Par Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
Aujourd’hui, ils nient par tous les dieux et sur tous les toits qu’il n’existe pas de prisonniers politiques au Cameroun, communément présentés à l’opinion publique comme des « prisonniers de droit commun ».
Pourtant, ce sont des membres très influents de ce sérail politique camerounais (soit du fait de leur longévité, soit du fait de leur filiation, soit parce qu’ils sont des fidèles courtisans du chef de l’État Paul Biya) qui ont instrumentalisé les services de renseignement et la presse à leur solde pour séquestrer tous les prisonniers politiques dont nous réclamons chaque jour la libération immédiate.
Ce sont donc ces caciques et autres dignitaires du régime de Yaoundé qui en ont fait des « opposants politiques » au sein de ce parti et parfois des prétendants sérieux à la Présidence de la République. Et pour enfoncer le clou, le 06 novembre 2009, M. René Sadi (actuel ministre de l’Administration territoriale et de a Décentralisation) alors secrétaire général du RDPC, parlera des « ennemis dans la maison ».
Pourquoi se plaignent-ils donc aujourd’hui de voir des organisations de la société civile comme la nôtre bondir sur cette occasion qu’ils ont eux-mêmes créée, et considérer certaines de ces personnalités embastillées par le régime de Paul Biya, comme de véritables prisonniers politiques ?
Ne dit-on pas que qui crache en l’air reçoit sur son nez ?
N’est-ce pas les mêmes membres influents du RDPC et les proches parents de Biya qui instrumentalisent le Tribunal Criminel Spécial (TCS) qu’ils ont ainsi créé pour maintenir arbitrairement en détention – parfois au mépris des recommandations internationales – tous ceux dont le charisme et la compétence représentent une menace pour leurs propres ambitions politiques ?
Pourquoi sont-ils donc surpris aujourd’hui lorsqu’on leur montre du doigt leurs propres vomissures ?
Par Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
Monsieur le Secrétaire Général,
Au moment où vous êtes sur le point d’être porté à la tête du secrétariat général de l’ONU, nous tenons à attirer votre attention sur la situation de certains Camerounais incarcérés au Cameroun par le fait du prince et reconnus comme prisonnier politique par l’organisation de la société civile basée en France, Le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P).
Monsieur le Secrétaire Général,
En tant que membre de l’ONU, le Cameroun a souscrit à la Déclaration universelle des droits de l’homme adopté le 10 décembre 1948. Cette Déclaration dispose en son article article 9 que « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé».
L’article 10 de cet instrument juridique prévoit que «toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial. »
L’article 11 alinea 1 quant à lui dispose que «Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées».
Or il se trouve que des citoyens camerounais, au nom de la salutaire lutte contre Boko Haram ou contre les détournements de fonds publics se retrouvent en prison en violations des dispositions citées plus haut. Il s’agit, pour ce qui est de la lutte contre les détournements de Marafa Hamidou Yaya, Polycarpe Abah Abah, Jean Marie Atangana Mebara, Urbain Olanguena Awono, Zacchaeus Forjindam, Iya Mohamed, Yves Michel Fotso. À cette liste, on ajouterait Dieudonné Ambassa Zang, exilé politique en France.Il s’agit là d’anciens hauts commis de l’État du Cameroun.
S’agissant de la lutte contre Boko Haram, il s’agit de Me Abdoulaye Harrissou et d’Aboubakary Sidiki. Ces derniers croupissent en prison pour «atteinte à la sûreté de l’Etat» depuis deux (02) ans sans jugement. Les juges militaires en charge de connaître de leur affaire sont soupçonnés d’être proche des accusateurs.
Ceux accusés de corruption sont arbitrairement détenus sans la moindre preuve de détournements de deniers publics. Ils ont été condamnés à de lourdes peines de prison par des tribunaux aux ordres de la Présidence du Cameroun, et sur la base d’accusations de détournement montées de toutes pièces.
Tous ces prisonniers politiques sont soit des victimes d’un puissant lobby tribalo-familial au Cameroun qui voudrait conserver le pouvoir après Paul Biya, soit les victimes collatérales de cette sourde bataille de clans pour la succession du dictateur camerounais, que les proches parents veulent restreindre à son carré d’intimes.
Monsieur le Secrétaire général,
Compte tenu de ce que les Nations Unies sont le sanctuaire par excellence des droits de l’homme, nous vous invitons à attirer l’attention de M. Paul Biya sur les engagements pris par le Cameroun de respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme. Conformément aux dispositions sus évoquées, M. Biya devra veiller à ce que ces personnes soit jugées sur la base d’infractions claires et précises, dans le respect de tous leurs droits fondamentaux, ou alors qu’elles soient relaxées purement et simplement.
Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de notre déférence la plus inextinguible.
