Plusieurs anciens hauts responsables militaires sont poursuivis pour leur possible implication dans une tentative de contre-coup d’Etat en mai 2012
La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a rendu son verdict dans l’affaire des bérets rouges. Plusieurs anciens hauts responsables militaires sont poursuivis pour leur possible implication dans une tentative de contre-coup d’Etat en mai 2012. Parmi eux, l’ancien meneur du coup d’Etat, Amadou Haya Sanogo. Certains vont finalement bénéficier d’un non-lieu, d’autres seront bel et bien jugés.
Neuf personnes ont été remises en liberté, parmi lesquelles l’ancien chef de la Sécurité d’Etat, le général Sidi Alassane Touré. La Cour estime ne pas avoir suffisamment d’éléments à leur encontre. En ce qui concerne le général Touré, la Cour a donc suivi les recommandations du parquet, qui demandait un non-lieu.
L’ancien meneur du coup d’Etat de mars 2012, Amadou Aya Sanogo, sera en revanche bel et bien jugé, pour « complicité d’enlèvement et d’assassinat ». L’ancien chef d’état-major des armées, le général Dahirou Dembélé, et l’ancien ministre de la Défense, le général Yamoussa Camara, restent également poursuivis, pour « complicité d’assassinat » Le parquet, qui avait également requis un non-lieu à leur endroit, n’a ici pas été suivi.
Six autres militaires bérets verts seront jugés directement pour « enlèvement et assassinat ». Certains d’entre eux avaient permis aux enquêteurs de localiser l’emplacement exact du charnier de Diago, à quelques kilomètres de Bamako, où les restes de 21 soldats bérets rouges avaient été retrouvés, après une tentative de contre-coup d’Etat, contre les putschistes bérets verts qui venaient de prendre le pouvoir, en mai 2012.
Amadou Aya Sanogo, ancien meneur du coup d’Etat de mars 2012, sera bien jugé.Droits réservés)/n
Cette annonce faite jeudi soir, à deux mois du scrutin présidentiel, intervient après l’arrestation de plusieurs hauts gradés en début de semaine
Au cours d’une allocution télévisée, le président nigérien Mahamdou Issoufou a affirmé jeudi soir qu’une tentative de coup d’Etat avait été déjouée au Niger. Cette annonce, à deux mois du scrutin présidentiel, intervient après l’arrestation de plusieurs hauts gradés en début de semaine.
« Le gouvernement vient de déjouer une tentative malheureuse de déstabilisation des institutions. » Le président Mahamadou Issoufou l’a annoncé jeudi soir dans son discours à la nation prononcé à la télévision nationale à la veille du 57e anniversaire de la proclamation de la République : le Niger a déjoué une tentative de coup d’Etat.
« Les auteurs ont caché des armes », explique encore le président nigérien. Des armes qui étaient destinés aux soldats sur le front. « Ils envisageaient notamment d’utiliser la puissance de feu des moyens aériens qu’ils ont bloqué délibérément depuis plusieurs semaines à Niamey alors que je les pressais de les envoyer à Diffa sur le front de la lutte contre Boko Haram ».
« Haute trahison »
Mahamadou Issoufou parle de « haute trahison contre les institutions et contre l’armée ». Cette annonce intervient après l’arrestation de plusieurs hauts gradés en début de semaine.
Le président Issoufou n’a donné ni le nombre ni le nom de ceux qui ont voulu renverser le pouvoir. Il n’a pas donné de nom non plus, mais selon les informations de RFI que le chef de l’Etat n’a pas démenties, parmi les personnes arrêtées figurent un ancien chef d’état-major, le général Salou Souleymane, et le commandant de la base aérienne de Niamey, le colonel Dan Haoua, qui aurait déjà été remplacé, selon des sources concordantes.
Un des auteurs en fuite ? « Les principaux auteurs de cette folle aventure ont pu être tous identifiés et arrêtés à l’exception d’un seul en fuite. La situation est calme et sous contrôle, l’enquête en cours permettra d’identifier les autres acteurs et complices éventuels de ce funeste complot contre la sûreté de l’Etat », assure le président nigérien.
Mercredi, une source proche de l’affaire avait assuré à RFI qu’il s’agissait du lieutenant Hambali. Mais depuis ce jeudi, l’intéressé dément sur sa page Facebook. Awal Hambali rassure ses amis et assure qu’il n’est ni interpellé, ni en fuite. Il précise qu’il a même pris contact avec le commandant de la gendarmerie pour lui donner sa position. Et qu’il répondra à toute convocation qui lui serait adressé.
Mahamadou Issoufou, élu en 2011, un an après un coup d’Etat, brigue un deuxième mandat à l’élection présidentielle du 21 février 2016.
L’opposition sceptique
A deux mois du scrutin et en plein blocage politique, cette annonce suscite en tout cas des interrogations. On ne sait pas qui serait le commanditaire du coup d’Etat déjoué.
L’opposition se dit d’ailleurs sceptique et rappelle qu’il y a eu des précédents, notamment en 2011 où le président avait annoncé l’arrestation de dix personnes pour tentative de putsch avant de les relâcher, rappelle Ousseini Salatou, un des porte-parole du Front pour la République (FPR), qui regroupe les partis d’opposition et des organisations de la société civile. Il dit donc attendre des preuves pour pouvoir prendre au sérieux cette nouvelle affaire.
« Chaque jour, chaque semaine, il y a un événement, un complot qu’on invente, donc nous sommes habitués. C’est pourquoi, même si ce coup d’Etat est vrai, ça fait sourire les Nigériens, souligne Ousseini Salatou. Les précédents coups d’Etat dont il a parlé, en tout cas, on n’a jamais eu de preuves. Même ceux qui ont été arrêtés ont en fin de compte été blanchis. Donc je suis sceptique, je ne dis pas que c’est vrai ou c’est faux, mais nous nous rendons compte que chaque fois que le régime est en difficulté (…) une situation rocambolesque se créé pour détourner l’attention des Nigériens, pour cacher véritablement le vrai problème. »
Mahamadou Issoufou, au palais de la présidence à Niamey, au Niger.Droits réservés)/n
L’espace médiatique et intellectuel africain s’est effacé ou du moins s’est mué dans un silence inquiétant au cours de la tentative de putsch au Burkina. Ce mutisme est la conséquence de la frilosité et du repli de nos penseurs nostalgiques de leurs rêves brisés. Mais il décrit aussi l’absence de vision et la pauvreté intellectuelle des politiques, de la société civile au moment où les institutions de certains états sont mises à rudes épreuves.
Cette crise trouve ses origines dans la gestion de nos états sclérosés par des chefs d’état qui ont perdu le sens de leur mission et des objectifs qu’ils se sont fixés en accédant au pouvoir. Il faut le rappeler, la croyance ou la foi dans le principe de l’effort récompensé a brisé beaucoup de rêves et d’ambitions.
La tendance est la même dans tous les pays africains. Le pessimisme et le recul de la pensée gagnent les esprits. Nous ne pensons plus par nous même. Chez les francophones, le constat est encore plus patent. Un discours fataliste s’est installé: ce que nous voulons, nous ne pouvons l’obtenir que si la France le veut. Le déclinisme intellectuel a mis le doute dans les esprits. Il est illustré par les déclarations du général Diendéré du Burkina lors de sa reddition, à la fin d’un parcours sans gloire: «le putsch est terminé, on en parle plus. Le plus grand tort a été d’avoir fait ce putsch».
Ce général, auteur du «coup d’état le plus bête du monde» est responsable de la mort de nombreux citoyens. Il n’a pas conscience de la gravité de son acte, des souffrances et des violences perpétrées par les militaires. Il doit être jugé et puni sévèrement.
