Rivière de sang à la mémoire du Pr Engelbert Mveng

Par Vincent-Sosthène Fouda

Je viens m’abreuver à la source de ton sang. On ne pleure pas sur les immortels. Pour eux on entonne des chants de louange. Je chante la négritude à genoux. Je chante l’universel meurtri. Le baobab est abattu pour tous. Les oiseaux aux quatre coins cherchent où se nicher laminaire, laminaire, nous nous mourons pour une nouvelle germination. La race va en s’améliorant dit-on.

Des quatre coins de l’horizon se lèvent les chantres du droit. Les visionnaires d’une Afrique nouvelle. Ils trempent toutes leurs plumes dans l’encrier de ton sang. Rouge sang. Fleuve de sang nourricier, semblable au limon du bord du Nil.

On ne venge pas les Immortels. On les dit. On les chante. Le cortège de vie adoucit la mort. Les deux s’invitent aux épousailles de l’Afrique nouvelle. Il n’y a point d’adieux pour les Immortels. Pour eux, flotte sans cesse le drapeau blanc, celui de la paix.

Porté par les anges noirs du Rwanda, Ils caressent les ossements génocidaires, Ils disent la vie pour la réconciliation Ils mettent dans ma bouche des paroles de feu, comme dans le buisson ardent, il ne se consume pas.

Il capture la haine et la transforme en lit de paix. Je touche Tombouctou, je touche Kampala, je vise Gorée, je touche l’homme. Je chante l’Immortel.


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