Cameroun : une charte pour les malades en gestation

L’information est du ministre de Santé qui déclare que des consultations seront menées afin d’élaborer un document qui va établir les droits fondamentaux des patients.

La charte de la personne malade a pour objectif de faire connaître à toute personne accueillie dans un établissement de santé ses droits essentiels, ainsi que les règles de vie à l’hôpital. Le Cameroun prépare  donc cette Charte du patient. En faisant cette annonce lundi 18 septembre, le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, a déclaré que des consultations seront menées à cet effet en vue d’élaborer ce document qui va établir les droits fondamentaux et obligations des malades et des familles au sein des formations sanitaires.

« Il s’agit en effet de mettre à contribution toutes les intelligences nécessaires afin de disposer d’une charte adaptée à nos différents contextes et acceptés de tous, avec une application optimale », a-t-il dit, lors d’une conférence de presse ce jour à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité des patients célébrée dimanche 17 septembre sous le thème : « Faire des patients les acteurs de leur propre sécurité ».

En attendant les consultations « formelles », le Minsanté invite tous les acteurs et les personnes intéressées par cette problématique « de premier ordre » à apporter leurs contributions soit par courrier à déposer dans ses services, soit par voie électronique à l’adresse mail patientsafety.dosts@minsate.cm. Cette Charte du patient, apprend-on, vise à améliorer la relation soignant-soigné et minimiser les malentendus entre les différentes parties prenantes, mais aussi réduire les erreurs pouvant conduire au décès du patient tout en maximisant les résultats dans la prise en charge.

A en croire Stopblablacam, au Cameroun, les relations entre les professionnels de santé, les personnes soignées et leurs proches sont parfois délicates, voire conflictuelles. Les violences envers les patients ou perpétrés par ces derniers ou leurs proches sur le personnel de santé sont régulièrement rapportées dans la presse. « Les différentes incompréhensions, incidents dont ont été témoins nos formations sanitaires il n’y a pas longtemps sont en grande partie le fruit de l’absence d’un tel dispositif rappelant les droits et obligations des patients et de leurs proches en milieu de soins », affirme Manaouda Malachie.

Le Minsanté fait cette annonce quelques jours seulement après la Conférence mondiale sur la sécurité des patients tenue les 12 et 13 septembre dernier au siège de l’OMS à Genève et en ligne, et qui s’est soldée par un accord sur la toute première Charte sur les droits en matière de sécurité des patients. Celle-ci décrit les droits fondamentaux de tous les patients dans le contexte de la sécurité des soins de santé et cherche à aider les gouvernements et les autres parties prenantes à faire en sorte que les voix des patients soient entendues et que leur droit à des soins de santé sûrs soit protégé, explique l’OMS.

Retransmission des matchs éliminatoires de la Can: la télévision camerounaise demande réparation à la Caf

Le directeur général de la CRTV accuse l’Uar et l’instance faîtière du football africain de leur avoir refusé les données nécessaires à la retransmission du match de la phase qualificative entre le Cameroun et le Rwanda.

Les commentaires sont allés bon train sur la toile. Après le plateau d’avant match Cameroun-Rwanda qui a planté le décor avant le coup d’envoi à Kigali, le 17 novembre 2019, plus rien. Les téléspectateurs vont attendre pendant longtemps la suite de la mise en bouche servie par CRTV Sports.

A la place du match, ils ont eu droit à de la musique. Ce qui a causé un tollé sur les plateformes sociales. Les spéculations allant bon train, qui sur l’incapacité de la télévision nationale camerounaise a payé pour une retransmission, qui sur le manque de professionnalisme de la chaîne rwandaise. Certains ce sont rabattus sur les directs en ligne. Servant alors de relai auprès d’autres téléspectateurs déçus.

Même la victoire du Cameroun (1-0) face au Rwanda lors de cette deuxième journée des éliminatoires de la Can 2021 n’a pas réussi à apaiser les cœurs. La communication de la direction  de la CRTV ne s’est pas faite attendre. La CRTV, dans un communiqué signé de son directeur général, le 17 novembre, explique qu’elle n’a pas pu retransmettre le match à cause du «refus des responsables de l’Uar (l’Union africaine de radiodiffusion Ndlr), et de la Caf (Confédération africaine de football Ndlr) de fournir, à la CRTV, les paramètres satellitaires nécessaires à cette diffusion».

Un refus opposé alors que l’Etat du Cameroun a versé plus de 1 285 000 000 Fcfa à ces deux «instances en charge de la gestion des droits des compétions de la Caf. Cette somme représente le prix de la licence des droits de diffusion de la Can 2019 et des rencontres qualificatives de la Can 2021», écrit Charles Ndongo. La CRTV a saisi ses conseils afin que le préjudice subit soit réparé.

Diplomatie comme hypocrisie: le système Biya à Rome et au Vatican!

Rédiger ce texte est pour moi un effort de carême, un acte de pénitence pour la cause de mon peuple. Au moment où j’écris ces lignes, je suis assis dans une chambre d’hôtel à Rome, répondant à l’invitation d’une université pour une activité scientifique, un colloque international. En marge de cette conférence, je me suis laissé distraire par une curieuse coïncidence, notamment la visite d’Etat du président Paul Biya en Italie aux mêmes dates. On appelle cela diplomatie dans le langage technique.

J’apprends qu’au cours de cette visite, le président Biya a reçu la médaille d’or de la Conférence des Recteurs des Universités italiennes (CRUI) au cours d’une cérémonie arrosée d’un discours très élogieux sur ses «grandes réalisations» en faveur de la culture et de l’enseignement supérieur au Cameroun. Au fait quel est l’état de l’enseignement supérieur au Cameroun ? Pourquoi l’Italie est-elle devenue la première destination occidentale des étudiants camerounais ? Justement parce que nos universités ne se portent pas bien. Qu’honore-t-on au fait ? La médiocrité ou l’excellence ? En les entendant encenser les réalisations de mon président (je distingue bien la personne de la fonction), je me suis alors demandé si les universitaires italiens parlaient vraiment du Cameroun ou lisaient un discours qu’on a écrit pour eux et pour la circonstance ? S’adressant aux investisseurs Italiens, on a entendu le président Biya blaguer, amusant au passage la galerie de ses auditeurs italiens, sur ses plus de trente ans de longévité au pouvoir, un peu comme si c’était un exploit. Oui, mieux vaut en rire pour ne pas pleurer ! N’oublions pas que le pouvoir politique est une question de vie ou de mort pour nos peuples. Mais au fond les intérêts économiques occidentaux se moquent de la démocratie et des droits de l’homme en Afrique. Tant pis pour ceux qui ne l’ont pas encore compris et continuent à compter sur les chancelleries occidentales pour les aider à trouver le chemin de la liberté.

Comment expliquer que c’est à un moment aussi trouble de l’histoire du Cameroun où le système Biya réprime honteusement la résistance anglophone à l’assimilation francophone, écrase toute forme de dissidence et piétine les libertés publiques que les gouvernants italiens, assoiffés d’investissements, ont choisi de faire du président Biya un héros de la culture et de l’enseignement supérieur? De qui se moque-t-on finalement ? Bien sûr de ces millions de pauvres Camerounais victimes au quotidien de l’économie politique de la violence qui alimente l’économie mondiale. Cette diplomatie de l’hypocrisie ponctuée de compromissions et de silences complices et coupables se nourrit du sang humain comme on peut le voir avec le génocide en cour dans l’est de la RDC où la dignité humaine est honteusement sacrifiée sur l’autel des intérêts économiques des multinationales et de quelques pays voisins. Cette diplomatie de l’hypocrisie fait de l’ordre politique et économique mondial une vraie structure de péché au sens où l’entend l’enseignement social de l’Eglise. Les gouvernants italiens ont-ils oublié le drame de Lampedusa ? Et s’ils ne l’ont pas oublié, ignorent-ils que ce sont des régimes médiocres comme ceux de Mr Biya qui poussent les jeunes à l’aventure migratoire à travers les déserts et les mers ? Dans ces circonstances, une diplomatie de complaisance est une diplomatie de complicité.