Par Olivier Tchouaffe PhD et Engo Joel Didier, President du CL2P
Après notre dernière publication intitulée: « Cameroun: la figure de l’opposant: Genealogie d’une déchéance de Droits Civiques » nous nous sommes vus reprochés l’idée que Marafa Hamidou Yaya, célèbre prisonnier politique camerounais, s’est découvert la qualité d’opposant uniquement au moment de son incarcération. Il serait donc un opportuniste ou un « minable » aux dires de monsieur Issa Tchiroma Bakary, ministre camerounais de la communication et porte-parole du gouvernement. Les notions de prisonnier politique et de procès politique ont été tellement dénaturées au Cameroun, que l’urgence d’une pédagogie est devenue nécessaire, afin de repreciser puis de clarifier ce que nous entendons par prisonnier politique et procès politique au Cameroun.
1) Qu’est ce qu’un prisonnier et un procès politique au Cameroun?
Le statut de prisonnier politique ne se réduit guère au coup de force politique contre la sûreté de l’État ou aux seuls délits d’opinion. Toute personne qui se retrouve enfermée souvent bien malgré elle dans une criminalisation de la compétition politique conjuguée à une politisation de la répression puis à une instrumentalisation de la Justice.est un prisonnier politique au Cameroun. Le prisonnier politique est un coupable d’office qui subit la restriction de ses droits civils et politiques. Les recours légaux qui peuvent rétablir son innocence sont systématiquement fermés ou bloqués par un mur épais et sourd en béton.
Il en découle un sentiment légitime d’être enfermé dans un carcan Kafkaesque sans aucune protection légale ni juridique. Il est d’emblée placé en situation de détention arbitraire à l’instar de Jean-Marie Atangana Mebara, ancien secrétaire général à la Présidence du Cameroun, reconnu comme tel par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples; ou le Ministre d’État Marafa Hamidou Yaya qui a reconnu que ses déboires politiques ont commencé au moment où il a demandé au Président Paul Biya de ne plus se représenter en 2011. Dans un pays où une vraie compétition électorale digne de ce nom est rare pour ne pas dire inexistante, cette demande a été assimilé à un vrai crime de lèse-majesté.
Ainsi dans le contexte vicié camerounais, pour pouvoir se déclarer et/ou devenir un prisonnier politique il faut aussi être capable de transformer la seule plate-forme autorisée qu’est le tribunal en sphère politique. C’est une démarche qui attire bien évidemment les foudres du régime en place, mais qui a comme principal mérite de sensibiliser l’opinion publique puis d’alerter les médias sur la nature du processus juridique et judiciaire enclenché contre l’infortuné du moment.
2) Procès Politique et Quiproquo Judiciaire
Se déclarer prisonnier politique, c’est aussi mettre le gouvernement devant un quiproquo légal et juridique, puis les contresens qui en découlent. Une dictature ne pourra jamais admettre que des purges politiques existent. Ce serait se tirer une balle dans les pieds et reconnaître que le système politique n’est pas démocratique. Les prisonniers politiques ou « minables » sont donc être jugés comme des simples criminels de droit commun. Le hic c’est que ces prisonniers dits de droit commun sont jugés par des tribunaux spéciaux voire d’exception (à l’instar du Tribunal Criminel Spécial au Cameroun) et que leurs dossiers d’instruction ne suivent pas le canal judiciaire traditionnel, mais sont souvent instruits par des services spéciaux au nom de la sécurité nationale ou simplement du fait du prince.
Entre autres, le prévenu ne peut comparaître libre, est systématiquement placé en détention provisoire, alors même qu’il devrait normalement jouir du statut de prévenu de droit commun au moins jusqu’au prononcé du jugement. Cette privatisation du dossier judiciaire a des répercussions sur la défense, puisque les avocats n’ont généralement pas ou partiellement accès à tous les dossiers au nom de la sécurité nationale.
Ces prisonniers, pour la plupart, sont aussi embastillés, non pas dans des prisons conventionnelles mais dans des institutions militarisées ou de sécurité dite maximale, ce que Joël Didier Engo a appelé des « mouroirs concentrationnaires ».
3) Prisonnier politique, Verdict et État d’Exception
Dans une procédure politique, le verdict est prédéterminé d’avance parce que la justice passe aux ordres du politique. Un prisonnier politique, par nature, ne gagne jamais son procès, y compris défendu par les meilleurs avocats. En fait le prisonnier politique sert à ce que le philosophe Italien Giorgio Agamben appelle « Homo Sacer. » L’homo Sacer est un être qui ne peut-être sacrifié mais sa vie est disposable. Il est embastillé et torturé mais il sert d’abord à établir un état d’exception dans lequel le souverain gouverne par décret. En effet, même comme la vie du Homo Sacer est disposable, il est en même temps un instrument essentiel du régime avec l’unique caractéristique qu’il est à la fois au centre et à la marge du régime.
