Cameroun : une société des méchants

Le mal ne triomphe que là où il y a abondance de méchants, et démission généralisée des gens de bien. C’est connu ! 

Ce qui l’est aussi, c’est que le Cameroun est gangrené par le mal, sous ses divers visages (népotisme, favoritisme, clientélisme, tribalisme, corruption, vol, pornographie, sorcellerie, etc.),  parce que les camerounais sont de grands méchants, jaloux de la « réussite », du « succès » et des « mérites » des autres.

La preuve, il n’y a qu’à voir l’acharnement avec lequel nous nous employons à détruire la réputation difficilement construite par nos frères, saboter les œuvres patiemment bâties par nos sœurs ! Nous sommes un Peuple de mécréants et de jaloux ! Et la jalousie, rappelons-le, est l’expression la plus courante de la sorcellerie.

Notre société a horreur de gens brillants, des porteurs de lumières, des gens de distinction qui rayonnent dans leurs domaines professionnels ou dans leurs activités. Qui plus est, lorsque ces personnes ne se laissent pas castrer politiquement, et décident de garder un minimum de liberté de parole critique. Une chasse à l’homme est immédiatement engagée…

Regardez les humiliations subies par les *Jean-Marc Ela, Fabien Eboussi Boulaga ou Manu  Dibango ? Beaucoup d’autres compatriotes, en ce moment, dans une institution, un projet, une activité, subissent la même violence de l’AMN (Association des Méchants de la Nation*).

Nous les gens ordinaires nous croyons leur échapper, mais pour combien de temps encore ? Lorsqu’ils n’auront plus de brillants à détruire, nous deviendrons leurs proies, même par défaut. Les méchants ne se reposent pas !

Ailleurs où l’on célèbre et vante les champions nationaux, à  défaut de les bâtir, au Cameroun on traque toute personne qui a osé s’extraire de la gadoue de la médiocrité, de l’armée des ignorants, pour se construire sa petite place au soleil, pour se hisser à l’horizon des lumières.

C’est pour cela que notre société s’acharne, a contrario, à élever les contre-modèles. Sous le couvert du pouvoir discrétionnaire, on n’accorde le marché public qu’au plus nul des soumissionnaires, de même on nomme toujours le plus incompétent, très souvent un illettré notoire, au-dessus de personnes brillantes et/ou compétentes, pour briser leur capacité à résister à l’oppression, à contester l’incurie, à s’insurger contre l’ignominie.

Le jour où dans ce pays on a présenté un  » *Feyman* à la télévision nationale, à une heure de grande audience, comme le modèle achevé de réussite dans notre société, parce qu’il avait réussi l’exploit d’extorquer de l’argent à des hommes d’affaires saoudiens et « loué » un jet privé, ce jour-là on n’a pas seulement pendu la méritocratie haut et court, mais l’on a aussi voué l’école, le travail acharné, la compétence et l’effort aux gémonies.

Le favoritisme, le tribalisme, le népotisme et les autres formes de sectarisme ne sont que des figures de notre méchanceté. Un pays qui stagne dans la pauvreté est d’abord un pays de sorciers. Et aucune émergence, aucun développement, n’est possible dans ces conditions, où nul n’a le droit de s’échapper de la caverne, de sortir de « la grande nuit » d’avant la vie !

Le développement n’est possible qu’avec une culture de progrès et de l’excellence, une promotion de la compétence et du mérite. Toutes choses qui sont contraires à la jalousie, à  la méchanceté et à la sorcellerie qui s’accommodent mal de la lumière. C’est d’ailleurs pourquoi les villages de sorciers sont toujours pauvres, salles et obscurs, comme de nombreux quartiers de notre pays.

Nous avons urgemment besoin d’un *Exorcisme  Collectif* ! Mais déjà, à ton niveau, si le succès ou le mérite de ton frère t’enlève le sommeil, il est temps pour toi de demander de l’aide…

Conformité aux standards internationaux: CDS HR Ltd. devient la seule société de ressources humaines certifiée iso 9001 : 2015 au Cameroun

CDS Human Resource Limited, l’une des principales sociétés camerounaises dans le domaine de l’offre de main-d’œuvre, vient de remporter le document qui lui confère la crédibilité internationale dont elle dispose pour exercer ses activités.

L’ISO 9001: 2015 a été officiellement remise a la directrice général de CDS HR Ltd par le directeur général de Bureau Veritas PHILIPPE DREAN, à Douala, le mercredi 18 septembre 2019, a Pullman Hotel Bonanjo.

Depuis la création de CDS HR Ltd, il y a environ deux ans, la  direction s’emploie sans relâche à faire en sorte que les sociétés et les organisations clientes obtiennent la main d’oeuvre compétente et adéquate au Cameroun. Elle a également permis aux chercheurs d’emploi de retrouver de bons emplois dans des conditions favorables. Les certifications ISO 9001: 2015 officiellement remises à la directrice générale de CDS Human  Resources  Ltd par le directeur général de Bureau Veritas Cameroun,  viennent témoigner de la crédibilité de la société et la qualité des services qu’elle propose au public.

La norme ISO 9001 est une norme internationale qui définit les exigences d’un système de gestion de la qualité. La certification aide les entreprises et les organisations à être plus efficaces et à améliorer la satisfaction de leurs clients.

FULAI NENA MAVIS, Directrice générale de CDS Human Resources Limited, déclare: «CDS HR va actuellement devenir la seule entreprise de recrutement de main-d’œuvre dotée de la certification ISO 9001: 2015 au Cameroun. Cela signifie que CDS HR répond aux normes les plus récentes en matière de clarification quantitative et qualitative des problèmes actuels d’offre de main-d’œuvre. Cela reste un honneur et un défi pour nous de trouver un équilibre entre la maîtrise de l’offre et de la demande de main-d’œuvre dans l’économie ».

En tant qu’agence de recrutement au Cameroun, CDS HR Ltd propose des professionnels hautement qualifiés et des travailleurs compétents pour constituer à court, moyen et long terme toutes les strates de la main d’oeuvre des entreprises. CDS HR leur fournit également, une solution optimisée en matière de ressources humaines permettant de gagner du temps et de l’argent.

La directrice générale de CDS HR Ltd ajoute: « Chez CDS HR Ltd, nous sommes convaincus de travailler facilement avec de nouveaux partenaires et clients et nous vous assurons des services de haute qualité en matière de placement, d’offre de personnel, de gestion de la paie, de recherche de cadres et de renforcement d’équipe».

Sous la supervision du Philippe DREAN, DG de Bureau Veritas au Cameroun, CDS HR Ltd a passé toutes les procédures de vérification pour obtenir la certification ISO 9001 et est désireuse de devenir le fournisseur de services avec la meilleure qualité du secteur.

Tout en saluant les responsables de la structure, le délégué régional de l’emploi et de la formation professionnelle (MINEFOP) de la région du littoral, TELEP CLAUDE BERNARD, a exhorté les autres entreprises à imiter le bon exemple, conformément au plan d’action du gouvernement visant à réduire le chômage au Cameroun ; et de veiller à ce que les entreprises obtiennent du personnel qualifié, par le biais d’agences de recrutement comme CDS HR Ltd.

La cérémonie de présentation du certificat ISO 9001: 2015 organisée par CDS HR Ltd, a vu la participation des représentants de plus de 100 entreprises nationales et internationales basées au Cameroun, tel que OLAWALE AINA OLATUNJI de DANGOTE Cement.

Plus d’informations sur le site de CDS HR

La vidéo de la cérémonie ICI

 

Musée national : des artistes plasticiens exposent leur vision de la société d’ « aujourd’hui »

Bartelemy Toguo, Samuel Fosso, Jean David Nkot… De grands noms qui s’engagent pour une société contemporaine juste et jalouse de ses valeurs positives. Leurs fresques sont exposées au Musée national de Yaoundé.

Le Musée national de Yaoundé accueille, jusqu’en septembre, une exposition d’œuvres engagées sur le thème « aujourd’hui ». Une initiative de la Banque mondiale qui vise à réveiller les consciences tout en ennoblissant des artistes qui ont la côte à l’international mais qui reste méconnus au Cameroun.

Dans le genre, l’écrivain Simon Njami s’illustre. Ce commissaire d’exposition – métier qui couvre la conception et la réalisation d’une exposition – fait partie des artistes plasticiens africains qui comptent.  En 2004 déjà, il a été commissaire pour le compte de l’Africa Remix, une  exposition itinérante qui a duré trois ans et permis de donner de la visibilité à l’art contemporain africain.

Simon Njami est le directeur artistique de l’ « aujourd’hui ». Un  événement qui rassemble trente-un artistes camerounais réunis dans une panache de couleurs, de matières, de formes et d’ouvrages différents mis ensemble pour repenser la société d’aujourd’hui.

Exposition (c) Droits réservés

Pas de place pour l’idéologie. Les artistes ne sont pas coupés de la réalité. Ils en demandent juste une amélioration. « Nation », l’installation de Bernard Ajarb ou encore « Dégâts des eaux. Performance collective, déambulation » les photographies de Gabriella Badjeck, font autorité. Le premier revient sur les dérives de la jeunesse camerounaise, un peu trop adonnée à l’alcool et autres plaisirs. Ses figurines sont dénuées de visage, probablement pour des besoins de sensibilisation. Peignez-y le visage que vous voulez. La deuxième emploie la puissance de la métaphore pour évoquer « l’échec des politiques qui nous gouvernent ». Quoi de plus représentatif que l’eau pour symboliser la délicatesse de la stabilité dans une République. L’image : «Une marmite neuve mais déjà pleine de trous qu’est notre chère République ». Gabriella Badjeck appelle les peuples à exercer leur droit de souveraineté.

-Vous avez parlé de politique ? –

Jean Emati est d’attaque pour le faire. L’artiste réveille  les consciences sur l’inertie des peuples face aux maux qu’ils subissent. Il use, pour le faire, d’une fresque des plus imagées représentant un homme à la tête de buffle qui tire d’une ficelle un mouton rebelle sous les aboiements rageurs, mais vains, d’un chien. Son œuvre « Le chien aboie, la caravane passe et le faible trépasse » s’attaque aux rapports de force qui persistent entre les gouvernements et les peuples, ainsi que les actions minimalistes des organisations (le chien).

Samuel Fosso, William Kayo, Bartélémy Toguo, Jean David Nkot, Grâce Dorothée Tong Guy Woueté, Boris Nzebo…. s’exposent au Musée national de Yaoundé jusqu’à la fin du mois de septembre.