Toujours de ma chambre à Rome, quand j’apprends que le Président Biya sera reçu par le Pape François, le chef de l’Eglise catholique, je ne peux m’empêcher de penser au dialogue entre Jésus et Pilate au cours de sa passion. Jésus qui dit à Pilate : «Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. Pilate lui dit: Qu’est-ce que la vérité?» (Jn 18, 37-38). Je me suis alors demandé si le dialogue entre le Président Biya et le Pape sera centré sur la vérité, celle-là qui libérera Mr Biya et son peuple (Jn 8, 32). Je me suis demandé si la diplomatie vaticane avec son réseau de nonciatures est au service de cette vérité dont doit témoigner l’Eglise, corps du Christ, à temps et à contretemps. Que disent les nonces au Pape sur nos chefs d’Etat qui vont lui sourire au Vatican alors que dans leurs pays ils piétinent les droits de l’homme, les libertés publiques, et la dignité humaine? Quand le Pape reçoit un chef d’Etat comme Mr Biya qui a 84 ans, est au pouvoir depuis près de 35 ans, garde le silence sur la fin de son règne, piétine les libertés publiques et démocratiques dans son pays, qu’est-ce qu’il lui dit ? Il dépend bien sûr en cela des nonces apostoliques, les ambassadeurs du Vatican dans nos pays. Malheureusement les nonces ont l’ingrat boulot de faire le maximum pour préserver les bonnes relations diplomatiques avec l’Etat, lesquelles seraient utiles pour la mission de l’Eglise ; paradoxalement, cela se fait parfois au prix de son rôle prophétique. On appelle aussi cela diplomatie et je me demande souvent ce que cela a à voir avec l’évangile, le service de la justice et de la vérité à temps et à contretemps. On me dira qu’il revient aux églises locales, et non au nonce qui est souvent un étranger, d’assumer ce rôle prophétique par rapport à l’insanité politique de nos pays qui coûte la vie à des milliers de personnes. Mais que d’évêques et de prêtres ont eux aussi peur des représailles de Ponce Pilate.

Voilà donc l’Eglise prise, au nom de la diplomatie, dans un système dont l’essence même est l’hypocrisie, ce jeu de masques et d’images qui fait ombrage à la vérité et se nourrit de vies humaines. Je rêve du jour où mon église se distanciera davantage de cette diplomatie de complaisance qui fait du mal aux pauvres. Qu’advienne ce temps où tout chef d’Etat qui va à la rencontre du Pape, d’un évêque ou d’un prêtre craigne d’entendre le message prophétique de Jean Baptiste sur les droits de l’homme : «Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère» disait Jean Baptiste à Hérode (Mt 14, 4). On sait que Jean Baptiste a fini en prison et ensuite a été décapité. L’église n’a pas le droit de taire la vérité par peur de la persécution.

Pour terminer, j’ose croire, mais sans me faire aucune illusion, qu’un lecteur bienveillant n’aura pas du mal à comprendre que la cible de ma dissidence n’est pas Mr Biya comme personne mais le système politique malsain qu’il représente et qui fait souffrir tant de mes compatriotes depuis des décennies. C’est ce système organiquement bien huilé que tout chrétien a le devoir de subvertir quitte à être livré par les grands prêtres et les scribes à Ponce-Pilate pour souffrir et mourir comme le Maître. Il vaut mieux mourir par amour pour la vérité et la justice que de paludisme? Je m’expose au déchainement de l’enfer mais je ne me fais aucun souci parce que Pâques est proche ! Ainsi peut commencer l’écriture de mon cahier d’un retour au village natal.

Mort de 25 détenus: des informations sur les lieux d’incinération toujours attendues

Les concernés faisaient partie des plus de 200 personnes arrêtées au cours d’une opération de ratissage menée en 2014 à Magdémé et Doublé, deux villages de l’Extrême-Nord du Cameroun

Amnesty international n’en a pas fini avec le gouvernement camerounais. Après un rapport dénonçant les violations des droits de l’homme dans le pays, l’ONG s’attaque à nouveau aux  autorités pour demander «l’identité et le lieu d’inhumation des 25 personnes dont le gouvernement avait reconnu, il y a deux ans jour pour jour, la mort en détention».

Selon Amnesty international, ces derniers et quelques 195 autres personnes avaient été arrêtées «arbitrairement» au cours d’une opération de ratissage le 27 décembre 2014 à Magdémé et Doublé, deux villages de l’Extrême-Nord du Cameroun, à la suite d’une attaque de Boko Haram.

En décembre, le groupe terroriste Boko Haram avait mené une attaque dans ces deux localités et fait près de 400 morts, En réaction, les forces de défense avaient  incendié des maisons et interpellé 200 personnes dont 25 sont mortes par asphyxie dans les cellules de la légion de gendarmerie de la région de l’Extrême-Nord

«Les autorités se sont à ce jour contentées de la confirmation de la mort en détention des 25 personnes. Aucune information ni sur leur identité ni sur leur lieu d’inhumation n’a été communiquée aux familles. Cette interminable attente des familles qui ont perdu des êtres chers ne fait qu’accroitre encore davantage leur souffrance», déplore Amnesty International.

Le ministre  de la Communication, Issa Tchiroma avait pourtant reconnu ces faits. Dans une communication en mars 2015, il avait indiqué que «la justice militaire s’est saisie de l’affaire. Elle continue ses investigations et se prononcera sur les responsabilités».

Le gouvernement camerounais a informé Amnesty International, en février 2016, qu’une enquête administrative interne avait été ouverte sur ce cas, indique l’ONG.

Bien que les résultats de cette enquête n’aient pas été rendus publics, le procès contre l’unique prévenu, le colonel Charles Zé Onguéné qui était à la tête de ladite légion au moment des faits, a eu lieu le 21 juillet 2016 devant le tribunal militaire de Yaoundé.  Il y est poursuivi pour «négligence» et «non-respect des règles de garde à vue».

Le colonel Charles Ze Onguené a été limogé en mars 2015 suite à un décret du président Paul Biya qui nommait, en ses lieux et places, le colonel Elissa Dambouka.

« Amnesty International a documenté de nombreuses violations des droits humains commises lors de l’opération de ratissage conduite à Magdéme et Doublé. Au moins huit personnes, dont un enfant, ont été tuées illégalement et 130 ont été victimes de disparition forcée. Aucune enquête n’a été ouverte sur ces cas. Une quarantaine de personnes sont quant à elles toujours détenues dans de très mauvaises conditions, dans l’attente d’un procès dont la date n’a pas encore été fixée« , continue de dénoncer Amnesty international.

 

 

Les Saturnales ou la journée des droits de la femme

L’année calendaire a 365 jours si nous excluons les heures et les secondes. Au cours de cet espace de temps si intime et captivant, les hommes règnent pendant 364 jours et abusent de tous les droits. Pour se dédouaner, ils ont instauré une journée où la gente féminine peut exprimer librement et à ses risques, ses revendications.

La journée des droits de la femme nous ramène à notre propre histoire et aux combats pour la  liberté et l’égalité pour tous. Souvenons-nous des Saturnales, une fête grandiose,  quand le pouvoir absolu de Rome accordait une journée aux esclaves où ils n’étaient pas tenus d’obéir à leurs «maîtres bienfaiteurs». Très peu d’esclaves ont osé cet affront car les représailles du maître,  le lendemain, étaient cruciales.

Nous sommes au 21ème siècle, en 2017. L’homme a-t-il évolué ? A-t-il seulement accepté de reconnaître les droits élémentaires entre humains ? Ces questionnements nous interrogent et confirment la domination sociale, culturelle et symbolique exercée par les uns sur les autres. Par extension, cette domination permet à l’homme de concevoir, de formaliser et d’appliquer une structure sociale misogyne, patriarcale et sexiste.

Les lois en cours, dans notre société dite moderne, sur la parité, l’égalité et la mixité n’ont donc aucune valeur juridique. Elles sont arbitraires.

Bien que dénoncée et critiquée par l’humanisme et le siècle des Lumières, notre société est toujours sous une influence  phallocratique bien entretenue. C’est pourquoi l’émancipation de la femme, viciée aussi par le poids des religions, est toujours un combat d’actualité. Un combat qui doit dénoncer l’éducation des enfants où le sexe dit faible, est automatiquement soumis à des tâches ménagères.

Nous devons repenser notre éducation. Les filles et les garçons aspirent tous au bonheur. Ce bonheur ne se réalisera que si l’éducation, dès le bas âge, se débarrasse de ses clichés séculaires sur les femmes. Dieu seul sait qu’ils sont nombreux, ces clichés !

L’éducation de notre société reste la seule issue pour mettre fin aux inégalités qui soumettent la femme à des tâches subalternes. Il faut impérativement sortir de la logique actuelle qui les discrimine. Pour cela, l’éducation nationale doit remettre en cause ses manuels discriminant et proposer un enseignement sans aucune considération sexuelle.

Les assemblées législatives de tous les pays du monde, dominées par les hommes, doivent aussi légiférer pour forcer les partis politiques à présenter autant de femmes que d’hommes aux élections. En effet, seule une loi peut imposer une parité aux partis politiques qui sont bâtis à l’image de notre société.

Aucune évolution sociétale ne conduira à la parité tant que les hommes sont accrochés à leurs privilèges. Les hommes restent naturellement très ancrés à leurs avantages sociaux. Ils ne sont pas prêts à céder des acquis qui leur offrent encore des droits, des avantages malsains et non des devoirs.

