Cameroun : Reporters sans frontière demande l’abandon des charges contre Amadou Vamoulké

L’organisation internationale qualifie la peine infligée à l’ex-directeur général de la Crtv de « sévère » et « grotesque ».

Le Tribunal criminel spécial a condamné Amadou Vamoulké, ancien directeur de l’office national de radio et télévision du Cameroun, à 12 ans de prison ferme et à 47 millions d’amende pour « détournement de deniers publics ».

Ces détournements vont de la perception illégale des frais de congés d’un montant de 16 millions de francs CFA au versement des compléments salarial aux personnel du ministère des Finances affectés à la Crtv sans l’aval du conseil d’administration. Cette condamnation prononcée le 21 décembre 2022 est l’aboutissement de plus de 6 ans de procès et de détention préventive, au moins 150 renvois des audiences.

Reporter sans frontière n’entend pas accepter la décision de la juridiction. L’organisation internationale de la défense et de la promotion de la liberté de l’information « dénonce une peine aussi sévère que grotesque et demande l’abandon des charges contre le journaliste », peut-on lire sur le site internet de l’organisation.

Selon le Bureau subsaharien de RSF, « l’épilogue de l’interminable procès contre Amadou Vamoulké est aussi désolant que grotesque. Comment la justice a-t-elle pu condamner un journaliste à 12 ans de prison alors que les autorités, qui l’accusent de détournement de fonds, n’ont jamais présenté le moindre élément de preuve tangible ? Ce dossier est totalement vide. Les charges contre Amadou Vamoulké doivent être abandonnées et le journaliste libéré immédiatement », clame Sadibou Marong, directeur du Bureau.

RSF dénonce ainsi le manque de preuve, la lourde peine, la durée du procès au-delà de la norme. Dans la même mouvance, les avocats d’Amadou Vamoulké ont décidé de saisir la Cour suprême dans le but d’obtenir l’annulation de la décision du Tribunal criminel spécial.

Cameroun : Edgar Alain Mebe Ngo’o refuse de révéler les secrets défenses au juge

L’ex-ministre s’est abstenu de parler des spécifications et des quantités des armes acquis par le Cameroun en Chine dans le cadre de la coopération entre les deux pays. Alors que les avocats de l’Etat souhaitaient l’entendre sur certains aspects de la convention exécutée à l’époque où il occupait le poste de ministre de la Défense, ce dernier opposa le caractère sensible du sujet.

 

 

 

 

 

Les faits sont rapportés par Kalara, journal d’information juridico-judiciaire. Le 18 octobre dernier à l’audience du Tribunal criminel spécial,  l’avocat du ministère des Finances s’est essentiellement focalisé sur la convention de prêt et de contrat commercial signée entre les gouvernements camerounais et chinois le 7 avril 2011. C’est M. Mebe Ngo’o, alors ministre de la Défense, qui avait représenté le Cameroun à cette cérémonie qui s’est déroulée à Pékin, en Chine.

A travers cette convention, d’une durée de dix ans, l’Etat chinois a doté le Cameroun d’une ligne du crédit d’un montant de 300 millions d’euros, soit 196 milliards de F, ouvert dans les livres d’Eximbank of China Pékin.

La convention en question, constituée de quatre marchés complémentaires (avenant) portait sur l’acquisition du matériel et des effets militaires chinois auprès de Polytechnolology, une entreprise publique chinoise. Pour l’accusation, cette convention a entraîné un détournement présumé de 60 milliards de F imputé  l’es-ministre de la Défense, qui réfute les faits.

Sujet sensible

Pour commencer, Me Atangana Ayissi a rappelé à l’ex-ministre qu’en prélude à la signature de la convention critiquée, les parties avaient signé un mémorandum d’entente. «  A l’article 1er, vous avez présenté une intention d’acheter six hélicoptères et quatre patrouilleurs. Après avoir obtenu le visa pour ces quantités, avez-vous effectivement passé les commandes ?», interroge l’avocat.