La fonction de l’Homo Sacer c’est de donner une onction de légitimité à la dictature puisqu’il est exploité – ici sacrifié – pour justifier un état d’exception qui est en vérité ce qu’Achille Mbembe appelle « necropolitique », un régime politique ou l’expression du pouvoir se réduit à la décision de vie et de mort. À ce titre, la raison d’être de homo Sacer est de servir à tout moment d’alibi politique à une dictature. Il est intéressant de noter que le récent livre du Ministre d’État Jean Marie Atagana Mebara a été préfacé par Eric Chinje, ce journaliste autrefois présentateur du journal télévisé à la télévision nationale du Cameroun à qui le président Biya avait confié qu’il avait ce droit de « vie et de mort » sur chaque camerounais. À ce sujet, Me Claude Assira, conseil de Jean-Marie Atangana Mebara explique objectivement que «L’exécutif camerounais utilise souvent l’opération Épervier à des fins purement politiciennes de propagande, d’intimidation ou de vindicte».
4) Le Souverain, l’Homo Sacer et Souci de Soi
Le paradoxe du Homo Sacer, c’est que le souverain ou dictateur peut aussi même se retrouver dans la situation d’un homo Sacer. Une des raisons que les dictateurs s’acharnent à retenir le pouvoir, c’est la paranoïa qu’une fois hors du pouvoir eux-mêmes peuvent devenir des homos sacer et être extradés à La Haye comme Laurent Gbagbo, ou Hissein Habre au Sénégal ou tous les génocidaires Rwandais en Tanzanie. Et l’Homo Sacer peut demain tout aussi devenir souverain comme Nelson Mandela.
La politique est un monde brutal où les coups reçus portent la marque de l’authenticité. Ce qui est important de noter, c’est que tous ceux qui restent ou se contentent d’être à la marge et se complaisent d’infantiliser ou dans le traitement condescendant voire méprisant à l’égard de ces combattants politiques, ne veulent surtout pas faire des vagues ou jouent au bon griot au nom de l’instinct naturel de survie et/ou d’éloignement personnel de la sphère politique. Les prisonniers politiques d’aujourd’hui seront certainement les leaders de demain parce que l’Histoire est de leur côté.
Ladite journée, programmée le 16 avril prochain, prévoit un rassemblement Place Saint-Michel le matin et une table ronde l’après-midi
Le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) du Cameroun annonce la tenue, le 16 avril prochain à Paris, d’une «Journée de solidarité pour les libertés au Cameroun». Ladite journée, organisée «en association avec le Collectif des amis et soutiens de Marafa» (l’ex-ministre d’Etat, condamné à 25 ans d’emprisonnement en 2012 pour des faits de détournement de deniers publics, ndlr) prévoit un rassemblement Place Saint-Michel le matin (entre 11h00 et 12h30) et une table ronde à l’Espace l’Harmattan l’après-midi (entre 15h00 et 19h00).
Le CL2P indique qu’y sont invités, outre la presse, les représentants de partis politiques, de la société civile et du monde associatif : les autres comités de soutien aux «prisonniers politiques». Dans cette liste, le CL2P désigne: Marafa hamidou yaya, Jean Marie Atangana Mebara, Urbain Alanguena Awono, Aboubakary Sidiki, Maître Abdoulaye Harissou, Maître Lydienne Yen Eyoum Loyse, Polycarpe Abah Abah, Mohammed Iya, Zacchaëus Forjindam, Yves Michel Fotso.
Les autorités camerounaises démentent cependant l’existence d’une justice à tête chercheuse «visant des raisons autres que celles de la protection de la fortune publique et de la répression des personnes jugées coupables d’infraction y afférentes».
«Nous entendons parler depuis quelques temps, de persécution ou de prisonniers politiques, sous le couvert, nous dit-on, de procédures judiciaires classiques. La seule chose qu’il faille véritablement retenir, c’est qu’il est demandé le plus légitimement du monde aux uns et aux autres, de répondre de la gestion des deniers publics qui leur sont confiés pour l’exécution des tâches et des missions précises visant la satisfaction de l’intérêt général», a récemment commenté le porte-parole du gouvernement camerounais.
Le CL2P, association lancée en mai 2014 à Paris par René Dassié et Joël Didier Engo, dit inscrire la Journée du 16 avril prochain dans le cadre du «4e anniversaire de l’incarcération arbitraire du ministre Marafa Hamidou Yaya» ; et de la «brutale répression au mois de mars (conférence de presse interdite le 29 mars 2016, ndlr) des opposants à une élection présidentielle anticipée au Cameroun.»
«Le CL2P sera inlassablement là pour rappeler au président à vie du Cameroun Paul BIYA au premier devoir du « démocrate »: «laisser autant libre ses opposants comme ses partisans dans leurs choix»; prendre le risque d’affronter ses «concurrents» politiques et «adversaires» internes désignés dans des urnes transparentes», explique l’association dans un communiqué.