Les défilés à travers le monde pour célébrer la journée des droits de la femme ont une efficacité relative. Le combat doit être permanent et mobiliser toutes les couches de la population car les clichés ont la vie dure.

Le combat des femmes ne peut se limiter à l’égalité des sexes. Il doit aussi permettre aux uns et aux autres de disposer librement de leurs corps.
La journée des droits de la femme est de ce point de vue une phallocratie qui noie dans un verre d’eau toutes les vicissitudes élaborées et mises en place depuis la nuit des temps par les hommes. Cette journée doit se célébrer tous les jours.

Par Michel Lobé Etamé
Journaliste
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Déclaration de l’Adisi sur la violation de liberté de presse au Cameroun

Paul- Joël Kamtchang secrétaire exécutif de l’Adisi-Cameroun

Depuis novembre 2016, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun vivent une crise socio-politique qualifiée désormais de «Problème anglophone». Cette situation qui évolue au fil des jours au gré des protagonistes, n’est sans impact sur le citoyen qui subit les conséquences inhérentes : paralysie de la vie économique, mouvement des hommes interdits (villes mortes), atteinte à l’intégrité physique et morale visant parfois des enfants.

Le Nord-Ouest et le Sud-ouest sont isolés de la toile et du Cameroun en particulier, et du reste du monde en général depuis le 17 janvier 2016 autour de 22h sans raison jusqu’ici. Les autres Camerounais qui fréquentent les réseaux sociaux font désormais l’objet de menaces du ministre des postes et des Télécommunications, donc du gouvernement. Jamais, la Loi N° 2010/013 du 21 décembre 2010 régissant les communications électroniques au Cameroun n’a fait l’objet d’autant de sensibilisation par le ministre des Postes et des Télécommunication que depuis l’éclatement de la crise. Une attitude qui cache mal une vive menace à l’endroit des internautes camerounais.

En effet, depuis quelques années, la violation des libertés publiques et individuelles par les sous-préfets a causé une véritable ruée des Camerounais vers les réseaux sociaux qui restent le seul endroit où ils exercent véritablement leur liberté d’opinion, d’expression et d’information. Seulement, depuis plusieurs mois déjà, bloggeurs, web activistes sont la cible du gouvernement camerounais qui dit craindre la déstabilisation du pays par les réseaux sociaux.

Comme pour ne pas rester à la traine dans cette mouvance où tous les dépositaires de l’autorité de l’Etat veulent montrer qu’ils travaillent, c’est autour du président du Conseil national de la communication (CNC) de rappeler son existence et celle de sa structure. Il a fait lire sur les antennes de la radio nationale, le 20 janvier 2017 à 13h, un communiqué qui déclare la guerre aux médias privés. En effet, tout en mettant en garde la presse privée basée aussi bien dans la partie anglophone que francophone du pays, il les menace de fermeture s’ils venaient à parler ou à relayer toute information ayant trait au fédéralisme et à la sécession. Quelques jours auparavant, c’est la radio Hot Cocoa FM basée à Bamenda la capitale de la région du Nord-Ouest, qui a vu ses portes fermées par les autorités locales sous prétexte d’avoir fait l’apologie du fédéralisme et de la sécession.

Le président du CNC se rend ainsi complice de violation grave et flagrante du droit des citoyens à l’information et de la liberté de presse. Par ailleurs, il met ainsi en mal la démocratie qui nous est si chère et conquise de haute lutte sans qu’il n’ait participé que ce soit de façon passive. Il dit en revanche dans ledit communiqué de menaces que parler de la sécession et du fédéralisme est «antidémocratique». Une vraie incongruité qui cache mal le v u de museler les citoyens et la presse, tout en les privant sur ces entrefaites, de l’exercice de leurs opinions sur la marche de leur cité alors que le Cameroun est un Etat décentralisé.

De ce qui précède, l’ADISI-Cameroun condamne avec la dernière énergie:
.Les atteintes à la liberté d’opinions des citoyens ;

.Les atteintes à la liberté d’expression des citoyens ;

.Les atteintes à la liberté de savoir et d’information des citoyens ;

.Les atteintes à la liberté de presse ;

.Les atteintes à la liberté éditoriale et de ton des organes de presse ;

.Le ballonnement de la presse ;

.Le retour à la censure ;

Tous ces droits et libertés étant garantis par la Constitution de l’Etat du Cameroun et par des textes internationaux ratifiés délibérément par notre pays.

Ainsi, de ce qui précède, appelons le gouvernement du Cameroun à:
.Arrêter la manipulation de l’information ;

.Le respect du droit du citoyen à l’information de qualité ;

.Le respect de la liberté de ton des médias privés ;

.Rétablir dans les meilleurs délais et sans condition, les communications électroniques dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ;

.Communiquer sur la crise en cours afin d’édifier les citoyens notamment sur les étapes historiques des deux parties du pays objet de la présente crise et des accords de Foumban;

.Designer un Ombusman (médiateur de la République) dans l’urgence afin de résoudre cette situation et bien d’autres qui prennent des tournures inacceptables et alarmantes ;

.L’adoption dans l’urgence d’une loi sur les libertés d’accès à l’information (FOIA) qui garantirait la gestion transparente de telles crises ;

.Appelle les citoyens à défendre leur droit et attire l’attention des journalistes sur les risques qui pèsent sur leur métier

Fait à Douala le 22 janvier 2017

Pour l’Adisi-Cameroun ;
Paul- Joël Kamtchang
Secrétaire exécutif


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Cameroun: baisse de 2,61 milliards F des droits de transit du pétrole tchadien

Les deux pays ont procédé, le 29 octobre 2013, à une revue à la hausse desdits droits, la redevance passant ainsi de 195 à 618 FCFA le baril de brut

Le passage du pétrole brut tchadien par un pipeline a généré des droits de transit de l’ordre de 26,87 milliards FCFA entre janvier et octobre 2016, contre 29,48 milliards FCFA pendant la même période un an plus tôt, selon le Comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP).

Les quantités de brut enlevés pendant la même période au terminal de Komé-Kribi I (Sud) ont suivi la même tendance, passant de 38,56 millions à 35,12 millions de barils.

Ce fléchissement, note-t-on, était déjà observable entre le 1er janvier et le 30 avril 2016, les enlèvements de pétrole tchadien passant de 15,79 à 14,17 millions de barils pour des droits de transit de 10,88 milliards FCFA, contre 12,07 milliards FCFA un an plus tôt.

Entre le 1er janvier et le 31 octobre 2015, rappelle-t-on, les droits de transit dudit brut avaient généré des revenus de l’ordre de 29,54 milliards FCFA pour le Cameroun, en hausse de 68,51% par rapport à la même période en 2014.

Le Cameroun et le Tchad ont procédé, le 29 octobre 2013, à une revue à la hausse desdits droits, la redevance passant ainsi de 195 à 618 FCFA le baril de brut.

Long de 1070 kilomètres, l’oléoduc Tchad-Cameroun part des champs pétrolifères de Doba pour traverser le territoire camerounais sur près de 890 kilomètres, de la frontière nord-est avec le Tchad jusqu’au terminal de Komé-Kribi I.

Deux sociétés, la Cameroon Oil Transportation Company (COTCO) et la Tchad Oil Transportation Company (TOTCO), qui constituent par ailleurs le Comité de pilotage et de suivi, sont respectivement propriétaires des tronçons situés de part et d’autre de la frontière dont elles assurent l’exploitation et l’entretien.


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Cameroun: l’Enfant africain à l’honneur ce jeudi 16 juin 2016

Dans le cadre de la célébration de la journée de l’Enfant africain, de nombreuses activités sont organisées dans les dix régions du pays en faveur de ceux dont les droits ne sont pas toujours protégés

La 26e édition de la célébration de la journée de l’Enfant africain (Jea) est placée sous le thème : « Conflits et crises en Afrique : protégeons les droits de tous les enfants ». Une occasion pour les acteurs de la chaine de protection des droits des enfants d’initier des causeries éducatives, d’attirer l’attention du grand quant à l’urgence d’encadrer des millions d’enfants enrôlés dans les conflits armés et autres formes d’exploitations, souvent à des fins commerciales.

Dans ce sens, le service de l’Action sociale auprès de la Cameroon radio televion (Crtv), l’un des principaux acteurs de ce combat pour le respect des droits des enfants, a organisé une causerie éducation à la maison de la radio le 15 juin 2016. Objectif : sensibiliser les parents dont le rôle est capital dans la protection des droits enfants. Les exposés présentés par les partenaires de ce service ont porté sur la place des enfants dans les conflits armés et non armés, les abus sexuels, l’analphabétisme, l’apport des jeunes dans la cohésion de la cellule familiale.

