Jean Michel Nintcheu : « C’est une question de volonté politique et de priorité dans la dépense publique »

Jean Michel Nintcheu, le député propose les solutions pour améliorer la situation des enseignants.

1. Les enseignants, depuis quelques semaines, ont engagé un mouvement de grève pour revendiquer l’argent qui leur est dû depuis de longues années. Quel est votre sentiment face à cette situation ?
Je suis profondément choqué par ce qui arrive au personnel enseignant dans notre pays. Comment comprendre qu’un enseignant ait pu être victime de toutes les revendications formulées par le mouvement OTS durant plus d’une dizaine d’années ?
Comment comprendre qu’un enseignant ne dispose pas de matricule depuis 15 ans qu’il travaille ? Comment comprendre qu’un enseignant n’ait pas encore perçu la totalité de son rappel depuis 15 ans? Comment expliquer qu’un enseignant n’ait pas droit à l’indemnité de non logement équivalent à 20% de son salaire depuis son recrutement à la fonction publique alors que cette rubrique a fait l’objet d’un décret du président de la République au lendemain des émeutes de février 2008?
Comment un ministre de la République peut t il être surpris d’avoir en souffrance depuis plus de dix ans des dossiers de fonctionnaires dans son ministère ? Existe-t-il d’autres secteurs publics dont les agents ont cumulé de tels montants de dettes de salaire ? Que dire des retraités et des veuves qui n’ont jamais perçu leurs pensions soit parce que les dossiers n’ont jamais abouti soit parce qu’elles sont détournées ?
L’éducation doit être la priorité des priorités dans un pays qui se veut résolument tourné vers les défis du futur et d’avenir. Pour tuer un pays, on n’a pas besoin d’une bombe atomique. Il suffit de tuer son éducation. L’éducation est malheureusement devenu le parent pauvre de la République avec des arriérés dûs aux enseignants qui se chiffrent en centaines de milliards de FCFA et pire avec des salaires de catéchistes.
Il faut avoir tourné le dos au progrès, à la justice sociale, au développement humain à la performance et à l’excellence pour ne pas avoir peur des enseignants. Ceux qui nous gouvernent n’ont malheureusement pas peur de la craie. C’est vraiment dommage. Pouvez-vous imaginer les militaires avec deux mois d’arriérés de solde? Le pays brûlerait suivi d’un chaos indescriptible.
Ce qui arrive aux enseignants résulte de la mal gouvernance érigée en méthode de gouvernement. Il vous diront le contraire à longueur d’incantations officielles. C’est quoi la bonne gouvernance ? C’est organiser une compétition à plus de 3000 milliards et manquer 181 milliards pour satisfaire aux besoin élémentaires des enseignants?
De façon globale, quand je regarde le système éducatif camerounais en commençant par le traitement salarial, j’ai honte d’être camerounais. Pourquoi les former et les jeter en pâture ?
2. Vous avez fait des propositions pour un paiement de l’enveloppe de 181 milliards qui pourrait couvrir leur revendications. Peut-on y revenir dans le détail ?
Les dernières mesures gouvernementales relativement à l’aspect financier relèvent de l’enfumage et de la mauvaise foi. Sauf à avouer aux camerounais que les caisses de l’État sont exsangues, cette dette peut être soldée en au maximum trois mois.
On peut tout d’abord procéder à la création d’un « Fonds spécial pour l’apurement de la dette des enseignants ». Comme on l’a fait pour le covid-19. Comment financer ce Fonds spécial ?
Trois mécanismes peuvent être activés au choix ou à la fois pour respecter l’échéancier fixé par le mouvement OTS à savoir :
– Le déblocage immédiat d’une partie des fonds souverains logés à la SNH
– La ligne 65 intitulée « Interventions de l’État en fonctionnement » dont l’objectif est de couvrir les charges non prévues de l’État en fonctionnement. Cette ligne budgétaire est passée de 358,453 milliards de FCFA en 2021 à 400,406 milliards de FCFA en 2022 soit une augmentation de 41,953 milliards de FCFA. Échelonnés sur trois mois à hauteur de 60 milliards de FCFA par mois, ces 181 milliards de FCFA seront apurés.
Encore que toutes les institutions de l’État disposent déjà d’un budget de fonctionnement. Donc pas de préjudice particulier en perspective dans ces différentes institutions.
– La réduction du train de vie de l’État qui passe par la réduction des dépenses improductives et la suppression des gaspillages somptuaires contenus dans le budget de l’État et le reversement du gain tiré de ce toilettage dans le Fonds d’apurement de la dette des enseignants ». La session parlementaire de mars vient de débuter.
Une loi des finances rectificative s’impose dans l’urgence notamment sur les dépenses des biens et services qui se chiffrent globalement à 858,589 milliards de FCFA dont 66,4 milliards de FCFA (eau, électricité, gaz), 80,35 milliards de FCFA (matières, matériels et fournitures), 58,3 milliards de FCFA (frais de transport et de mission), 16,54 milliards de FCFA (loyers), 223,43 milliards de FCFA (mobilier et matériel de logement et de bureau).
Il faut dégraisser ces lignes afin de tirer un gain équivalent aux revendications financières du mouvement OTS qui se chiffrent à 181 milliards de FCFA
3.Pensez-vous que les pistes que vous proposez sont vraiment réalisables ?
Bien sûr. C’est une question de volonté politique et de priorité dans la dépense publique. Sauf si on veut nous faire croire que les caisses de l’État sont vides. Et dans ce cas, il faudra que Yaoundé nous explique comment on est arrivé à cette banqueroute.
4. Avez-vous prévu d’engager des actions au niveau de l’assemblée nationale pour que l’une de ces solutions possibles soit envisagée ?
Des dispositions réglementaires existent pour qu’il y ait des débats à l’Assemblée nationale. La Constitution et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale prévoient des séances de questions orales ou écrites aux membres du gouvernement. Cette procédure est malheureusement toujours piétinée par le président de l’Assemblée nationale qui a toujours bâillonné les députés de l’opposition.
Dans une République qui a un sens et compte tenu de l’importance de la grève du mouvement OTS, cette question des enseignants devrait logiquement et en urgence être largement débattue au cours de cette session de mars qui vient de débuter.
Espérons qu’un projet de loi des finances rectificative sera acheminée à l’Assemblée nationale par le gouvernement. De mon côté, je n’y crois pas du tout du fait de l’autisme et de la condescendance profondément inscrits dans l’ADN du régime de Yaoundé. Espérons qu’ils sauront au moins cette fois-ci faire œuvre d’un sursaut républicain. L’éducation nationale brûle et le risque d’effet domino dans tous les autres secteurs est très élevé

Echec de négociations en RDC: ni Constitution, ni accord politique

La situation actuelle de crise de légitimité démocratique grave dont souffre la République démocratique du Congo (RDC), crise liée au manque d’organisation des élections présidentielles et législatives, risque fort de prendre des proportions violentes et incontrôlables si une solution n’est pas rapidement trouvée et mise en place.

En effet, il convient de noter que toutes les institutions du pays sont en fin mandat. Une situation inédite qui mérite d’être soulignée en ce 21ème siècle et qui suscite beaucoup d’interrogations mêlées d’inquiétudes très sérieuses sur les risques possibles et réels de dérive autoritaire et de l’arbitraire.

Les mandats de tous les élus du peuple : le président de la République, les députés nationaux et provinciaux, les sénateurs, les gouverneurs de provinces, sont arrivés à expiration. C’est une violation grave de la Constitution du pays, rendant ainsi incapable ceux-ci de remplir honorablement et légitimement leurs fonctions le mieux possible.

Pour pallier à cette situation de crise politique qui persiste dans ce pays et qui compromet tout progrès socio-économique, les forces politiques et sociales, avec le soutien de la communauté internationale, avaient appelé au dialogue national pour parvenir à un accord politique global afin de résoudre les problèmes liés à l’organisation des élections libre et transparente. Mais le pouvoir et l’opposition politique sont restés campés sur leurs positions, et divisés sur un certain nombre de questions fondamentales et de principes des uns et des autres.

Le pouvoir avait tout de même organisé à la va-vite un dialogue avec une partie de l’opposition politique et formé un gouvernement avant la fin du mandat du président Kabila. Mais celui-ci semble paralysé, complètement inerte et incapable de mener une quelconque action d’envergure pour soulager un tant soit peu la misère de la population.

Après l’échec patent de la médiation de l’Union africaine, conduite par l’ancien premier ministre togolais Edem Kodjo, les forces politiques et sociales congolaises ont accepté à l’unanimité de retourner à la table des négociations avec l’aide de l’Église catholique locale pour essayer de colmater les brèches et de trouver des solutions à la crise politique et constitutionnelle que connaît le pays, dont il est impossible de prédire l’issue.

Les prélats ont cru bon d’œuvrer avec la ferme volonté d’engager un dialogue constructif, dans un esprit de compréhension mutuelle et de conciliation pour parvenir à un compromis politique. Or, c’était sans compter avec les sombres manœuvres des acteurs politiques congolais qui se traduisent par la mauvaise volonté, l’insouciance et le manque de compassion dont ils font souvent preuve face à la misère de leur peuple.

Les négociations menées par les prélats, qui ont évité de justesse un chaos total qui aurait pu se produire à la suite de la fin du mandat présidentiel de Joseph Kabila, le 19 décembre 2016, avaient tout de même abouti à un accord le 31 décembre 2016, appelé communément accord de la Saint-Sylvestre.

À la suite de cet accord politique, le pouvoir et l’opposition avaient convenu de former un gouvernement de transition dans le but d’organiser et d’assurer la transparence du processus électoral prévu avant la fin de cette année. Toutefois, la mise en œuvre des dispositions de cet accord pourtant convenues, pose un véritable problème, particulièrement en ce qui concerne le choix et la désignation du premier ministre, chef du gouvernement issu de l’opposition.

En effet, le problème de la classe politique congolaise tient beaucoup à l’absence de culture politique démocratique et au non-respect des dispositions des textes, en général, et particulièrement de lois du pays, par ceux-là mêmes qui sont supposés veiller strictement à leur application.

L’Accord avait prévu que des élections présidentielles et législatives soient organisées au plus tard en décembre 2017. Mais à cette allure, il est techniquement impossible d’imaginer un seul instant que les élections auront lieu comme convenu.

La question que l’on se pose précocement, qu’est-ce qui va se passer après décembre 2017 si les élections ne sont pas organisées ?

Échec de la médiation catholique

Sous la houlette de l’Église catholique locale, les négociations en vue de l’application de l’accord du 31 décembre ont accouché d’une souris. Les médiateurs ont constaté malheureusement l’absence d’une volonté politique dans le chef de deux parties de rechercher une solution pacifique à la crise politique et constitutionnelle que connaît leur pays. Dans un climat de manque de confiance et de compréhension mutuelle, ils ne peuvent plus conduire indéfiniment leur mission de bons offices.

C’est ici l’occasion d’appeler au sursaut patriotique du président Joseph Kabila de sortir de son mutisme habituel, de briser son silence et de sauver cet accord de la Saint-Sylvestre, qui lui a permis de rester au pouvoir au-delà de la fin de son mandat constitutionnel, le 19 décembre 2016. Il doit très clairement parler à sa famille politique pour trouver des voies et moyens d’aplanir les divergences et assurer l’application de l’accord tel que convenu, pour le bien de son peuple.

À défaut et devant l’impasse persistante, la communauté internationale doit prendre ses responsabilités en utilisant tous les moyens coercitifs possibles pour contraindre le régime de Kinshasa de la mise en œuvre effective de cet accord qui, implicitement, fait l’objet d’instrument de compromis politique en vigueur pendant cette période transitoire où la Constitution a été complétement violé et paralysé.

Il est profondément triste de voir un pays aussi riche, qui recèle de vastes ressources naturelles et de nombreux talents, avec un niveau scandaleux de pauvreté, alors que les dirigeants sont complétement insouciants et ne manifestent aucunement la volonté d’assurer le bien-être social et un avenir sécurisé à leur population. Il faut avouer que la RDC est depuis une vingtaine d’années un État défaillant et ingouvernable.

L’Afrique insoumise à la rencontre de la France insoumise

Le programme de la France insoumise porté par Jean-Luc Melenchon rencontre le nôtre sur trois principaux points : Constitution nationale et paix dans le monde, santé publique et environnement.

Sur le plan de la Constitution qui régente la vie politique française, Jean-Luc Mélenchon, leader de la gauche, propose une 6ème République en France qui redonne le pouvoir au peuple car la 5ème République est basée sur la constitution françafricaine de 1958, qui donnait les pleins pouvoirs au général De Gaulle, y compris celui de faire la guerre sans passer par le parlement. Cette constitution prise après la 2ème guerre mondiale donne les pleins pouvoirs monarchiques au président soi-disant de la République.

En installant au pouvoir les présidents africains, le general De Gaulle les a dotés des pleins pouvoirs de la constitution, on va dire royale, de la 4ème République française avec un présidentialisme encore plus fort et centralisé, disons-le une monarchie. Jean-Luc Mélenchon soutient qu’il faut éradiquer le mal français à la racine. Moi Jean de Dieu Momo, leader du Paddec, je soutiens également qu’il faut éradiquer ce même mal camerounais à la racine.

Oui, Il faut changer la constitution de notre pays pour neutraliser la Françafrique et les visées impérialistes de la France. Pour avoir la paix en Afrique, il faut soutenir Jean Luc Mélenchon qui envisage de quitter l’Otan derrière laquelle s’est abrité Sarkozy pour attaquer la Libye et tuer Kadhafi sans passer par le parlement. Chacun se souvient que la veille de l’attaque de Kadhafi les dirigeants de l’Otan s’étaient tous retrouvés à Paris pour soutenir Sarkozy. Pour notre pays le Cameroun, gagner la paix ici et ailleurs passe par le rétablissement de notre souveraineté sécuritaire.

Au plan de la santé, Jean-Luc Mélenchon s’érige contre la brevetabilité du vivant et contre les OGN. La non brevetabilité du vivant est le refus d’accepter que ceux qui vont modifier les organes vivants comme greffer les mangues ou modifier la semence du maïs puissent prétendre à un brevet d’invention pour interdire la consommation du vivant aux êtres vivants que nous sommes. Cette non brevetabilité du vivant, qu’il soit celui des plantes, des animaux et a fortiori de l’homme sera inscrit dans la constitution.

Il ne veut pas non plus signer les accords économiques APE que Biya a signés.

Au plan de l’environnement, la règle verte que veut appliquer Jean-Luc Mélenchon consiste à ne pas détruire plus de ressources naturelles en une année que la terre est capable de reproduire. Cela signifie la fin de l’extractivisme forcené, du pillage de nos matières premières au profit d’un strict respect de notre environnement. Allez à l’Est du pays voir vous-même les dégâts causés sur l’environnement par les exploitations de diamant et d’or. Il est clair que cette règle verte peut et doit s’appliquer dans notre pays et que notre développement ne doit pas reproduire les folies destructrices du productivisme.

Jean-Luc Mélenchon a le meilleur programme pour la France et son programme est compatible avec une souveraineté politique, monétaire et sécuritaire recouvrée de nos pays africains ainsi qu’avec un développement solidaire de l’Afrique. Il en a les convictions et la volonté d’accompagner les pays africains vers un changement global dans nos relations en passant par un abandon des prérogatives néocoloniales qui ont la vie dure (la neutralisation du CFA, le refus du soutien aux dictateurs, l’affairisme françafricain etc..).

Quant à Marine le Pen qui semble prendre ses aises en Afrique comme j’ai pu le constater, méfions-nous car il ne suffit pas de se dire contre le CFA et la françafrique pour être crédible en Afrique. C’est un discours populiste et démagogique, je ne la crois pas. J’ai rencontré en plein Paris ses partisans et je vous prie de me croire qu’ils détestent tout ce qui est autre. Elle prône la division. Lorsque les policiers ont violé un jeune noir en lui enfonçant la matraque dans l’anus, Marine Le Pen a soutenu les policiers.

Nous devons faire attention aux théories politiques que nous appliquons et bien distinguer le patriotisme c’est à dire l’amour de la patrie et nationalisme qui est repli sur soi et exclusion de l’autre. Je souligne ce point car beaucoup de panafricanistes ou ceux qui tentent d’usurper l’appellation panafricaniste alors qu’ils sont des anarchistes, confondent ces théories politiques. Le Nationalisme exacerbé et haineux est plus dangereux pour notre combat de libération de notre Afrique. Nous lui préférons sans ambages le Patriotisme. Hitler et Mussolini étaient des Nationalistes élus. Ils prônaient tous le nationalisme, le repli sur soi, la haine de l’autre et l’histoire n’a pas encore fini de compter leurs nombreuses victimes. Non le panafricanisme est aussi éloignée du nationalisme que la tête des pieds. Il faut quitter les cercles haineux qui prostituent l’appellation contrôlée et protégée du panafricanisme triomphant et immortel.

Parmi tous les candidats en lice, seul Jean-Luc Mélenchon a, ce me semble, un programme qui peut effectivement nous sortir de la Françafrique et du CFA. Voilà pourquoi après maintes analyses, constats, discussions et rencontres, je lui apporte mon soutien car j’ai remarqué qu’en France le peuple, français moyen et africains mélangés, a le même problème que nous en Afrique. Le peuple français est victime comme nous de la Françafrique et de la centralisation du pouvoir qu’on appelle là-bas le pouvoir monarchique du président. Exactement comme le roi Paul Biya. Sauf qu’ils s’organisent pour se passer le pouvoir entre le PS, parti qui n’a plus de socialiste que le nom et la droite Françafricaine. La vraie gauche, celle du peuple n’a pas le pouvoir depuis sa révolution confisquée. La droite est en voie de radicalisation extrême et nous avons entendu Fillon dire que la colonisation était un partage de civilisation et non un crime contre l’humanité contre les africains.

En conclusion et pour exhorter les vaillants combattants africains, nous devons bien distinguer qui sont nos amis et qui sont nos ennemis. Voilà ma contribution à la compréhension des enjeux africains de cette élection française et pourquoi je soutiens la candidature de Jean Luc Mélenchon à l’élection présidentielle française.

Crise anglophone: L’AFP dit «Oui» au fédéralisme

Par Alice Sadjio, présidente de l’Alliance des forces progressistes (AFP)

Les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest sont déconnectés du reste du pays et du monde depuis quelque temps. Dans un système dictatorial comme le nôtre où la plupart des médias privés sont astreints au service minimum, internet reste le recours par excellence à l’information, gage de transparence et de débat contradictoire. L’AFP par ma voix, exhorte les thuriféraires du RDPC, à se ressaisir en ayant à l’esprit le principe selon lequel : l’Etat c’est nous tous! On ne gouverne pas contre le peuple, mais avec le peuple et pour le peuple.

Toutes choses qui nuisent aux basses besognes des dictatures forcenées d’Afrique et d’ailleurs. Au Cameroun comme ailleurs, les réseaux sociaux ont joué un rôle de contre-pouvoir remarquable qui a permis de mettre à nu et de refréner les abus des dictatures. L’AFP se dit particulièrement préoccupée par cette coupure d’internet dans les régions protestataires du Nord-ouest et du Sud-ouest. Lorsqu’on sait que c’est derrière les portes closes, dans l’obscurité que les pires atrocités ont pu se perpétrer dans l’histoire de l’humanité, Nous craignons pour la sécurité et les droits des citoyens camerounais ces jours-ci. Le droit à l’information est un des droits fondamentaux du citoyen. Nul ne saurait l’en priver sans se mettre en travers de la #Démocratie.

Le Cameroun traverse une crise anglophone
Des leaders hier en pourparlers, aujourd’hui relégués au rang de « maquisards »… un arrière-goût de déjà vu! Et pourtant, l’on sait que le respect mutuel, l’honnête intellectuel, la prise en compte des préoccupations de fond des parties prenantes…sont le préalable de tout dialogue constructif ! En effet, comme nous le craignions, c’est plutôt la stratégie de la chauve-souris qui est en marche concernant la crise qui prévaut dans la partie anglophone du Cameroun. Lorsque le gouvernement s’adosse aujourd’hui sur l’inviolabilité de la Constitution pour stigmatiser le Consortium et autres, il oublie que personne n’a autant porté atteinte à cette même Constitution que cette dictature RDPC, excroissance de l’UNC.