Les pouvoirs en place sont conscients du déclinisme intellectuel en cours qui engendre la pauvreté de la pensée et la pauvreté matérielle qui engendrent la dépendance. Ils multiplient des efforts pour rationaliser les peurs et l’impuissance du citoyen. La jeunesse est tétanisée par l’hégémonie discursive de la classe politique au pouvoir. Elle choisit de se taire. Ce silence est un signe de désarroi coupable qui nous rend complice d’un système autocrate décrié. Il en découle une faillite intellectuelle et morale qui plonge les forces vives dans un sentiment d’inutilité.
Le déclinisme intellectuels est inquiétant. Il est à l’opposé de nos glorieux aînés qui ont lutté et sacrifié leur vie pour la liberté. Or cette liberté a été confisquée non par le colon, mais par les dirigeants après les indépendances. La liberté du citoyen est affectée par une course effrénée au matérialisme qui pousse les femmes et les hommes, quel que soit leur rang social, à tout mettre en uvre pour satisfaire un besoin ordinaire. Nous sommes ainsi poussés vers une tentation de repli. Ces comportements sonnent le glas de la pensée libre si chère aux indépendantistes des premières heures, ces héros que la jeunesse ignore et qui croupissent dans les tiroirs de notre histoire.
La croyance dans l’effort se perd. Elle est même rejetée par la classe politique. Elle est responsable des crises politiques, morales et identitaires. Les conséquences sont nombreuses. L’Afrique est sédentarisée dans un gouffre aux pentes abruptes. La culture traditionnelle, riche, variée et adaptée est évanescente. Une culture qui a été transmise de foyer en foyer, au clair de lune et dont les bases sont la solidarité, l’amour, le respect, l’union et l’effort.
Le véritable paradoxe que nous traversons est le rejet implicite de l’égalité dans la république. Ceux qui nous gouvernent jurent aimer leur pays et uvrer pour le progrès de tous. Or l’Afrique aujourd’hui est à la croisée des chemins. Faut-il rompre brutalement avec le néocolonialisme? Existe-t-il d’autres voies? Notre ennemi est-il notre prétendu ami? Voilà des questions qui nous interpellent et qui sont à l’origine de notre déclinisme intellectuel. Il faut oser poser ces questions et non pas les occulter. Elles doivent être débattues dans tout le continent si l’Afrique veut enfin sortir de la pénombre et convaincre nos chefs d’état à sortir par la grande porte à la fin de leur mandat.
Ce tableau funeste peut être contesté. C’est bien là l’essence de la diversité de la pensée. Mais il faut reconnaître que nos intellectuels ont un besoin mémoriel de leur appartenance, des valeurs sociales ancestrales qui portaient vers le droit et le devoir de tout individu. La posture victimaire que nous véhiculons ne trouve plus d’écho favorable face à une jeunesse impatiente, prête à briser ses chaînes comme au Burkina.
Il ne faut pas baisser les bras, mais plutôt s’indigner. L’avenir de l’Afrique s’écrit aujourd’hui avec sa jeunesse qui doit transformer l’espace intellectuel et politique en une tribune accessible à tous. Pour y arriver, nous devons adopter les principes de rigueur et d’éthique pour la réflexion et l’action.
Les putschistes du RSP, avec à leur tête le général Dienderé, ancien chef d’état-major de l’ex-président Compaoré, ont pris le pouvoir depuis mercredi, instituant un couvre-feu dans le pays jeudi soir
Un calme précaire régnait cette nuit de jeudi 17 à vendredi 18 septembre 2015, au Burkina Faso. Après l’annonce officielle, la veille, de la prise de pouvoir par les putschistes du régiment de sécurité présidentiel (RSP), constitués en un Conseil national pour la démocratie. A leur tête, le général Dienderé, ancien chef d’état-major particulier de l’ex-président Compaoré. Depuis, tentatives de mobilisation, couvre-feu, condamnations internationales s’enchaînent alors que l’ex-président Michel Kafando et le chef du gouvernement sont toujours retenus en otage.
La première raison invoquée par le nouvel homme fort pour justifier son coup d’Etat:
les élections programmée le 11 octobre «n’auraient pas été bien organisées». Alors que l’exécutif burkinabè, dont le président Kafando et son premier ministre, sont toujours détenus par les putschistes. Le président de l’Assemblée de transition, de nombreux partis politiques, la société civile et les syndicats ont appelé à la mobilisation populaire. Mais les militaires du RSP ont jusqu’à présent empêché tout rassemblement dans la capitale.
Les principales déclarations de l’édition spéciale de RFI diffusée vendredi 18 septembre: Saran Sérémé. Elle se présentait sous les couleurs du Parti pour le développement et le changement (PDC) pour les élections présidentielles prévues le 11 octobre prochain au Burkina Faso. «Il faut se battre pour son bien-être, pour la justice. Le peuple burkinabè est prêt à se défendre coûte que coûte. Nous déplorons cette situation. Nous ne sommes pas prêts à courber l’échine. Vous avez remarquez comment les jeunes sont sortis?»
Emile Kaboré. L’ancien membre fondateur du CDP est actuellement président d’un petit parti allié, le Rassemblement pour un sursaut républicain. Il soutient le coup d’Etat qu’il justifie ainsi: «Nous n’avons eu de cesse de dénoncer la pratique de l’exclusion qui s’est installée au départ et par la suite.» Il fait référence à l’exclusion des candidats du CDP pour l’élection présidentielle d’octobre. Pour lui, le gouvernement de transition a fait une erreur. Il rappelle que la communauté internationale avait stipulé sur la charte que «les élections devaient être inclusives.»
A cela, Saran Saramé lui a alors rétorqué: «L’inclusion ne signifie pas l’impunité. Nous avons des lois, un corpus juridique qui prévoient la gestion de l’Etat. Il faut remplir des conditions. Personne n’est au-dessus des lois.»
Dragoss Ouedraogo. Pour cet anthropologue burkinabè, spécialiste des luttes sociales, interviewé depuis Bordeaux, ce coup d’Etat était prévisible. «Il n’y a pas de surprise. Il y avait des signes avant-coureurs: comme empêcher la tenue des conseils des ministres,- le Premier ministre avait même dû fuir- ou encore les radios de la presse saccagées par le régiment de sécurité présidentiel.» Il ajoute que l’histoire et les antécédents de ce régiment ne pouvaient qu’alerter: «Ce régiment est tristement célèbre. Il est impliqué dans tous les crimes de sang connus du pays.»
Fadel Barro, du mouvement «Y’en en marre». En ligne de Dakar, il fait part de son exaspération et demande de la fermeté face aux putschistes. Il veut croire et soutenir la résistance du peuple burkinabè: «La société civile s’organise déjà. La jeunesse est en train de s’organiser. Elle n’acceptera pas cette énième forfaiture».
Pour Fadel Barro, le Burkina Faso vit la suite du premier soulèvement d’octobre 2014: «Nous avons les mêmes marges de man uvre qu’il y a à peu près un an. Ce régime était déjà là pendant la révolution et le peuple burkinabè avait fait face. J’ai l’impression que c’est une suite. C’est comme s’il avait décidé de poursuivre et sanctionner les manifestations d’octobre dernier. On va continuer la mobilisation, sans armes, on reste non violent. C’est une résistance pacifique. Si on ne le fait pas, tout ce qu’on a fait sera remis en cause.»
Ces dernières 24 heures, à de multiples reprises, des habitants ont tenté de se rassembler pour dénoncer le coup d’Etat, d’ériger des barricades pour bloquer les patrouilles du RSP. Mais les éléments putschistes ont traqué sans relâche tout contestataire potentiel.
De source médicale, au moins 6 personnes auraient été tuées, jeudi, et une soixantaine blessées dans la capitale. Les leaders des mouvements citoyens ont dû entrer dans la clandestinité. Plusieurs d’entre eux ont été menacés, à leur domicile, par d’éléments du RSP. Le studio de musique de Smockey, l’un des leaders du Balai citoyen a été attaqué.
