Nigeria: Boko Haram sur la voie de l’armistice ?

Une cinquantaine de membres de cette organisation ont déclaré être prêts à accepter l’accord d’amnistie offert par le président Goodluck Jonathan

Les combattants détenus ont déclaré être disposés à abandonner l’offensive de Boko Haram contre l’État et à adopter le dialogue grâce au processus d’amnistie président. L’un des détenus, Adam Konto, a déclaré au ministre nigérian des Affaires Intergouvernementales et président du comité présidentiel sur le dialogue et la résolution pacifique des défis de sécurité du Nord, Kabir Taminu Turaki, en visite dans le centre de détention mardi, que tous les détenus étaient disposés à ne plus prendre les armes contre la nation. « Nous promettons d’aider les autorités si on nous offre une seconde chance, tout en reconnaissant nos crimes », a-t-il ajouté. « La plupart d’entre nous avons été conditionnés et endoctrinés par cette secte et on nous a donné des actes ignobles à commettre sans que nous comprenions réellement ce que nous faisions », a déclaré M. Koto, s’exprimant au nom des autres détenus. En réponse, M. Turaki a promis que le gouvernement fédéral examinerait la requête et le cas des détenus, ajoutant « si vous êtes sincères et que vos propos sont conformes aux informations que nous avons récoltées, nous vous accueillerons dans le programme d’amnistie proposé ».

Le 14 mai, le président nigérian Goodluck Jonathan a déclaré l’état d’urgence dans les États d’Adamawa, de Yobe et de Borno dans le nord du pays, suite à des vagues de meurtres et d’attaques attribués à des membres présumés de Boko Haram. Ces trois États partagent des frontières intérieures entre eux et des frontières internationales avec trois autres pays d’Afrique, le Cameroun, le Tchad et le Niger.

Une cinquantaine de membres de Boko Haram ont déclaré être prêts à accepter l’accord d’amnistie offert par le président Goodluck Jonathan
AFP)/n

Laurent Fabius attendu au Cameroun et au Nigéria

Comme il l’avait annoncé, le ministre français des affaires étrangères est attendu cette fin de semaine dans les deux pays pour évoquer la situation des otages français

Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères est attendu au Cameroun et au Nigeria cette fin de semaine. « Ce déplacement s’inscrit dans le cadre de la pleine mobilisation des autorités françaises en vue de la libération de nos compatriotes détenus comme otages au Nigeria par des groupes terroristes » annonce un communiqué de ses services. Au cours de ce voyage, le ministre rencontrera les présidents Paul Biya du Cameroun et Goodluck Jonathan de la République fédérale du Nigeria. Au-delà de la question des otages français enlevés au Cameorun et retenus probablement au Nigéria, ce voyage « vise également à approfondir la coopération avec ces deux États déjà pleinement engagés contre le terrorisme ». Le communiqué informe par ailleurs que le ministre « rencontrera la communauté française dans les deux pays. Il lui exprimera la solidarité de la France et réaffirmera l’attention que notre pays porte à sa sécurité, en coordination avec les États où ils résident. »

La famille Moulin Fournier a été enlevé le 19 février à Dabanga, dans le Nord du Cameroun alors qu’ils étaient en expédition touristique et avaient visité la veille le parc de Waza. Cela faisait deux ans que Tanguy et Albane étaient installés au Cameroun. Il travaillait pour GDF Suez et elle était restauratrice d’art. Ils ont été enlevés avec leurs enfants : Eloi, Andéol, Maël et Clarence, âgés de 12, 10, 8 et 5 ans. Ainsi que le frère du père de famille. Les recherches n’ont pas encore abouti mais selon les dernières informations, ils seraient détenus au Nigéria et une vidéo a été postée sur Youtube avant d’être supprimée. Elle montrait la famille et leurs ravisseurs, ces derniers exigeaient la libération de certains prisonniers au Cameroun et au Nigéria. Depuis le début du rapt, les médias parlent de la secte de Boko Haram comme commanditaire.

Laurent Fabius attendu au Cameroun et au Nigéria
Paris Match)/n

Laurent Fabius a annoncé qu’il se rendra au Cameroun et au Nigéria

Le ministre français des affaires étrangères l’a annoncé ce jeudi matin à RTL

Je me rendrai la semaine prochaine au Nigeria et au Cameroun pour voir les deux présidents, a déclaré le ministre des Affaires étrangères sur la RTL ce jeudi 07 mars 2013. Avant d’ajouter que les services de l’Etat sont mobilisés et que les autorités françaises travaillaient avec déterminations et discrétion Il a rappelé avoir reçu les proches de la famille Moulin-Fournier qui souhaitent la confidentialité.

Laurent Fabius parle des otages français enlevés au Cameroun


Laurent Fabius sur RL, le 07 mars 2013 par rtl-fr

Rapt des français au Cameroun: Laurent Fabius rassure les proches de la famille

Le ministre français des affaires étrangères a reçu les proches de la famille Moulin-Fournier le 06 mars à Paris. Il a réaffirmé la détermination des autorités à parvenir à une libération des otages

Mercredi 06 mars 2013, Laurent Fabius a reçu à Paris les proches de la famille enlevée au Cameroun. Le communiqué publié à l’issue de la rencontre donne quelques éléments sur le message du ministre aux familles

Je viens de recevoir les familles de nos compatriotes enlevés au Cameroun le 19 février. J’ai confirmé aux familles notre détermination totale pour parvenir à la libération de leurs proches. Je leur ai aussi redit la profonde solidarité des autorités françaises face à leur angoisse dans ce moment si difficile. Cette rencontre a permis de les tenir informées des éléments dont nous disposons et des efforts engagés pour que les otages puissent être libérés. Il s’agit d’indications confidentielles.
Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères

Le ministre français des affaires étrangères a réaffirmé la mobilisation: Comme l’ensemble des services de l’Etat, le centre de crise du ministère des affaires étrangères reste, à toute heure, mobilisé à leurs côtés pour leur apporter l’aide qu’elles souhaitent.