Exposition (c) Droits réservés

Cameroun : l’éducation selon Cabral Libii

En s’appuyant sur le projet de société du coordonnateur du mouvement « 11 millions de citoyens », Journalducameroun.com imagine ce que serait ce secteur s’il était élu président et si ses propositions prenaient corps.

La présidentielle 2018 a été rude. Mais, Cabral Libii a déjoué les pronostics et trône désormais à la tête du Cameroun. Ses adversaires politiques l’attendent au virage. Mais, le jeune président compte sur sa politique éducative pour construire une société plus solide dans les générations à venir. La crise anglophone. Il l’a connue. Pour Cabral Libii, plus question de faire face à de telles divisions. Alors, il a instauré le français et de l’anglais comme langues d’enseignement dès la maternelle. Il en est désormais ainsi jusqu’en Terminale.

De nouvelles filières ont été introduites dans les établissements secondaires d’enseignement technique, polyvalents, ruraux et semi-urbains. Ces séries sont les techniques agropastorales (Tap) et l’introduction aux Arts plastiques (Ap) (comme la peinture, la sculpture, l’architecture). Les étudiants quant à eux bénéficient de bourses. Ceux inscrits en Master en génie industriel, agronomique ou en thèse, touchent un appui d’une valeur de 125.000 Fcfa par mois. En même temps, les frais de scolarité ont été réduits de moitié pour tous les étudiants des universités publiques du Cameroun, soit 25.000 francs CFA.

Cabral Libii a à cœur d’offrir une éducation de qualité à ses compatriotes. Aussi, chaque année, il recrute à 22.000 enseignants en raison de 11.000 pour le secondaire. Dans le secteur primaire, il en recrute 10.000 et 1000 dans l’enseignement supérieur. Cabral Libii estime qu’il faudra procéder à la contractualisation de l’ensemble des enseignants vacataires des lycées et universités, ainsi que la contractualisation et l’affection de tous les instituteurs dès la sortie des Enieg et Eniet.

 

Rentrée scolaire 2018-2019 : comment aborder l’année en toute sécurité

Le retour aux classes se fait dans un contexte marqué par une augmentation de l’insécurité sur l’étendue du territoire. Quelques habitudes à prendre pour aborder cette période avec sérénité.

L’année scolaire 2018-2019 a démarré lundi. Des milliers d’enfants de tous âges arpentent désormais les artères des villes pour se rendre à l’école au petit matin. Cet exercice, s’il est nécessaire pour la cause éducative, ne se fait pas sans risque pour les jeunes qui se retrouvent hors du contrôle parental. Journalducameroun.com a répertorié pour vous, une liste de petits conseils pour assurer une année scolaire sereine pour tous les élèves. Ils sont proposés par le commissaire de police Thierry Edjente.

Les élèves sont exposés à des accidents de la circulation sur le chemin de l’école. Ils convient donc pour eux de privilégier les passages cloutés pour toute traversée  de la chaussée. Les tout-petits peuvent demander de l’aide auprès des agents de polices déployés dans certains carrefours ou aux agents municipaux pour obtenir de l’aide. Il est par ailleurs toujours important d’apprendre aux élèves à bien regarder à gauche et à droite avant de traverser la route, de ne pas y jouer et de marcher face aux voitures en circulation.

Alors que les enlèvements d’enfants se multiplient de parts et d’autres, les élèves sont appelés à plus de vigilance sur les routes. Face à ce problème, ces derniers devraient éviter les conversation avec des inconnus, refuser tous cadeaux venant des personnes que l’on ne connait pas et demander aux parents l’autorisation d’accepter lorsqu’ils viennent des proches de la famille. Une autre chose qui pourrait être utile est de ne pas monter dans les véhicules des inconnus.

Dans la quête de la sécurité des élèves, il ne sera pas anodin pour les enfants de mémoriser les noms et numéros de téléphones de leurs parents. Ceux-ci peuvent alors être contactés facilement en cas d’urgence.

Présidentielle 2018: Cabral Libii attendu sur le plateau de TV5 Monde

Le candidat de l’élection présidentielle du 07 octobre prochain passera sur la chaîne de télévision le 9 septembre pour parler de son projet de société pour le Cameroun.

Cabral Librii sera reçu sur le plateau de la chaîne TV5 Monde, le 9 septembre prochain. L’occasion lui sera donnée pour défendre son projet de société segmenté en onze axes. A ce titre, l’on retient entre autres, un cadrage étatique qui répond aux attentes des citoyens, un plein emploi dans un environnement de travail et bancaire incitatif et une couverture sanitaire garantie pour chaque citoyen camerounais.

En séjour en Europe depuis le vendredi 31 août dernier, le candidat est résolument lancé dans une conquête des voix des camerounais de la diaspora. Une stratégie de pré-campagne qui lui a permis, à cette date, de se rendre en Suisse et aux Etats-Unis, où des meetings et diverses activités ont été organisés. Ce lundi 03 septembre 2018, il a donné une interview au média allemand Deutsche Welle en attendant les meetings de ce soir.

Affaire de l’enfant décapité : le quartier Eleveur au lendemain du passage de la police

Après l’arrestation de la mère de l’enfant dont la tête a été retrouvée dans une poubelle, le quartier Eleveur est plongé dans une atmosphère d’inquiétude.

Les habitants du quartier Eleveur restent dans la stupéfaction, depuis l’étrange trouvaille faite par un usager. La tête d’un enfant jetée dans un bac à ordure et retrouvée dans la matinée du lundi 27 août 2018, continue d’alimenter les conversations. Inquiétudes et interrogations se font davantage ressentir, depuis l’arrestation d’une jeune femme présentée comme la mère et la meurtrière de la victime. Elle a d’ailleurs été appréhendée par les forces de maintien de l’ordre, après que les restes humains aient été trouvés non loin de son lieu de service, un restaurant dans lequel elle occupe un poste de serveuse.

Malgré cette arrestation, des scènes d’agitation étaient encore visibles dans le quartier mercredi dernier. Les habitants voulaient en découdre avec toutes les personnes proches de la présumée coupable, qu’elles soient impliquées dans l’affaire ou non. Il s’agit notamment de la tante et du patron de la dame interpellée.

Sur le terrain, le reporter de journalducameroun.com a appris que le propriétaire du restaurant et sa serveuse sont nouveaux dans le quartier. Tous les deux vivent non loin de ce lieu de commerce. La jeune femme n’est pas très connue de ses voisins puisqu’elle y est seulement depuis quelques semaines. Son patron, lui, s’est installé dans ce quartier il y a environ huit mois.

Nul n’est certain que la victime soit la fille de la présumée coupable. Les déductions ont été faites en raison de ce qu’on les apercevait régulièrement ensemble. La jeune femme et la fillette résideraient non loin du lieu où la tête humaine a été retrouvée. Seule certitude à ce jour, c’est que la rumeur selon laquelle le restaurant vendait de la chair humaine est infondée.

Région de l’Ouest : un chauffeur abattu par un gendarme à Batcham

Le drame s’est produit à la suite d’une altercation entre les deux hommes pour une somme de 500 francs CFA.

La ville de Batcham, dans le département des Bamboutos (région de l’Ouest du Cameroun), est passée à côté d’une émeute ce 1er août 2018. La raison : le meurtre d’un chauffeur de camion par un gendarme, à la suite d’une altercation entre les deux hommes au sujet d’une somme de 500 francs CFA.

Le convoyeur du chauffeur décédé, présent au moment des faits, a rapporté aux médias ce qui s’est produit sur les lieux du crime. Il explique que le chauffeur et lui étaient en route pour Galim, dans le même département, où ils devaient livrer des tomates. Au niveau du poste de contrôle de gendarmerie de Batcham, ils auraient trouvé un bambou servant de barrière de contrôle sans aucun gendarme. Après quelques minutes, personne ne s’étant signalé, le chauffeur a demandé au convoyeur de lever la barrière, et ils ont poursuivi leur chemin.

Les choses ont pris une autre tournure lorsque les deux transporteurs ont réalisé qu’ils étaient suivis. « C’est par le rétroviseur qu’on observe une moto qui nous suivait. Devant le domicile où nous devons porter les paniers vides, le gendarme nous a retrouvé et a demandé au chauffeur de poser ses 500 francs CFA. Le chauffeur lui a fait savoir qu’il n’était plus au contrôle. Le gendarme l’a menacé, lui promettant le pire s’il n’obtempérait pas. N’ayant pas donné les 500 francs CFA qu’il demandait, le gendarme a d’abord tirer à deux reprises sur les roues avant d’ouvrir le feu sur le chauffeur trois fois de suite. C’est ainsi qu’il est atteint à la nuque. Avec l’aide des populations, il a été immédiatement conduit à l’hôpital des sœurs de Batcham. Avec le sang qui coulait abondamment, les médecins ont demandé son transfert pour l’hôpital régional de Bafoussam », raconte Linus Maxime Tepou, le convoyeur cité par le quotidien Le Jour.

La victime succombera à ses blessures. Alertés, une importante délégation des conducteurs de motos est arrivée à l’hôpital. De sources locales, ils avaient l’intention de récupérer le corps sans vie de leur collègue pour le ramener à Batcham. Ils vont cependant se heurter à une forte présence des forces de maintien de l’ordre à l’entrée dudit hôpital. Après des négociations entre les autorités administratives et la famille, le corps sans vie d’Arnaud Tene, la victime,  sera finalement déposé à la morgue de l’hôpital régional de Bafoussam.

Des médias locaux rapportent ce matin qu’à la demande du gouverneur de la région de l’Ouest, ce poste de contrôle a été suspendu jusqu’à nouvel ordre. Le gendarme meurtrier quant à lui a été interpellé. Arnaud Tene, 33 ans, laisse  deux veuves et trois enfants.

Crise anglophone : vive émotion à Buea après la mort d’un prêtre à la paroisse de Bomaka

Les fidèles s’interrogent sur les circonstances de la mort du père Alexander Sob, survenue le 20 juillet dernier non loin de la ville de Muyuka.

La paroisse Sacré cœur de Bomaka à Buea porte toujours le deuil de son curé, le père Alexander Sob. Ce dimanche 29 juillet, les paroissiens se sont réunis pour préparer les obsèques de ce prélat, tué par balles le 20 juillet, alors qu’il se rendait dans la ville de Muyuka, dans des circonstances toujours non élucidées. De l’avis des fidèles, il s’agit du décès de trop dans la crise qui secoue leur région depuis novembre 2016. « Le père Alexander n’avait des problèmes avec personne. Il était en paix avec tout le monde, pourquoi lui? », s’interroge Sheila, une jeune paroissienne.