Mebe Ngo’o va d’abord indiquer que le mémorandum d’entente évoqué ne définissait pas les quantités, la nature et les spécifications techniques du matériel sollicité, précisions qu’il s’est abstenu de l’évoquer arguant le caractère sensible du sujet. « C’est le cœur névralgique de notre dispositif de défense. Je m’interdis en ma qualité d’ancien ministre de la Défense d’évoquer la nature, les quantités et les spécifications techniques des équipements majeurs. Je ne parlerai plus de ça », a réagi l’ex-Mindef.

Cela n’a pas empêché à Me Atangana Ayissi de revenir sur le sujet, en faisant constater que dans l’avenant numéro 1 de la convention religieuse, il ressort qu’au lieu de six hélicoptères, il y en eu que quatre, au lieu de quatre patrouilleurs, il y en a eu que deux. «Pouvez-vous dire si la diminution unilatérale  de ce matériel majeur a eu une incidence financière sur les 300 millions d’euros ? a demandé l’avocat.

Avec un air presque gêné, M. Mebe Ngo’o’ a répondu : « Je ne vais pas rentrer dans les détails des matériels majeurs. Ce sont les données stratégiques que je ne peux pas sortir de ma bouche », indiquant que toutes les informations recherchées sont contenues dans le contrat commercial.

« Il n’y a pas eu de modification quantitative. Ce qui est dans le mémorandum d’entente est purement indicatif. Rien ne change dans la valeur totale de la ligne de crédit de 300 millions d’euros », a déclaré l’ancien ministre.

Dans une lettre datée du 20 décembre 2012, Eximbank of China informait l’Etat du Cameroun de l’invalidation de la convention financière signée le 24 mai de la même année au sujet de l’avenant numéro 4. Me Atangana Ayissi va susciter la réaction de l’ex-ministre sur ce pan. M. Mebe Ngo’o’ raconte que la convention décriée devait s’exécuter sous forme de «crédit acheteur».

Au départ, il était prévu qu’Eximbank mette les fonds empruntés à la disposition du Cameroun qui se chargerait lui-même de payer son fournisseur, Polytechnology. Sauf que ce procédé entraînait un transfert de fonds de la Chine vers le Cameroun et vice versa.

 « La difficulté est venue de la partie chinoise, précisément la compagnie d’assurance Sinaussure, au motif que l’assurance chinoise ne voulait pas assurer un marché relatif à l’achat d’armement », a confié l’ex-ministre, avant de préciser que « les Chinois ne l’ont pas dit expressément mais ce sont nos experts qui l’ont compris ».

Cameroun : l’incroyable fortune du ministre Edgar Alain Mebe Ngo’o

A l’issue d’une audience de l’ancien ministre de la Défense Edgar Alain Mebe Ngo’o au Tribunal criminel spécial, le quotidien Emergence  publie ce 17 mai 2021, la liste de ses biens et avoirs.

L’ex Mindef, Edgar Mebe Ngo et de son épouse Bernadette sont poursuivis pour des détournements de fonds en dizaine de milliards de FCFA. Leurs biens et avoirs  ont été énumérés lors de l’audience du 14 mai 2021 au Tribunal criminel spécial (TCS).

L’on cite pêle-mêle : 53 immeubles bâtis dans les régions du Centre, du Littoral,  du Sud et en France. Le couple Mebe Ngo’o en détention à la prison de Kondengui,  détient aussi d’un parc automobile constitué d’au moins 39 véhicules et engins lourds, parmi lesquels des Mercedes 400 et fourgon, Land Cruiser, Nissan, Volkswagen, Toyota Yaris etc.

L’on se souvient que les fouilles opérées dans leur  entreprise dénommée Limousine,  à la demande du procureur, avait permis de découvrir 32 véhicules de luxe avec 7 différentes cartes grises.

Alain Edgar Mebe Ngo’o, est poursuivi pour plusieurs affaires. Accusé notamment de  corruption; prise d’intérêt dans un acte et blanchiment aggravé de capitaux d’un montant de 20 milliards de FCFA, détournement de 20. 374 547 085 FCFA; dans le passage de plusieurs marchés de fournitures de matériels, équipements et prestations militaires avec la société chinoise Poly Technologies INC. Son épouse est poursuivie pour le détournement présumé de deniers publics à hauteur de 5 237 373 775 FCFA; complicité de corruption et blanchiment de capitaux pour un montant de 5 milliards de FCFA.

