Cameroun : la flambée des prix alimentaires fait craindre le pire dans le Nord

La rareté de certaines denrées alimentaires, combinée à une très forte demande peuvent aggraver la faim dans la partie septentrionale du pays.

Les prix des denrées alimentaires n’ont jamais été aussi élevés dans la partie septentrionale du Cameroun. Selon l’indice de la FAO, les denrées de base ont augmenté de 30 % en un an. Combinée aux effets économiques de la crise sanitaire, cette inflation menace particulièrement un tiers de la population mondiale, déjà en insécurité alimentaire. Au Cameroun, la région du Nord semble être la plus affectée.

La forte demande, la rareté des denrées alimentaires, l’augmentation du prix du carburant et l’exportation des céréales sont entre autres raisons avancées par les commerçants et le délégué régional du Commerce pour expliquer les coûts élevés.

A en croire Datacameroon, le maïs et le mil, deux produits alimentaires de première nécessité valent de l’or dans la région du Nord. Ces denrées très prisées par la population locale ont atteint une cherté record à laquelle s’ajoute la rareté sur le marché. ‹‹ La tasse coûte 450 F CFA à Waté et on n’en trouve rarement ››, regrette Galdima, habitant de Heptilélé, localité située dans le département du Faro, région du Nord.

Ce mardi 29 août 2023, Marguerite Tina est surprise par les prix du maïs  sur le marché d’Ouro Labbo, un quartier de la ville de Garoua. Là-bas, selon la qualité du sac de 100 kg, les prix varient entre 33 000 F Cfa et 35 000 F Cfa. Idem pour le mil. Le sac du nouveau maïs coûte 27 000 F Cfa. « Par le passé, ces denrées n’ont jamais dépassé 21 000 F Cfa. La famine va nous tuer, il n’y a pas d’argent « , s’indigne Marguerite Tina. ・ ‏ « En juin-juillet dernier, le sac de maïs coûtait 22 000 F Cfa. Les prix ont augmenté en août-septembre, à cause de l’exportation du maïs hors de nos frontières dans des camions. Conséquence, on en trouve plus assez pour revendre « , explique Moussa, vendeur à Garoua.

A Guider, département du Mayo-Louti, la demande est aussi bien locale qu’à l’extérieure. Le prix du maïs a atteint des coûts jamais pratiqués jusqu’ici dans cette localité frontalière avec le Nigéria, qui est par ailleurs l’un des greniers de la région du Nord. ‹‹ Le sac de 100kg de maïs a atteint le prix de 43 000 F Cfa ici à Guider. Comme le nouveau maïs est dehors, ça a baissé. Le prix oscille entre 34 000 F Cfa et 36 000 F Cfa, et ça change à tout moment « , révèle Mohamadou Badjika, éleveur de vaches Montbéliardes qui nourrit ses bêtes avec du maïs. « J’achète le maïs, je décortique, je mélange avec le tourteau et on donne aux vaches, ça permet d’augmenter la production de lait », renseigne Mohamadou Badjika.

 

 

 

 

Cameroun: la demande nationale de maïs évaluée annuellement à 2,86 millions de tonnes

Sur cette demande l’offre locale assure 80% des besoins, selon les données du ministère de l’Agriculture

 

La demande nationale de maïs au Cameroun est estimée à 2 858 220 tonnes, a indiqué le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbaïrobé, le 25 juin au cours du conseil de cabinet présidé par le Premier ministre.

La production nationale, estimée à 2 298 044 tonnes en 2019, couvre la demande à 80,4%.

Les besoins locaux de maïs sont essentiellement ceux nécessaires à l’alimentation humaine, les industries brassicoles et les filières animales et aquacoles.

Le Minader a des projets pour améliorer les performances de la filière, notamment : “l’acquisition des engins de labour et d’une nouvelle chaîne de décorticage, la mise en valeur des périmètres destinés à la culture du riz pluvial, le soutien à l’accès aux intrants agricoles et la réhabilitation des fermes semencières”.