A Bomaka, l’annonce de la mort du père Alexander Sob a été « brutale » pour plus d’un. La triste nouvelle est, en effet, parvenue à certains, alors qu’ils l’attendaient à l’église pour un meeting. « J’ai échangé avec le père à la mi-journée ce jour-là. Nous devions nous revoir à la réunion à 17h30. Vers 16h, lorsqu’on m’a annoncé son décès, je n’en revenais pas », raconte un autre paroissien.

Alexander Sob était en service à Bomaka depuis un peu plus d’un an. Avant son affectation à cette fonction, il occupait le poste de secrétaire à l’éducation au diocèse de Buea. Selon certaines indiscrétions, le père Alexander Sob faisait partie des membres du clergé ayant milité pour la réouverture des écoles à Buea, malgré l’opposition des activistes sécessionnistes. Cette position, selon les mêmes sources, serait la raison de son départ de l’évêché pour Bomaka.

Le Père Vincent Mesue, qui exerçait avec lui à la paroisse sacré cœur de Bomaka, le décrit comme quelqu’un de particulièrement dynamique. « Le passage de père Alexander Sob dans cette paroisse était court mais intense. Je peux témoigner de ce que sa présence ici a été marquée par un accroissement considérable de la population de notre église. Il va beaucoup manquer à tous ces fidèles », a déclaré le prélat.

Les obsèques d’Alexander Sob se dérouleront du 8 au 10 août prochains. En raison des contraintes sécuritaires, aucune veillée ne sera organisée comme il est de tradition dans l’église catholique. En attendant cette date, les fidèles espèrent toujours, que la lumière soit faite sur cette mort.

 

Limbe : plusieurs morts enregistrés dans des inondations

Au moins cinq personnes ont perdu la vie dans des inondations qui se sont produites dans cette ville balnéaire le 24 juillet. Un glissement de terrain a également été signalé.

Les populations de la ville de Limbe sont encore sous le choc, 24 heures après la montée des eaux que leur ville a connu hier à la suite du passage d’une forte pluie. Cette averse a provoqué des inondations dans l’ensemble de la localité. Selon des témoignages recueillis sur les lieux, la pluie s’est abattue durant toute la nuit du 23 au 24, provoquant une montée des eaux considérable dans les différents quartiers de cette ville voisine de l’océan Atlantique.

De nombreuses maisons ont subi les dégâts de la pluie, avec notamment la destruction de biens. C’est le cas de madame Victorine, qui a vu ses ustensiles de cuisine se faire emporter par les eaux. « Je n’ai jamais vécu ça. Ma cuisine etant à l’extérieur, l’eau a tout emporté. Je dois entièrement m’équiper maintenant« , a-t-elle expliqué à nos confrères d’Equinoxe télévision.

Les habitants de Limbé rapportent également qu’un glissement de terrain a été enregistré. De nombreuses maisons auraient été ensevelies. Les riverains se sont immédiatement mués en secouristes. Un premier bilan non officiel fait etat de cinq morts. Les autorités de la ville ne sont toujours pas exprimées depuis l’annonce de cette catastrophe naturelle. En attendant, les populations sauvent ce qui peut l’être, après le passage des eaux.

 

Assistance aux populations anglophones : des levées de fonds dans les lycées du Wouri

L’appel à ces collectes de fonds a été lancé par le délégué départemental des enseignements secondaires pour le Wouri.

Les responsables des établissements d’enseignements secondaires du département du Wouri ont été appelés à «organiser des collectes de fonds au sein de leurs institutions». Cet appel est de M. Yomba Janvier, délégué des enseignements secondaires pour ledit département, qui a rendu publique un communiqué le vendredi 29 juin à ce sujet.

Selon ce dernier, ces collectes sont la réponse à l’appel du gouverneur de la région du Littoral, relatif au plan d’assistance aux populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le délégué indique que chaque chef d’établissement devra dresser des listes déclinant les contributeurs et les montants versés, et ces listes seront transmises au gouverneur de la région du Littoral Samuel Ivaha Diboua.

En rappel, le plan d’assistance aux populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a été initié par le président de la République le 19 juin dernier. Il prévoit une enveloppe de 12,7 milliards de francs CFA qui servira à reconstruire les infrastructures détruites pendant la crise, et à apporter une aide humanitaire aux populations affectées.

Région du Sud-Ouest : la ville de Kumba privée d’électricité depuis cinq jours

Les raisons de ce « blackout » sont toujours inconnues. La ville est paralysée.

La ville de Kumba, chef-lieu du département de la Meme dans la région du Sud-Ouest, n’est pas approvisionnée en énergie électrique depuis cinq jours. Cette situation, cumulée au fait que des doutes planent sur la sécurité des voies de sortie de la ville, crée une ambiance de ville morte dans la ville.

Joint au téléphone par journalducameroun.com, un habitant raconte : «Nous sommes au cinquième jour sans électricité à Kumba et nous ne savons même pas quand cela va revenir parce que personne ne nous informe de ce qui se passe, nous sommes confus ». Rendue à l’agence Eneo de la ville, la même source indique qu’aucun responsable ne souhaite s‘exprimer sur le sujet.

L’absence de courant affecte cette ville, considérée comme le poumon économique de la région du Sud-Ouest. Les opérateurs économiques disent subir de lourdes pertes. Ceux disposant de groupes électrogènes se sont lancés dans une nouvelle activité : la recharge des appareils électroniques. « On charge les téléphones à 200 francs CFA pour 30 minutes », a rapporté un habitant à journalducameroun.com.

La ville de Kumba est isolée de la capitale régionale, Buea, depuis le week-end dernier. Des groupes armés ont bloqué l’axe reliant les deux villes pendant plusieurs heures, avant l’intervention de l’armée. Malgré cette intervention de l’armée, la circulation entre lesdites villes est toujours timide, en raison de la peur qui règne du côté des chauffeurs.

 

 

Crise anglophone : près de 5000 emplois menacés à la CDC

La direction de cette entreprise a tenu une réunion de crise le 8 juin dernier avec des représentants du personnel et des syndicalistes.

La Cameroon Development Corporation (CDC) est dans la tourmente. Pas moins de cinq mille travailleurs de cette entreprise pourraient perdre leur emploi, si la crise qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun persiste, a déclaré la direction de la société. C’était au cours d’une réunion tenue avec des représentants du personnel et des syndicalistes, où l’état de l’entreprise a été présenté et des propositions ont été faites pour mettre en garde contre les effets négatifs de la crise actuelle.

«L’année 2017 n’a pas été bonne pour la société. 2018 a commencé avec des lueurs d’espoir dans le segment Banane ainsi qu’une amélioration dans le segment huile de palme », a déclaré le directeur général de la CDC, Franklin Njie. Malgré cette embellie, la situation pourrait être pire dans un avenir proche si la crise persiste, surtout dans la région du Sud-Ouest, où la CDC opère principalement. «Neuf champs, à savoir Boa, Moulin Illoani, Illoani, Mbonge, Mukonje, Malende, Mungo, Meanja, et Tombel ne sont pas opérationnels. Il n’y a aucune garantie de vente d’huile de palme l’année prochaine. Illoani est à production nulle depuis le mois d’avril. Mondoni fonctionne partiellement, et la sécurité des travailleurs est une préoccupation majeure », a-t-il ajouté.

Toutes choses qui impactent sérieusement les finances de la CDC avec des répercussions imminentes sur les revenus des employés. Car, comme l’a expliqué le directeur général de la compagnie, les salaires du personnel devraient subir des réductions prévues par la loi si la crise persiste.

«À partir de juin 2018, les travailleurs des différents champs en crise devraient être payés à hauteur de 50% de leurs salaires. Si la situation persiste, elle baissera à 40% en juillet, 35% en août, 30% en septembre et après six mois, ces travailleurs seront licenciés », a expliqué le directeur général.

Un comité a, par la suite, été formé par les représentants du personnel pour formuler leurs griefs et les présenter aux responsables appropriés.

En rappel, la CDC est le premier employeur du Cameroun après l’Etat, avec près de 22.000 employés. L’entreprise produit de la banane, de l’huile de palme, du caoutchouc, du thé et quelques cultures plus marginales. Ses plantations sont situées dans le Sud-ouest du Cameroun, tout autour des collines fertiles du mont du même nom.

 

Au tribunal : les avocats de la Mida dénoncent des irrégularités dans la procédure

C’est le principal argument évoqué par la défense pour demander la « libération immédiate » des responsables de la Mida, placés en garde à vue depuis le 16 avril dernier.

Les avocats des dirigeants de la Mida ont introduit une requête «en libération immédiate de Foe Amougou, Essala Nnang Patrick et autres, détenus dans les locaux du GSO à Mvan». Elle est adressée au président du Tribunal de grande instance du Mfoundi et a été présentée le 17 mai dernier. Selon les requérants, la procédure déployée contre leurs clients est sujette à de nombreuses irrégularités, ce depuis leur interpellation.

«Nos clients ont été convoqués par téléphone le  16 avril 2018 à la direction de la Police judiciaire et placés en garde en vue le même jour (…) la garde à vue aurait dû prendre fin le 20 avril 2018 (…) Curieusement sans autorisation du procureur de la République, les requérants restent illégalement en ces lieux, en dépassement des délais légaux», affirment lesdits avocats, cité par l’hebdomadaire Kalara du 22 mai 2018.

Outre cette détention jugée « illégale », les avocats de la Mida contestent les écarts dans les sommes retrouvées lors de la perquisition du siège de cette organisation, tels qu’annoncé par les autorités administratives. Ils révèlent que des éléments de la police et de la gendarmerie ont posé des actes de police judiciaire en effectuant des perquisitions dans les locaux de la Mida à Ahala, sans aucun mandat.

Ils affirment que ce n’est qu’après trois jours de perquisitions qu’un huissier a été appelé sur les lieux pour effectuer un constat. C’est de cette manière qu’ont été obtenus les chiffres communiqués par le ministre Issa Tchiroma. En rappel, le ministre de la Communication avait souligné que les sommes collectées par la Mida étaient estimées à 9 milliards de francs CFA, alors que le montant retrouvé dans les caisses de la Mida était d’environ 3,6 milliards de francs CFA.

Au vu des vices de procédures cités, les avocats des dirigeants de la Mida ont non seulement demandé la libération de leurs clients, mais ont surtout annoncé le dépôt d’une plainte contre inconnu au sujet des écarts décriés. L’audience a été reportée au 24 mai prochain, en raison de l’absence de la déclaration sous serment.

 

Affaire Mida : plusieurs « omissions » sur les listes des souscripteurs à rembourser observées

Suite à cela, une sous-commission d’examen de requêtes a été mise en place par le gouverneur de la région du Centre.