Ils ont sans doute postulé que nous autres camerounais sommes atteints d’amnésie collective et qu’on a par conséquent oublié que le RDPPC a marché sur le sang des Camerounais en 2008 pour modifier les dispositions constitutionnelles dans l’intérêt d’un seul individu : Paul Biya. Mais lorsque qu’une communauté aussi représentative que celle de deux régions entières fait preuve d’une quasi-unanimité dans la revendication de la révision des piliers systémiques de l’Etat, (comme il ne s’agit pas des appels à candidature et révision constitutionnelle du RDPC) du coup, ils se réfugient derrière cette Constitution, perpétuellement foulée au pied, implémentée à moins de 50 %, pour décréter « hors la loi » des citoyens dont le seul crime aura été d’avoir l’audace d’envisager un autre futur pour nos enfants.

De qui se moque-t-on? Il est clair pour tout observateur doté de bon sens que dans la gestion de la RESPUBLICA, seuls les intérêts et priorités du RDPC comptent, au mépris hélas, de l’intérêt général. La position de l’AFP dans la problématique du droit à l’auto-détermination est indispensable en démocratie. Conséquence, les tortures n’y feront rien, le peuple finira par avoir le dernier mot. Oui au fédéralisme comme mode d’administration. Le nombre des États fédérés devant être déterminé par voie référendaire.

Assumons donc cette position géostratégique d’Afrique en miniature.

Ayons de l’audace, montrons la voie, afin que la postérité soit fière demain, de se revendiquer de nous!

Patriotiquement!


Droits réservés)/n

Le message du Cameroon People’s Party pour l’année 2017

Par Edith Kah Walla

Comme vous venez de le voir et de l’entendre, en 2016, le Cameroon People’s Party a demandé aux Camerounais de se lever et de défendre leurs droits; se lever et réclamer une transition politique; se mettre debout pour construire un Cameroun Leader.

En 2016, les Camerounais se sont mis debout. Ils continuent à le faire en ce moment.

* En mars 2016 – Face au drame atroce et à la tragédie de Monique Koumatekel – Des activistes de tous bords se sont rassemblés devant l’Hôpital Laquintinie pour protester contre notre système de santé inefficace.

* En avril 2016 – Le rouleau compresseur régime du RDPC s’est mis en marche pour modifier la Constitution pour ses propres intérêts et contre la volonté des Camerounais. Stand Up For Cameroon s’est levé, a lancé les vendredis en noir et a stoppé la modification de la constitution.

* D’avril à novembre 2016- Les travailleurs exaspérés par la violation de leurs droits fondamentaux ont bloqué le pont du Wouri, les rues de Yaoundé, l’entrée du Ministère des Finances. Félicitations aux retraités des entreprises étatiques, aux employés de PLACAM, aux employés de Le Bus et à tous les autres travailleurs qui ont défendu leurs droits en 2016.

* Le 21 octobre 2016 – Dans la plus grande stupéfaction, nous avons assisté à l’une des plus grandes tragédies que notre pays ait connue. Des centaines de Camerounais ont été victimes de l’accident de train à Eseka. En l’absence totale d’une réponse appropriée du gouvernement et cette fois ci de manière très différente, les Camerounais se sont levés. Ils se sont montrés solidaires, émus et ont donné ce qu’ils pouvaient aux victimes et à leurs familles. C’est aussi, une manière très importante, d’être debout pour le Cameroun.

* En novembre 2016- les avocats anglophones ont emmenés sur la place publique des griefs, vieux de plusieurs décennies, que des millions de Camerounais anglophones portent dans leurs c urs.

Enseignants, étudiants, commerçants et des milliers d’autres se sont joints à eux. Deux mois plus tard, les anglophones sont toujours debout, exigeant justice et équité en tant que citoyens à part entière de notre nation.

En 2016, les Camerounais se sont définitivement mis débout. Nous sommes passés de la parole à l’action. C’est un grand pas en avant pour nous en tant que peuple.

Cependant, ce n’est qu’un premier pas.

Les problèmes difficiles et douloureux qui ont provoqué nos actions, restent intacts. Le régime actuel n’a pas réussi à fournir des réponses ne serait-ce que minimales à ces problèmes fondamentaux des Camerounais.

Sur le plan social
* Malgré le cas Monique Koumatekel, les femmes continuent à mourir dans nos hôpitaux par milliers alors qu’elles cherchent à donner une nouvelle vie à la nation.

* Plus de trois mois après la catastrophe d’Eseka, les victimes continuent à être abandonnés à elles-mêmes. En tant que Camerounais, nous n’avons reçu aucune information sur les causes de cet accident qui a impacté des milliers de vies. Il n’y a pas de communication sur l’amélioration de la sécurité des transports publics, aucune mesure ne semble être prise pour s’assurer qu’une telle catastrophe ne se reproduise pas.

* Les enseignants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest nous ont aidés à comprendre la situation catastrophique dans leurs écoles. Ceux des huit autres régions font écho que notre système éducatif n’est pas meilleur ailleurs.

Sur le plan économique
* La situation des travailleurs dans le secteur formel ou informel, employés par l’Etat ou par le secteur privé, reste précaire. Les salaires sont en retard, l’assurance est un mythe, la sécurité n’est pas garantie.

* Le chômage des jeunes continuent à monter en flèche et nos enfants continuent à risquer leur vie en mer ou à travers le désert parce que ce régime n’a pas été en mesure de leur donner l’espoir pour leur avenir.

* Dans ce contexte, le régime de Yaoundé ne cesse d’aligner des décisions économiques désastreuses après décisions économiques désastreuses: l’accord de partenariat économique signé avec l’Union européenne; La remise du pouvoir de nos décisions économiques au FMI et au Ministère des Finances français, l’augmentation des taxes et des redevances payées par le Cameroun moyen sont autant d’indicateurs qu’après 34 ans, le gouvernement actuel est incapable de stimuler la croissance économique dont les Camerounais ont désespérément besoin.

Sur le plan politique
* Le régime de Biya a violé de manière flagrante les libertés fondamentales des Camerounais.

* Les membres de Stand Up pour le Cameroun ont été soumis à 6 arrestations en 2016 impliquant plus de 150 personnes.

* Les syndicats, les autres partis politiques et même les civils ordinaires se sont vu refuser le droit de se réunir, le droit à la parole et le droit de protester.

* Plus gravement, pendant les manifestations à Buea et Bamenda, des manifestants ont été harcelés, torturés et tués. Il n’y a eu aucune répercussion pour les auteurs, même si plusieurs ont été enregistrés sur vidéo.

* Le mouvement anglophone a mis en lumière une question capitale pour la nation. Quelle devrait être la forme actuelle de l’Etat camerounais, étant donné que l’État unitaire centralisé a produit des résultats désastreux en en ce qui concerne la fourniture des services de base aux citoyens?

* Un an seulement avant la tenue de quatre élections nationales, la question de la réforme électorale demeure intacte. Il n’y a pas de consensus sur le processus électoral.

Le malaise camerounais a atteint un niveau insupportable. Les Camerounais se plaignent, manifestent et protestent parce que nos vies sont devenues intolérables.

Alors, que voulons-nous, Camerounais, exactement ?

Aujourd’hui, nous voulons la restauration effective et immédiate de nos libertés civiles.

Nous exigeons le droit de nous réunir, de parler librement, de protester pacifiquement et de contester les choix du Gouvernement. C’est notre droit fondamental en tant que citoyens de cette nation!
Nous avons besoin de l’opportunité de nous asseoir entre Camerounais et de guérir les blessures profondes de notre passé.

* Le traumatisme de notre lutte pour l’indépendance au cours de laquelle des milliers de personnes ont été torturées et tuées.

* La déception de la réunification, qui a eu pour résultat la détresse des anglophones au sein de l’Union aujourd’hui.

* Les abus et discriminations sur des groupes tels que les Bakas et les Mbororos.

* Les échecs du développement qui ont créé un terrain fertile permettant à des groupes comme Boko Haram d’attaquer notre pays.

* Les échecs de la croissance économique qui ont laissé des millions de jeunes découragés, prêts à risquer leur vie, pour trouver un avenir à l’étranger.

L’analyse de ces situations et d’autres nous permettra de définir notre identité, de forger une nouvelle unité qui s’appuie sur notre diversité et de réécrire une constitution qui créera une fondation solide pour notre nation.

Nous exigeons la possibilité de définir une forme d’Etat qui sera véritablement décentralisée avec:

* Des gouverneurs élus et les assemblées régionales,

* 40 – 60% des ressources nationales investies au niveau local et régional ;

* Les services de base tels que l’eau, l’électricité, les soins de santé, l’éducation et plus encore; garanties et gérées aux niveaux régional et local.

Ce que nous voulons aujourd’hui, c’est construire un excellent système électoral.

* Un système qui permet aux Camerounais de s’inscrire sans hésitation et sans tracasseries ;

* Un système consensuel, transparent et juste ;

* Un système qui produit des résultats que personne ne remet en cause ;

* Un système qui garantit l’alternance à la tête de la nation.
Aujourd’hui, nous voulons gérer notre économie au profit de la majorité des Camerounais. Nous voulons :

* Définir des stratégies de croissance économique qui profitent de notre position géostratégique ;

* Contrôler notre propre politique monétaire. La retirer des mains des anciens maîtres coloniaux, la retirer des mains des organisations internationales où nous n’avons pas voix au chapitre et en faire un instrument qui fonctionne vraiment pour notre économie ;

* Utiliser le dynamisme de notre secteur informel pour créer des entrepreneurs formels et des emplois décents ;

* Intégrer pleinement les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les autres catégories marginalisées dans une économie en croissance.

Nous souffrons aujourd’hui, nous sommes en colère aujourd’hui, nous pleurons aujourd’hui l’état de nos vies en tant que Camerounais.

Nous sommes également debout aujourd’hui et nous rêvons aujourd’hui.

Nous rêvons aujourd’hui du Cameroun sans corruption de Kuma Mbappe.

Nous rêvons du Cameroun fort et fier de Gertrude Omog et de Marie Djat. Nous rêvons du Cameroun qui est uni en respectant la diversité et l’histoire de ses enfants, le Cameroun pour lequel Ndeh Ntumazah et Ernest Ouandie ont combattu.

Nous rêvons d’un Cameroun qui est un leader en Afrique. Le Cameroun que représentait Marthe Moumie lorsqu’elle s’est adressée aux dirigeants africains en 1958. Nous rêvons d’un Cameroun véritablement indépendant et unique : culturellement, économiquement et politiquement. Nous rêvons d’un Cameroun Leader.

2016 a été une année de réveil. Nous nous sommes mis debout, nous avons défendu nos droits et nous avons gagné beaucoup de batailles.
2017 doit être l’année où nous nous battons, sans violence, mais avec une détermination implacable jusqu’à ce que nous réalisions le rêve.
56 ans du régime actuel nous ont prouvé, que tant qu’ils sont aux commandes, nous ne pouvons pas réaliser le rêve.

Comment réaliserons-nous ce rêve?
A travers, Stand Up For Cameroon, le Cameroon People’s Party et de nombreux autres ont proposé et commencé à se battre pour la solution de la Transition Politique.

Nous sommes arrivés à ce point plusieurs fois au cours de notre histoire et nous ne l’avons jamais réalisé.

À la fin des années 1950, les nationalistes voulaient une conférence de réunification avant l’indépendance. Ils ne l’ont jamais obtenu et l’indépendance a été tronquée dès le départ. Au début des années 1990, des milliers de Camerounais ont protestés dans les rues pour exiger une Conférence Nationale, on leur a dit que c’était « sans objet » et on a été servi une conférence tripartite corrompue. Notre démocratie a été détournée et le reste jusqu’à aujourd’hui.

En 2017, nous devons accomplir cette dernière étape. Nous devons entrer dans la Transition Politique.

Pour répondre aux besoins des anglophones, pour répondre aux travailleurs, pour répondre aux femmes et aux jeunes, nous devons entrer dans la Transition Politique. Chaque voix, qu’elle soit anglophone ou francophone, nordiste ou sudiste, Bulu ou
Bamileke, chaque voix qui rêve d’un Cameroun juste et équitable doit se lever et exiger la Transition Politique.

Tous les mouvements: enseignants et commerçants, de l’Est et de l’Ouest, Bakweris et Bassas; Chaque mouvement qui se bat pour un meilleur Cameroun doit se joindre à l’autre pour mener des actions puissantes, non violentes et implacables dans la détermination d’imposer la transition politique pour le Cameroun.

Une transition qui sera gérée non par nous, les politiques, mais par des camerounais indépendants ayant l’intégrité morale, étant techniquement compétents et patriotiques. Une transition qui nous permettra de :

* Tenir notre conversation nationale : la conférence, le dialogue qui nous permettra de définir notre identité

* Réécrire notre constitution

* Réformer notre système électoral

* Commencer la restauration de notre histoire collective

* Tenir des élections qui produiront les dirigeants qui mettront en uvre rêve camerounais.

Chers Camerounais et Camerounaises

2016 a été l’année de l’éveil, l’année pour se mettre debout.

2017 est l’année pour gagner le combat, pour réaliser le rêve. Nous devons nous organiser, construire, élaborer des stratégies et travailler collectivement pour réaliser notre Transition Politique.

* La solution à notre indépendance économique et à notre croissance est la transition politique !

* La réponse à la question anglophone est la transition politique!

* La route pour nous aider à accéder à l’eau, à l’électricité, aux soins de santé et à l’éducation est la transition politique !
* La voie pour obtenir un système électoral équitable au Cameroun est la transition politique !

2016 a été une année de problèmes et de défis. Nous les Camerounais, avons affronté ces challenges avec beaucoup de détermination.
Nous nous sommes réveillés, nous nous sommes levés et nous avons gagné beaucoup de batailles. En 2017, nous devons raffermir cette force en nombre, en coordination et en stratégie. Nous devons être infatigables et inébranlables dans notre détermination. Nous devons gagner la lutte et réaliser le rêve. 2017 est l’année de la Transition Politique !

Nous sommes le Peuple, nous avons le pouvoir et il est l’heure !

Vive le Peuple du Cameroun,

Vive la Nation du Cameroun.

Que 2017 soit l’année où nous combattons pour la Nation, que 2017 soit l’année où nous gagnons la possibilité de réaliser notre rêve.
Bonne année.
(e) Kah Walla
Présidente Nationale


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Présidentielle 2020: Alasane Ouattara confirme qu’il ne sera pas candidat

Il l’avait affirmé en 2015 avant sa réélection ainsi qu’au moment du referendum constitutionnel et mercredi le président de la Côte d’Ivoire a réitéré qu’il ne briguera pas un nouveau mandat

A Abidjan ont eu lieu mercredi, 04 janvier 2017, les v ux du président Alasane Ouattara aux corps constitués du pays. Lors de cette cérémonie au palais présidentiel, le chef de l’Etat a de nouveau fait une déclaration concernant l’avenir politique et l’échéance de 2020. Pour lui il est clair qu’il ne se représentera pas pour briguer un nouveau mandat.

Il l’avait affirmé en 2015 avant sa réélection, il l’avait redit au moment du referendum constitutionnel et il l’a donc re-redit mercredi lors de la présentation des v ux aux corps constitués, Alassane Ouattara fermera le ban en 2020 en ce qui concerne sa longue carrière politique d’un demi-siècle. «A l’occasion de mes 75 ans, ceci m’amène à réaffirmer que les institutions de la République qui seront mises en place très prochainement me permettront de prendre congé en 2020», a-t-il déclaré.

Une méthode Coué qui apparemment a du mal à convaincre certains opposants politiques ou détracteurs qui imaginent que la nouvelle Constitution et la fin de la limite d’âge sont un parfait tremplin pour briguer un troisième mandat présidentiel.

Mais l’intéressé lui-même avait laissés entendre lors de la campagne 2015 qu’il pourrait même écourter son deuxième mandat si la fatigue et le sentiment du devoir accompli le poussaient à passer le relais à un vice-président ou tout du moins à un successeur constitutionnel.

Un tel cas de figure, s’il se présentait, ne manquerait pas de relancer toutes les spéculations politiques dont on se délecte à Abidjan du plus petit maquis des bords de la lagune jusque dans les palais de la République.

Mais l’essentiel de ses v ux est peut-être ailleurs : par exemple dans la redistribution de la richesse de la Cote d’Ivoire émergente que les autorités religieuses, lors de cet échange, ont souhaité plus équitable à l’avenir. Ce à quoi le président Ouattara a répondu, comme en écho, qu’il espérait que les entreprises ivoiriennes dans leur ensemble appliqueraient scrupuleusement le salaire minimum garanti pour leurs employés, ce qui n’est semble-t-il pas tout à fait le cas depuis sa réévaluation en 2013.

Alasane Ouattara
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RDC: les évêques exigent un accord politique

L’Église catholique a exigé mercredi qu’un accord soit trouvé pour sortir la République démocratique du Congo de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de Joseph Kabila

Au lendemain d’une journée de violences meurtrières, pouvoir et opposition ont renoué le dialogue sous l’égide la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Les évêques engagés dans ce dialogue ont exigé mercredi, 21 décembre 2016, qu’un accord politique soit trouvé avant Noël, afin de mettre fin à la crise qui mine la République démocratique du Congo (RDC), du fait du maintien du président Joseph Kabila au pouvoir.

« Notre souhait est de clôturer avant Noël. Si les acteurs politiques et de la société civile n’arrivent pas à un compromis à cette échéance (…) la Cenco en tirera toutes les conséquences qui s’imposent », a averti Mgr Marcel Utembi, président de la Cenco.

Mardi, au dernier jour du mandat de M. Kabila, Kinshasa et plusieurs villes du pays ont été le théâtre d’affrontements meurtriers entre les forces de l’ordre et des jeunes hostiles à son maintien au pouvoir permis par le renvoi sine die de la présidentielle.

L’Église catholique a joué un rôle majeur dans l’ouverture démocratique pendant les dernières années de la dictature de Mobutu, renversé en 1997 par Laurent-Désiré Kabila, père de l’actuel président. Elle jouit d’une audience sur les questions politiques qui dépasse largement le cercle de ses fidèles (environ 40% des quelque 70 millions de Congolais).

Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter.

Les pourparlers sous l’égide de la Cenco ont commencé le 8 décembre en vue d’instaurer un régime de transition chargé d’organiser la présidentielle et d’éviter le scénario du pire : une nouvelle descente aux enfers du pays, ravagé entre 1996 et 2003 par deux guerres ayant fait au moins trois millions de morts. Les négociations avaient été suspendues le 17 décembre en l’absence de la moindre avancée.

– ‘Tension latente’ –
Les discussions butent notamment sur l’avenir du chef de l’État, soupçonné par ses détracteurs de vouloir se maintenir éternellement au pouvoir et contre lequel l’opposant historique Étienne Tshisekedi a appelé la population a « résister pacifiquement ».

Le gouvernement français a dit envisager de demander de nouvelles sanctions européennes « vis-à-vis de la RDC » si les choses n’avancent pas, tandis que le pape a appelé [i « tous les Congolais [à être] des artisans […] de la paix »].

Selon la police nationale, les heurts de mardi entre manifestants, policiers et soldats ont fait 22 morts à Kinshasa, Lubumbashi (Sud-Est), Matadi et Boma (Ouest), villes pour lesquelles l’ONG Human Rights Watch parle d’un bilan total de 26 morts.

L’Onu a fait état d’un « bilan provisoire » de 19 morts « confirmés », susceptible d’augmenter.

Déplorant « les pertes en vies humaines », le secrétaire général de l’Onu a appelé les autorités « à ouvrir des enquêtes sur ces violences et à garantir que leurs auteurs soient traduits en justice ».

Ban Ki-Moon a appelé pouvoir et opposition à faire preuve de « retenue » et « à travailler de manière constructive » sous l’égide de la Cenco.

La situation dans le pays est restée tendue mercredi : les opérateurs internet ont reçu l’ordre de couper tous les réseaux sociaux, dont l’usage était déjà restreint depuis dimanche soir.

A Kinshasa, les forces de l’ordre restent déployées massivement et la vie n’a repris que timidement : la circulation est restée très fluide et nombreuses boutiques fermées.

