Secteur bancaire: La réforme de Bâle II présentée au Cameroun

C’est en faveur d’un séminaire de deux jours organisé par l’Université catholique Saint Jérôme de Douala, en partenariat avec la société italienne Prometeia

Laisser le ratio Cooke pour le ratio McDonough
D’après l’expert financier et enseignant d’université Octave Jokung, la réforme de Bâle II consiste à laisser le ratio Cooke pour passer au ratio de McDonough qui prend en compte les fonds propres divisés par les engagements de crédit, plus les couvertures de risques opérationnels et les risques de marché. Le ratio de Cooke intègre les fonds propres de la banque divisés par les engagements de crédit doivent être supérieurs à 8%. Concrètement, si j’ai prêté un milliard FCFA à quelqu’un, il faut que j’ai des fonds propres correspondants à 8% de ce milliard, explique l’expert financier. C’est une grande révolution dans le secteur bancaire. Avant, on ne prenait que l’engagement de crédit. Avec Bâle II il faut en plus les risques opérationnels. On complète Cooke avec McDonough. Ma principal message dans ce séminaire consiste à sensibiliser les banquiers sur la nécessité de quitter donc le ratio Cooke pour McDonough, soutient Octave Jokung.

La réforme Bâle II en bref
Globalement, retient-on, Bâle II est toujours un ratio de solvabilité bancaire. Mais, les experts disent qu’il est plus précis que le ratio Cooke, parce qu’il prend en compte le risque plus ou moins élevé des différents prêts accordés par un établissement financier et fixe une limite à l’encours pondéré des prêts accordés par l’établissement financière en fonction de ses capitaux propres. Le niveau d’engagement des banques est ainsi limité par leur propre solidité financière. Ce ratio dans l’ensemble permet de mettre en place l’arbitrage prudentiel. Il affine l’accord Bâle I de 1988 et cherche à rendre les fonds propres cohérents avec les risques réellement encourus par les établissements financiers. Parmi les nouveautés, il y a prise en compte les risques opérationnels (fraude et pannes du système) et risque de marché, en complément du risque de crédit ou de contrepartie. On passe alors du ratio Cooke où les fonds propres de la banque sont supérieurs à 8% des risques de crédits, au ratio McDonough où les fonds propres de la banque sont supérieurs à 8% des risques de crédits (75%), plus ceux de marché (5%) et opérationnels (20%).

Le risque qui affecte le plus le Cameroun
C’est donc une réforme qui va faire du bien au Cameroun où les établissements financiers sont de plus en plus dans la tourmente. Ceci, à cause de la maitrise passagère des risques opérationnels. Pour Octave Jokung, c’est le principal risque qui affecte le Cameroun. C’est la maladie des banques et des Emf. C’est ce risque qui a emporté Amity Bank. C’est encore lui qui est à l’origine des ennuis de la Commercial Bank Cameroun (CBC). Tout comme ceux de First Trust ou tout récemment de la Compagnie financière de l’Estuaire (COFINEST). Octave Jokung a donné toutes ces informations ce jeudi 7 avril 2011, au cours d’un séminaire sur les Risques bancaires organisé par l’Université catholique Saint Jérôme de Douala, en partenariat avec Prometeia, une société italienne. En dehors des risques opérationnels, l’expert financier a insisté également sur les quatre autres risques bancaires. A savoir, les risques de crédit, de marché, de liquidité et systémiques. Mais, il faudra attendre quant à l’entrée en vigueur de Bâle II dans le marché financier de l’Afrique Centrale. Le secrétaire général adjoint de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) parle de 2017 en principe. Nous sommes encore en phase de consultation. On ne peut pas expérimenter ce système sans le concours des banquiers. Nous allons aussi faire un toilettage des règlements de la COBAC pour les adapter aux normes internationales, explique l’Equato-guinéen Rafael Tung.

Objectifs du séminaire
En général, ce séminaire vise sept principaux objectifs. Entre autres, documenter le dispositif de gestion des risques, structurer le dossier d’homologation Bâle 2, assurer la conformité réglementaire du dispositif après la mise en place de la réforme Bâle 2, préparer le dossier d’autorisation en vue de l’adoption des options avancées, identifier les éventuels points de non-conformité, Organiser le fonctionnement des activités de contrôle permanent et de contrôle périodique, assurer la pérennité et le positionnement du processus de revue des dispositifs de gestion des risques. En dehors des banquiers, plusieurs autres secteurs ont pris part aux travaux. Il s’agit des secteurs des assurances, de l’audit, de la trésorerie publique, etc.
Le comité de Bâle a été crée en 1974 par les gouverneurs des banques centrales et des organismes de réglementation et de surveillance bancaires des principaux pays industrialisés. Il est hébergé par la banque des règlements internationaux (BRI) basée à Bâle, en Suisse, d’où son nom. Sa mission est d’ uvrer en faveur d’un dispositif plus robuste en matière de supervision et de régulation du secteur bancaire. Il agit à cet effet sur cinq leviers. Le niveau de fonds propres réglementaires, les normes pour la gestion et la surveillance de la liquidité des banques, une amélioration de la gestion et du contrôle des risques, une plus grande transparence et une coopération transfrontalière en matière de supervision.

Le ratio Cooke laisse place au ratio McDonough
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