Le Minresi présente les quatre médailles du Cameroun glanées à Genève

A la 44e édition du Salon international des inventions, les variétés de Sorgho, maïs, patate douce et manioc de l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad) ont été primées

Mardi, 10 mai 2016, les récompenses glanées par le Cameroun à la 44ème édition du Salon international des inventions de Genève ont été présentées au ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi) par Madeleine Tchuenté. Il s’agit des variétés CS54 du sorgho, 8034 du manioc, TIb1 de la patate douce et COCA SR du maïs. Toutes développées par l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad).

A la rencontre de Genève tenue du 13 au 17 avril dernier, les chercheurs de l’Irad se sont distingués parmi les 695 exposants, grâce aux quatre médailles en or justifiées par la mise au point des quatre obtentions végétales sus-citées.

La plus-value des variétés développées par l’Irad
La variété CS54 du sorgho, qui a obtenu un certificat d’obtention végétale en 2012, permettra aux producteurs d’obtenir des rendements élevés, d’atténuer les crises de famine et d’améliorer les revenus de 600 000 ménages. Autre variété améliorée qui permet désormais d’atteindre une production de plus de 40 tonnes à l’hectare, c’est la 8034 du manioc. Elle résiste non seulement à la sécheresse mais aussi aux principales maladies ravageuses des boutures. Mêmes avantages avec la variété TIb1 de la patate douce.

La variété COCA SR du maïs, très prisée depuis son certificat d’obtention végétale en 2012, regorge quant-à-elle d’un fort potentiel de rendement. Soit cinq à six tonnes à l’hectare. Elle résiste aux stress biotiques, aux maladies de cette culture et à la striure.

En 2012, l’Irad s’est enrichi de 17 obtentions végétales délivrées par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi), parmi lesquelles les quatre primées.

Le maïs, parmi les cultures primées.
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Cameroun: le Japon alloue plus d’un milliard de F pour le secteur agricole

Ce don servira à l’augmentation de la production du maïs, du sorgho et du manioc sur l’ensemble du territoire national

Le Japon a octroyé un don de 1,3 milliard de FCFA au Cameroun dans le cadre de la réalisation du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (PIDMA), a-t-on appris mercredi auprès du ministère de l’Economie, de la planification et de l’Aménagement du territoire.

Déjà financé à hauteur de 50 milliards de FCFA par la Banque mondiale, ce projet vise l’amélioration de la production du maïs, du sorgho et du manioc sur le territoire national afin d’approvisionner les industries agro-alimentaires.

Grâce au don japonais, en plus de produire plus pour les industriels, les coopératives retenues dans le cadre du PIDMA développeront des sous-projets liés à la nutrition.

Dans cette perspective, il sera question d’introduire des semences améliorées et bio-fortifiées dans les activités agricoles de subsistance et d’améliorer la qualité de la nutrition des populations grâce à la mise en place de stratégies d’éducation à la nutrition.

Ce don du gouvernement japonais va renforcer l’implémentation de ce programme lancé l’année dernière.


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Cameroun: le Minader paie ses créanciers

Cent quarante-huit multiplicateurs de semences de maïs perçoivent depuis lundi, 07 mars, des créances impayées s’élevant à 2,5 milliard de F CFA

Le ministère de l’Agriculture et Développement Rural (Minader) a procédé lundi, 07 mars 2016, au début du payement des créances impayées de 2,5 milliard de F CFA aux multiplicateurs des semences de maïs. Ils sont 148 à avoir été identifiés au cours des campagnes agricoles 2013 et 2014.

L’inspecteur général au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Rabelais Yankam Njonou, est revenu sur l’origine de cette dette dans le quotidien gouvernemental, édition de ce 08 mars 2016. « Cette dette de 2 milliards 540 millions de F a été causée par les montagnes financiers qui n’ont pas été bien réalisés. En 2013, il y’avait trois sources de financement bien identifiées. Chacune devait contribuer pour le tiers.

