Avant de s’envoler pour les Etats-Unis où il va prendre part à un sommet, le chef de l’Etat est sorti de sa réserve habituelle à l’aéroport international de Yaoundé
Il lui avait été reproché d’être silencieux, beaucoup trop silencieux même, sur les actes de la secte islamiste Boko Haram à l’Extrême-Nord du Cameroun, dont le récent enlèvement de proches du vice-Premier ministre Amadou Ali. Après des officiers supérieurs relevés de leurs fonctions et des réaménagements intervenus dans le personnel du ministère de la Défense hier, Paul Biya a pris la parole ce samedi pour rassurer les Camerounais. Le chef de l’Etat s’est exprimé à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen en fin de matinée de ce 02 août avant de prendre son vol pour Washignton, où il va prendre part au sommet Etats-Unis – Afrique qui se tient les 05 et 06 août 2014. Paul Biya s’exprimait au micro de la radio publique nationale. L’intégralité de son propos:
«Je m’en vais tout de suite prendre l’avion pour Washington. J’y vais à l’invitation du président Obama qui rassemble tous les chefs d’Etat africains pour qu’on étudie ensemble les moyens de renforcer la coopération entre les USA et l’Afrique. A l’ordre du jour, il y aura certainement le problème de la sécurité en Afrique. Donc, ce voyage est également important pour nous, nous aurons l’occasion de continuer à affirmer nos positions sur cette question majeure de sécurité en Afrique.
Vous avez fait allusion à la situation que connait l’Extrême Nord de notre pays. Il vous souvient, il y a quelques semaines, que nos forces ont marqué des points importants contre le Boko Haram, mais c’est une lutte longue. On a affaire à un ennemi pervers, sans foi ni loi, qui attaque la nuit, qui égorge et ils ont évidemment fait des exactions à Kolofata (.) Ce que je peux dire, c’est que les Camerounais doivent garder confiance. Le chef d’Etat-major, je l’ai envoyé là-bas pour réorganiser notre dispositif, j’ai envoyé des secours, des renforts en hommes et en matériel. Il n’est pas exclu, je ne peux pas en dire plus, nous avons renforcé notre potentiel et je crois que les jours à venir montreront que nos efforts pour organiser une riposte et une défense de notre territoire sont efficaces.
Permettez-moi d’ailleurs de saisir cette occasion pour dire à nos frères, à nos compatriotes de l’Extrême-Nord, qui ont subi les sévices, les peines, les assurer de la compassion et de la solidarité de toute la nation camerounaise. Nous ne les laisserons pas, au contraire, nous allons les protéger et combattre cet ennemi sans relâche. Je présente mes condoléances à ceux qui ont perdu un membre de leur famille. J’ai déjà dit aux autorités administratives d’exprimer ces condoléances. A tous les Camerounais, je demande de continuer à faire confiance au gouvernement. Je salue également nos soldats dont certains sont tombés. Ils ont fait montre de patriotisme et de bravoure. Je les encourage à aller de l’avant. A tous les Camerounais, je dis ceci: Dans la vie d’une nation, il y a des moments difficiles. En ces moments-là, il faut faire preuve de courage, de solidarité et de patriotisme. Pour ce cas précis, je dis que le Cameroun a eu à traverser d’autres épreuves, On a eu à lutter à Bakassi, on a éradiqué les maquis, les mouvements révolutionnaires, on est venu à bout des villes mortes. Ce n’est pas le Boko Haram qui va dépasser le Cameroun. Nous continuons le combat et nous les vaincrons. Mon voyage me permettra également de continuer la lutte au niveau international parce que c’est un mouvement terroriste international. Nous y verrons le président Good Luck, le président Obama bien sûr, ceux du Niger et du Tchad pour asseoir ensemble une stratégie régionale.»
L’intégralité du message du chef de l’Etat à l’ouverture du Forum économique Cameroun – Etats-Unis le 31 juillet. Message lu par le Minepat
.Messieurs les Ministres, .Monsieur l’Ambassadeur du Cameroun à Washington, .Monsieur le Président de Corporate Council on Africa (CCA), .Mesdames et Messieurs les membres du secteur privé américain, Membres du CCA, .Mesdames et Messieurs les Chefs d’entreprises publiques et privées, .Mesdames et Messieurs,
Je voudrais avant toute chose remercier le Président OBAMA pour l’initiative du présent sommet Etats-Unis/Afrique, le tout premier dans l’histoire de notre relation. C’est dans ce cadre et en prélude à ce sommet que se tient ce premier forum économique Cameroun/Etats-Unis. Mon pays en est honoré.
Je remercie très vivement le Président du Corporate Council on Africa, ainsi que l’ensemble de ses membres, pour leur participation à la préparation et à l’organisation de cette rencontre. En choisissant de rapprocher les investisseurs américains des représentants du secteur privé camerounais et des membres du Gouvernement, le CCA a fait un pari qui repose sur la confiance. Et il a eu raison.
Le Cameroun est venu vous proposer de participer à la mise en valeur de ses potentialités. A bien des égards, mon pays est en effet une terre d’opportunités. Elles vous seront exposées en détail au cours de ce forum par la délégation camerounaise. Celle-ci comprend des membres du Gouvernement, des représentants du secteur privé et des investisseurs américains déjà présents au Cameroun.
En quelques mots, sachez que :
-le Cameroun est un pays stable qui jouit d’une démocratie apaisée,
-son taux de croissance progresse : il est de 5,5 % en 2014 contre 4,6 en 2013,
-de grands projets d’infrastructures sont en cours et concernent l’énergie, les ports, les routes, l’agro-industrie, les mines, etc.,
-nos potentialités sont considérables dans les domaines énergétique, agricole, forestier ou minier,
-le tourisme mérite d’y être développé.
Investir au Cameroun présente de nombreuses opportunités. Des mesures incitatives, conformes aux standards internationaux, y ont été prises.
L’environnement des affaires est au centre d’un dialogue permanent entre secteurs privé et public. En deux mots, investir au Cameroun est un bon risque.
C’est le moment d’investir au Cameroun:
-en établissant des joint-ventures,
-ou en installant vos entreprises dans des zones économiques aménagées et viabilisées. Vous y bénéficierez des mesures d’accompagnement.
Mon v u est de voir, au cours de ce forum, se nouer de bons contacts qui donneront naissance à de fructueux échanges, prélude à des projets mutuellement bénéfiques. Je souhaite plein succès à vos travaux et vous remercie de votre attention.-
Du 28 au 30 juillet, ils participeront à un sommet présidentiel à l’intention des boursiers convoqués par le président Obama à Washington DC
Le Département d’Etat américain félicite les 500 jeunes leaders africains de tous les pays de l’Afrique sub-saharienne, y compris plusieurs du Bénin qui ont été sélectionnés pour participer au Programme de Bourse de Washington 2014 de l’Initiative des Jeunes Leaders Africains (YALI) du président américain Obama.
Les participants à ce programme auront droit à six semaines de cours intensifs et de formation en leadership dans l’un des trois domaines suivants: le management et l’entrepreneuriat, le leadership civique, et la gestion des affaires publiques. Une centaine de participants seront retenus à Washington pour suivre des stages de formation aux Etats-Unis. Des programmes de développement professionnel axés sur le continent africain, des réseautages de professionnels et des opportunités d’engagement communautaire seront conçus et mis à la disposition des participants, afin qu’ils s’en inspirent pour poursuivre leurs projets une fois de retour dans leurs pays d’origine.
Du 28 au 30 juillet, ils participeront à un sommet présidentiel à l’intention des boursiers convoqués par le président Obama à Washington DC. Les participants retenus pour participer à des programmes de formation aux Etats-Unis travailleront pendant les huit semaines qui vont suivre le sommet de Washington, dans des organisations non-gouvernementales, des entreprises privées et des bureaux de l’administration fédérale.
La semaine dernière, les Missions Diplomatiques Américaines accréditées en Afrique ont informé les finalistes du programme YALI et leur suppléants. Ceux qui n’ont pas été choisis cette année seront informés cette semaine et recevront un message vidéo du Président Obama. La compétition pour ce programme de formation aux Etats-Unis était très serrée; 49.000 demandes ont été enregistrées pour un quota de 500 participants pour l’Afrique.
Le département d’Etat a l’intention de poursuivre la collaboration avec ceux qui ne seront pas sélectionnés pour le programme de formation à Washington et qui se sont déjà constitués en réseau dans le cadre du programme YALI. Le Réseau YALI maintiendra les Jeunes Leaders Africains en contact avec les ressources du gouvernement américain tout en leur permettant de poursuivre la collaboration entre eux-mêmes.
YALI est un élément clé de l’engagement du Président Obama pour investir dans l’avenir de l’Afrique. La Maison Blanche a mis sur pied cette initiative à partir du constat du rôle critique et de plus en plus croissant que jouent les jeunes africains dans le renforcement des institutions démocratiques, la stimulation de la croissance économique, et le renforcement de la paix et la sécurité sur le continent africain.
Le président américain, Barack Obama, a pris des mesures mardi contre ces deux ex-chefs d’Etat et trois autres responsables, qu’il accuse d’alimenter la crise
Le président des Etats-Unis Barack Obama a décrété mardi des sanctions contre les anciens dirigeants centrafricains François Bozizé et Michel Djotodia ainsi que trois autres responsables, accusés par la Maison Blanche de contribuer aux violences en Centrafrique. Ce décret, dans la foulée de sanctions annoncées vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU contre trois de ces cinq responsables, veut faire passer le « message fort que l’impunité ne sera pas tolérée et que ceux qui menacent la stabilité de la République centrafricaine devront faire face à des conséquences », a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
Outre MM. Bozizé et Djotodia, tous deux anciens présidents de Centrafrique, le décret de M. Obama concerne le coordinateur des milices anti-balaka Levy Yakété et deux dirigeants de l’ex-coalition rebelle Séléka, Nourredine Adam et Abdoulaye Miskine. Aux termes du décret, ces cinq responsables verront leurs éventuels biens aux Etats-Unis gelés. L’entrée sur le territoire américain leur sera refusée.
M. Obama a en outre décidé de mettre en place un cadre de sanctions potentiellement plus étendues, en constatant que la situation en Centrafrique constitue « une menace (…) contre la sécurité et la politique étrangère des Etats-Unis ». « Nous exhortons toutes les parties à mettre fin aux violences, à faire en sorte que justice soit rendue et que ceux qui ont commis des violations des droits de l’homme rendent des comptes », a ajouté M. Carney dans un communiqué.
De même source, « les Etats-Unis continuent à travailler avec la communauté internationale (…) et les autorités de transition de la République centrafricaine pour mettre le pays sur la voie d’une amélioration » de la situation.
« Nous sommes solidaires des personnes courageuses qui continuent à appeler à la paix et à la réconciliation », a ajouté le porte-parole.
MM. Bozizé, Yakété et Adam étaient déjà visés par des sanctions prises vendredi par le Comité des sanctions, qui dépend du Conseil de sécurité de l’ONU. La République centrafricaine (RCA) est depuis plus d’un an en proie au chaos et à des violences entre communautés, attisées par des éléments de l’ex-coalition Séléka, majoritairement musulmane, et par des milices en grande partie chrétiennes, dites anti-balaka.
Le Comité accuse les trois hommes « d’avoir commis ou soutenu des actes qui vont à l’encontre de la paix, de la stabilité et de la sécurité en République centrafricaine ». Selon le Comité, M. Bozizé, renversé par la Séléka en mars 2013, « fournit un soutien matériel et financier à des miliciens (…) qui cherchent à le ramener au pouvoir », c’est-à-dire des anti-balaka et d’anciens membres de l’armée centrafricaine.Ces forces loyales à M. Bozizé mènent « des représailles contre la population musulmane ».
Proche de Bozizé avant le coup d’Etat, Levy Yakété est accusé d’avoir ordonné l’arrestation de personnes liées à la Séléka et d’avoir organisé la distribution de machettes à de jeunes chrétiens au chômage pour attaquer les musulmans. M. Adam avait pris après le coup d’Etat la tête des services de renseignement du nouveau régime, se rendant coupable selon l’ONU d’arrestations arbitraires, de tortures et d’exécutions sommaires. Il « dirige activement » les anciens rebelles et supervise les attaques contre les quartiers chrétiens, selon le Comité qui l’accuse aussi d’avoir participé à un trafic de diamants entre la RCA et le Tchad.
Dans une résolution adoptée le 28 janvier, le Conseil de sécurité avait menacé de sanctions les fauteurs de troubles et les responsables d’exactions en RCA, mais en laissant le soin au Comité de les désigner ultérieurement.
