Le Cameroun emprunte près de 265 milliards FCFA à la Banque mondiale

Les accords ont été signés ce 26 octobre 2022.

Le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, et le directeur des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Abdoulaye Seck ont signé trois accords de prêt ce jour.

La première convention porte sur le financement du projet d’aménagement et de valorisation des investissements dans la vallée du Logone (Viva Logone). Cette signature de convention fait suite à l’autorisation du 11 octobre dernier du président de la République accordée au Minepat pour obtenir ce financement de près de 113 milliards FCFA au bénéfice de ce projet qui vise l’exploitation de 12 000 hectares.

La seconde convention porte sur le financement du Projet d’urgence contre la crise alimentaire (Pucca). Ce projet dont l’accord de prêt vaut 60 milliards de F vise l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’accroissement de la résilience climatique des ménages et des producteurs dans les zones ciblées.

Le projet filets sociaux va aussi bénéficier d’un financement. C’est d’ailleurs l’objet de la troisième convention. Les 92 milliards FCFA dédiés à ceci, vont financer le projet Filets sociaux qui sont des transferts d’argent en direction des ménages les plus pauvres.

Pour le cas de la première convention, présenté en septembre dernier par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Viva Logone espère booster la production de riz dans la vallée du Logone où la Société pour l’expansion modernisation de la riziculture (Semry) est déjà installée.

Cameroun : voici pourquoi les Conseils régionaux peinent à se déployer

Plus d’un an après la mise en place des exécutifs régionaux, plusieurs obstacles administratifs, juridiques ou financiers se dressent contre leur évolution sur le terrain.

Les Conseils régionaux ont de la peine à décoller au Cameroun. Malgré les élections des conseillers le 06 décembre 2020, la désignation et l’installation des exécutifs qui s’en est suivie, la signature des quatre décrets présidentiels portant transfert de compétence aux régions le 28 décembre 2021, les exécutifs régionaux ont du plomb dans l’aile.

En effet, plusieurs obstacles freinent encore la mise en œuvre des compétences dévolues aux régions en tant que collectivités territoriales décentralisées.

Il s’agit d’abord de la non finalisation jusqu’à date du cadre réglementaire régissant l’organisation des exécutifs régionaux. Le 28 décembre 2021, le président de la République Paul Biya a signé un décret portant organisation type des régions. Cependant, les présidents des Conseils régionaux et des exécutifs régionaux révèlent qu’il y a nécessité de compléter cet acte administratif. Cela permettra de pallier certains vides tels que l’absence d’un cadre juridique relatif au recrutement et à la gestion des ressources humaines.

Ensuite, il est question des lenteurs administratives qui réduisent la vitesse de production des textes réglementaires. Pourtant ces textes ont pour vocation d’encadrer les compétences dévolues aux régions. A cela s’ajoutent les lenteurs diverses et les rapports parfois difficiles entre les régions et les gouverneurs, autorités de tutelle. Bien plus, il s’agit des difficultés liées à l’accès aux ressources transférées. C’est que, les textes sur la fiscalité locale existants ne prévoient pas de prendre en compte les aspirations des régions.

Enfin, les régions tardent à matérialiser leur mission de développement local en raison de l’indisponibilité actuelle d’outils de planification qui servent de boussoles. L’élaboration des plans régionaux de développement est encore en cours. Par conséquent, les budgets ne pouvant pas prendre en charge les investissements non planifiés, sont réduits.

Ainsi, pour faire face à ces défis, les 10 présidents des Conseils régionaux et des exécutifs régionaux parlent d’une seule voix au sein de l’Association des régions du Cameroun (ARC). Cette instance tient sa première session ordinaire depuis le 1er mars 2022. Les travaux qui s’achèvent ce mercredi 02 mars, leur auront permis d’adresser leur plaidoyer en synergie au gouvernement. Sans doute, l’action concertée produirait des fruits à court ou à moyen terme au profit de la décentralisation.