Dans le quartier Masina (sud), théâtre de violents heurts la veille, le calme est revenu « mais la tension est latente », a déclaré à l’AFP un responsable associatif: « tout le monde a les yeux rivés sur les pourparlers. Les gens attendent le mot-d’ordre de la Cenco. »

A Lubumbashi, deuxième ville du pays et fief de l’opposant en exil Moïse Katumbi, le gouverneur de la province, Jean-Claude Kazembe, a dû rebrousser chemin après avoir voulu se rendre à pied sur les lieux des affrontements de la veille.

Il a essuyé des jets de pierre et a été évacué par la police qui a tiré en l’air pour disperser les agresseurs.

A Goma (est), Lucha, mouvement ayant lancé une campagne « Bye-Bye Kabila », a annoncé l’arrestation de 18 de ses militants ayant organisé un sit-in mercredi, et un tribunal a décidé de poursuivre pour « offense au chef de l’État » 19 opposants arrêtés la veille alors qu’ils distribuaient des « cartons rouges » à adresser au président.

Trois journalistes de l’AFP ont été interpellés par la police avant d’être relâchés, deux à Kinshasa et un à Goma.

Un agent de la sécurité intérieure a expliqué que l’ordre avait été donné « d’empêcher que l’on dise du mal du pays » et que cela visait particulièrement « les médias occidentaux ».

une rue de Kinsha, la capitale de la RDC
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Violences à Bamenda: «les auteurs seront confrontés aux rigueurs de la loi»

Le ministre camerounais de la Communication s’est exprimé ainsi à la suite des heurts entre les forces de l’Ordre et des manifestants venus empêcher, jeudi, un meeting du RDPC dans la ville

Le porte-parole du gouvernement a passé en revue, les tristes événements qui ont eu lieu dans cette région du Nord-Ouest du Cameroun ces derniers jours. Voici l’intégralité du propos liminaire du ministre de la Communication lors de son point de presse le samedi 10 décembre 2016 à Yaoundé:

Mesdames, Messieurs les journalistes,
Je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue à l’occasion de cet échange auquel je vous ai conviés, afin que nous nous entretenions sur une actualité majeure de la vie de notre nation.

Mesdames, Messieurs les journalistes,
Au moment où le monde entier témoigne au Cameroun sa totale admiration et son émerveillement pour la paix, l’unité et la concorde qui caractérisent notre peuple et règnent dans notre pays, fruits d’un consensus et d’un plébiscite accordés au chef de l’État, Son Excellence Paul Biya ;

Au moment où la communauté internationale reconnaît le sérieux et salue le professionnalisme, la bravoure, le sens de l’honneur et du devoir de nos Forces de défense et de sécurité actuellement déployées dans la région de l’Extrême-nord pour combattre et éradiquer définitivement les adeptes de l’obscurantisme que sont les membres de Boko Haram, mais aussi pour ramener le calme et la sérénité au sein de nos populations qui y vivent, défendre et préserver l’intégrité de notre territoire national ;

Alors même que depuis l’offensive contre cette bande criminelle, plus de 1 500 civils et militaires ont perdu la vie, tués par balles, égorgés, décapités ou mutilés ;

Alors que nos populations dans les zones touchées par cette guerre sans merci, sont complètement démunies et dépourvues de tout en matière de services les plus élémentaires auxquels ils ont pourtant droit en tant que citoyens à part entière de notre pays, privées qu’elles sont des dividendes qu’elles sont en droit de tirer d’une économie et d’un tourisme particulièrement florissants, mais qui depuis ces dernières années, sont au ralenti, si elles ne sont pas carrément inexistantes ;

Alors que notre pays, malgré ces temps difficiles qu’il traverse heureusement avec dignité et courage, vient d’administrer au monde entier, la preuve de sa capacité à relever des défis organisationnels et infrastructurels, comme cela a été le cas avec la récente CAN Féminine 2016 qu’a organisée le Cameroun avec maestria et brio ;

Les villes de Bamenda et de Buea, en proie depuis quelques semaines à des revendications et à des tensions, projettent contre toute attente et à la surprise générale, de tristes images de notre très cher et beau pays.

Ceux qui tentent ainsi d’imposer leur option pour la violence et le non-respect du droit, voudraient faire croire que certains de nos compatriotes seraient donc, du simple fait de notre héritage politico-culturel, frustrés, marginalisés, ostracisés.

Emportés par une surenchère démagogique et populiste, ces adeptes du désordre et de l’intolérance, poussent aujourd’hui le bouchon jusqu’à la remise en cause des acquis fondamentaux de notre République, tels que la paix, l’unité nationale et notre désir de vivre ensemble, coûte que coûte, vaille que vaille.

Les tenants de ces théories et les auteurs de tels actes, ainsi que leurs commanditaires, manifestement en total déphasage avec le principe fondateur de notre République qu’est notre Unité nationale, n’exigent rien moins que le retour au fédéralisme, qui, selon toutes indications, ne serait alors qu’un prétexte commode pour organiser le délitement de la nation, sorte d’anti-chambre de cette sécession qu’ils appellent en fait de tous leurs v ux.

Je voudrais, au nom du gouvernement, rappeler ici que le président de la République, Son Excellence Paul Biya, chef de l’État et chef des Armées, est le dépositaire de la Constitution – Loi fondamentale de notre pays – et de toutes les autres lois qui en découlent.

Dans la conduite du destin de la Nation que le peuple camerounais lui a souverainement confiée, le président de la République a fait du dialogue et de la tolérance son crédo et son leitmotiv.

C’est en cela qu’il est reconnu par tous comme l’architecte d’une politique inclusive et d’ouverture, véritable marque de fabrique de notre peuple et de notre nation.

Le chef de l’État n’a donc jamais et ne saurait jamais rester sourd et encore moins indifférent à la moindre des revendications exprimée par ses concitoyens, dès lors que celle-ci tire sa légitimité ou trouve son fondement dans les lois et les valeurs de la République.

C’est donc tout naturellement qu’en réponse aux revendications jugées légitimes et fondées, formulées tout d’abord par les Avocats exerçant dans les régions d’expression anglaise de notre pays, puis par les syndicats d’enseignants dans ces mêmes régions, le Gouvernement, sur les Très Hautes Instructions du chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, a ouvert un dialogue avec les représentants de ces différents corps professionnels ; dialogue qui s’est avéré à la fois opportun et fructueux, au regard de la batterie de mesures structurelles et financières qui ont été prises en urgence au terme des concertations avec les différents acteurs.

Ce faisant, il est inconcevable, voire impensable de croire un seul instant que du fait d’un héritage politico-culturel qui a formaté notre modèle sociétal, que du fait de cet héritage politico-culturel dont nous sommes tous au demeurant fiers, le président de la République en vienne à s’exonérer d’une mission régalienne que lui a confié le peuple souverain, à savoir, assurer la protection des biens et des personnes établis sur le territoire national, garantir l’ordre public et préserver les libertés fondamentales reconnues aux citoyens par la Constitution et les lois de la République.

On est donc en droit de se poser la question de savoir quelles sont les causes profondes de cette situation quasi- insurrectionnelle que la ville de Bamenda a connue dans la journée du 8 décembre dernier.
Mais avant cela, sans doute faudrait-il dire ici ce qui s’est réellement passé ce jour-là dans le chef-lieu de la Région du Nord-ouest.

Alors que dans la journée du 08 décembre 2016, des militants du Rdpc s’apprêtaient à prendre part à un meeting organisé par la section de la Mezam 1, sous la présidence de M. le secrétaire général du Comité central dudit parti, et en présence de Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement, la place des fêtes de la ville de Bamenda, au lieu-dit « Commercial Avenue » qui devait abriter ce meeting, a littéralement été prise d’assaut par une meute de contestataires armés de projectiles, de catapultes et de cocktails Molotov.

Ce meeting, faut-il le préciser, s’inscrivait dans une démarche de concertation pour laquelle les responsables de ce parti politique ont optée, afin d’inviter les uns et les autres à l’apaisement et de ramener le calme dans les villes de Buea et de Bamenda. Il intervenait donc après donc un autre du genre qui s’était tenu à Buea le 06 décembre 2016, cette fois-ci sans incident.

Tout avait pourtant été mis en place pour un déroulement harmonieux de la réunion publique de Bamenda, faut-il le préciser, était dûment autorisée par les autorités compétentes. Mais voilà que des individus surgis de nulle part, surexcités et agissant par groupes visiblement préparés et parfaitement organisés, ont commencé à perpétrer des actes de vandalisme et de guérilla urbaine sur la place de la cérémonie, avec pour objectif clair de perturber, voire d’empêcher le déroulement de cette réunion publique.

Dans leur folie destructrice, ces contestataires, devenus de véritables insurgés, ont alors entrepris d’ériger des barricades sur la voie publique afin d’entraver la circulation, d’incendier de nombreux véhicules, de brûler des pneus sur les chaussées, d’assiéger, puis de mettre à feu des bâtiments publics, y compris des établissements scolaires et des hôpitaux, prenant en otages élèves, patients et personnel médical, et d’agresser des personnes physiques.
Le bilan humain fait état de deux morts dans des circonstances qui restent encore à élucider ; quatre gendarmes et quatre policiers blessés, une jeune femme également blessée et partiellement brûlée, un cadre du Rdpc lui aussi grièvement blessé à la tête.

Quant au bilan matériel, il fait état de neuf véhicules détruits comprenant ceux du Commandant de Légion de Gendarmerie, du Commandant en second du B.R.I.M. ( Bataillon Rapide d’Infanterie Motorisée), du Sous-préfet de Bamenda 3ème, de la Camerounaise des Eaux, de la CAMPOST, des équipes spéciales d’intervention rapide de la police, ESIR, de la Gendarmerie nationale, ainsi que de deux véhicules personnels. Ont été pillés et incendiés, outre de nombreux commerces et autres kiosques urbains, deux édifices publics : le Commissariat de Police du 3ème Arrondissement et plusieurs pavillons de l’Hôpital Régional de Bamenda.

J’ajoute également que les contestataires ont hissé dans certains carrefours et sur les édifices publics vandalisés, des drapeaux de la Southern Cameroon National Council (SCNC). Face à cette situation, les Forces de maintien de l’ordre se sont déployées pour la sécurisation complète de la ville et de ses environs, procédant à l’interpellation de 58 personnes, dont 34 sont entre les mains de la Gendarmerie nationale, et 24 retenues par les Forces de police.
Dans le but d’éviter une confrontation entre les militants du Rdpc et les contestataires, la réunion publique initialement prévue au lieu-dit «Commercial Avenue», s’est finalement tenue dans un hôtel de la place.

Sur place, et afin de rétablir l’ordre public de manière durable, des mesures d’urgence ont été prises par les autorités administratives pour appréhender les casseurs, identifier et débusquer leurs commanditaires et leurs complices.

Il convient de relever que dans la gestion de cette situation, les Forces de sécurité se sont efficacement déployées, avec le souci constant de ramener la paix et l’ordre dans la ville de Bamenda et ses environs, en préservant les vies humaines – y compris celles des fauteurs de trouble – et en assurant la sécurité et la tranquillité des populations. À ces Forces de maintien de l’ordre qui se déploient avec courage, abnégation, patriotisme et sens du sacrifice, le chef de l’État adresse ses encouragements pour leur action en faveur du rétablissement de l’ordre public et de la sécurité.

Les manifestations violentes de ce 8 décembre à Bamenda interviennent alors que le Gouvernement, sur les Très Hautes Instructions du chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, poursuit ses efforts pour trouver les solutions appropriées aux problèmes soulevés, dès lors que ceux-ci ont été jugés légitimes et non contraires aux lois et valeurs de la République.

La persistance de ces actes de violence devient dès lors incompréhensible et cache mal les man uvres de quelques pêcheurs en eaux troubles, réfractaires au dialogue et à la concertation, tapis dans l’ombre, qui manipulent allègrement les populations et notamment les jeunes, pour des desseins inavoués.

Le Cameroun étant un État de droit, les auteurs des destructions des biens publics et privés, ainsi que leurs complices, doivent savoir que, tout en restant disposé au dialogue et à la concertation, le Gouvernement de la République entend remplir pleinement ses missions de protection des populations et de leurs biens, de leur liberté d’aller et de venir, mais aussi de celle de travailler, sans oublier la préservation du droit à l’éducation et à l’instruction de nos enfants.
Aussi, les auteurs des actes de vandalisme de ce 8 décembre à Bamenda doivent savoir qu’ils se seront confrontés aux rigueurs de la loi et recevront le cas échéant le juste châtiment mérité pour les forfaitures pour lesquelles leur culpabilité aura été établie.

Je voudrais aussi, au nom du Gouvernement, appeler nos jeunes compatriotes, en proie aux illusions que leur vendent les commanditaires de ces violences, à plus de vigilance et de lucidité, pour qu’ils ne se laissent jamais entraîner dans ces voies qui sont celles de la perdition et de la destruction d’eux-mêmes.

À ceux-là qui entreprennent d’utiliser les avantages de communication qu’offrent les médias sociaux pour désinformer les opinions publiques, dénaturer les faits et inciter à la haine, au désordre et à la violence, le gouvernement adresse une mise en garde ferme, à savoir que l’État mettra tout en uvre par ses propres moyens et grâce à l’assistance de ses pays amis, pour les traquer, les débusquer, les arrêter et les renvoyer devant nos tribunaux.

À la suite du chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, j’invite donc nos jeunes compatriotes à cultiver, à l’instar de notre équipe nationale féminine de football, Vice-championne d’Afrique, les valeurs d’ardeur au travail, de solidarité, de patriotisme, qui sont les seuls gages de résultats positifs, et de solutions aux problèmes auxquels ils sont confrontés et dont la résolution est au centre des préoccupations du gouvernement.

Au nom du gouvernement, j’invite les laborieuses populations de la ville de Bamenda et des autres villes de la région du Nord-ouest à l’apaisement, et les encourage à vaquer à leurs occupations en évitant de succomber aux discours de la division.

Pour sa part, le gouvernement continuera de tout mettre en uvre, dans le strict respect des lois de la République, pour préserver l’ordre public et assurer à tous les citoyens la protection qu’ils sont en droit d’attendre des pouvoirs publics pour l’exercice de leurs activités.

Aux familles de ceux de nos compatriotes qui ont trouvé la mort au cours de ces tristes événements, le président de la République, Son Excellence Paul Biya, adresse ses condoléances les plus attristées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Je vous remercie de votre aimable attention.

Issa Tchiroma Bakary, photo d’illustration
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Cameroun: les symboles de la République que rien ne devrait aliéner

Par Vincent-Sosthène Fouda, Président du Mouvement camerounais pour la social-démocratie (M.C.P.S.D)

L’hymne national, le drapeau, la devise, sont des symboles forts de la République et la constitution est leur résidence. C’est la constitution qui définit ce qui fonde l’appartenance à une République, à une Nation. Ce qui nous permet d’être nous. Le préambule de notre Constitution est partie intégrante de cette loi fondamentale. Il affirme la fierté de notre diversité linguistique, proclame l’indépendance du Camerounais chèrement acquise et dont nous devons être jaloux tous autant que nous sommes et enfin nous détermine à exploiter chacune des ressources naturelles de notre territoire afin d’assurer le bien-être de tous les citoyens.

La Constitution fait donc de nous une part de ce nous indivisible qu’est la République. Oui j’ai cette fâcheuse obligeance intellectuelle à toujours chercher nos racines comme celles des mots, aussi Constitution est bien composée de « cum » ensemble et de « statuaire » établir. La Constitution est donc conçue pour protéger les droits et les libertés des citoyens contre les possibles abus du pouvoir, que les tentatives viennent du législateur, du pouvoir exécutifs ou même du pouvoir judiciaire. La Constitution comme je l’ai souligné plus haut est la résidence des symboles que nous nous sommes choisis c’est-à-dire vocation unificatrice et mobilisatrice. La Constitution est une mémoire individuelle et collective, elle nous rappelle nos obligations, nos devoirs envers la République et rappelle à celle-ci sa devise, ses symboles, ses fonctions régaliennes. Voilà pourquoi la République ne peut être exemptée de ses responsabilités, elle est un gîte, un havre, une maison commune pour chacun d’entre nous.

Il y a de nombreuses injustices
La construction du Cameroun comme Nation depuis 1840 n’est pas une injustice mais elle est entachée d’erreurs que nous devons corriger. Mais des injustices, il y en a quand elles émanent des inégalités d’accès à l’éducation, aux soins, à l’emploi, à la culture, au droit, à la mobilité, aux responsabilités. Il y en a quand la solidarité nationale est défaillante, quand les richesses de la nation sont confisquées par une minorité qui emploie un langage sorcier « attendez votre tour, vous êtes jeunes ».

Ces injustices doivent être combattues sans répit. Quand le 9 octobre 2011 à Maroua le chef de l’Etat Paul Biya disait : « Je n’ai fait là qu’évoquer les grands axes de cette nouvelle dynamique qui va toucher tous les secteurs d’activités de notre pays et vous pourrez le constater, comme j’ai déjà eu à le dire, dès janvier 2012, le Cameroun sera un vaste chantier. » Beaucoup y ont cru pour se retrouver aujourd’hui dans un champ de ruine et de misère. Le peuple apporte depuis 1885 sont soutien à l’Etat, mais peut-il en dire autant de l’Etat ? Le peuple camerounais est conscient que la communauté nationale s’est édifiée sur une diversité originelle, celle des territoires, d’identités régionales fortes, de revendications ethniques fortes réclamant à la fois particularismes et appartenances, mais aucune de ces identités particulières n’a remis en cause la communauté nationale. Voilà pourquoi ceux qui nous gouvernent depuis notre indépendance chèrement acquise ne doivent point être déchargés des obligations prométhéennes qui leurs incombent.


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La Côte d’Ivoire entre officiellement dans la IIIe République

Devant l’ensemble de son gouvernement, le président de l’Assemblée nationale Guillaume a rappelé que la nouvelle constitution a pour but de tourner la page d’une décennie de crise

C’est désormais officiel : la Côte d’Ivoire vient d’entrer dans la IIIe République avec une nouvelle Constitution qui vient d’être promulguée.

Quatre mois pour la rédiger, une semaine pour en faire la promotion, trois jours entre son vote par referendum et la proclamation des résultats et moins de 30 minutes pour la cérémonie de promulgation : cette Constitution n’est pas loin de pouvoir figurer dans le Livre des records pour la rapidité avec laquelle elle a été conçue et adoptée.

Devant l’ensemble de son gouvernement, le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, le président Alassane Ouattara a rappelé que ce texte a pour but de tourner la page d’une décennie de crise. « Le vent de la démocratie a de nouveau soufflé sur la Côte d’Ivoire, a-t-il assuré, ajoutant que les promesses de la IIIe République sont des promesses de paix, de stabilité, d’égalité et de modernité. »

Un discours auquel n’adhère pas l’opposition politique ivoirienne qui, pour mémoire, a boycotté le referendum et conteste encore le résultat des urnes.

Reste à savoir désormais qui sera le vice-président que nommera Alassane Ouattara puisque cela est prévu dans le texte. Ce ne sont pas les candidats potentiels qui manquent.

Un choix qui se fera sans doute en bonne intelligence avec l’ex-président Konan Bédié qui a été consulté pour cette nouvelle Constitution qui met fin notamment au concept d’ivoirité. Un président Bédié qui n’a pas assisté à cette cérémonie pourtant historique de passage à la IIIe République.

Le président Ouattara faisant campagne en faveur du «oui» à la nouvelle Constitution, à Abidjan le 22 octobre 2016.
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Cameroun-Présidentielle 2018: à vos marques!

Par Robert Ngangue

La dernière élection présidentielle s’est déroulée au Cameroun le 9 octobre 2011 et le vainqueur, le président Paul Biya, a prêté serment et est entré en fonction le 3 novembre 2011. Le président de la République étant élu pour un mandat de sept (7) ans, il en ressort que la prochaine échéance élective à la magistrature suprême aura lieu, sauf cas de vacance ou d’empêchement du président de la République, vraisemblablement entre les 14 septembre et 14 octobre 2018, conformément à l’article 7 alinéa 1 de la constitution de 1996 qui dispose que: « le Président de la République élu entre en fonction dès sa prestation de serment » et à l’article 116 alinéa 3 du code électoral de 2012 selon lequel: « l’élection présidentielle a lieu au moins vingt (20) jours et au plus cinquante (50) jours avant l’expiration des pouvoirs du Président de la République en exercice ».