La famille Moulin Fournier a été enlevé le 19 février à Dabanga, dans le Nord du Cameroun alors qu’ils étaient en expédition touristique et avaient visité la veille le parc de Waza. Cela faisait deux ans que Tanguy et Albane étaient installés au Cameroun. Il travaillait pour GDF Suez et elle était restauratrice d’art. Ils ont été enlevés avec leurs enfants : Eloi, Andéol, Maël et Clarence, âgés de 12, 10, 8 et 5 ans. Ainsi que le frère du père de famille. Les recherches n’ont pas encore abouti mais selon les dernières informations, ils seraient détenus au Nigéria et une vidéo a été postée sur Youtube avant d’être supprimée. Elle montrait la famille et leurs ravisseurs, ces derniers exigeaient la libération de certains prisonniers au Cameroun et au Nigéria. Depuis le début du rapt, les médias parlent de la secte de Boko Haram comme commanditaire.

Laurent Fabius rassure les proches de la famille enlevée au Cameroun en février
diplomatie.gouv.fr)/n

Boko Haram dément son implication dans le rapt des français au Cameroun

Muhammad Ibn Abdulazeez, l’un des responsables militaires de la secte, a fait cette déclaration samedi dernier

Muhammad Ibn Abdulazeez, l’un des responsables militaires de Bako Haram, a déclaré à des journalistes à Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, que Boko Haram ne connaissait pas de cette prise d’otages contrairement à des informations selon lesquelles des membres de sa secte ont enlevé sept Français dans le nord du Cameroun, proche de la frontière du Nigeria. « Les allégations selon lesquelles nous avons mené cette attaque étaient fausses. Bako Haram n’a rien à voir avec les otages français ni avec leurs ravaisseurs », a souligné le responsable de Bako Haram.

Après l’enlèvement de sept Français mardi dans le nord du Cameroun, Bako Haram est soupçonnée d’être responsable de cette prise d’otage. Sept Français, dont des enfants, ont été enlevés par des hommes armés à moto et auraient été déplacés vers le Nigeria. Bako Haram, un groupe radical islamiste, est accusé d’être responsable de plusieurs enlèvements, attentats suicides au Nigeria depuis le début de son insurrection dans le nord du pays en 2009.

Boko Haram, mouvement islamiste du Nigéria, est soupçonné d’être aux commandes du Rapt de 7 français au Cameroun

Enlèvement des français: L’opinion partagée au Cameroun

Passé le moment d’émotion, les informations sur l’enlèvement des touristes français au Cameroun donnent lieu à des interprétations diverses

L’enlèvement dans l’extrême nord du Cameroun de 7 touristes français dont quatre enfants anime les discussions au sein de l’opinion publique dans le pays, autant que dans les chaumières et dans la rue. Plus que le drame vécu par les victimes, ce sont les enjeux autour de l’évènement qui sont au c ur de débats. Un point de discussion est la réaction de la France. Son président a laissé filtré que le Cameroun n’était plus sûr. De l’avis de certains leaders d’opinion, cela emmène à se demander si le rapt n’est pas un prétexte. « Il y a une chose, la cacophonie qui a régné sur le fait si oui ou non on les avait retrouvés est un indicateur. Les retrouver tôt aurait été la preuve que l’enlèvement a été organisé, peut-être qui sait, pour justifier l’entrée sur le sol camerounais de militaires français comme c’est le cas aujourd’hui et profiter en disant que le Cameroun n’est plus sûr », a fait savoir Cabral Libie, un journaliste bien connu des chaînes de télévision au Cameroun, lors d’un débat télévisé. Le journaliste a aussi fait remarquer que pour une raison ou une autre, des gens pourraient chercher à déstabiliser le Cameroun. « Souvenez-vous que le Cameroun ne vit pas ses premiers enlèvements d’otages. Il y a eu pendant un certain temps les attaques de pirates et aujourd’hui ce sont des otages à l’extrême nord, tout cela me semble bien louche », a-t-il poursuivi. Des arguments qui s’appuient sur la « froideur présumée » avec laquelle le président aurait reçu son homologue camerounais lors de son dernier passage en France, mais aussi le soutien apporté à Thierry Michel Atangana, détenu dans les prison camerounaises et pour lequel il existe aujourd’hui une preuve du soutien du gouvernement français.

Intervenant sur le sujet, le professeur Eric Mathias Owona Nguini s’est voulu plus distant de cette position. Pour lui on ne peut parler d’un enlèvement déguisé, car compte tenu de la proximité avec la frontière, la secte Boko Haram fortement soupçonnée ici pourrait être à l’origine du rapt pour des raisons financières. « N’oubliez pas que le Boko Haram a été fondé par un camerounais, même s’il a immigré vers le Nigéria. Je ne serai pas surpris, que la déstabilisation vienne de là. Vous vous souviendrez que le Cameroun ne leur a pas facilité la tâche lorsqu’ils étaient récemment traqués au Nigéria ». Une raison que ne partage pas tout le monde. « Le Boko Haram n’a pas besoin d’enlever des gens pour se financier et en plus quoi qu’on dise ce n’est pas un mouvement camerounais », expliquent certains autres. Dans certaines conversations, on peut entendre se poser la question de savoir comment et pourquoi ce touriste français s’est aventuré dans une zone dangereuse avec des enfants. D’autres s’interrogent sur la qualité de la victime. Employé de GDF Suez, on n’hésite pas à penser qu’il était au nord du Cameroun pour bien plus qu’un voyage de visite aux éléphants et aux girafes. Pour sa part, le gouvernement pas la voix de son ministre de la Communication a fait savoir que l’affaire préoccupe au plus haut, et que le Cameroun était un havre de paix. Une réaction qui donné un regain d’intérêt aux médias publics.

