale aura lieu du 27 au 30 août 2018.

 

Sénatoriales 2018 au Cameroun: que dit le Code électoral ?

Les dispositions relatives à l’élection des sénateurs sont contenues dans le titre 8 de la loi électorale. 

Les prochaines élections sénatoriales ont lieu le 25 mars 2018. Le corps électoral a été convoqué le 7 février dernier. L’organisation de ces élections est définie par la loi n°2012/001 du 19 avril 2012 portant code électoral. En son chapitre 8, ce texte de loi consacre ses articles 214 à 242 à définir entre autres le mode de scrutin, les conditions d’éligibilité, le collège électoral, les déclarations de candidature, la campagne, le vote, et enfin la proclamation des résultats.

On retient ainsi que « le sénat se renouvelle tous les 5 ans » après des élections au « scrutin mixte à un tour ». Chaque parti politique prenant part à l’élection présente une liste complète de sept candidats choisis parmi ses membres, avec un titulaire et un suppléant pour chaque siège. Les candidats à l’élection sénatoriale doivent avoir au moins 40 ans révolus à la date du scrutin.

Des 100 sénateurs actifs au parlement, 70 sont élus, et 30 sont nommés par le président de la République. Les sénateurs élus sont rééligibles, et le mandat de ceux qui ont été nommés est également renouvelable. La loi ne précise cependant pas si un sénateur nommé peut se présenter à l’élection suivante. Les candidats à l’élection sénatoriale versent une caution d’un million de francs Cfa.

Le vote des sénateurs a lieu au scrutin de liste, sans possibilité de changer l’ordre des candidats sur une liste ou de voter en faveur de candidats de listes différentes (panachage). Le collège électoral est composé des conseillers municipaux uniquement. Ceux-ci ont l’obligation de voter. La liste des votants est publiée 30 jours avant l’élection. Ils reçoivent des cartes d’électeurs spéciales, valables uniquement pour les sénatoriales. Ces cartes doivent être distribuées par Elecam au plus tard 20 jours avant le jour de l’élection.

Le conseil constitutionnel a 15 jours maximum pour proclamer les résultats des élections sénatoriales. La liste victorieuse est celle qui récolte le plus de « suffrages valablement exprimés », c’est à dire ni blanc, ni nul. En cas d’égalité, les 7 sièges sont partagés entre les différentes listes arrivées en tête.