Cette assertion est confortée par l’exclusion de la formule de l’élection présidentielle anticipée validée en séance plénière d’adoption par les députés lors du débat constitutionnel de 1995. Cependant, les calculs politiques des détenteurs actuels du pouvoir pourraient éliminer ce schéma constitutionnel et motiver l’opportunité d’un scrutin anticipé.

Pendant que les états-majors des différents partis politiques, les leaders de la société civile et autres dauphins activent leurs lobbies et affinent leurs stratégies relativement à cette échéance importante, il y a lieu de s’attarder sur les dispositions de la Constitution camerounaise et du code électoral précisant les critères de candidature à l’élection présidentielle camerounaise de 2018.

Analysons ainsi tour à tour: les critères, d’âge, de nationalité, d’antécédent judiciaire, de résidence, de caution financière et d’investiture des présidentiables de l’échéance de 2018; l’objectif n’étant pas de débattre la constitutionalité ou non de ces formalités mais d’informer l’opinion sur les conditions de candidature à l’élection présidentielle conformément à la nomenclature juridique y relative et actuellement en vigueur.

La Constitution camerounaise, en son article 6 alinéa 5, règle les critères d’âge (au moins 35 ans révolus à la date de l’élection), de nationalité (nationalité d’origine, ce qui exclut les naturalisés et titulaires d’une double nationalité) et d’antécédent judiciaire (jouissance de ses droits civils et politiques sur présentation d’un bulletin N°3 du casier judiciaire datant de moins de trois mois au moins avant l’échéance).

A ces critères simplifiés de candidature contenus dans la Constitution du Cameroun (il n’y est même pas fait cas du sexe des candidats, encore moins du bulletin de santé, du niveau d’éducation ou de l’appartenance religieuse), se sont rajoutées des formalités fixées par la loi électorale. Il en est ainsi de la condition de résidence continue au Cameroun pendant au moins douze mois consécutifs avant l’élection, contenue dans l’article 117 du Code électoral de 2012.

Les conditions d’investiture des candidats quant à elles sont reprises par l’article 121 du Code électoral précité. Il y est précisé que les candidats à l’élection présidentielle peuvent être investis soit par un parti politique soit par une candidature indépendante soutenue par au moins trois cents (300) signatures issues soit des membres du Parlement ou de Chambre consulaire, soit des conseillers régionaux ou des conseillers municipaux, soit des chefs traditionnels de premier degré, à raison de trente (30) signatures par Région. L’alinéa 3 de l’article précité vient durcir davantage cette formalité

pour les partis politiques en prévoyant que pour ceux non représentés à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans un Conseil régional ou dans un Conseil municipal, l’exigence des trois cents (300) signatures s’applique exactement comme prévu pour les candidatures indépendantes. Cette condition est davantage verrouillée par le législateur suite à l’imprécision du texte en ce qui concerne la représentation cumulée ou unique des partis politiques au sein de chacune des institutions ci-haut citées.

Un dernier critère non moins significatif est celui du cautionnement financier. L’article 124 du code électoral oblige le candidat à l’élection présidentielle à verser une caution de 30 millions de FCFA au trésor public. Cependant, l’article 147 du code électoral stipule que ce cautionnement peut être restitué au candidat si ce dernier « retire sa candidature avant l’impression des bulletins de vote » par l’institution en charge de l’organisation des élections ou si « le candidat est élu ou a obtenu au moins 10% des suffrages valablement exprimés ».

A la lumière de ce qui précède et compte tenu du caractère contraignant et résolument impraticable de la candidature indépendante, les candidats du RDPC, SDF, UNDP, UDC, UPC, MDR et MRC semblent être favoris, ces partis politiques étant représentés au moins à l’Assemblée nationale et au sein des communes. De plus, cette liste pourrait davantage être réduite à l’aune du critère de cautionnement financier. Ainsi, par des artifices bien huilés, le législateur a savamment mis hors course les candidats des micro-partis au profit de ceux des poids lourds. Cette approche tirerait sa source du constat selon lequel, lors des dernières élections présidentielles de 2011, 93% des suffrages exprimés auraient été partagés entre les quatre premiers partis politiques, notamment: le RDPC, le SDF, l’ADD et l’UDC.

Encore que dans l’un ou l’autre cas, il n’est pas à exclure la possibilité de l’émergence d’un outsider qui déjouerait tous les pronostics et calculs politiques en se frayant une voie vers la fonction suprême, mettant à son profit la crise des partis politiques traditionnels qui peinent à féconder l’avenir, susciter des avancées socio-politiques effectives et initier les multiples réformes et un leadership tant attendus pour mieux hisser le Cameroun aux cimes vers lesquelles il aspire tant.

Le Palais de l’unité de Yaoundé (photo pour illustration)
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Congo-B: un statut pour le chef de l’opposition dans la nouvelle Constitution

Il sera le leader du parti ayant obtenu le plus grand nombre d’élus à l’assemblée nationale derrière le parti ou le groupement de la majorité

Le chef de l’opposition au Congo sera le leader du parti ayant obtenu le plus grand nombre d’élus à l’assemblée nationale derrière le parti ou le groupement de la majorité. Telle est la disposition contenue dans un projet de loi que vient d’adopter le gouvernement congolais. Ce projet, qui va être transmis au Parlement, est diversement interprété par les opposants.

C’est à l’occasion d’un conseil des ministres que le gouvernement a adopté le projet de loi définissant le statut du chef de l’opposition. Ce document prévoit de créer une fonction de représentation et d’institutionnalisation de l’opposition, conformément à la nouvelle loi fondamentale adoptée en 2015.

Selon le projet qui sera transmis prochainement au Parlement pour examen et adoption, le chef de l’opposition sera le responsable du parti politique ayant obtenu le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée nationale derrière le parti ou groupement politique de la majorité.

Le texte a suscité les réactions des opposants, notamment de Paul-Marie Mpuélé selon lequel cette démarche est une bonne chose parce que le pays a besoin des instruments capables de garantir la bonne marche de la démocratie. Il invite tout de même les autorités à organiser des élections transparentes et sans cafouillage.

De son côté, Charles Zacharie Bowao juge unilatéral le projet de statut du chef de l’opposition. Le texte a l’air d’obéir à des convenances politiciennes, affirme Charles Zacharie Bowao, qui souligne que l’opposition est au Parlement et en dehors du Parlement : une opposition peut aussi se définir à partir des résultats de l’élection majeure, c’est-à-dire la présidentielle, a-t-il conclu.

Le président congolais Denis Sassou-Nguesso lors du vote sur le changement de Constitution, le 25 octobre 2015 à Brazzaville.
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RDC: comment éviter une crise de légitimité?

Par Isidore Kwandja Ngembo, Politologue

En République démocratique du Congo (RDC), les élections présidentielles et législatives prévues initialement pour le 28 novembre 2016 n’auront finalement pas lieu. Le 20 décembre 2016, il n’y aura pas non plus une passation de pouvoir pacifique entre un président sortant et un président démocratiquement élu par le peuple congolais, dans le respect de la Constitution. Tout cela simplement parce que les responsables qui étaient censés financer, préparer, mener à bien le processus électoral et administrer l’élection à la date prévue, ont failli à leur obligation constitutionnelle.

En conséquence, la RDC se dirige certainement vers une profonde crise de légitimité qui pourrait aggraver la paralysie, de ce qui en reste, de l’État. Une situation qui risquerait d’enfoncer encore davantage le peuple congolais dans une grande incertitude, tant sur le plan sécuritaire que sur le plan socio-économique. La RDC, un pays, qui éprouve toutes les peines du monde à sécuriser son territoire et protéger sa population, et qui n’a jamais su utiliser à bon escient d’immenses ressources minières, énergétiques et forestières dont elle regorge, pour améliorer le vécu quotidien de son peuple.

À moins de deux mois de la date fatidique de fin du mandat du président de la république, tel que prévu par la Constitution, la RDC est plongée dans une sorte d’incertitude qui n’augure pas d’un lendemain meilleur. Il persiste un flou juridico-politique préjudiciable au bon fonctionnement des institutions de l’État. Un flou purement politico-stratégique, orchestré intentionnellement par le pouvoir actuel, pour éviter la tenue d’élections et ainsi s’éterniser au pouvoir.

Le dialogue national inclusif voulu par tous – la communauté nationale et internationale -, comme seule voie pacifique de sortie de la crise politique congolaise, non seulement n’a pas été inclusif, s’est clôturé sans que les participants aient établi un calendrier électoral global et chronométré. Rien dans cet accord n’indique comment pourrait-on financer l’organisation effective des élections, tel qu’ils sont convenus.

En plus, l’opinion publique, tant au niveau national qu’international et même sa famille politique, attendaient que le président Kabila viendrait annoncer publiquement, lors du dialogue qu’il avait pourtant convoqué depuis le 28 novembre 2015, qu’il n’a pas l’intention de briguer un troisième mandat, pour rassurer et apaiser la tension politique qui prévaut en RDC à la veille de la fin de son dernier mandat constitutionnel. Celui-ci n’a pas daigné intervenir personnellement lors de ces assises, pour garantir aux participants que les résolutions issues de ce dialogue seront prises en considération et effectivement appliquées.

Plus alarmant encore, les participants au dialogue ont décidé que les membres du gouvernement de transition qui souhaiteront se porter candidats à une élection, présidentielle ou législative, ne pourront démissionner que trois mois avant la convocation du corps électoral.

Une telle résolution est susceptible de semer les germes d’une instabilité permanente du gouvernement et créer une nouvelle crise sans précédent à la veille des élections. L’idéal aurait été de décider que les membres du gouvernement de transition ne peuvent se présenter aux élections présidentielles et législatives en cours, pour assurer la bonne exécution des mandats qui leur seront confiés.

Quoi qu’on dise, rien ne rassure que les élections présidentielles auront bel et bien lieu dans une ou deux années. La Commission nationale électorale indépendante (CENI) – l’organe chargé d’organiser et d’administrer les élections -, dans sa configuration actuelle, ne rassure personne, ni par son indépendance, ni par son objectivité. Sans dire exactement qu’elle est aux ordres du pouvoir, l’on peut néanmoins dire qu’elle est, toutes proportions gardées, noyautée par celui-ci. Le renouvellement des animateurs de cette institution d’appui à la démocratie, en tenant dûment compte de l’expertise et non de considérations politiques, serait souhaitable pour assurer la transparence et l’équité.

Devant toutes ces évidences et pour assurer la crédibilité du processus électoral à venir, la classe politique et la société civile congolaise n’ont pas droit à l’erreur et ne doivent ménager aucun effort susceptible de sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve actuellement. Il y a nécessité de maximiser le peu de temps qui reste, d’ici le 20 décembre 2016, pour trouver rapidement un compromis politique inclusif qui mènerait à l’organisation dans les meilleurs délais des élections apaisées, et ce, en se mettant d’accord sur les animateurs de la transition, neutres et impartiaux.

Gouvernement transitoire de technocrates
Un des scénarii possibles pour assurer le bon fonctionnement du processus électoral libre, transparent et accepté par tous, serait la formation d’un gouvernement de transition composé essentiellement des technocrates, y compris ceux de la diaspora, sans appartenance politique et sans ambition pour les échéances à venir, et dont la tâche principale sera de préparer sereinement et dans la transparence les élections prochaines.

En effet, dans la situation politique actuelle accentuée par la crise de confiance mutuelle dont souffre la classe politique congolaise, un gouvernement transitoire composé uniquement des technocrates serait une solution idéale compte tenu de la méfiance considérable qui existe entre la Majorité au pouvoir et l’Opposition politique.

Un tel gouvernement aurait un temps bien limité avec un mandat clairement établi, de proposer des pistes de solutions réalistes, tant sur le plan politique, socio-économique que sécuritaire, pour régler les problèmes actuels et futurs au bénéfice de l’intérêt général. Il devra agir avec la rigueur et la rationalité sous-jacentes à une saine gestion, sans manifester de partisannerie politique.

In fine, il revient aux acteurs politiques et de la société civile congolaise de s’accorder sur ce qu’ils voudront pour leur pays et pour le bien de leurs populations, de décider en toute connaissance de cause, quels moyens faut-il mettre en uvre pour les surmonter la crise politique actuelle.


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Côte d’Ivoire: la future constitution apportera une crise qui dévorera Ouattara

Par Leon Tuam

Les Ivoiriens qui longtemps s’étaient battus sainement ou en se salissant les mains pour hisser Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’ivoire découvrent progressivement qu’ils s’étaient gravement trompés. Ils se rendent compte que ce n’est pas pour leur pays et leurs intérêts que celui-ci a volé le pouvoir.

Les vrais Ivoiriens, les Ivoiriens patriotes, du camp du pouvoir en place ou de l’opposition savent dorénavant qu’il faut sauver leur pays, mais trouvent la tâche encore difficile. Pourtant, il n’en est rien.

Telles dans des uvres tragiques, une succession d’incidents fortuits pourront tomber sur le pays, et ouvrir les voies d’une lutte qui au finish donne la victoire au peuple. La future constitution sera l’élément catalyseur des énergies patriotes libératrices, rendant l’impossible ou le difficile possible et facile.

Que les Ivoiriens le veuillent ou pas, la nouvelle constitution à pièges sera adoptée et elle conduira l’imposteur et grand ambitieux au pouvoir a plus d’impostures et d’ambitions personnelles et à sa chute finale. Bientôt, deux camps assez visibles et actifs se créeront au sein de son pouvoir.

Cela se dessinera après ce que l’on peut appeler « Sales temps pour les Ivoiriens amis et admirateurs à la fois de Soro et de Ouattara. » Les frustrés comprendront la nécessité de s’allier à la vraie opposition ivoirienne pour sauver leur pays sombrant dans le chaos.

Aussi, avant que n’approche 2020, les Ivoiriens verront bien certains pièges de la nouvelle constitution et toutes les fleurs de la présence de Blaise Compaoré dans leur pays. Dopé par les effluves de cette constitution, Monsieur Ouattara n’a et n’aura qu’une chose dans la tête : un troisième mandat.

Ceux qui croient qu’Alassane Ouattara prépare un dauphin pour occuper sa place en 2020 se bernent. A coups d’argent et de promesses fallacieuses, il fera lancer des appels partout dans le pays pour son troisième mandat parce qu’il est « le seul vrai garant de la paix et du progrès. » Hélas, Il n’ira pas loin.


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Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara présente le projet de Constitution

Par cet acte, le président ivoirien a confirmé ce mercredi la création d’un Sénat et du poste de vice-président dans son pays

Le président ivoirien a présenté ce mercredi 05 octobre 2016 le projet de nouvelle Constitution à l’Assemblée nationale. Il confirme ainsi la création d’un Sénat et du poste de vice-président. De son côté, l’opposition continue de dénoncer « une dérive monarchique du pouvoir » alors que Mamadou Koulibaly, le président du Lider, a été brièvement arrêté dans la matinée.

Le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a ouvert cette session qu’on peut qualifier d’historique, saluant les présences conjointes du président Alassane Ouattara, mais aussi de l’ex-chef de l’Etat, Henri Konan Bédié dans l’hémicycle.

Le patron de l’Assemblée nationale a prononcé ainsi quelques formules imagées à propos de l’action passée du président Félix Houphouët-Boigny qu’il qualifie de « président fondateur ». Avant d’évoquer Alassane Ouattara et de le désigner comme le « président réformateur » sous les applaudissements des députés.

« Je suis devant vous pour tenir cet engagement »
Plus qu’une réforme, c’est une nouvelle Constitution que le chef de l’Etat ivoirien a ensuite brandie face aux députés. « Aujourd’hui, le temps est venu de définir ensemble ce que nous voulons vraiment bâtir comme nation. Le temps est venu de décider de ce que nous allons léguer à nos enfants et aux générations futures », a déclaré solennellement Alassane Ouattara.

Et de poursuivre : « Je m’étais engagé à doter notre pays d’une nouvelle Constitution, celle de la troisième République. Je suis devant vous pour tenir cet engagement. »

« Un acte de responsabilité et d’amour »
Résumant l’esprit du texte, le chef de l’Etat a insisté sur ce nouveau contrat social qui doit conforter la paix et la stabilité dans le pays. « Je veux le meilleur pour la Côte d’Ivoire et pour mon peuple. Cette nouvelle Constitution doit être prise comme un acte de responsabilité et d’amour. Je vous exhorte à porter la bonne parole dans vos différentes circonscriptions », a conclu le président ivoirien avant de repartir de l’Assemblée nationale.

C’est à présent au tour des députés d’étudier les 184 articles de cette Constitution. Certains élus indépendants, comme le groupe Espérance, ont émis des réserves. D’autres, comme le député Kouadio Konan Bertin du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ont regretté le côté hâtif de cet examen, car le président Ouattara souhaite que ce texte soit validé au plus vite pour être soumis à un référendum le 30 octobre 2016.

Un dispositif de sécurité imposant
Un important dispositif sécuritaire a été déployé dans le quartier des affaires du Plateau de la capitale ivoirienne. Le secteur de l’Assemblée nationale était entièrement bouclé par des hommes en armes. Il est juste impossible de passer ce matin tout près de la maison des députés.

Les membres de l’opposition, qui se rendaient sur l’Assemblée nationale, ont été empêchés d’approcher l’hémicycle. Le président du Lider, Mamadou Coulibaly, qui s’y rendait, a été interpelé au niveau de la cathédrale Saint-Paul vers 8 heures. Il a été relâché quelques heures après. « Alassane Ouattara veut montrer aux yeux du monde que ce projet ne souffre d’aucune contestation, nous comptons prouver le contraire », a-t-il précisé. Il a aussi ajouté que son parti s’opposera à son projet de Constitution jusqu’au jour même du référendum.

Autre figure de l’opposition : Pascal Affi N’Guessan, qui avait prévu un sit-in devant l’Assemblée nationale. Le président du FPI l’a finalement annulé après une rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. Il appelle cependant à une mobilisation de ses militants pour une marche de protestation samedi 8 octobre.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a présenté le projet de nouvelle Constitution à l’Assemblé nationale, le 05 octobre 2016 à Abidjan.
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Côte d’Ivoire: polémique autour du projet d’élaboration d’une nouvelle Constitution

Selon le président Alassane Ouattara, les textes en vigueur contiennent les germes des conflits enregistrés dans le pays depuis près de deux décennies. L’opposition trouve le projet inopportun

En Côte d’Ivoire, le projet de nouvelle Constitution en élaboration par la volonté du président Alassane Ouattara ouvre la voie à toutes les spéculations et suppositions, crée la polémique au sein de la classe politique et anime les débats dans la sphère des juristes ivoiriens.

A l’occasion de la 56ème célébration de la fête nationale le 07 août, Alassane Ouattara a présenté les grands traits des modifications qu’il souhaite apporter à la Constitution en vigueur qui contient, selon lui, les germes des conflits enregistrés dans le pays depuis près de deux décennies.

Le coup d’Etat de 1999, la rébellion armée de 2002 et la crise post-électorale de 2010 ont fini par démontrer, à en croire le président ivoirien, les limites de la loi fondamentale actuelle adoptée en 2000.

Les conditions d’éligibilité à la présidence de la République, notamment l’article 35, assimilé à « l’ivoirité », qui exclut tout candidat n’étant pas Ivoirien d’origine de père et de mère, seraient le noeud gordien de ces différentes crises.

« Si nous voulons tourner définitivement la page de notre passé, il nous faut en tirer des leçons, il nous faut écrire de nouvelles pages de notre histoire », a expliqué M. Ouattara.

« Pour y parvenir, il nous faut avancer sur de nouvelles bases », a-t-il ajouté, appelant à « un nouveau contrat social ».

Alassane Ouattara a prévu également la création d’un vice-président « élu au suffrage universel direct en même temps que le président de la République » pour « garantir la paix et la stabilité ».
« En cas de vacance du pouvoir, il (le vice-président) garantit la continuité de l’Etat d’une part et le respect du calendrier électoral d’autre », a-t-il relevé.

Une autre innovation est la création d’un sénat qui va conférer au parlement ivoirien un « caractère bicaméral, c’est-à-dire deux chambres mais garantissant la primauté de l’Assemblée nationale ».
« Toutes ces réformes ont pour but ultime de doter la Côte d’Ivoire d’une Constitution moderne et de mettre en place des institutions cohérentes, fortes, respectueuses de la diversité et protectrice des libertés », a assuré le président.