Le couple a été interpellé en 2019 au même titre que  deux autres personnes accusées de détournements en coaction. Edgar Alain et son épouse Bernadette clament leur innocence et ont demandé d’être libèré pour comparaitre libre.

Cameroun : la difficile équation des frais médicaux de certains prisonniers VIP

L’univers carcéral camerounais compte de nombreuses anciennes hautes personnalités, qui sont traitées de manières différentes. Pendant que d’importantes sommes sont dépensées pour les évacuations sanitaires à l’étrangers de quelques-uns, d’autres sont abandonnées à la charge de leurs familles.  

L’Etat est essoufflé par les coûts d’hospitalisation des prisonniers. L’information est du journal Kalara. L’Hôpital Central de Yaoundé, l’Hôpital général et le Centre hospitalier de la CNPS croupissent sous les factures impayées par le trésor public des soins administrés aux prisonniers. Une situation qui pousse ces formations hospitalières à se faire payer par les malades au mépris des dispositions légales.

A propos de la santé des détenus, le cas le plus emblématique reste celui du Prof Gervais Mendo Zé dont les obsèques ont eu lieu samedi dernier, près de Sangmelima. Peu avant son décès, les images vidéo de l’ancien DG de la CRTV mourant, pesant à peine 50 kg, se faisant nourrir comme un bébé a fait le tour du monde. En faisant fuité ces images, l’activiste David Eboutou et la famille de nucléaire de Gervais Mendo Zé espéraient une évacuation sanitaire en Europe. Une magnanimité de l’Etat qui n’est jamais venu.

Hors, le guide des règles Mandela éditées par les Nations unies est ratifié par le Cameroun est formel : «  L’État ayant la responsabilité de ceux qu’il prive de liberté, il doit fournir des soins de santé en prison, et ceux-ci doivent être de même qualité que ceux dispensés dans la société. Dans le cadre des bonnes pratiques, les soins de santé en prison doivent être organisés en relation étroite avec les services généraux de santé, pour faciliter notamment la continuité des soins. Les Règles détaillent en quoi doivent consister les services de soins de santé en prison, y compris pour les enfants séjournant en prison avec leur parents ».  (Règles 24-29, 31)

Hors dans les faits, la prise en charge des détenus au Cameroun est discriminatoire. La nouvelle de la rétention de Jean Baptiste Nguini Effa  à l’Hôpital Central Yaoundé a fait le tour des réseaux sociaux la semaine dernière. Faut-il le rappeler, l’ex-DG de la Société Camerounaise des Dépôts pétroliers est un prisonnier VIP de la prison central de Kondengui, depuis 2008. Après un traitement de la Covid-19, commencé le 10 mars, il a pu se tirer d’affaire, après que son épouse ait payé la note, estimée à un million de Fcfa.

En fait, M Nguini Effa n’est pas le seul prisonnier à se retrouver confronté au problème du règlement de la facture des soins de santé non-payées. Jean Marie Atangana Mebara, Marafa Hamidou Yaya, Urbain Olanguena Awono, Iya Mohammed et bien d’autres sont des clients réguliers des hôpitaux de premières catégories, à savoir : l’Hôpital Central de Yaoundé, l’Hôpital général et le Centre hospitalier de la Cnps. Avant leur évacuation sanitaires au frais de l’Etat du Cameroun, Ephraim Inoni (Suisse) et Yves Michel Fotso (Maroc) faisaient partis des concernés. Mais, entre de temps, les choses semblent avoir changé.

L’Etat aurait de plus en plus du mal à solder les factures liées aux soins de  santé des prisonniers, contraignant les gestionnaires des hôpitaux à espérer des recouvrements sur les malades et leurs familles. Pour les personnalités d’un certain rang, il n y a que des chambres VIP pour les accueillir. Or, ce sont des chambres très onéreuses. Il faut par exemple 30 000 FCFA pour une seule journée d’hospitalisation au haut standing à l’hôpital central. En un mois, rien que pour les frais d’hospitalisation, on avoisine le million.