Les enfants, acteurs eux aussi, sont exhortés à la dénonciation auprès des services compétents, les crises familiales qui concourent à leur égarement. En chanson, certains enfants vivant en détresse se sont donnés la main pour porter la voix de l’ensemble des victimes de l’injustice, en disant non à l’irresponsabilité de certains parents. Le Chef service de l’Action sociale auprès de la Crtv, Marie Ebié Ngono entend mettre l’accent sur la sensibilisation de masse afin d’imprimer plus de contenu à la protection des droits des enfants.

Dans la région de l’Extrême-Nord en proie aux attaques de Boko Haram, une journée récréative a été aussi organisée le 14 juin à la prison centrale de Maroua où les 53 prisonniers mineurs de moins de 18 ans ont servi au public, des ballets, des récits, du théâtre, des danses traditionnelles du Cameroun et diverses autres attractions. La cérémonie a permis de comprendre que la fibre artisanale sommeille encore dans bon nombre de ces mineurs.

Ils en ont fait la démonstration à travers l’exposition d’objet d’art au sein du milieu carcéral. Cerise sur le gâteau, les invités se sont rendus compte que les mineurs en détention dans la prison centrale de Maroua excellent aussi bien dans le petit élevage de volaille que dans la création des jardins potagers. Cela les prépare déjà à l’insertion socioéconomique.

Compte tenu de la complexité de la problématique de protection des droits des enfants, tous les acteurs de la chaine éducative sont interpellés à uvrer pour la culture de la paix et de la tolérance au sein des familles, premières instances de socialisation.

En rappel, la journée de l’Enfant africain consacre le massacre des enfants de Soweto en Afrique du Sud en 1976. Ces enfants s’opposaient en effet au système éducatif des colonisateurs qui piétinait leur dignité.


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Cameroun: Survival international accuse le WWF de violer les droits des Baka

Dans sa plainte, l’organisation reproche au WWF d’être impliqué dans des actes de violence et la spoliation de terres de Pygmées au Cameroun

Conflit entre préservation de la nature et protection des peuples indigènes. C’est ce que suscite au Cameroun la plainte de Survival international contre le Fonds mondial pour la nature (WWF). C’est une organisation non gouvernementale qui a pour but de proteger la faune, ses habitats et la nature en général. Elle uvre à collecter des fonds d’aide pour les animaux en voie de disparition.

L’organisme international de défense des droits des peuples indigènes reproche au WWF d’être impliqué dans des actes de violence et dans la spoliation de terres des Pygmées baka.

Au Cameroun, la WWF finance des brigades anti-braconnage qui commettent des violences contre les pygmées. Selon Survival international, des Baka ont dénoncé à de nombreuses reprises des frappes et tortures dont ils sont souvent victimes.

Survival international accuse également le WWF, de soutenir la création des zones protégées sur les territoires des Baka. Lesquelles zones leur sont par ailleurs interdit d’accès.

« Malgré cela, l’organisation s’est contentée de faire des déclarations publiques pour contrecarrer les critiques, mais n’a pas mis fin à ces abus. Elle exhorte des entreprises à respecter les principes directeurs de l’OCDE alors même qu’elle les outrepasse constamment. Si le WWF ne peut pas empêcher les brigades anti-braconnage qu’il finance de porter atteinte aux Baka, alors peut-être devrait-il reconsidérer sa présence sur leurs territoires », souligne le directeur de Survival International, Stephen Corry.

Les pygmées Bakas vivent dans les forêts tropicales du Cameroun depuis des décennies. Ce cadre constitue leur milieu d’habitat. Mais du fait des activités d’exploitation forestières et minières et le trafic d’espèces protégées, Ils sont chassés de leurs environnement. Conséquence la santé des membres de cette communauté se détériore de jour en jour.

Pour la protection des peuples Baka et par ricochet leur survie, Survival international appelle les entreprises et organismes à adopter une nouvelle approche de la protection de la nature, qui respecte les droits des communautés indigènes. Il s’agit de façon spécifique de les placer au centre des politiques de protection de la nature.

Depuis que les Baka ont été expulsés de force de leurs forêts, leur santé est en déclin
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Surpopulation carcérale: la CNDHL propose une alternative

L’alternative proposée mercredi lors de la rencontre nationale sur la situation des prisons au Cameroun est de laisser certains détenus comparaitre libres devant les tribunaux

La rencontre nationale sur la situation des prisons au Cameroun s’est ouverte mercredi, 27 janvier 2016, à Yaoundé. Ces assises visent à organiser des réflexions sur les solutions à même de résoudre le problème de la surpopulation carcérale au Cameroun.

Durant les échanges, la présidente de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés (CNDHL), Chemuta Divine Banda, a proposé comme alternative de laisser certaines personnes détenues comparaitre libres devant les tribunaux. Dans une citation publiée dans le quotidien national jeudi, 28 janvier 2016, elle a déclaré que : « Ce n’est pas tout le monde qui a commis une faute qui doit se retrouver en prison ».

C’est le projet que poursuit le Centre d’orientation éducative (COE), une ONG italienne, avec l’appui de l’Union européenne (UE). Lancé depuis janvier 2015, ledit projet vise à améliorer les conditions de détentions et les mesures de protection des droits des prisonniers dans les prisons du Cameroun. Notamment, les prisons centrales de Yaoundé, Douala, Bafoussam, Garoua et Mbalmayo.

Il s’agit spécifiquement de rendre le milieu carcéral plus salubre, d’accroitre le taux de d’éléments de forces de l’ordre dans le domaine de la connaissance et du respect des droits des prisonniers et leur apporter de l’assistance juridique.


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Droits d’auteur: Isidore Modjo reclame 1,8 milliard de F à la CRTV

Lors de la conférence de presse qu’il a donné mercredi, l’artiste camerounais a revendiqué ses droits pour l’habillage officiel du poste national

« 20 ans sans salaire, je veux mes droits pour l’habillage officiel du poste national de la Crtv », a déclaré mercredi, 06 janvier 2015, l’auteur-compositeur des génériques qui habillent les journaux et certaines émissions de la radio nationale.

« J’ai adressé de nombreuses lettres appuyées de documents à Amadou Vamoulké, le directeur général de la Crtv, désigné comme médiateur. Celui-ci avait toujours fait semblant de m’écouter, alors qu’il ne le faisait pas. Il a fallu qu’on en arrive là pour que M. Vamoulke prenne conscience de la gravité de la situation », a indiqué Isidore Modjo.

Parmi les uvres les plus exploités à la Crtv, l’on compte des génériques d’entrée et de sortie des émissions radiophoniques comme: Cameron Calling, Morning Safari, les journaux de 13h et 17h et bien autres.

Selon l’expert et consultant en droit d’auteur, Remi Atangana Abega, qui est intervenu durant les échanges avec la presse, la CRTV dispose de près de 400 millions de FCFA alloués aux questions de droits d’auteur. Il souligne également que le pourcentage réservé étant de 20%, la somme qui doit être réversée à Isidore Modjo pour 20 années d’exploitation de ses productions est 1,8 milliard de FCFA.

L’auteur-compositeur qui précise qu’il est ouvert pour un arrangement amiable, a débuté depuis le 04 janvier dernier un sit-in devant les locaux du poste national à Yaoundé. Selon lui, il poursuivra tous les lundis jusqu’à ce qu’il entre dans ses droits.

Isidore Modjo en grève devant les bâtiments du Poste national de la CRTV.
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Droits de l’Homme: François Zimeray achève sa visite au Cameroun

L’Ambassadeur Français a terminé sa visite de travail au cours de laquelle il a rencontré Michel Thierry Atangana, un français d’origine camerounaise, incarcéré à Yaoundé

L’ambassadeur Français des droits de l’Homme, a achevé mercredi 28 novembre 2012, sa visite de travail au Cameroun. Comme le prévoyait son agenda, il a rencontré Thierry Michel Atangana, un camerounais d’origine aujourd’hui naturalisé français, et qui a été condamné à 20 ans de prison pour son implication dans des détournements de fonds publics, selon la justice. Monsieur Zimeray qui aurait sollicité de visiter la cellule de son compatriote, s’en est vu interdire l’accès. « «Je n’ai pu voir de mes yeux la cellule de M. Atangana. Des éléments de la gendarmerie m’en ont fermement empêché. Et pourtant je suis au Cameroun dans le cadre d’une mission d’assistance consulaire à mes compatriotes en détention. Je souhaite que Mme la consule ait plus de chance pour accéder à cette cellule. Car, notre mission d’assistance consiste à s’assurer des conditions de détention, de la régularité des procédures et du respect des droits de la défense. Ce que je viens de voir ne me laisse pas intact. Il s’agit bien de l’enfer vécu. Il faut comprendre pourquoi Michel Thierry Atangana m’a dit, je suis ici pour mourir», a-t-il indiqué, selon des propos rapportés par le quotidien Mutations. « C’est une affaire qui est très suivie en France, ne serait-ce que parce qu’elle concerne un compatriote. Je pense que ma présence ici a valeur de message », a ajouté l’ambassadeur.

