Cameroun : le Décret d’expropriation du domaine de Dikolo Bali annulé

La Tribunal administratif de Douala a annulé ce 25 mai 2023, le décret de confiscation de terrain pour cause d’utilité publique du domaine de Dikolo Bali.

Justification.  La déclaration d’utilité publique (DUP) n°000033/MINDCAF/A10 DU 14 mars 2019 concerne le lieu-dit « Bessaké », l’expropriation en cours concerne le lieudit «Dikolo» qui se trouve à 300 mètres de là. «Besseke» se trouvait sur les lieux de l’ancienne gare de Douala, dans le canton Akwa, derrière le collège Libermann alors que Dikolo est le lieu où vivait la mère du Prince Rudolph Douala Manga Bell et où il a passé sa dernière nuit avant son exécution en août 1914, cet endroit, sacré et chargé de symbole, est situé en face du drain qui longe la voie rapide juste avant les feux de signalisation du carrefour Koumassi et relève du Canton Bell donc de Bali.

Autre argument, le titre foncier 750/W, cité dans le décret que le Premier Ministre avait signé et dont ses services lui avait dit, qu’il appartient à l’état du Cameroun se trouve localisé à Deido au lieudit Bonantonè et est enregistré dans les Livres fonciers au nom de Dame Endallé Mounga Mouandjo Madeleine d’une superficie de 242 m2, à 6 kms des lieux de l’expropriation.

En plus cette accumulation d’erreurs n’était pas anodine, elle avait pour but de distraire l’attention, d’embrouiller les autorités administratives et de chasser d’un lieu sacré et mythique, des autochtones, pour plus tard reconnaître que cet endroit n’est pas « constructible » pour abriter des immeubles de plus de 3 niveaux et de le partager entre amis.

Il n’est pas compréhensible que Monsieur Chi Nouako, par ailleurs avocat au Barreau du Québec, n’ait pu remarquer ces incohérences, nous sommes enclins à penser qu’il les a personnellement insérer dans les documents sachant qu’il sera difficile de douter de la véracité des faits, dès lors qu’ils sont soumis à l’approbation du Premier Ministre par ses propres collaborateurs.

 

Cameroun-expropriation de terre à Douala : des députés se saisissent du dossier

Les parlementaires de la circonscription Wouri centre ont rencontré le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le 31 mai dernier à l’Immeuble étoile pour discuter des possibles solutions face au problème d’expropriation de terre à Dikolo.

La population de Douala en l’occurrence celle de Dikolo fait entendre sa voix depuis quelques semaines en raison de l’expropriation et de la sous-évaluation de la valeur financière de ses terres. Si certains expliquent leurs réticences à quitter le lieu pour des raisons de sous-estimation avec le mètre carré évalué à 12.000F, d’autres évoquent la valeur sacrée de leur terre, « aucun propriétaire n’a touché une indemnité. Premièrement parce que chez nous les Sawa, on sait la valeur historique de nos terres et surtout nos terres ancestrales. Nous ne les vendons pas, » renseigne le  porte-parole du collectif Bonanjo, Patrick Moudissa Bell.

Fort de ce problème, les députés de la circonscription Wouri centre ont pris les choses en main. Ils se sont rendus le 31 mai dernier chez le Premier ministre, Joseph Dion Ngute pour trouver des moyens palliatifs à ce problème. « Nous sommes là au sujet d’une situation que nous vivons à Douala et qui concerne les populations de Dikolo qui ont été expropriées. Nous avons eu des échanges francs et sincères sur le sujet avec le chef du gouvernement, » renseigne l’honorable Albert Dooh Collins.

Avec la présence de l’honorable Josua Osih, les députés se sont dit satisfaits des discussions. Au sortir de la rencontre, ils n’ont pas manqué d’annoncer des lendemains meilleurs. « Nous pensons que notre visite ici et le rapport qui viendra de la commission mise sur pied à Douala permettront au gouvernement de prendre les décisions qui s’imposent, » a poursuivi l’honorable Dooh Collins.

Il s’agit d’une commission mise sur pied par le gouverneur du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, sur instruction du gouvernement afin d’examiner les problèmes relatifs aux déguerpissements. Une commission déjà à pied d’œuvre avec notamment la décision la semaine dernière de suspendre le chantier en cours sur le site à problème.

Pour ce qui est des questions d’indemnisation des déguerpis de Dikolo, le décret n°2020/004/PM portant expropriation pour cause d’utilité publique et incorporation au domaine privé de l’Etat des terrains d’une superficie supérieure à deux hectares situés à Bali-Dikolo, fixe le montant des indemnisations à plus de 322 millions de F.

Cameroun-affaire Dikolo : le gouverneur du Littoral ordonne l’arrêt immédiat des travaux

Les autorités ont créé une Commission Ad-hoc spécial de travail à l’effet d’évaluer dès ce lundi 30 mai 2022 le cas des personnes déguerpies.

 

 

Les casses suivies des cris des personnes déguerpies et la mobilisation de la communauté des bellois ont suscité en urgence la prise des dispositions par les autorités administratives. Samedi 28 mai 2022, le gouverneur du Littoral Samuel Dieudonné Ivaha Diboua a tenu une réunion de crise avec ses collaborateurs et toutes les parties concernées dans cette affaire. A l’issue de cette rencontre, quatre résolutions ont été prises par le représentant du chef de l’Etat et du gouvernement dans la région.

D’abord, le gouverneur a ordonné l’arrêt immédiat des travaux sur le site de Dikolo où les casses ont eu lieu pour laisser le terrain en faveur de la construction d’un complexe hôtelier. Instruction a été donnée au préfet du Wouri Benjamin Mboutou. Ensuite, le gouverneur a demandé que soit élaboré un condensé administratif du rapport de la réunion de crise, lequel sera transmis à la haute hiérarchie.

Bien plus, l’autorité a décidé de la reprise de études et des enquêtes sur le site. Cette reprise permettra de revoir au cas par cas la situation des familles affectées par les déguerpissements. Elle annonce aussi d’éventuelles corrections administratives liées aux préjudices moral et financier causés. Enfin, le gouverneur a décidé de créer une commission Ad-hoc spéciale de travail pour l’étude suscitée. Cette commission dispose d’un mois à compter du 30 mai 2022 pour rendre sa copie.

Pour rappel, depuis quelques semaines, les habitants de Dikolo, quartier Bali à Douala, ont  subi des casses. Les images ont poussé les autochtones à manifester, d’où la nécessité des autorités à prendre la situation plus au sérieux. « Le gouvernement de la République ne saurait rester sourd à l’appel de détresse d’un individu, d’un citoyen, d’une communauté, aussi voudrais-je solennellement présenter nos sincères regrets aux personnes impactées par ces profonds préjudices », a lancé le gouverneur à l’entame des travaux.