Malheureusement, une des sources de financement n’a pas pu le faire. C’est d’ailleurs ce qui s’est revu en 2014. Les raisons avancées sont que les mécanismes de financement à ce niveau-là, ne prévoyaient pas prendre en compte le paiement des semences de maïs », explique-t-il.

D’ après lui, le payement des créanciers se fera en deux groupes : « le premier groupe est constitué des acteurs qui multiplient les semences de base devant aboutir aux semences certifiées. Le deuxième groupe est composé des producteurs qui multiplient les semences certifiées qui vont donner le mais utilisé pour la consommation. Je rassure tous les 148 créanciers seront payés avant la fin du premier semestre.»

Il faut noter, d’après l’inspecteur général, que seuls les multiplicateurs de semences de maïs ayant signé une convention avec le Minader, et qui ont respecté leur cahier de charges sont concernés pas le payement des dites créances.

M. Yankam Njonou précise que pour la campagne agricole qui vient d’être lancée, le Minader« a pris toutes les dispositions », en renonçant au montage financier pour se concentrer sur ses ressources propres, notamment le budget d’investissement public .


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Maïs: des semences améliorées de mauvaise qualité en circulation au Cameroun

Dans la région du Littoral, les producteurs de maïs font de moins en moins confiance aux semences améliorées distribuées par le Minader qui auraient, selon eux, perdu leur pouvoir germinatif

Dans la région du Littoral du Cameroun, les producteurs de maïs ne font plus confiance aux semences améliorées de maïs gracieusement distribuées par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). A les en croire, ces semences sont de mauvaise qualité.

En effet, apprend-on, du fait d’un stockage prolongé dans les magasins du ministère de l’Agriculture, ces semences auraient perdu de leur pouvoir germinatif. «J’ai fait un test germinatif sur ces semences améliorées et le taux était de 35%, ce qui est catastrophique pour nous», a expliqué au Quotidien de l’Economie Hubert Seme, un producteur de maïs de la région du Littoral.

Même si le Minader n’a pas réagi à cette accusation jusqu’ici, cette situation fait craindre une baisse de la production de maïs dans le pays, déjà grand importateur de maïs du fait du déséquilibre entre l’offre et la demande.


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Production et transformation de maïs: un nouvel agropole ouvert à Bertoua

Les activités y relatives ont été officiellement lancées le lundi, 10 août 2015, dans le chef-lieu de la région de l’Est, par le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, Yaouba Abdoulaye

Le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Yaouba Abdoulaye, a procédé lundi, 10 août 2015, au lancement officiel des activités de l’agropole de production et de transformation de maïs de Kaïgama-Nganké, dans le chef-lieu de la région de l’Est, Bertoua.

Le projet initié par le nommé Bonaventure Tiam ambitionne d’atteindre une production de 2442,6 tonnes de maïs dès l’année prochaine, contre les 245,4 tonnes produits jusqu’ici par année. Il sera également question de transformer le maïs en provende, dans le but de répondre aux besoins nutritionnels des élevages de la région.

L’agropole de Kaïgama-Nganké, dont le coût total s’élève à 717.702.661 F CFA, regroupe neuf organisations de producteurs, dont le codas de l’archidiocèse de Bertoua. Les bénéficiaires du projet apporteront la somme de 443 millions, et le programme un peu plus de 274 millions de FCFA convertis en assistance technique et en infrastructures.

À la cérémonie de lundi, sept tracteurs équipés, huit motopompes, des semoirs et divers autres intrants ont été remis aux producteurs de la région par Yaouba Abdoulaye.

Selon Bonaventure Tiam, porteur du projet, l’agropole de maïs de Kaïgama-Nganké compte étendre sa superficie cultivable à 397 ha de terre. Le projet mis sur pied favorise la création d’emplois. En perspective, 40 postes permanents et 150 saisonniers, sont annoncés.