Cameroun : programme des obsèques du Prof Gervais Mendo ze

La mise en bière de la dépouille de l’ancien directeur général de l’office national de radio – télévision du Cameroun  est prévue le 22 avril, et l’inhumation deux jours plus tard.

 

Mort le 9 avril à Yaoundé, le professeur Gervais Mendo Ze va bientôt entamer son dernier voyage. L’ancien DG d la CRTV sera inhumé le 24 avril dans son Sud natal.

Le fondateur de la chorale la Voix du cénacle, emprisonné dans le cadre de l’opération d’assainissement des mœurs dans la gestion des deniers publics,  est décédé des suites de maladie.

Suivant ses  casquettes d’homme politique, universitaire, autotrié traditionnelle, chrétien catholique, ses proches, amis, et connaissances s’apprêtent à lui rendre un ultime  hommage suivant le programme ci-dessus :

Programme des obsèques du Prof Gervais Mendo Ze

Cameroun : l’état de santé du prof Gervais Mendo Ze préoccupe

L’ancien directeur de la Cameroon radio and télévision (CRTV) est quasi mourant. Le promoteur de la chorale La voix du cénacle, physiquement diminué se fait nourrir tel un enfant dans une nouvelle vidéo en circulation sur les réseaux sociaux.

La santé de Gervais Mendo Ze inquiète. Devenu chétif, l’homme peine à se nourrir de lui-même, tel que présente une vidéo qui fait le tour de la toile.  L’image est saisissante et suscite de nombreux commentaires.

Pour certains, l’ancien Dg de la CRTV paye le prix fort de sa  mauvaise gestion de la radio et la télévision nationale, où  des détournements de fonds lui ont été attribués.  D’autres, plus compatissants à l’égard de cet homme réputé généreux, implorent une grâce présidentielle afin qu’il aille recevoir des soins de santé.

En rappel, c’est depuis 2014 que Gervais Mendo-Ze est à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé. Condamné à vingt ans de prison ferme. Il a été reconnu coupable du détournement de 18 milliards de francs CFA dans les budgets de fonctionnement de la télévision nationale en 2004 et 2005.

Cameroun-Opération épervier : après Haman Adama, Paul Biya ordonne la fin des poursuites pour Basile Atangana Kouna

La présidence de la République via son secrétaire général demande au Garde des sceaux d’arrêter les poursuites judiciaires contre l’ancien ministre de l’Eau et l’Energie (Minee) arrêté pour détournement de plusieurs milliards de francs CFA.

Basile Atangana Nouna bientôt libre. Le ministre de la Justice a reçu le 2 décembre 2020 une correspondance du  Secrétaire Général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, adressée au nom du président de la République Paul Biya, ordonnant l’arrêt des poursuites contre Baile Atangana Nkouna, l’ancien ministre de l’Eau et de l’énergie.

La présidence de la République instruit Laurent Esso d’en informer le président du Tribunal criminel spécial (TCS), le procureur général près cette juridiction et le ministre des Finances «en vue de la mise en œuvre des modalités pratiques de reversement au trésor public du corps du délit cantonné dans les comptes bancaires de l’intéressé, au montant arrêté par le juge d’instruction», peut-on lire dans cette correspondance.

Cela faisait plusieurs mois que le conseil de Basile Atangana Kouna formule le vœu de leur client de rembourser le corps du délit des détournements de fonds publics à la Camwater, la société nationale en charge de la production et de la distribution de l’eau potable qu’il a dirigé entre 2006 et 2012. Soit 1 140 327 640 FCFA et 1 736 401 870 FCFA. M. Atangana Kouna avait obtenu la réponse favorable du Garde des sceaux le 5 juin 2020 pour son acquittement après remboursement.

Le Tribunal criminel spécial qui admet ce type de requête a accédé à la demande introduite par les conseils de l’ancien membre du gouvernement  sollicitant la levée partielle des saisies effectuées sur ses comptes bancaires. C’est ainsi que l’argent logé à la BGFI Bank à Yaoundé, a été resitué dans les caisses publiques. M Atangana Kouna qui avait été arrêté en cavale au Nigeria, pourrait être libéré à la prochaine audience de son affaire prévue en février prochain

Dans le cadre de l’opération épervier, il sera sans doute le deuxième, après Haman Adama, l’ancien ministre de l’Education de Base à bénéficier d’une libération après remboursement du corps du délit. Arrêtée en janvier 2010 pour détournement de fonds, elle avait restitué à l’État 212,5 millions de Francs CFA avant d’être libéré le 20 septembre 2013.

