Congo Brazzaville : le gouvernement dément la rumeur d’un coup d’Etat

Le ministre de la Communication, Thierry Moungalla, parle de « Fake News » et rassure la population du pays.

La nouvelle s’est répandue à travers la toile dans la journée du dimanche 17 septembre 2023. Jusqu’en soirée, elle a mis à l’oreille d’une partie de l’opinion que le général de brigade Serge Oboa a renversé par un coup d’Etat, le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, 80 ans dont 39 au pouvoir. Pourtant, dans la même journée, le chef de l’Etat a quitté Brazzaville en direction de New-York, pour prendre part à la 78è session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. D’où la confusion et la sortie du gouvernement pour faire taire la rumeur et rassurer l’opinion.

« Des informations fantaisistes évoquent des événements graves qui seraient en cours à Brazaville. Le gouvernement dément ces fake news. Nous rassurons l’opinion sur le calme qui règne et invitons les populations à vaquer sereinement à leurs occupations », a publié le ministre de la Communication, des Médias, Porte-parole du gouvernement, dans un post sur X, anciennement Twitter. Cette communication rompt le silence gouvernemental et remet l’ordre et le calme au sein des réseaux sociaux où les déclarations allaient dans tous les sens.

La propagation de la fausse nouvelle annonçant un coup d’Etat en République du Congo arrive dans un contexte marqué par la multiplication des coups d’Etat en Afrique. La sous-régions Afrique de l’Ouest en a connu au moins quatre ces dernières années. L’Afrique centrale en a enregistré un il y a quelques semaines. Le général Brice Oligui Nguema et ses hommes ont renversé le président Ali Bongo Ondimba le 30 août 2023.

Depuis ce jour-là, beaucoup d’observateurs ont les yeux rivés sur le Cameroun ou encore le Congo. Au regard de leur durée au pouvoir, certains pensent que les présidents congolais Denis Sassou-Nguesso et camerounais Paul Biya risqueraient le même sort. Or à chaque pays, son histoire et ses réalités.

Cameroun : le Premier ministre Joseph Dion Ngute représente Paul Biya à l’investiture du président Congolais Sassou Nguesso

Chief Joseph Dion Ngute est arrivé à Brazzaville ce 15 avril par un vol spécial Camair Co. Il a été accueilli par le ministre congolais des Affaires étrangères.

Ce 16 avril 2021, Denis Sassou Nguesso, le président réélu de la République populaire du Congo pour un quatrième mandat consécutif prête serment à Brazzaville, la capitale. Une brochette de chefs d’Etat africains est annoncée à cette cérémonie. Le Camerounais Paul Biya a lui dépêché son Premier ministre, Chief Joseph Dion Ngute pour le représenter.

Ce dernier a été accueilli ce 15 avril à l’aéroport international de Brazzaville par le ministre Congolais des Affaires étrangères. C’est la deuxième fois en 6 mois que le chef du gouvernement camerounais se rend au Congo au nom du chef de l’Etat. En octobre 2020, il représentait déjà Paul Biya à la conférence internationale sur la francophonie que les autorités congolaises avaient organisée.

Fin mars dernier, c’était encore le Premier ministre Dion Ngute qui représentait Paul Biya à l’investiture de Faustin Archange Touadera, président réélu de la République centrafricaine.

Cameroun : Dion Ngute représentera Paul Biya à la Conférence du Congo

Le chef de l’Etat vient de désigner le Premier ministre pour le représenter à la conférence internationale de Brazzaville pour les 60 ans des indépendances des pays africains francophones et des 80 ans de la participation des troupes africaines à la libération de la France en 1940.

Le chef d’Etat camerounais Paul Biya ne se rendra pas personnellement à Brazzaville où Son homologue congolais Dénis Sassou Nguesso l’a convié  le 12 septembre dernier. Ce 25 octobre 2020, le président Paul Biya a désigné le Premier ministre Joseph Dion Ngute pour le représenter.

La Conférence internationale de Brazzaville du 27 au 29 novembre prochain se tient à l’occasion des 60 ans des indépendances des pays d’Afrique francophone et des 80 ans de la participation des troupes africaines à la libération de la France en 1940. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, avait fait le déplacement pour remettre l’invitation du président Paul Biya.

L’envoyé spécial du président congolais, avait expliqué que cette conférence internationale permettra de rappeler le rôle important que l’Afrique en général, l’Afrique francophone et la sous-région en particulier, a joué dans l’édification d’un monde libre et de paix (…) au moment où l’on assiste ici et là, à la résurgence des idéologies rétrogrades, telles que le racisme et la xénophobie.

Paul Biya, bientôt un an de confinement au Cameroun

Le président camerounais Paul Biya s’apprête à conclure son 12e mois sans se rendre à l’étranger. Un record qui pourrait être atteint s’il se fait représenter au Congo où son homologue Denis Sassou Nguesso vient de lui transmettre une invitation.

Le chef d’Etat camerounais se rendra-t-il à Brazzaville ? Son homologue congolais Dénis Sassou Nguesso lui a adressé une invitation le 12 septembre pour prendre part conférence internationale à Brazzaville le 24 octobre 2020. A l’occasion des 60 ans des indépendances des pays africains francophones et des 80 ans de la participation des troupes africaines à la libération de la France en 1940. L’invitation du président Congolais arrive au moment où Paul Biya  s’apprête à conclure son 12e mois sans se rendre à l’étranger.

Le dernier voyage du président de la République date de novembre 2019 lorsqu’il s’était rendu à la deuxième édition du Forum de Paris sur la Paix qui s’est tenu du 12 et 13 novembre 2019. Une stabilité assez inédite quand on sait que le président est coutumier des visites officiels et des « courts séjours privés à l’étranger ». Le groupe de journalistes d’investigation Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), dans une de ses enquêtes avait relevé qu’entre le 6 novembre 1982 (date de son accession au pouvoir) et début 2018, Paul Biya a passé l’équivalent de plus de quatre ans à l’étranger.