Le nouvel agropole de Bertoua pour augmenter la production du maïs dans la région dee l’Est.
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Céréales: Le gouvernement questionné sur l’utilisation de 18 milliards

Une association s’interroge sur l’utilisation de cet argent, emprunté en 2009, au motif d’améliorer la quantité de l’offre de maïs et de riz

Depuis près d’un mois, l’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs (ACDIC) est à nouveau monté au créneau, cette fois pour interroger le gouvernement camerounais sur la situation actuelle d’un projet ayant nécessité la contractualisation d’un emprunt de 18 milliards de FCFA. En avril 2009 alors qu’il est ministre de l’économie, Louis Paul Motaze sur autorisation régulière de la présidence de la république, a engagé le Cameroun dans un prêt de 18,25 milliards, destinés à la mise en place de 5 hectares de riz et 5 hectares de maïs. L’accord à ce moment-là, fait l’objet d’une grosse médiatisation. « Où sont dont allés les 18,825 milliards ? C’est silence radio du côté du MINEPAT, pourtant initiateur et bénéficiaire de ce prêt autorisé par le chef de l’Etat. Ni le Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire en poste ne réagit, ni le titulaire du poste au moment de la signature de l’accord de prêt ne nous répond. Et pourtant ce prêt a bel et bien été contracté et enregistré dans le portefeuille des créances de l’Etat camerounais », font savoir les responsables de cette association. Une autre partie de cet argent, avait aussi annoncé le ministre de l’époque, devait servir à financer la mise en place d’une structure de montage du matériel agricole. On se souviendra qu’en début d’année 2012, le gouvernement a dû encore mettre en place un plan de 3 milliards de FCFA, pour sauver l’usine à tracteur d’Ebolowa dans le sud du pays. Celle-ci avait été abandonnée dans la broussaille depuis la fin du comice agropastoral qui s’y est tenu en 2011. Le gouvernement jusqu’ici, ne s’est pas encore prononcé sur le sujet, alors que le président Bernard Djonga de l’ACDIC multiplie des interventions dans les médias, demandant à l’administration de rendre compte.

«Quel que soit l’usage supposé ou réel des 18,825 milliards, la question reste posée. Il y a que ces hectares pour justifier l’usage de cette somme. Toute chose qui justifie notre entêtement à en avoir l’idée nette. Aussi et surtout, parce que de sa conception à sa réalisation ce projet trahit le mal de l’agriculture camerounaise», font savoir les responsables de l’ACDIC. L’argent devait certes financer un programme qui devait s’étendre sur 5 ans. Au regard de ce qui est arrivé au partenariat pour les machines agricoles, il est difficile aujourd’hui de dire si le gouvernement a reçu la totalité des financements contractés, ni si des clauses de résiliation pour non-exécution d’un acte par l’une des parties existait dans le contrat de prêt signé avec Eximbank of India. Le ministre responsable de l’époque est aujourd’hui secrétaire général des services du premier ministre et l’actuel ministre semble chaque jour découvrir la complexité des dossiers gérés par son prédécesseur, devenu son chef. Du côté de l’ACDIC, on est convaincu que la mauvaise gestion est passée sur le dossier. En 2008, l’activisme de ses membres avait permis de mettre au grand jour un réseau de corruption et de détournement dans la filière maïs. De nombreux programmes sont à chaque fois annoncés pour la relance de telle ou telle filière agricole, mais les résultats par la suite ne sont pas connus. Preuve de cet échec, en 2011, le Cameroun a importé en augmentation, pour près de 145 milliards de tonne de riz, alors que font savoir des experts, le potentiel camerounais en la matière est énorme. D’un autre côté, depuis 2009, le prix du kilogramme de riz et de maïs a augmenté de plus de 45% alors que le gouvernement endette parfois le pays, au profit déclaré de l’agriculture. On comprend dès lors mal que ces céréales fassent l’objet d’une attention aussi légère, lorsqu’on sait que leur capacité à accroitre le revenu de ses acteurs (producteurs et intervenants connexes), est forte et s’estime en centaines de milliards de FCFA.