En province en revanche, où l’armée et la police se sont faites discrètes, des mobilisations ont pu avoir lieu: manifestations à Bobo Dioulasso, opération ville morte à Pô, au sud du pays, barricades dressées à Banfora, près de la frontière ivoirienne. Une mobilisation globalement sans incident, excepté à Yako, la ville natale du général Diendéré, où plusieurs maisons dont celle du chef des putschistes ont été incendiées.
Le général Gilbert Diendéré, au palais présidentiel de Ouagadougou, ce jeudi 17 septembre.Droits réservés)/n
Ancien militaire putschiste, le président burkinabè Blaise Compaoré, 63 ans, a été à son tour victime d’un coup d’Etat
Ancien militaire putschiste, le président burkinabè Blaise Compaoré, 63 ans, a été à son tour victime d’un coup d’Etat jeudi, l’armée prenant le pouvoir au Burkina Faso après une journée d’émeutes contre le régime.
En 27 ans de règne, Blaise Compaoré s’est imposé comme un incontournable médiateur dans les crises africaines, mais il n’a pas su gérer la contestation populaire dans son propre pays, restant silencieux jusqu’à ce que l’armée annonce la dissolution des institutions et la mise en place d’un régime de transition.
Fidèle à sa réputation d’homme secret, M. Compaoré a longtemps tardé à dévoiler ses intentions, mais l’annonce d’un projet de révision constitutionnelle qui lui permettrait de se représenter à la présidentielle en 2015 a jeté des centaines de milliers de Burkinabè refusant un « président à vie » dans la rue. En octobre encore, le président français François Hollande proposait pourtant de le soutenir pour un poste international s’il renonçait à ce projet, en vain. Mais Blaise Compaoré se jugeait « trop jeune pour ce genre de job ».
« Je n’ai pas envie d’assister à l’effondrement de mon pays pendant que je me repose ou parcours le monde », avançait-il dans un entretien en juillet à l’hebdomadaire Jeune Afrique: il s’y montrait peu empressé de prendre sa retraite, se posant en garant de la stabilité de ce pays sahélien très pauvre.
Né le 3 février 1951 à Ouagadougou, appartenant à l’ethnie mossi, la plus importante du pays, le « beau Blaise », ex-capitaine au physique avantageux, a 36 ans lorsqu’il prend le pouvoir en 1987 par un coup d’Etat, le troisième auquel il participe. Au cours de ce putsch est tué son frère d’armes et ami d’enfance, le capitaine Thomas Sankara, père de la « révolution démocratique et populaire ».
Après la « rectification » au début de son règne, destinée à tourner la page des années Sankara et marquée par l’élimination d’opposants, Blaise Compaoré quitte l’uniforme et, en 1991, rétablit le multipartisme. Cela ne l’empêche pas de modifier deux fois l’article 37 de la Constitution définissant le nombre de mandats présidentiels et leur durée.
En 1991, la Loi fondamentale instaure l’élection du président pour sept ans, renouvelable une fois. L’expression « une fois » est supprimée en 1997, permettant un exercice du pouvoir à vie. Mais « l’affaire Zongo », du nom d’un journaliste retrouvé mort, avec trois autres personnes, alors qu’il enquêtait sur un meurtre impliquant le frère du président, provoque une grave crise politique peu après sa réélection en 1998.
Médiateur de crises ouest-africaines
En 2000, la Constitution est amendée: le septennat devient quinquennat, renouvelable une fois. Le Conseil constitutionnel autorise toutefois la candidature de Blaise Compaoré en 2005, au nom de la non-rétroactivité d’une révision de la Loi fondamentale.
M. Compaoré devait terminer en 2015 son deuxième quinquennat, après avoir effectué deux septennats (1992-2005). Le projet de loi qui a enflammé le Burkina prévoyait de faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels. Selon ses détracteurs, ce changement aurait permis au président du « pays des hommes intègres » d’ajouter 15 ans de plus aux 28 qu’il aura déjà vécus au sommet de l’Etat.
Blaise Compaoré, qui figurait en sixième position des présidents africains en terme de longévité, est crédité d’avoir placé son petit pays enclavé au c ur de la diplomatie africaine, en s’imposant comme l’un des grands médiateurs dans les crises qui agitent le continent.
Il dispose d’une solide image à l’étranger, notamment en France, malgré des trafics d’armes et de diamants avec les insurrections angolaise et sierra-léonaise épinglés par l’ONU ou sa proximité avec le défunt « Guide » libyen Mouammar Kadhafi et le dictateur libérien Charles Taylor. Il fait actuellement office de médiateur au Mali.
C’est surtout en interne que le pouvoir du dirigeant burkinabè a été le plus sérieusement contesté. De mars à juin 2011, la quasi-totalité des casernes, y compris la garde prétorienne du chef de l’Etat, s’étaient mutinées, parallèlement à des manifestations populaires, ébranlant le régime et forçant le président à quitter momentanément la capitale.
« Lui et son entourage lisent très mal les mutations psychologiques et sociales de la population. Ils continuent à penser que les choses sont comme dans le passé et qu’il est toujours assez fort. Mais en réalité, la confiance, le soutien dont il bénéficiait se sont estompés », estime Siaka Coulibaly, politologue plutôt proche de l’opposition.
Au Burkina, où 60% des 17 millions d’habitants ont moins de 25 ans et n’ont jamais connu d’autre régime, une grande partie de la jeunesse, surtout dans les villes, refuse une perpétuation de son pouvoir. Blaise Compaoré était par ailleurs impopulaire auprès de nombreux Burkinabé et pan-africanistes pour l’exécution, qu’il a toujours nié, de Thomas Sankara, père du Burkina Faso et égérie de la lutte contre le néocolonialisme.
Blaise Compaoré en 2010Wikimedia Commons/ Damien Halleux Radermecker)/n
Depuis hier soir, Mohamed Morsi, premier président civil d’Egypte a été destitué par l’armée après l’expiration de l’ultimatum de 48h que lui avait donné l’armée concernant les réclamations du peuple
C’est officiel, l’armée Egyptienne s’est emparée du pourvoir depuis hier mercredi 3 juillet 2013. Et cela se fait déjà ressentir au niveau des institutions. C’est ainsi qu’entouré de chefs religieux et de Mohamed El-Baradei, le général Abdel Fattah Al Sissi chef d’Etat Major a suspendu la constitution et a indiqué le remplacement de Mohamed Morsi par Adly Mansour, président du constitution. Les forces armées désormais au pouvoir ambitionnent de former rapidement un gouvernement de technocrates regroupant toutes les forces nationale afin de stabiliser la situation sur le plan social, économique et sécuritaire. Ils prévoient aussi de réviser la constitution et d’organiser des élections législatives et présidentielles. Pour l’instant, officiellement, le président Morsi est détenu par les forces armées au sein du ministère de la Défense, où il a été transféré à l’aube. D’autres versions annoncent qu’il serait détenu dans le bâtiment des renseignements militaires. Il avait auparavant été placé en résidence surveillée dans un bâtiment de la Garde républicaine. Ce qui est certain à cette heure, c’est que Mohamed Morsi n’est pas libre de ses mouvements.
Les réactions à ce coup d’Etat n’ont pas tardée à se faire entendre, d’abord de la part des partisans des frères musulmans. Beaucoup d’entre eux ont dit hier mercredi refuser tout simplement ce coup d’Etat. Et comptent rester dans la rue, de manière pacifique, assurent-ils. Même si certains se disent prêts à sacrifier leur vie pour rétablir, pour récupérer, ce qu’on leur a volé. Il n’y a pas eu de violences au Caire cette nuit. L’armée s’est déployée tout autour de ce rassemblement. Mais il y a eu des affrontements meurtriers entre pro et anti-Morsi à l’extérieur de la capitale. On compte au moins une dizaine de morts dans les villes d’Alexandrie, Marsa Matrouh et Miniyah. Face à cela Barack Obama a exprimé sa profonde inquiétude et appelle à l’ élection rapide d’un nouveau gouvernement civil. L’Arabie Saoudite quant à elle soutient le plan du haut commandement militaire égyptien en reconnaissant Adly Mansour comme « le président de la République arabe d’Egypte s ur ». A son tour la France à travers son ministre des Affaires étrangères a pris acte de cette nouvelle donne et a exprimée le v ux que les échéances soient préparées dans le respect de la paix civile afin que les égyptiens puissent choisir librement leurs dirigeants et leur avenir.