Cameroun- Opération épervier : le professeur Gervais Mendo Ze se meurt

Souffrant depuis plusieurs mois, l’ancien directeur général de la télévision nationale emprisonné pour détournements de fonds publics, coule sur le poids de la maladie.

Devenu frêle, dépourvu de son poids habitutuel, son état inquiète l’activiste David Eboutou. Au terme d’une visite qu’ il lui a rendue, il vient d’adresser un message au président de la République pour solliciter l’évacuation sanitaire du leader de la chorale La voix du cénacle. Ci-dessous sin texte.

EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, SOUVENEZ-VOUS DU PROFESSEUR GERVAIS MENDO ZE…

J’étais une fois de plus au chevet du Professeur Gervais Mendo Ze cet après-midi dans ce centre hospitalier qui l’abrite depuis un peu plus d’un an. J’y vais au moins une fois toutes les deux semaines rendre visite à cet homme que j’ai davantage découvert lors de cette proximité offerte par mon exil carcéral.

Cet après-midi, après avoir été à son chevet, j’en suis ressorti terriblement affecté.

L’homme plein de vie que je connais a cedé cette fois place à une sorte de gueux méconnaissable. Le Professeur Gervais Mendo ZE fait à peine 45 kilogrammes. Il ne se lève plus,ne peut non plus s’assoir de lui-même ni lever le coude pour prendre une gorgée d’eau. Il passe ses journées là,allongé sur place ,avec une voix à peine audible.

En franchissant le seuil de sa porte cet après-midi, je l’ai vu se retourner avec tellement de peine pour me lancer :  » Eboutou ! Tu es là? »

À travers ma mine , il a dû comprendre que j’étais triste de voir que sa situation n’avait rien de reluisante depuis la dernière fois. Dans sa volonté de me rassurer,il va multiplier quelques questions sur mes projets littéraires, mes perspectives après ma Thèse de Doctorat et pour finir,un bref exposé sur ce qu’il en est de sa situation sanitaire aujourd’hui.

Je commence d’ailleurs par la fin en lui disant que ma petite famille et moi lui portons chaque jour dans nos prières. Il dit Merci trois fois en faisant,et ca se voit,des efforts surréalistes . Il perd ses forces!

À partir de là,je me dis intérieurement qu’il ne faille pas que je reste longtemps car ,il se sentirait obligé de parler. Ce qui lui ferait gaspiller le peu d’énergies dont je vois bien qu’il fournit à travers un effort herculéen pour me répondre.

C’est à ce moment là qu’il se retourne brusquement et me lance comme pour me sortir de cette divagation méditative :  » Eboutou ! Sais tu que j’ai un Bacc D? »

Je lui répond évidemment par la négative tout en manifestant ma surprise. Et le voici qui se met à me raconter comment, par un concours de circonstances, il s’est retrouvé à Makak,au College sacré Cœur ,simplement parce qu’il n’y avait pas de séries littéraires à Makak à cette époque là . Il réussira son baccalauréat avec Mention.

Alors que je me demande pourquoi essaye t-il de m’évader, il revient à la charge comme s’il avait lu mes pensées pour me dire :  » Eboutou! Quand il ne nous reste plus rien,nous avons au moins notre mémoire qui nous rappelle de petits témoignages de notre trajectoire,nous donnant par là l’occasion d’en être fiers. »

Après cela,il s’endort brusquement. Je l’observe. Je regarde ce corps frêle. Je me perd dans mes pensées et je revois ce témoignage de ma tante qui nous avait raconté qu’un jour,elle était allée voir le professeur alors DG de la Television Nationale pour l’aider à payer les pensions universitaires de ses deux fils. Je la revois entrain de me dire : » le Professeur avait payé la pension de tes deux cousins et m’avait remis un petit quelque chose pour le capital de mon restaurant. »

Comme ce témoignage de ma tante,je ressasse dans mes pensées imaginaires toutes ces personnes que cet homme couché là,devant moi a eu dans sa vie professionnelle à aider. Ils sont pour certains devenus aujourd’hui, de grands COMMIS de l’État. Ils ont tous oublié le professeur.