Des dizaines de personnes ont pris d’assaut l’esplanade de la sous-préfecture de Yaoundé 3ème sise au quartier Efoulan ce mardi 15 mai 2018. Dans les longs rangs qui obstruent l’entrée du bâtiment principal de cette unité administrative, il n’échappe pas à l’œil du visiteur que les personnes en rang tiennent en main des chemises en papier qu’ils remettent à tour de rôle dans un bureau où elles sont reçues.

Interrogé sur cette situation inhabituelle dans ses services, le sous-préfet Nestor Dym renseigne sur les raisons de cet attroupement. « Il y a eu des omissions au niveau des services du gouverneur, l’autorité administrative qui préside la commission régionale de règlement de cette affaire de paiement de la Mida. Donc, sur la liste qui est sortie, il y a eu des omissions et une sous-commission chargée de l’examen des requêtes a été mise en place par legouverneur, et c’est le sous-préfet de Yaoundé 3e qui a reçu la charge de la présider».

Les dossiers de requête sont constitués des pièces justificatives des versements effectués auprès de la Mida. « Il faut, entre autres, les reçus des souscripteurs. Nous allons travailler avec les responsables de la Mida qui doivent authentifier leurs signatures. Nous ne pouvons pas prendre les dossiers à la volée, une requête ne sera reconnue que lorsqu’elle aura été authentifiée», ajoute M. Nestor Dym.

Un travail fastidieux qui suscite l’anxiété des souscripteurs ayant des requêtes. « Je suis ici depuis hier, les rangs n’avancent pas. On se demande même si ces requêtes vont servir à quelque chose», déclare, furieuse, une jeune dame. Pour le sous-préfet, chacun devra prendre son mal en patience, car ce travail « est dans l’intérêt de tous ».

En attendant le paiement effectif des sommes saisies, les autorités continuent de mener leurs enquêtes pour déterminer les responsabilités de chacun. « Il y a des enquêtes qui sont menées. C’est à l’issue des enquêtes que l’on saura à quoi s’en tenir, on saura quoi faire d’eux [responsable de la Mida, Ndlr]», affirme le sous-préfet de Yaoundé 3ème.

En ce qui concerne la procédure, M. Nestor Dym déclare que les paiements ne seront possibles qu’après l’examen de toutes les requêtes. « On ne peut pas engager les paiements lorsque d’autres sont encore dans les requêtes», affirme-t-il. Pour cela, la sous-commission chargée des requêtes rendra sa copie au gouverneur, qui procédera à un réexamen et qui publiera « probablement » une autre liste.

 

 

Fermerture de Mida : les souscripteurs toujours en attente des paiements

Malgré les assurances du gouvernement, des centaines de personnes attendent impatiemment le remboursement des sommes investies auprès de cet institut, dont les activités ont été suspendues.

Les souscripteurs de la Mida sont impatients de rentrer en possession de leurs investissements, ceci près de deux semaines après la fermeture définitive de cet institut. Promesse leur avait été faite par le gouvernement, dans un communiqué, que des mesures avaient été prises pour le remboursement intégral des sommes investies.

D’après des informations délivrées par le ministre de la Communication, IssaTchiroma Bakary, la commission présidée par le gouverneur de la région du Centre est à pied d’œuvre. Elle a la charge d’identifier l’ensemble des souscripteurs et d’établir les modalités de remboursement. Chacun sera remboursé « au prorata des sommes saisies », explique le ministre.

Au siège de la Mida à Ahala, les foules observées ces dernières semaines ont disparues. Il n’y a désormais qu’un groupe de gendarmes qui montent la garde. Les souscripteurs qui y avaient organisé un sit-in sont pour la plupart retournés à leurs occupations quotidiennes. Très peu d’entre eux souhaitent encore s’exprimer sur le sujet. Tous gardent néanmoins un œil bien ouvert sur ce qu’il adviendra des 3. 622. 928 550 de francs CFA recouvrés au siège de la Mida le 26 avril dernier.

 

 

Yaoundé : le préfet du Mfoundi suspend les activités de l’institut Mida

Jean Claude Tsila accuse notamment cette organisation « d’escroquerie » et de « corruption de la jeunesse ».

Les responsables de la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (Mida) sont dans la tourmente. Depuis le 18 avril dernier, les adhérents de ce groupe, dont le siège se trouve au quartier Ahala à Yaoundé, lieu-dit « Repos du chef », sont déboussolés. Et pour cause, nombreux d’entre eux y avaient déboursé d’importantes sommes d’argent dans le but d’en gagner davantage à l’issue d’une formation, que les concernés eux-mêmes, ont des difficultés à expliquer.

Samuel* (nom d’emprunt), est l’une des victimes de ce groupe. Rencontré par jounalducameroun.com, il explique comment fonctionne la Mida. « Ils nous proposaient de nous inscrire pour recevoir une formation dans le secourisme pour la prévention des crises civiles et militaires. Pour cela, il fallait débourser la somme de 12. 500 francs CFA, et  13 000 francs CFA pendant la formation pour l’achat des documents. Et après une semaine de formation, on devait recevoir 63 000 francs CFA. En gros ils promettaient de doubler la mise de départ, car tu as la possibilité d’inscrire plusieurs personnes, suivre la formation à leur place, et percevoir les gains en fonction du nombre d’inscrits. Tout ça en une semaine », explique-t-il.

Sur la page Facebook de cette organisation, il n’est pourtant nullement fait mention des enjeux financiers qui se cachent derrière cette formation. «L’Institut MIDA de Prévention des Crises Civiles et Militaires est établi juridiquement comme une entreprise dont l’activité principale réside dans la prestation de services, expertises en criminologie, criminalistique, médiation, négociation, conciliation et réinsertion sociale, dispose d’un Registre de commerce RC/YAO/2016/A/5756 conformément enregistré au greffe », peut-on lire dans un communiqué publié le 17 avril dernier. Du verbiage, ajoute Samuel, qui affirme que l’argent est au centre de cette activité. « C’est l’argent qui m’a amené là-bas et non leur formation. Ils n’en parlent pas sur leurs supports de communication, mais ce sont  les promesses de gain qui leur font avoir des adhérents », explique-t-il.

De l’avis de certains observateurs, la formation de Mida repose sur le système dit de « Ponzi », c’est-à-dire un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Un système attractif pour des jeunes en quête de moyens de subsistance. Selon le quotidien Cameroon Tribune, 1 800 jeunes ont été formés et auraient reçu plus de 2 milliards de francs CFA pour le seul mois de février, ce qui témoigne de l’engouement suscité par cette organisation. Un engouement renforcé par des techniques de communication et de lobbying bien huilées, en témoigne la diffusion d’un reportage sur les bienfaits de ladite formation sur les antennes de la télévision nationale, ou encore la visite du premier adjoint du Préfet du Mfoundi dans leurs locaux.

De son côté, le préfet du Mfoundi accuse les responsables de Mida de « corruption de la jeunesse » et d’« escroquerie par appel au public » entre autres girefs. D’où la suspension des activités de cet institut et l’interpellation de ses responsables. Une enquête aurait également été ouverte, afin de relever les différentes responsabilités, et d’établir la véracité des rumeurs annonçant un financement extérieur.

Douala : un incendie ravage dix boutiques au marché de New-Bell

Les flammes ont consumé les commerces du marché de la gare de New-Bell dans la nuit du dimanche 15 avril 2018.  

Un incendie a réduit en cendres dix commerces au marché de la gare de New- Bell, dans l’arrondissement de Douala 2ème . Selon les témoins, le feu s’est déclaré aux environs de 20 h dimanche 15 avril 2018 au lieu-dit « Secteur babouche ». L’incendie a débuté dans une boutique de vente de chaussures. Les flammes se sont ensuite propagées vers les autres commerces. Les marchandises constituées de vêtements, sacs-à-main et chaussures ont été complètement réduits en cendres.

Un témoin présent au début de l’incendie raconte qu’il s’employait à ranger sa brouette dans le marché lorsqu’il a aperçu de la fumée qui s’élevait de la boutique G182. Il s’est précipité pour alerter les vigiles de l’espace marchand. Mais aucun ne se trouvait dans les parages. «J’ai alors interpellé un véhicule de la police qui faisait la patrouille », raconte le témoin. Les policiers ont aussitôt établi un périmètre de sécurité et ont alerté les sapeurs-pompiers. L’intervention des « soldats du feu » a duré plusieurs heures pour circonscrire les flammes.

Des sinistrés font savoir qu’après le départ des sapeurs-pompiers, le feu s’est à nouveau manifesté autour de 3h dans l’espace marchand. Les citernes d’eau des sapeurs-pompiers ont été remobilisées pour maîtriser les flammes. D’après des vendeurs du marché de la gare de New-Bell, l’action des forces du maintien de l’ordre a empêché aux badauds de perpétrer des coups de vol pendant la catastrophe.

L’origine du feu reste pour le l’heure inconnue. Les commerçants font savoir que le réseau électrique du marché est souvent perturbé par les courts-circuits en journée, mais la situation retourne vite à la normale.

Affaire du déraillement d’Eseka : le DG de Camrail à la barre ce jour

Jean-Pierre Morel devra poursuivre son audition au Tribunal. Son prédécesseur, Didier Vandenbon sera aussi entendu.

L’actuel directeur général de la Camrail et son prédécesseur sont attendus ce jour à la barre du tribunal de première instance d’Eseka. C’est dans le cadre du procès ministère public et ayants droit des victimes de l’accident de train d’Eseka du 21 octobre 2016, contre la société Camrail et son collège d’administrateurs à la date des faits.

Face à Marcel Ndigui Ndigui, le président du tribunal, l’actuel DG de Camrail Jean-Pierre Morel devra poursuivre son audition. Elle avait été entamée le 14 février avant de se poursuivre le 14 mars 2018. Au cours de cette audition, l’actuel DG de la Camrail, qui avait préalablement choisi de parler sous serment, a présenté l’entreprise dont il a la charge. Il a ensuite répondu aux questions de la défense, qui tentait de démontrer que Camrail a jusqu’ici exercé en tout professionnalisme et dans le respect des règles sécuritaires établies.

Par la suite, il a été établi que des pièces reversées au dossier et citées par le DG Jean-Pierre Morel ne devaient pas être prises en compte car elles n’étaient pas certifiées. Un avis émis par le ministère public et les avocats des familles de victimes, et partagé par le président du Tribunal Marcel Ndigui Ndigui. Face au quiproquo, l’audience a été suspendue et reportée à ce jour.

Jean-Pierre Morel pourra donc continuer son témoignage. Elle devrait être suivie de celle de Didier Vandenbon, DG de la Camrail au moment des faits. Les premiers experts seront également entendus.