Passé le moment d’émotion, les informations sur l’enlèvement des touristes français au Cameroun donnent lieu à des interprétations diverses

Prise d’otage: Les victimes auraient été imprudentes

Dans un communiqué du ministère camerounais en charge de la défense, il ressort que les familles enlevées n’ont pas requis le soutient d’une escorte qui est pourtant disponible

Dans un communiqué publié jeudi 21 février 2013, le ministère camerounais de la défense a indiqué indirectement, que les 7 victimes de l’enlèvement effectué dans l’extrême nord du pays ont été au moins imprudentes de s’aventurer sur une zone dangereuse, sans requérir une escorte militaire, pourtant disponible pour cette zone et pour les expatriés. « Eu égard au phénomène des coupeurs de route qui sévissait par le passé dans cette région, cette zone bénéficie d’une intensification de mesures de sécurité particulières » peut-on y lire. Le communiqué cite entre autre que « le convoi des véhicules, déplacements des expatriés et institutionnels sont systématiquement escortés à la demande ». L’armée croit ainsi savoir que compte tenu d’un certains nombres de caractéristiques géo climatiques et la très grande proximité de la route empruntée avec la frontière avec le Nigéria voisin, moins de 30 mètres, la famille française « aurait pu être épiée depuis son départ » du campement de Waza, un des principaux sites touristiques de la localité.

Le communiqué indique par ailleurs que la zone fait l’objet d’un suivi particulier avec surveillance des forces de sécurité. Sur ce qui a été fait l’armée indique, que « sur très haute instruction » du président Paul Biya, « les forces de défense et de sécurité ont pris toutes les dispositions pour intensifier les mesures de sécurité au profit des expatriés, à l’endroit des ressortissants français sur toute l’étendue du territoire et dans le grand nord en particulier ». Le communiqué reconnaît aussi que l’endroit où ont été enlevés les français, fait l’objet d’une porosité des frontières, mais explique pourquoi. « La zone concernée se trouve dans une zone où le territoire camerounais manque de profondeur transversale (50Km). En cette période de saison sèche, les déplacements peuvent s’effectuer à l’intérieur comme à l’extérieur des axes routiers favorisant ainsi la porosité des frontières » a expliqué le communiqué de ce ministère.

Dans un communiqué du ministère camerounais en charge de la défense, il ressort que les familles enlevées n’ont pas requis le soutient d’une escorte qui est pourtant disponible
20 minutes)/n

Rapt des français au Cameroun: On les aurait retrouvés!

Des informations confirment que les sept otages auraient été retrouvés sains et saufs, dans le nord du Nigéria. Aucune confirmation officielle

Tanguy Moulin-Fournier, son épouse Albanne, son frère et leurs 4 enfants auraient été retrouvés dans la localité de Dikwa, dans l’état du Borno, dans le nord du Nigéria. selon une source militaire camerounaise, citée par l’Agence France Presse. Le ministère français des Affaires étrangères ne confirme pas l’information dans l’attente que les otages soient remis aux autorités camerounaises. Le ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif, a confirmé la libération des otages.

Piste du crime crapuleux
Le véhicule des ravisseurs a été retrouvé mercredi embourbé, près de la frontière, quelques kilomètres plus loin. Les indices semblent pointer vers un groupe de ravisseurs plutôt mal organisés et dont les motivations sont avant tout financières. Cela pourrait expliquer ce dénouement aussi rapide. Les trois adultes et les quatre enfants auraient été abandonnés dans une maison. Les ravisseurs n’étaient plus sur place au moment de l’intervention des forces de l’ordre nigérianes. Il pourrait également s’agir d’un enlèvement crapuleux, avec pour objectif de revendre ces otages, à Boko Haram.

Les 7 français auraient été retrouvés dans l’état du Borno
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Prise d’otages au Nord Cameroun, on en sait un peu plus sur la famille kidnappée

Le couple était installé au Cameroun depuis deux ans et avait 4 enfants. Ils ont été enlevés alors qu’ils étaient en vacances, en compagnie du frère de Tanguy Moulin-Fournier

Cela fait deux que les Moulin-Fournier sont installés au Cameroun: directeur de développement chez Suez, Tanguy a bâti sa carrière à l’international. Ce haut cadre d’une petite quarantaine d’années a commencé à voyager dès son plus jeune âge. Après une enfance dans les Yvelines, Tanguy a passé son adolescence à Milan, puis a mené une partie de ses études d’économie à Moscou. Diplômé de l’école de management de Lyon en 1995, il a été rapidement embauché par le groupe gazier GDF Suez qui lui a offert la possibilité de concilier carrière et dépaysement. Tanguy Moulin-Fournier a occupé plusieurs postes à responsabilités en Roumanie, Grèce, Albanie ou encore en Turquie. Il y a deux ans, la famille s’est installée à Yaoundé, capitale du Cameroun. Le cadre y travaillait sur le site industriel de Kribi, sur la côte camerounaise. Albane Moulin-Fournier, née Striffling, la mère de famille, est originaire de Régnié-Durette, dans le Beaujolais au nord de Lyon. Elle est restauratrice d’arts. Ils avaient 4 enfants : Eloi, Andéol, Maël et Clarence, âgés de 12, 10, 8 et 5 ans.