Le contenu précis du nouveau texte n’est pas encore disponible.

M. Ouattara a mis en place un comité d’experts composé de spécialistes du droit pour rédiger un avant-projet de Constitution.
Le texte doit être remis fin août pour être soumis à référendum, une consultation populaire prévue avant la fin de l’année.

En prélude à cette échéance, l’Assemblée nationale a adopté une loi sur l’organisation du référendum.

Alors que le comité d’experts n’a pas rendu sa copie, le projet suscite des interrogations sur le fond et la forme et les indications données par le président Alassane Ouattara ouvrent la voie à toutes sortes de spéculations.

Révision constitutionnelle ou nouvelle constitution ?
Dès la mise en place du comité d’experts, l’ancien président du Conseil constitutionnel, Francis Wodié, est montré au créneau pour fustiger l’initiative d’Alassane Ouattara.

Pour lui, la réforme proposée par le chef de l’Etat « sort du champ juridique en posant un problème politique » car l’initiative de l’élaboration d’une nouvelle Constitution n’est pas prévue dans la loi fondamentale actuelle.

« Interroger le peuple pour savoir ce qu’il veut, s’il faut procéder à la révision de la Constitution en vigueur et quelles dispositions modifier ou s’il faut doter le pays d’une nouvelle Constitution, c’est le peuple qui tranche », a-t-il indiqué, suggérant un référendum sur l’initiative du président Ouattara et dénonçant « l’illégitimité » du comité d’experts.

Pour Cissé Bacongo, un ancien ministre proche de M. Ouattara et membre du comité d’experts, « il s’agit bien d’une nouvelle Constitution, pas d’une révision constitutionnelle ».

« Dans sa réalisation, c’est une nouvelle Constitution, pour nous il s’agit de faire table rase du passé », a-t-il martelé.

Cissé Bacongo a fait remarquer que la démarche du président ivoirien de mettre sur pied un comité d’experts n’est pas un cas isolé.

« La Constitution de la 5ème République de la France a été élaborée de la même manière que celle qui est en voie d’élaboration, à savoir par des experts », a-t-il cru savoir.

Sa position est soutenue par Epiphane Zoro, un magistrat proche du parti de M. Ouattara, pour qui le processus mis en place par le président ivoirien respecte les exigences démocratiques.

« Le chef de l’Etat a entrepris de larges consultations avec la société civile, les chefs traditionnels et religieux, les partis politiques pour recueillir leurs contributions qui sont versées aux travaux du comité d’experts qui lui aussi procède à des auditions et consultations, l’Assemblée nationale a adopté une loi organique sur le référendum », a-t-il expliqué avant de conclure : « le processus d’élaboration de la nouvelle Constitution répond aux exigences démocratiques de concertation et de consultation populaire avec en clef de voûte l’implication du parlement et de façon directe le recours au peuple à travers le référendum ».

Des précisions loin de convaincre la société civile qui s’interroge sur l’opportunité de l’élaboration d’une nouvelle Constitution.

Après enquête auprès d’une vingtaine de groupes de discussions dans tout le pays, la Plate-forme de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI) estime que les réformes sociales, la réconciliation nationale, la lutte contre la vie chère paraissent bien plus prioritaires pour les Ivoiriens que la refonte de la Constitution.

Le projet de réforme constitutionnelle n’est pas opportun pour ces citoyens, selon la POECI qui préconise de surseoir à la création d’un sénat et d’une vice-présidence pour « rationnaliser les dépenses et les privilèges accordés aux gouvernants ».

Même son de cloche du côté des partis politiques de l’opposition qui rejettent tout en bloc et menacent.

L’opposition bande ses muscles
Au total 23 partis dont le Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo), membres du Collectif des partis de l’opposition démocratique (CODE), sont farouchement opposés à la réforme constitutionnelle qu’ils jugent « antidémocratique, illégale et illégitime ».
L’opposition rejette la vice-présidence, une réforme présentée comme une « dérive monarchique de M. Ouattara en vue de choisir son successeur » ou un sénat dont le tiers des membres serait nommé par le chef de l’Etat.

Un parti de l’opposition croit même savoir que le texte en élaboration prévoit la suppression de la limite d’âge d’éligibilité « pour permettre à Ouattara de rester au pouvoir jusqu’à sa mort ».

Ils remettent en cause la procédure « autoritaire » engagée par le président ivoirien et critique l’absence de concertation avec l’opposition pour rédiger le texte de la nouvelle loi fondamentale.

Pour le président du FPI, Pascal Affi N’guessan, les conditions ne sont pas encore réunies pour une nouvelle Constitution, le pays restant divisé après la meurtrière crise post-électorale de 2010.
Le FPI et ses alliés appellent au rejet du projet de M. Ouattara et menacent de faire descendre leurs partisans dans la rue.

Pour le pouvoir, l’opposition fait un procès d’intention au président Ouattara.

La coalition au pouvoir se serre les coudes
Le porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel), Joël N’guessan, a jugé « saugrenue » la démarche des partis de l’opposition.

« Ils n’ont même pas vu le texte, on n’a même pas encore soumis le texte aux députés et ils disent qu’ils ne sont pas d’accord, leur démarche est saugrenue », a-t-il fulminé.

Sur l’opportunité de la nouvelle Constitution, le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné pense que le moment est bien choisi.
« Dans dix ans, on pourra continuer à dire que ce n’est pas le moment opportun, parce qu’il y aura encore des problèmes non résolus au niveau de la nation », a-t-il relevé.

Bruno Koné a affirmé qu’« il n’y a aucune nation qui n’ait complètement résolu ses problèmes avant d’aller travailler sur une Constitution ».

« Bien au contraire, le bon moment pour travailler sur une Constitution, c’est justement le moment où il y a des difficultés », a-t-il souligné.

Au sein de la grande famille du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir), après des semaines de cacophonie au sujet du terme adéquat concernant le projet en élaboration, l’unité semble retrouvée après une rencontre avec le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié (principal allié d’Alassane Ouattara).

« Nous indiquons à tous les cadres du RHDP qu’à partir de maintenant, pour éviter la cacophonie dans le message, il s’agit de l’élaboration d’une nouvelle Constitution », a déclaré le président du directoire du RHDP, Amadou Soumahoro, tout en rassurant que « sur la création d’un sénat, d’un poste de vice-président, du maintien de la primature, le président Bédié est en phase avec le président de la République ».

Fort de cette mise au point, les responsables de la coalition sont en campagne sur l’ensemble du territoire national pour appeler à voter pour le projet de nouvelle Constitution à l’occasion du référendum prévu fin octobre.


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Tourner la page et construire l’avenir du Cameroun: nous pouvons le faire

Par Dominique Yamb Ntimba, Secrétaire exécutif de la Coalition Citoyenne pour le Cameroun (Coacic)

Réaction au « don de 500 000 ordinateurs aux étudiants » par le président de la République

Il y a des moments dans la vie de son peuple où il faut savoir prendre clairement position et dire avec force l’un des mots qui font de nous des hommes et des patriotes : NON!

J’aimerais rappeler à nos députés qu’ils doivent savoir être des élus : des tours de garde qui rappellent au Président de la République que la nation est infiniment plus grande que lui, que chaque citoyen est infiniment plus grand que lui, qu’il a la chance d’être le serviteur d’une cause qui le dépasse mais lui donne l’immortalité et le bien-être. Vous devez, chers élus, toujours vous rappeler que la Constitution vous donne le droit, vous exige comme devoir, de veiller sur le patrimoine national et l’avenir de notre peuple avec rigueur et fermeté.

J’aimerais rappeler à notre Président, il l’est encore pour la période qui va de août 2016 à octobre 2018 malgré tout et mérite notre respect pour cela, que le moment est venu de céder la place.

Je le lui conseille depuis un long moment (au moins depuis 2010), mais je constate qu’il ne voit pas, ne comprend pas, ne se rend pas compte (est-ce parce qu’il ne peut pas le comprendre, le voir ou s’en rendre compte?) que le temps est venu de partir dignement et avec notre engagement de le protéger contre qui que ce soit car voir encore mourir un de nos Chefs d’Etat à l’étranger ou autrement que dans son lit nous est intolérable. C’est une question de souveraineté et une certaine idée de notre pays.

Monsieur le Président, la coupe est pleine, partez en 2018, ne vous représentez pas. Laissez-nous notre pays et regardez-nous en faire ce que nous voulons : un pays développé en 10 ans au plus. Je sais de quoi je parle.

Désormais, qu’importe votre expérience et votre âge, nous ne vous écouterons plus. Ne nous poussez pas à vous demander aussi de vous taire. Vous avez franchi la ligne rouge avec ce risque de détournement de 70 ou 75 milliards de FCFA pour …un don d’ordinateurs (quelle est même la somme exacte ?). En effet, il me semble que notre budget 2016 ne prévoit pas de dons aux citoyens en encore moins ne comporte une rubrique de 75 milliards de FCFA pour l’achat d’ordinateurs.

Notre constitution ne prévoit nulle part que vous pouvez faire des dons aux citoyens. Nulle part ! Soumettez la préoccupation à vos conseillers juridiques ! Et pour quelle somme ! Presque 1/20 de notre budget d’investissement en 2016 !

Il y a donc un risque majeur de détournement de deniers publics. C’est donc bel et bien une situation critique de risque majeur de détournement de deniers publics. Et cela est lourdement puni dans notre Code Pénal, en cas de grande réalisation d’un tel risque.

Pire, nous ne comprenons pas que vous fassiez des dons avec de l’argent public !

Techniquement, détourner des fonds publics c’est les utiliser à des fins autres que celles prévues par le budget en cours. Ce n’est donc pas nécessairement du vol. En fin de période budgétaire, tous les fonds disponibles qui n’ont pas été utilisés doivent retourner (symboliquement, par jeu d’écriture comptable, car l’Etat n’est pas censé balader des sacs d’argent entre ses services – même si on aura tout vu sous vos 31 ou 32 administrations depuis 1982) au Trésor Public pour report au prochain budget ou autorisation spéciale du Parlement pour une utilisation imprévue.

Vous jouez souvent à signer des ordonnances qui modifient le budget de l’Etat après sa promulgation par vous-même : c’est de la mauvaise gestion et de la mauvaise gouvernance. Vous ne gagnez rien à vous mettre le pays à dos ! Renvoyez le texte au Parlement avec vos projets de modification de la loi des finances et faites adopter à nouveau par le Parlement, puis, promulguez également à nouveau. Techniquement, vos ordonnances sont anticonstitutionnelles et devraient faire l’objet d’arrêts suspensifs par la Cour Constitutionnelle. Mais, voilà, il n’y en a pas encore depuis .1996.

Je ne comprends pas pourquoi des choses si simples et d’une pure élégance sont si compliquées à faire pour vous et vos Gouvernements.
A votre âge, vous devriez savoir que les 30-40-50 ans sont là pour mettre leur expertise à votre disposition mais le contexte politique que vous avez entretenu et qui avait assassiné Um Nyobe, Moumie et Ouandie hier, ne nous convainc pas de travailler avec vous. Ce serait un tel gâchis pour nous! Et surtout, pour ce pays pour lequel nos ancêtres comme mon arrière-grand-père Ntimba Ngom se sont battus fièrement pour que votre génération aille à l’école, ne souffre pas, vive confortablement et, avec beaucoup d’espoir, bâtisse ce pays béni où tout pousse, où tout est beau, où les femmes et les hommes sont d’une intelligence rare et d’un dynamisme au-dessus du 10e supérieur dans le monde (4e pays le plus entreprenant au monde en 2015).

Vous avez fait ce que vous pouviez pour notre pays, très peu en réalité ; il reste à faire toutes les bases, mais nous vous sommes profondément reconnaissants pour Bakassi (rien ne vaut une guerre évitée avec des frères et voisins. Cela restera à mes yeux votre seul fait d’armes à la tête de notre pays. (Qu’importe les termes secrets du compromis, vous avez évité que coule davantage de sang camerounais.) Le reste de vos actions éventuelles est sans grande importance. Cela se serait fait mécaniquement. Malheureusement, vous avez cassé la mécanique et même le minimum vital ne s’est pas fait.

Le pays croule sous une dette sociale et historique inestimable, il subit les conséquences d’une doctrine militaire et économique aux ordres, coloniale et alors qu’il appelle de tous ses v ux une conception originale et nationale. Nous avons des femmes et des hommes de qualité dans notre armée et notre police, dans notre fonction publique et nos entreprises, je les connais, je les apprécie, je les encourage. Ils le savent. Ils sont étonnés que je reconnaisse sincèrement et ouvertement leurs sacrifices et leur dévouement.

Nous avons des personnels patriotes et déterminés dans notre armée et notre police dont l’Afrique et le monde ont vu la bravoure et l’honneur à Bakassi, en RCA, au Cambodge, en Haïti et contre le groupe de crime organisé qu’est Boko Haram. Ces hommes méritent un meilleur commandant en chef et une vision nouvelle de notre sécurité nationale.

Le pays est en proie à une insécurité généralisée, et vous ne le voyez pas ? Vous y contribuez par des dons sans même vous en rendre compte ! Vous donnez à une puissance étrangère le droit et l’opportunité de tracer et collecter sans effort toutes les réflexions et toutes les inventions de tous nos étudiants ? Qu’est- ce qui vous arrive ?

Je doute que vous voulez espionner tous vos compatriotes qui utiliseraient un de ces ordinateurs, autrement dit tous nos étudiants ? Je doute également que vous ayez décidé de vendre au franc symbolique (comme toujours) ce que le pays a de plus cher : ses ressources humaines et leur production intellectuelle ? Mais ces doutes, qui n’existent manifestement que par respect pour la fonction présidentielle où je suis convaincu qu’on ne peut faire certaines choses sans intentions ni buts autre que le bien-être du peuple, ont du mal à ne pas s’occire rapidement.

Vous êtes manifestement dépassé par la fonction que vous occupez depuis trop longtemps ! Il est temps de quitter le poste. Il est temps de rajeunir la fonction et de la restituer hors des rangs de votre rassemblement.

La somme que vous jetez par les fenêtres est inférieure à celle que bien des pays ont dépensé dans les années 1980 pour démarrer leur industrie informatique qui produit aujourd’hui des dizaines de milliers de milliards de FCFA. Avec 70 milliards, on pouvait créer sept (07) pôles informatiques avec universités IT, centres de recherche et incubateurs d’entreprises. Dix ans après, cet investissement rapporterait au Cameroun au moins mille (1000) fois la même somme, soit au moins 70 000 milliards de FCFA.

Et on se souviendrait de vous. Et on se souviendrait de vous. Et vous resteriez dans les mémoires.

En politique, voilà comment un Chef pense : que sera le futur ? Comment vais-je le construire et le structurer de telle sorte qu’il soit porteur de ressources pour mes compatriotes ?

Un Chef, un vrai Chef, ne bride pas le futur de son pays comme vous le faites.

C’est récurrent et cela dérange, énormément.

Vous défenestrez l’argent de la sueur des Camerounais avec une telle régularité et une telle facilité que certains se demandent si vous reprochez quelque chose de particulier à ce pays.

J’ai pourtant entendu ma mère et mon père placer tant d’espoirs en vous en 1982. J’étais encore un bambin, mais la joie ou la colère de mes parents ne pouvaient m’échapper. C’était même des indicateurs précieux pour moi pour leur demander quelque chose ou me caler dans mon lit quand je sentais que même jouer les consolateurs était inutile.

Que me permettez-vous de faire dans la situation actuelle avec vous ? Vous demandez quelque chose ? Me caler dans ma conviction que vous appartenez définitivement aux heures sombres de notre histoire ? Vous consoler de vos décisions blessantes contre le Cameroun qui vous a tout donné : éduction gratuite, emploi et confort matériel depuis .1962, pouvoir suprême et opportunité vaine d’entrer dans l’histoire comme un grand depuis .1982, etc.

Les dépenses de santé de notre pays étaient de 800 milliards de FCFA environ en 2015. En investissant 70 milliards de FCFA :
– en formation de qualité pour les médecins, gestionnaires hospitaliers, ingénieurs, infirmiers et techniciens;
– en production locale d’équipements, de médicaments et de consommables divers ;
– en construction d’infrastructures modernes dans un réseau national ;
vous auriez évité à ce pays des douleurs innommables appelées Dr Hélène NGO KANA ou Monique Koumatekel, et permis le développement économique de ce secteur d’activités sensible et fertile. D’après les estimations du think tank que je dirige, en dix (10) ans, cela aurait produit au moins 20% à 40% de plus que l’informatique, car, vous ne le savez peut-être pas, les multinationales les plus grosses et les plus profitables sont celles du secteur de la santé, pas de l’informatique.

Maintenez que vous le savez, offrez donc des bistouris et de l’alcool aux élèves-infirmiers et aux étudiants en médecine et non des laboratoires et des hôpitaux !

Si vous aimiez tant ce pays, vous auriez soutenu contre vents et marées les initiatives de fabrication de matériel informatique telles que celle de Djeukam Tchameni (malgré son opposition à votre politique bizarre, opposition justifiée par le temps). Le Cameroun n’aurait pas à en faire une préoccupation particulière aujourd’hui.

Mais il faut être un leader d’exception pour prendre une position politique et éthique aussi difficile mais salutaire pour le pays. Et, bien sûr, ce ne fut pas le cas.

Le Cameroun a importé en 2013 pour 800 milliards de FCFA, 2 110 tonnes de riz (nous avons pourtant environ 7,5 millions d’hectares de terres cultivables), de poisson (nous avons 402 km de côtes hors criques et estuaires, des milliers de kilomètres de fleuves et rivières, des centaines de lacs), d’huiles, de sucre, de sardines, etc. Ce sont là des choses que le Bon Dieu, Amon-Râ, n’a jamais fait pousser ni vivre en zone équatoriale.

Avec 70 milliards de FCFA, ce pays aurait cultivé 200 ha * 70 = 14 000 ha d’ignames que tous les Camerounais consomment et que le Bon Dieu, Amon-Râ, a toujours fait pousser en zone équatoriale. Avec un rendement moyen de 30 tonnes par hectares (on peut obtenir jusqu’à 60 tonnes par hectares), cela fait 420 000 tonnes d’ignames au bas mot.

A 1 000 FCFA le kg d’ignames, le pays aurait créé une activité de 420 milliards de FCFA. Pour chaque FCFA dépensé, une recette de 6 FCFA.si nous faisions un bénéfice net de 10%, notre investissement de 70 milliards de FCFA aurait rapporté tous les 08 mois .42 milliards de FCFA. En dix ans, cela aurait fait 660 milliards de FCFA, soit 15% ou 1/6 du budget national 2016.

Quatorze mille hectares d’ignames représentent 100 emplois * 70 = 7 000 emplois directs dans les champs et au moins 3 000 emplois indirects, liés à ce programme, dans le matériel roulant, la commercialisation de divers produits, les intrants agricoles, les services financiers, les services de santé, la communication, le transport, la transformation industrielle, la recherche, etc., soit 10 000 emplois et au moins 50 000 enfants. Si chaque emploi est rémunéré à 100 000 par mois au moins, cela fait 1 000 000 000 FCFA par mois, soit 12% du coût du programme.

La plupart des parents auraient ainsi eu les moyens de payer un ordinateur de 150 000 FCFA (exonéré de TVA) à leur enfant étudiant via un partenariat avec des partenaires financiers (entreprise de leasing) qui leur auraient permis de financer cette acquisition en 24 mois à .7 656 FCFA par mois, avec le taux d’intérêt de 15% TTC compris.

Un tel partenariat peut d’ailleurs s’étendre à tous les parents du Cameroun et d’Afrique ! Encore faut-il y penser.Encore faut-il prendre le temps de chercher et de n’appliquer que ce qui vaut le mieux pour son pays.

Nous pourrions étendre la meilleure utilisation à bien des secteurs d’activités, mais avec ce que nous avons présenté, il est démontré à suffisance que même si c’est 1 000 000 FCFA qui est utilisé pour faire un don à nos étudiants, c’est une mauvaise décision économique, un risque et un problème juridiques et constitutionnels sérieux, un calcul politique mesquin et ignoble. Les étudiants n’ont pas besoin de la pitié ou du clientélisme, ils ont besoin d’un Chef d’Etat et d’un Gouvernement en action, guidés par l’efficience, le patriotisme et le sérieux. Les étudiants ont besoin d’un pays construit pour s’y mouvoir et pouvoir prendre le relais en se juchant sur des épaules de géants politiques et économiques, de modèles éthiques et nationalistes, de visionnaires énergiques et efficaces.

