De plus en plus de cybercafés sont pris d’assaut par les prétendants à la carte verte
La ville de Bafang compte aujourd’hui 5 cybercafés ouverts tous les jours et avec les abonnements internet à domicile répertoriés dans toutes les couches sociales, les habitants ont suffisamment de quoi surfer. Parlant des « cybers », ces derniers temps, leur principale manne vient du pays de l’oncle Sam : Il s’agit des inscriptions pour espérer bénéficier de la « Diversity Visa Lottery » appelée ici loterie Américaine. Tout le monde, du jeune au vieux, du fonctionnaire d’Etat au chômeur, du vigoureux à l’handicapé, veut sa part de chance pour goûter au luxueux rêve Américain. Le fait que des gens bien connus des postulants aient déjà gagné à ce «jeu du hasard», renforce ceux-ci dans leurs intentions de s’échapper du «berceau de nos ancêtres» à travers ce moyen, qui se révèle finalement comme étant le plus facile de tous. L’Obamania également y est pour quelque chose. Rodrigue Siake, animateur radio dans une chaîne locale, explique pourquoi il joue à la DV LOTTERY: «C’est ma fiancée aux Etats-Unis qui me demande de tenter ma chance car cela lui facilitera les choses pour me prendre avec elle».
Tous les jours, depuis le lancement en octobre dernier, les gens affluent sans distinction de sexe aux cybercafés pour s’inscrire à la loterie Américaine. Et cela va jusqu’à créer des files d’attente dans les cybers. Il faut compter en moyenne une heure de temps pour passer les formalités usuelles. Celui qui arrive après trois clients triple son temps d’attente. Malgré ce parcours du combattant, « le rêve Américain » est plus que vivace et aucun obstacle n’est à sa hauteur. Les propriétaires de ce business se frottent les mains car un client pour la DV LOTTERY débourse entre 2500 Fcfa et 3000 Fcfa pour se faire filmer et enregistrer. Les prix sus-cités, qui auraient dû décourager plus d’un, les font plutôt penser que «c’est cher parce que c’est bien». Presque tous ceux qui ont des enfants optent de les signaler dans le jeu afin de partir avec eux un jour, si Dieu le veut, aux USA.
Si gagner la tombola de la loterie Américaine est un parcours, obtenir son visa pour les USA après le classique entretien en est un autre. Par exemple, 3700 Camerounais avaient été tirés au sort pour la DVLOTTERY 2010, seulement 1400 ont obtenu le précieux sésame. En cette année 2011, 3300 Camerounais ont franchi l’étape des présélections, reste à savoir combien verront un jour la statue de la Liberté.