Mais l’ambassadeur français a tenu aussi à mettre de l’eau dans son vin. Il a précisé les contours de sa mission. «Je ne suis pas venu au Cameroun donner des leçons, mais je suis venu partager notre expérience, sans condescendance et sans complaisance», a-t-il déclaré, alors qu’il échangeait avec des journalistes. Il a aussi fait passer le message qui est celui de privilégier la resocialisation des coupables plutôt que le tout carcéral. Prenant exemple sur d’autres visites qu’il a effectuées dans différents pays, il a fait savoir que le défi de respect des droits de l’homme et surtout des prisonniers, était celui de tous les pays aujourd’hui. Pour les proches de monsieur Atangana et au-delà de la symbolique politique, l’arrivée d’un ambassadeur français est un signe d’espoir : «Pour mon père et moi, c’est vraiment une très bonne nouvelle. C’est le premier signe que la politique française va s’impliquer dans cette affaire » a indiqué Eric Atangana, le fils du détenu, selon des propos rapportés par Radio France Internationale. « Il s’est senti vraiment délaissé par la France. Or, le fait que François Zimeray soit venu au Cameroun, ça lui a fait chaud au c ur et il se sent un peu plus accompagné dans cette situation » a ajouté le jeune Atangana, toujours selon le même média. Le gouvernement camerounais subirait-il des pressions de la part de la France ? Cette position semble partagée par de nombreux médias au Cameroun. Depuis les déclarations de l’ambassadeur de France sur la condamnation de Thierry Atangana en passant par la rencontre Hollande-Biya à Kinshasa lors du sommet de la francophonie, ils sont plusieurs à penser que la France souhaite obtenir la libération de son citoyen, ou au pire, son transfert en France. Pour le gouvernement de Biya, c’est un charbon ardent.

François Zimeray, ambassadeur Français des droits de l’Homme était au Cameroun
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Conférence de lancement de l’Association Internationale des Droits de l’Homme

La franco – camerounaise Françoise Traverso, présidente de l’AIDH, a accepté de nous en parler

Présentez nous l’Association Internationale des Droits de l’Homme
L’Association Internationale des Droits de l’Homme – A.I.D.H – est née en 1998 en Haute-Savoie près de Genève. Elle est régie par la loi de 1901

Quel est l’objectif de votre association?
L’ A.I.D.H. a pour objectifs essentiels la Formation, l’Education et la Promotion des Droits de l’Homme. Cette Formation implique des actions auprès des Associations, des Centres de Formation, du grand public, des Institutionnels afin que les Droits de l’Homme soient l’affaire de tous et de chacun en particulier.

Il existe déjà plusieurs associations africaines qui uvrent dans la promotion et la défense des droits de l’homme, quelle sera la particularité de la vôtre?
L’A.I.D.H se singularise par sa stratégie de formation et d’éducation aux Droits de l’Homme. Elle se double également d’un volet humanitaire à savoir la mise en place d’un plan d’action au profit des personnes et des groupes de populations en détresse.

Quelles sont vos ambitions à moyen et long termes?
A court terme, l’ A.I.D.H, se propose d’organiser des cycles de conférence sur les droits des jeunes filles mères et des femmes en Afrique notamment au Cameroun. Des séminaires de sensibilisation sont également prévus en partenariat avec des associations et le grand public dans le but de rendre la femme autonome économiquement. Un réseau d’ambassadeur de l’A.I.D.H sera constitué afin de célébrer chaque année, la journée de l’A.I.D.H contre la faim, ce sera chaque 26 Novembre. A long terme, un observatoire sera institué afin de dénoncer les dysfonctionnements des institutions. Le traitement réservé par certaines administrations aux personnes d’origine, les demandeurs d’asile et même les sans papiers sera dénoncé dans un rapport périodique afin d’y remédier. La dignité humaine devant être préservée quelque soit le statut de la personne. Des actions seront menées pour un partenariat avec les pouvoirs publics afin que les Droits de l’Homme soient vulgarisés dans tous les milieux de la société et bien sûr à l’école et au sein même des familles.

Quels sont vos moyens de financement lorsqu’on sait que beaucoup d’associations ne font pas long feu à cause du financement?
En effet, les petites associations à l’instar de l’A.I.D.H survivent difficilement sans les subventions des institutionnels et des mécènes. Nous ne sommes donc pas l’exception, mais la cause est si juste que nous saurons trouver écho chaque fois que cela sera nécessaire malgré la morosité de l’économie mondiale.

Vous organisez la conférence de lancement dans quelques jours. Un mot sur les panélistes
J’ai la chance d’avoir un panel aussi prestigieux pour cette première à Paris. Messieurs les Ministres Jacques GODFRAIN et Olivier STIRN sont deux anciens Ministres français de la Coopération, tous les deux connaissent bien l’Afrique, les Africains et les difficultés que rencontre ce continent. Le professeur émérite Kapet DE BANA, humaniste et président d’honneur de l’Union Inter africaine des Droits de l’Homme, chargé de la gestion des Conflits en Afrique, est le parrain de la conférence et j’en suis honorée. Monsieur Franklin NYAMSI, Professeur agrégé de philosophie à l’Université de Rouen ; il fait partie du monde associatif et aussi un défenseur des Droits de l’Homme – France. Madame Micheline MAKOU NDJOUMA, Présidente d’Ocaproce International, ONG Suisse pour la défense des Droits économiques, Sociaux et Culturels des Femmes. Monsieur Christophe LOKOSSOU, Professeur de Droits de l’Homme à Lyon – France. Et l’un des membres fondateurs de l’A.I.D.H. Dr Mathieu MBARGA-ABEGA, journaliste politique et écrivain, participera à l’évènement et jouera le rôle de modérateur.

Nous allons terminer par une question sur vous. Pouvez – vous vous présenter à nos lecteurs?
Je suis Françoise TRAVERSO, née GUENA EBODE, Juriste de Droit Privé, spécialisée en Droit de l’Homme et Présidente Fondatrice de l’A.I.D.H. depuis 1998, je suis mariée et mère de 3 enfants.

Françoise Traverso, présidente de l’AIDH
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Cameroun: Les droits de l’homme bientôt inscrits dans les programmes scolaires

La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés procède actuellement à la formation des enseignants

Après le recensement en 2004 des experts en vue de l’élaboration du cahier pédagogique sur l’éducation aux droits de l’homme au Cameroun, ce support d’enseignement a finalement été validé en février 2006. C’était là, la première phase de la mise en uvre de ce programme. La deuxième phase quant à elle a été celle de l’élaboration des modules d’enseignement au niveau de l’enseignement de base et des enseignements secondaires. Après l’année 2006, l’accent a été mis sur la formation des formateurs, soit 100 inspecteurs nationaux de pédagogie. En 2007, la formation s’est poursuivie avec les inspecteurs régionaux de pédagogie et ce sont ces inspecteurs régionaux qui procèdent actuellement à la formation des enseignants et des encadreurs administratifs sur le terrain. Dans région de l’Adamaoua, les sessions de formation se sont déroulées du 22 au 23 mars 2011 dans la salle des cérémonies de la délégation régionale du ministère de la promotion de la femme et de la famille.