Mais depuis plusieurs mois, l’essentiel de ses déplacements s’effectuent entre Yaoundé et Mvolmeka son village dans le Sud du pays. Simple choix ou contrainte ? La deuxième hypothèse serait la plus plausible quand on tient compte de la pandémie du Coronavirus qui a contraint le monde entier  au confinement forcé durant presqu’une moitié de l’année, et lorsqu’on se souvient que les derniers déplacements du président à l’étranger ont été troublés par l’activisme de la fameuse Brigade anti-Sardinard (BAS) en porte à faux avec sa gestion du pays.

Sa présence à la conférence de Brazzaville est peu probable. Ce d’autant plus que Paul Biya a pris l’habitude de se faire représenter aussi bien aux grands rendez-vous nationaux (grand dialogue national) que dans les sommets panafricains.

Covid-19 : autour du Cameroun les pays sauvent leurs économies

En plus des mesures de lutte contre le Coronavirus, plusieurs Etats africains volent au secours des entreprises et des populations vulnérables.

La survenue des premiers cas d’infections a suscité une levée de boucliers au Cameroun comme partout ailleurs en Afrique. Ce fut l’acte 1 de la riposte : fermeture des écoles et des frontières,  couvre-feu, interdiction  des regroupements populaires etc.

Ces derniers jours, les pays sont passés à l’acte 2. A travers des mesures pour éviter le péril social et la chute  des économies frappées de plein fouet par la pandémie.  Hier 29 mars, le Nigéria voisin (97 cas de Covid-19) a décrété  le confinement total des populations de la capitale Abuja et de la mégalopole de Lagos pour enrayer la propagation du coronavirus. « Les commerces alimentaires, les stations d’essence, les compagnies de distribution d’électricité, et les compagnies de sécurité seront exemptés. Leur accès sera très restreint et surveillé. Nous savons que ces mesures vont causer beaucoup de difficultés (…) mais c’est une question de vie ou de mort », a expliqué le président Muhammadu Buhari

Le Rwanda qui enregistre une cinquantaine de malades a aussi décidé du confinement total de sa population. Le  gouvernement distribue des denrées de base aux familles les plus vulnérables et localement, l’entraide s’organise dans certains quartiers, où les habitants aisés peuvent faire des dons à leurs voisins dans le besoin. La  RDC vient pour sa part de se doter d’un Plan stratégique national qui s’étend sur 12 mois, financé à près de 80 milliards de FCFA. Le couvre-feu décrété à Kinshasa a été reporté pour être mieux organisé.

Macky Sall

 De l’autre côté de la rive, au Congo Brazzaville, le chef de l’Etat dans son adresse à ses compatriotes le 28 mars dernier a annoncé  pour avril prochain  la stratégie nationale de résilience. Denis Sassou Nguesso  dit vouloir compenser des pertes de revenus des actifs et instaurer un mécanisme d’aide aux personnes vulnérables. 100 milliards de francs CFA  seront à cet effet  déployés pour soutenir  l’économie et le social. Rien n’est encore décidé dans ce sens au Gabon. En dehors des mesures de limitation des rassemblements, fermeture de frontières et des écoles notamment, l’Etat gabonais a d’instaurer  un couvre-feu général de 19 heures et 30 minutes jusqu’à 6 heures du matin.

En Afrique de l’Ouest, le Sénégal qui compte environ 120 infectés, a créé un fonds national d’un montant initial de 1000 milliards FCFA, dénommé Force Covid19. Le fonds Force Covid19 servira principalement à soutenir les entreprises, les ménages mais aussi la Diaspora. De fortes contributions financières des acteurs du secteur privé (près de 3 milliards de FCFA) se multiplient pour sauver l’économie nationale.

En Côte d’ivoire (près de 150 cas), l’on a adopté un plan de riposte d’un montant de 95,88 milliards de FCFA, articulé autour de 4 priorités essentielles. Il s’agit notamment de limiter la progression de cette maladie à l’échelle nationale, de prendre en charge correctement les cas confirmés en assurant la sécurité de la chaîne des intervenants, de renforcer le système sanitaire, et avoir une capacité d’actions rapides en cas de flambée.

Eau et électricité gratuites

Madagascar  où 37 cas étaient déclarés au soir du 28 mars dernier, a décidé que le secteur privé bénéficiera d’un report de la déclaration et du paiement d’impôts synthétiques durant les deux semaines de confinement. LEtat malgache a suspendu les contrôles fiscaux et des avis aux tiers détenteurs. Le Président de la République Andry Rajoelina a affirmé avoir mené une négociation avec l’Association des responsables de banques afin que les échéances bancaires et les crédits immobiliers pour les entreprises et les particuliers soient repoussées.  Les citoyens quant eux   bénéficieront d’un report d’un mois du délai de paiement des factures d’eau et d’électricité. Pareil pour le règlement des cotisations de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNAPS) et de l’Organisation Sanitaire Tananarivienne Inter-Entreprises (OSTIE).

Depuis le 23 mars en Afrique du Sud, pays le plus touché par l‘épidémie de coronavirus en Afrique subsaharienne  avec plus de 400 cas confirmés,  le président sud-africain Cyril Ramaphosa a imposé un confinement strict de trois semaines dans son pays, « Sans action décisive, le nombre de personnes infectées va passer rapidement de quelques centaines à des dizaines de milliers et, d’ici quelques semaines, à des centaines de milliers. C’est une décision indispensable pour sauver des millions de Sud-Africains de l’infection », a-t-il expliqué.