Le 10 janvier 2014, l’ex président de la Centrafrique Michel Djotodia (centre gauche) à DjamenaAFP)/n
Elle a été présentée en Afrique du sud par la secrétaire d’Etat ajointe au commerce des Etats-unis d’Amérique, lors du lancement de la campagne «Doing Business in Africa»
Rebecca Blank, la secrétaire d’Etat adjointe au commerce au sein de l’administration américaine, a dévoilé mercredi 28 novembre à des journalistes africains, les contours de la nouvelle approche commerciale de son pays à l’endroit de l’Afrique. Une stratégie qui repose essentiellement sur cinq piliers. Madame Blank a laissé entendre en premier lieu, que le département du Commerce allait s’appuyer sur l’intelligence économique, notamment grâce aux conseillers présents dans les ambassades stratégiques. « A travers cette campagne, nous allons former ces conseillers sur la façon d’aider les entreprises à démarrer ou à étendre leurs exportations vers l’Afrique. Surtout, nous allons également faire en sorte que ces conseillers disposent d’informations à jour sur les nouvelles opportunités qui se présentent sur â€<â€Dr. Rebecca Blank, secrétaire américaine du Commerce par intérim et secrétaire adjoint du Commercemcall.com)/n
La secrétaire américaine au commerce sera face à de nombreux journalistes des pays africains dont ceux du Cameroun
La Secrétaire américaine du Commerce par intérim et secrétaire adjoint du Commerce, Dr. Rebecca Blank, tient ce mercredi 28 novembre 2012, une vidéo conférence avec des journalistes du continent africain pour discuter avec eux du projet de coopération commerciale de son président Barack Obama. Plusieurs journalistes du Cameroun sont conviés à cet échange au cours duquel madame Blank pourra leur expliquer les contours de la vision du partenariat commercial que le premier président noir des États-Unis offre aux pays de son continent d’origine. Elle se livrera à cet exercice avec la presse africaine, en marge d’un voyage qu’elle effectue sur le continent notamment au Kenya et en Afrique du sud. La campagne « Doing business in Africa », qui ne doit pas être confondu avec le rapport « Doing Business » de la Banque Mondiale, est un concept que le président Obama a lancé le 14 juin 2012 dernier. La stratégie préconise que le gouvernement américain poursuivra 4 objectifs en Afrique : Renforcer la présence des institutions de démocratisation, stimuler la croissance économique commerciale et des investissements, aller vers plus de paix et de sécurité, et promouvoir le développement et les opportunités. « Alors que nous regardons tous vers le futur, il est clair que l’Afrique est aujourd’hui plus importante que jamais, pour la prospérité et la sécurité de la communauté internationale », peut-on lire dans la stratégie signée du président Obama.
Mais l’Amérique ne semble pas vouloir indiquer que sa coopération se fera avec tout le monde. L’administration Obama semble vouloir davantage traiter avec les pays qui font des efforts pour respecter les principes de la démocratie. « Alors que de nombreux pays du continent ont fait d’énormes progrès pour élargir la participation politique et réduire la corruption, il y’ a encore du travail à faire pour assurer l’équité des processus électoraux, des institutions transparentes qui protègent les droits universels, la fourniture et la protection de la sécurité et des biens publics. Notre message à ceux qui voudraient faire dérailler le processus démocratique est clair et sans équivoque: les Etats-Unis ne vont pas rester les bras croisés lorsque les acteurs menacent les gouvernements légitimement élus ou manipulent l’équité et l’intégrité des processus démocratiques, et nous nous tiendrons dans un partenariat stable avec ceux qui ont souscrit aux principes d’égalité, de justice et la primauté du droit » déclare le président américain.
Le Cameroun fait déjà partie des pays ciblés par une autre facilité commerciale américaine, l’American Growth and Opportunity Act (AGOA), une loi américaine décrétée sous la présidence de Georges Walter Bush, qui donne l’opportunité à certains pays et à des conditions préférentielles d’exporter aux Etats-Unis. Avec l’AGOA, il y a avait peu de conditions, sauf à être compétitif. Avec le « Doing Business in Africa », il faudra mieux faire, il faudra être exemplaire. «A travers tous ces efforts, les États-Unis veulent prioriser ses actions en vue d’autonomiser la prochaine génération de dirigeants africains. Ces jeunes hommes et femmes ont montré maintes fois la volonté et la capacité de changer leurs communautés et leurs pays pour le mieux, et les États-Unis continueront d’être leur allié et leur partenaire indéfectible » conclut le document signé de Barack Obama.
La Secrétaire américaine du Commerce par intérim et secrétaire adjoint du Commerce, Dr. Rebecca Blankhttp://www.commerce.gov)/n
Les américains vont vivre une journée exceptionnelle. les résultats du vote seront connus dès mercredi au petit matin (3h GMT)
Les électeurs du petit village de Dixville Notch dans le New Hampshire, dans les confins du nord-est des Etats-Unis, se sont rendus aux urnes justes après minuit (mardi 05 H 00 GMT), donnant le coup d’envoi de l’élection présidentielle américaine. Seulement dix électeurs ont voté, et selon les résultats, le président sortant Barack Obama et le candidat républicain Mitt Romney ont chacun obtenu cinq votes. Dixville Notch, situé dans l’extrême nord du New Hampshire, est bien connu pour son vote de minuit dans l’élection présidentielle américaine, un événement symbolique qui marque le début du scrutin et les premiers résultats initiaux. Le vote de Dixville Notch se déroule à Balsams Grand Resort Hotel, endroit traditionnel du scrutin qui subit actuellement d’importantes rénovations. Traditionnellement, le vote de Dixville Notch se déroule en moins d’une minute.
Déjà hier Barack Obama et Mitt Romney sont entrés dans la dernière ligne droite des campagnes avant la tenue du scrutin. Chacun des deux camps durant ces dernières heures de campagne a tenu à organiser le plus de meetings possibles dans les États clés encore indécis, qui détermineront le sort de l’élection présidentielle. Obama a commencé sa journée à Madison, dans l’Etat du Wisconsin, en compagnie du célèbre chanteur de rock Bruce Springsteen. Ils ont ensuite enchaîné avec des rassemblements à Columbus, dans l’Ohio, puis à Des Moines, dans l’Iowa. Là-bas le président sortant a affirmé que « demain vous aurez un choix à faire et ce n’est pas seulement un choix entre deux candidats ou deux partis. C’est un choix entre deux visions différentes de l’Amérique». Une victoire de B. Obama dans ces trois États du Midwest pourrait presque garantir sa réélection, à condition que d’autres États tangents penchant légèrement pour les démocrates se maintiennent en sa faveur. De son côté, Romney a démarré sa journée à Sanford, en Floride, et a poursuivi avec des meetings à Lynchburg et à Fairfax, deux villes de l’État de Virginie. Il s’est ensuite rendu à Columbus, dans l’Ohio, comme son adversaire, puis à Manchester, dans le New Hampshire. Il s’est exprimé en ces termes : «avec les bons dirigeants, l’Amérique va revenir en force. La seule chose qui nous sépare de certaines des meilleures années que nous n’ayons jamais imaginées est un manque au niveau de la direction du pays. Et c’est pourquoi nous avons des élections». Son équipe de campagne a en effet annoncé lundi après-midi qu’elle continuerait de battre campagne mardi, jour du scrutin. Le candidat républicain est retourné dans l’Ohio, État crucial pour tenter de convaincre les derniers indécis en Pennsylvanie, État qui a été un temps considéré comme acquis par le camp démocrate. En plus de l’élection présidentielle, les électeurs doivent également voter mardi 07 novembre 2012, pour 33 sièges au Sénat, les 435 sièges de la Chambre des Représentants, 11 sièges de gouverneur d’État et de nombreux postes locaux.
La tempête qui a débuté lundi 29 octobre 2012 au soir dans le New Jersey, a tué 67 personnes dans les Caraïbes, 42 aux Etats-Unis et une au Canada
Le président reprend ses fonctions
Selon le porte-parole de la Maison Blanche ce mercredi 31 octobre, afin de se concentrer sur les opérations de secours et de réponse à la super-tempête dévastatrice et meurtrière Sandy, le président Obama a suspendu certaines étapes prévues de sa campagne. D’après un communiqué publié par le même porte parole, Jay Carney, Obama se rendra ce mercredi dans le New Jersey pour surveiller les opérations de réponse à la tempête Sandy et veiller à ce que toutes les ressources fédérales continuent d’être fournies pour soutenir les efforts de reconstruction des États et des localités qui ont été détruites.
Barack Obama a organisé une vidéoconférence à la Maison Blanche et reçu des informations sur la trajectoire de Sandy et son impact le premier jour. Le président a déclaré à son équipe que la première priorité était de « s’assurer que toutes les ressources disponibles soient mises à disposition des responsables locaux et des États aussi rapidement que possible ». Il a également invité les Américains à continuer de suivre les instructions et les conseils de leurs autorités locales, gouverneurs et maires. Pendant ce temps Mitt Romney, privé de rôle officiel, poursuivra sa campagne électorale en Floride. Mardi il a transformé une réunion électorale en collecte de dons pour les victimes de Sandy.
Barack Obama a suivi de près le passage de Sandy dans le payslexpress.fr)/n
Des dégâts matériels importants
D’après le Metropolitan Transit Authority (MTA), la tempête a sévèrement endommagé sept tunnels de métro de Manhattan au Queens en passant par Brooklyn. La ville de New York a suspendu ses services de métros, de bus et de trains dimanche soir en prévision de la tempête. Les trois principaux aéroports de la ville de New York sont également restés fermés. A ce jour, plus de 13500 vols ont été annulés, selon le service Flight Aware. Par ailleurs, la bourse new-yorkaise a de nouveau annulé ses sessions mardi. C’est la première fois qu’elle ferme ses portes pendant deux journées consécutives en raison des mauvaises conditions climatiques depuis 1888.
Après l’assassinat de Ben Laden, on redoute une répercussion sur la famille africaine du président des Etats-Unis
Sarah Obama est au centre des attentions au Kenya. La sécurité a été renforcée autour de la famille kényane du président américain Barack Obama, pour prévenir toutes éventuelles représailles à l’élimination d’Oussama Ben Laden, a indiqué un responsable policier kényan. Le pays est en effet en état d’alerte terroriste depuis la mort du chef du réseau terroriste Al Qaida en début de ce mois de mai. Cette famille est regroupée à Kogelo, un village reculé de l’ouest du Kenya, autour de la figure emblématique de «Mama» Sarah Obama, 89 ans, troisième épouse du grand-père paternel de Barack Obama, qui n’a cependant pas de lien de sang avec l’actuel président américain. Tous les visiteurs allant chez elles seront scrupuleusement contrôlés, ils passeront des contrôles de sécurité avant d’être autorisés à se rendre dans sa maison, a déclaré à la presse l’administrateur de la région de Nyanza, Francis Mutie.
On se souvient qu’après l’annonce de la mort du chef d’Al-Qaïda, le président kenyan Mwai Kibaki avait réagi par un communiqué. Il affirmait que c’était un «acte de justice» pour les victimes de l’attentat perpétré en 1998 contre l’ambassade américaine au Kenya. Au nom du Gouvernement et du peuple de la République du Kenya, je félicite toutes les personnes qui sont derrière la liquidation d’Oussama Ben Laden, avait-il continué. La première attaque d’envergure internationale perpétrée le 7 août 1998 à proximité de l’ambassade des Etats-Unis et d’une banque à Nairobi avait fait 200 morts et plus de 1000 blessés. Plus tôt, le Premier ministre kenyan Raila Odinga a déclaré que le meurtre du chef d’Al-Qaïda est une réalisation majeure et une justice pour toutes les victimes du terrorisme au Kenya. Par ailleurs, Le Kenya partage une longue frontière avec la Somalie, dont la plus grande partie du territoire est actuellement contrôlée par les insurgés islamistes radicaux shebab, qui ont fait v u d’allégeance à Al-Qaïda. Les shebab qui, ont déjà menacé par le passé de frapper le Kenya, ont promis de venger «très bientôt» la mort d’Oussama Ben Laden, sans donner davantage de détails.
Ces derniers jours, des informations contradictoires sur les menaces directes pesant sur des membres de la famille Obama sont apparues dans la presse. Selon l’AFP, il n’existerait aucun danger de cette sorte. The Telegraph, en revanche, croit savoir qu’un groupe islamiste basé en Somalie qui désire venger la mort d’Oussama Ben Laden vise directement Sarah Obama. La grand-mère, elle, qui n’est pas musulmane, indique que sa vie quotidienne n’est pas affectée par les nouvelles patrouilles de police autour de son domicile. Sarah Obama a acquis une célébrité au Kenya depuis que Barack Obama est venu la voir en 2006, et a fortiori quand ce dernier a été élu en novembre 2008 premier président noir des Etats-Unis. Le gouvernement kenyan a déclaré Kogelo site national, et Mama Sarah a été enrôlée pour parrainer différentes uvres caritatives.