Par le Comité de libération des prisonniers politiques camerounais (CL2P)
Mercredi 26 novembre, le CL2P accueille Georges DOUGUELI et Amnesty International pour une concertation sur la situation des réfugiés et prisonniers politiques camerounais. Cette conférence se tient dans les murs de la chocolaterie, siège d’Europe Écologie les Verts.
Avec l’intervention de Georges DOUGUELI, le CL2P a pour objectif de mettre en lumière certains aspects de l’actuelle nervosité du régime de Yaoundé, au regard des différents événements qui en témoignent: manifestation étudiante, répression dans le nord du pays, arrestations arbitraires, décès en prison faute de soins des prisonniers politiques, ou rejet délibéré des avis de l’ONU recommandant leur libération….Tout ceci dans une attitude de défiance assumée vis-à-vis de la communauté internationale.
Sous couvert d’un combat légitime contre l’insécurité qui menace l’intégrité de son territoire – avec notamment les incursions meurtrières de Boko Haram au Nord et celles des rebelles centrafricains à l’Est, toute personne perçue comme obstacle à la pérennisation du régime de Paul Biya est systématiquement réprimée.
Quelques dates pour saisir l’ampleur de la répression:
– 9 août M. Aboubakar SIDIKI, président du Mouvement Patriotique du Salut Camerounais (MPSC), parti d’opposition, est arrêté;
– 27 août Me Harissou ABDOULAYE, notaire de réputation internationale est enlevé;
– 10 octobre Thierry BATOUM et Barthélémy TCHALEU de l’Association pour la Défense des Droits des Étudiants du Cameroun (ADDEC) sont exclus des universités camerounaises pendant deux ans suite à l’organisation d’une grève pacifique;
– fin octobre, trois journalistes Rodrigue TONGUÉ, Félix Cyriaque EBOLÉ BOLA, Baba WAMÉ sont traduits devant le tribunal militaire de Yaoundé.
Pendant la concertation, nous passerons en revue toutes les situations relatives aux atteintes aux Droits de l’Homme au Cameroun; afin d’explorer toutes les voies juridiques et judiciaires pouvant permettre d’élucider les différentes exactions vécues par les réfugiés et prisonniers politiques camerounais.
La conférence se tiendra Mercredi 26 novembre à 19h00
Merci d’avoir laissé de côté vos obligations habituelles, pour venir à cette conférence de lancement du Comité de libération des prisonniers politiques du Cameroun. Certains se demandent sans doute, pourquoi se préoccuper autant à Paris, de choses qui se passent à 6000 kilomètres de nous, dans un État indépendant, et dont nous n’avons souvent que de lointains échos. Nous avons abordé cette interrogation légitime dans l’article de présentation du comité dont plusieurs médias nous ont fait l’honneur de relayer.
Permettez-nous d’ajouter à l’argumentaire succinctement développé dans ce texte, cette maxime hautement édifiante, tirée de la Lettre de Martin Luther King: «Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier.» Permettez-nous aussi d’entrer dans le vif du sujet par cette autre pensée de Montesquieu, il n’y aura pas beaucoup de citations, rassurez-vous. Montesquieu disait donc dans son ouvrage intitulé Considérations sur les causes de la grandeur des Romains qu’«il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice.»
C’est une constance, un des traits caractéristiques de la dictature, c’est l’usage de l’appareil judiciaire comme le bras armé d’une politique répressive.
Là où la corruption et la brutalité des forces de sécurités échouent à étouffer les voix dissonantes, les juges aux ordres du prince embastillent sans état d’âme ceux que celui-ci désignerait comme ses adversaires réels ou supposés. Le Cameroun qui en dépit des apparences, les centaines de partis politiques enregistrés, les élections courues d’avance n’est pas une démocratie, n’échappe pas à cette pratique. Depuis l’indépendance de ce pays le 1er janvier 1960 , ses deux présidents successifs, du haut de leur trône de chef suprême de la magistrature n’ont eu de cesse d’instrumentaliser l’appareil judiciaire, pour régler leurs comptes politiques.
On ne reviendra pas sur les procès expéditifs, de type stalinien qui ont émaillé la période Ahidjo le premier Président du pays, avec leur cortège d’exécutions publiques et de longue incarcération dans des prisons mouroirs. Ce n’est pas le sujet du jour. La grande nouveauté du régime de Paul Biya au pouvoir depuis 32 ans, et qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est que la grande majorité des prisonniers politiques sont d’anciens collaborateurs du président qui pendant longtemps l’ont aidé à asseoir et à renforcer son pouvoir.