Je ne comprends pas qu’après la MIRAP, voici le DON D’ORDINATEURS qui donnent du travail aux étrangers, leur permet d’envoyer leurs enfants à l’école et de leur acheter aisément des ordinateurs sans endetter leur pays ni hypothéquer lourdement de quelque manière leur avenir !

Le plus intrigant dans ce « don » qui est plus un acte d’achat de consciences qu’un don en réalité, est que le Président a décidé de vendre au franc symbolique toute la production intellectuelle de nos étudiants aux chinois : réflexions quotidiennes, notes de lectures, recherches pour les exposés et examens, travaux de recherches en vue des diplômes de licence, de master et de doctorat, rédaction de romans et textes scientifiques divers, etc. Dans un monde et une époque qui produisent et vendent essentiellement de l’information et du savoir, quel idiot livrerait des ordinateurs aux étudiants d’un pays sans y installer des dispositifs de collecte et transfert de données ? Et nous parlons des étudiants de l’un des pays les plus créatifs du monde !

Le risque de haute trahison n’est-il pas réalisé quand les découvertes scientifiques et les inventions technologiques d’un pays sont données à une puissance étrangère ? Les juristes doivent nous édifier à ce sujet. Le pire dans ce cas-ci, c’est que nous payons même cette puissance étrangère pour qu’elle prenne le fruit de nos efforts et les outils de notre dignité et de notre indépendance.

Nous avons besoin de la Chine comme de tous nos partenaires politiques et économiques, mais je crois que parfois les Chinois et nos autres partenaires se demandent si nous ne sommes pas des hommes des cavernes. Avec 70 ou 75 milliards de FCFA, on crée une industrie informatique ! La Chine aurait dû recevoir de nous une demande de nous livrer des usines et des équipements pour la production des équipements IT et pour la formation dans ce domaine.

Si nous considérons que l’ordinateur est devenu le cahier d’aujourd’hui, alors, comme SAFCA nous fabrique des cahiers, Intelar, TEG, Miracle Informatique, X-Net, Palm Telco et autres auraient pu devenir des partenaires de l’Etat du Cameroun pour la production des ordinateurs au Cameroun. Le Président de la République aurait été mieux avisés de les réunir, de mettre sur la table un apport en exonérations fiscales illimitées, en exonérations douanières totales, en décret créant et aménageant via la MAGZI une zone industrielle spéciale IT avec pour seule charge les salaires et les charges sociales, en barrières tarifaires et non tarifaires pour protéger l’industrie IT naissante, en accords avec Microsoft et Google ou Apple pour leurs systèmes d’exploitation, en dispositions de protection des brevets internationaux dans ce secteur et de coopération avec la nouvelle entreprise parapublique à gestion totalement privée, etc.

Mais est-on prêt à donner un peu de soi pour ce pays, sa jeunesse et son avenir ?

Orange Cameroun, MTN Cameroon, Viettel Cameroon, Camtel, Campost, etc., y aurait trouvé un intérêt financier évident ; nos banques, notre diaspora si peu écoutée et rarement impliquée à tort, et bien des investisseurs locaux et étrangers auraient suivi un tel « projet structurant » (expression bizarre à la signification toute aussi bizarre car n’ayant aucun sens précis ni en économie ni en grammaire française, mais bon ! Le Cameroun et ses choses !) au regard du grand marché de l’Afrique Centrale qui va du Tchad à l’Angola (pas loin de 200 millions de personnes), et si l’on pense aux 200 millions de Nigérians qui sont adossés sur nous !

Mais pourquoi diantre sommes-nous si paresseux ? Pourquoi faire un tout petit effort pour ce pays est-il de la mer à boire ? Pourquoi n’osons – nous pas pour mériter notre nationalité et nos hautes fonctions ?

Tout semble tellement aller de soi !
La moitié des étudiants camerounais possède un téléphone portable dont le prix est au moins égal à 75 000 FCFA. Donc, je ne vois pas dans un besoin imaginaire d’ordinateurs le problème le plus épineux de leur formation. Un peu comme au lieu de construire ou faire construire des laboratoires, des bibliothèques et des studios de cinéma pour soutenir leur formation dans ce domaine et en management culturel, on a fait construire .une salle de cinéma, en plus par une société de production de films en quête de débouchés.

Nous faisons ici un appel urgent à la méthode.
Eh bien ! Ce dont ils ont besoin, nos chers étudiants, ce sont des salles de cours, des campus propres, des bibliothèques, des laboratoires, des résidences universitaires, des bourses d’études et de recherche, des opportunités de travaux pratiques et de stages académiques pour ceux des filières professionnelles et techniques dans le cadre des programmes de construction des infrastructures universitaires, des incubateurs d’entreprises avec des fonds d’investissement afin qu’ils matérialisent leurs idées sous formes d’entreprises qui verseront des salaires aux parents qui paieront eux-mêmes des ordinateurs à leurs enfants. Nos étudiants ont besoin d’un backbone de fibre optique interuniversitaire pour au moins trois raisons fondamentales :

1. Que leurs enseignants, paradoxalement traités avec la plus grande indignité dans ce pays, soient moins fatigués, se déplacent moins sur des routes de campagne dangereuses appelées « axes lourds » (j’aimerais que les ingénieurs en BTP m’expliquent cet autre trait de génie du Cameroun et du Renouveau) et puissent dispenser des cours à plusieurs universités publics et privés en même temps par vidéoconférence, ce qui fera faire de grosses économies au pays d’un point de vue macro-économique, de gestion de nos ressources humaines si peu nombreuses et péniblement acquises, et instaurera une plus intense compétition entre étudiants. Nous connaissons le résultat d’une telle situation : une amélioration sensible de leur niveau de qualification et de compétences que les entreprises appellent de tous leurs v ux.

2. Que les ressources virtuelles de chaque université publique et privée (livres, mémoires, thèses, articles, cours, épreuves et corrigés, conférences, travaux pratiques, benchmarks divers, etc.) deviennent accessibles à tous et rendent donc la formation plus aisée et la recherche plus pointue.

3. Que l’ère du numérique, dont on parle trop virtuellement avec des coups de 75 milliards de FCFA, sonne enfin réellement à la porte de notre monde universitaire.

En réalité, l’entrée dans le monde numérique est une question d’infrastructures d’abord et de matériels didactiques ensuite. Si on affine sa méthodologie d’approche de ce problème, on comprend vite que les étudiants veulent des infrastructures qui n’existent pas ou très peu, qu’ils souhaitent que leurs enseignants soient mieux payés pour qu’ils se concentrent un peu plus sur leur métier et non sur les astuces pour arrondir les fins de mois, que la gouvernance universitaire s’améliore avec l’instauration de l’élection des recteurs, des doyens et des chefs de département par leurs pairs parmi les enseignants les plus anciens dans le grade le plus élevé afin que l’éthique universitaire soit préservée, que les pertes de temps et d’énergie pour notre jeunesse comme les BTS, les DSEP et je ne sais quoi encore soient supprimés, qu’on entérine l’organisation universelle des études universitaires en Licence – Master – Doctorat, ce qui clarifie le parcours universitaire et facilite les équivalences au niveau professionnel, etc.

Au fait, cela va faire combien de fois qu’on finance l’interconnexion des universités au Cameroun ? N’y a-t-il pas un backbone national dont l’un des objectifs et boucles majeurs était l’interconnexion des universités après un ou deux précédents foireux projets intégralement financés tout de même? Il faudra que quelqu’un nous fasse un état des financements des interconnexions au Cameroun depuis l’année 2000 au moins. Au rythme où nous y investissons, chaque patelin perdu doit déjà être équipé.

La diversion de ceux qui porte l’avenir de la nation entre leurs deux oreilles et par la qualité de leur parcours universitaire est criminel. C’est pour cela que le principe de l’école aux écoliers et la politique aux politiciens déclamée avec force et justesse en 1991 reste valable à mes yeux.

Tiens ! Mais qui disait cela ! Ne me dites pas que c’était notre Président actuel ! Aïe !

Je ne comprends donc pas pourquoi il mêle les étudiants à la politique par une man uvre de diversion et de clientélisme à la fois :

1. l’entrée en vigueur des APE le 04 août : ces accords rendent quasi-nulle l’effet des qualifications des étudiants camerounais au cours des 20-30 prochaines années sauf si le pays change de dirigeants en 2018, pense et réorganise sa gouvernance et ses relations extérieures dans la foulée. Ces accords coloniaux, version 1884.2, sont la réponse de l’Europe dans sa quête de débouchés comme en 1884. Comment allons-nous pouvoir nous développer si notre industrie doit mourir pour que les produits européens soient vendus chez nous?

Comment allons-nous donner du travail aux jeunes et aux étudiants actuels si l’espace économique est contrôlé par des étrangers en son c ur : l’industrie, et en son système circulatoire : la logistique ? Comment pourrons-nous donner à manger à nos familles et à nos voisins qui comptent sur nous si nous ne produisons industriellement rien qui ait une réelle valeur ajoutée ? Il fallait divertir les 500 000 étudiants du Cameroun afin qu’ils oublient que leur avenir vient d’être vendue à vil prix.

2. L’éventualité d’une élection présidentielle anticipée : dans toutes les chaumières et dans tous les salons, cela semble se confirmer. La session parlementaire de septembre 2016 risque sérieusement de nous apporter une surprise majeure : la modification de la constitution conduisant à une élection présidentielle anticipée. Souvenons-nous que chacune de ces élections est précédée par un effet d’annonce de ce type dont personne d’ailleurs ne verra jamais la réalisation mais l’argent sera parfaitement dépensé.

Sommes-nous en face d’un cas de figure de recherche subtile de financement pour les prochaines élections présidentielles et autres par le parti du Président de la République ?

Je pense que le Président veut régler deux problèmes : divertir la jeunesse qui ne voit toujours pas le premier FCFA du plan spécial jeune annoncé en février 2016 (sauf que annoncer un plan hors budget appelle deux choses : une procédure de son insertion dans ce budget par un avenant au budget de l’année en cours ou une ordonnance à cet effet, ce qui, dans les deux cas, en ce sujet précis, est une preuve d’amateurisme managériale, car nous ne faisons face à aucune crise sociale ou économique majeure) et dont l’avenir vient d’être vendu aux enchères aux européens par les APE d’une part, et, d’autre part, s’aliéner un électorat sensible, perçu irrespectueusement par le régime comme malléable et, ipso facto, les parents des étudiants.

Cela fait potentiellement 1 000 000 de parents. Ainsi pense-t-il mettre déjà de côté un trésor de guerre de 1 500 000 votes sur les 6 000 000 d’inscrits que ELECAM semble avoir pour consigne de ne pas dépasser.

C’est du cynisme politique pur et dur.

Ce n’est pas de la gestion des affaires publiques.

Ce n’est pas de la politique, c’est une braderie.

C’est une man uvre indiquant une intention manifeste de fraude électorale anticipée lors d’une élection présidentielle anticipée.
Je suis persuadé que :
– notre jeunesse a besoin d’un homme dans la quarantaine qui les comprend, peut être leur leader par sa proximité par l’âge et l’intuition des besoins et enjeux actuels et futurs,

– la fraîcheur et la fougue de notre jeunesse permettront, cette fois-ci, de changer le leadership de notre pays en faveur d’un jeune leader dans la quarantaine. Entre 20 et 50 ans, nous avons 80% de l’électorat potentiel.

– La force de l’âge, la capacité de travail, la solidité des convictions, la perception intuitive des enjeux et des besoins que donne l’appartenance à l’époque, une vision offensive dans la recherche des solutions économiques et sociales et des termes favorables à nos intérêts dans les partenariats en harmonie avec les attentes de la grande majorité des citoyens, sont les critères qui convaincront cette jeunesse et leurs parents.

– Notre jeunesse et ses parents savent que ce sont ces qualités qui créeront une industrie puissante et diversifiée, une formation et une production scientifiques et technologiques de haut niveau, une société cohérente avec elle-même, en harmonie avec son histoire et ses partenaires, guidée par la bonne gouvernance et le respect strict des libertés et des droits, un pays où abonderont dans nos magasins et nos boutiques le macabo et le kilichi, le mbongo’o tchobi et le eru, le nkwii et le sanga, car le développement a pour base la culture.

Notre sécurité nationale dépend de notre capacité à produire de la richesse. Lorsque le Président et son Gouvernement dilapident nos ressources, offrent l’ensemble du travail intellectuel futur de nos cadres à une puissance extérieure, nous empêchent de produire de la richesse, font de nous de serviles consommateurs comme en 1884 et hypothèquent notre avenir et celui de nos enfants, ils mettent notre sécurité en danger. Ils nous fragilisent, ils nous rendent vulnérables, ils nous mettent à la merci de toutes sortes de dangers potentiels.

La sécurité nationale, c’est d’abord produire assez pour être capable de tenir le siège des embargos ou des agressions, contrôler cette production et la projeter par le contrôle de l’information produite localement et la conquête de celle qui s’édite ailleurs. C’est gérer de manière rigoureuse, efficiente et productive les ressources humaines et financières du pays afin de garantir à tous les deux éléments essentiels de la vie : la liberté et le bonheur. Or, il n’y a pas de liberté et, ipso facto, pas de bonheur pour ceux qui ne produisent rien et sont ravalés au rang de consommateurs passifs.

Le Président ne poursuit donc plus la défense de notre sécurité nationale avec cette dépense.

Je pense que la conclusion devrait aller de soi pour notre Peuple : le moment est venu de remercier notre Président actuel et tout son Gouvernement. Je le dis dans les deux sens du terme : les faire partir du pouvoir et leur dire merci pour le peu qu’ils ont pu faire.

Personne ne sera poursuivi.

Personne ne sera inquiété.

Personne ne perdra ses biens bien acquis et déclarés depuis l’entrée en vigueur de la Constitution actuelle en 1996.

Nous ferons barrage à ceux qui les agresseront judiciairement.

Mais il est temps de tourner la page.

C’est ce que font tous les pays sérieux quand leur Président et leur Gouvernement ne défendent plus leurs intérêts : TOURNER LA PAGE.

J’appelle donc les citoyens camerounais d’ici et d’ailleurs, de descendre en masse dans les bureaux de ELECAM, demander à se faire inscrire en masse sur les listes électorales, de se tenir prêt pour les prochaines élections présidentielles qui se profilent à l’horizon, de voter pendant celles-ci et de contrôler leur vote jusqu’à la publication des résultats.

J’en appelle aux programmeurs informatiques et ingénieurs de télécommunications de se joindre à moi pour former une équipe de 30 volontaires qui va développer un module radio nouveau et une application Android, Windows, IOS et Blackberry qui permettra de filmer le comptage des votes et tous les Procès-verbaux signés par tous les acteurs autorisés de chaque bureau de vote, de les poster et de les centraliser dans un réseau de serveurs qui les liront et déclareront les résultats du vote au plus tard quatre (04) heures après la fermeture des bureaux de vote.

J’en appelle à tous les Camerounais à se rendre massivement dans les bureaux de vote, de voter, d’offrir cette journée à leur pays en surveillant le processus électoral, en sécurisant les urnes, en participant au comptage des bulletins de vote qui est légalement public, en téléchargeant l’application COACIC qui sera en ligne dès novembre 2016, en filmant le procès-verbal officiel qui sera signé par les représentants de chaque parti politique et le Président de chaque bureau de vote, en nous l’envoyant par messagerie afin que les résultats soient conformes à la volonté du Peuple. Pas de panique si les réseaux téléphoniques sont coupés. Le système aura une fonctionnalité qui permettra de véhiculer l’information en transformant votre téléphone en émetteur radio ondes longues. Nous pourrions donc capter vos téléphones et recevoir vos documents en temps réel avec ou sans réseau GSM.

C’est de l’électronique de niveau de classe terminale. Donc, rien de bien exceptionnel.

Si le Peuple veut que le Président actuel reste au Pouvoir, qu’il prenne clairement position et que cela soit dit par au moins 50% de la population, soit officiellement onze millions (11 000 000) d’électeurs ou, officieusement, quinze à dix-huit millions (15 000 000 à 18 000 000) d’électeurs. Ainsi, sauf mauvaise foi, personne ne se plaindra plus des mauvaises routes, des hôpitaux de la mort ou des facultés de médecine sans laboratoires, des salles de classe de 200 élèves ou en déchets de planches, du coût élevé de la vie, des lois liberticides, des commissariats crasseux, des familles de soldats et policiers abandonnées, de camps militaires délabrés, de tribunaux sales et mal éclairés, de juges frileux et stressés, de retraités maltraités, de délestages ou de la fourniture horoscopique d’électricité, d’une eau rouge à la disponibilité sporadique, de ministres de la République humiliés en mondovision, de corruption endémique, de députés et sénateurs inqualifiables capables de voter avec le même bonheur et le même pourcentage une loi et son contraire, etc.

Nous nous tairons et nous regarderons faire ce Gouvernement aussi longtemps que le Peuple lui apportera la légitimité populaire qui lui manque actuellement.

Mais ! si le Peuple est du même avis que moi ! si le Peuple veut que le changement que j’appelle arrive enfin ! Si le Peuple entend l’appel du destin que j’entends si fort en ce moment ! Si le Peuple voit comme moi que chaque chose a une fin mais que celle-ci n’arrive que lorsqu’on se lève pour instaurer un système nouveau avec des hommes nouveaux !

Voici venu le temps de nous lever, Citoyens, et de restaurer notre souveraineté, la souveraineté du Peuple. Cela se fera par trois choses : s’inscrire sur les listes électorales, voter et contrôler son vote contre un système qui n’a jamais su ni voulu servir le Peuple.

Ma mère m’a dit un jour : « Les sujets subissent des tyrans ou des ténèbres, les citoyens bâtissent des nations et éclairent le monde». Camerounais, démarrons une nouvelle ère, une ère de lumière dont les constructions éclipseront mêmes les rêves les plus fous de Um Nyobe et de ses compagnons pour notre peuple. Nous sommes capables de donner au monde, même à ceux qui ont massacrés nos ancêtres et fragilisés nos cultures, les fruits de ce talent inouï, incessible et flamboyant qu’est le génie magnifique et supérieur de nos terroirs, de nos femmes et de nos hommes.

Mais, surtout, pardonnons afin de ne point perdre notre temps mais de le consacrer à la construction de notre pays et de notre nation!

Il y a des moments dans la vie de son peuple où il faut savoir prendre clairement position et dire avec force l’un des mots qui font de nous des hommes et des patriotes : NON!

Quel que soit le temps que le Bon Dieu vous a permis d’être à la tête de la Nation, il vous a mis là dans un but précis, aussi certainement qu’il a créé le monde. Et ce but était de vous tailler une place dans l’Histoire, si toutefois vous en eussiez eu envie. Mais il est manifestement trop tard pour cela. Heureusement, Dieu offre toujours une dernière chance : pour vous, Monsieur le Président, c’est de partir dignement et donner une leçon de courage politique et de patriotisme à votre génération, à celle de vos lieutenants et à la postérité. Cette leçon est simple : ne jamais se faire rejeter, renier ou vomir ouvertement par le Peuple, c’est pour les perdants-nés et les mauviettes.

L’homme élégant, fier et raffiné s’en va avant l’explosion de colère de la compagne déçue et révoltée qui le repousse. C’est cela être un Prince.

Elolombi vous bénisse ! Elolombi bénisse le Cameroun !


monsieur-des-drapeaux.com)/n

Cameroun: le nouveau Code pénal « viole la Constitution »

Par Yann Gwet, entrepreneur et essayiste camerounais

Le 13 juin, le ministre de la justice du Cameroun déposait sur la table des députés du pays un projet de loi portant sur le Code pénal, dont l’objectif était de dépoussiérer un document conçu il y a environ un demi-siècle. Celui-ci a été adopté par l’Assemblée nationale le 22 juin et par le Sénat le 29 juin.

Cette mise à jour intègre les conventions internationales ratifiées par le Cameroun : Convention des Nations unies contre la corruption, sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes, etc.