Mama Sarah indique que sa vie quotidienne n’est pas affectée par les nouvelles patrouilles de police autour de son domicilezimbio.com)/n
Combattante, militante, journaliste, celle qui se faisait appeler Nyangon dans la clandestinité a été récompensée par les Etats-Unis
Enfance joyeuse
Tata Henriette comme l’appelle affectueusement tous les confrères est née le 25 décembre 1949, un jour de l’année qui ne laisse pas indifférent « mes parents étaient allés à une fête, ma mère est entrée en travaille pendant la fête et elle rentrée précipitamment à la maison ; dans la matinée du 25 décembre je suis née. Ceux qui m’ont entourés ont trouvé que c’est un symbole fort que je sois née le même jour que Jésus Christ, je ne suis pas pratiquante, mais plus tard dans ma vie je me dis est-ce que c’était un appel ?je n’en sais rien, pour mes parents ça été perçu comme une bénédiction pas seulement pour moi mais pour toute la famille». Henriette Ekwe est issue d’une famille de 10 enfants, 3 sont morts en bas âge, son père Anatole Ebongo était fonctionnaire des Douanes c’est d’ailleurs dans cette administration qu’il prend sa retraite en tant que Directeur des Douanes en 1972. Elle vit une enfance protégée et heureuse dans une famille unie, une famille dans laquelle les principes chrétiens de solidarité et d’humilité sont très importants, ouvert au partage la maison a toujours accueilli des amis pour manger. Henriette Ekwe passe une partie de sa vie à Bonanjo, bon nombre de ses camarades du lycée se souviennent des déjeuners garnis qu’ils prenaient ensemble. Une éducation de charité qui a fortement orienté Henriette Ekwe dans son combat politique « c’est cet effort de solidarité constante, cette éducation dans la solidarité à son prochain que j’ai transformé en combat politique, que ce ne soit pas de la solidarité mais des droits pour chaque citoyen à bénéficier de la république comme l’on fait nos aînés Paul Biya et les autres dont les parents étaient des braves paysans qui n’avaient jamais quitté leur localité et ont vu leurs enfants prendre l’avion et revenir » une philosophie en faveur de l’égalité des chances. L’ambiance familiale était plutôt calme « soit on lisait, soit on discutait parfois des questions d’actualité ou de variété. »
Elève studieuse
Henriette Ekwe commence l’école dans une localité située entre le Gabon, la Guinée équatoriale et le Cameroun notamment à Ambam (principale ville Fang Ntoumou située en territoire camerounais à environ 220km de Yaoundé ndlr), sa rencontre avec l’écriture est atypique « je profite du fait que mon père était un instituteur de formation et j’apprendrai à lire sur ses genoux, quand j’arrive à la sil parce qu’il n’ya pas de maternelle à l’époque, je sais déjà lire et écrire ». La famille profite de l’environnement pour découvrir les joies de la forêt « aller chercher de l’eau fraîche et limpide dans une source nichée sous les arbres, j’ai gardé cela comme un souvenir très fort de mon enfance ». Durant les 9 années de fonction de son père dans cette localité de 1945 à 1956, Henriette Ekwe suis ses études jusqu’au cours élémentaire 1, c’est aussi là bas que 4 des 10 enfants de la famille voient le jour parmi lesquels Henriette Ekwe. La famille revient à Douala suite à une nouvelle affection d’Anatole Ebongo, il inscrit sa fille à l’école principale de Bonandoumbe «on trouve que je suis trop jeune et m’oblige à redoubler la classe, ce qui fait que je passe une année à ne rien faire ». Tata Henriette fait néanmoins une école primaire mouvementée, deux ans après l’école principale de Bonandoumbe elle se retrouve à Nkongsamba dans le Moungo, puis vient l’école du centre de Yaoundé et à nouveau Douala et le petit Joss où Henriette obtient son concours d’entrée en 6e. Le lycée Leclerc de Yaoundé lui ouvre les portes du secondaire « mon père tient à ce que j’aille dans un lycée mixte parce que beaucoup de filles de ma génération se retrouvait au lycée des jeunes filles devenu plus tard le lycée de new bell, mais il tenait à ce que j’aille au lycée le plus prestigieux, Cela a été une grande expérience de mixité. On apprenait des choses les uns des autres. On trouvait des élèves qui venaient de l’Ouest, de Yokadouma, du pays Bamoun, de Bafia. ». Boursière Henriette Ekwe est interne dans cet établissement où elle rencontre des élèves qui ont marqué plus tard la vie du pays « Jean Claude Ottou est mon camarade de promotion, Yimgaing Moyo, l’architecte y était également. Quant à Fopoussi Evariste, il a été mon camarade au lycée Joss ». Malheureusement en 1963 alors qu’elle fait la 4e elle est happée par une crise d’asthme, sur recommandation du médecin elle revient auprès de sa famille à Douala où elle est inscrite au lycée Joss jusqu’à l’obtention du baccalauréat A4 en 1969 « je n’étais pas une élève frondeuse mais j’ai toujours fait parti d’une bande avec des copains, la bande avait ceci de spécial que s’étaient des bosseurs nous étions toujours parmi les meilleurs, j’avais un accès facile aux ouvrages parce qu’inscrite au centre culturel français qui à l’époque fournissait le plus gros des livres et dans la famille on lisait beaucoup, mon père achetait beaucoup de journaux, il n’y avait pas de télé, la radio mon père la tolérait de temps en temps pour suivre les informations. Souvent aussi on se mettait 1 ou 2 disques yéyé, je sortais beaucoup, j’aimais bien aller danser, je faisais aussi le mur comme toutes les jeunes de ma génération, parfois il m’arrivait d’aller en boîte de nuit avec des copains, je n’étais pas seulement cloitrée dans mes bouquins je m’amusais aussi beaucoup».
Etudiante ou combattante ?
Tata Henriette commence sa 1ere année académique en France « je vais dans la ville de Tours car mon frère aîné y était étudiant. Je vais y effectuer des études en langue anglaise ». Elle est sous la charge financière de ses parents, une situation qui va se décanter lorsqu’elle obtient son DUEL -Diplôme Universitaire d’Etudes Littéraire- l’équivalent du DEUG -diplôme universitaire de 1er cycle-, en année licence elle bénéficie d’une bourse. Avec sa licence en anglais Henriette Ekwe est insatisfaite « je me suis dit enseigner John is a boy and boy is a man n’est pas passionnant », pour étoffer sa culture elle fait et obtient une licence en histoire, s’était son dernier combat académique même si entre temps elle s’était rendue en Angleterre « à Tours, il existait une branche de l’université de Stamford et j’ai pu séjourner en Angleterre, car les études d’anglais étaient complétées par un séjour en Angleterre, où j’ai eu un poste d’assistant. Donc, j’enseignais le Français pendant que j’apprenais l’Anglais ». Pendant ces années au supérieur Henriette était déjà très engagée dans le syndicat des étudiants notamment l’union nationale des étudiants kamerunais (Unek), proche de l’Upc (Union des populations du Cameroun). « C’est une association dans laquelle je milite, j’étais la présidente de nos activités. C’était d’abord la solidarité entre les étudiants, des cercles d’études parfois marxistes parce qu’on était très marqué à gauche. C’était aussi l’époque de la guerre froide, certaines colonies à l’instar des colonies portugaises n’étaient pas encore libérées. Donc, on était imprégné de ces choses là qui forgent l’esprit et cela donne une culture particulière ». Elle devient syndicaliste en 1970, lorsqu’en 1974 se créé le Manidem – Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie- c’est tout naturellement qu’une fois installée à Paris Henriette Ekwe devient militante « c’était un peu le prolongement naturel de ce que nous pensions. Il fallait plus de démocratie, de liberté, de solidarité, car notre pays était assez riche pour assurer ces éléments là et nous étions contre le néocolonialisme ». Un an seulement après cette étudiante devenue combattante se fait enrôler dès la naissance de l’Upc en 1975 « quand je termine ma maîtrise je vais à Paris pour travailler. Je rencontre alors des amis et des aînés comme Nsamè Mbongo et Moukoko Priso qui sont dans la région parisienne. Pour entrer à l’Upc, il fallait suivre une longue formation politique. Vous étiez testés, il fallait voir si vous êtes ponctuel, c’est une règle de clandestinité élémentaire. Il fallait connaître l’histoire de notre pays, l’histoire des idées politiques à travers le monde, l’histoire africaine. Donc, quand on arrivait à l’Upc, on avait déjà une grande formation. En plus, tout ce que l’on a eu comme formation était tellement vaste que beaucoup d’upécistes sont devenus de très hauts cadres ». Parmi les activités menées, les militants sont engagés dans la rédaction des articles de presse « nous sommes basés à l’extérieur et à l’intérieur, les camarades de l’extérieur ont fait plusieurs formations et rédigent des brochures, on écrit dans les journaux du partis il y en a 3 Mensui – est un mot Bagangté: Bagangté localité située à l’ouest dans le département du Ndé- qui est journal de femme, il y a la voix du Cameroun ».