Et l’on se demande légitimement pourquoi il enverrait en prison des personnes qui lui ont été aussi proche. Trois facteurs sont à considérer ici:
1- La paranoïa qui semble s’être emparée du chef de l’État camerounais depuis le coup d’État militaire qui a failli mettre fin précocement à sa présidente le 6 avri l 1984 , c’est-à-dire moins de (02) deux ans après sa prise de fonction. Cet épisode violent a eu entre autres effets, la mise en place au sein de l’appareil étatique d’un système de clientélisme et de délation, puis de clanisme exacerbé, qui confine à l’immobilisme. Un ancien ministre cité par le quotidien Camerounais Le Messager explique les effets pervers de cette stratégie : «Le président sait que des ministres vont lui servir les têtes de leurs collègues sur des plateaux en or, les accusant d’histoires vraies ou fausses. C’est comme cela qu’il réussit à être renseigné sur les uns et les autres». Il ajoute: «cette technique lui a permis de recevoir des rapports fondés ou pas sur certains de ses collaborateurs de qui des collèges ont dit des choses abominables dans l’intention de se maintenir à leur fonction. On a ainsi dit que de certains qu’ils sont tellement fortunés qu’ils peuvent financer une milice, d’autres qu’ils ambitionnent de prendre le pouvoir, d’autres encore qu’ils tissent des réseaux pour déstabiliser le pays avec le soutien déjà négocié des États européens».
2- L’absence d’alternance politique: en dépit du retour contraint au multipartisme dans les années 90 à la suite du discours de La Baule, le pouvoir suprême est détenu par la même personne depuis plus de trois décennies. Paul Biya a verrouillé le système électoral qu’il contrôle absolument. Paupérisée, l’opposition s’est complètement décrédibilisée en étalant ses divisions et en s’exposant à la manipulation et à la corruption du pouvoir.
Résultat: la grande crainte du prince va venir de son propre camp. Le Président redoute ces grands commis de l’État qui l’ont longtemps servi et qui pourraient légitimement aspirer à prendre sa place. On voit d’ailleurs que la vague des arrestations va s’accélérer après 2011. C’est l’année au cours de laquelle le Président va faire modifier la constitution pour faire sauter une disposition issue d’une précédente modification qui l’empêchait de se représenter au terme de deux nouveaux mandats. Quelques années avant cette modification qualifiée par certains de «coup d’État constitutionnel», des rumeurs avaient couru faisant état de la mise en place par certaines personnalités d’un groupe informel baptisé G11 pour génération 2011, dédié à la préparation de la succession de Paul Biya qui aurait dû quitter le pouvoir cette année-là, s’il avait respecté la loi.
Certaines personnalités arrêtées et condamnées pour détournement de deniers publics soutiennent aujourd’hui qu’elles doivent leur malheur au fait d’avoir vu leurs noms cités dans les rumeurs véhiculées sur ce groupe dont l’existence réelle n’a jamais été prouvée. Quoi qu’il en soit, on ne doit pas aller en prison simplement parce que quelques délateurs nous ont prêté des intentions présidentielles, comme c’est le cas pour les anciens ministres Marafa Hamidou Yaya, Urbain Olanguena Awono, Abah Abah Polycarpe et bien d’autres. Ceci est inadmissible .Ce n’est pas un crime que d’avoir servi son pays. C’est encore moins un crime que de vouloir le servir au plus haut niveau si on souhaite se soumettre au suffrage populaire.
On ne doit pas être condamné à des peines infâmantes parce qu’on est soupçonné d’avoir défendu les intérêts des travailleurs surexploités d’une bananeraie à capitaux français, ce qui pourrait gêner le prince qui croit tirer la légitimité de son pouvoir de l’ancienne puissance coloniale, comme c’est le cas de l’ancien maire Paul Eric Kinguè. Ceci est inadmissible. On ne doit pas rester indéfiniment en prison même après avoir entièrement purgé sa peine parce qu’on a un jour été soupçonné de vouloir faire ombrage au prince en créant une association pour défendre et perpétuer la mémoire d’un résistant à la colonisation comme c’est le cas de l’ancien ministre Pierre Désiré Engo. Ceci est inadmissible.
3- En troisième lieu, on vit une ambiance de fin de règne au Cameroun. Paul Biya est officiellement âgé de 81 ans et s’il s’est jusqu’ici débrouillé pour s’éterniser au pouvoir, on sait que la nature finit toujours par reprendre ses droits. C’est le destin inchangeable de tout être vivant, de connaître un jour la disparition. Dans l’entourage du Président, la question de sa succession va donc continuer à être posée, en dépit des dangers auxquels exposent ce type d’interrogation, eu égard à la nature non démocratique du pouvoir. Cela renforce bien sûr la pratique de la délation dont nous avons déjà fait état. L’ambition étant cette fois-ci d’éliminer le maximum de compétiteurs potentiels à la succession du chef, qui appartiendrait à un clan adverse.