L’attente des salaires à Yaoundé, entre angoisse et espoirs

A la fin de chaque mois, les banques sont prises d’assaut par des salariés qui semblent ne devoir leur survie qu’au virement effectif de leur gratification.

La fin du mois de juillet est à la porte. Les longues files de travailleurs devant les banques de la capitale attestent de cette réalité.  Ce mercredi, et comme cela est de coutume chaque mois, des centaines de fonctionnaires et travailleurs du secteur privé ont envahi les distributeurs automatiques Yaoundé pour rentrer en possession de leurs salaires.

A  l’arrivée du reporter de Journal du Cameroun à l’agence de la Bicec, au lieu-dit Camair-co, une foule de personnes attendent patiemment leur tour. Il est 13h et le soleil est à son zénith, les visages sont crispés, et rares sont ceux qui daignent échanger quelques mots avec leurs voisins. Il faut garder ses énergies pour tenir debout dans la file. Matthieu (nom d’emprunt) accepte tout de même de se confier : « Je veux retirer cet argent aujourd’hui car j’en ai besoin urgemment. Mes trois enfants changent tous d’établissements cette année et il me faut commencer leurs inscriptions maintenant ; sinon ils ne pourront pas avoir de place en septembre. »

Comme lui, la raison du «besoin urgent» est avancée par de nombreuses personnes pour justifier cette frénésie devant les guichets de banque dès que les salaires sont disponibles. « Ma fille doit être opérée. Elle est actuellement internée à l’hôpital et on m’y attend avec de l’argent. Je n’ai pas de choix. Tant que je ne suis pas servi, je ne peux pas quitter ce lieu. » renchérit un autre usager.

Sur la route qui rallie le siège de la Camair-Co au Carrefour Elig-Essono, la recrudescence de vendeurs ambulants se livrant à leurs activités ainsi que les embouteillages imposent à tous une pensée pour la période des salaires. Pour Paul Nana, taximan rencontré au quartier Anguissa, l’explication est toute trouvée : « La ville de Yaoundé est particulière. A la fin des mois, l’activité économique connait un boom car les fonctionnaires font des achats planifiés sur le mois. C’est l’occasion pour tous les vendeurs de se mettre en valeur et ce mouvement-là crée des déplacements qui entrainent des embouteillages sur les routes. »

Le phénomène de la fin du mois a pris racine dans la capitale où les populations le vivent partagées entre angoisse et espoirs. Pendant ce temps, la ville de Yaoundé continue de vivre, au pouls des salaires de ses travailleurs, devenus les dictats de son activité économique.

 

 

Accident d’Eseka : La dotation spéciale du chef de l’Etat bientôt remise aux victimes

C’est la quintessence d’un arrêté du premier ministre Philémon Yang signé le mardi 17 juillet 2017.

Les victimes du déraillement d’Eséka du 21 octobre 2016 pourront bientôt rentrer en possession de la dotation spéciale de un milliard de francs CFA promise par le chef de l’Etat Paul Biya le 23 mai dernier. Le Premier ministre Philémon Yang vient de signer un arrêté « portant création, organisation et fonctionnement du comité interministériel chargé d’encadrer la répartition de la dotation spéciale d’un milliard accordée par le chef de l’Etat au titre de l’assistance financière aux victimes de l’accident ferroviaire survenue le 21 octobre 2016 à Eséka ».

On peut retenir de cet arrêté que le comité aura, entre autres missions, d’établir la liste des victimes ou encore de définir les modalités de mise à disposition effective de ladite assistance. Le comité sera présidé par le ministre secrétaire général des services du Premier ministère, Seraphin Magloire Fouda. Comme membres, le comité comptera les ministres des Transports, des Finances, de la Santé publique, des Affaires sociales, de l’Administration territoriale, et du Contrôle supérieur de l’État. On retrouvera aussi le secrétaire d’État chargé de la Gendarmerie, le délégué général à la Sûreté nationale et 3 représentants du Premier ministère et du ministère de la Justice. L’équipe sera assisté d’un secrétariat technique.

A lire aussi : La commission de Paul Biya accable Camrail.

Les membres de ce comité ne travailleront pas contre rémunération. Cependant, les charges nécessaires au fonctionnement seront supportées par le budget de l’État. Le comité dispose d’un délai de 3 mois pour soumettre  un rapport final au Premier ministre sur la répartition de cette dotation spéciale du président de la République, et le reste de la procédure va se poursuivre dans le cadre des concertations spécifiques regroupant toutes les administrations concernées.

La dotation spéciale d’un milliard du président Biya est une assistance financière ponctuelle, en guise de solidarité nationale à l’endroit des victimes ou de leurs ayants droit.

 

 

Cameroun: un internaute entre en lutte contre les tapages nocturnes

Le jeune Olivier Madiba lance une pétition sur la plateforme Change.org afin d’inviter d’autres Camerounais à lutter contre les tapages nocturne des bars

Depuis ce lundi 10 juillet 2017, la plateforme Change.org abrite la pétition d’un jeune camerounais qui a décidé de mener une lutte contre les tapages nocturnes des bars et autre débits de boisson à proximité des résidences. Olivier Madiba, qui est à l’origine de cette pétition relate une expérience personnelle pour inviter ses concitoyens à le rejoindre dans ce combat.

«Nous sommes un dimanche à 00h40 et je n’arrive pas à me préparer pour ma semaine à cause du bar à 400 mètres qui est encore ouvert et qui met un volume infernal. La plupart des camerounais vivent cette pollution sonore qui empêche nos enfants de dormir et des familles de se reposer. Si comme moi vous êtes fatigués de la pollution sonore nocturne, signez et faites passer cette pétition que nous ferons remonter aux autorités compétentes

Le jeune entrepreneur qui est à l’origine du premier jeu vidéo camerounais, met ainsi le doigt dans une plaie que la société camerounaise traine depuis longtemps et qui se ressent dans l’engouement avec lequel les internautes réagissent à cette pétition. Des perturbations sonores nocturnes qui il faut le signaler se font au mépris total de la loi qui est claire sur les restrictions relatives  aux horaires de fonctionnement des bars.

En effet dans ses articles 13 et 14, le décret du 09 novembre 1990 fixant les conditions d’exploitation des débits de boissons stipule que les heures d’ouvertures et de fermetures des débits de boisson sont fixés de 6 à 21h pour les ventes à emporter, et de 6h à minuit pour les ventes sur place. Par ailleurs aucun débit de boisson ne peut être ouvert ou transféré à 200m d’un hôpital, d’un dispensaire, d’un établissement d’enseignement ou d’un édifice consacré au culte.

La pétition sera remise au président de la République, au chef du gouvernement et aux délégués du gouvernement des deux principales villes du Cameroun Douala et Yaoundé, selon son initiateur.

 

Camerounais, libérons-nous de la haine et de la servitude!

Par Vincent-Sosthène Fouda, Président du Mouvement camerounais pour la social-démocratie (M.C.P.S.D)

Il est difficile dans la société camerounaise de commencer un article de réflexion par « nous » tout comme il est difficile de le poursuivre par société. La vulgarisation de la science dans ce territoire de 25 millions d’hommes de femmes et d’enfants refuse qu’on s’arroge le droit d’ériger un « nous » voire de parler à son nom. Tout comme avec rigueur il est difficile de désigner une juxtaposition de microsociétés en société tant il existe de sociétés dans ce Cameroun !

Le « nous » par lequel nous ouvrons pourtant cette réflexion est une nécessité et pourrait être désigné comme un sujet pur et transcendantal. Ce qui veut dire en d’autres termes que nous ne sommes ni l’homme, ni la femme, ni la prostituée du cinquante/cinquante à Mini-Ferme, ni l’étudiant qui parcourt 20 km à pied pour espérer prendre un cours dans l’une des nombreuses universités du pays sans espoir de décrocher un jour un diplôme et quand bien même il le décrochera rien ne garantit qu’il puisse un jour le convertir en emploi. « Nous » sommes donc un « nous » antagoniste qui surgit d’une société antagoniste, éparse ; éparpillée. Ce que « nous » vivons ne nous est pas commun, émotion, souffrance, dictature, viol, joie, mariage, baptême, fête, danse, intimité, jouissance dans le lit, copulation, « inimitié » dont parle Achille Mbembé dans son dernier ouvrage. Mais « nous » devons accepter de partir de ce point tout en le critiquant au nom même de l’objectivité du point « zéro » ou comme disent les philosophes kantiens du « tohu-bohu » originel.

Je ne suis pas certain que « nous » soyons unifiés en nous, l’être singulier en lui-même est déjà tout un univers mais nous devons par la rencontre de l’autre découvrir l’unique condition humaine de l’être social et sociable que nous sommes et c’est parce que nous le sommes que nous ne pouvons qu’avoir un destin commun.

Depuis quatre à cinq décennies, il y a une politique de déstructuration du « nous-commun » au Cameroun qui a fini par faire de « nous » des mouches prises dans une toile d’araignée. Nous partons d’un désordre enchevêtré, car il n’y a pas d’autre lieu à partir duquel commencer. « Nous ne pouvons pas partir, commencer, en prétendant que nous sommes extérieurs à la dissonance de notre propre expérience, car ce serait mentir. Telles des mouches prises dans un réseau de relations sociales hors de notre contrôle, nous ne pouvons qu’essayer de nous libérer en rompant les fils qui nous emprisonnent. » Je lisais encore Michel Foucault dans Les mots et les choses, ouvrage de référence si nous voulons comprendre « l’ uvre immense à laquelle l’Occident a soumis des générations dans le but de produire la soumission des hommes ; je veux dire leur constitution comme « sujet » dans les deux sens du mot. »

Nous devons nous émanciper..
Ce qui nous arrive n’est pas nouveau, cette construction de la haine, de la servitude, nous devons donc tenter de nous en libérer. Ceci passe par la reconnaissance, l’identification, la localisation des mailles de cette grande toile d’araignée. Ensuite nous devons faire un travail de négation constructive et de critique émancipatrice. Nous devons prendre conscience que notre critique n’est pas parce que nous sommes difficiles, saoulards, pauvres d’esprit, mal adaptés à la société dite émergente du Renouveau ! La situation difficile dans laquelle nous sommes ne nous laisse pas de choix ; que fait-on quand on n’a pas d’eau ? Que fait-on quand on n’a pas d’électricité ? On ne peut pas aller chercher de l’eau chez le voisin ni l’électricité alors on devient un « nous » pour critiquer, pour proposer des solutions, pour dire non !