Henriette Ekwé, journaliste camerounaise, primée aux Etats-Unis pour son courageJournalducameroun.com)/n
Nom de code : Nyangon
Face à la forte répression qui sévissait à l’époque, les militants de l’opposition ne pouvaient mener leurs activités à visage découvert tous avaient donc des noms d’emprunt « quand on est en clandestinité, on se doit d’avoir un pseudonyme, car il ne faut pas que l’on vous repère, mon nom de code était donc Nyangon ; mais croyez moi-même mes camarades ne connaissaient pas mon véritable nom, par exemple, en 1985, certains de nos camarades ont été arrêtés et torturés à l’électricité, on voulait arrêter un haut cadre qui était dans un ministère, on cherchait un certain Assiko. Or personne ne le connaissait sous ce nom là. Moi même j’ai été dénoncé mais ne connaissant pas mon véritable nom, personne ne pouvait remonter jusqu’à moi». Suite à la négligence de l’un des leurs, la police politique lance une vaste opération de démantèlement du mouvement qui se traduit par des centaines d’arrestation « on arrête les camarades Mouen Gaspard, Ebellè Tobbo, qui sont les 1ers cadres diplômés de l’université camerounaise et employés à la Transpac. Le coup de filet est très vaste ». Hormis l’assassinat des grands leaders cette épisode constitue l’une des plus grandes douleurs ressenties par Nyangon dans sa longue vie de combattante, n’empêche ce fut aussi un gros argument pour la détermination dans les actions et la poursuite du combat « vous savez lorsqu’on entrait au Manidem on prêtait serment : plutôt la mort que la trahison, on ne craint donc pas la mort mais elle fait partie de notre combat ». Le départ du Président Ahmadou Ahidjo du pouvoir en 1982 ouvre les portes à un retour d’Henriette Ekwe au Cameroun « quand Ahidjo part le 1er geste de l’Upc c’est d’écrire à Biya, de lui dire que nous l’encourageons à instaurer le multipartisme et que s’il veut nous lui envoyons une délégation des cadres du partis pour en discuter avec lui. Evidemment Biya ne répond pas mais on amorce le retour de tous les cadres du parti et je suis de ceux qui rentrent entre 1983 et 1985 ». Ce changement de régime suscite de l’espoir chez les anciens clandestins, mais très vite la déception est perceptible « parce que le 1er prisonnier politique de l’ère Biya est l’un des autres, Abanda Kpama qui est arrêté en 1983 et va passer près de 8 mois dans les geôles, il va perdre successivement trois boulots avant d’ouvrir sa propre boîtes ». Malgré le prix à payer ses convictions lui permettent de garder ses positions « on voulait qu’i y ait la démocratie et l’instauration de toutes les libertés qui étaient prévues dans notre constitution ». Une fois rentrée au Cameroun, le parti se réorganise suite aux multiples arrestations de ses membres dans cette nouvelle campagne Henriette Ekwe a son rôle « Je faisais beaucoup de choses. En tant que permanente il m’était arrivé de voyager de nuit pour rencontrer des upécistes dans d’autres localités. Par ailleurs, j’étais rédactrice en chef du journal clandestin -Cameroun Nouveau- et je tenais aussi une imprimerie clandestine », mais un nouveau coup de filet va interrompre ce redéploiement « en 1985 un de nos camarades Zé Zé Samuel s’est vu confier des exemplaires de Cameroun Nouveau, il se rend à Yaoundé, s’asseoit à la gare routière et se met à le lire en mangeant. On reconnaît le symbole du crabe et on le suit. Il se fait arrêter à Sangmélima. Nous apprenons cela, on fait donc une opération nocturne. On se déploie à 2h du matin, on distribue des tracts dans cette ville. Des agents de la police vont arrêter dans un village le vieux Owona Minbo’o âgé de 80 ans qui était en contact avec nous, on le torture et il nous dénonce. Moi j’étais chez lui pendant plusieurs jours mais il ne connaissait pas mon nom, il essayait de me décrire mais n’y parvenait pas. Il faut dire que c’était aussi la 1ere bataille médiatique que nous engagions avec le régime Biya pour qu’il les libère ». Grâce à la pression internationale l’objectif sera atteint « le Cameroun traverse une période difficile et a besoin d’argent, après un refus de la France Paul Biya va en Allemagne, les officiels de ce pays demandent qu’on libère les prisonniers politiques, car il y avait là-bas une forte communauté upéciste qui s’était mobilisée pour les besoins de la cause ». Pendant les troubles politiques notamment le coup d’état de 84 Henriette Ekwe et ses camarades restent passifs mais très attentifs aux éventuels changements « lorsque le push de 1984 éclate, la section pilote qui est celle de Douala ne réagit, Tanko Hassan ne rassemble pas les militants pour condamner ce coup d’état » n’empêche l’Upc est contre le coup d’état surtout si son objectif est de ramener aux affaires l’ancien régime, par contre aux 1eres heures du multipartisme l’activisme refait surface et est à nouveau confronté à des répressions du pouvoir Henriette est arrêtée au début des années 90 avec plusieurs cadres « lorsque l’on attrape Anicet Ekanè, mon nom figurait dans un calepin qu’il possédait. Le matin de mon arrestation, Abanda Kpama vient chez moi à 8h, il m’apprend la capture d’Anicet Ekanè et me suggère de fuir puisque mon nom figure dans ses papiers. Je ne pouvais pas partir, car j’avais une fille de deux ans. Mais il me propose de tout planquer, ce que je fais. Vers 10h, des hommes arrivent chez moi prétextant être des amis qui viennent de Yaoundé, ils viennent et fouillent, ne trouvent rien. Sauf au fond d’une armoire, entre deux planches, ils trouvent un bout de papier. C’était l’article d’un camarade pour « Cameroun Nouveau », ils me conduisent à Mboppi au Cener (la police politique ndlr). Le commissaire Batchandji est là, un certain Ndoumou est aussi là. Alors l’interrogatoire commence. Je ne dévoile rien. Au bout d’un moment, un policier s’énerve me jette à terre et saute sur moi, me marche dessus puis me cogne sur les reins. Après on va chercher Anicet il avait du sang partout, quand je le vois je suis traumatisée. On l’interroge et lui aussi ne lâche rien. On m’entraîne dans une cellule disciplinaire insalubre avec des souris et on m’y laisse toute la journée ». La bataille pour la liberté s’amorce, malgré tous les efforts Henriette et ses camarades dont Me Yondo Black restent détenus et seront traduits devant un tribunal militaire, Nyangon est libérée mais Anicet Ekanè et Me Yondo sont condamnés respectivement à 4 ans et 3 ans d’emprisonnement ferme. Ce procès et bien d’autres contribuent à instaurer le multipartisme, une nouvelle ère qui suscite un changement de stratégie chez les anciens clandestins. Mais pour poursuivre la lutte dans un cadre légal les opposants mettent sur pied un vaste mouvement de rassemblement dénommé la coordination, structure au sein de laquelle Henriette joue une partition « Après la libération de Yondo Black et Anicet Ekanè le 14 août 1990, ils décident de mettre sur pied une coordination des partis, on rédige donc la plateforme de la coordination et on va la remettre à la présidence de la République, mais on n’est pas reçus. Le directeur de la sécurité présidentielle Minlo Medjo est embarrassé. Alors, on s’en va voir les ambassades. L’ambassadeur de France arrête tout pour nous recevoir et celui d’Allemagne aussi et donc on rentre à Douala, on met sur pied la coordination le 24 Octobre 1990. On commence à fonctionner, puis d’autres partis nous rejoignent ».
Présidente démissionnaire de Transparency international
Alors qu’elle était journaliste à la Nouvelle expression Henriette rédige un article à la suite d’un accident de la circulation qui l’a profondément choqué ce d’autant que la 1ere dame avait choisi d’offrir des couvertures et des cercueils « j’ai fait un papier où je disais des cercueils comme des bonbons, lorsque ce papier parait il est lu à la direction de transparency à Berlin et j’y suis invitée pour rédiger les règles pour contrôler l’indice de perception de la corruption en Ile Maurice ». C’est à travers ce canal que tata Henriette conforte ses relations avec d’autres membres fondateurs de Transparency international. Seulement certains faits l’obligent à raviser sa lecture « Transparency international a été créée sous la houlette de Me Akéré Muna qui a invité au Cameroun le Président de cette structure, lorsqu’il arrive ici on a déjà eu 2 classements désastreux pour nous 98 et 99. Peter Eigen est reçu par le 1er Ministre Peter Mafany Musonge, à sa sortie d’audience il relativise le classement du Cameroun. Le fonctionnement de transparency va être extrêmement suspect, d’abord ils ne font pas de rapport sur la corruption au Cameroun lors des assemblées générales des sections africaines, pire encore en 2002 à Accra l’assemblée générale avait pour thème principale le rapatriement de l’argent détourner, les personnes ressources étaient les avocats du Nigéria qui avaient obtenus le rapatriement de l’argent du Président Sani Abacha. Lors des débats le Président de la section du Cameroun Me Akéré Muna s’insurge car il était l’avocat de la famille Abacha, ce qui a laissé une très mauvaise image. En octobre 2003 lors de l’assemblée générale qui se tient au Cameroun tout le gouvernement assiste à la cérémonie d’ouverture et toutes les personnes ressources sont les juristes des ministères, tous nos camarades des autres sections étaient choqués, d’ailleurs certains camarades de transparency ont boycotté la cérémonie d’ouverture à cause de la présence du gouvernement ; je pense que transparency sous ma présidence était sous la bote de l’ex-ministre des finances Abah Abah ». Des faits qui ont aboutis à l’inévitable, le départ de tata Henriette de transparency international.
Henriette Ekwe est aussi journaliste
En 1993 quelques anciens upécistes tentent de relancer « Cameroun nouveau », un mauvais concours de circonstance vient définitivement tuer ce projet « en 1993 nous pensons qu’il faut tourner la page de la victoire volée et passer à la préparation d’autres combats électoraux. Le Sdf maintient que la priorité des priorités c’est de récupérer la victoire volée de l’élection présidentielle de 1992, nous l’avons écris et une guerre contre Cameroun nouveau est lancée, nous sommes taxés de vendus, corrompus etc. Le journal chute et je commence à travailler dans des journaux privés : Ponda, le Front indépendant puis le Nouvel indépendant où j’étais éditorialiste en Novembre 1996, comme je n’avais pas de salaire je me sauve. En réalité je voulais aller au Messager mais feu Pius Njawé était absent du pays et je me retrouve à la Nouvelle expression en qualité d’éditorialiste et plus tard secrétaire générale au moment où je quitte ce journal. Je reviens au Front ». Pour user à fond de sa liberté d’expression Henriette Ekwe a créé son propre journal « bebela »
Un prix pour la reconnaissance
Henriette Ekwe fait partie des dix femmes à travers le monde qui ont été sélectionnées par le Département d’état américain pour recevoir le prix 2011 du Courage féminin, sa candidature a été proposée par l’Ambassade des Etats unis au Cameroun, une distinction qu’elle a reçu au cours d’une cérémonie de grande envergure offerte par le Secrétaire d’état américain Hillary Clinton et la Première Dame des Etats Unis Michelle Obama à Washington DC, le 08 Mars à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme « je crois que ce qui a frappé les Etats unis ce sont mes récentes batailles, d’abord il y a eu celle contre les détourneurs de fonds, les tribunaux auxquels j’ai été trainés, les condamnations qui sont toujours pendantes sur ma tête, plus récemment peut être l’histoire de nos confrères qui ont été torturés, le scandale que je suis allée faire à la Dgre (Direction générale de la recherche extérieure ndlr), la déclaration que j’ai publiée sur la torture, les menaces qui me sont tombées déçues. ». Des prises de position qui ont emmené Janet Garvey l’ancienne ambassadrice des Etats unis au Cameroun à proposer sa candidature à ce prix, au-delà de cette reconnaissance Henriette Ekwe est aussi à la demande d’Hillary Clinton l’auteur du discours d’acceptation des lauréates.
Un combat pour la postérité
Dans sa lutte Henriette Ebongo Ekwe a longtemps rêvé de la libération définitive du Cameroun, au regard de son parcours et du travail qu’il faut encore mener elle a quelques regrets et des raisons d’y croire « l’Upc véritable n’est pas arrivée au pouvoir, elle avait un projet de société pour les camerounais, qui auraient été mettre nos richesses à la disposition de notre peuple pour le développement physique et humain et avoir une meilleure répartition des richesses. Si nous sommes pauvres au moment où nous célébrons notre cinquantenaire c’est parce que nos ressources ont été spoliées, donc ce combat continuera tant que nous vivrons. Lorsqu’on a essaimé, on n’a pas peur de mourir, notre serment était plutôt la mort que la trahison». En dépit de toutes ces batailles, Henriette Ekwe a eu la force de faire une maternité, elle est la maman d’une fille.
Henriette Ekwe, nom de code NyangonJournalducameroun.com)/n
Elle a reçu le prix du courage féminin lors d’une cérémonie mardi en présence de Hillary Clinton et Michelle Obama
Le Cameroun tout entier devrait être fier d’elle. Tous les pays, y compris le mien, ont besoin des femmes de courage comme Henriette pour s’assurer que les gouvernements sont responsables et que les sociétés poursuivent leur quête de liberté, de justice, de paix et d’égalité.
Robert P. Jackson, Ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun
C’est un bel hommage qu’a reçu ce 8 mars 2011 la journaliste camerounaise Henriette Ekwe. La directrice de publication de Bebela était l’une des 10 invités d’honneur de la cérémonie de remise des prix du courage féminin. Hilary Clinton, secrétaire d’état et Michelle Obama, première dame ont présidé la cérémonie. L’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, qiui a proposé la candidature de Henriette Ekwe avait justifié ce prix en revenant sur le combat de cette journaliste. En plus de son combat pour la démocratie, Henriette Ekwe a été retenue à cause du rôle important qu’elle a joué dans l’avancement de la liberté de la presse et dans les organisations telles Transparency International, L’Union des Journalistes du Cameroun et la Coalition pour la transparence. Durant ces dernières années madame Ekwe a plaidé publiquement pour la bonne gouvernance et critiqué vigoureusement la corruption. Henriette continue d’être un éclaireur de conscience pour la liberté d’expression et la transparence au Cameroun avait déclaré l’Ambassadeur Jackson.
Bien qu’elles viennent des quatre coins de la planète et qu’elles aient suivi toutes sortes de chemins, elles sont ici aujourd’hui parce que chacune d’entre elles, à un moment ou à un autre, a pris une décision. À un moment donné, elles ont chacune décidé qu’elles ne pouvaient plus continuer comme avant face à une injustice. Elles ont décidé qu’elles ne pouvaient plus accepter la discrimination ni la corruption. Qu’elles ne pouvaient plus garder le silence face à la violence ou à l’oppression, à la pauvreté ou à l’inégalité. Alors, chacune à sa façon, elles sont passées à l’action. Elles ont décidé de parler haut et fort, de publier un article, de déposer une plainte, de briguer un poste électif, d’ouvrir une école. Et elles l’ont fait en prenant des risques considérables, pour elles-mêmes et pour leur famille. Elles ont reçu des menaces de mort. Elles ont été tabassées, kidnappées, emprisonnées, torturées.
Michelle Obama, Première dame des Etats-Unis, dans son allocution le 8 mars 2011
C’est la première fois qu’une camerounaise est sélectionnée pour ce prix prestigieux. Henriette Ekwe est également l’unique lauréate en Afrique. Les autres récipiendaires viennent de Chine, de Biélorussie, Hongrie, Jordanie, Afghanistan, Pakistan, Kirgistan, Mexique et Cuba. Outre la la journaliste camerounaise Henriette Ekwe Ebongola, on a la présidente kirghize Rosa Otounbaïeva, la militante jordanienne des droits de l’Homme Eva Abou Halaweh, la magistrate afghane Maria Bachir, la militante associative bélarusse Nasta Palajanka, l’avocate chinoise Guo Jianmei, la blogueuse cubaine Yoani Sanchez, la députée hongroise Agnes Osztolykan, la magistrate mexicaine Marisela Morales Ibaaez, et la militante pakistanaise Ghulam Sughra.
