La France forme les unités antiterroristes camerounaises

Un détachement d’instruction opérationnelle séjourne à Ngaoundéré, dans l’Adamaoua, du 4 au 17 octobre prochain, dans le but de former les unités spéciales antiterroristes

Un détachement d’instruction opérationnelle composé de dix-huit militaires français séjourne à Ngaoundéré du 4 au 17 octobre prochain, dans le but de former les unités spéciales antiterroristes camerounaises.

Le rôle de ces instructeurs est de dispenser un ensemble de formations au profit d’unités spéciales camerounaises impliquées dans la lutte antiterroriste, a indiqué l’ambassade de France à Yaoundé.

Simultanément, une quarantaine de cadres militaires des forces armées camerounaises effectuent à Libreville auprès des éléments français au Gabon des stages de formation dans les domaines du commandement de bataillon et d’aguerrissement au combat.

En mai dernier, un détachement d’instruction opérationnelle composé de huit militaires français appartenant à l’armée du Génie s’était déjà rendu à Garoua, dans le nord du Cameroun, pour former une soixantaine de spécialistes de l’armée camerounaise au déminage. L’objectif était de renforcer les capacités du Cameroun pour sécuriser des localités de la région de l’Extrême-nord où les islamistes nigérians de Boko Haram posent des engins explosifs.

Ces formations s’inscrivent dans le cadre de l’accord du 21 mai 2009 instituant un partenariat de défense entre le Cameroun et la France et surtout renforcent les capacités du Cameroun en matière de lutte contre le terrorisme, explique l’ambassade de France.


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Aristide Sokambi: « Les militaires français sont globalement toujours appréciés »

Le ministre centrafricain de la justice s’exprime sur les accusations portées contre des soldats français de la force Sangaris, auteurs d’abus sexuels sur des mineurs en RCA

Comment avez-vous appris ce scandale?
Malheureusement comme tout le monde en Centrafrique: sur les ondes. Nous déplorons de ne pas avoir été informés par la France qu’une enquête judiciaire était en cours depuis neuf mois. J’ai immédiatement demandé au procureur de Bangui d’ouvrir une enquête préliminaire pour recueillir le maximum d’informations. J’ai reçu l’ambassadeur de France pour lui faire part de notre regret de ne pas avoir été impliqués, mais aussi lui indiquer notre v u d’être dorénavant associés aux investigations. Nous avons des accords de coopération qui le permettent. Le plus important est de faire la lumière sur ces faits très sérieux, retrouver les éventuels coupables et les juger.

Que vous inspirent ces faits?
S’attaquer à un enfant, c’est très grave. Profiter de la détresse dans laquelle il se trouve, c’est encore pire. Mais il est trop tôt pour en dire davantage. Pour l’heure, il ne s’agit que de présomptions.

Ces accusations ternissent-elles l’armée française?
Cette histoire ne doit jeter l’opprobre ni sur la force Sangaris ni sur la France. On ne parle ici que de brebis galeuses comme il en existe dans toutes les armées. Il faut dissocier les choses, d’autant que le bilan de Sangaris est très positif. Même si certains groupes peuvent chercher à profiter de cette situation pour créer de la confusion, la population n’est pas tombée dans le piège de la manipulation. Les militaires français sont globalement toujours appréciés.

Le ministre centrafricain de la Justice, Aristide Sokambi
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Le Cameroun dans la liste des théâtres d’opérations extérieures de l’armée française

Le Cameroun figure dans la liste des théâtres d’Opex de la France en 2015, permettant à tout militaire justifiant d’une durée de service de quatre mois d’obtenir la carte de combattant

Fini le temps où être ancien combattant en France supposait d’avoir un âge certain et d’avoir participé à un conflit s’éloignant dans les mémoires. «La loi de finances 2015 a modifié les conditions d’attribution de la carte du combattant pour les militaires ayant servi en opérations extérieures (Opex), soit dans le cadre d’un accord de défense soit dans le cadre d’un mandat international de l’ONU», souligne Jean-Yves Monnin, directeur de l’Office national des anciens combattants (ONAC) du Doubs (département français de la région Franche-Comté, ndlr).

Une liste des théâtres d’Opex a été dressée. On y trouve ainsi l’Afghanistan, la Bosnie, le Cambodge, le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Golfe persique, Haïti, l’Irak, le Kosovo, le Liban, Israël, le Liberia, la Libye, Madagascar, la Mauritanie, l’Ouganda, Suez, la Centrafrique, le Rwanda, la Somalie, le Tchad, Timor, l’ex Yougoslavie, le Zaïre. A chacun de ces territoires où sont intervenus des militaires Français correspondent des dates et opérations précises. L’une des dernières en date est l’opération Sangaris en Centrafrique, au Cameroun et au Tchad. «Il manque à la liste mais cela va être ajouté incessamment le Mali avec l’opération Serval», précise Jean-Yves Monnin.

La carte du combattant était délivrée auparavant sur la base de critères traditionnels: 90 jours de présence reconnue en unité combattante, blessés de guerre, personnes avec citations comportant la croix de la valeur militaire, personnes évacuées pour des blessures et maladies contractées en unité combattante.

Anciens combattants de plus en plus jeunes
«À compter du 1er octobre prochain, tout militaire justifiant d’une durée de service de quatre mois, soit 120 jours, en Opex sur l’un ou plusieurs territoires pris en compte aura droit à la carte du combattant», indique Jean-Yves Monnin.

La carte donne droit à être ressortissant de l’ONAC, à son soutien en cas de reconversion professionnelle et, à partir de 65 ans, à une retraite de 670 € par an. Aujourd’hui, la carte du combattant est attribuée à des gens de plus en plus jeunes, soit des 25-35 ans, puisque les contractuels et les rotations sont nombreux dans une armée de métier.

Des soldats français en Centrafrique
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Hollande justifie l’intervention militaire française en Afrique

Le chef de l’Etat français a accordé une interview à un média international mercredi au cours de laquelle il est revenu sur ce qui est parfois considéré comme une poursuite de la Françafrique

Le président français François Hollande a expliqué dans un entretien exclusif au journal français « Le Monde » que l’intervention militaire française en Afrique « vise à lutter contre le terrorisme dans le respect du droit international ».

« Nous n’intervenons que lorsque nous sommes appelés. Nous ne concevons pas notre action sans perspective de démocratie et de développement. Enfin, nous n’agissons pas seuls: au Mali comme en Centrafrique, les Africains nous ont accompagnés et nous avons réussi à faire venir les Européens », a indiqué le président français.

« Au Mali, un Etat terroriste voulait se constituer, comme en Irak et en Syrie aujourd’hui. Notre intervention a permis d’éradiquer la plus grande partie de cette menace sans la faire totalement disparaître. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’intervenir directement mais de contrôler des trafics, de sécuriser des zones du territoire et de permettre le dialogue politique avec les Touaregs », a-t-il dit.

« En République centrafricaine, nous sommes intervenus pour prévenir un génocide et empêcher un affrontement religieux qui aurait offert une perspective à des mouvements terroristes. Là aussi, c’est plus long que prévu, mais nous en avons terminé avec les plus grosses opérations et nous avons préparé une transition », a poursuivi le président français.

S’agissant du terme « le gendarme de l’Afrique », M. Hollande a fait remarquer que « quand le gendarme sert à maintenir un dictateur ou à défendre des intérêts mercantiles, voire personnels c’est la Françafrique. Telle n’est pas notre démarche ».

François Hollande
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