Le Mali peut-il encore attendre pour appuyer son effort de reconquête des régions nord occupées par les divers groupes armés?
Les 3 régions du nord Mali s’enlisent davantage après leurs annexions fin mars par différents groupes rebelles. La population elle hausse le ton et manifeste contre les envahisseurs. En témoigne la descente lundi 14 Mai, de jeunes de Gao dans la rue pour dénoncer l’invasion des rebelles depuis maintenant 40 jours. « Tout le monde en a marre des groupes armés », déclare Ousmane Telly, un fonctionnaire à Gao. A Kidal, d’autres se sont levés pour soutenir le MNLA, en rejetant le mouvement Ancar Dine qui impose la charia. Une pratique incompatible avec les réalités des habitants du nord. Face à une telle situation, la question d’une intervention militaire de la CEDEAO fait débat.
« Le bras de fer CNRDRE/CEDEAO »
Le CNRDRE, suivi par une bonne partie de la classe politique et même de la société civile ont affiché leur opposition au déploiement à Bamako pour dit-on « sécuriser les organes de la transition ». Pour eux, l’urgence demeure le nord. « Nous ne voulons pas d’une force étrangère à Bamako. S’ils veulent nous aider, qu’il descendent au nord », disait le leader du CNRDRE, Amadou Haya Sanogo, dans l’une de ses déclarations. La rencontre des Chefs d’Etats de la CEDEAO, le 3 mai dernier à Dakar, avait instruit à la commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de préparer la force en attente de la CEDEAO en vue de son déploiement immédiat dès que le Mali en ferait la demande. Tout serait déjà prêt militairement coté CEDEAO pour appuyer le Mali.
La CEDEAO prête à intervenir »
Dans sa dernière déclaration, faite à Abuja, sur la situation au Mali, les chefs d’Etats Majors de la CEDEAO ont réitéré leur engagement ferme pour le rétablissement rapide de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali. « A cet égard, la Commission est prête, dès qu’une demande formelle sera faite par le Gouvernement, pour déployer la Force en Attente de la CEDEAO afin de protéger les couloirs humanitaires et d’apporter une assistance aux efforts de rétablissement de l’intégrité territoriale de la nation », indique le communiqué. C’est dire que la balle est dans le cas du Gouvernement malien. Mais, assurément, l’avènement des forces Ouest africaines n’est pas pour l’immédiat. Vu que leur présence n’est sollicitée qu’au nord. Le Gouvernement de la transition s’attelle plutôt à adopter un plan de dialogue avec les différents groupes rebelles au nord, en prélude à toute initiative militaire. Concernant la crise au Nord, l’émissaire Djibrill Bassolé a indiqué que des contacts sont en cours en vue d’un dialogue entre gouvernement malien et mouvements armés. « Je pense que très bientôt nous aurons les premiers entretiens, », a t’il dit, sans autre précision.
Réunion des chefs d’Etat majors à Abuja le 14 Maimalijet)/n
Dioncounda Traoré doit-il partir au terme des 40 jours? Le CNRDRE l’exige en tout cas. A quelques jours de la date butoire, plusieurs scénarios pour la transition…
«Dioncounda dirige la transition pendant 12 mois»
Pour cet élu de la commune de Gao, le maintien de Dioncounda Traoré à la tête de l’Etat est souhaitable, « cela pour ne pas ramener le processus de transition déjà enclenché en arrière ». Laisser le président intérimaire et le gouvernement continuer leur mission, pendant un an, conformément aux décisions du Sommet de la CEDEAO tenu à Abidjan le 26 Avril, serait la voie souhaitable pour s’attaquer aux problèmes urgents comme le nord. En outre, Dioncounda Traoré bénéficie de l’adhésion de la communauté internationale plutôt encline à appuyer un pouvoir civil que militaire au Mali. Alors, comment les deux médiateurs de la CEDEAO qui ont quitté Bamako ce week-end, peuvent-ils convaincre le capitaine Sanogo d’accepter cette option ? Du reste, même si Dioncounda a déclaré qu’il démissionnerait au terme des 40 jours, tout plaide en faveur de son maintien à la tête de la transition. Si les Etats-Unis sont montés au créneau pour demander que le CNRDRE démissionne, plusieurs programmes d’aide ont été suspendus au Mali entretemps, ce qui pourrait axphyxier l’économie malienne. L’Union européenne a également exprimé sa volonté d’assister le Mali à condition de rester dans l’ordre constitutionnel. La CEDEAO va-t-elle durcir le ton et imposer un nouvel embargo pour forcer son choix ?
«La junte revient au pouvoir?»
Deuxième éventualité, voir la junte, avec à sa tête le Capitaine Amadou Haya Sanogo, diriger le processus de transition. De l’avis de la plupart des observateurs, « Sanogo a déjà obtenu beaucoup depuis le 22 Mars, dont trois ministères clés dans le gouvernement de transition, quelle compétence a-t-il pour mener une transition aussi sensible. Son rôle n’est-il pas de réorganiser l’armée pour aller à la reconquête du nord ? », signale cet enseignant. Loin de courber l’échine, le capitaine Sanogo vient d’appeler à une Convention nationale avec les forces vives de la nation. Sanogo cherche t-il le soutien du Mali contre la CEDEAO ou à gagner du temps, pour un imposer le choix d’un homme, qui conviendrait au CNRDRE ? Les parties politiques prendront-ils part à cette concertation ayant déjà été exclus des négociations entre la CEDEAO et la junte, relatifs à la signature de l’Accord Cadre du 6 Avril ? Ce qui est sûr, c’est que la junte aura son mot à dire.
«Pleins pouvoirs au PM»
Troisième éventualité, à défaut d’un consensus entre le CNRDRE et la CEDEAO, le premier ministre Dr. Cheick Modibo Diarra pourrait conduire la transition au nom du consensus qui a prévalu pour sa nomination. Les deux parties signataires de l’Accord-cadre auraient alors une nouvelle convergence de vue sur l’Astrophysicien, qui prendrait la tête d’un Mali coupé en deux. Dans l’éventualité où ce dernier était nommé Président de la transition, une autre personnalité pourrait le remplacer au poste de Premier ministre. Les négotiations elles sont au point mort entre le CNRDRE et la CEDEAO qui vient de brandir la menace de nouvelles sanctions. Le bras de fer reprend le dessus dans la médiation. Une autre alternative serait de renforcer le grade du capitaine Sanogo, en le plaçant à la tête comité de Programmation militaire pour calmer les ardeurs des hommes en treillis. L’objectif final reste d’aboutir à un climat sociopolitique apaisé pour permettre aux autorités de transition de s’atteler à la libération du nord et d’organiser des élections générales. Surtout, rassurer le peuple malien sur son avenir proche.
Dioncounda Traoré doit-il partir au terme des 40 jours?journaldumali.com)/n
Après cinq jours de négociations, les émissaires de la CEDEAO sont repartis samedi dernier de Bamako avec un échec comme résultat
Les différentes rencontres avec la junte, le Premier ministre, le Président par intérim, les diplomates et mêmes les religieux maliens, n’auront servi à rien. Le prochain chef de la transition au Mali, n’est toujours pas connu. Alors que le mandat à la tête de l’Etat du Président par intérim Dioncounda Traoré s’achève dans sept jours, le bras de fer pour désigner son successeur s’intensifie. Les ministres Adama Bictogo et Djibril Bassolé, les envoyés de la médiation ouest-africaine, ont pourtant mené leur mission avec attention. Seulement, l’argumentaire du ministre ivoirien Adama Bictogo, pour qui, c’est la constitution malienne qui permet de résoudre la question, n’aura pas convaincu la junte militaire du capitaine Amadou Sanogo. Selon le ministre ivoirien, la constitution malienne prévoit qu’en cas d’impossibilité d’organiser des élections dans les 40 jours d’intérim, ce qui est actuellement le cas, la cour constitutionnelle annonce un nouveau délai pour l’organisation des élections. Et puisque la non organisation des élections ne dépend pas de l’acteur, mais de la mission, c’est-à-dire de la situation sur le terrain, il appartient au président par intérim de poursuivre sa tâche.