Toutes ces affaires essentiellement politiques ont été rendues possibles par la faillite du système judiciaire camerounais. Dans une démocratie, la justice est une grande institution qui joue à la fois le rôle de contre-pouvoir et de régulation sociale. Instrumentalisée, la justice camerounaise a failli à cette mission essentielle. Elle est devenue un instrument de répression politique. Les règles de la procédure pénale universellement reconnues et incluses dans la loi camerounaise ont été régulièrement bafouées et sans états d’âme. On voit ainsi revenir dans de nombreux cas :
– La pratique de la disjonction de procédure par les juges d’instruction. Cela leur permet de saucissonner un dossier pour le renvoyer par petits bouts devant le tribunal. Résultat, le justiciable se trouve confronté à une multitude de procès programmés de manière à le maintenir indéfiniment en détention.
– La détention qui devient la règle et non ce qu’elle doit être, une exception, et se double d’un refus systématique de mise en liberté provisoire.
– Les délais de détention préventive et de jugement excessivement longs, la multiplication des renvois qui font durer les procès sur plusieurs années.
– Une théâtralisation à outrance des arrestations avec le déploiement de dizaines de policiers et devant les caméras de la télévision dans le seul but d’humilier les suspects.
– Une précipitation sans commune mesure avec une justice sereine. On a ainsi vu le ministre des Enseignements secondaires, Louis Bapes Bapes, toujours en fonction être arrêté le 31 mars à son bureau puis relâché le lendemain et reprendre son travail, sans aucune explication. On rappelle ici que Mme Catherine Abena qui était secrétaire d’Etat aux Enseignements secondaires dans le même ministère a connu la même trajectoire, sauf qu’elle n’y a pas survécu. Relaxée après une année de détention, elle est décédée, affaiblie et rendue malade par la longue grève de la faim qu’elle avait observée durant sa détention.
– L’institution d’une véritable présomption de culpabilité directement inspirée par le pouvoir exécutif. On a ainsi pu entendre le ministre camerounais de la justice, Amadou Ali dire dans la presse : «Je mets quiconque au défi de prouver que ceux qui sont arrêtés étaient innocents … Ceux qui disent qu’ils sont innocents ont bien caché ce qu’ils ont volé. » et son collègue de la Communication, Issa Tchiroma Bakary déclamer à son tour, lors d’une conférence de presse radio télévisée du 02 février 2010 : « Qu’est-ce qu’on reproche aujourd’hui à tous ceux qui sont en prison ? On leur reproche d’avoir massivement détourné les deniers publics. Qu’est-ce qu’ils veulent faire avec tout cet argent ? Peut-être aspirent-ils à gouverner. Dans un premier temps, je vous fais remarquer une chose : pour tous les militants du RDPC qui se trouveraient aujourd’hui en prison, ils savent que les statuts du RDPC stipulent que le candidat du parti à l’élection présidentielle reste le Président national. Donc tous ceux-là qui ont détourné dans la perspective de la compétition présidentielle savent qu’ils ne peuvent pas le faire au sein du RDPC ». Ces propos ne laissent pas de place au doute : les affaires sont bien politiques.
Ces considérations d’ordre général posées, nous en venons à notre définition du prisonnier politique camerounais d’aujourd’hui.
Nous considérons comme prisonnier politique, toute personne qui serait en prison pour des motifs autres que ceux du droit commun (communément avancés) qui pourraient avoir servi de façade légale au déclenchement de son affaire.
Pour cela, nous avons retenus quelques critères:
1- La personne soutenue a été reconnue par les organisations internationales de défense des droits de l’homme comme étant un prisonnier d’opinion
2- La personne défendue est maintenue en prison au-delà de la peine qui a été prononcée contre elle par la justice.
3- Le justiciable fait face à une multiplication de procédures, dans une sorte de procès à tiroirs dont le seul but est de le maintenir en détention sans motif valable. 4- La détention dans une prison spéciale, autre que celle de droit commun ;
5- À ces catégories, nous ajoutons toute personne non liée à la politique mais qui a été emprisonnée non pas pour ce qu’elle a fait, mais pour ce qu’elle est. Il s’agit ici en l’occurrence des homosexuels habituellement jetés en pâture aux masses affamées pour les empêcher de demander des comptes sur la mauvaise gestion du pays.
Le logo officiel du CL2P
Ces critères établis, nous avons entamé la confection d’une liste, dans laquelle on peut déjà trouver les personnes ci-après, mentionnées sur le site internet du comité:
1- Pierre Désiré Engo, 73 ans Ancien ministre de l’Economie et du Plan (sous Ahmadou Ahidjo et Paul BIYA), puis ancien Directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale du Cameroun. Emprisonné depuis 14 ans officiellement pour détournement de fonds, il a été reconnu prisonnier d’opinion par l’ONU en 2009. Il aurait dû être libéré en même temps que le français Michel Thierry Atangana. Car le décret de remise de peine signé par Paul Biya en février stipulait que toute personne condamnée pour détournement de deniers publics et ayant passé dix ans en prison serait libérée. Non seulement Monsieur Engo n’a pas été libéré, mais en plus s’est-il vu collé un nouveau procès sur la base de faits jugés fantaisistes par ses premiers juges il y a quinze (15) ans.