L’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs questionne le gouvernement sur l’utilisation de l’argent des céréales
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Maïs: Alerte sur la filière!

Selon l’ACDIC, les semences se font rares, ce qui hypothèque l’offre de cette denrée dans les marchés camerounais pour la prochaine saison

Selon un communiqué de l’association camerounaise pour la défense des intérêts collectifs (ACDIC), la campagne agricole qui commence s’annonce extrêmement difficile pour les producteurs de maïs. En cause de nombreux dysfonctionnements dans la distribution des semences, qui sont rares et chères. Sur les marchés, c’est du n’importe quoi. Des semences « pannar » vendues en sac de 20 kilogrammes à 1 800FCFA le kg, des semences sans étiquette vendues à 800FCFA le kg, d’autres avec fausse étiquette de l’IRAD ou du Minader vendues à 850 FCFA par là. Des grains de maïs peints à la craie rouge qui sont vendus comme semences, indique un communiqué de cette organisation. Quel que soit le type de semence – d’arachide, de macabo, de maïs, de patate, de plantain, de haricot, d’igname… le Cameroun n’a pas encore pu mettre au point un système de production et de distribution à la hauteur de l’ambition qu’on pourrait raisonnablement nourrir pour le secteur agricole national, ajoute le communiqué, généralisant la situation. Les raisons de cete situation sont perçues et rendues différemment, selon les intervenants.

« Mal an bon an, l’IRAD apporte sur le marché près de 100 tonnes de semences de maïs. Pour des raisons que j’ignore, l’IRAD n’a pas produit de semence cette année dans son plus grand site de multiplication qu’est ntui. 100 tonnes en moins sur le marché, c’est beaucoup et suffisant pour créer cette pénurie », estime NDIORO A MBASSA, secrétaire général de l’ACOSEC (Association pour le Commerce des Semences et Plants au Cameroun). Notre campagne a été perturbée. Nous avons perdu une campagne et espérons que les choses soient différentes cette année afin que nous puissions mieux préparer la campagne 2013, répond pour sa part Celicard ZONKENG, responsable des semences maïs à l’Irad. Pour Maurice TCHOUMTCHOUA, Sous-directeur de la réglementation des semences le problème est pire que ce qu’on imagine. En plus des pénuries il y a la qualité des semences qu’on trouve sur les marchés: quelconque. L’approche du problème des semences est fausse. Il est incompréhensible qu’au Cameroun il n’existe même pas une mini-chaîne de conditionnement des semences. De plus tous les projets qui ont été initiés afin de résoudre ce problème de semences se sont avérés inefficaces, victime de la gestion des fonctionnaires.

De grosses inquiétudes
L’ACDIC dénonce un manque d’organisation pertinente de la filière, aux fins de pouvoir rendre disponibles les semences de manière continuelle. D’année en année et à chaque campagne agricole, les producteurs, surtout les plus petits, malheureusement les plus nombreux (97%), doivent se débrouiller avec les moyens de bord pour mettre une semence en terre. Encore heureux ceux qui peuvent se payer ce luxe car on trouve encore en milieu rural des paysans qui ne peuvent même pas accéder à cette semence quelconque. Inutile de leur dire que la qualité de la semence détermine à 50% la production et la productivité de leurs champs. Ils n’ont pas de choix, lit-on dans son communiqué. Une situation qui conduit à de sérieuses inquiétudes, car le maïs est la première céréale cultivée et consommée au Cameroun. Il est aussi la monnaie de réserve et la principale source de revenus des petits paysans, le premier ingrédient dans la fabrication des aliments pour bétail et entre dans la fabrication de plusieurs breuvages.