Ne voulant pas être un facteur de blocage, Dioncounda Traoré a failli rendre sa démission, selon son entourage immédiat. Le temps étant un facteur important à considérer dans ce chaos, car le 22 mai prochain le Mali n’aura plus de Président légalement reconnu. Les deux médiateurs de la Cedeao, pourraient être de retour dans la capitale malienne demain mardi. Déjà ce lundi 14 mai, les responsables militaires de la zone ouest -africaine se réunissent à Abuja pour examiner les modalités d’un déploiement de troupes en Guinée-Bissau et au Mali, deux pays membres de l’organisation où l’armée a récemment renversé les gouvernements élus. Les chefs d’état-major des armées de la Cedeao, vont examiner de manière spécifique les questions relatives au déploiement de troupes de la Cedeao au Mali et les unités proposées pour la force reconstituée de 3.000 hommes.
Diocounda Traoré ne devrait plus être Président du Mali dès le 22 mai prochainjournaldumali.com)/n
Des soldats fidèles au capitaine Sanogo les soupçonnent d’être des mercenaires impliqués dans la tentative de renversement de son régime le 30 avril dernier
Il ne s’agit plus uniquement d’insécurité ou de peur, c’est la panique. La sérénité a foutu le camp chez les camerounais immigrés au Mali, rapporte le quotidien camerounais le Messager. Dans la nuit de dimanche à lundi, entre minuit et 2 heures, des militaires fidèles au capitaine Sanogo, patron de la junte au pouvoir au Mali, ont pris pour cibles certains compatriotes installés dans la capitale malienne. Lourdement armés, ils ont fait irruption dans une cité habitée par des camerounais au quartier Faladié Sema à Bamako. Au total, ils ont enlevé une dizaine de compatriotes qu’ils ont emmenés au camp militaire de Kati, fief de la junte militaire, explique le Messager. De sources concordantes, il s’agirait d’une action ciblée. Les ravisseurs en avaient particulièrement contre les hommes puisque les épouses des hommes enlevés ainsi que d’autres camerounaises habitant la même cité tenue par un autre compatriote n’ont pas été inquiétées., relève un autre camerounais de Bamako.
Une arrestation sous fond de fort soupçon de complot.
Selon les informations glanées, la junte militaire soupçonne ces étrangers d’avoir pris activement part aux côtés d’autres mercenaires, à la tentative de renversement du régime militaire de Bamako le 30 avril dernier. L’expédition contre les camerounais rentrerait ainsi dans le cadre d’une chasse aux étrangers organisée par les troupes du capitaine Amadou Sanogo. Le choix de la cité camerounaise de Faladié Sema ne serait pas dû au hasard puisqu’il abrite généralement ces camerounais en transit dans la capitale malienne vers l’Eldorado européen via le Maghreb ou alors des camerounais ayant échoué dans cette tentative et refoulés vers le sud et qui trouvent refuge momentanément dans la capitale malienne. Depuis cet incident, la psychose s’est emparée des camerounais du Mali qui craignent désormais pour leur vie. Plusieurs dénoncent une certaine défiance du régime militaire vis-à-vis d’eux et qui se traduit désormais par une multiplication de tracasseries, notamment ces contrôles inopinés dans les domiciles et dans la rue.
La réponse du gouvernement camerounais.
Quelques jours après l’arrestation de ces camerounais par les soldats fidèles à la junte, le gouvernement joue la carte de la discrétion. Interrogé par une journaliste sur le sujet, le ministre camerounais des relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, affirme Moins on en parle, plus ça vaut pour ceux qui sont arrêtés. Mais le gouvernement fait tous les efforts pour obtenir leur libération. En fait, le Cameroun a choisi les canaux diplomatiques pour demander aux autorités maliennes de libérer les 10 Camerounais arrêtés dans la nuit du 6 au 7 mai dernier à Bamako. D’après le Minrex lors de sa rencontre jeudi avec la presse, le chef de l’Etat, le président Paul Biya, suit la situation au quotidien. Informé le 7 mai en fin de soirée, le président a prescrit des mesures urgentes. Le Minrex reste en contact avec les plus hautes autorités maliennes, notamment Lamine Sow, son homologue malien.
Ce serait les hommes fidèles au capitaine Sanogo qui ont enlevé les Camerounaiscenterblog.net)/n
Les combats entre les forces de la junte au pouvoir et la garde présidentielle loyaliste ont fait de nombreux morts et blessés
Les combats continuent au Mali et cette fois-ci dans l’armée. Les forces de la junte au pouvoir au Mali se sont emparées le mardi 1er mai de la caserne principale de la garde présidentielle, unité restée fidèle au président déchu Amadou Toumani Touré qui avait lancé la veille une tentative de contrecoup d’État. L’origine serait la tentative d’arrestation d’Abidine Guindo, un responsable de la garde de l’ancien président ATT (Bérets rouges) par la junte militaire. Des dizaines de riverains du camp Djicoroni, théâtre d’intenses combats depuis lundi soir, ont applaudi lorsque ces troupes fidèles à la junte, qui a pris le pouvoir le 22 mars, ont pénétré dans la caserne abandonnée par ses occupants, rapporte un journaliste sur place. J’ai vu les corps de trois Bérets rouges dans une mare de sang, a déclaré un témoin. Un autre dit en avoir dénombré une dizaine dans et autour du camp.
En début de semaine, des parachutistes restés fidèles au président Amadou Toumani Touaré (ATT), ont mené des attaques contre le camp des ex-putschistes à Kati (15 km de Bamako), l’aéroport et au siège de la radio-télévision malienne, occupée par les partisans du capitaine Sanogo. Ces événements ne remettent pas en cause l’accord-cadre sur le retour du pouvoir aux civils, a toutefois précisé le capitaine Sanogo, ex-chef de la junte. Les combats ont fait au moins 14 morts et 40 blessés dans les deux camps. Plusieurs personnes ont été tuées au siège de la radio-télévision malienne (ORTM) à Bamako lors des échanges de tirs. L’ORTM était occupée par des putschistes depuis le coup d’Etat et des éléments de la garde présidentielle avaient tenté d’en reprendre le contrôle après avoir fait évacuer des journalistes. Les ex-putschistes ont affirmé qu’ils maîtrisaient la situation et tenaient les trois sites stratégiques. Des engins blindés étaient postés devant l’ORTM et à l’aéroport, et les hommes de l’ex-junte procédaient à des fouilles de véhicules à la recherche des « bérets rouges ».
Quelles qu’en soient les raisons, ces combats entre militaires ne font que compliquer un peu plus la sortie de crise au Mali. La lutte met en évidence le rôle encore prépondérant des militaires qui, après le coup d’État du 22 mars dernier, ont pourtant officiellement rendu le pouvoir aux civils. Un accord-cadre avec la junte, signé en avril, a permis de nommer un président intérimaire et un gouvernement. Mais ce texte restait trop flou sur l’avenir politique des soldats, une ambiguïté qu’ils utilisent aujourd’hui pour s’imposer dans le débat. Plus grave, les affrontements ont mis en lumière les tensions de plus en plus vives qui opposent la junte et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’organisation régionale. Les putschistes affirmaient ainsi que les bérets rouges avaient été soutenus par des mercenaires burkinabés. Une accusation qui ne rendra que plus délicate la médiation de la Cédéao conduite par le Burkinabé Djibril Bassolé. Les militaires maliens s’étaient déjà vivement opposés à un projet de la Cédéao d’envoyer à Bamako un contingent de soldats africains pour rétablir l’ordre. Une réunion entre le médiateur et des officiers maliens à ce sujet qui devait se tenir mardi, a été annulée. Mardi soir, le capitaine Sanogo se voulait rassurant affirmant que l’accord-cadre restait en vigueur et que la situation était sous contrôle.
