Pipeline Cameroun-Tchad: 21 millions de barils de pétrole transportés

Ces chiffres enregistrés au premier semestre 2016 sont en baisse par rapport aux 24 millions de barils transportés à la même période l’année dernière

Un peu moins de 21 millions de tonnes de barils ont été transportés à partir du pipeline Tchad-Cameroun au cours des six premiers mois de l’année d’après de statistiques publiées mercredi, 24 août 2016, par le Comité de pilotage de la gestion de cet oléoduc.

Des chiffres en baisse par rapport à la même période en 2015, où plus de 24 millions de tonnes de barils de pétrole avaient été transportés dans ce pipeline.

Selon des sources proches du dossier, cette situation ne serait pas liée à la dépréciation des cours du pétrole brut sur le marché mondial avec le baril en deçà de 30 dollar, mais la conséquence des incohérences dans l’exploitation de cette infrastructure.

En attendant l’aboutissement de l’enquête, il a été décidé de la fermeture du bureau tchadien chargé de la gestion de ce dossier, toutes choses qui laissent croire à des malversations.

Douze ans après la mise en place du pipeline Tchad-Cameroun long de 1500 km qui part du centre de production de Doba dans le Sud du Tchad au port de Kribi dans le Sud du Cameroun, c’est la première fois qu’on enregistre une telle situation.

Entre le 1er janvier et le 30 avril 2016, les droits de transit du pipeline Tchad Cameroun ont connu une baisse de 1,2 milliards FCFA par rapport à la même période en 2015.

Il s’établit à 10,88 milliards FCFA cette année, contre 12,07 milliards FCFA l’année dernière comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP).


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Tchad: à Doba, les populations estiment que le pétrole a augmenté la misère

Dix ans après le début de l’exploitation du pétrole, Doba la capitale de l’or noir tchadien ressemble toujours à un gros village

Au Tchad, les populations de la région pétrolière de Doba ne voient pas la couleur des profits liés à l’or noir. Cela fait dix ans que le pétrole est exploité dans la zone et pourtant plusieurs organisations le constatent dans un rapport: cette région du Sud est toujours sous-développée. Une situation qui doit changer pour les habitants.

Les populations de la région du Logone oriental ne comprennent pas que dix ans après le début de l’exploitation du pétrole, Doba la capitale de l’or noir tchadien ressemble toujours à un gros village.

«On a quitté la misère pour arriver à un niveau très dangereux. Allez à Doba et comptez le nombre d’emplois véritables dans tout le Logone oriental. Même la simple débrouillardise est devenue difficile. Ne parlons pas de l’électricité qu’on vous sert suivant des heures convenues pour une toute petite ville comme celle-là. Il n’y a aucune canalisation pour évacuer les eaux usées. Dans les hôpitaux, on n’arrive presque pas à soigner le paludisme. Ça ne va pas. Je n’exagère rien du tout», explique Alain Dolongar, l’un des initiateurs du mouvement de revendication des populations du Logone oriental.

Tout ceci marque l’échec de la politique de redistribution des revenus pétroliers, malmenée par les autorités qui ont parfois confié la gestion des 5% destinés à la région à des personnes qui n’ont rien à y voir. Il faut remettre tout cela à plat et rediscuter sérieusement la gestion des revenus du pétrole du bassin de Doba, appellent les jeunes de la région. En attendant l’Etat tchadien doit financer un plan de développement minimal pour ramener Doba à la pauvreté, estiment-ils, après on envisagera le développement de la région.


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