Le 3e adulte est le frère de Tanguy Moulin-Fournier, qui rendait visite à la famille expatriée. Ensemble, ils profitaient des vacances scolaires des enfants pour découvrir les parcs naturels du pays dans le nord du Cameroun lorsqu’ils ont été pris en otage. Pour les proches de Tanguy Moulin-Fournier, celle prise d’otages est d’autant plus difficile à accepter que la famille est en plein deuil, la mère de Tanguy étant décédée lundi. « Là, c’est très dur, confie l’une des tantes du père de famille. Nous sommes tout particulièrement inquiets pour les garçons, qui sont très jeunes, poursuit-elle. Paradoxalement, c’est aussi une source d’espoir. Peut-être que l’opinion internationale sera émue par la présence des enfants et que cela pourra permettre une résolution rapide », citée par le Parisien.

Tanguy Moulin-Fournier travaille au Cameroun depuis deux ans
Le Parisien)/n

Enlèvement des otages français: La réaction des autorités camerounaises

L’administration annonce avoir lancé une chasse à l’homme et être en contact avec les autorités nigérianes et françaises

Le président Paul Biya du Cameroun a demandé que des mesures soient prises après l’enlèvement dans son pays de 7 otages dont la nationalité française a été aujourd’hui confirmée. « Immédiatement informé de la situation, le président de la République, S.E. Paul BIYA, a instruit des mesures urgentes pour rechercher les otages. Le dispositif sécuritaire en place dans la région a été renforcé, le gouvernement camerounais reste en contact permanent avec les autorités nigérianes et françaises », peut-on lire dans un communiqué du Ministre délégué aux affaire étrangères, en charge du Commonwealth. Le communiqué précise aussi, que « les ravisseurs ont traversé la frontière du Nigeria avec leurs otages ». Une intervention du gouverneur de la région de l’extrême nord, lieu où s’est déroulé l’enlèvement donne pour la première fois l’identité des victimes. Il s’agit d’un employé de GDF Suez, qui avec sa femme, ses quatre enfants et son frère, venaient de passer un séjour au parc touristique de Waza. Le gouverneur de la région fait aussi savoir qu’une chasse à l’homme a été ouverte et que les autorités camerounaises et nigérianes collaborent sur ce coup. L’enlèvement n’a pas été revendiqué, et l’identité des ravisseurs reste encore un mystère. Une seule information est connue à ce jour, ils étaient quatre sur des motos, armés de Kalachnikov. Les autorités du Cameroun tiennent aussi à préciser que les ravisseurs ne sont pas camerounais, mais sont venus visiblement du Nigéria, vu que c’est la direction qu’ils ont prise avec leurs otages.

C’est la première fois que des touristes sont enlevés sur le territoire Cameroun. Jusqu’ici les seuls enlèvements de personnes se faisaient dans les eaux territoriales. La localité est actuellement en principe sur protection du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR). La question aujourd’hui est de savoir si au niveau du parc de Waza, on a prévu de faire bénéficier de cette protection spéciale aux clients. Pour sa part le gouvernement camerounais indique qu’il « tient à rassurer les touristes sur les mesures prises pour renforcer la sécurité dans les différentes zones touristiques du pays ». On apprend également que le dispositif sécuritaire habituel de la zone de Waza a été particulièrement renforcé depuis ce mardi. La question de savoir comment cela est arrivé continue de préoccuper les esprits. Lors d’une conférence de presse prévue de longue date avec le Premier ministre malien, Laurent Fabius s’est montré prudent ce mardi après-midi à Paris: «La zone où ils ont été pris est au Nord du Cameroun, non loin du Nigeria et du Tchad (…) Si tout cela est confirmé, cela signifie que la lutte contre les groupes terroristes est une nécessité absolue.» «Au moment où je vous parle, nous n’en savons pas plus (…) Nous sommes en contact avec le Cameroun et le Nigeria (…) Notre centre de crise s’occupe de tout cela. Il a pris contact avec la famille», a expliqué le ministre des Affaires étrangères, évoquant le terrorisme comme «un problème dont doit s’occuper toute la communauté internationale». Une analyse qui doit être mesurée, car si c’est la première fois que des personnes sont enlevées sur cette zone du Cameroun, il y a une dizaine d’année, y régnait le phénomène des coupeurs de route qui braquaient les voyageurs. On a aussi souvent annoncé des enlèvements d’enfants dans les communautés peuhls qui n’étaient rendus que contre rançon. Si la piste Boko Haram, du nom de la secte nigériane est privilégiée, il ne faudrait pas négliger les autres pistes probables.

Les otages ont été enlevés dans l’Extrême Nord Cameroun

Boko Haram: Aux origines de la secte islamiste

Ce mouvement islamiste d’origine nigériane qui gagne du terrain en Afrique a revendiqué plusieurs attentats et est soupçonné d’enlèvements

Boko Haram a été fondé en 2002 par Mohamed Yusuf, prédicateur radical, à Maiduguru, capitale de l’État de Borno. C’est d’abord une mosquée dotée d’une école coranique où les familles pauvres peuvent envoyer leurs enfants. L’organisation se politise et attire alors de jeunes étudiants en rupture de ban à l’université. De 2004 à 2009, des heurts souvent violents opposent ses militants aux forces de sécurité. Le gouvernement sous-estime le danger et prend la secte pour un groupuscule d’illuminés sans soutien. En 2006, Mohamed Yusuf fait l’objet d’une enquête pour activités supposées illégales, mais l’instruction est abandonnée. Le gourou est arrêté à plusieurs reprises, notamment le 13 novembre 2008, pour rassemblements illégaux et troubles à l’ordre public, mais relaxé sur décision de la cour.