Couché là, il ouvre les yeux et je le vois faire des signes du doigt au jeune garde malade qui est avec lui. Ce dernier a compris ce que le professeur a besoin. Il lui apporte son petit crucifix. Il l’accroche sur son cou et il est comme rassuré.

J’en profite pour lui dire que je vais prendre congé de lui et là,il me lance :  » Merci Eboutou! J’espère que tu me trouveras encore ! »

On lui remet son drap,il plie ses pieds et appose sa main gauche sur sa joue et se rendort.

À ce moment là, j’entends au fond de moi cette voix qui me dit : » Il faut que le President de la République autorise l’évacuation sanitaire de cet homme sinon,ce sera l’une des derniers fois que je l’aurais vu. » Cette phrase continue de résonner en moi au moment où je rédige ces quelques mots. Je ne sais pourquoi mais j’entends cette voix qui me l’ordonne.

En entrant chez moi il y’a quelques minutes, je n’ai eu d’autres choix que d’interpeller le côté humaniste du President de la République pour lui dire une seule phrase :

 » Monsieur le Président de la République, souvenez vous du Professeur Gervais Mendo Ze  »

Je sais que vous recevrez ce témoignage dans les prochaines heures,car les services d’intelligence qui dorment sur ma page Facebook vous le feront parvenir.

Considerez mon témoignage comme un cri de douleur et réagissez en soulageant la douleur de cet homme qui est votre frère et votre ancien collaborateur.

Et le Christ leur dit : » Que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre… »

Je vous remercie.

David Eboutou

Cameroun : arrêt des poursuites contre Atangana Kouna dans une de ses affaires en justice

Le Tribunal criminel spécial (TCS) vient de prononcer une fin des poursuites contre l’ancien Dg de la Camwater et son coaccusé de nationalité belge Massart Jacques Michel Viviane. Ces derniers inculpés pour une affaire de détournement de fonds ont remboursé le corps du délit.

L’information est contenue dans les colonnes du journal Kalara. L’arrêt des poursuites judiciaires contre l’homme d’affaires belge, Jacques Michel Viviane Jean Massart et Basile Atangana Kouna porte  sur les infractions respectivement de détournement des biens publics et de complicité des mêmes faits évalués à 1,7 milliards de F.

L’on apprend de l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire que,  dans le cadre de ces affaires qui remontent à 2015,  les deux accusés ont remboursé le corps du délit. Soit exactement un montant d’un milliard 736 millions 401 mille 870 FCFA. Le 5 juin dernier le Tribunal criminel spécial a entériné l’arrêt des poursuites prononcée par le procureur général Justine Ngougnou Tchokontieu. Ceci avec l’onction de la partie civile, à savoir  Camwater  qui exigeait  la restitution du corps du délit au détriment d’un long procès.

Les avocats de Jacques Michel Viviane Jean Massart et Basile Atangana Kouna espèrent une libération de leurs clients. Les regards sont tournés vers le ministre de la Justice Laurent Esso à qui la loi confère le pouvoir d’ordonner ou non la libération d’un détenu,  après que ce dernier ait restitué du corps du délit.

Mais les choses ne sont  pas si évidentes pour l’ex-Dg de la Camwater par ailleurs ancien ministre de l’Eau et de l’énergie. Car plusieurs accusations pèsent sur lui. Basile Atangana Kouna est par exemple accusé d’avoir mis sur pied en coaction une « société écran » dénommée Aspac Cemac Sarl pour  « sous-traiter frauduleusement le contrat commercial d’environ 40 milliards de F conclu entre la Camwater et Aspac International le 21 novembre 2009 ». Une manœuvre qui aurait en effet facilité la distraction des fonds.