2- Marafa Hamidou Yaya ancien Secrétaire Genéral à Présidence de la République, puis Ministre d’État de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Arrêté mi-avril 2012, il a été condamné à 25 ans de prison ferme, officiellement pour « complicité intellectuelle » de détournement de fonds publics en lien avec l’achat d’un avion pour le Président du Cameroun. Il est considéré par le département d’État américain comme un prisonnier d’opinion.
[ 3- Paul Eric Kingue,] ancien maire de Njombé Penja, Littoral. Arrêté le 29 février 2008 à la suite des émeutes de la faim. Condamné à six ans de prison ferme, puis à vie sans même avoir été convoqué au tribunal alors qu’il se trouvait en prison. Il a été accusé de pillage en bande organisée en lien avec les émeutes de la faim de 2008 et de détournement. Mais son sait qu’il doit son malheur au fait d’avoir réclamé aux entreprises françaises qui exploitent des bananeraies dans sa commune de payer leurs arriérés de taxes. Il a été reconnu prisonnier d’opinion par l’Amnesty international dans son rapport 2013.
4- Dieudonné ENOH-MEYOMESSE historien et homme politique, arrêté en novembre 2011 il a été déclaré coupable de vol à main armée et condamné à sept (07) ans de prison à l’issue d’un procès inéquitable qui s’est déroulé devant le tribunal militaire de Yaoundé, selon le rapport 2013 d’Amnesty International qui lui reconnaît le statut de prisonnier politique.
5- Urbain Olanguena Awono ancien ministre de la santé, condamné à 20 ans de prison pour détournement de fonds de lutte contre le sida. Voici ce qu’ont écrit les bailleurs de fonds sur son cas: « Le Fonds Mondial est préoccupé par les arrestations depuis la fin du mois de mars 2008 de l’ancien Ministre de la Santé Publique de la République du Cameroun, Monsieur Urbain OLANGUENA AWONO, ainsi que des docteurs Maurice FEZEU, Raphaël OKALLA et Hubert WANG, respectivement Secrétaires Permanents du Comité National de lutte contre le Sida, du Programme de lutte contre le Paludisme et du Programme de lutte contre la Tuberculose. Le Fonds Mondial a constamment suivi le développement de ces affaires à travers à la fois sa représentation locale au Cameroun et les autorités camerounaises. A notre avis, l’axe des enquêtes menées par les autorités camerounaises n’engage pas le Fonds Mondial. En tout point de vue, tous les rapports financiers et la revue des programmes financés par notre institution montrent à suffisance qu’ils ont été gérés de façon satisfaisante à cette date. Le Fonds Mondial n’a aucune preuve montrant une mauvaise utilisation des crédits alloués au Cameroun. ». Texte signé du Prof. Michel KAZATCHKINE, à l’époque Directeur Exécutif du Fonds Mondial contre le sida
La liste est évidemment non limitative
[bLa mission de notre mouvement se décline en plusieurs catégories d’actions]
1- Étudier les cas et rassembler tous les éléments prouvant le caractère politique de la détention des concernés
2- Sensibiliser l’opinion publique internationale à travers des campagnes médiatiques et d’autres actions
3- Mobiliser toutes les forces, organisations, et institutions pouvant concourir efficacement à la libération de celles et ceux dont le caractère politique ou arbitraire de la détention aura préalablement été établi.
4- Mener et soutenir toute action auprès des juridictions internationales et des organisations inter-étatiques dans lesquelles siège le Cameroun.
Nous appelons à un sursaut de conscience et de de la part des juges, qui oubliant leur serment ont servi de bras armé à toutes ces condamnations téléguidées par le pouvoir exécutif, parfois par peur, parfois par opportunisme. Le sort du justiciable ne doit pas servir de variable d’ajustement de leur trajectoire professionnelle. Nous lançons un vibrant appel au chef de l’État camerounais Paul BIYA dont la responsabilité se trouve interpellée dans son rôle de garant du respect constitutionnel de l’indépendance de la justice. Nous prions le président François Hollande de ne pas rester silencieux sur cette situation qui à terme pourrait sérieusement menacer la paix sociale au Cameroun, et souhaitons qu’il fasse usage de ses liens privilégiés avec son homologue camerounais pour une résolution rapide de ces affaires. Nous invitons la communauté internationale et toutes les bonnes volontés à se mobiliser pour mettre fin aux emprisonnements politiques au Cameroun.