Que faisons-nous quand nous ne pouvons pas nous soigner, quand nous ne pouvons pas envoyer nos enfants à l’école, quand les assiettes de nos enfants restent désespérément vides ! Vivre, penser c’est nier de toutes les manières que nous pouvons la négativité de notre propre existence. « Pourquoi es-tu si négative ? » Demanda un jour l’araignée à la mouche. « Sois objective, oublies tes préjugés ! » Quand même elle le voudrait, la mouche ne peut pas être objective. « Regarder la toile d’araignée objectivement, depuis l’extérieur, quel beau rêve », dit la mouche, « quel rêve vide et décevant ! ». Pour le moment, néanmoins, toute analyse de la toile d’araignée qui ne commencerait pas par le fait que la mouche s’y trouve prise serait totalement fallacieuse. (Toutes les métaphores sont dangereuses. Ce sont des jeux qu’il faut ensuite mettre de côté. La mouche ne joue aucun rôle dans la construction de la toile d’araignée, alors que nous sommes les seuls créateurs du système qui nous tient prisonniers.)

Faisons un effort de nous regarder, nous sommes instables, déséquilibrés à tout point de vue. Nous ne crions pas parce que nous sommes assis dans un fauteuil, mais parce que nous tombons dans le précipice. Trêve donc de métaphore ! Des médecins de plus en plus commerçants parce que, eux-mêmes sont paupérisés, des fonctionnaires dont le poids des responsabilités dépasse la largeur des épaules, des salaires de misère, des concours de la fonction publique confisqués par une élite elle-même soumise à la dure réalité de la soumission sexuelle dans une « normosexualité » décadente. Une société sans route, un Cameroun enclavé, une monde paysan en esclavage ne peut que se noyer dans l’alcool pour inviter la mort le plus rapidement possible, la petite enfance sodomisée, des bébés vendus au plus offrant, jetés dans les marres d’eau, dans les cabinets au fond du jardin, ces enfants qu’on ne veut plus parce qu’on n’a plus rien à leur offrir et cette copulation que nous ne pouvons pas arrêtés puisqu’enfermés dans le noir d’Eneo. Toutes ces maladies, Sida, chlamydia,

Blennorragie, hépatite, verrues génitales, herpès, mycose génitale, papillomavirus etc. parce que nous n’avons pas d’eau pour nous laver à cause de la Camwater et de la CDE ! Ces cadavres qui jonchent les couloirs de nos hôpitaux, ces accidentés de la route, cette odeur de fer du sang qui coule, oui ces accidents à répétition dans les boula-boula, les opep, qui n’ont pas subi de contrôle technique depuis leur entrée au Cameroun, qui roulent comme ils peuvent sur des routes qui n’existent que dans la tête de nos gouvernants inscrit à l’école de la médiocratie. Ce Code Pénal recopié chez les Français qui ne s’appliquera qu’au plus démunis les sans-défenses, ces 14 milliards qui serviront aux publi-reportages qui alimenteront la haine des uns contre les autres ! Voilà la grande toile d’araignée qui se déploie.

Le penseur, assis dans son fauteuil, suppose que le monde qui l’entoure est stable, que les ruptures de l’équilibre sont des anomalies qu’il convient d’expliquer. Chez nous c’est donc tout le contraire, les humains sont transformés en torche parce qu’ils ont dérobé dans le champ voisin de quoi manger, la vie humaine n’a plus de pris, nous sommes dans l’hystérie collective à soif de sang humain. Le loft veut défier la répartition et les frontières entre l’espace public et l’espace privé, le désir de transparence devient un voyeurisme triomphant.

Nous voyons donc tout comme un mouvement flou et confus. Le Cameroun est un pays de déséquilibre, et ce qui doit être expliqué, c’est l’équilibre et l’hypothèse de cet équilibre. Nous ne sommes plus que haine comme cette petite colonie de Juifs-Allemands errante à Paris, qui se déteste pour survivre et qui fera mettre Walter Benjamin dans une fausse commune, sans épitaphe, sans nom, comme s’il n’avait pas vécu nous dit Hannah Arendt en parlant de ces années de guerre et de deshumanisation. De parfaits analphabètes ont pris le pouvoir et traitent les hommes de sciences pour des moins que rien tout en pillant leurs travaux et recherches sans les citer, ils les critiquent sans argumenter et surtout sont les financiers des Cameroon bashing !

Le système gouvernant camerounais a cultivé en nous l’inimitié, homme animal, produit « d’une histoire de la prédation » dit Achille Mbembe, nous sommes dans une camisole de haine depuis la proclamation de l’indépendance du Cameroun le 1er janvier 1960 et c’est à juste titre que les cercueils de haine s’alignent depuis l’assassinat camerouno-camerounais du leader du l’UPC Ruben Um Nyobè avec le soutien de l’Etat français.

Le cri, le nôtre, n’est pas seulement un cri d’horreur, loin de là ! Nous ne crions pas parce que nous voyons venir une mort certaine voire proche dans la toile d’araignée, mais parce que nous rêvons de nous libérer. C’est humain de pousser ces limites, de pousser un peu plus loin les murs de la prison dans laquelle nous sommes pour nous donner l’illusion de vie. Nous crions de toutes nos forces que nous tombons dans le précipice, non pas parce que nous anticipons le fait que nous allons nous écraser contre les rochers, mais parce que nous entretenons encore l’espérance qu’il pourrait en être autrement. Je convoque à dessein « l’espérance » au sens où l’utilise Benoît XVI dans son encyclique Spe salvi quand il dit que « l’espérance est un donc divin qui transforme les c urs et permet (.) d’anticiper, dans le temps (.) l’espérance attire l’avenir dans le présent, au point que cet avenir n’est plus le « pas-encore ».

C’est d’ailleurs pour cette raison que le système gouvernant n’a pas encore pris et ne prendre pas le dessus sur le « nous-commun ». Notre cri est un refus donc de l’acception de l’ordre que veut nous imposer le système gouvernant qui nous spolie de tout y compris de notre dignité. Nous devons nous inscrire dans le refus d’entériner ce qui est faux, d’accepter la croissance des inégalités, de la misère, de la violence. Nous devons refuser d’écrire au pas d’une photo d’un jeune mort en mère à la quête d’une vie meilleure : « Dieu l’a voulu ainsi qu’il protège à présent son âme » !

Notre cri le cri de 92% de la population camerounaise est un refus de nous réfugier dans la position de victimes de l’oppression. C’est à nous de refuser d’être cantonner dans ce discours que tiennent de plus en plus les universitaires du régime gouvernant « hors de nous point de salut » ils prédisent la fin du monde s’ils ne sont plus là et nous invitent à nous croiser les bras car « tonton veille sur nous » !

Notre cri doit pouvoir briser les chaînes et les fenêtres, il est refus d’être pris dans les mailles de la toile d’araignée, il est un débordement, un mouvement au-delà de la marge, au-delà des limites de la bienséance.

Quand je ferme les yeux, que je plie mon point depuis le coude jusqu’au poignet tel le penseur de Rodin, qu’est-ce que je vois ? C’est un peuple en marche, qui change le présent car le présent est touché par la réalité future. Je vois des espérances mineures tant dans la vie personnelle que dans la vie en société parce que de l’effort de tout un chacun se construisent civilisation, justice en cela je fais mienne les mots du théologien protestant Jûrgen Moltmann. La souffrance que « nous » endurons ne peut que nous rendre solidaire et ne dites pas trêve de discours, mais profond enseignement car nous en avons besoin.

Je vous invite in fine à transformer notre cri en victoire finale en lui donnant deux dimensions : le cri de rage qui s’élève à partir de notre expérience actuelle est porteur d’espérance, la projection d’une altérité possible. Le cri est extatique, au sens littéral de sortir de soi-même vers un avenir ouvert.

Vincent-Sosthène Fouda.
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L’économie collaborative

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

L’ultra-libéralisme a créé des inégalités criardes dans le monde. Celles-ci sont plus visibles dans les pays pauvres où la corruption et l’absence de perspectives paralysent les projets de développement. En Occident, les luttent sociales en cours mettent à nus l’incapacité des gouvernements à proposer des alternatives aux échecs économiques et financiers qui sont responsables du chômage de masse.

En Europe, la grogne sociale est encore maîtrisée. Nous le devons sans doute aux prestations sociales dont bénéficient les chômeurs, les malades et les exclus. Mais pour combien de temps ? Les partis politiques extrémistes, longtemps diabolisés, sont aux portes du pouvoir. Le populisme est à son apogée. La pauvreté ici ou ailleurs s’écrit en lettres grasses. Elle est de moins en moins supportable. Les solutions restent en dessous des espérances car les riches ne cèderont rien.

L’économie collaborative, mythe ou réalité ?
Pour sortir de ce marasme économique et social, les économistes, en particulier les libéraux, proposent des solutions miracles.

Jusqu’ici, elles sont sans effet. La société de production ne peut se passer des vielles théories de Keynes abandonnées. En effet, aucune relance de la croissance n’est possible sans une consommation soutenue. Le monde moderne a mis fin au communisme inadapté à l’effort individuel. Il a été remplacé par le libéralisme sous ses formes les plus perverses et clivantes.

L’échec de l’économie libérale ne fait plus de doute. Mais elle résiste. Elle a de gros moyens et en use. Les paradis fiscaux ont donc encore de beaux jours devant eux. Cependant, les signaux alarmants et accablants fragilisent tous les jours les gouvernements. Les taux de croissance sont faibles. Le nombre de chômeurs parmi les jeunes inquiète les dirigeants qui y voient un motif sérieux qui déstabiliserait tous les régimes démocratiques.

Les pouvoirs en place son à bout. Le mensonge ne passe plus. Une chose est certaine, les répartitions inégales des richesses jettent tous les jours sur le pavé des femmes, des enfants et des hommes. Le modèle libéral est en panne. Il ne produit plus d’emplois. Face à ces échecs successifs, les modèles économiques de substitution abondent. Comme des étoiles filantes, ils apparaissent et s’envolent, laissant derrière eux un scepticisme avéré.

Nous avons droit depuis peu à l’économie sociale et solidaire qui a du mal à créer de l’emploi et de la richesse. Cette dernière montre ses limites et se focalise de plus en plus à concilier la solidarité et la performance économique.

Le chômage continue à ronger autour de nous. C’est dans ce contexte incertain et fragile que nos penseurs nous offrent aujourd’hui sur un plateau un nouveau modèle économique : l’économie collaborative ou la gig economy. . Encore un néologisme pour enfumer les sceptiques.
L’économie collaborative est née aux Etats-Unis. Il faut dire que la vieille Europe ne réfléchit plus et ne propose rien. Elle calque les modèles américains qui ne sont que des solutions intermédiaires, sporadiques et évanescents.