Atangana Kouna est également pointé d’avoir pris un intérêt dans un acte, notamment en attribuant à la société Trinity Sarl un marché de 10 millions de FCFA relatif à la location des véhicules à Aspac International. Ceci, toujours lorsqu’il était patron de la Camwater. Les choses semblent donc encore bien compliquées pour ce fils de la Mefou Akono arrêté en mars 2018.

Cameroun /Covid-19 : l’avocat de Bernadette Mebe Ngo’o craint un risque de réinfection de sa cliente

L’épouse de de l’ancien ministre de la Défense n’aurait pas, selon son avocat, observer la quarantaine de 14 jours requise pour les personnes fraîchement libérées de cette maladie.

Bernadette Mebe Ngo’o n’est pas loin d’une réinfection au Covid-19. Son avocat Me Félicité-Esther Zeifman, rapporte qu’après avoir été soignée à l’Hôpital central de Yaoundé, Mme Mebe Ngo’o a été remise sans quarantaine,  dans la cellule où elle a certainement contracté le vilain virus.

« Dimanche 26 avril, elle est déclarée positive au COVID-19 et est prise en charge. Deux (02) semaines après, soit le 11 mai, elle est déclarée négative. Elle effectue son confinement de 14 jours au même endroit ; ce qui n’est pas normal eu égard les risques de réinfection. Elle était en attente d’affectation d’une chambre pour la prise en charge de ses autres affections », explique son avocat.

Le Conseil de Bernadette Mebe Ngo’o rapporte des scènes « d’injustices » dont est victime sa cliente. Et qui d’après elle pourrait nuire  davantage à sa santé présentée comme très fragile. « Elle avait rendez-vous à l’hôpital général le 22 mai pour une hospitalisation. Contre toute attente, une escouade lourdement armée est allée la sortir manu militari de son confinement à l’hôpital central et ce, malgré l’opposition farouche du personnel médical et hospitalier qui a tenté sans succès d’expliquer aux gardiens de prison que l’on ne ramène jamais une personne précédemment atteinte de Covid-19 dans son foyer de contamination surtout qu’il s’agit de la prison centrale de Yaoundé connue pour être un foyer actif de Covid-19. Elle a été physiquement et verbalement brutalisée. Toutes les personnes qui ont été évacuées au même moment qu’elle sont toujours en confinement à l’extérieur ».

Dans l’enceinte de la prison centrale de Kondengui,  Bernadette Mebe Ngo’o à qui la justice reproche des détournements de fonds publics, serait la risée de tout le monde. « Elle est ainsi stigmatisée tant par les autres détenues que par les autorités pénitentiaires. Elle sera alors contrainte de dormir à la belle étoile. Ce traitement est inhumain. Il pose le problème de la dignité humaine des détenus dans les prisons camerounaises. Il viole le principe de la présomption d’innocence dont jouit encore Madame MEBE. Il viole le droit fondamental qu’est le droit à la santé dont jouit tout citoyen camerounais », dénonce Me Félicité-Esther Zeifman

Cameroun-Covid-19 : Marafa, Mebara et Cie, seront-ils libérés ?

En cette période de pandémie, la Commission des Droits de l’Homme et des Libertés demande à l’Etat de libérer les détenus les plus âgés et/ou malades.

La survenue de la pandémie du Covid-19 fait des prisons de véritables espaces clos et confinés dans lesquels les gestes barrières prévues dans le plan de lutte contre ladite pandémie n’est pas possibles. C’est du moins,  le constat que fait la Commission nationale des Droits de l’Homme et des Libertés dans un rapport publié le 26 mars  2020.

Suivant le  rapport du ministère de le Justice (Minjustice) sur les Droits de l’Homme au Cameroun, produit en 2018, les prisons camerounaises comptaient 31 815 détenus pour 17 915 places disponibles. L’effectif total du personnel pénitentiaire était estimé à 4674 personnes.  Sur ces 31815 prisonniers, 18 435 étaient en détention préventive soit 37,9% de la population carcérale.