Lancé en 2007 par le Secrétaire d’état américain d’alors, Condoleezza Rice, le Prix du courage féminin du Secrétaire d’état américain a honoré chaque année les femmes à travers le monde qui ont fait preuve d’un courage exceptionnel, d’une force et d’un leadership dans la défense des droits de l’homme, de la justice sociale, et de l’égalité et l’avancement des femmes. Lors des quatre dernières années, les Etats-Unis ont récompensé les femmes qui ont risqué leur vie et leur bien-être pour combattre le trafic humain, les violences liées au genre, le mariage de mineurs, la corruption, ainsi que celles qui ont été emprisonnées, torturées and menacées pour leur combat en faveur de la justice, des droits humains, des réformes constitutionnelles et de l’état de droit.
Photo de famille à l’issue de la remise des prix (8 mars 2011)State Department photo)/n
La rencontre Michelle – Chantal Biya en marge de la tenue de l’assemblée générale de l’ONU a retenu l’attention des médias
Le fait est rapporté par le site anglais mailonline. A l’occasion de la venue des chefs d’Etats et de gouvernements à l’AG des Nations unies, Michelle Obama a tenue à recevoir les dames des présidents présents au sommet. Elle recevait à cet effet la première dame du Cameroun Mme Chantal Biya. Comme à l’accoutumée, la presse est revenue sur la tenue vestimentaire et la coiffure de la «femme-lion» du Cameroun.
Michelle Obama rencontre la première dame du Cameroun, Chantal BiyaAFP/Getty images)/n
Mme Chantal Biya est connue pour son style de coiffure «banane» de couleur orange accompagné pour l’occasion d’un tailleur pantalon pourpre brillant. Très sportive elle avait chaussé des talons hauts noirs. Tout est dans l’allure en ce début d’automne. Le site estime que cette panoplie contraste avec le style le Mme Obama tout à fait neutre et en ballerines. Dans la foulée, les deux dames ont visité le Stone Barns Centre dans les collines de Pocantico près de New York. Elles ont pu ainsi prendre un déjeuner très nutritif composé des produits aliments de la ferme et du jardin de la Maison Blanche. Au cours de sa visite Mme Biya a été rejointe par ses les premières dames de la Mongolie, du Swaziland et de la Lettonie. En attendant, la presse est revenue sur les prochaines élections prévues au Cameroun en 2011.
Les talons de Mme Biya et ses cheveux se combinent pour une différence dans la hauteur – et la luminosité – entre les deux femmesmailonsunday.co.uk)/n
Par Dr. Thierry Amougou, président de la fondation Moumié
Face à un Nicolas Sarkozy qui ne tient pas ses promesses de rupture avec la FrançAfrique, le vent de l’Afrique démocratiquement émergente et d’une société civile participative, semble pouvoir se lever avec un Barack Obama dont les actes restent cohérents avec son discours d’Accra au Ghana.
Sarkozy ou des mots de rupture sans pratiques de rupture
En effet, après avoir annoncé, en grandes pompes, qu’il allait en finir avec la FrançAfrique, le président français est, ces derniers temps, revenu aux fondamentaux de celle-ci. Rien de surprenant si la rupture « sarkoziste » se mue en continuité par un renoncement progressif aux engagements de départ. Un regard rétrospectif met en évidence les signes avant-coureurs de cette incohérence entre les actes et les paroles de la politique française de l’Afrique.
En 2008, c’est Jean-Marie Bockel qui était débarqué pour avoir frustré Omar Bongo, alors qu’il fut nommé, quelques mois plutôt, par Sarkozy comme secrétaire d’Etat à la coopération chargé, entre autres, de mettre fin au réseau politico-économique mafieux FrançAfrique. Eviction qui rappelait déjà, un quart de siècle plus tôt, celle du tiers-mondiste Jean-Pierre Cot par François Mitterrand pour le même motif.
En conséquence, après le discours de Dakar où la rupture « sarkoziste » s’était transformée en dénigrement du Continent Noir accusé d’être hors de l’histoire, le président français est revenu sur les sentiers battus par ses prédécesseurs. Depuis lors, il y’a eu une forte réactivation des différents canaux d’action de la FrançAfrique comme la rencontre entre Sarkozy et les président africains pour préparer le sommet de Copenhague, le sommet Afrique-France de Nice et les invitations du 14 juillet 2010 dernier.
Ainsi, la France qui n’avait pas besoin de l’Afrique pour son développement économique dans la diatribe de Dakar, est redevenue un pays qui aime l’Afrique et dit défendre ses intérêts au Conseil de Sécurité et au G20. Il faut savoir que l’Afrique ne se porte pas très mal économiquement après une crise des subprimes qui a violemment frappé la France. Il faut aussi reconnaître que socio-économiquement et démographiquement parlant, le continent africain n’est plus loin du milliard d’habitants d’ici quelques années. Les enjeux du réchauffement climatique et du terrorisme international la remettent au centre des convoitises des grandes puissances au même titre que la course vers les matières premières et l’offensive chinoise qui en fait un nouvel enjeu géopolitique. Ce n’est pas pour rien que Sarkozy s’est montré très proche du président sud-africain et nigérian lors du sommet du dernier sommet France-Afrique. Ce sont des pays qui pèsent économiquement.
En conséquence, la France a désormais, non seulement un ministère des Affaires étrangères qui s’occupe des relations franco-africaines, mais aussi, une cellule spéciale à L’Elysée. Dans le même ordre d’idées, la commission des affaires étrangères du Sénat français à recommandé, fin juillet 2010, de replacer l’Afrique subsaharienne au premier rang des priorités de la politique française d’aide au développement, devant la Méditerranée. Le retour aux fondamentaux a donc repris ses droits sur le mythe de la rupture « sarkoziste ».
Nicolas Sarkozy, président de la Francemedia-blog.surinvitation.com)/n
La rupture par les actes de Barack Obama
Contrairement à un Nicolas Sarkozy qui, croupissant sous le poids d’une histoire dense entre son pays et les Etats africains, revient sur les sentiers battus, Barack Obama reste fidèle, non seulement à certains aspects de la philosophie politique américaine, mais aussi, à sa propre vision de l’Afrique.
Sur le plan philosophique, les américains ont toujours été pour la libre initiative qui justifie elle-même la forte décentralisation des compétences au sein des différents Etats et entre eux. Choisir de fêter le cinquantenaire, non avec les chefs d’Etats africains, mais avec des membres de la société civile africaine, reste en phase avec une Amérique historiquement adepte d’une gouvernance décentralisée, tant sur le plan économique que politique. La liberté d’entreprise est autant débridée aux USA parce que, contrairement à la France jadis puissance coloniale et historiquement jacobine, les USA son le produit d’une colonisation anglaise pour fonder une nouvelle Angleterre, terre par excellence de toutes les libertés.
En dehors de cet aspect, c’est-à-dire, d’une histoire américaine spécifique dont Barack Obama assure la continuité, celui-ci reste aussi fidèle à sa ligne politique par rapport à l’Afrique. Cette ligne politique est assez claire dans le discours d’Accra. Le président américain y donne un véritable cours magistral sur la gouvernance, l’importance des institutions fortes en lieu et place des hommes forts dont raffole le Continent Noir. Il y fustige aussi, sans ménagements, les modifications constitutionnelles uniquement pour rester au pouvoir ainsi que la corruption endémique et le choix de l’enrichissement personnel en lieu et place des investissements en biens publics. D’où la cohérence de l’acte qu’il vient de poser en décidant d’inviter la société civile africaine après que la France ait invité les chefs d’Etats.
C’est une façon de redonner du pouvoir aux citoyens africains et de faire de la jeunesse africaine l’élément central de l’avenir d’une Afrique qu’il espère émerger dans l’avenir comme puissance politique et économique. C’est la matérialisation du YES WE CAN en politique américaine de l’Afrique. C’est-à-dire, de la promotion de la démocratie participative, dont la figure emblématique est le citoyen responsable, capable et expert de ses problèmes. C’est un acte fort pour le cinquantenaire des indépendances africaines.
ï ¼ Au-delà de Sarkozy et d’Obama : les habits neufs de la « mission civilisatrice »
Les actes et les discours de Barack Obama sur l’Afrique sont en concordance. Ce qui n’est pas le cas de Nicolas Sarkozy chez qui un grand fossé se creuse entre les annonces et la politique africaine effective de la France. Obama est ainsi plus crédible, non seulement parce qu’il est de père africain et applique le dicton qui « aime bien châtie bien », mais aussi, parce que les USA n’ont pas un passé colonial dont l’inertie influence toujours les relations franco-africaines au 21ème siècle. De ce fait, la nature conservatrice des rapports hégémoniques de la FrançAfrique, ne peut faire le poids dans l’opinion des peuples africains, face à une politique américaine qui réprimande les pouvoirs africains établis et leurs dérives totalitaires.
Obama est ainsi du côté de l’espoir, quand Sarkozy est du côté du statu quo avec ce que cela comporte comme frustrations pour les peuples africains réprimés et appauvris par des potentats. En conséquence, face à Nicolas Sarkozy, l’avantage comparatif penche du côté de Barack Obama lorsqu’on analyse les dynamiques exogènes capables d’encourager la naissance d’une Afrique démocratiquement émergente.
Un autre point qui peut donner un avantage effectif à Barack Obama est donné par des études scientifiques, notamment économiques. Lorsqu’on regarde une carte de l’Afrique, la géographie économique montre, en étudiant les effets de l’histoire sur les trajectoires de développement, que les anciennes colonies anglo-saxonnes s’en sortent nettement mieux que les anciennes colonies françaises sur le plan politique et économique. Les exemples qui reviennent sont, en Afrique Noire, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Kenya et l’Ouganda ou le Nigeria. Ceci implique que l’administration indirecte anglaise a, non seulement favorisé la participation des indigènes, mais aussi, construit des institutions favorables au développement économique. Mettre le destin de l’Afrique entre les mains des jeunes et de la société civile est du même ordre politique que la vision participative de l’histoire politique anglo-saxonne en général.
Si Obama a nettement un avantage dans l’opinion populaire africaine grâce à ses actes, il sera cependant face à un problème supplémentaire dans la sélection des membres de la société civile à inviter pour célébrer le cinquantenaire des indépendances africaines. Ce problème a plusieurs aspects. La société civile africaine est difficile à définir dans la mesure où elle est, non seulement une catégorie politique importée d’Occident, mais aussi très souvent de connivence avec les pouvoirs africains qu’Obama veut rendre vertueux. Si on trouve des ONG qui font un réel travail de développement, ce qu’on peut appeler « la société civile africaine performante », est la plupart du temps une excroissance des réseaux hégémoniques des classes dominantes elles-mêmes liées aux pouvoirs en place. C’est le cas des ONG et associations qui s’occupent du SIDA et dont la majorité appartient aux premières dames africaines. Il faudra ainsi beaucoup d’habileté à l’administration américaine, étant donné qu’elle peut se retrouver avec des membres de la société civile africaine qui ne sont que la reproduction civile des pouvoirs en place.
Une autre limite de l’initiative de Barack Obama vient du fait que ses discours et ceux de Sarkozy ont la même structure interne. Ce sont des regards occidentaux sur l’Afrique et son processus de développement politique et économique. Si, comme déjà signalé, Obama a un avantage lié au fait qu’il n’est pas conservateur dans ses actes par rapport à Sarkozy, il ne faut pas perdre de vue ici que le paradigme désignationnel est le même. Sarkozy donne une leçon méprisante aux Africains dans son Discours de Dakar. Barack Obama donne aussi le même genre de leçon dans son discours d’Accra. D’un côté comme de l’autre, la rupture devient un mythe infranchissable car la dominance et la dialectique maître/élève reste omniprésente dans le rapport Occident/Afrique. Les deux discours sont une variante moderne de la « Mission Civilisatrice ».
Il semble, au bout du compte, que ce dont a besoin l’Afrique dans son développement politique, est à la fois une dynamique exogène de la nature de celle de Barack Obama, et une dynamique endogène qui ferait naître une société civile et une culture démocratique issues des combats, luttes, aspirations et cultures des Africains eux-mêmes. Obama fait ce qu’il peut. Les Africains doivent achever eux-mêmes le chantier par des innovations et inventions endogènes s’ils veulent tirer du développement politique de ce qui vient d’ailleurs.