Le cahier pédagogique et le guide de l’enseignant qui étaient les deux manuels sur lesquels portait cette formation sont rédigés en français et en anglais. Ces support de formation mis à la disposition des enseignants, répertorie les différentes matières des droits de l’homme qui seront dispensés dans les différents ordres d’enseignement. Outre le cahier pédagogique, il y a le guide de l’enseignant qui contient des directives et des orientations devant permettre une meilleure transmission de ces matières dans le primaire et dans le secondaire. Organisé par la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL) du Cameroun, le programme national d’éducation aux droits de l’homme a ouvert cet atelier de formation ce mardi 22 mars 2011 et ce, pour deux jours. Sont intervenus tour à tour, Monsieur Biyok Michel, inspecteur au ministère de l’éducation de base et Mme Mispa, inspecteur général des enseignements. Après la photo de famille et la présentation du programme, Mme Eva Etongue Mayer, épouse Elangue, chef de la division de la protection et de la promotion des droits de l’homme, a déroulé un exposé portant sur la notion de protection des droits de l’homme, ses classifications ainsi que sur les instruments et mécanismes internationaux, régionaux et nationaux relatifs aux droits de l’homme. Pendant deux jours, les ateliers se sont succédés dans la salle des cérémonies de la délégation régionale de la promotion de la femme et de la famille de l’Adamaoua. Il était essentiellement question au cours de cette formation d’aider les enseignants du primaire et du secondaire à s’imprégner des techniques d’enseignement des droits de l’homme par l’usage du cahier pédagogique et du guide de l’enseignant. Cette formation avait aussi pour but d’amener les encadreurs administratifs à faciliter et à encourager cet enseignement dans leurs établissements respectifs. « Nous demandons à tous ces responsables de faire appel à la CNDHL qui pourra les soutenir en termes de manuels, parce que nous avons produit un certain nombre de manuels », a déclaré Mme Eva Mayer. Sur les sources de financement de ces activités, elle a ajouté que « ces manuels ont été financés avec les fonds qui nous ont été donnés par l’Etat du Cameroun, notamment le MINEPAT. On a eu 50 millions en 2009, 50 millions en 2010 et cette année, on aura encore 50 millions. Ces fonds aident non seulement dans la formation que nous faisons en ce moment, mais aussi dans la production des manuels ».

Un programme qui vient à point nommé, lorsqu’on sait que la deuxième décennie des Nations-Unies pour la protection des droits de l’homme arrive à son terme en 2014. En effet, à la suite de la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, les états membres des Nations Unies ont été appelés à éduquer leurs populations par la diffusion de cet instrument juridique international. Dans cette optique, l’Unesco qui est l’organe spécialisé des Nations-Unies en charge de l’éducation a fait adopter deux décennies en vue de l’éducation aux droits de l’homme, respectivement de 1994-2004 et 2004-2014. Il s’agit là des plans d’action des Nations-Unies visant la mise en uvre de l’éducation aux droits de l’homme dans les différents Etats membres.

Les droits de l’homme bientôt inscrits dans les programmes scolaires au Cameroun
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De faux reçus des droits universitaires en circulation à l’université de Yaoundé II

L’administration de l’université a mis sur pied une procédure de vérification, une situation qui influence la préparation des examens

Une procédure de vérification en cours
L’information a été rendue officielle par une note du recteur affichée sur le campus universitaire de Soa. Faisant suite à la circulation des faux reçus de paiement des droits universitaires confirmés par la CBC (Banque chargée de la collecte de ces droits universitaires à l’université de Yaoundé II), le recteur informe les étudiants de son institution (anciens et nouveaux) s’étant déjà soumis à la procédure d’enrôlement en vue de l’obtention de la carte à code biométrique et détenteurs ou non de ladite carte, qu’ils doivent impérativement se rendre à l’unité de l’ingénierie du numérique sis au centre informatique pour le retrait de leur attestation spéciale d’enrôlement qui conditionnera l’accès en salle d’examen au titre des examens du second semestre, a écrit Jean Tabi Manga. Le constat a été fait lors des états financiers, selon un agent en service au contrôle financier de l’université. Les autorités auraient remarqué une différence nette, entre le nombre d’étudiants recensés et la quantité d’argent disponible. Il y a eu un trou de près de 100 millions de FCFA a affirme-t-on du côté de l’administration universitaire. Nous cherchons à savoir, comment cela a été rendu possible a déclaré le recteur Jean Tabi Manga.

Près de 5000 étudiants concernés
Près de 5000 étudiants seraient concernés par ces faux reçus. L’arnaque aurait été effectuée avec la complicité d’un agent de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), la banque partenaire de l’université pour la gestion des droits universitaires. Selon un agent de la banque qui s’est prononcé sur le sujet, les étudiants ne seraient pas concernés par l’obtention de ces faux reçus. A la banque, on affirme avoir porté plainte contre X et ouvert une procédure interne. Une opération qui nécessite d’être en possession des reçus des étudiants. L’admission aux examens étant conditionnée par le paiement des droits universitaires, ceux-ci ont été normalement renvoyés à une date ultérieure. Dans un communiqué signé du Pr Victor Emmanuel Bokalli, doyen de la Faculté des sciences politiques et juridiques, les étudiants ont été informés que les examens initialement programmés pour débuter ce mardi 29 juin 2010, ont été reportés au 05 juillet 2010. Une décision qui met de nombreux étudiants en colère. J’étais déjà fin prêt, et là je serai complètement déconcentré en plus il faut aller faire des long rangs pour obtenir une accréditation à composer ce n’est pas notre problème, l’université et la banque pouvaient gérer ça sans nous impliquer, c’est parti encore pour au moins deux semaines, vous verrez, affirme un Jean Onana Ottou, étudiant à la faculté d’économie à Soa.

Des Etudiants
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Les examens du deuxième trimestre perturbés
L’administration de l’université a déclaré être elle aussi surprise par la situation. Il y a quelque temps, l’université de Yaoundé II Soa a autorisé l’ouverture de guichet de la CBC sur le campus, dans le but de faciliter les paiements par les étudiants. Nous n’avons aucun moyen d’établir les complicités soit externes soit internes a affirmé le recteur Jean Tabi Manga sur les ondes de la radio nationale. Une consternation partagée par les étudiants. Un étudiant ne peut pas faire un vrai faux document tout seul, sans la complicité d’un agent de l’administration déclare Sophie Awono étudiante en faculté d’économie. Le recteur Tabi Manga a précisé aussi que ces manquements ont été constatés par l’administration de l’université jusqu’ici, à des petits niveaux depuis deux ans déjà. Pour les étudiants, la faute revient à l’administration de l’université qui n’est pas suffisamment organisée. De nombreuses interrogations restent sans réponse sur cette affaire. Il sera déterminant de savoir qui a perçu les sommes détournées et surtout avec quelles complicités. Dans les commentaires de certains responsables, on apprend que le disque dur de l’ordinateur qui pouvait incriminer certaines personnes a disparu. C’est la première fois qu’un tel scandale éclate autour du paiement des droits universitaires au Cameroun. Les observateurs font remarquer que compte tenu de la complexité de la fraude il ne serait pas étonnant que la fraude se soit réalisée à de très haut niveau. Pour l’heure c’est la confusion générale. Le recteur n’a pas clairement indiqué ce qui adviendrait des étudiants possédant de faux reçus. Il y aura une enquête, les autorités compétentes feront le nécessaire pour retrouver les coupables a déclaré Jean Tabi Manga, ajoutant pour conclure que cela prendra le temps que ça prendra, même à décaler les examens.

La banque incriminée

Le Camerounais Ngando Picket menace de poursuivre l’équipementier Puma

Le motif de l’accusation serait l’utilisation sans autorisation de son image au regard de la campagne d’affichage de Puma dans le métro parisien

Ngando star de Paris
Pour la coupe du monde 2010 qui se déroulera en Afrique du sud dans un peu moins d’un mois, la firme allemande PUMA qui est par ailleurs l’équipementier de l’équipe nationale camerounaise de football, a lancé une vaste campagne marketing à Paris la capitale française. Entre autres images utilisées, celle d’Henri Mouyebe plus connu sous le nom de Ngando Pickett. L’image en question représente Ngando entrain « d’ambiancer » lors d’un match des lions indomptables. Il revêt son habituel accoutrement aux couleurs du Cameroun. Une image qui est affichée aujourd’hui sur une grande partie les lignes du métro parisien. Ngando se dit ravi que son image ait été choisie. Cela rehausse l’image du Cameroun a-t-il déclaré se prononçant sur le sujet. Problème, c’est que ce dernier affirme n’avoir pas donné son autorisation pour l’utilisation de son image. Je n’ai été ni contacté, ni payé par la firme Puma, affirme Ngando qui dit avoir été informé de cet affichage par des amis vivant à Paris. Une précision de taille. Au Cameroun où les questions de cagnottes sont sources de divisions il valait mieux pour Ngando se dédouaner rapidement.

Ngando promet des poursuites
L’agent de Ngando et la fédération camerounaise de football ont eux aussi nié avoir été contacté à cet effet. J’étais à la Fécafoot pour me renseigner à ce sujet et on m’a dit que Puma ne les a jamais contactés à mon sujet a déclaré Ngando, d’après une information rapporté par le quotidien Mutations. Toujours selon cette information, l’agent de Ngando Pickett serait entré en contact avec Puma pour les « modalités pratiques ». Mais en attendant l’issue de cette affaire, Ngando Pickett prévient, il ne faut pas que je sois lésé dans cette affaire. J’ai trop galéré. Ça fait 15 ans que je suis derrière les Lions sans rien avoir. Trop c’est trop! Ils doivent me payer. J’ai trop galéré.