En 2009, on estimait la demande nationale annuelle de maïs à 1 500 000 tonnes pour une production de 1 380 000 tonnes. Soit un déficit de 120 000 tonnes. En cette année, on a importé 22 600 tonnes de maïs. Depuis lors, toutes les demandes sont en hausse: demande en alimentation humaine et animale, demande à l’exportation et demande à l’aide alimentaire. Faute de mesures fortes pour booster la production, le déficit a lui aussi cru au rythme de la demande et avoisinerait les 350 000 tonnes. L’ACDIC qui suit de près la filière maïs a fait part de ses suggestions. On pourrait aussi envisager l’importation des semences (composites) en urgence avec la possibilité d’une subvention pour les céder moins cher aux producteurs. On pourrait même prévoir une véritable campagne de distribution de celles -ci dans les villages pour atteindre les petits producteurs, propose-t-elle. Reste à voir si le gouvernement suivra.

Des semences manquent pour relancer la production de maîs selon l’Acdic
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Cameroun: Bernard Njonga de nouveau à la barre

Bernard Njonga et 4 membres de l’ACDIC sont accusés de trouble sur la voie publique

Les membres de l’association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC) ont entrepris une marche le 10 décembre 2008 pour protester contre les détournements de fonds et de tracteurs alloués aux groupements des intérêts collectifs (GIC) exerçant dans la filière maïs. Détournements dont sont accusés certains hauts responsables du ministère de l’agriculture et du développement rural (Minader). Ces responsables ont même essuyé les foudres de la critique médiatique à cause des accusations de détournements des subventions relevés par l’association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic). Bernard Njonga a même commis un livre blanc et un documentaire pour dénoncer les détournements des subventions octroyés par l’Etat dans le cadre de la relance de la filière maïs. Ce jour là, des centaines de membres de cette association ont manifesté à l’intérieur de notre siège, ou si vous le voulez en face précise le président de l’Acdic. Les manifestants avaient été énergiquement dispersés, pour manifestation non déclarée sur la voie publique.Mais pour Bernard Njonga, il n’y a pas dans ce cas trouble sur la voie publique. Car les adhérents de l’Acdic étaient à cet endroit en nombre important certes, mais pas pour troubler l’ordre public mais manifester pacifiquement.

Malheureusement, les forces de l’ordre vont sauter sur ces manifestant avec au final des coups et blessures, des interpellations et l’arrestation des principaux instigateurs de la manifestation à savoir Bernard Njonga et ses 4 collaborateurs: Otele Atangana, Soh Gilles Yannick, François Awomo, Joseph Ndonfack. Devant le procureur ce 12 décembre 2008 au tribunal de première instance centre administratif de Yaoundé, Bernard Njonga et ses 4 co-accusés vont tous plaider coupable des faits qui leur sont reprochés. Le juge reprend ensuite la parole pour rappeler aux prévenus qu’ils peuvent selon les dispositions de la loi, la possibilité de demander un report aux fins de mieux se pourvoir. Ainsi à la demande des prévenus et de maître Eveline Jouonzo, leur avocate, l’affaire est renvoyée au 23 janvier 2009.Si Bernard Njonga reste convaincu de la véracité de ses enquêtes, tel n’est pas le cas au ministère de l’agriculture, où le coordonateur du programme maïs Paul Sikapin a toujours contesté les méthodes de détournement recensées par l’Acdic.


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Par rapport à la question des GIC (groupement d’intérêt communautaire) fictifs, le coordonnateur du programme a reconnu l’existence de certaines erreurs par rapport à la désignation des lieux où se trouvent les Gics. C’est le cas d’un Gic à Mekalat qui aurait dû être répertorié à Mendong.  » Je reconnais qu’il y a eu une erreur sur le lieu où se trouve le GIC bénéficiaire. Au lieu de Mekalat, il s’agit de Mengong. C’est Roland Mvondo qui a bien déchargé la subvention pour le compte de ce Gic qui n’est pas fictif. Il existe bel et bien, mais à Mengong. Si le délégué est décédé par la suite, ce n’était pas le seul membre de ce Gic. Les autres peuvent le témoigner. Il avait déchargé 500 000 francs Cfa, pour un champ de maïs qui existe. L’Acdic peut le vérifier  » indiquait-il quand cette affaire avait éclaté. Pour ce qui est du Gic d’Akoulouzock déclaré fictif par l’Acdic, Paul Sikapin demandait alors à l’Acdic de retourner sur le terrain pour enquêter sur ce Gic qui, d’après lui, existe bel et bien. C’est trop facile de se contenter des propos d’un vieillard rencontré dans sa cour et qui déclare ne rien savoir de l’existence du Gic d’Akoulouzock déclarait Paul Sikapin.En tout cas Bernard Njonga et ses 4 co-accusés attendent d’être fixés sur leur sort.