Elle eut constitué un motif de satisfaction si l’Etat camerounais avait eu le souci de la cohérence et de la retenue.

Mais non. De la pénalisation de l’adultère à celle des locataires insolvables, ce projet est un pot-pourri de dispositions outrageusement répressives.

Passion homophobe
Emblématique de la dérive liberticide qui le caractérise, à l’heure où le monde sèche ses larmes après le carnage homophobe d’Orlando qui a fait 49 victimes dans une discothèque gay de Floride le 13 juin, le Cameroun réaffirme son attachement à l’article 347.1 qui punit d’une peine d’emprisonnement « de six mois à cinq ans et d’une amende de 20 000 à 200 000 francs CFA [30 à 300 euros] toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe ».

L’homophobie compte au rang des passions camerounaises. Le gouvernement est donc ici en terrain favorable. Toutefois, avant d’être viscéralement homophobes, nous sommes avant tout des citoyens camerounais, qualité que nous partageons, ne nous en déplaise, avec nos compatriotes homosexuels. A ce titre, il importe donc de noter que le maintien par le Cameroun de cet article est une violation de la résolution 275 de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), votée lors de sa 55e réunion à Luanda, et qui réclamait des Etats membres de l’Union africaine (UA) la protection des droits de tous, sans discrimination basée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.

Cet article est également anticonstitutionnel. L’article 26 de la Constitution camerounaise attribue en effet au pouvoir législatif la détermination des crimes et délits au Cameroun. Or l’article 347.1 est issu, non pas du Parlement national, mais d’une ordonnance signée par le premier président camerounais, Amadou Ahidjo, le 28 septembre 1972. Il viole donc le principe de la séparation des pouvoirs.

Cette même Constitution camerounaise stipule en son préambule que «le peuple camerounais affirme son attachement aux libertés fondamentales inscrites dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et des peuples et toutes les conventions internationales relatives et dûment ratifiées, notamment aux principes suivants», parmi lesquels : «L’Etat assure la protection des minorités». Pas de toutes les minorités, manifestement.

Insécurité juridique
Dans un tel contexte, le maintien de la pénalisation de l’homosexualité est une menace pour nous tous, car elle ne témoigne pas uniquement d’une homophobie d’Etat. Elle illustre aussi l’absence d’une culture du droit dans le pays, met à jour l’insécurité juridique dans laquelle vivent tous les Camerounais, et confirme l’absolutisme sous lequel nous vivons.

Que l’on soit homophobe, indifférent à la cause homosexuelle ou favorable au droit des homosexuels à vivre libres, l’on devrait s’émouvoir de ce qu’un Etat ignore ses engagements internationaux et viole sa propre Constitution sans qu’aucune institution ne puisse faire entendre la voix de la raison, c’est-à-dire du droit, de la justice, de la décence.

Ces transgressions ne sont pas bénignes parce qu’il est question d’une minorité persécutée. Elles sont terrifiantes car elles consacrent le triomphe de l’arbitraire sur le droit, et dès lors fragilisent un corps social déjà sérieusement abîmé.

L’imbroglio autour de l’article 127 du même projet de Code pénal illustre les dangers du règne de l’arbitraire. Celui-ci disposait qu’«est puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans le magistrat ou l’officier de police judiciaire qui, en violation de lois sur les immunités, poursuit, arrête ou juge un membre du gouvernement ou du Parlement». Cet article, qui est arrivé tel quel sur la table des sénateurs, créait donc deux catégories de citoyens : les membres du gouvernement camerounais d’un côté, et nous autres, citoyens de seconde zone, de l’autre. Le tollé provoqué par cette disposition scélérate a contraint le gouvernement à l’amender à la dernière minute, et à rétablir une égalité civique dont la rupture eut signifié la mort symbolique du Cameroun.

Pour un nouveau contrat social
Il n’en reste pas moins que ce nouveau Code pénal constitue un formidable recul pour un pays qui décidément tourne le dos à l’Histoire, et une gifle magistrale à la joue d’une jeunesse bien infortunée.

Alors, que peut faire cette jeunesse ? Peut-être méditer ce passage d’un éditorial d’Albert Camus, publié dans le journal Combat en 1945, dans lequel il indique à ceux qui « voudront faire l’effort » de reconnaître que les turbulences de l’époque «les forcent à reconsidérer leur pensée ou leur action», que «le seul espoir réside dans la plus grande peine, celle qui consiste à reprendre les choses à leur début pour refaire une société vivante à l’intérieur d’une société condamnée. Il faut donc que ces hommes, un à un, refassent entre eux, à l’intérieur des frontières et par-dessus elles, un nouveau contrat social qui les unisse suivant des principes plus raisonnables».


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Réflexion sur une nouvelle constitution à l’africaine au Cameroun

Par Rodrigue Carlos Nana Mbinkeu

La réflexion que je souhaite partager avec toutes les élites africaines est d’aboutir à une nouvelle république dans les différents pays africains : cela est possible en combinant la modernité et l’ethnicité transparente.

L’histoire nous enseigne que l’Afrique est traversée depuis les indépendances par différents maux qui nous appauvrissent et nous empêchent de développer le potentiel de nos pays. Certains africains ont fini par perdre la confiance à la possibilité de voir une Afrique rayonnante et dominante. Certains ont fini par croire que nous sommes maudits cependant Il suffit de visiter beaucoup de pays africain pour se rendre compte combien Dieu nous a béni. Je suis impressionné par l’énorme richesse dont dispose l’Afrique et en même temps l’immense pauvreté visible dans laquelle baigne les populations.

J’ai réfléchi, médité comment est-ce possible d’être aussi pauvre et en présence de cette énorme richesse. J’ai compris que cela n’est pas un problème d’hommes (nos hommes sont bien formés) mais plutôt un problème de l’organisation et de la structure du pouvoir c’est-à-dire que le problème est la constitution dont la plupart des pays africains ont copiés de l’occident sans intégrer les aspects de l’ethnicité transparente.

L’ethnicité transparente consiste à rassembler nos différentes ethnies dans le contrôle du pouvoir et la préservation de nos richesses naturelles. L’ethnicité transparente consiste à représenter chaque région par 2 de ces fils dans une assemblée qui sera appelée le Conseil des Sages. Le conseil des sages sera comme les conseillers du chef de l’état, ils seront ses notables (exemple des chefferies de l’ouest). Le conseil des sages aura la mission d’évaluer et de contrôler les décisions du président de la république et d’émettre des suggestions au président de la république. Ils seront élus chacun dans sa région d’origine au suffrage direct pour un seul mandat. Les anciens présidents seront d’office membre de ce conseil. Les décisions du président de la république concernant l’état d’urgence et la mobilisation de l’armée seront soumises au conseil des sages.

Dans la nouvelle constitution, le rôle du président de la république sera celui d’un bâtisseur c’est pourquoi je pense que la nouvelle constitution devra affaiblir le pouvoir de répression du président car les camerounais ont plus besoin d’éducation, de santé, de développement industriel et social. Pour accompagner le président de la république dans cette mission, il sera institué dans cette nouvelle constitution un Conseil Scientifique et Développement composé de scientifiques titulaires de PhD et de Professionnels reconnus. Les membres de ce conseil seront nommés par le président pour un maximum de 2 mandats de 6 ans. Ce conseil aura la responsabilité d’étudier, identifier et proposer des orientations de développements économiques et industriels au président de la république.

Enfin le rôle de l’Assemblée nationale sera renforcé afin de limiter les décisions du chef de l’état pouvant entrainer des conséquences sur les générations futures : richesses naturelles, l’intégrité du territoire, monnaie et l’endettement. Les nominations des ministres des affaires étrangères, de la défense, de la justice et de l’intérieur seront soumises pour approbation à l’Assemblée nationale et ensuite au conseil des sages. L’assemblée nationale pourra instaurer une commission parlementaire aidée de magistrats pour enquêter sur l’enrichissement illicite du président et des ministres (y compris les cas de conflits d’intérêt).

Les contrats sur les richesses naturelles, les terres et l’endettement seront soumis pour approbations à l’Assemblée nationale et ensuite au conseil des sages. L’assemblée nationale peut convoquer un referendum de destitution du président de la république après un vote au 2/3 des députés. La dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la république est soumise à l’approbation du conseil des sages (soit 2/3 des votes du conseil des sages).

Les anciens président auront une immunité totale, une résidence et à une pension retraite à vie.

Compte tenu de l’importance donnée au conseil des sages dans cette nouvelle constitution, les conditions de candidature pourraient être les suivantes :
.Avoir au moins 65 ans ;
.Avoir résidé de manière continue sur le territoire durant les 20 dernières années;
.Casier judiciaire vierge ;
.Avoir une seule nationalité donc la nationalité camerounaise ;

La durée du mandat des membres élus au suffrage direct au conseil des sages est de 10 ans et non renouvelable. Après leur mandat au conseil des sages, ils continueront à percevoir le même salaire pour avoir défendu les intérêts de leurs pays. Dans cette nouvelle constitution, il ne sera pas nécessaire d’avoir un sénat.

Selon moi, une telle constitution permettra de garantir l’équilibre des pouvoirs, de réduire la corruption et des abus de pouvoir. Nos états seront moins contrôlables par des puissances étrangères (ressources naturelles et dettes) donc une grande souveraineté.

Tous ceux qui pensent que mon idée est la bienvenue peut créer inciter la société civile à travailler à la mise en place de cette nouvelle approche constitutionnelle bien que je ne sois pas un homme de droit.


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Présidentielle en RDC: dernière carte de la majorité pour son maintien au pouvoir

Par Isidore Kwandja Ngembo, Politologue

La prochaine élection présidentielle, prévue fin novembre prochain en République démocratique du Congo (RDC), est suivie avec beaucoup d’attention tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. La communauté internationale qui soutient financièrement le processus électoral en RDC n’a cessé de demander la publication du calendrier électoral global pour pouvoir apporter son soutien.

Alors que tout le monde se mobilise pour réunir les conditions nécessaires afin de permettre la tenue de scrutins libres et transparents qui garantissent une alternance pacifique au pouvoir en décembre prochain, dans le respect de la Constitution, la famille politique du chef de l’État sortant Joseph Kabila met toutes les batteries en marche pour réussir son coup de force de maintenir ce dernier au pouvoir, cette fois-ci, en agitant la possibilité d’un référendum.

Celui qui le dit n’est pas n’importe qui, il s’agit bien du secrétaire-général, Henri Mova Sakanyi, du Parti populaire pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), la formation politique du président Kabila. M. Mova Sakanyi a, lors d’une manifestation de son parti le samedi 4 juin dernier, évoqué la possibilité d’un référendum pour réviser la Constitution et permettre à Joseph Kabila de se présenter pour un troisième mandat. « Le peuple congolais est souverain et sa volonté ne souffre d’aucune contestation. Attention, un jour il risque de dire allons au référendum . Si le peuple décide de son référendum, il va le faire: le peuple congolais de Brazzaville l’a fait, le peuple rwandais l’a fait », avait-il lancé au public.

En effet, le référendum n’est pas mauvais en soi, au contraire. C’est un instrument de la démocratie directe et une procédure de vote permettant de consulter directement le corps électoral d’un État ou d’une collectivité locale à se prononcer sur une proposition précise, de nature législative ou constitutionnelle, initiée soit par le pouvoir exécutif soit par les citoyens, selon les modalités définies par la loi.

En vertu de l’article 218 de la Constitution congolaise, une telle initiative de révision constitutionnelle appartient concurremment au président de la république; au gouvernement; aux deux chambres du Parlement; et au peuple congolais qui s’exprime dans une pétition de 100.000 personnes adressée au Parlement. Mais la révision de la Constitution ne peut intervenir que si le projet, la proposition ou la pétition est approuvé par référendum.

Mais la Constitution interdit au chef de l’État sortant de se représenter pour un troisième mandat. L’article 220 stipule très clairement que « la forme républicaine de l’État, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle. »

Est-il possible d’organiser un référendum quand on ne sait pas organiser une élection présidentielle ?
Qu’il s’agisse d’un référendum ou d’une élection, les deux sont les différents modes de scrutin qui consistent à convoquer le corps électoral pour se prononcer. La distinction entre les deux réside dans le fait que : le premier est une forme de démocratie directe; tandis que le second est une forme de démocratie indirecte ou représentative. Dans le cadre d?un référendum, le corps électoral est appelé à répondre par oui ou non sur une question bien précise, alors que dans une élection, il est appelé à choisir ses représentants.

Aussi bien le référendum que les élections présidentielle, législatives, sénatoriales et provinciales sont organisés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le président de la CENI, Corneille Nangaa, qui dit vouloir enrôler entre 42 et 52 millions d’électeurs, avait ouvertement exprimé son incapacité d’organiser les élections libres, transparentes et crédibles en novembre prochain sans avoir révisé le fichier électoral. Cette opération devrait, selon lui, durer plus ou moins 17 mois. De plus, pour enclencher le processus de révision du fichier électoral, la CENI avait besoin d’une loi électorale à jour et d’une loi sur l’enrôlement des électeurs qui tardent encore à être révisées par le Parlement.

La question que l’on peut naturellement se poser est celle de savoir si l’idée d’organiser un référendum est réaliste et faisable? Si oui, la CENI sera-t-elle en mesure d’organiser un référendum d’ici avant la fin du mandat du président Kabila? Elle qui dit n’avoir pas les moyens financiers et logistiques pour organiser les élections présidentielle et législatives dans le délai constitutionnel.

Le gouvernement congolais aurait-il finalement trouvé des moyens conséquents pour permettre à la CENI de tenir le référendum? Lui, qui n’a pas pu lui en donner pour organiser l’élection présidentielle telles que prévue dans la Constitution. Les partenaires bilatéraux et multilatéraux vont-ils embarquer dans ce processus à haut risque, en contribuant financièrement à l’organisation du référendum? Tant des questions qui restent encore sans réponses.

Ce qui est vrai, c’est que la situation politique reste encore très volatile en RDC. L’avenir semble incertain et sombre comme la nuit. À cette allure, et si tous les acteurs socio-politiques concernés ne prennent pas conscience en privilégiant l’intérêt supérieur de la nation, il y a un risque certain de voir ce pays au c ur de l’Afrique s’enfoncer dans une spirale infernale qui le mènera à nouveau dans les conflits violents et affrontements armés avec leurs lots de violations massives des droits humains. Si la communauté internationale laisse la RDC retourner à la case du départ, tous efforts déployés ces vingt dernières années pour améliorer la situation dans ce pays auront été futiles.


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Combattre le dictateur africain c’est combattre la Ve République et vice versa

Par Bertrand Teyou

Je sors fraîchement du trou, ce que nous appelons ici à la prison de Montmédy le mitard. J’y ai passé 7 jours, pour avoir exprimé mon mécontentement contre des surveillants qui m’imposaient un ordre contraire au respect de la loi Evin.

J’ai été alors arrêté, confiné, isolé, puis jugé et condamné par le directeur de la prison. Genre vous dénoncez Cahuzac, et c’est lui qui décide de votre sort. « Si nous on viole la loi, vous restez au fond de votre cellule, vous arrêtez de respirer et vous vous taisez! » m’a-t-on assené. Sentence martiale, l’incroyable découverte de l’antre de la terreur que je ne sus trouver en visitant l’hacienda du negro Duraço à Zihuatanéo.

La décision qu’on me sert est assortie de la mention selon laquelle conformément aux dispositions de l’article R. 57-7-32 du code de procédure pénale, vous pouvez faire appel, un recours non suspensif contre la condamnation prononcée, ce qui ne vous offre d’autre choix que celui de laisser le bourreau achever sa besogne.

J’ai été frappé dur, pour m’être plaint de suffoquer dans un bâtiment étroit infesté de fumée de drogue, monstruosité vécue en chose conviviale par une Administration pénitentiaire qui ne se cache même plus d’exploiter la fragilité de pauvres détenus métamorphosés en cobayes.

Administration qui livre de l’allume-bedo (drogue) non-stop, contrairement à la Constitution qui interdit à l’État de participer de près ou de loin à des actes criminels.

II faut le vivre pour le croire, c’est subtil et diabolique, un tout petit stick halal collé à la porte de votre cellule, auquel on ajoute breuvage télé et bedos ou pétards à volonté, et le tour est joué, l’overdose de terreur, longtemps avant l’appel du muezzin qu’on osera accuser à tort pour distraire l’opinion.

Telle est la réalité, loin des contes de fée des utopistes cyniques qui, à longueur de journées, nous chantent les vertus de la poésie française, pour le soir aller faire la pute auprès des investisseurs qui se fichent royalement de parler le français. Des troubadours qui nous diront par la suite que la Fraternité passe avant les intérêts. Oubliant qu’ils tinrent le même discours en accordant, par pur profit, le droit de vote à l’esclave avant leur propre mère.

Alors, au grand dam des rêveurs. Ou bien encore de ces libertaires qui ont manqué d’apprendre leurs leçons pour réaliser que des gens ont répondu aux questions qu’ils se posent, il y a lieu de réaffirmer que rien ne nous détourne de l’objectif unique et central : sauver l’enfant Tikar qui, en Afrique noire et au phallus, est décapité par des soldats français, un cycle de terreur sans fin.

Barkhane, Sangari, la tragédie continue. La même furie que celle de l’opération Delta où l’on découvrit avec stupeur que la noble hiérarchie, qui envoie les soldats combattre le terrorisme, est la même hiérarchie qui envoie les terroristes attaquer les soldats.

Épisode pendant lequel les services secrets, pris la main grossièrement dans le sac, se défendirent en avouant l’impensable: « notre boulot officiel de tous les jours c’est le faux et usage de faux, le complot, le massacre, etc.»

Haute trahison qui d’ailleurs avait été traitée en affaire dérisoire, parce que les 21 soldats tués à Bakassi n’étaient « par chance » qu’Africains, et non Français. Omerta d’État où le locataire d’Étoudi verra son élan chrétien tranché par la foudre des bailleurs de fonds, prière impérative de congédier la commission d’enquête du colonel Soureck qui avait commis la bêtise de travailler avec.

On n’est jamais sorti du carnage colonial. D’une main on massacre et de l’autre on apporte de l’aide, aide publique au développement, aide humanitaire, aide monétaire et, comme par hasard, le même scénario en France, aide au logement, aide médicale, allocation familiale. Même la Christiane Taubira, qui pensait être sortie du lot, a été rattrapée par son historique d’aide au logement. Nous sommes marqués au fer par l’aide, un anéantissement psychologique prodigieux, car l’aide éternise l’affaiblissement, alimentarise le droit et transforme l’abus de l’opulent en vertu.

Pour la gouverne de véloces manipulateurs qui prennent du plaisir à confondre la bonne foi d’honnêtes profanes, je tiens à préciser que je n’ai jamais été contre la France, je suis contre l’ordre meurtrier de la Ve République, ses désastreuses conséquences qui dévastent les ex-colonies, laminent les territoires d’outre-mer, réduisant le destin des citoyens à l’humeur d’un prince qui confisque les ressources et hypothèque le droit d’initiative, créant une misère économique qui, au final, plonge tout le monde dans le même tourbillon de la dette suicidaire, le bourreau et l’opprimé, Areva et le Niger.

Les Républiques de pacotille de l’Afrique francophone ne sont que le prolongement de la folie suicidaire de la Ve République pilotée depuis le cabinet noir du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré, donc ne peuvent survivre qu’en faisant mécaniquement allégeance à la France. Combattre le dictateur africain c’est combattre la Ve République et vice versa.

Celui qui s’est insurgé devant Biya ne le serait que doublement face à Hollande. Celui qui a soutenu le « casseur » de février 2008 ne peut que comprendre 1′« incendiaire » de Besançon. Autrement, cela signifierait que le Kunkuma n’était que notre « moins cher », ce qui est inacceptable.

Il est du devoir impérieux de chacun de nous de combattre sans hypocrisie, pour tuer le mal depuis la racine. Débarrasser l’Afrique de ces conflits superflus qui nous empoisonnent et nous divisent, au point où un Africain va couper le bras d’un autre Africain pour soit disant lutter contre le vol, au nom de la religion!? Alors que la Foi bantu, Maâ*, nous enseigne: « si tu savais ô combien foudroyante est la colère de Dieu, jamais tu n’oserais lever ton épée contre le captif, tu lui viendrais au secours ».

Ma modeste revendication porte sur le juste droit.