S’appuyant sur ledit document du Minjustice publié en 2018, la Commission des Droits de l’Homme et des Libertés, s’est intéressé à la  couverture sanitaire dans les prisons. Elle fait constater qu’un médecin est  affecté à 1389 détenus. Avec la pandémie du Coronavirus qui fait des ravages, elle pense que l’on s’achemine « vers une crise sanitaire et sécuritaire inévitable ». Pour éviter que nos prisons soient  un terreau pour la pandémie COVID19, la Commission suggère d’engager des  mesures tendant à désengorger immédiatement les prisons.

Il s’agit concrètement de :

– libérer les détenus malades et ou en détentions irrégulières;
– Différer la mise en exécution des courtes peines d’emprisonnement ;
– libérer les prisonniers les plus âgés, les femmes enceintes et les handicapés de même que ceux en fin de peine;
– limiter les recours à la détention provisoire durant cette crise sanitaire ;

Des suggestions,  qui rejoignent en certains points,  celles faites par  l’ONU aux Etats, dans le but  d’éviter la propagation du Covid-19. Les autorités éthiopiennes ont commencé à libérer plus de 4 000 prisonniers. L’Iran a  libéré provisoirement 85.000 prisonniers pour la même cause.

Une telle mesure, si elle est prise au Cameroun, limiterait également le risque, non sans  faire le bonheur de nombreux détenus sans espoirs de libération.  Les personnes arrêtées dans le cadre de l’opération éperviers pourraient elle aussi en bénéficier pour se soigner. Quand on sait que beaucoup  d’entre elles sont âgées et quelques-uns pas en santé.

Cameroun-Opération épervier: Jean Louis Mbe Mengue écroué à Kondengui

L’ancien directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (Art) a été déféré suite à son inculpation pour détournements de derniers publics.

Les portes de la prison de Kondengui se sont refermées derrière lui, hier 07 août au soir. Jean Louis Mbe Mengue qui a passé près de 19 ans à la tête de l’Agence de régulation des télécommunications ( dès sa création en 1998 à 2017) , est placé en garde à vue dans le pénitencier pour des faits de détournements de derniers publics.

Des officiers de police judiciaire du Tribunal criminel spécial (Tcs) ont auditionné M. Mbe Mengue pendant deux jours, durant lesquels il était gardé à vue dans leurs cellules.

Un rapport d’audit du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) de juillet 2013, a épinglé L’ancien Dg de l’Art pour des fautes de gestion et des distractions de fonds.

En 2016, le ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) l’a accusé d’avoir de manière illégale, octroyé un titre transitoire à l’opérateur Vodafone. La tutelle va d’ailleurs le sommer de fournir la liste complète de tous les opérateurs en situation illégale.

L’emprisonnement de l’ancien Dg fait suite à son interdiction de sortie du territoire au lendemain de son limogeage le 08 juin 2017.

Pascal Magnaguemabe a été révoqué du corps de la magistrature

Dans le décret présidentiel rendant cette décision, il lui est reproché, entre autres, l’ « extorsion de procurations à des dames héritières d’une succession ».

Pascal Magnaguemabé, l’un des juges camerounais les plus célèbres, vient d’être révoqué du corps de la magistrature. Le décret du président de la République du 06 juillet rendant cette décision précise : « Monsieur Pascal Magnaguemabé, magistrat de 4ème grade (Mle 173460E) est, pour compter de la date de notification du présent décret, révoqué du corps de la magistrature, sans suspension des droits à pension, pour extorsions de procurations à des dames héritières d’une succession, appropriation d’une partie des fonds et vente d’une partie de caféière de ladite succession ».

Une déchéance pour Pascal Magnaguemabe, qui était alors juge d’instruction près le tribunal de grande instance du Mfoundi. C’est à ce poste que le magistrat a gagné en célébrité, lui qui a travaillé sur de nombreux dossiers de l’Opération Epervier, notamment les affaires Albatros et BB-Jet, qui ont conduit des personnalités comme Jean-Marie Atangana Mebara (ex-Secrétaire général de la présidence de la République) ou encore Marafa Hamidou Yaya (ex-ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation) en prison. Ce dernier avait récusé le juge Magnaguemabe lorsque la justice avait ouvert l’instruction sur son affaire, mettant en doute l’intégrité du magistrat qui, d’après lui, avait tenté de marchander sa libération.