Le Premier ministre dans une allocution télévisée mercredi 2 mai a appelé les maliens au calme. En s’adressant aux étudiants et lycéens sortis massivement pour protester contre la fusillade qui a visé Hammadoun Traoré, Cheick Modibo Diarra a demandé aux étudiants de ne pas sortir et de rester chez eux jusqu’à ce que la situation soit clarifiée. Nous avons assisté à une tentative de déstabilisation du pays ces dernières 48 heures, qui se sont soldées par une victoire, temporaire, pas complète encore, de notre armée et de nos forces de sécurité, constituées notamment des ex-putschistes, a déclaré le premier ministre. Le calme revient progressivement dans le pays.
Les putschistes défendent leur pouvoirlexpress.fr)/n
La communauté des Etats d’Afrique de l’ouest et l’Union Africaine ont fait savoir leur désapprobation de cette prise de pouvoir par la force
La CEDEAO dont fait parti le Mali, a condamné « fermement les actions mal avisées des mutins », qui ont annoncé le renversement du pouvoir dans ce pays. Elle « rappelle aux militaires quelle est leur responsabilité, selon la Constitution, et réitère sa politique communautaire qui est: zéro tolérance, à l’égard de toute tentative de prise ou de maintien du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels. La Cédéao, dont le siège est situé dans la capitale nigériane Abuja, a suivi le déroulement des événements à Bamako (…) avec consternation et une inquiétude grandissante suite à la mutinerie d’une section de l’armée dans les casernes de Kati, à la bordure de la capitale, le 21 mars. L’organisation sous-régionale est suivie dans son élan par l’Union Africaine. Dans un communiqué, le président Ping a exprimé: « la condamnation ferme » par l’UA de toute tentative de prise du pouvoir par la force, et souligne la nécessité du respect de la légitimité constitutionnelle incarnée par les institutions républicaines dont le Président de la République, chef de l’État, Amadou Toumani Touré.
Jean Ping a également indiqué qu’il continuerait de suivre de près l’évolution de la situation. Condamanation aussi de la France, par son ministère des affaires étrangères. Nous avons condamné ce coup d’État militaire parce que nous sommes attachés au respect des règles démocratiques et constitutionnelles. Nous demandons le rétablissement de l’ordre constitutionnel, des élections. Elles étaient programmées pour avril, il faut qu’elles aient lieu le plus vite possible pour que le peuple malien puisse s’exprimer, a dit Alain Jupé ce jeudi matin sur Europe 1.
Des déclarations qui sonnent comme une plaisanterie
Dans une allocution à la radio-télévision nationale qu’ils occupent depuis hier mercredi 21 mars, des militaires maliens ont annoncé ce matin, avoir mis fin au régime en place à Bamako, avoir dissous toutes les institutions, suspendu « la constitution » et décrété un couvre-feu. Le porte-parole de ces soldats, le lieutenant Amadou Konaré, a affirmé qu’ils avaient agi pour faire face « à l’incapacité » du régime du président Amadou Toumani Touré « à gérer la crise au nord de notre pays », en proie à une rébellion touareg et aux activités de groupes islamistes armés depuis la mi-janvier. Le sort du président Amadou Toumani Touré(ATT) reste inconnu. Selon certaines analyses, il serait la cause de cette situation, avec sa volonté de boucler un ultime mandat dans la paix.
Des soldats maliens dans une rue de Bamako, le 21 mars 2012AFP )/n
Tout serait parti de la rébellion qui s’est déclenchée dans le grand Nord malien, dans une zone désertique abandonnée suite aux accords d’Alger de 2006. Ces accords signés sous pression dans la capitale algérienne avec le bailleur de fonds libyen rassemblaient à une capitulation, le président ATT acceptait de retirer ses troupes sur une superficie de 240 000 km2. Un choix qui a transformé le Nord en un no man’s land, sous forte influence algéro-libyenne. Les terroristes algérien d’AQMI y ont aussi élu domicile à côté des trafiquants de toute sortes. Face à un tel déploiement, l’envoi récent des forces maliennes n’a pas été apprécié. Pourtant le coup ce force reste surprenant! Renverser le gouvernement ATT ne résoud pas le problème de la rebellion et il est difficile de savoir ce que les mutins ont prévu à cet effet. Le Mali est confronté depuis mi-janvier 2012, à des attaques du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres rebelles touareg, dont des hommes lourdement armés qui avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont pris plusieurs villes du nord du pays.
Ce jeudi matin on a aucune nouvelle du président malien Amadou Toumani Touré afriquinfos)/n
Cote d’Ivoire, le Coup d’Etat, livre écrit par Charles Onana, a été interdit de présentation au publique hier jeudi 23 février 2012 à Yaoundé, la capitale camerounaise. Nous avons le regret d’annoncer que la dédicace de ce jour est annulée par les autorités, elle ne peut donc avoir lieu, a déclaré un des organisateurs, à une assistance venue nombreuse pour assister à l’évènement. Aucune information officielle n’est donnée sur le sujet, mais selon des sources proches de l’administration, il y aurait eu une consigne générale visant à interdire cette action au Cameroun. Dans les coulisses on apprend que le gouvernement camerounais à la demande de la France et de la Côte d’Ivoire aurait finalement cédé. Derrière la dédicace, la présentation du livre devait être une occasion de refaire le procès en publique de l’intervention française en Côte d’Ivoire. On a aussi annoncé la présence de plusieurs ex-collaborateurs du président Laurent Gbagbo aujourd’hui en détention à la Cour Pénale Internationale pour y être jugé. Mais ils devraient être bien discrets. Cet incident survient alors que l’Ambassadeur de Côte d’ivoire au Cameroun est en déplacement. Officieusement on apprend qu’il est parti rendre compte de la situation, ce qui justifierait peut-être l’interdiction de cette dédicace.
Le livre aujourd’hui au c ur de la polémique est préfacé par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki. Le document de 415 pages dévoile les confidences d’un General Français ayant servi en Côte d’Ivoire, mais aussi les rapports inédits de l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire sur le Président Alassane Ouattara, ainsi que des lettres « secrètes » des présidents Nicolas Sarkozy et Blaise Compaoré sur la chute de Laurent Gbagbo. Les premiers commentaires le présentent comme un livre-évènement. Certains lecteurs ont posté sur internet des extraits du livre. Il s’agit du témoignage que l’ancien président Laurent Gbagbo, a pu faire parvenir à Charles Onana, depuis sa réclusion. Ses accusations contre l’armée française, qui a selon lui, tiré sur des jeunes manifestants Ivoiriens pour les disperser ou les empêcher de rallier sa résidence, et qui a visiblement profité d’une conversation téléphonique pour le localiser dans la résidence et bombarder sa chambre, sont très claires. Elles révèlent une infime partie de ce qu’il a à dire.
Quand à l’interdiction de la dédicace du livre de Charles Onana, elle reste difficile à comprendre, puisque l’auteur a déjà eu l’occasion de parler de cet ouvrage, dans de nombreuses radios dont Radio France Internationale, largement écoutée au Cameroun. Une autre cérémonie de dédicace était prévue à Douala le 27 février prochain, mais cela semble être mal parti. Depuis l’interdiction de la dédicace, on ignore toujours où se trouve le journaliste camerounais. Certains commentaires affirment qu’il aurait été conduit à la Direction de la Sécurité Présidentielle (DSP).