En lançant ce mouvement, nous sommes uniquement mus par notre devoir de gratitude envers le Cameroun qui nous a vu naître ou grandir. Dans son Traité sur la dette de reconnaissance, le sage japonais du 13e siècle, Nichiren conseillait à quiconque de ne jamais oublier la dette de reconnaissance qu’il doit à ses parents, à ses maîtres, et à son pays.
Notre démarche est donc avant tout citoyenne. Nous qui vivons hors du Cameroun, souhaitons apporter notre contribution, si modeste soit-elle, à l’édification d’une société juste.
Protégés par les démocraties qui nous ont accueillis, nous ne pouvons donc rester silencieux face à la dérive de l’institution judiciaire camerounaise, qui prive de nombreux citoyens de leur liberté et les maintient longuement en détention, pour des motifs autres que ceux du droit commun généralement avancés, en piétinant allègrement les règles les plus élémentaires de la procédure pénale.
La libération récente de Michel Thierry Atangana et de l’ancien ministre Titus Edzoa après plus de dix-sept (17) ans de détention et deux condamnations pour les mêmes faits, est en effet venue jeter une lumière froide sur l’existence au Cameroun de nombreux prisonniers, qui doivent leur séjour en prison, non pas pour les faits qui leur sont officiellement reprochés, mais seulement parce que un jour ou l’autre, ils ont été soupçonnés de velléités politiques, ou de faire ombrage au prince par leur popularité réelle ou supposée, ou leur activisme débordant.
Le cas le plus illustratif de cette situation est celui de Pierre Désiré Engo, ancien ministre de l’économie et ancien Directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale. Après avoir passé 14 ans en prison, Pierre Désiré Engo remplissait toutes les conditions requises pour bénéficier de la remise de peine décrétée par Paul Biya le 18 février dernier, sachant par ailleurs qu’il avait déjà été reconnu prisonnier d’opinion par l’ONU dès 2009. Un Avis de la Commission des Droits de l’Homme avait alors demandé à l’État camerounais de le libérer sous 180 jours.
Lorsqu’on examine attentivement l’affaire Pierre Désiré Engo, on se rend compte qu’il doit son malheur- les procès à tiroirs qu’il affronte depuis 14 ans et qui se sont soldés par trois condamnations sur des bases hautement discutables – à la fondation qu’il avait créée, pour perpétuer la mémoire de Martin Paul Samba, un héros de la résistance à la colonisation allemande.
Un autre cas est celui de Marafa Hamidou Yaya, ancien ministre de l’Administration territorial et ancien Secrétaire général de la présidence camerounaise. Arrêté mi-avril 2012, il a été condamné à 25 ans de prison ferme, officiellement pour « complicité intellectuelle » de détournement de fonds publics en lien avec l’achat d’un avion pour le Président du Cameroun. «Pour cela, le juge s’est fondé uniquement sur ma relation amicale avec un des coaccusés au moment des faits», avait alors commenté le condamné. On sait aujourd’hui après confirmation de l’avocat du Cameroun dans ledit contentieux, Me Akeré Muna, que les autorités Camerounaises avaient entièrement recouvré les millions de dollars qui étaient censés avoir été détournés dans le cadre de l’achat de l’avion présidentiel, en plus d’un aéronef neuf, bien avant le début du procès kafkaïen qui a abouti à la condamnation de M. Marafa.
Les malheurs de Marafa semblent avoir commencé avec la publication de plusieurs milliers de documents confidentiels de la diplomatie américaine suite à une fuite relayée par l’association Wikileaks en novembre 2010. Un câble confidentiel de l’ambassade des États-Unis à Yaoundé dévoilé par Wikileaks le présentait en effet comme le potentiel successeur de Paul Biya. Des révélations qui ne pouvaient faire plaisir aux autres candidats généralement présentés comme des «fils adoptifs» du Président qui semblent être déjà dans une sourde mais fratricide bataille de succession, à fort repli tribal et villageois.
Messieurs Pierre Désiré Engo et Marafa Hamidou Yaya sont loin d’être les seuls prisonniers manifestement politiques au Cameroun, ni les seules victimes de l’arbitraire judiciaire et carcéral dans ce pays. Il y en a tant d’autres encore qui, pour des motifs d’incarcération les plus variés, les plus fallacieux, méritent aussi que nous leur accordions toute notre considération.
Aussi le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) se chargera sans relâche: d’étudier les dossiers au cas par cas, de sensibiliser les opinions publiques (nationales et internationales), puis de mobiliser toutes les forces, organisations, et institutions internationales pouvant concourir efficacement à la libération de celles et ceux dont le caractère politique ou arbitraire de la détention aura préalablement été établi.
Pour le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) du Cameroun
René DASSIÉ, Le Président, Journaliste
Joël Didier ENGO, Le Porte-Parole, Président de l’Association Nous Pas Bouger