*Maâ est la mère sacrée de tous les Noirs de la terre. ElIe veille sur le laâkam ou paâkam (grande maison des Kam qui signifie humains nobles et est le nom primitif de kamite). En Bambara, Maâ est vénérée en Être premier, en Baham. Sagesse première d’où maâ-te (sagesse concrète), en Haoussa ou Peul Faculté première, fondamentalement la même signification aux 4 coins d’Afrique. Maâ est femme car, « venant tous du ventre de la femme, disent les anciens, nous avons la preuve matérielle que le premier être humain est femme, ce qui n’est pas le cas de l’homme. »

Bertrand Teyou.
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Vers une session cruciale du Parlement camerounais

L’Assemblée nationale du Cameroun a été convoquée en session ordinaire le 10 mars prochain, au terme d’un arrêté publié lundi soir par le président de la Chambre basse

L’Assemblée nationale du Cameroun a été convoquée en session ordinaire pour le 10 mars prochain, au terme d’un arrêté publié lundi soir, 29 février 2016, par le président de la Chambre basse, Cavaye Yéguié Djibril.

Dans la logique de concomitance qui caractérise le Parlement camerounais, le Sénat devrait également se réunir à la même date et ce pour un mois.

Si, dans la pratique, cette première session de l’année est généralement marquée par le renouvellement des bureaux des deux Chambres, le contexte politique oblige à penser que les élus pourraient être appelés à plancher sur des projets de textes gouvernementaux décisifs pour la vie du pays.

Le Parlement se réunit en effet au moment où plusieurs élites, mais surtout des dignitaires du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, parti au pouvoir) organisent force meetings et rédigent des centaines de motions invitant leur président national et non moins chef de l’Etat, Paul Biya, à anticiper le scrutin présidentiel et à se porter candidat.

De sources introduites prêtent ainsi à l’Exécutif l’intention de faire modifier la Constitution avec comme principales innovations la réduction du mandant présidentiel de 7 à 5 ans, la création d’un poste de vice-président de la République mais également l’abaissement de l’âge de vote de 20 à 18 ans.

S’agissant de l’élection présidentielle, normalement prévue en 2018, les mêmes sources l’annoncent pour octobre de l’année en cours.

Le parlement du Cameroun.
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Diplomatie: Ban Ki-moon recommande le dialogue politique en RDC

Le secrétaire général de l’Onu a convié, mercredi, les acteurs politiques du pays à travailler ensemble pour un processus électoral inclusif et crédible dans le respect de la constitution

En visite à Kinshasa mercredi, 24 février 2016, Ban Ki-moon a rencontré les acteurs de la vie politique congolaise. Il les a appelés à s’engager dans un dialogue inclusif dans le respect de la Constitution et à adopter un calendrier consensuel pour les élections.

« J’ai eu la chance de rencontrer le président Kabila, les responsables du Parlement, des représentants de l’opposition et de la société civile. Je les appelle à s’engager de manière constructive dans un dialogue politique, je leur ai rappelé qu’il fallait mettre les intérêts de la population au centre des discussions, a expliqué le secrétaire général de L’Onu. Je les ai exhortés à travailler à un processus électoral inclusif et crédible dans le respect de la Constitution ».

Restriction de l’espace démocratique
Il a également exprimé sa préoccupation quant au processus électoral. « Les retards dans le processus électoral m’inquiètent et cela augmente les tensions politiques relatives à une possibilité d’un troisième mandat du président Kabila. J’ai continué d’encourager les acteurs politiques à se mettre d’accord sur un calendrier électoral consensuel », a indiqué le secrétaire général des Nations unies.

Ban Ki-moon a par ailleurs fait part de sa préoccupation quant à la restriction de l’espace démocratique et a appelé au respect des libertés publiques dans le pays. « Je suis également inquiet de la restriction croissante de l’espace démocratique et en particulier le fait que les membres de l’opposition, des médias et de la société civile sont ciblés. Les libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique sont essentielles à une vie politique dynamique et à un processus démocratique », a-t-il déclaré.

« S’il vous plaît, ne vous accrochez pas au pouvoir »
Lors de la conférence de presse, il a également été interrogé sur les enjeux auxquels le continent africain fait face. « L’an dernier, lors du sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine, j’ai soulevé ce problème. J’ai dit : s’il vous plaît, ne vous accrochez pas au pouvoir. Et écoutez ce que vous dit votre population. Ecoutez attentivement quelles sont leurs difficultés, leurs aspirations. Mais quand la fin de votre mandat constitutionnel arrive, s’il vous plaît, ne vous accrochez pas au pouvoir, a-t-il rappelé. Il faut une bonne gouvernance. Pas de corruption, pas d’impunité. Il faut l’Etat de droit, rendre des comptes et être transparent».

Et d’ajouter : « L’Afrique regorge de richesses en ressources naturelles, en ressources humaines. Mais comment sont utilisées ces ressources, cela dépend de la classe dirigeante. Les dirigeants doivent montrer l’exemple, avoir une conduite exemplaire, s’assurer que cela permet d’accélérer le développement économique et social. C’est l’un des messages que j’ai répété à de multiples reprises en tant que secrétaire général. C’est ce que j’ai dit l’an dernier et répété cette année. Et il y a eu des applaudissements nourris de la part des délégations ».

Le secrétaire général des Nations unies sera ce jeudi à Juba, où il rencontrera le président sud-soudanais, Salva Kiir, et visitera un camp de déplacés de l’Onu.

Ban Ki-moon et le président congolais Joseph Kabila, le 24 février 2016, à Kinshasa.
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Présidentielle 2018: Ni John Fru Ndi craint une guerre civile au Cameroun

Selon le leader du Social democratic front, le parti au pouvoir ne devrait plus modifier certaines dispositions de la constitution pour éviter des troubles sociaux de grand ampleur

Le Chairman a déclaré récemment dans sa résidence de Ntaryikon, à Bamenda lors d’une cérémonie de souhait des v ux des maires Sdf que « Le président de la République, Paul Biya, par ailleurs président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), ne devrait plus se permettre de modifier certaines dispositions de la constitution, à l’effet de s’éterniser au pouvoir. Un tel acte provoquera des troubles sociaux inimaginables, susceptibles de déclencher la guerre civile au Cameroun ».

Dans le contexte d’une sortie de crise dans la région du Nord-Ouest qui opposait des militaires de la localité de Wum aux populations, le Chairman Ni John Fru Ndi souligne avoir échangé avec les ministres de la Défense, Joseph Beti Assomo, et de l’Administration territoriale, René Emmanuel Sadi. « Je leur ai demandé de dire à Paul Biya, et avec insistance, de ne pas organiser des élections présidentielles anticipées au Cameroun ». Le Chairman relève, pour sa part, que les priorités de l’heure n’ont rien à avoir avec une certaine présidentielle qui se déroulerait en 2016 ou 2017.

Pour lui l’urgence, c’est l’insécurité dans l’Extrême-Nord du Pays et dans la région de l’Est, où des enfants sont incapables d’aller à l’école et où les activités commerciales ont pris un sérieux coup, suite aux attaques terroristes attribuées à Boko Haram, couplées à l’entrée massive des réfugiés dans le pays.

Le leader du SDF, Ni John Fru Ndi
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RDC: l’opposition appelle à une « journée ville morte »

Le Front citoyen invite les Congolais à rester chez eux pour montrer leur hostilité à toute violation de la Constitution et au respect du délai constitutionnel pour les élections présidentielles

En RDC, le Front citoyen 2016 appelle à une « journée ville morte » mardi, 16 février 2016, pour appeler au respect de la Constitution, et notamment des délais constitutionnels pour l’élection présidentielle. Le gouvernement comme la Commission électorale sont suspectés par ce collectif de partis d’opposition et d’organisations de la société civile de vouloir entériner un glissement du calendrier électoral pour permettre à Joseph Kabila qui termine son deuxième et dernier mandat de rester au pouvoir. Un premier test pour les détracteurs du président congolais alors que le gouvernement, les forces de l’ordre et la majorité appellent les citoyens à se rendre au travail.

Ce n’est pas une journée comme les autres. La date est toute symbolique : le 16 février 1992, les chrétiens avaient marché pour réclamer la réouverture de la conférence nationale, ils avaient été massacrés par le régime du Maréchal Mobutu. L’Eglise catholique avait à la fin de l’année dernière décrété une nouvelle marche des chrétiens pour le 16 février 2016 pour appeler, comme le Front citoyen aujourd’hui, au respect de la Constitution, mais elle avait rapidement fait marche arrière. Peur d’une récupération politique de l’opposition, d’un nouveau bain de sang ou pressions du Vatican ?

Respect des délais constitutionnels
Toujours est-il que l’opposition et la société civile, hostiles au maintien au pouvoir de Joseph Kabila, ont fini par s’aligner sur cette position en appelant non plus à des manifestations, mais à une journée ville morte. Le Front citoyen invite donc les Congolais à rester chez eux pour montrer leur hostilité à toute violation de la Constitution, leur attachement à l’organisation des élections dans les délais constitutionnels, soit avant fin 2016, et à l’alternance démocratique. Pour la majorité présidentielle, cela reste une récupération politique d’une date symbolique.

La majorité appelle les Congolais à aller travailler. Plusieurs ministères ont quant à eux émis des directives pour rappeler qu’il s’agit d’une journée ouvrable, que des fiches de présence seront remplies, et que des sanctions exemplaires seront prises contre les absents. A Kinshasa, le commissaire provincial de la police a averti : tout le monde doit aller au travail. Les forces de police seront déployées pour empêcher toute perturbation de la circulation.

Le Front citoyen 2016 dénonce des actes d’intimidation.

Etienne Tshisekedi soutient la mobilisation
Ce lundi, le collectif a reçu le soutien d’un allié de poids, celui d’Etienne Tshisekedi. Un ralliement de dernière minute qui en surprend plus d’un. L’opposant historique invite finalement ses partisans à répondre à l’appel du Front citoyen. « Le 16 février, ça nous rappelle 1992, le massacre des chrétiens, explique Felix Tshisekedi, secrétaire national de l’UDPS chargé aux relations extérieures. « Il y a eu beaucoup de morts parmi l’UDPS, mais aussi parce que nous sommes à une période cruciale de l’histoire politique de notre pays. Le pouvoir est en train de multiplier les actes qui sont loin en tout cas d’indiquer une intention réelle de jouer le jeu démocratique. »

La semaine dernière pourtant, Bruno Mavungu, secrétaire général du parti avait publiquement rejeté cette journée « ville morte ». Il reprochait même à ses organisateurs de vouloir récupérer la date très symbolique du 16 février à des fins politiques.
Une prise de position qui avait suscité des remous au sein de l’UDPS, certains accusant le secrétaire général de vouloir faire cavalier seul pour ménager ses bonnes relations avec le pouvoir en vue d’un possible gouvernement d’union.

Pour le sénateur de la majorité, Léonard She Okitundu, cet épisode illustre la lutte d’influence qui sévit au sein de l’UDPS, mais témoigne aussi plus largement d’une guerre de leadership au sein de l’opposition.

Le Front citoyen 2016 appelle les Congolais à rester chez eux ce mardi 16 février 2016
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Les 20 ans de la Constitution du Cameroun

Depuis le 18 janvier 1996, date de sa promulgation, le texte juridique fonde la légitimité de l’organisation institutionnelle et politique du pays

18 janvier 1996 – 18 janvier 2016. Il y a vingt ans, le chef de l’Etat Paul Biya promulguait la constitution du Cameroun. Ce texte répondait alors à la revendication des groupes de pression d’expression anglaise, dans certaines régions du pays, qui réclamaient le retour au fédéralisme.

Dans le préambule de cette constitution de 96, le peuple camerounais, « fier de sa diversité linguistique et culturelle », proclame solennellement qu’il constitue une seule et même Nation, engagée dans le même destin. Il affirme également « sa volonté inébranlable de construire la patrie camerounaise sur la base de l’idéal de fraternité, de justice et de progrès ».

Dans la même partie du texte, le peuple camerounais affirme son attachement aux libertés fondamentales inscrites dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la Charte de l’Onu, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et toutes les conventions internationales y relatives.

Il s’agit entre autres de l’égalité des droits et devoirs accordés aux personnes, indépendamment de leur sexe de leur âge, de leur appartenance ethnique ou religieuse ;

Cameroun: savez-vous quels sont les biens du Président?

Par Abdelaziz Mounde

Depuis 20 ans, on attend l’application de l’article 66…Non évidemment ! Pourtant, l’obligation est inscrite dans la Constitution. De manière claire et nette ! Depuis le 18 janvier 1996, le président, les ministres et tous les gestionnaires publics sont astreints à donner, pour des raisons d’éthique, l’information la plus complète sur leur patrimoine.

Cette question aurait donc, comme d’autres tout aussi fondamentales, dû avoir une réponse depuis deux décennies. Entre inertie, temps élastique et horloge du monarque, le flou est entretenu et les fortunes aussi rapides que scandaleuses et amorales, sont la norme, faisant des hauts fonctionnaires, entre autres, l’une des catégories parmi les plus riches au Cameroun.

Dans une République qui se veut exemplaire, le chef de l’Etat a pris le raccourci pour lutter contre la corruption, préférant le sensationnel de l’Opération Épervier et la prison à tête chercheuse, à l’application d’une disposition aux allures symboliques mais à l’efficacité redoutable sous d’autres cieux.

A côté des structures comme la Conac ( Commission nationale anti-corruption ), l’Anif ( Agence nationale d’investigation financière ), du Tcs (Tribunal criminel spécial ), et de la Chambre des comptes, l’esprit de l’article 66 aurait donné un bol d’air à ceux qui pensent à juste titre qu’il est urgent qu’un véritable arsenal législatif contre l’enrichissement illicite soit pensé, articulé et effectif.

Dès lors l’administration fiscale et le Contrôle de l’Etat disposeraient d’outils pour mieux examiner les situations, mesurer les écarts, sonder les signes extérieurs d’enrichissement sans cause, et refonder la morale publique, de triste réputation internationale.
De toutes les réalisations, pour un régime reposant dans son discours constitutif sur la rigueur et la moralisation, la mise en application de l’article 66, serait ainsi l’une des plus  » Grandes « .

Sinon, entre-temps, le président a trouvé bon et utile pour son maintien de faire sauter le verrou de la limitation de mandat, lui pavant le chemin d’un règne infini, de mettre en place un Sénat qui se cherche, errant de sites en rivalité avec l’Assemblée nationale, n’ayant pas levé toutes les interrogations sur le cas épineux de l’hypothèse d’une vacance à la tête de l’Etat.

Au tiroir aussi, un Conseil constitutionnel d’une absolue nécessité et des conseils régionaux, faîte de la décentralisation de l’Etat consacrée dans le préambule de la Loi fondamentale.

A suivre…


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Sénégal: le projet de révision de la Constitution fait débat

Le président Macky Sall avait abordé la question lors de ses v ux le 31 décembre, notamment sur sa volonté de réduire son mandat en cours de 7 à 5 ans

Au Sénégal, le président Macky Sall avait abordé la question de la révision de la Constitution lors de ses v ux le 31 décembre, notamment sur sa volonté de réduire son mandat en cours de 7 à 5 ans. Ce projet de révision a été diffusé dimanche soir. Droits et devoirs des citoyens, pouvoir de l’Assemblée nationale et donc réduction de la durée du mandat du président. Au total, ce sont 15 mesures qui sont proposées. Et ce projet attise les tensions dans la classe politique.

« Renforcer la démocratie ». Voilà l’objectif affiché par le président Macky Sall à travers ce projet de réformes multiples.

Pour Seydou Gueye, le porte-parole de l’APR, le parti présidentiel, ces différentes propositions de modifications de la Constitution sont une avancée démocratique. « On n’a jamais vu au monde un président accepter de réduire son mandat, souligne-t-il. La démocratie moderne ça se résume aussi par la qualité de la Constitution et celle que le président Macky Sall nous propose est une proposition dans laquelle ce sont les droits des citoyens qui sont renforcés, ce sont les compétences et la crédibilité des autres institutions qui sont élargies et renforcées et donc c’est une rupture fondamentale en terme de modèle démocratique. »

Au sein du PDS, le parti d’Abdoulaye Wade, le porte-parole Babacar Gaye, estime que Macky Sall aurait dû séparer la durée du mandat des autres propositions de modifications. « Nous ne sommes pas pour le package, explique-t-il. Sur les pouvoirs de l’Assemblée nationale, sur la nomination des sages du Conseil constitutionnel, sur les pouvoirs du Conseil constitutionnel, sur l’élection des députés, je suis persuadé que la classe politique n’accepterait pas que le président fasse un package réduction du mandat et réforme constitutionnelle. »

Le débat est en tout cas sur la table. Macky Sall se serait bien passé de frondeurs au sein de son propre parti. Pour le moment, c’est au Conseil constitutionnel de juger de la légalité de ce projet. En cas d’avis favorable, c’est à travers un référendum que les Sénégalais devront se décider.

Le président sénégalais Macky Sall veut notamment réduire son mandat de 7 à 5 ans.
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Rwanda: dernière ligne droite avant le référendum constitutionnel

Les Rwandais s’apprêtent à voter vendredi lors d’un référendum qui devrait entériner une réforme de la Constitution permettant au président Paul Kagame de briguer un nouveau mandat en 2017

Les Rwandais s’apprêtent à voter ce vendredi lors d’un référendum qui devrait entériner une réforme de la Constitution permettant au président Paul Kagame de briguer un nouveau mandat en 2017 et de potentiellement diriger le pays jusqu’en 2034. Dans un pays critiqué en matière de liberté d’expression et pour son manque d’ouverture politique, toute la semaine, les parlementaires ont rencontré la population.

Officiellement, ce n’est pas une campagne. Même si chaque discours s’achève en acclamant le président rwandais : « Paul Kagame, Oye ! »

A la tête de cette réunion, qui se déroule à Gitega, dans un quartier de la capitale rwandaise, Tito Rutaremara, sénateur et ponte du Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir : « Ce n’est pas la campagne. Bien sûr, on leur a expliqué ce qu’ils nous ont demandé, comment nous avons révisé la Constitution, ils étaient contents. Donc ça devient une campagne ».

Tour à tour, des habitants prennent le micro et vantent les mérites du président en exercice, crédité du redressement économique et de la stabilité retrouvée du pays depuis la fin du génocide en 1994. A part ces rencontres, rien n’indique que les Rwandais vont se rendre aux urnes vendredi. Aucun panneau, ni affiche ne sont visible dans la capitale.

Pas d’opposition en campagne
Le Parti démocratique vert, seul parti légalement enregistré à s’opposer à cette réforme, a renoncé à faire campagne sur le terrain estimant trop court le délai de dix jours entre l’annonce du référendum et le vote. « C’est parce qu’ils savent qu’ils vont perdre », raille Tito Rutaremara.

Face à cet engouement affiché, les Rwandais en faveur du non se font très discrets et les rares qui avouent leur position préfèrent garder l’anonymat. Tous disent craindre d’éventuelles représailles à de telles prises de paroles publiques.

Vue de Kigali, la capitale du Rwanda, depuis le toit du Parlement.
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Cameroun: près de 21 000 Centrafricains adoptent la nouvelle constitution

Quelque 20850 réfugiés centrafricains vivant au Cameroun ont voté dimanche à l’Est lors du référendum constitutionnel de leur pays qui s’est globalement déroulé dans le calme

Quelque 20850 réfugiés centrafricains vivant au Cameroun ont voté dimanche, 13 décembre 2015, lors du référendum constitutionnel de leur pays qui s’est déroulé dimanche globalement dans le calme, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

Pour cette consultation référendaire qui intervient deux semaines avant le 1er tour de l’élection présidentielle le 27 décembre 2015 en RCA, le HCR et l’organe national des élections centrafricaines avaient aménagé 42 bureaux de vote dispatchés sur 15 sites essentiellement dans la région de l’Est-Cameroun.

« Tout s’est globalement bien passé malgré quelques problèmes logistiques », a déclaré Joseph Zapater, le représentant du HCR.

La plupart des réfugiés espèrent un retour à la paix au terme de ce marathon électoral pour pouvoir rentrer dans leur pays et participer à la reconstruction de la Centrafrique déchirée ces trois dernières années par une instabilité sociopolitique qui a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, dont quelque 265.000 réfugiés au Cameroun.


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