Charles Onana, né en 1964, est un journaliste d’enquête et essayiste français, qui s’est surtout fait connaître par ses écrits, parfois polémiques, concernant le génocide au Rwanda. Il est également connu pour son travail pionnier sur l’histoire des tirailleurs africains de l’armée française pendant la Seconde guerre mondiale. Il a dirigé l’Organisation panafricaine des journalistes indépendants au sein de laquelle il a mené une enquête retentissante sur l’assassinat du journaliste burkinabé Norbert Zongo.
Le une de couverture du livre journalducameroun.com)/n
Un extrait du livre
Gbagbo: Ce sont les soldats français qui filmaient ma capture
En fait, les Français ont encerclé la résidence et au lieu d’achever leur mission, c’est-à-dire de venir me prendre eux-mêmes, ils ont plutôt envoyé les rebelles me prendre. Je tiens tout de même à préciser qu’ils ont envoyé les rebelles m’arrêter devant les caméras. Toutes les images que vous avez reçues sont les images des soldats français. Ce sont les soldats français qui filmaient ma capture. Ils tournaient avec des caméras à la résidence et à l’hôtel du Golf. Plus tard, ils ont fait venir des journalistes français pour d’autres images de moi. Il n’y avait pas de journalistes africains tournant les images au moment de mon arrestation…
La capitale bruissait depuis plusieurs jours de rumeurs sur un éventuel putsch
Le Niger est en effervescence. Plusieurs militaires nigériens, dont des officiers, ont été arrêtés pour tentative de renversement du régime et tentative d’assassinat du président Mahamadou Issoufou, élu en mars après un an de junte militaire, a-t-on appris de source sécuritaire. C’est la première fois que de tels soupçons sont portés sur des éléments de l’armée depuis l’arrivée de l’ancien opposant à la tête du pays. Plusieurs militaires, dont un commandant et un lieutenant, ont été arrêtés depuis vendredi 22 juillet et sont toujours placés en garde à vue. Les officiels gardent le silence sur cette affaire. Les autorités s’exprimeront le moment venu, les investigations se poursuivent toujours, a expliqué une source gouvernementale.
Dans son édition de mardi 26 juillet, l’hebdomadaire indépendant Le Courrier évoque le placement en garde à vue, à la gendarmerie de Niamey, d’un capitaine et d’un lieutenant accusés d’atteinte à la sûreté de l’Etat ourdie par des éléments de la garde présidentielle. Des documents sur la mise en place d’un conseil national pour la restauration de la démocratie populaire ont été saisis chez un civil, qui a réussi à prendre la fuite, affirme le journal. Lors d’une tournée mi-juillet dans des garnisons du pays, le ministre de la Défense, Mahamadou Karidjo, avait appelé les militaires à s’abstenir de faire de la politique. En tout cas, la capitale bruissait depuis plusieurs jours de rumeurs sur un éventuel putsch.
L’ancien opposant Mahamadou Issoufou a été élu le 12 mars à l’issue d’élections démocratiques organisées par la junte du général Salou Djibo, qui avait renversé en février 2010 le président Mamadou Tandja après dix ans de pouvoir. Investi le 7 avril à la tête de ce pays sahélien parmi les plus pauvres du monde, mais riche en uranium, il a dit se donner pour priorités le développement et la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui commet dans le nord du pays des rapts, essentiellement d’Occidentaux. Le président américain Barack Obama doit recevoir M. Issoufou vendredi prochain à la Maison-Blanche, avec trois autres chefs d’État d’Afrique subsaharienne francophone. Les États-Unis veulent ainsi exprimer leur soutien à ces démocraties en développement. L’Union européenne a décidé en juin de reprendre sa coopération au développement avec le Niger, en signe de reconnaissance des progrès démocratiques accomplis depuis le putsch de 2010.
Mahamadou Issoufou a évité un coup d’état au Niger. Des militaires mis en cause News.cn)/n
L’histoire du Cameroun ne saurait se raconter sans cette journée qui a failli emporter le président actuel
L’histoire du Cameroun ne saurait s’écrire aujourd’hui sans que l’on évoque le coup d’état manqué intervenu à Yaoundé dans la nuit du 05 au 06 avril 1984. C’est un moment dont se souviennent encore bon nombre des camerounais qui ont vécu ces tristes évènements qui ont mis à feu et à sang la capitale camerounaise et même les autres parties du pays. Le coup d’état manqué, intervient dans un contexte marqué par l’arrivée au pouvoir du président Paul Biya, Le président Ahmadou Ahidjo qui démissionne du pouvoir dans un discours radiodiffusé, le 04 novembre 1982 laisse la place à son successeur constitutionnel, qui prête serment le 06 novembre 1982. un an et quelques mois plus tard, les citoyens de la capitale sont réveillés par des coups de feu, des tirs de mortiers, des tirs d’obus, des bruits de bottes de sirènes des véhicules de la garde républicaine et d’autres corps des forces armées du Cameroun.
Les mutins envahissent le siège de la radio nationale, le personnel est brutalisé, prié de se mettre à plat ventre, le célèbre animateur Hyppolite Nkengué, et autre Jean Vincent Tchiénéhom en font partie. Le technicien du jour Gabriel Ebili, est saisi et brutalisé par les mutins qui lui intiment l’ordre de faire passer leur discours aux antennes. Ils l’amènent au CDM (le Centre de Modulation de Fréquence), le c ur de la radio en quelque sorte car c’est par là que partent et arrivent toutes les communications de la radio nationale en direction de toutes les provinces ou région du Cameroun. Erreur des putschistes, ils ne savent pas que le technicien n’a pas véritablement mis en marche le CDM, conséquence, leur message n’est écouté qu’à Yaoundé. L’un des membres de ce groupe d’officiers, le Sous- Lieutenant de réserve YAYA ADOUM va alors lire le message du mouvement J’OSE sur les antennes de la radio nationale.
Paul Biya, président du Camerounwww.plusnews.fr)/n
Voici un extrait du message des putschistes: L’armée nationale vient de libérer le peuple camerounais de la bande à Biya, de leur tyrannie, de leur escroquerie, et de leur rapine incalculable. Oui, l’armée a décidé de mettre fin à la politique criminelle de cet individu contre l’unité nationale de notre cher pays. En effet, le Cameroun vient de vivre au cours de ces quinze derniers mois qu’a duré le régime Biya les heures les plus noires de son histoire. Son unité mise en péril, la paix interne troublée, sa prospérité économique compromise, la réputation nationale ternie… Dès maintenant, le Conseil militaire supérieur est amené à prendre un certain nombre de décisions au regard de la sécurité nationale. Et le Conseil militaire supérieur demande au peuple camerounais de le comprendre. En premier lieu, les liaisons aériennes, terrestres, maritimes et les télécommunications sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Le couvre-feu est institué sur l’ensemble du territoire national de 19 heures à 5 heures.Par ailleurs, la Constitution est suspendue, l’Assemblée nationale est dissoute, le gouvernement est démis ; tous les partis politiques sont suspendus ; tous les gouverneurs de provinces sont relevés et, enfin, sur le plan militaire, les officiers supérieurs exerçant le commandement d’unités opérationnelles sont déchargés de leurs fonctions. L’officier subalterne le plus ancien dans le grade de plus élevé prend le commandement.