Le 26 juillet 2009, une nouvelle série de violences débute après une attaque simultanée des islamistes dans quatre États du Nord du Nigeria, (Bauchi, Borno, Yobe et Kano). Le gros des combats oppose les troupes gouvernementales aux membres de l’organisation à Maiduguri et dure cinq jours. Selon Umaru Yar’Adua, l’opération des forces armées nigérianes devait mener à la chute définitive du mouvement fondamentaliste. Le 30 juillet 2009, les forces de sécurité infligent une sérieuse défaite aux fondamentalistes et les chassent de la capitale de l’État de Borno. Le bilan des combats s’élève à plus de 700 morts, dont au moins 300 militants islamistes. Mohamed Yusuf, capturé par l’armée à Maiduguri, est exécuté par la police. Les combats cessent en milieu de journée. Le 14 août 2009, Sanni Umaru, membre de Boko Haram se présentant comme le successeur de Mohamed Yusuf, lance un appel au jihad au Nigeria dans une lettre datant du 9 août. Il reconnaît la mort d’au moins 1 000 membres de la secte suite aux combats de juillet 2009.

Pourtant, dès 2005, la secte salafiste aurait envoyé certains combattants s’entraîner dans le nord du Mali, dans les sanctuaires d’Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique. De même, les chebab somaliens ont hébergé et formé des disciples du gourou Abubakar Shekau. Boko Haram disposerait aussi de bases arrière au Niger comme au Tchad. En novembre, Abubakar Shekau a exprimé, dans une vidéo postée sur Internet, sa solidarité avec les combattants d’Al-Qaïda dans le monde et dans « l’Etat islamique au Mali », selon le centre de surveillance des sites islamistes SITE. Cette extension de la secte au-delà de ses frontières a été soulignée par Washington au mois de janvier: le général Carter Ham, commandant en chef de la force américaine en Afrique (Africom), expliquait alors qu’Aqmi et Boko Haram cherchent à « coordonner leurs forces ». Jusqu’à présent, Boko Haram en tant que tel n’avait pas revendiqué d’enlèvement. En revanche, un autre groupe issu de cette mouvance s’est illustré dans des kidnappings, il s’agit d’Ansaru. Une source sécuritaire camerounaise a confié à l’AFP avoir « de forts soupçons sur la secte islamiste Boko Haram concernant l’enlèvement des sept français qui a eu lieu hier 19 février dans la région de l’extrême nord Cameroun. « Nous sommes à peu près convaincus qu’ils sont déjà à l’intérieur du Nigeria. Il n’y a qu’un marécage qui sépare Dabanga du Nigeria », a-t-elle ajouté.

Boko Haram, mouvement islamiste du Nigéria, est soupçonné d’être aux commandes du Rapt de 7 français au Cameroun

Algérie: Les islamistes ont pris des otages en représailles à l’offensive française au Mali

Ils ont pris en otage plusieurs employés occidentaux dans un complexe gazier d’In Amenas situé à 1300 km d’Alger la capitale, alors qu’ils se rendaient au travail

La crise malienne a pris mercredi une nouvelle dimension internationale. Les islamistes ont procédé à une prise d’otages massive sur un site gazier en Algérie en représailles à l’intervention, dans les airs puis au sol, des soldats français contre les bastions islamistes au Mali. Les faits remontent à mercredi 16 janvier 2013 lorsqu’à l’aube les assaillants on lancé une attaque contre un bus transportant des employés du complexe gazier d’In Amenas, exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l’algérien Sonatrach, à environ 1.300 kilomètres d’Alger, près de la frontière libyenne. Après un affrontement avec l’armée et les forces de sécurité, ils se sont retranchés dans la base-vie dont ils ont pris d’assaut une partie. Les preneurs d’otages ont dit être venus du Mali mais le ministre algérien de l’Intérieur a démenti en affirmant qu’ils étaient venus de la région et sembleraient vouloir sortir du pays avec des otages, ce qui ne saurait être accepté par les autorités algériennes. Selon un communiqué publié par le site mauritanien privé Alakhbar, l’attaque a été revendiquée par un groupe islamiste armé, les Signataires par le sang, en réaction à la croisade menée par les forces françaises au Mali. Alakhbar, c’est le nom que l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, dit le borgne, un des chefs historiques d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), récemment destitué. Nous affirmons que les otages sont plus de 40 Croisés, dont 7 Américains et 2 Britanniques, parmi d’autres nationalités, poursuit l’organisation, dont la première condition est l’arrêt de cette agression contre les nôtres au Mali. Un employé du site a indiqué par téléphone à l’AFP que les ravisseurs réclament la libération de 100 terroristes détenus en Algérie. Selon les autorités algériennes, un Britannique et un Algérien ont été tués et six personnes ont été blessées, selon les autorités algériennes. Des otages algériens ont ensuite été libérés.

D’après le même communiqué, l’Algérie a été choisie comme cible car les djihadistes n’acceptent pas l’humiliation de l’honneur du peuple algérien, avec la décision du président Abdelaziz Bouteflika d’autoriser les avions français en route pour le Mali à traverser l’espace aérien algérien. Les ravisseurs réclament la libération de 100 terroristes détenus en Algérie pour relâcher leurs otages et exigent que ces islamistes soient conduits dans le nord du Mali, a indiqué par téléphone un employé du site, ayant requis l’anonymat, qui a pu écouter des échanges entre Algériens et ravisseurs. Mais le ministre algérien de l’Intérieur Dahou Ould Kablia a affirmé que les autorités ne répondront pas aux revendications des terroristes et refusent toute négociation. Chaque pays ayant un ressortissant dans cette prise d’otage se mobilise. C’est ainsi que le secrétaire général du gouvernement Japonais, Yoshihide Suga a déclaré à Tokyo que pour nous la priorité absolue est la vie des otages et secourir le plus vite possible les ressortissants japonais en étroite collaboration avec les autorités des pays concernés. Quand au ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a confirmé jeudi la mort d’un Britannique. C’est un meurtre de sang-froid. Selon un otage français joint par la chaîne France 24, des Malaisiens et des Philippins figurent également parmi les otages. Des Américains, un Irlandais et un Norvégien sont également pris en otage, d’après le département d’Etat, Dublin et la presse norvégienne. Les forces de l’ordre ont encerclé le site du gazier ce jeudi.