Que nous propose l’économie collaborative ?
Dans l’économie collaborative, chacun de nous serait libre de travailler où il veut et quand il veut. Nous devenons donc par définition des travailleurs indépendants et sans stabilité. L’Afrique s’y est mise bien avant en développant les transports urbains par les « mototaxis ». Tout chômeur devient entrepreneur.

L’économie collaborative est pernicieuse car elle contourne la loi et les règles fiscales. Elle est responsable du conflit qui a opposé Uber et les chauffeurs de taxi soumis aux règles fiscales.

L’économie collaborative est une solution conjoncturelle aux services et intéresse les jeunes diplômés où chaque plateforme a sa clientèle. Mais ces emplois sont précaires et fragilisent ceux qui osent. La classe aisée seule tire un profit dans ce modèle économique car elle peut emprunter plus facilement auprès des banques et offre des garanties.

Le principe de l’économie collaborative est simple: l’échange et le partage de biens, de services, de temps et de connaissances entre particuliers. L’économie collaboratrice est aussi appelée l’économie du partage car elle propose des outils de consommation économique ou destinés à créer du lien social.

Il est vrai que l’économie collaborative favorise les relations entre particuliers. Mais, ces derniers sont-ils suffisamment formés pour peser dans la vie économique de leurs pays ? N’assistons-nous pas à de nouveaux modèles économiques pour rejeter la faute aux plus faibles ?

L’argumentaire de certains économistes laisse planer un doute sur l’économie collaborative qu’ils qualifient d’utopie ou d’arnaque. Ont-ils raison ?

Une chose est cependant sûre : l’économie mondiale est en panne. Elle est malade de son modèle libéral. Tant que la consommation ne reprendra pas, aucune croissance ne sera possible. Les micro-modèles tentés jusqu’ici ne sont pas des solutions miracles. Il faut déconstruire le modèle libéral et faciliter la répartition des richesses.

Michel Lobé Etamé, journaliste
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Le tribalisme, seul vrai obstacle à l’unité nationale!

Par Fabrice Nouanga

Le 20 mai dernier, le Cameroun célébrait dans toute l’étendue de son territoire, la traditionnelle fête nationale de l’unité. De milliers de Camerounais, de toutes les origines ont donc su défiler à travers le triangle national pour célébrer avec fierté cette unification. Bon, en dépit de l’incident curieux de la merco du Président subitement tombée en panne à Yaoundé, on peut dire que dans l’ensemble, faste et solennité ont été les maitres-mots qui ont marqué cette mémorable journée de l’histoire de notre pays. Ma joie était tout aussi immense hein! Surtout qu’on aime trop la fête au Mboa.

Seulement, hier soir, une vive querelle sur une histoire de terrain entre deux de mes voisins m’a froidement touchée. En effet, l’un « Ewondo » et donc « autochtone » de Yaoundé, estimait que l’autre « Bamiléké » et donc « étranger » selon lui, devait « rentrer chez lui » car c’est un « envahisseur ». Aie très dur d’entendre de telles inepties juste au lendemain du 20 mai hein.

Alors sincèrement, quelques jours après la grande fête, pareil incident peut-il nous conforter réellement dans cette unité dont on vante tant les prouesses et les mérites ? Je me suis finalement interrogé sur l’unité de mon pays. Et effectivement, quand je vois les Camerounais vivre au quotidien, pour moi, elle n’existe nullement pas. C’est une grosse vue de l’esprit au vu du cynique tribalisme ambiant qui gangrène notre Nation et caractérise nos mentalités.

A vrai dire, comment parler d’unité si chaque Camerounais où qu’il se trouve, et avant toute action, regarde d’abord le patronyme, écoute d’abord le dialecte parlé, puis pense d’abord à sa région, sa famille, son village, aux siens, aux ressortissants de son département avant de recruter, de rendre service, de faire du bien, d’aider, de soutenir, d’agir ?

Le tribalisme, cette survalorisation de notre identité tribale, cette négation et ce rejet de l’autre tribu, se manifeste partout. Et partout, il fait des ravages. Partout il détruit. Partout il aliène. Dès lors, plus que la compétence et l’efficacité, c’est l’origine ethnique, la filiation, la religion, qui deviennent le critère par excellence d’ascension sociale. Le tribalisme ignore donc carrément la méritocratie et l’excellence. Que ce soit pour un emploi dans le secteur public ou privé, un concours, un service public, un marché à exécuter.Ce qui compte, n’est pas ce que l’on sait faire, mais celui que l’on connaît. Ah, chez nous ne dit-on pas d’ailleurs qu’on est quelqu’un derrière quelqu’un.du village ? Par conséquent, ce ne sont pas les plus compétents et les plus méritants qui sont engagés. Hélas!!!

Le tribalisme conduit donc chaque tribu à placer sa personne quelque part. Chacun va donc tenter via cette personne, souvent sans réelle compétence, de capter et de détourner les subventions, les avantages, les nominations et les services publics pour les envoyer vers son groupe tribal, ses « frères » du village, au détriment du reste des autres factions ethniques et de l’intérêt général. D’où l’émergence d’une société camerounaise dévergondée, incivique, amorale, immorale même ; une société fondée sur le clientélisme et la corruption, le favoritisme et le népotisme, le régionalisme et l’ethnicisme.

Le tribalisme finit donc par limiter les avantages aux seuls membres de sa famille, de son clan ou de sa tribu. Il empêche finalement d’échanger et de collaborer avec les autres. Vous entendrez alors dans les coulisses : « Ils sortent d’ailleurs d’où ces gens qui ne sont pas de chez nous là?» Eh oui, tout pour son village, rien pour les autres! Yeuch! Triste. Au lieu justement de s’ouvrir et d’apprendre des autres, les Camerounais se sont enfermés dans des logiques réactionnaires de type « Nous contre eux; c’est notre tour aussi ». Vous verrez alors par exemple quand un Ministre de la République ou un D.G est nommé, c’est d’abord sa région et donc son village qui célèbre. En fait « leur tour de manger » est arrivé.

Et du coup, quelques semaines plus tard, dans le Ministère ou la l’Entreprise concernée, tout le monde, du planton au grand boss, en passant par les agents d’entretien, oui tout le monde, parlera désormais la langue du Ministre ou du DG promu. Tant pis pour les autres hein. Leur tour arrivera surement. Des attitudes qui n’ont fait au final que consolider la misère, exacerber la pauvreté et creuser les inégalités, poussant certains Camerounais à se réfugier dans un « tribalisme protecteur ». Un véritable cercle vicieux où les uns s’enrichissent gloutonnement et d’autres s’appauvrissent misérablement. Et puis quoi encore? On verra donc des Camerounais se comporter par l’exclusive, célébrant un culte immodéré de leur tribu, en entretenant l’idée d’une supériorité naturelle ou historique de celle-ci sur les autres. Quel gâchis!

Certains vont même carrément accoler des clichés et des stéréotypes aux autres tribus. Vous entendrez alors dire que les gens de la tribu X sont tribalistes, vantards, escrocs, prostituées, envahisseurs, « fous pour 5 min » ; et ceux de la tribu Y, des sorciers, des « mamy watta », des alcooliques, des fainéants, des méchants, des violents, des cupides, des « chichards », etc. Les tribus sont ainsi jugés globalement, sans réelle preuve de quoique ce soit! On finit donc par jeter un regard méprisant et insultant sur les autres à cause de ces préjugés non fondés. Finalement donc, chaque Camerounais fait la promotion de sa tribu et l’impose comme critère de sélection et de rejet en lieu et place de la compétence et de la valeur.

Arrêtons ça voyons !!! Qui sommes-nous d’ailleurs pour ainsi juger d’autres Camerounais aussi cruellement ? Sincèrement, je pense que tel qu’il se manifeste chez nous, le tribalisme fait peur. Il inquiète. Et pourtant il fait « petit d’esprit ». C’est lâche! C’est vraiment gênant et honteux d’assister au quotidien à ses manifestations.

En effet le tribalisme mine la cohésion et l’unité nationales. Comment dans un tel contexte, espérer bâtir une Nation unie et engager la lutte du développement avec des citoyens s’excluant mutuellement ? Utopie réelle. Le tribalisme entretient des frustrations et fait le lit de la violence. Certes, il ne s’agit pas toujours de grandes explosions de violence ; non ! Mais de la petite violence au quotidien, la petite violence pernicieuse; la violence ravalée, née du sentiment d’injustice et de rage impuissante et qui vous font « attendre votre tour pour leur faire voir à ces gens là »; cette violence là est plus dangereuse. N’y a qu’à voir comment les Camerounais sont agressifs et barbares à la limite! Évidemment parce qu’il nie l’individu, lui renie ses droits les plus élémentaires, l’empêche tout simplement de s’exprimer et de vivre; car certaines tribus par leur pouvoir politique, économique ou social confisquent tout et se disent les meilleurs puis persistent finalement dans la perversion et la gabegie. Milles fois
Dommage!

Oui des solutions existent. Chaque Camerounais où qu’il soit doit pouvoir promouvoir l’anti-tribalisme et l’unité de la Nation par tous les moyens possibles, afin d’extirper le tribalisme systémique dans son entourage, dans les entreprises, les ministères, les PME, les associations, les groupes, bref partout où cette tare sévit. Ce n’est pas l’affaire d’un individu (fût-il chef de l’État). Il n’y avait rien qui prédisposait le Bassaa, l’Ewondo, le Bafia.à vivre dans un même pays que le Bamileke, le Ngoumba, le Foulbé, le Douala.Ils s’y sont retrouvés par pur hasard! Il suffisait que le stylo qui dessinait et divisait la carte de l’Afrique à la Conférence de Berlin s’égare autrement et le Cameroun n’aurait pas existé ou serait autre chose hein.

La réalité tribale a donc précédé l’État. Donc tant qu’il y aura des tribus au Cameroun, on se doit de vivre ensemble! Le problème est de réduire le mal et de le contenir dans des proportions qui le rendent inoffensif. L’éradication complète du tribalisme est un leurre, je le sais. C’est indiscutable. Il ne finira jamais. Mais, si déjà, nous parvenons à l’extirper de nos mentalités, on aura fait un grand bon en avant.

La tribu est un trait de notre pays et fait partie de l’identité de chacun de nous. Alors chacun a le droit de valoriser la sienne. C’est légitime. Car Il y a forcement des forces, des effets positifs que le Cameroun entier pourrait tirer de chacune de ses 250 tribus. Elles se valent d’ailleurs toutes.

Alors tant que nous sommes tribalistes, ben le Cameroun lui, reculera toujours et ne sera donc pas un pays unifié. Et le fameux 20 mai ne servira donc vraiment pas à grand-chose, si ce n’est une formalité de défilé et de festivités. Eh ouii!

