Cameroun : le secrétaire général de la Fécafoot démissionne

Placé sur un siège éjectable, après sa suspension de gestion de fonds, Didier Benjamin Banlock a préféré anticiper en démissionnant de ses fonctions de secrétaire général. Il dénonce les dysfonctionnements managériaux de la Fécafoot.

L’intégralité de la lettre de démission

Démission de mon poste de Secrétaire général de la Fecafoot

Monsieur le Président

A vos côtés depuis votre campagne électorale puis en tant que collaborateur, j’ai cru et j’ai œuvré le peu de temps qu’l m’a été donné de le faire, à assumer des responsabilités compatibles avec le projet pour lequel vous m’avez fait confiance en me proposant de vous accompagner.

Je suis fondé à penser que le football camerounais ne retrouvera sa grandeur que si de grands Hommes qui portent de grandes idées, agissent avec grandeur dans un environnement qui permet l’élévation et le progrès, en d’autres termes, la réalisation de grands desseins.

Je crois toujours que cela est possible mais l’état des lieux de notre management et de notre gouvernance m’amène à en douter fortement au regard des évènements qui se succèdent, des faits divers qui se multiplient et de l’actualité qui donne à voir sans aucun doute, que la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) n’est pas en phase avec le projet qui vous a porté à la tête de cette fédération.

Pour ma part et très humblement, une administration de progrès à la Fécafoot ne peut se réduire à la « danseuse du Président  » qui semble être votre seule volonté. Les textes, les bonnes pratiques managériales et de gouvernance, les objectifs des projets fédéraux et les résultats doivent motiver les décisions, justifier les postures, les choix et les engagements.

Du fait de ne pouvoir travailler dans un environnement propice à l’atteinte de ce niveau de performance pour redonner au Football Camerounais toute sa grandeur, il me semble qu’il est de mon devoir de vous remercier ainsi que le Comité Exécutif de la Fécafoot pour la confiance placée en ma modeste personne et à laquelle j’ai décidé de renoncer.

Je vous souhaite bonne Continuation et plein succès.

 

Cameroun : Célestin Djamen claque la porte du MRC

Le secrétaire aux droits de l’Homme du parti de Maurice Kamto annonce créer une « plateforme politique » où le « tribalisme sera sévèrement puni ».

Il officialise les attentes de l’opinion et des analystes politiques. Depuis plusieurs mois déjà, Célestin Djamen n’avait cessé de tirer contre le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) auquel il appartenait.

Ce 14 décembre, le haut cadre du parti de Maurice Kamto a officialisé son divorce. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a convoqué à Douala.

« Je démissionne du MRC, mais je n’irais pas dans un 3e parti politique rassurez-vous. J’ai fait 3 ans au SDF, 2 ans et demi au MRC. Je ne veux pas faire comme certaines gens qui vont de parti en parti », a déclaré l’homme politique.

Tout en remerciant Maurice Kamto, pour « sa confiance sans cesse renouvelée », Célestin Djamen souligne qu’il avait été mis à l’étroit. « Comme au SDF au MRC on m’entend, mais on ne m’écoute pas. J’ai peur que les mêmes causes produisent les mêmes effets… Où est le SDF aujourd’hui ? », se plaint-il.

Il accuse également le MRC de gestion épicière de ses fonds : « quand on ne peut pas dire non à un peu de fonds de covid… Que va-t-on faire quand on sera amené à gérer les milliards ? Un an après je tire les conséquences politiques et je prends la décision de démissionner du MRC ». Une allusion aux soupçons de détournements qui ont émaillé l’initiative du MRC contre le coronavirus.

Célestin Djamen annonce dans la foule vouloir se dédier à un projet politique : « Si j’arrive à mettre en place cette plateforme politique, je vous assure le tribalisme sera sévèrement puni », espère-t-il.

Transfuge du Social Democratic Front (SDF), Célestin Djamen a rejoint les rangs du MRC en 2018 pour soutenir la candidature de Maurice Kamto à la présidentielle de cette année-là.

Il sera arrêté en janvier 2019, avec le leader national du parti qui a organisé des marches pour revendiquer sa victoire.

« J’ai été victime d’une tentative d’assassinat le 26 janvier 2019.  Il y a des excès partout, il y a des brebis galeuses partout.  J’avais toutes les raisons du monde de cracher sur la police. Mon amour pour la République est consubstantiel à mon existence, quelle que soit la situation du Cameroun », va-t-il raconter ce 14 décembre.

Libéré en octobre 2019, Djamen va affuter sa candidature aux législatives et municipales convoquées pour le 9 février 2020. Son désamour d’avec le MRC viendra de la décision de ce parti de ne pas prendre part à ce double scrutin.

Voyant son rêve de décrocher un mandat d’élu local s’envoler, Celestin Djamen va multiplier les sorties contre son parti et son leader Maurice Kamto.