Les islamistes ont pris en otage des ressortissants étrangers, en représailles à l’offensive française au Mali
tv5.org)/n

Bamako et Kati en agitation/ zone de Mopti, repli pour les islamistes

Dans la capitale, ça gronde à nouveau, un calme précaire prévaut à Mopti. Après avoir tenté d’intimider les troupes, les islamistes se replient.

L’armée malienne a reçu du renfort de Sikasso et Ségou. Sous la conduite du Colonel Major Didier Dakouo, nos forces armées tiennent bon sur trois points clés proches de la ligne de démarcation : à Mopti, Konan et Diabaly, dans la région de Ségou. Contre toute éventuelle attaque nouvelles des islamistes, les autorités ont jugé bon de renforcer l’arsenal militaire. Ainsi des armes auraient aussi été acheminées vers Mopti, armes qui étaient bloquées à Conakry au plus fort de la crise malienne. Deuxièmement, sur la capture des 12 soldats maliens, rapportée par la chaîne d’information Qatari Al Jazeera, a tout simplement été démentie par le ministre de la Défense du Mali, sur les ondes de RFI, ce mercredi matin. « Nos hommes tiennent bon, il n’y a rien », a en substance affirmé le Colonel Yamoussa Camara à la radio mondiale. Cela nous rassure.

Bamako et Kati s’échauffent à nouveau
A Bamako, il y a du mouvement. Ce mardi matin, des marcheurs ont envahi la rue, les axes principaux et bloquer le Pont Fahd en direction du centre ville depuis l’aube. Circulation coupée, des voitures rebroussent chemin. La veille, des sources ont été informées d’une « marche en direction de Koulouba » pour réclamer la tenue des concertations nationales, et d’après une autre source à Kati : « demander la démission de Dioncounda Traoré. ».

On se demande pourquoi Bamako entre dans une telle agitation alors qu’à Mopti, les forces de l’ordre stationnent pour parer à toute menace d’attaque. Le Mali a-t-il encore de besoin de ce genre de désordre quant c’est l’intégrité du pays qui en jeu. Il faut croire que ceux manipulent ces foules à sortir dans la rue n’ont pas intérêt à ce que la Paix revienne au Mali.

Précautions à prendre !

zone de Mopti, repli pour les islamistes
cameroun-online.com)/n

Mali: Le meeting du Haut conseil islamique a réuni plus de 50 000 musulmans

Ils ont répondu à l’appel dimanche 12 aout 2012 en remplissant le stade pour un meeting géant en faveur de la paix et de l’unité au Mali

C’est dans une atmosphère de recueillement que les musulmans du Mali ont prié dimanche 12 août pour la stabilité, l’unité et la reconquête des territoires occupés. C’était lors d’un meeting géant à l’initiative du Haut conseil islamique du Mali. Pour la circonstance, les prêcheurs les plus respectés au Mali étaient présents à cette plèbe. Il s’agit notamment de l’Imam Mahmoud Dicko, président du haut conseil islamique (HCI) et interlocuteur privilégié des islamistes au nord, de Chérif Ousmane Madani Haïdara du mouvement Ançardine à ne pas confondre avec le groupe djihadiste Ansar Dine, du Chérif de Nioro communément appelé Boué Haidara, des prêcheurs soufis et autres leaders religieux maliens.

Mobilisation géante
Le pari de mobilisation a été une fois de plus été remporté par le Haut conseil Islamique, après les deux premières rencontres organisées en 2009 et 2011. On se souviendra particulièrement de l’épisode du code de la famille, qui avait réuni plus de 50 000 personnes au Stade du 26 Mars en protestation au vote du nouveau code. Cette fois, l’objectif était différent: loin de rejeter un texte qui heurtait la sensibilité des musulmans radicaux, les musulmans, chapelets en main, se sont réunis ce 12 Août, pour appeler à l’unité du Mali, dont les 2/3 du territoire, rappelons le, sont occupés par les groupes armés avec la charia pour loi. Invocations d’Allah et applaudissements ont alors ponctué les interventions des représentants religieux, mais aussi des personnalités politiques qui ont fait le déplacement: le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, Ibrahim Boubacar Keita (RPM), Mountaga Tall de la Coalition pour sauver le Mali, Iba Ndiaye(ADEMA), Oumar Mariko (SADI) etc.

Se pardonner
L’honneur est revenu au prêcheur Chérif Ousmane Madani Haïdara, de souhaiter la bienvenue aux spectateurs au nom du HCI, avant d’implorer le pardon d’Allah pour le Mali. «Chacun de nous a subi et a fait subir à son prochain. Je demande à toutes et à tous, d’oublier les rancunes pour se pardonner et se donner la main afin de reconstruire le Mali». Ces propos du prêcheur dont la réputation dépasse les frontières du Mali, visait à adoucir les esprits enclins à la division depuis le coup d’état du 22 mars. Avant ce meeting, des séances de prières et de dons à l’endroit des victimes des régions occupées du nord Mali ont eu lieu à Bamako: «Depuis le début de la crise, les imams de Bamako uvrent pour la stabilité et la paix dans notre pays», a déclaré Aboubacar Camara, représentant des imams de la capitale, avant d’inviter les Maliens à faire des prières pour le Mali.