Barack Obama, président des Etats-Uniscepgl.blogspot.com)/n
La délégation camerounaise sera conduite par Abdoulaye Abdourahzak, le président du conseil national de la jeunesse
Le cameroun représenté par le conseil national de la jeunesse
Près de 120 jeunes leaders africains de la société civile ou du milieu des affaires, en provenance de 40 pays d’Afrique se retrouveront du 3 au 5 août prochain à Washington, la capitale américaine, pour un forum de discussion sur l’avenir de l’Afrique. Une délégation camerounaise sera présente à cet évènement. Elle sera conduite par le président du conseil national de la jeunesse, Abdoulaye Abdourahzak. Selon le communiqué de la présidence américaine, trois raisons au moins justifient cette initiative: Rendre hommage au 17 Etats africains qui viennent de célébrer leurs indépendances dont le Cameroun, se conformer à la réalité démographique du continent africain en majorité peuplé de jeunes, et surtout poser les bases de futures relations avec les potentiels dirigeant africains de demain. Durant trois jours, américains et africains échangeront ensemble et travailleront à l’élaboration de nouvelles solutions pour faire face aux défis majeurs du continent, créer des stratégies en vue de faciliter la saisie par les jeunes des opportunités dans la gouvernance, l’économie et le renforcement de leurs capacités. Ce forum rentre en droite ligne avec la promesse faite par le président américain à la jeunesse africaine, lors de sa visite historique en juillet 2009 au Ghana.
Nous devons partir du principe que l’avenir de l’Afrique dépend des africains. Avec des institutions et une volonté forte, je suis convaincu que les africains(.) verront leurs rêves devenir réalités.
Barack Obama, Président des Etats-unis lors de son discours à Accra
L’administration américaine croit aux énormes potentialités de l’Afrique. Le président Obama assisté par ses meilleurs conseillers et les ambassadeurs présents sur le continent africain, sont déterminés selon des experts, à travailler à l’amélioration des conditions de vie des africains, donc de sa jeunesse qui occupe près 70% de la population active sur le continent, mais sont très souvent pauvres. Les visites de haut niveau de certains responsables de l’administration américaine certifient cet état des choses. Depuis le passage au Ghana de Barack Obama au Ghana il y a juste un an, le vice-président Joe Biden dont on connait la longue expérience dans les affaires étrangères a effectué lui aussi une visite de près d’une semaine en Afrique du sud et avant cela au Kenya. Au mois d’Août 2009, c’était au tour d’Hilary Clinton, la secrétaire d’Etat aux affaires étrangères américaines qui a visité 7 pays sur le continent.
Le pari sur le futur de Barack Obama
Le programme de la rencontre sera concentré sur les exposés lors des séances plénières, que les jeunes leaders africains effectueront sur les expériences quotidiennes et l’appercu en interne, dans les domaines tels que la transparence et la responsabilisation dans la gestion des affaires, la situation des emplois, la protection des droits de l’homme, l’utilisation des nouvelles technologies dans les activités de tous les jours. Le président Obama devrait aussi discuter directement avec les jeunes africains, sur les perspectives de l’Afrique dans les 50 prochaines années. Les participants invités à cette rencontre vont aussi avoir des rencontres avec le corps de la paix américain (Peace Corps) et l’agence américaine pour le développement international (USAID), pour discuter avec les responsables de ces deux agences, du renforcement de la capacité des jeunes, à travers les initiatives collectives et l’engagement civique au service de leurs pays respectifs. Il est aussi prévu une rencontre avec d’autres américains travaillant aux Etats-Unis ou sur le continent africain.
L’ensemble de nos efforts doivent être perçus comme une tentative pour nous de comprendre comment les jeunes africains entrevoient leur futur, plutôt que d’aller leur indiquer ce que nous pensons être bien pour eux. Nous les avons invité ici pour qu’ils nous disent comment ils souhaiteraient que soient leur continent, sous-régions et pays, comme cela nous sauront mieux aborder la question du développement sur le continent. Les véritables leçons de cette rencontre seront celles données par les jeunes africains à l’administration américaine, qui elle aussi est dirigée par un jeune.
Bruce Wharton, service Afrique au département d’Etat américain
L’administration américaine voudrait au terme du forum, contribuer à la mise sur pied d’un réseau d’échange entre la jeunesse américaine et africaine, dans l’objectif que les deux ensembles établissent une plateforme qui soit profitable à la prospérité et la sécurité futures des deux communautés. Une manière pour l’administration américaine d’aider l’Afrique à se prendre en main en ayant les clés de son destin. Je ne vois pas les peuples et les pays africains comme un monde à part, j’envisage plutôt les rapports avec l’Afrique sur la forme du respect et de la responsabilité mutuelle avait déclaré Barack Obama au Ghana. Une approche de la politique africaine qui tranche nette avec celle de la France. alors que Nicolas Sarkozy recevant les chefs d’Etats africains pour la plupart déjà âgés prône la rupture avec le passé tout en maintenant une politique d’assistance au développement, Barack Obama lui, mise sur la jeunesse, la société civile et le secteur privé africains, et surtout pose les bases d’un rapprochement pour l’intérêt de tous.
Barack Obama nourrit un rêve pour les jeunes africainsAFP)/n
Son nom avait été mentionné, mais les experts considéraient qu’il était trop tôt pour le récompenser
Le président américain Barack Obama a remporté vendredi le prix Nobel de la paix pour « ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ».
Le nom du président américain avait été mentionné mais beaucoup d’experts considéraient qu’il était trop tôt pour le récompenser. Elu en novembre dernier, Barack Obama a prêté serment en janvier. Le comité Nobel, qui avait reçu 205 candidatures cette année, un record, a notamment « attaché beaucoup d’importance à la vision et aux efforts d’Obama pour un monde sans armes nucléaires ». Il a « créé un nouveau climat dans les relations politiques internationales. La diplomatie multilatérale a repris une position centrale, avec l’accent mis sur le rôle que les Nations unies et d’autres institutions internationales peuvent jouer », ajoute son communiqué.
Le prix Nobel de la paix récompense « la personnalité ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix » selon les volontés, définies par testament, d’Alfred Nobel. Cela comprend la lutte pour la paix, les droits de l’homme, l’aide humanitaire, la liberté.
Le prix de l’année peut être partagé entre deux, voire trois personnalités ou institutions ayant rendu de grands services à l’humanité par la voie diplomatique. Il a été attribué pour la première fois en 1901. Barack Obama est le troisième président américain en exercice à remporter le prix Nobel de la paix. Theodore Roosevelt avait été récompensé en 1906 et Woodrow Wilson en 1919. L’ancien locataire de la Maison Blanche Jimmy Carter l’a obtenu en 2002.
C’est ce qu’expliquent quelques journaux camerounais que nous avons feuilletés
L’investiture de Barack Obama en tant que 44ème président des Etats-Unis ? « L’événement a quelque chose de messianique » faisait déjà remarquer BEBELA dans l’éditorial de sa directrice de publication Henriette Ekwé. Et l’Afrique s’est mobilisé avec une ferveur excepionnelle pour le soutenir car, selon AURORE PLUS, « Barack Obama fait rêver les Africains au Sud du Sahara ». Mais le bihebdomadaire s’est posé la question à sa UNE, Que peut l’Africain de la maison blanche ? Une question qui a inspiré plusieurs rédactions. Pour la METEO, il ne faut pas oublier que Barack Obama est américain et qu’il a été élu pour défendre les intérêts de l’Amérique. D’après BEBELA, « de nombreux experts de la politique Américaine en Afrique sont formels sur le fait que : quelque soit l’origine raciale ou l’appartenance politique du président Américain, rien ne change sur le regard que pose les Etats-Unis sur le continent noir » écrit BEBELA. LA METEO se rappelle d’ailleurs qu’en fin du mois de Septembre 2008, « lors d’un débat télévisé qui l’oppose au sénateur Mc Cain, débat consacré à la politique étrangère, pas une fois, le mot Afrique n’a été prononcé ». Un « oubli » stratégique ? Peut-être peut-on le penser. Et il sera sans auncun doute amener à observer une certaine prudence sur gestion des affaires africaines car écrit encore LA METEO, « le président Obama aura à exposer le ventre mou de son passage à la maison blanche par la gestion des affaires africaines où le moindre faux pas, la moindre concession excessive en faveur du continent noir et disconvenue aux yeux du peuple américain pourrait lui être fatale. Son africanité ainsi que ses origines africaines pourraient être exploitées contre lui par ses détracteurs ». Une situation qui laisse pense à plus d’un que le nouveau président africain ne pourra donc faire ieux que ses prédécesseurs. « Quand les lampions (de la très médiatique cérémonie d’investiture de Barack Obama, Ndlr) se seront éteints, les relations économiques injustes de la mondialisation libérale reprendronts leurs droits. Le petit planteur de coton de Bobo-Diolassou et de Mora, se fera toujours écrasé par le planteur du sud des Etats-Unis, gavé de subventions qui se rira de naïfs qui croient que le libéralisme veut bien dire que la loi du marché exclut l’Etat » analyse BEBELA. Et AURORE PLUS d’appuyer : « Les perspectives sont celles-là pour l’Afrique qui misera sur les retombées de l’Agoa. Le global opportunité act est un rêve mort né. Le commerce avec les Etats-Unis ne rapportera pas à l’Afrique, surtout avec un baril de pétrole à 40 dollars ».
Des espoirs malgré tout
Journalducameroun.com)/n
Le pessimisme affiché par ces analystes de la presse camerounaise laisse tout de même place à un certain optimisme. AURORE PLUS croit savoir que quelques pays pourraient bénéficier de l’aide américaine : « peut-être quelques remises de dettes pour les bons élèves de la démocratie comme le Ghana ». Mais le journal rappelle tout de suite que « ce n’est pas avec lui (Barack Obama, Ndlr) que l’enveloppe de l’aide internationale au développement va croître ». Pour LA METEO cependant, la « seule note d’espoir, qui sonne d’ailleurs comme un bémol, la question de la présidence africaine Obama part avec de bases solides que le président Noir a cependant promis de renforcer. L’aide américaine pour l’Afrique passerait ainsi de 25 à 50 milliards de dollars pour combattre la tuberculose, la paludisme et le Vih/Sida ». Mais au-delà des retombées économiques qui, semble t-il, seront maigres, il y a ce sentiment de fierté que doit ressentir la race noir selon LA METEO qui écrit : « Il faut le souligner avec force, la victoire de Barack Obama aux élections présidentielles américaines impose au monde entier, un nouveau regard sur l’Afrique car, quoiqu’on dise, cette victoire a déjà changé quelque chose pour l’Afrique. Qu’on le veuille ou non, la race est une chose très sentimentale et très profonde ».
Si l’Afrique n’a pas grand-chose à attendre de Barack Obama, LA METEO pense que « L’Afrique a aujourd’hui, plus que par le passé, une responsbilité de portée universelle ; celle d’accompagner Barack Obama sur les sentiers de son changement. Au slogan ‘Yes we can’, l’Afrique doit répondre par ‘we must do’ ».
« Nous ne pouvons plus nous permettre d’être indifférents aux souffrances à l’extérieur de nos frontières »
« Chers compatriotes
Je suis ici devant vous aujourd’hui empli d’un sentiment d’humilité face à la tâche qui nous attend, reconnaissant pour la confiance que vous m’avez témoignée et conscient des sacrifices consentis par nos ancêtres.
Je remercie le président Bush pour ses services rendus à la nation ainsi que pour la générosité et la coopération dont il a fait preuve tout au long de cette passation de pouvoirs.
Quarante-quatre Américains ont maintenant prêté le serment présidentiel. Ils l’ont fait alors que gonflait la houle de la prospérité sur les eaux calmes de la paix. Mais il arrive de temps à autre que ce serment soit prononcé alors que s’accumulent les nuages et que gronde la tempête.
Dans ces moments, l’Amérique a gardé le cap, non seulement en raison de l’habileté ou de la vision de ses dirigeants, mais aussi parce que Nous le Peuple, sommes demeurés fidèles aux idéaux de nos ancêtres et à notre constitution.
Ainsi en a-t-il toujours été. Ainsi doit-il en être pour la présente génération d’Américains.
Nul n’ignore que nous sommes au beau milieu d’une crise. Notre nation est en guerre contre un vaste réseau de violence et de haine. Notre économie est gravement affaiblie, conséquence de la cupidité et de l’irresponsabilité de certains, mais aussi de notre échec collectif à faire des choix difficiles et à préparer la nation à une nouvelle ère. Des gens ont perdu leur maison ou leur emploi, des entreprises ont dû fermer leurs portes. Notre système de santé coûte trop cher. Nos écoles laissent tomber trop d’enfants et chaque jour apporte de nouvelles preuves que la façon dont nous utilisons l’énergie renforce nos adversaires et menace notre planète.