Pendant ce temps, les forces restées fidèles au président Paul Biya, dont la plupart n’avaient pas écouté le message des rebelles, organisent la riposte et viennent en renfort à Yaoundé. Le président Biya dans son adresse à la nation relativise la portée des accusations en indiquant que, « la responsabilité du coup d’Etat manqué est celle d’une minorité d’ambitieux assoiffés de pouvoir et non celle de telle ou telle province, encore moins celle des Camerounais de telle ou telle religion. » Mais la suite des évènements est aux antipodes du discours présidentiel. De nombreux officiers de l’armée, des hauts responsables de l’administration originaires de la partie septentrionale du Cameroun sont interpellés. Commence alors la chasse aux mutins. Certains hauts cadres politiques et de l’administration sont arrêtés et incarcérés à la prison centrale de Kondengui, la prison de Yoko célèbre pénitencier construit par les allemands au début du XXe siècle, de Tcholiré etc. Trente deux officiers sont exécutés à Mbalmayo le 1er mai 1984, puis 15 autres seront exécutés à Mfou près de Yaoundé, le 09 mai 1984, 05 autres sont exécutés à Yaoundé. Une vingtaine trouveront la mort, des disparitions seront aussi enregistrées.L’apaisement relatif au coup de force manqué interviendra définitivement, le 17 janvier 1991 avec la promulgation par le Président Paul Biya d’une loi d’amnistie en faveur des acteurs de ce putsch avorté. Même si plusieurs Camerounais ont tourné la page de ces malheureux évènements, ils restent encore gravés dans la mémoire collective.
Ahmadou Ahidjo, ancien président du Cameroun atlaswords.com)/n
L’ex chef de la junte guinéenne devrait s’installer au Mali pour poursuivre sa convalescence à Sélingué, une ville proche de la frontière guinéenne
L’hebdomadaire jeune Afrique indiquait vendredi dernier dans ses colonnes, la venue prochaine de l’ancien homme fort Guinéen Moussa Dadis Camara. C’est la ville de Sélingué, située à environ 150 km de Bamako et une centaine de kilomètres de la Guinée voisine, qui accueillera Dadis. La date de son arrivée probable est prévue dans à peu près 6 mois.
Qu’en pensent les maliens?
Mahamadou Camara, journaliste malien: Je ne suis vraiment pas pour une éventuelle venue du capitaine Dadis Camara au Mali. Son séjour peut être facteur d’instabilité sociale dans notre pays, parce que cela risque d’encourager le narcotrafic. Sélingué court le risque d’être le lieu de transit de plusieurs produits stupéfiants qui ne n’augureront sur rien de bon.
Abdoulaye Coulibaly, directeur d’une entreprise privée: Je ne vois aucun inconvénient à ce que Dadis vienne au Mali. S’il a envie de venir ici, c’est simplement parce qu’il a des amis au Mali et ses compagnons d’arme de l’EMIA. En plus, la Guinée et le Mali sont deux pays voisins qui partagent les mêmes coutumes, cultures et traditions. Ce n’est pas du tout pareil qu’au Burkina Faso où il n’a aucun repère. Aucun homme sur terre n’est parfait, et tout le monde mérite une seconde chance. Dadis le mérite. Il a fait quelques erreurs c’est vrai, mais ça ne l’a pas empêché de combattre les trafiquants de drogue et d’armes et aussi, d’essayer de ramener le Guinéen sur le bon chemin. Il a beaucoup contribué à la lutte contre la corruption. Je ne pense pas qu’il constitue une menace pour le Mali. Alors là, pas du tout. Il est le bienvenu chez nous comme tous les Guinéens.
David Dougnon, fonctionnaire d’Etat [i Vous savez, le Mali est une terre d’accueil, d’hospitalité et de générosité. Tous ceux qui souhaitent venir dans notre pays, sont les bienvenus. Le capitaine Moussa Dadis Camara sera toujours le bienvenu ici. Il n’y aucune raison que sa présence chez nous, soit source de conflit ou de tension. Bien au contraire, le climat d’ici, lui permettra de ne pas se sentir dépaysé comme c’est le cas au Burkina. Que ceux qui restent septiques soient sûrs que nous ne courons aucun danger. Dadis ne sera le facteur d’aucune tension.»
Mme Sidibé Mame Camara, Professeur d’université: Très franchement, je ne suis pas pour une éventuelle venue du capitaine Dadis au Mali. Cela risque d’aiguiser beaucoup trop d’envies. Notre pays connait déjà des troubles au nord. S’il faut qu’en plus de cela, Mr Camara vienne s’installer à Sélingué qui n’est pas loin de la Guinée, il y aura des problèmes. D’abord, la zone sera sujette à des trafics de toutes sortes (drogue, armes, et même de personnes). Ensuite, certains partisans de Dadis voudront qu’il retourne au pays. Des conflits d’intérêts vont se poser et cela va créer des foyers de tension dans cette partie du pays, en plus de celui qu’on connait déjà au nord. Au regard donc de tous ces aspects, je juge inopportun, la présence de l’homme au Mali.
La prochaine venue du capitaine Dadis Camara est diversement appréciée par les maliens. Tout compte fait, si les élections guinéennes prévues pour le mois de juin prochain se déroulent comme prévues, Dadis arrivera au Mali plus de trois mois après le scrutin présidentiel.
Dadis Camara à son arrivée au Burkinawww.courrierinternational.com)/n
Le nouveau président autoproclamé reste encore inconnu des populations.
Et voici donc le nouvel homme fort de la Guinée Conakry. Moussa Dadis Camara s’est autoproclamé président de la République de Guinée au nom du Comité national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte), mardi dernier. En remplacement de Lansana Conté, décédé après 24 ans de règne à la tête de la Guinée Conakry. Au cours de la toute première conférence de presse tenue en tant que président de la république, celui-ci s’est auto glorifié. Il n’a pas manqué de montrer le rôle joué dans les conflits qui ont touché son pays.
Dans un français jugé approximatif par les journalistes, le président de la junte vante ses mérites. « Je vous le dis, je ne suis pas parvenu au pouvoir par hasard, c’est par rapport à beaucoup de qualités, je suis un patriote (…) Il y a eu trois événements successifs qui se sont passés, et c’est bien moi, le capitaine Dadis, qui ai calmé ces événements ». Sans toutefois être très précis, il a évoqué « des moments de vacance du pouvoir », ainsi que « la première grève » des soldats. Le capitaine n’a pas manqué d4encenser ses propres qualités de « générosité », de désintéressement vis-à-vis « du matériel et de l’argent ».
Moussa Dadis Camara, autoproclamé président de la République de GuinéeLepoint.fr)/n
Le nouveau commandant des armées Guinéennes est connu comme le meneur de la révolte des soldats au printemps 2007, qui réclamaient le paiement d’arriérés de soldes et une augmentation de leur traitement. Les violences avaient fait au moins huit morts.
Il a également participé de manière active aux mutineries de mai. Des soldats mécontents réclamèrent, avec succès, le paiement de primes promises et la libération de militaires détenus. Des affrontements entre policiers et militaires avaient alors fait une dizaine de morts.
Réputé « très ambitieux » Moussa Dadis dit ne pas être un assoiffé du pouvoir. C’est un homme toujours entouré. Au camp Alfa Yaya Diallo, Quartier Général de la junte, il apparaît toujours avec des hommes de la troupe, vêtus comme lui d’une tenue de camouflage. C’est d’ailleurs sous cette tenue qu’il est apparu ces derniers temps sur les écrans des chaînes de télévisions nationales et étrangères, coiffé d’un béret rouge.
Né d’un père paysan, le nouveau chef d’Etat qui porte le prénom de ce dernier est originaire de Kouré, village situé dans la région de N’Zérékoré (1.000 km au sud-est de Conakry.
Dans son parcours scolaire, il n’est pas réputé être un brillant élève. C’est en 1990, qu’il fait son entrée dans les forces armées, six ans après le coup d’Etat ayant porté au pouvoir Lansana Conté.
Par la suite, il va faire carrière à l’intendance comme « chef de section carburant » d’abord, puis comme directeur général des hydrocarbures de l’armée, gérant alors des milliards de francs guinéens. A en croire le commandant Facinet Camara, qui dit avoir été son instructeur, il est issu depuis peu de « la dernière promotion du cours d’état-major » en Guinée et a « fait des stages à l’étranger, notamment en Allemagne ».
A l’heure actuelle, il reçoit déjà les éloges d’un président de la république. Jeudi, il a convoqué les membres de son gouvernement ainsi que le Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré au camp militaire. Et dès son arrivée, tous l’ont appelé « Monsieur le président ».