Repression de la manifestation
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Filière maïs: Le ministère de l’Agriculture contredit l’Acdic

Dans un entretien au quotidien Le Messager, le coordonnateur du programme, Paul Sikapin, réfute les accusations de détournement proférées par Bernard Njonga

Ce qu’il convient désormais d’appeler l’affaire Bernard Njonga a pratiquement monopolisé l’attention de la presse ces derniers jours. Et c’est le ministère de l’agriculture et du développement rural qui en a pris un coup. Tant ses responsables ont essuyé les foudres de la critique médiatique à cause des accusations de détournements des subventions relevés par l’association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic). Cette association, pilotée par Bernard Njonga a récemment commis un livre blanc et un documentaire pour dénoncer les détournements des subventions octroyés par l’Etat dans le cadre de la relance de la filière maïs. Pour Paul Sikapin, coordoannateur du programme maïs, « L’acdic a menti sur toute la ligne».

Epluchant point par point les méthodes de détournement recensés par l’Acdic, Paul Sikapin les a tous contesté. Par rapport à la question des Gics (groupement d’intérêt communautaire) fictifs, le coordonnateur du programme a reconnu l’existence de certaines erreurs par rapport à la désignation des lieux où se trouvent les Gics. C’est le cas d’un Gic à Mekalat qui aurait dû être repertorié à Mendong. « Je reconnais qu’il y a eu une erreur sur le lieu où se trouve le Gic bénéficiaire. Au lieu de Mekalat, il s’agit de Mengong. C’est Roland Mvondo qui a bien déchargé la subvention pour le compte de ce Gic qui n’est pas fictif. Il existe bel et bien, mais à Mengong. Si le délégué est décédé par la suite, ce n’était pas le seul membre de ce Gic. Les autres peuvent le témoigner. Il avait déchargé 500 000 francs Cfa, pour un champ de maïs qui existe. L’Acdic peut le vérifier » a-t-il indiqué. Pour ce qui est du Gic d’Akoulouzock déclaré fictif par l’Acdic, Paul Sikapin demande à l’Acdic de retourner sur le terrain pour enquêter sur ce Gic qui, d’après lui, existe bel et bien. « C’est trop facile de se contenter des propos d’un vieillard rencontré dans sa cour et qui déclare ne rien savoir de l’existence du Gic d’Akoulouzock » déclare Paul Sikapin.


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Pour le cas des Gics qui existent et qui n’auraient pas perçu les subventions, le coordonnateur explique que les personnes interrogées par l’Acdic ne sont pas membres des Gics ayant reçu les subventions ou alors, leurs Gics n’ont tout simplement pas sollicité ces subventions. « Le Gic Addibe rencontré par l’Acdic à Bansoa dans la région de l’Ouest et qui prétend attendre 300 000 Fcfa du programme maïs ne figure pas sur la liste de nos bénéficiaires que voici » cite en exemple Paul Sikapin. « Cette méthode 2 de l’Acdic est un montage et vient une fois de plus tromper l’opinion publique » soutient-il.