Une affaire qui selon de nombreux observateurs risque d’être difficile à mener. Puma possède de très bons avocats et la revendication de Monsieur Ngando n’est pas évidente affirme un expert du droit. Selon cet expert, la question du droit à l’image s’invoque valablement lorsqu’elle a été prise dans un cadre privé, ou lorsque dans un cadre publique elle a été interdite d’utilisation sans autorisation. Pourtant, il se pourrait qu’un arrangement soit vite trouvé avec Ngando. La firme Puma pourrait ne pas souhaiter qu’une banale affaire de droit d’image vienne rendre public le détail des contrats qui la lient à la fédération camerounaise de football. Enfin d’autres prétendants au droit pourraient surgir. Le photographe qui a pris l’image, le sponsor qui finance les déplacements de Ngando et son équipe.

La campagne de la discorde
L’affaire pouvant désormais opposer la firme Puma à Ngando Picket n’est pas la seule à entacher la campagne médiatique lancée par l’équipementier allemand en prélude à la coupe du monde. Selon certaines indiscrétions, PUMA aurait imposé un passage à Paris où l’équipe camerounaise de football sénior devrait se soumettre à une campagne publicitaire. Une situation qui n’aurait pas arrangé Paul Leguen, l’entraineur. Il s’est en fin de compte plié à cette exigence que certains disent figurer dans le cadre des accords entre Puma et la fédération camerounaise de football. Cela avait déjà été le cas au Kenya à quelques heures du début de la Coupe d’Afrique des Nations 2010 en Angola. Pourtant affirment des sources bien introduites, aucune clause dans les accords entre les autorités camerounaises et Puma n’inclut ces obligations. L’Algérie, un autre pays partenaire de Puma a connu aussi la discorde autour d’une récente campagne de communication de la firme allemande. Dans le clip titré Journey of football, au rythme de Gnals Barkley, ne figure aucune image de joueurs algériens pourtant qualifiés pour la prochaine Coupe du monde. Par contre des images de l’équipe égyptienne vainqueur de la récente coupe d’Afrique, mais disqualifié pour la coupe du monde et par l’Algérie y figurent.

Ngando Picket dans le métro dans une station à Paris
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Journée internationale: L’enfance oubliée au Cameroun ?

Aucune manifestation particulière n’a été organisée au Cameroun, pourtant la protection de l’enfance y reste un défi

Une journée pour la protection des droits des enfants
Le vendredi 20 novembre dernier se célébrait à travers le monde, la journée internationale de l’enfance, et avec elle le 20ème anniversaire de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE). Une célébration qui concernait aussi le Cameroun. Le 20 novembre 1989, Les Nations Unies ont adopté la CDE, Le premier instrument international ayant force obligatoire a incorporer l’ensemble des droits de l’homme pour les enfants. Dans 54 articles et deux Protocoles facultatifs, la Convention énonce clairement les droits fondamentaux de l’homme qui s’appliquent aux enfants partout dans le monde: les droits à la survie, à la santé, la protection, l’éducation et la participation à part entière à la vie familiale, culturelle et sociale. En septembre 2000, à l’occasion du Sommet du Millénaire, des dirigeants politiques du monde entier sont convenus de huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Ils vont de la réduction de moitié de l’extrême pauvreté à l’éducation primaire pour tous, en passant par l’arrêt de la propagation du VIH/sida, et ce à l’horizon 2015. Six des huit objectifs concernent directement les enfants et en atteignant les deux autres, on améliorera aussi leur vie de manière considérable.

Un arsenal juridique remarquable
La journée est passée presque sous silence au Cameroun. Les dirigeants tout comme les instruments juridiques du pays sont rattachés aux objectifs internationaux de protection de l’enfant. Le Cameroun a par ailleurs ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et le président camerounais Paul Biya a promulgué le 29 décembre 2005 une loi relative à la lutte contre le trafic et la traite des enfants. Du fait de l’engagement des autorités camerounaises, plus d’enfants survivent aujourd’hui, plus d’enfants vont à l’école, plus d’enfants ont accès à de l’eau saine et plus d’enfants sont protégés contre les maladies mortelles. Selon les observateurs, la plus grande avancée est la scolarisation massive de la jeune fille. Enfin l’Etat a favorisé l’implantation de nombreuses ONG, dont les vocations sont soit la protection, soit la garantie des droits de l’enfant.

Les nombreux efforts du gouvernement camerounais
Un effort est en train d’être fait, notamment avec les fonds PPTE (liés à l’initiative pays pauvres et très endettés de la Banque mondiale) pour plus d’infrastructures sanitaires et d’écoles pour permettre à un plus grand nombre d’enfants d’accéder à la santé et à l’éducation ». En 2007, le gouvernement a construit près de 3.000 salles de classe et recruté près de 19.000 enseignants. Un recrutement de 10.000 autres vient d’être lancé. A l’occasion de la dernière édition de la Journée de l’enfant africaine le 16 juin dernier, la ministre des Affaires sociales, Catherine Bakang Mbock, a fait état de 52.000 orphelins du SIDA et autres enfants vulnérables pris en charge en 2008, sur 198.000 recensés dans le cadre d’un programme gouvernemental. Avec l’aide des fonds de l’initiative de l’allègement de la dette multilatérale (IADM) accordés au Cameroun, ce ministère a mis en uvre un projet qui a permis l’identification d’un nombre important d’enfants de la rue et d’enfants issues des minorités pygmées.

De nombreux objectifs encore à atteindre
Pour autant, beaucoup de défis restent à relever avant que tous les droits pour tous les enfants ne soient réalisés au Cameroun. Une position qui se dégage d’un récent rapport de la Commission Nationale des Droits et des Libertés (CNDL). « Bénéficiant d’un dispositif spécial textuel et institutionnel au Cameroun, la protection des droits des enfants souffre encore de nombreux problèmes », peut on y lire. Dans un contexte socio économique où certaines familles vivent avec moins de 700 FCFA par jour, il n’est pas toujours évident de respecter et de garantir les droits des enfants. De nombreux enfants sont encore exploités dans le cadre du travail, parfois avec la complicité passive des autorités. La gratuité des enseignements de base promulguée par le chef de l’Etat se heurte à d’autres préoccupations (frais associatifs et autres). Dans le nord du Cameroun, la scolarisation de la jeune fille reste une préoccupation constante. Lors de son voyage au Cameroun l’actrice américaine Mia Farrow, ambassadrice UNICEF, a souligné l’importance de la malnutrition des enfants dans la région du Nord, principalement au sein de nombreuses populations refugiées. Enfin, le principe international qui classe dans la catégorie d’enfance les individus de 0 à 18 ans, est très relativisé dans les campagnes camerounaises. De nombreux jeunes, entre 15 t 18 ans sont parfois incités à devoir subvenir aux besoins des familles.


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Culture: Un forum sur les droits d’auteurs au Cameroun

La rencontre était présidée par la ministre de la culture Ama Tutu Muna

Le forum sur les droits d’auteurs et droits voisins organisé au palais des congrès de Yaoundé le 27 mai 2009, est une initiative de la Commission Permanente de Médiation et de Contrôle des sociétés des droits d’auteurs , la CPMC .Le président de cette structure qui relève du Ministère de la Culture, le Professeur Adolphe Minkoa She a voulu faire de ce rendez vous de Yaoundé, un véritable cadre propice pour les échanges entre les artistes et les responsables des différentes sociétés en charge des questions relatives aux droits d’auteurs. Il s’est surtout agit au cours de ces échanges d’expliquer un certain nombre de mécanismes de fonctionnement et de gestion des droits d’auteurs et droits voisins au Cameroun.

Surtout dans un environnement marqué par une confusion des rôles des uns et des autres. Les différents participants à ce forum ont appris par exemple pour ce qui est de l’art musical, que la société habilitée à gérer les droits d’auteurs dans cette filière reste la Société civile de l’Art Musical (Socam). Adolphe Minkoa She , par ailleurs juriste et enseignant d’université, n’a pas oublié d’évoquer la bataille qui existe depuis quelques mois entre la Cameroon Music corporation(CMC) et la Socam qui représente les intérêts de l’état puisque cette structure a reçu l’agrément du ministère de la culture du Cameroun. Pour le professeur Minkoa She, tout le droit n’a pas été dit par la cour suprême du Cameroun, puisque celle-ci avait tranché en faveur de la CMC, dans ce litige.