Pour le maintien des autorités de transition et l’arrêt des violences au nord
«Je ne serai pas le vice président du conseil de la transition», a déclaré Mahmoud Dicko sans ambages, lors de son intervention. J’entends tout ce que les gens disent sur le Haut conseil islamique. Certains prétendent même que Dicko veut s’emparer du pouvoir. Moi, je ne serais pas le Président de la République, à plus force raison vice-président. La présidence du Haut conseil islamique que Dieu m’a offert me suffit. Notre charia est le pardon et la tolérance», a précisé celui qui s’est rendu en tournée à Gao et a rencontré Iyad Ag Ghaly, leader du mouvement Ansar Dine. Une démarche qui a valu à Dicko des critiques sur ses velléités à faire partie du jeu politique. L’imam s’en défend et affirme que son institution est favorable au maintien du président de la transition, le Pr Dioncouda Traoré et son premier ministre Cheick Modibo Diarra. Même son de cloche chez les familles fondatrices de Bamako à travers leur porte-parole, El Hadji Modibo Niaré, favorables également à une concertation nationale pour un retour rapide à la stabilité institutionnelle.

Pour conclure, le Haut conseil islamique a demandé l’arrêt des violences faites aux ressortissants du nord. Il a par ailleurs demandé aux partis politiques et aux organisations de la société civile de privilégier l’intérêt national et l’organisation d’une concertation nationale avec toutes les forces vives de la nation. Le sage de Nioro n’a pas voulu s’exprimer mais il a dirigé la prière collective qui a mis fin au meeting.

Près de 50 000 musulmans ont empli le stade
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Mali: Les islamistes maîtres du nord du Mali

Les rebelles touaregs du mouvement de libération de l’Azawad, ont été chassés de leur dernier bastion par les islamistes

Les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont été chassés par les islamistes de leur dernier bastion du nord du Mali situé près de Gao, ville où ils avaient subi une cuisante défaite le 27 juin, ont rapporté mercredi des témoins à l’AFP. Les islamistes armés contrôlent désormais la totalité du nord du Mali où ils peuvent imposer leur loi sans rencontrer de résistance après avoir évincé mercredi les rebelles touareg de leur dernier bastion d’Ansogo, localité proche de Gao.

Après cette nouvelle défaite à Ansogo, les rebelles touaregs ne contrôlent plus une seule ville du Nord. Par petits groupes, ils se déplacent encore dans cette partie du Mali sous contrôle islamiste, plus pour survivre que combattre. Les trois grandes villes et régions du Nord qui représentent plus de la moitié du Mali – Tombouctou, Gao et Kidal – sont occupées depuis plus de trois mois par les islamistes du Mujao et d’un autre groupe armé, Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ils en ont systématiquement repoussé la rébellion touareg qui avait lancé l’offensive dans le Nord avec eux en janvier. Le MNLA a déclaré unilatéralement en avril l’indépendance de cette région qu’il nomme l’Azawad. A Tombouctou, ville mythique du Sahara classée au patrimoine mondial de l’humanité, désormais en péril, ils ont choqué le monde en détruisant des mausolées de saints musulmans vénérés par les populations locales, destructions entamées fin juin/début juillet, interrompues, puis reprises. Dans un communiqué du département d’Etat, les Etats-Unis, outrés, ont fermement condamné ces destructions.

Au plan diplomatique, Washington « soutient les efforts de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union africaine (UA) pour contribuer à un retour à un régime civil au Mali et à une solution de médiation à la rébellion dans le Nord ». Les pays de la Cédéao préparent depuis plusieurs semaines l’envoi éventuel au Mali d’une force militaire dont l’effectif serait de plus de 3.300 hommes. Elle attend un mandat de l’ONU et une demande officielle d’intervention de Bamako.

Les islamistes contrôlent désormais la totalité du nord du Mali
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Mali: Tombouctou, cité en péril

L’Unesco a placé la cité des 333 saints et le tombeau des Askias sur la liste du patrimoine mondial en péril, mais les islamistes continuent de détruire

Depuis trois mois, trois villes du nord du Mali sont sous occupation armée. Parmi elles, Tombouctou, cité millénaire des arts et de la science, classée au patrimoine mondial de l’humanité. Sa voisine Gao abrite elle un site qui se trouve sur cette même liste, le Tombeau des Askias. Ces deux sites sont aujourd’hui en danger. Le gouvernement du Mali et de nombreuses voix avaient appelés l’UNESCO à les protéger en les plaçant sur la liste du Patrimoine mondial en péril. C’est chose faite depuis hier, à l’occasion de la rencontre, à Saint Petersburg en Russie, du Comité pour le patrimoine mondial de l’Unesco. L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture veut ainsi alerter la communauté internationale sur les dangers qui planent sur la ville mythique. «La décision vise à favoriser la coopération et le soutien en faveur de sites menacés par le conflit armé qui affecte la région», indique le communiqué de l’organisation. Le comité a également demandé aux voisins du Mali de «mettre tout en uvre pour prévenir le trafic d’objets culturels en provenance de ces sites».

Des manuscrits volés par des trafiquants
Surnommée «la cité des 333 saints» ou «la perle du désert», Tombouctou est inscrite au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1988. Elle a été fondée entre le XIe et le XIIe siècle, selon les documents, par des tribus touareg, et fut un grand centre intellectuel de l’islam et une ancienne cité marchande prospère des caravanes. Ses trois grandes mosquées, mais surtout des dizaines de milliers de manuscrits -dont certains datent de l’ère pré-islamique- témoignent de cette splendeur passée et de son âge d’or au XVIe siècle. Certains de ces manuscrits déjà auraient volés et envoyés à l’étranger par plusieurs groupes de trafiquants, selon l’UNESCO. Situé au c ur de la ville de Gao, le Tombeau des Askia, a lui été édifié en 1495. Le site qui symbolise la puissance de l’empire sonrai, l’un des quatre grands de la boucle du Niger a été édifié en 1495 dans la région de Gao. Il comprend notamment un tombeau pyramidal et une mosquée. Le Tombeau des Askias est inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 2004. La Liste du patrimoine mondial en péril est conçue pour informer la communauté internationale des conditions menaçant les caractéristiques mêmes qui ont permis l’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial et pour encourager des mesures correctives. Une mission de l’UNESCO avait séjourné au Mali en mai dernier pour évaluer les menaces qui pèsent sur ces deux sites.