Ce sont les signes de la crise en termes statistiques. Mais, si elle n’est pas aussi tangible, la perte de confiance dans tout le pays n’en est pas moins profonde, nourrie de la crainte tenace que le déclin de l’Amérique soit inévitable et que la prochaine génération doive diminuer ses ambitions.
Je vous dis aujourd’hui que les défis auxquels nous faisons face sont réels. Ils sont importants et nombreux. Nous ne pourrons les relever facilement ni rapidement. Mais, sache le, Amérique, nous le relèverons.
En ce jour, nous sommes réunis car nous avons préféré l’espoir à la peur, la volonté d’agir en commun au conflit et à la discorde.
En ce jour nous proclamons la fin des doléances mesquines et des fausses promesses, des récriminations et des dogmes éculés qui ont pendant trop longtemps étouffé notre vie politique.
Nous demeurons une jeune nation. Mais pour reprendre les mots de la Bible, le temps est venu de se défaire des enfantillages. Le temps est venu de réaffirmer la force de notre caractère, de choisir la meilleure part de notre histoire, de porter ce précieux don, cette noble idée transmise de génération en génération: la promesse de Dieu que nous sommes tous égaux, tous libres et que nous méritons tous la chance de prétendre à une pleine mesure de bonheur.
Nous réaffirmons la grandeur de notre nation en sachant que la grandeur n’est jamais donnée mais se mérite. Dans notre périple nous n’avons jamais emprunté de raccourcis et ne nous sommes jamais contentés de peu. Cela n’a jamais été un parcours pour les craintifs, ceux qui préfèrent les loisirs au travail ou ne recherchent que la richesse ou la célébrité.
Au contraire, ce sont plutôt ceux qui ont pris des risques, qui ont agi et réalisé des choses – certains connus, mais le plus souvent des hommes et des femmes anonymes – qui nous ont permis de gravir le long et rude chemin vers la prospérité et la liberté.
Pour nous, ils ont rassemblé leurs maigres possessions et traversé des océans en quête d’une vie nouvelle.
Pour nous, ils ont trimé dans des ateliers de misère et colonisé l’Ouest. Ils ont connu la morsure du fouet et la dureté du labeur de la terre.
Pour nous, ils se sont battus et sont morts dans des lieux comme Concord et Gettysburg, en Normandie ou à Khe-Sanh (Vietnam, ndlr).
A maintes reprises ces hommes et ces femmes se sont battus, se sont sacrifiés, ont travaillé à s’en user les mains afin que nous puissions mener une vie meilleure. Ils voyaient en l’Amérique quelque chose de plus grand que la somme de leurs ambitions personnelles, que toutes les différences dues à la naissance, la richesse ou l’appartenance à une faction.
C’est la voie que nous poursuivons aujourd’hui. Nous demeurons la nation la plus prospère, la plus puissante de la Terre. Nos travailleurs ne sont pas moins productifs qu’au début de la crise. Nos esprits ne sont pas moins inventifs, nos biens et services pas moins demandés que la semaine dernière, le mois dernier ou l’an dernier. Nos capacités demeurent intactes. Mais il est bien fini le temps de l’immobilisme, de la protection d’intérêts étroits et du report des décisions désagréables.
A partir d’aujourd’hui, nous devons nous relever, nous épousseter et reprendre la tâche de la refondation de l’Amérique.
Où que nous regardions, il y a du travail. L’état de l’économie réclame des gestes audacieux et rapides. Et nous agirons – non seulement pour créer de nouveaux emplois mais pour jeter les fondations d’une nouvelle croissance. Nous allons construire les routes et les ponts, les réseaux électriques et numériques qui alimentent notre commerce et nous unissent.
Nous redonnerons à la science la place qu’elle mérite et utiliserons les merveilles de la technologie pour accroître la qualité des soins de santé et diminuer leur coût.
Nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et tourner nos usines. Nous transformerons nos écoles et nos universités pour répondre aux exigences d’une ère nouvelle. Nous pouvons faire tout cela et nous le ferons.
Cela dit, il y a des gens pour s’interroger sur l’ampleur de nos ambitions, et suggérer que notre système n’est pas capable de faire face à trop de grands projets à la fois. Ils ont la mémoire courte. Ils ont oublié ce que ce pays a déjà accompli, ce que des hommes et des femmes libres peuvent réaliser quand l’imagination sert un objectif commun et que le courage s’allie à la nécessité.
Ce que les cyniques ne peuvent pas comprendre, c’est que le sol s’est dérobé sous leurs pieds et que les arguments politiques rancis auxquels nous avons eu droit depuis si longtemps, ne valent plus rien. La question aujourd’hui n’est pas de savoir si notre gouvernement est trop gros ou trop petit, mais s’il fonctionne – s’il aide les familles à trouver des emplois avec un salaire décent, à accéder à des soins qu’ils peuvent se permettre et à une retraite digne. Là où la réponse à cette question est oui, nous continuerons. Là où la réponse est non, nous mettrons un terme à des programmes.
Et ceux d’entre nous qui gèrent les deniers publics seront tenus de dépenser avec sagesse, de changer les mauvaises habitudes, de gérer en pleine lumière – c’est seulement ainsi que nous pourrons restaurer l’indispensable confiance entre un peuple et son gouvernement.
La question n’est pas non plus de savoir si le marché est une force du bien ou du mal. Sa capacité à générer de la richesse et à étendre la liberté est sans égale. Mais cette crise nous a rappelé que sans surveillance, le marché peut devenir incontrôlable, et qu’une nation ne peut prospérer longtemps si elle ne favorise que les plus nantis. Le succès de notre économie n’est pas uniquement fonction de la taille de notre produit intérieur brut. Il dépend aussi de l’étendue de notre prospérité, de notre capacité à donner une chance à ceux qui le veulent – non par charité mais parce que c’est la meilleure voie vers le bien commun.
En ce qui concerne notre défense à tous, nous rejettons l’idée qu’il faille faire un choix entre notre sécurité et nos idéaux. Nos Pères fondateurs, face à des périls que nous ne pouvons que difficilement imaginer, ont mis au point une charte pour assurer la prééminence de la loi et les droits de l’Homme, une charte prolongée par le sang de générations. Ces idéaux éclairent toujours le monde, et nous ne les abandonnerons pas par commodité.
A tous les peuples et les gouvernants qui nous regardent aujourd’hui, depuis les plus grandes capitales jusqu’au petit village où mon père est né (au Kenya, ndlr): sachez que l’Amérique est l’amie de chaque pays et de chaque homme, femme et enfant qui recherche un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts à nouveau à jouer notre rôle dirigeant.
Rappelez-vous que les précédentes générations ont fait face au fascisme et au communisme pas seulement avec des missiles et des chars, mais avec des alliances solides et des convictions durables. Elles ont compris que notre puissance ne suffit pas à elle seule à nous protéger et qu’elle ne nous permet pas d’agir à notre guise. Au lieu de cela, elles ont compris que notre puissance croît lorsqu’on en use prudemment; que notre sécurité découle de la justesse de notre cause, la force de notre exemple et des qualités modératrices de l’humilité et de la retenue.
Nous sommes les gardiens de cet héritage. Une fois de plus guidés par ces principes, nous pouvons répondre à ces nouvelles menaces qui demandent un effort encore plus grand, une coopération et une compréhension plus grande entre les pays.
Nous allons commencer à laisser l’Irak à son peuple de façon responsable et forger une paix durement gagnée en Afghanistan. Avec de vieux amis et d’anciens ennemis, nous allons travailler inlassablement pour réduire la menace nucléaire et faire reculer le spectre du réchauffement de la planète.
Nous n’allons pas nous excuser pour notre façon de vivre, ni hésiter à la défendre, et pour ceux qui veulent faire avancer leurs objectifs en créant la terreur et en massacrant des innocents, nous vous disons maintenant que notre résolution est plus forte et ne peut pas être brisée; vous ne pouvez pas nous survivre et nous vous vaincrons.
Nous savons que notre héritage multiple est une force, pas une faiblesse. Nous sommes un pays de chrétiens et de musulmans, de juifs et d’hindous, et d’athées. Nous avons été formés par chaque langue et civilisation, venues de tous les coins de la Terre. Et parce que nous avons goûté à l’amertume d’une guerre de Sécession et de la ségrégation (raciale), et émergé de ce chapitre plus forts et plus unis, nous ne pouvons pas nous empêcher de croire que les vieilles haines vont un jour disparaître, que les frontières tribales vont se dissoudre, que pendant que le monde devient plus petit, notre humanité commune doit se révéler, et que les Etats-Unis doivent jouer leur rôle en donnant l’élan d’une nouvelle ère de paix.
Au monde musulman: nous voulons trouver une nouvelle approche, fondée sur l’intérêt et le respect mutuels. A ceux parmi les dirigeants du monde qui cherchent à semer la guerre, ou faire reposer la faute des maux de leur société sur l’Occident, sachez que vos peuples vous jugeront sur ce que vous pouvez construire, pas détruire.
A ceux qui s’accrochent au pouvoir par la corruption et la fraude, et en bâillonnant les opinions dissidentes, sachez que vous êtes du mauvais côté de l’histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts à desserrer votre étau.
Aux habitants des pays pauvres, nous promettons de travailler à vos côtés pour faire en sorte que vos fermes prospèrent et que l’eau potable coule, de nourrir les corps affamés et les esprits voraces.
Et à ces pays qui comme le nôtre bénéficient d’une relative abondance, nous disons que nous ne pouvons plus nous permettre d’être indifférents aux souffrances à l’extérieur de nos frontières, ni consommer les ressources planétaires sans nous soucier des conséquences. En effet, le monde a changé et nous devons évoluer avec lui.
Lorsque nous regardons le chemin à parcourir, nous nous rappelons avec une humble gratitude ces braves Américains qui, à cette heure précise, patrouillent dans des déserts reculés et des montagnes éloignées. Ils ont quelque chose à nous dire aujourd’hui, tout comme les héros qui reposent (au cimetière national) à Arlington nous murmurent à travers les âges.
Nous les honorons non seulement parce qu’ils sont les gardiens de notre liberté, mais parce qu’ils incarnent l’esprit de service, une disponibilité à trouver une signification dans quelque chose qui est plus grand qu’eux. Et à ce moment, ce moment qui définira une génération, c’est précisément leur esprit qui doit tous nous habiter.
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Quoi qu’un gouvernement puisse et doive faire, c’est en définitive de la foi et la détermination des Américains que ce pays dépend. C’est la bonté d’accueillir un inconnu lorsque cèdent les digues, le désintéressement d’ouvriers qui préfèrent travailler moins que de voir un ami perdre son emploi, qui nous permet de traverser nos heures les plus sombres.
C’est le courage d’un pompier prêt à remonter une cage d’escalier enfumée, mais aussi la disponibilité d’un parent à nourrir un enfant, qui décide en définitive de notre destin.
Les défis face à nous sont peut-être nouveaux. Les outils avec lesquels nous les affrontons sont peut-être nouveaux. Mais les valeurs dont notre succès dépend, le travail, l’honnêteté, le courage et le respect des règles, la tolérance et la curiosité, la loyauté et le patriotisme, sont anciennes. Elles sont vraies. Elles ont été la force tranquille du progrès qui a sous-tendu notre histoire. Ce qui est requis, c’est un retour à ces vérités. Ce qui nous est demandé maintenant, c’est une nouvelle ère de responsabilité, une reconnaissance, de la part de chaque Américain, que nous avons des devoirs envers notre pays et le monde, des devoirs que nous n’acceptons pas à contrec ur mais saisissons avec joie, avec la certitude qu’il n’y a rien de plus satisfaisant pour l’esprit et qui définisse notre caractère, que de nous donner tout entier à une tâche difficile.
C’est le prix, et la promesse, de la citoyenneté.
C’est la source de notre confiance, savoir que Dieu nous appelle pour forger un destin incertain.
C’est la signification de notre liberté et de notre credo, c’est la raison pour laquelle des hommes, des femmes et des enfants de toutes les races et de toutes les croyances peuvent se réjouir ensemble sur cette magnifique esplanade, et pour laquelle un homme dont le père, il y a moins de 60 ans, n’aurait peut-être pas pu être servi dans un restaurant de quartier, peut maintenant se tenir devant vous pour prêter le serment le plus sacré.