Même le recours de la ministre de la culture Ama Tutu Muna, n’avait pas reçu une suite favorable devant la haute juridiction. L’enseignant de droit n’a pas hésité de démontrer à l’assistance que Sam Mbende Président du Conseil d’Administration de la CMC, et son Directeur général Jean Claude Laurent, n’avaient plus qualité d’attaquer en justice les décisions de la Ministre de la culture. En effet argumente t-il, l’agrément de la CMC version Manu Dibango est pratiquement différent de celui octroyé à l’équipe à Sam Mbende. Les responsables du ministère de la culture avancent donc que c’est l’agrément octroyé à la CMC de Manu Dibango qui a été retiré à la CMC. En fait l’Etat du Cameroun était face à deux structures de gestion des droits d’auteurs et droits voisins dans la catégorie art musical. Et la loi prévoit l’existence d’une seule et unique société de gestion des droits d’auteur dans une filière précise. Le professeur Minkoa SHE a donc demandé aux artistes de faire confiance , à la SOCAM, de la soutenir et d’ uvrer pour son essor dans l’intérêt de tous.

Madame la ministre de la culture qui présidait cette importante rencontre à la fois culturelle et politique, a pour sa part prôné la tolérance et la synergie des forces.Nous sommes ici en famille pour essayer de comprendre, d’expliquer de trouver des solutions à nos problèmes dira Ama Tutu Muna. Ce forum a bénéficié de la présence des PCA de différentes sociétés des droits d’auteurs dont la chanteuse Odile Ngaska, président du Conseil d’administration de la Socam.

Image d’illustration
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Droits d’auteurs au Cameroun: Le ministre de la culture s’interpose face à la justice

Dans un communiqué dans les médias officiels, le ministre de la culture a tranché pour la SOCAM

La décision de la ministre de la Culture, Ama Tutu Muna a été publiée le mercredi dernier. Dans cette note le ministre de la Culture rappelle que l’agrément octroyé à la Cameroon music corporation (Cmc) le 15 septembre 2003, pour une période de 5 ans a naturellement expiré le 14 septembre 2008. Il est aussi, dans ce communiqué, fait mention du fait qu’avant son terme la décision susvisée avait fait l’objet d’un retrait suite à une suspension survenue en 2006. Par ailleurs, la Société civile camerounaise de l’Art musical (Socam) a été mise en place le 03 juillet 2008 ainsi que l’agrément qui lui octroie la qualité d’interlocuteur unique des usagers du droit d’auteur et des droits voisins dans la catégorie art musical. Le communiqué dit clairement que nonobstant les différentes procédures actuellement pendantes par devant les juridictions compétentes, le ministre de la Culture invite tous les usagers exploitants les uvres de l’esprit à considérer la Socam comme la seule société habilitée à percevoir les redevances dues au titre du droit d’auteur et des droits voisins. Ceci, en vertu des dispositions pertinentes de l’article 22 du décret du 1er novembre 2001 fixant les modalités d’application de la loi du 19 décembre 2000 relative au droit d’auteur et aux droits voisins. Elle précise en effet qu’il n’est octroyé qu’un seul agrément par société et par catégorie. Le ministre a ainsi invité les redevables des droits d’auteur à faire preuve de civisme et de prudence. Elle fait planer le risque couru de se voir payer deux fois.
Pour Guy Zogo, le chargé de communication de la Cmc, la CMC fait l’objet d’un acharnement. S’il ne conteste pas le fait que le mandat de cette dernière expirait en septembre 2008, il relève néanmoins que le mandat de la SOCAM intervient avant cette date, en violation lui aussi du décret du premier novembre évoqué par le ministre dans l’exposé de ses motifs. Au c ur de cette bataille de prétention, un des gros redevables est intervenu et a compliqué la situation en annonçant sa bonne disposition à traiter avec le nouvel interlocuteur qu’est la SOCAM, mais en prévenant tout de même qu’il faudrait que cette dernière leur tienne une décision qui s’oppose au paiement des droits à la CMC.
Cette société se fondent en effet, sur cette ordonnance prise le 17 décembre 2008 et notifiée à la Cmc le 18 février 2009, suspendant notamment la décision du ministre de la Culture du 12 mai 2008 portant retrait d’agrément de la Cmc et celle du 15 mai 2008 du ministre de la Culture portant nomination des membres du Comité Ad hoc chargé de la gestion des affaires courantes de la Cmc et du communiqué du 15 mai 2008 définissant leurs attributions. Avant la note de la ministre de la Culture, les responsables de la Socam, notamment son directeur général, Richard Mbappè Koum, confiait : Nous effectuerons des recouvrements forcés. Plusieurs usagers n’ont pas été sensibilisés mais ceux qui l’ont été vont être relancés et si rien n’est fait jusque-là, nous serons obligés de le faire par la manière forte.

Ama Tutu Muna, ministre de la culture

Bien que l’intervention du ministre ait donné gain de cause à une des parties, Il se lit néanmoins une grande inquiétude chez les artistes musiciens depuis la publication, en février dernier, de l’ordonnance de la Cour suprême du Cameroun prise le 17 décembre 2008 et sa notification à la Cmc le 18 février 2009. La décision de justice en question, suspend notamment la décision du ministre de la Culture du 12 mai 2008 portant retrait d’agrément de la Cmc. A cela se sont ajoutés la décision du 15 mai 2008 du ministre de la Culture portant nomination des membres du Comité Ad hoc chargé de la gestion des affaires courantes de la Cmc; et le communiqué du 15 mai 2008 définissant leurs attributions.
L’interprétation du texte de février dernier a abouti d’un côté, au refus de certaines entreprises de payer ladite redevance tant que la situation ne serait pas claire. Certaines entreprises se faisant leur propre écho de la situation ont, pour leur part, préféré procéder au paiement de la redevance du droit d’auteur et des droits voisins. Les observateurs s’accordent à dire que le ministre a effectué une sortie ratée car loin de calmer le jeu elle l’a compliqué. Aujourd’hui la bataille des droits d’auteur n’est plus seulement l’affaire des acteurs du secteur. Elle est devenue aussi le conflit des institutions avec d’une part le pouvoir règlementaire et d’autre part le pouvoir judiciaire. Un seul groupe partage les mêmes conséquences, ce sont les artistes gros perdants et qui ne sont même pas consultés.


Cameroun: les artistes s’expriment à propos de la Socam

Revendicatifs et attentifs des évolutions de leur nouvelle société de droits d’auteur

En temps que chef, il est parfois important de taper du poing sur la table
Il est tôt de porter des jugements sur la SOCAM. Je trouve que Odile Ngaska, la présidente du conseil d’administration fait des efforts, et elle montre qu’elle a la volonté de faire bouger les choses. Les personnes qui l’entourent doivent faire preuve d’engouement. Laissons-lui le temps de finir les chantiers qu’elle a entamés. Certains artistes passent à la caisse depuis et perçoivent de l’argent en fonction de leur production. C’est déjà quelque chose. je n’en ai pas bénéficié, parce que je ne me suis pas encore fait enregistrer. Je suis non seulement peintre, mais aussi styliste, donc je devrais aussi avoir droit au droit voisin. Mais cela ne sera possible que quand je serai enregistré. Elle a aussi exclu certains artistes de la SOCAM pour un temps précis. Je pense que c’est une exclusion disciplinaire qu’on doit saluer à sa juste valeur. Mais si l’exclusion est définitive, c’est là qu’il y a problème. En tant que chef, il est parfois important de taper du poing sur la table.


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Il nous faut un restaurant où les artistes peuvent se retrouver pour grignoter
Il faut comprendre qu’elle fait avec les éléments qu’elle a et c’est difficile de dire si oui ou non elle gère bien la structure. La SOCAM est à l’image du pays, de la gestion de la plus petite entreprise comme un box de cigarette. Tout dépend du matériel qu’on dispose, des hommes avec qui on travaille et des ressources financières. C’est vrai qu’il y a une partie de soi qu’on met à travers le choix de ses collaborateurs. Le directeur général de la SOCAM fait ce qu’elle fait. Je ne crois pas qu’il est opportun d’attendre qu’elle réalise des bénéfices, si les artistes ne se mettent pas à l’ uvre. Le problème n’est pas la gestion de la SOCAM, mais c’est l’artiste lui-même. Il doit savoir ce qu’il veut. Nous avons des artistes qui font la musique juste pour passer à la télévision. Les artistes ne produisent pas. A la fin de son mandat, elle pourra être évaluée, en fonction de ce qu’elle aura prouvé. Néanmoins, si elle peut nous construire un restaurant où les artistes peuvent se retrouver et grignoter, ce serait une bonne chose.


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elle doit penser à nous autre qui travaillons au quotidien
Elle travaille bien, elle est déterminée et pleine de volonté. Il est tôt pour qu’on tire sur elle à boulets rouges. La seule doléance que je peux lui transmettre c’est de penser à nous autres qui travaillons au quotidien, pour offrir au public camerounais des produits de bonne et de grande qualité. Des moyens d’accompagnement doivent être mis sur pied pour faciliter l’accès et la production de nos discographies. Le financement doit impérativement suivre.


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