Des islamistes d’Ansar Dine, un des groupes armés contrôlant le nord du Mali détruit les richesses de la ville (Image d’illustration)
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Nigéria: Boko Haram revendique les attaques contre deux églises

Des islamistes ont attaqué dimanche deux églises situées dans le nord et le centre du pays

L’attentat à la voiture piégée, à Jos, dans le centre du Nigeria, n’a pas fait de morts mais des jeunes s’en sont pris en représailles à des personnes qui se trouvaient sur les lieux, faisant deux morts. Le groupe islamiste Boko Haram, qui veut imposer la charia, la loi islamique, dans le nord du Nigeria, a revendiqué la responsabilité des deux attaques. « Oui, nous avons fait les deux et nous continuerons jusqu’à ce que nous parvenions à notre but », a déclaré son porte-parole, Abu Qaqa, aux journalistes lors d’une téléconférence à Maiduguri, où se trouve le quartier général de la secte. Il a refusé de répondre à d’autres questions. Les attaques contre les églises sont devenues la marque de fabrique de Boko Haram, qui s’est allié à d’autres groupes islamistes de la région pour devenir la plus grosse menace pour la sécurité au Nigeria. « Trois hommes armés se sont rendus sur place et ont commencé à tirer sur des gens à l’extérieur de l’église avant d’entrer dans le bâtiment principal pour poursuivre leur tuerie » a déclaré un des témoins qui se trouvait dans l’église de Biu Town, dans l’Etat de Borno (nord).

Quarante et une personnes ont été transférées à l’hôpital pour y être soignées, a indiqué Emmanuel Ayeni, commissaire de police de l’Etat du Plateau, dont Jos est la capitale. Peu après l’attentat suicide, des jeunes chrétiens se sont rassemblés et ont érigé des barrages routiers avant d’être dispersés par la police. Deux personnes ont été tuées. « Les circonstances de la mort des deux personnes tuées par la foule restent obscures », précise le commissaire Ayeni. Le Nigeria est secoué depuis un an par une série d’attaques contre des lieux de culte majoritairement chrétiens revendiquées par le groupe islamiste Boko Haram. Depuis mi-2009, la secte multiplie les attaques contre les responsables gouvernementaux, les forces de sécurité et les minorités chrétiennes dans les villes du nord à majorité musulmane. On se souvient qu’une vague d’attaques à Noël avait fait 49 morts dont un kamikaze. L’attentat le plus meurtrier (44 morts) s’est produit à l’extérieur d’une église en périphérie d’Abuja.

Boko Haram avait son quartier général et sa principale mosquée à Maiduguri jusqu’à leur destruction en 2009 au cours d’une violente opération de l’armée. Depuis, le rayon d’action de jihadistes, jusque-là confiné à la région de Maiduguri, s’est élargi à d’autres régions du nord et du centre du pays, jusqu’à atteindre la capitale fédérale, Abuja. Depuis la mi-2009, les violences ont fait plus d’un millier de morts.

Des islamistes ont attaqué dimanche deux églises situées dans le nord et le centre du pays
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Mali: Chronique d’une explosion

Alors que la communauté internationale raffermit ses avertissements face à la junte, le pays subit, de l’intérieur, une menace islamiste

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunie en sommet à Dakar a décidé lundi 2 avril de la mise en place immédiate de sa force militaire. Une annonce faite par le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de l’organisation. Le comité des chefs d’état-major devrait se réunir dès cette semaine à Abidjan pour décider des modalités d’activation de cette force. On ignore le nombre d’hommes qui composera cette force, ni quels sont les pays qui vont y participer. La CEDEAO avait déjà mis en état d’alerte une force militaire de quelque 2000 hommes. L’organisation a également décidé d’un «embargo total» de l’ensemble des pays voisins du Mali contre la junte au pouvoir à Bamako, en application de l’ultimatum lancé le 29 mars à Abidjan. Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès aujourd’hui (lundi 2 avril) et ne seront levées que quand l’ordre constitutionnel (sera) effectivement rétabli, a déclaré Alassane Ouattara. Dans le même temps, les États-Unis d’Amérique ont décidé d’interdire de voyage sur leur sol, les membres de la junte. L’Union africaine a aussi promis de faire monter d’un cran ses menaces de sanction.

Toute la communauté internationale, oriente aujourd’hui le débat malien sur l’action de la junte. Des observateurs dénoncent le fait que lorsque l’occident semble avoir négligé le fait qu’une des conséquences de la chute du guide Libyen serait l’errance des milliers de soldats Touaregs aujourd’hui fortement armés. D’un autre côté, aux premières heures de la menace, le président malien a préféré recourir au Dialogue. Il apparait clairement qu’Amadou Toumani Touré le président récemment renversé, ne pouvait faire face seul à cette menace en provenance du nord, dans un pays deux fois plus grand que la France. Alors que la junte est condamnée, c’est l’unité même du Mali qui se joue en ce moment. La France a donc saisi le conseil de sécurité de l’ONU, avec la préoccupation de savoir comment intervenir pour, à la fois empêcher la partition du pays tout en faisant d’éventuelles concessions à la rébellion touareg autonomiste, lutter contre les islamistes et faire plier la junte à Bamako. Un exercice difficile avec des forces d’intervention africaines pas du tout prêtes. En attendant, les conséquences de la crise politique malienne se font déjà ressentir. On annonce près de 200 000 réfugiés qui ont fui le nord du pays qui risque de se détacher du pays. Autre crainte, cette fois culturelle, c’est le risque que la ville de Tombouctou, ville historique et patrimoine UNESCO en raison de la richesse de ses anciens ouvrages, soit détruite et vidée de sa substance par les pillards.

La CEDEAO prend la menace islamiste très au sérieux
AFP)/n