Donc marquons ce jour du souvenir, de ce que nous sommes et de la distance que nous avons parcourue. Aux temps de la naissance des Etats-Unis, dans les mois les plus froids, un petit groupe de patriotes s’est blotti autour de feux de camp mourants, au bord d’une rivière glacée. La capitale fut abandonnée. L’ennemi progressait. La neige était tachée de sang. Au moment où l’issue de notre révolution était la plus incertaine, le père de notre nation (George Washington, nldr) a donné l’ordre que ces mots soient lus:
« Qu’il soit dit au monde du futur, qu’au milieu de l’hiver, quand seul l’espoir et la vertu pouvaient survivre, que la ville et le pays, face à un danger commun, (y) ont répondu ».
O Etats-Unis. Face à nos dangers communs, dans cet hiver de difficultés, rappelons-nous ces mots éternels. Avec espoir et courage, bravons une fois de plus les courants glacés, et supportons les tempêtes qui peuvent arriver. Qu’il soit dit aux enfants de nos enfants que lorsque nous avons été mis à l’épreuve, nous avons refusé de voir ce parcours s’arrêter, nous n’avons pas tourné le dos ni faibli. Et avec les yeux fixés sur l’horizon et la grâce de Dieu, nous avons continué à porter ce formidable cadeau de la liberté et l’avons donné aux générations futures. »
Notre reporter a sillonné quelques débits de boisson et salons de coiffures pendant la cérémonie
« Georges Bush doit aller se reposer. Il a déjà fait trop de mal aux gens. C’est un sanguinaire! « , lance un quinquagénaire au premier rang, derrière une bouteille de bière. A 17h dans ce bar situé non loin de l’agence de l’agence Stella Voyage près du stade Omnisport, l’ambiance autour de l’écran est comparable à celle des jours de grands matchs des Lions indomptables. Grands et petits, hommes et femmes sont mobilisés pour suivre en direct l’investiture du premier président noir américain, Barack Obama. Et des imprécations ne cessent de pleuvoir contre le désormais ex-président américain. C’est le cas d’un jeune qui ne tarde pas à se libérer de cette phrase : « Bush va le regretter un jour il a fait couler le sang de plusieurs personnes. J’espère même que la Cour Pénale Internationale va l’appréhender, puisqu’il a lui-même avoué n’avoir pas découverts les armes qui ont justifié l’intervention américaine en Irak « .
Malgré l’étroitesse du bar et la poussière soulevée par les voitures à leurs passages; la satisfaction et la joie sont néanmoins perceptibles sur les visages. Car pour beaucoup de gens, ceci est le rêve est devenu réalité. C’est pourquoi chacun a tenu à vivre cet événement pour confirmer que Barack Obama est réellement devenu le président de la plus grande puissance du monde. Ngo François Martin, agent d’entretien à l’aéroport de Yaoundé Nsimalen de souligner : »je suis venu au bar parce que l’ambiance ici est différente et on a la possibilité de discuter avec tous. Ça me permet d’enrichir les informations que j’ai sur Barack Obama et sur les américains ». Assis pour certains; bouteilles de bière sur la table, debout pour d’autres; bouteilles de bières à la main, tous ont le regard fixé sur le petit écran leurs permettant de vivre l’événement en direct de Washington. Ici, les commentaires vont bon train. Joël, étudiant en histoire, affirme avec assurance: « En tant qu’Africain, Barack Obama va lutter contre le racisme, le terrorisme,la pauvreté en Afrique et aussi l’amélioration des relations entre les Etats-Unis et l’Afrique et le Cameroun en particulier. Et s’agissant du paludisme dont on a découvert le vaccin mais on ne peut le multiplier, je sais qu’il va tout faire pour débloquer la situation ». Point de vue partagé par Abanda Paul homme d’affaire qui affirme : »Je suis intéresse par cette cérémonie parce que Barack Obama est le tout premier Africain à avoir bouleversé l’histoire du monde ». Et les commentaires peuvent aussi par moment aller dans tous les sens, la boisson aidant: « Je soutient Barack Obama premièrement parce qu’il est camerounais », nous confie Léonard Nguiamba, la trentaine sonnée, une bouteille de bière en main. Pour cet habitant du quartier Omnisport, les parents de Barack Obama vivent au cameroun. « J’aurais pu aller suivre l’investiture aux Etats -unis si je le voulais. Il suffisait simplement que je le bipe ». S’agissant de ses attentes vis-à-vis du nouveau chef de l’exécutif américain, Léonard soutiens: « Obama va faire mieux que les blancs qui viennent seulement nous tromper et s’en aller. Surtout qu’il est né camerounais; donc, c’est un peu ça. Vous voyez un peu! »; et il se justifie: »Barack Obama est de père originaire d’Akom II et sa mère vient d’un village environnant ».
Attroupement devant les postes de tvJournalducameroun.com)/n
Espoir
Autre lieu, même ambiance, dans un salon de coiffure de la place. Ici, malgré l’étroitesse du salon, les jeunes ont majoritairement rempli la salle. Et une seule question leur taraude l’esprit : Obama sera-t-il hauteur des changements en Afrique? L’un d’eux fini par poser la question à un voisin. Celui-ci de répondre: » je pense qu’il sera à la hauteur. On peut vraiment espérer beaucoup de choses de lui parce premièrement, les noirs ne sont pas aussi cruels que les blancs ». Un autre jeune de remarquer que le nouveau président américain est très beau. Et tout le monde d’acquiescer. Certains d’estimer que la race noire est incontestablement la plus belle; et la conversation de s’étirer vers un sondage de beauté. « Les plus beaux du monde ce sont les noirs. Regarder toutes ces stars sexys comme Beyonce, P Diddy, Uhser, Alicia Keys. »Mais au-delà de tout, ils pensent au fond d’eux-mêmes que Barack Obama étant l’incarnation du changement, il changera l’Afrique.
Peu après l’investiture de Barack Obama, vers 19h, les commentaires se poursuivent dans les rues de Yaoundé. Et le sujet qui semble revenir, c’est celui relatif aux espoirs des yaoundéens. Mais les ardeurs semblent aujourd’hui plus calmées. « Je craints pour ceux qui croient totalement en Barack Obama. Car ils risquent d’être désagréablement surpris » affirme madame Yomi Rosine étudiante en pleine conversation avec une amie. « Ce n’est que le président des Etats-Unis. Et en tant que tel, il ne peut que défendre les intérêts de son pays. Les Africains en général et les Camerounais en particulier doivent cesser de fonder tous leurs espoirs sur les autres », observe t’elle.
ça va permettre d’impulser le triomphe des valeurs et des idées sur les replis identitaires au Cameroun
C’est toujours très émouvant de participer de visu comme ça à la prestation de serment du président des Etats-unis qui est quand même le président du pays le plus puissant du monde. C’est d’autant plus émouvant qu’il s’agit de Barack Obama, d’origine africaine. C’est une véritable révolution. Je pense que tous les espoirs que Barack Obama suscitent dans le monde entier au delà de la couleur de sa peau, peuvent avoir un impact sur la vie du monde plus tard. Il sera de plus en plus difficile aujourd’hui de marginaliser les minorités. D’autant plus qu’aux Etats-unis, c’est le représentant d’une minorité qui est au pouvoir. La deuxième remarque qui m’arrive à l’esprit à propos d’Obama c’est le fait que ses idées ont transcendé et supplanté les données subjectives liées à la peau et à la race. Rapporté à notre pays, c’est une bonne leçon. Notre pays où la politique est encore colonisé par le régionalisme et le tribalisme. Car vous savez bien que quand on regarde de façon précise, la plupart des partis sont attelés à des régions. La plupart des combinaisons politiques dans le pays que ce soit dans la coalition présidentielle ou dans certaines coalitions de l’opposition, sont arrimées où construites en fonction des régions. Les fameux axes nord-sud sont basés sur des considérations régionales, pas sur des considérations idéologiques ou politiques. Et dans cette atmosphère ne peuvent pas prospérer des partis comme le notre qui voudraient faire confiance à l’intelligence des camerounais, à leur regroupement en fonction de leurs intérêts économiques, professionnels ou politiques en dehors de toute considération régionale. Je pense que l’élection de Barack Obama aujourd’hui est une leçon pour les africains. Ça va ouvrir des perspectives. ça va permettre à ce que dans notre pays aussi, ce soient les valeurs, les idées qui triomphent sur les replis identitaires.
MANIDEM: Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie
Anicet Ekane, président du ManidemJournalducameroun.com)/n
Nous ne sommes même pas sûrs que nos enfants vivront l’alternance dans notre pays
Nous avons assisté aujourd’hui à l’investiture du président Barack Obama. C’est une expérience extraordinaire que de vire en direct une telle transition entre président sortant et président entrant. Et surtout avoir un président d’origine afro-américaine. Donc, c’est une interpellation d’un autre point de vue pour notre pays parce que nous avons conscience que nous n’allons peut être pas toujours dans la bonne direction. Donc c’est vraiment une interpellation par rapport à la marche de notre démocratie. Qui doit être une marche, certes par étapes, qui doit être une marche sur des chemins bien balisés. Pour le moment, nous avons l’impression que parfois, nous rentrons plutôt au lieu d’avancer. L’interpellation c’est qu’aucun pouvoir ne doit s’éterniser. Il n’est pas nécessaire de s’éterniser pour laisser une marque. De l’autre point de vue, le fait que l’homme fasse son uvre et passe la main à d’autres c’est vraiment la marque de la démocratie; il y a l’alternance certes, mais il y a également d’autres choses. Vous voyez tout l’apaisement qui a consacré cette cérémonie. Donc, l’on magnifie le rêve américain tel qu’on a pu le vivre, tel qu’on a pu le lire depuis longtemps. Mais nous ne sommes pas sur de le vivre dans notre pays, nous ne sommes même pas sur que nos enfants le vivront.
Charles Nguini, Transparency InternationalJournalducameroun.com)/n
Cela arrivera aussi forcément, fatalement au Cameroun
Je crois que c’est quelque chose de très émouvant, impressionnant, et je crois que c’est une source d’inspiration pour beaucoup de jeunes de notre génération. Obama est un modèle à suivre, un modèle de travail, un modèle de talent, un modèle de compétence. Le Cameroun peut tirer des leçons de cette investiture. La roue de l’histoire tourne. Les Etats-unis ont évolué. Il y a cinquante ans, voire cent ans, les choses ne se passaient pas ainsi. Et je suis sur qu’au Cameroun, les générations qui commencent en soixante dix en montant pourront imposer à notre société ce genre de rêve. Ce qui est sur c’est que nous ne pouvons pas avoir ce genre de démocratie avec les gouvernants actuels. Ça c’est ce qui est sur parce qu’ils n’ont pas été formés à cette démocratie. Ils ont été formés à la démocratie des migmags, de la corruption, à la démocratie des trafics d’influence et de la tricherie; donc, je pense que, une nouvelle classe arrivera un jour et je pense que ce sera beaucoup plus quand on aura à la tête des patriotes, c’est-à-dire des gens qui se sont battus pour l’indépendance, des gens qui croient au Cameroun, des gens qui préservent le Cameroun, des gens qui considèrent que les étrangers ne sont pas autre chose que des partenaires avec qui on peut faire et non des gens qui doivent venir décider en nos lieux et places. Donc, je pense que cela arrivera forcément, fatalement, et je souhaite bon vent à Barack Obama et je souhaite qu’il soit appuyé par tous ceux qui le soutiennent véritablement.
Charles Ateba Eyene, président du club éthique Journalducameroun.com)/n
c’est une bonne chose pour les leaders dans tous les pays du monde
C’est la 44e fois que le pouvoir change chez nous de façon pacifique. C’est pour nous de la vraie démocratie. Mais il ne s’agit de l’affaire d’une personne, ce n’est pas un parti politique, c’est les institutions qui sont fortes, qui sont là pour tous les américains. Et je crois nous n’avons pas une différence entre l’ex parti au pouvoir et l’actuel. Vous l’avez vu et le président Barack Obama a dit que la coopération entre les deux partis politiques est formidable. C’est une question de paix. Les américains aiment la paix. Nous avons à présent donné le pouvoir à monsieur Obama, c’est à lui de faire les choses comme il faut. J’ai assisté à plusieurs cérémonies d’investiture pareilles; mais c’est la première fois de toute ma vie qu’il y avait autant de monde. Il y avait près de deux millions d’américains. Pour moi, c’est une grande émotion. C’est une nouvelle génération aussi, et c’est une bonne chose pour les leaders dans tous les pays du monde. Obama c’est quelqu’un qui a une expérience remarquable. Il est de père africain et de mère américaine, il a vécu en Indonésie, il a étudié dans les plus grandes universités de chez nous; c’est un homme plein de talents.
Janet Garvey, ambassadrice des Etats-unis au Cameroun Journalducameroun.com)/n