En ce qui concerne les Gics qui n’ont pas perçu la totalité des subventions mentionnées, le coordonnateur précise qu’ « une subvention comprend les frais du micro-projet et les frais de suivi, qui varient entre 5 et 8% en fonction du montant du micro projet. Les conventions signées avec chaque bénéficiaire précisent bien les montants affectés à toutes ces rubriques ». Réfutant tout aussi bien la dernière méthode de détournement relevé par l’Acdic, et qui consiste à faire décharger à des Gics du matériel qu’ils ne reçoivent pas, Paul Sikapin souligne que « les subventions du programme maïs se font exclusivement en espèces et en semences, et jamais en matériel ». Cette sortie médiatique du coordonnateur du programme maïs relance la polémique sur la gestion de subventions accordées par le gouvernement, et ses partenaires, aux producteurs de maïs. La démonstration de ce responsable du Minader devrait susciter la réaction de Bernard Njonga dont Le Messager annonce une interview dans ses colonnes.

Bernard Njonga, président de l’Acdic
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Filière maïs : Remise en cause de la gestion des subventions étatiques

C’est ce qu’on peut retenir des conclusions des travaux effectués par l’association citoyenne de défense des intérêts collectifs.

Programmée à 14 heures au Hilton Hôtel de Yaoundé, la conférence de presse de l’association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic) a été déprogrammée. A cause d’une interdiction du sous-préfet de Yaoundé 3, Locko Motassi Martin. Dans sa lettre de notification du 1er Décembre 2008, ledit sous-préfet signifiait à Njonga Bernard, président de l’Acdic, que ses déclarations « ne respectent pas la lettre de la loi du N°90/55 du 19 Décembre 1990 portant régime des réunions et des manifestations publiques ». Une raison beaucoup plus politique sous-tendait pourtant cette interdiction. La preuve, le sous-préfet conseillait au président de l’Acdic d’adresser en priorité « et avant toute autre démarche » les résultats « si avérés de votre étude » à Monsieur le vice-premier ministre, ministre de l’Agriculture et du Développement Rural « dont les agents semblent incriminés ». Une intention avouée d’étouffer la médiatisation de ces travaux qui épinglent singulièrement le Minader. C’était sans compter avec la détermination de Bernard Njonga qui a invité les journalistes au siège de l’Acdic pour ladite conférence de presse qui s’est finalement tenue au Lions Club de Yaoundé.


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Détournements massifs des subventions
D’après l’Acdic, le Minader a perçu près de 2 milliards de Francs Cfa entre 2006 et 2008 à titre de subventions directes pour redynamiser la filière maïs. Mais le constat fait sur le terrain est troublant. Sur les 1454 groupements d’intérêt communautaire (GIC) recensés en 2008 et bénéficiant de la subvention de l’Etat, 92% n’ont pas d’existence légale et 58% n’ont aucun champ de maïs. L’Acdic relève quatre modes de détournements des fonds affectés aux subventions dans la filière maïs. Sur la liste officielle des Gics dressé par le Minader, il existe des Gics fictifs qui reçoivent pourtant des subventions de l’Etat. L’Acdic note aussi qu’il existe des Gics réels qui ne reçoivent pas les montants de subventions indiqués par le Minader ou n’en reçoivent rien. Le dernier mode de détournement déclaré par l’Acdic consiste à faire décharger aux agriculteurs, du matériel qu’ils ne reçoivent pas. Du matériel qui prend souvent des destinations surprenantes. En 2006, dévoile l’Acdic, 60 tracteurs indiens ont été offerts au gouvernement camerounais. Seuls 5 de ses 60 tracteurs sont parvenus à des Gics investissant dans la filière maïs. Les autres ayant été affectés à des « ministres et assimilés », à des « hauts responsables militaires » et à d’autres fonctionnaires camerounais. Une situation jugée « inacceptable » par Bernard Njonga.
Ces travaux de l’Acdic surviennent moins d’un an après les émeutes de la faim survenus au mois de Février 2008. Le Cameroun affecté par la crise alimentaire doit pourtant produire, à en croire l’Acdic, 120 000 tonnes de maïs de plus en 2009 « sinon le Cameroun connaîtra sa plus grande crise alimentaire » prévient Bernard Njonga.


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