Le parquet a confirmé le 17 octobre la mise en examen de l’humoriste français d’origine camerounaise Dieudonné Mbala Mbala pour fraude fiscale, blanchiment et abus de biens sociaux à Paris
Le parquet a confirmé, vendredi 17 octobre, la mise en examen de Dieudonné Mbala Mbala pour fraude fiscale, blanchiment et abus de biens sociaux à Paris, datant du 10 juillet. Retour en 8 points sur les « affaires » Dieudonné.
1) Impôts. Un des avocats de Dieudonné assurait, hier, que « notre client est en règle du point de vue fiscal ». Un autre de ses avocats avait affirmé, en janvier dernier, que Dieudonné est « un contribuable remarquable qui s’est acquitté de 800.000 € d’impôts, grâce à un prêt lié aux difficultés de la vente de sa maison ». Drôle d’interprétation de la saisie par le fisc de certains de ses biens immobiliers, parce que Dieudonné avait 887.000 € de taxes foncières et de charges sociales impayées depuis 1997.
2) Cameroun. La société de production de Dieudonné, tenue par sa compagne et sa mère, rachète cette propriété 550.000 € aux enchères, en janvier 2013. De l’argent existait donc. D’autant que dans le même temps, 400.000 € auraient aussi été investis au Cameroun, dans une entreprise directement liée à Dieudonné.
3) Amendes. Condamné neuf fois pour des injures et des provocations à la haine raciale, Dieudonné a cumulé jusqu’à 65.290 € d’amendes qu’il affirmait ne pas pouvoir payer. Ce serait fait aujourd’hui.
4) Des dons. Après un appel aux dons pour payer ses amendes, ce qui est interdit, Dieudonné aurait reçu près de 1.400 chèques, pour une somme d’environ 550.000 €. Il sera jugé le 26 novembre pour ce délit présumé.
5) Perquisition. Après une première enquête lancée par le procureur de Chartres, la plupart de ces mouvements de fonds sont désormais visés par une enquête principale dirigée par le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke. Et elle se nourrit encore elle-même: lors d’une perquisition, la police a découvert 650.000 € en liquide chez lui, en Eure-et-Loir. Un de ses avocats assure qu’il s’agit du produit de la billetterie de ses spectacles.
6) Violences. Un huissier qui vient chez lui apporter des significations de condamnations, le lundi 20 janvier dernier, dépose plainte pour violences avec arme sur un officier public. L’huissier a été visé par un tir de Flash-Ball. L’arme est retrouvée chez Dieudonné, mais il dit que c’est plutôt son frère qui aurait tiré. Enquête en cours.
7) Racisme. Il est convoqué au tribunal le 28 janvier 2015, pour provocation à la haine raciale après des propos sur un journaliste de France Inter: «Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz. Dommage».
8) Employeur. Un de ses anciens salariés a déposé plainte en avril dernier. Licencié fin 2012 alors qu’il s’occupait du site internet de Dieudonné, il se plaint de «tentative d’extorsion de signature, de vol et d’intrusion dans un domicile privé». Dieudonné a aussi porté plainte contre son ancien employé.