Alors, Camerounais, Camerounaises, on est tous frères et s urs et nous devons nous unir réellement autour de notre seule et unique tribu: LE CAMEROUN!

Hum, une idée tout de même. Pourquoi d’ailleurs on ne créerait pas, comme la Conac (Commission Anti Corruption), une Commission. Anti Tribalisme : La Conat. Je serais peut-être son président ! N’est-ce pas? Tsuip!!!


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Des Camerounaises de la diaspora parlent du 08 mars

Par François Zoomevele Effa

Le 8 mars est depuis 1977 proclamé Journée internationale de la femme par l’ONU. A travers le monde entier, se déroulent différentes manifestations. C’est depuis 1986 que le Cameroun célèbre de façon très singulière cette journée, de la première dame aux citoyennes des villages. Ce n’est pas férié, mais toutes les administrations et les entreprises laissent les femmes libres de participer aux manifestations officielles et aux réjouissances déclinées au féminin ce jour-là.

Nous avons rencontré des Camerounaises de la diaspora. Elles sont artiste peintre, artiste de variétés, humoriste, conteuse, écrivain, responsable d’association, et journaliste. Elles nous ont raconté chacune ce que représente cette journée pour elle, la signification particulière qu’elle revêt pour les Africaines qu’elles sont, et l’appréciation qu’elles portent aux commémorations « à la camerounaise » de l’événement.

Delphine Barbeau est gestionnaire de paye. Elle est présidente de l’association « Dynamiques Africaines » de La Rochelle.
«Pour moi, le 08 mars est une manière de célébrer la place de la femme dans la société, sa reconnaissance en tant qu’être humain possédant des droits et des devoirs. C’est pour la femme africaine très significatif dans la mesure où elle a été longtemps asservie. Elle est sortie de l’ombre aujourd’hui car les m urs évoluent, et notre émancipation en tant que femme africaine s’arrache au fil de combats difficiles.

Les commémorations de cette journée au Cameroun revêtent deux formes : dans les classes intellectuelles, les femmes organisent des tables rondes et des conférences sur des thèmes variés portant sur leur vie. Réduites au début à une seule journée, ces activités s’étendent sur plusieurs jours, avec des débats, des activités gastronomiques, des remises de dons aux orphelinats, aux enfants des rues, aux centres de santé. Les femmes du milieu rural, elles, essayent de calquer leurs activités sur celles de la ville, mais elles sont limitées par leurs moyens financiers.

En tant que dirigeante d’association, cette journée est pour moi l’occasion de dynamiser de plus belle les femmes de notre groupe par des conférences, des soirées dansantes à thème…
Cependant cette journée sera une réussite totale pour la femme africaine lorsque toutes nos sociétés traditionnelles auront libéré les femmes de l’emprise des rites et coutumes comme l’excision ou les mariages forcés….»

Stella Triché Nsi est artiste peintre, éducatrice et aide-soignante en formation.
« Pour moi, la journée du 8 mars qui a pris naissance dans les luttes féminines prolétariennes du début du vingtième siècle et dans une perspective révolutionnaire signifie journée internationale de la femme. Nous devons sa création à Clara Zetkin lors de la seconde conférence internationale des femmes socialistes en 1910 à Copenhague. L’ONU francophone l’appelle journée de manifestation et d’égalité. Pour le gouvernement, c’est la journée des droits de la femme, et les militantes la nomment journée de lutte pour le droit des femmes.

En tant qu’Africaine, je fais un sombre constat des inégalités qui règnent encore malheureusement entre les hommes et les femmes, sans distinction de race ni de couleur. Je pense que la femme n’est pas traitée comme il se doit. Nous devons donc continuer cette lutte pour nous faire entendre. Moi, femme africaine vivant en Europe, je ressens encore plus ces inégalités tant dans la vie professionnelle que privée. Je veux dire ici à toutes les femmes, ne nous laissons pas faire, ne baissons pas les bras, continuons notre combat, affirmons-nous à travers des conférences de presse, les médias, des expositions de peinture, des défilés, des écrits… Nos enfants verront sans doute le fruit de nos efforts »

Delphine Barbeau.
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Aline Marie Christine Zomo-Bem, La Comtesse du rire, humoriste de talent et romancière
« Le 8mars est la journée internationale qui me prouve que nous sommes déjà reconnues comme entité à part entière dans ce machisme qui nous environne. C’est une avancée que je valide, j’y adhère, malgré le manque d’encadrement des femmes africaines.
Cette journée et ses manifestations n’ont pas l’importance et la valeur qu’elles devraient revêtir chez certaines Africaines dont on entretient l’ignorance. Ça devient l’occasion de se déshonorer en couchant dans les caniveaux avec des voyous, après avoir ingurgité des bières par ci par là. C’est que le sens de cette célébration leur échappe.

Au Cameroun, mis à part la première dame qui participe au défilé, j’observe qu’entre les discours des officiels et la réalité quotidienne des femmes, il y a un abîme. Les violences sexuelles continuent en toute impunité, et la ministre de la condition féminine n’en est pas offusquée. Les femmes qui choisissent comme moi de dénoncer ou d’écrire sur des sujets relatifs à ce qui mine la condition féminine sont mises au ban de la communication.

Que puis-je ajouter ?! Je ne fais pas partie des décideurs, celles qui en font partie se fichent des vrais problèmes des femmes. J’ai écrit deux romans dans lesquels je dénonçais le viol, puis j’ai pris mon temps pour aller en parler au Cameroun. Ma démarche n’a pas tellement eu d’écho médiatique, alors que j’ai reçu près de six cents témoignages de femmes violées dans ce pays. »

Stella Triché.
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Evelyne Pelerin Ngo Maa est poétesse et conteuse. Elle est aussi auteur, acteur et metteur en scène.
«Le 8 mars est la journée qui permet aux femmes du monde entier de se reconnaître s urs et de prétendre aux mêmes aspirations, à la même quête de reconnaissance et de liberté dans le respect.
Pour la femme Bassa que je suis, je me réjouis de voir que mes ancêtres avaient bien des longueurs d’avance sur le monde moderne à propos du rôle de la femme et de son importance.
Dans ma tradition, on raconte que notre ancêtre, organisatrice de la vie sociale, discutait d’abord avec son épouse (Ngo Maa), puis ils allaient, chacun de son côté, porter les décisions prises ensemble (lui aux hommes, elle aux femmes).

Je ne suis pas assez bien renseignée pour donner mon avis sur les manifestations qui se déroulent au Cameroun, mais le peu que je vois par internet témoigne d’une grande vitalité. Il y a de la joie, les femmes sont belles et rayonnantes. Elles témoignent avec fierté que l’accès à tous les métiers leur est désormais possible. J’aime beaucoup les tissus pagnes qu’elles réalisent à chaque édition, et les jolis kabas témoignent de leur foisonnante créativité.

Pour moi, c’est une journée de bilan pour le passé et de résolution pour les nouveaux combats à mener et à gagner, comme préparer les jeunes générations à affronter le monde de demain. Au-delà du côté festif, le 8 mars est la journée où la femme se manifeste dans toute sa noblesse. Elle règne sans dominer, sans brutaliser ni se livrer à l’abus de pouvoir et à la violence de certains hommes. C’est le moment pour elle de créer un modèle de vie qu’elle souhaite avoir tous les jours.

Il avait suffi à Rosa Parks de refuser de céder sa place dans le bus, de rester assise sans un geste, sans un mot… Et Martin Luther King s’est levé pour réclamer le changement de la condition des Noirs en Amérique.

Juste un v u, que les femmes restent femmes, des femmes pacifiques et aimantes ».

Aline Marie Zomo Bem.
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Danielle Georgia M.N. est journaliste, chroniqueuse dans « Bonjour l’Afrique » sur Radio sud Besançon
« La journée du 8 mars a une particularité pour moi, car elle trouve son origine dans les luttes ouvrières et des suffragettes au début du siècle dernier, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote des femmes. Cette journée devrait être une journée de bilan de notre vie de femme, en famille, dans la société, bref de notre vie de tous les jours.

Comme chaque année, au Cameroun, les commémorations se feront tous azimuts, plus sous forme d’une fête jouissive que comme une à la prise de conscience de notre condition féminine. C’est à peine si l’on s’attarde sur la raison d’être de cette journée ou sur la condition féminine locale qui ne change pas beaucoup en réalité.

Si je pouvais changer les choses, je dirais qu’au lieu de s’enivrer, de se faire violer et humilier, les femmes devraient mettre ce jour à profit pour une prise de conscience de leur condition et un changement de comportement. Certaines femmes ne le savent sans doute pas, mais c’est elles le sexe fort, et si elles le veulent, les choses changeront positivement. »

Evelyne Pélerin Ngo Maa.
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Stella Mouna est artiste de variétés
« C’est une journée qui est l’objet de diverses interprétations. Bien que des progrès aient été accomplis, nous sommes encore loin d’atteindre l’égalité des genres dans le monde entier. Il y a toutefois une évolution remarquable sur plusieurs points en Afrique. L’exemple de la présidente de la république -par transition- en Centrafrique, ou de Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Libéria le prouve. Les femmes ministres et préfets au Cameroun témoignent de la baisse de la discrimination, même dans nos parlements. Cependant, les femmes sont toujours battues, marginalisées, violées, subissent des excisions et des mariages forcés dans plusieurs pays africains.

Au Cameroun, le 8 mars n’est pas un jour ordinaire. C’est une grande journée de mobilisation des femmes à travers tout le pays. Elles se dédouanent ce jour-là de toutes les tâches domestiques, laissant au mari le soin de préparer le repas et de s’occuper des enfants. Après la parade officielle, un bon nombre de femmes continue la fête en dansant dans les bars avec « soulèvement des kabas ». Cette journée est la nôtre et c’est l’occasion de revendiquer notre place, ce que je trouve logique. Ce qui reste déplorable, c’est de ne pas avoir de débats éducatifs, ni même de projets visant à soutenir nos revendications essentielles.

Sachant que la femme est la mère de tout homme, j’ose croire que le thème de cette année qui est « Planète 50-50 d’ici 2030 » passera du slogan à la réalité ».

Danielle Goergia.
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Hemley Boum est une romancière camerounaise
« La journée du 8 mars n’a de sens et d’importance pour moi que par rapport au Cameroun. J’ai le souvenir d’une fête qui se prépare des semaines à l’avance puisqu’il faut se procurer le fameux tissu pagne édité chaque année pour l’occasion. Le faire coudre ensuite mobilise une énergie formidable : les couturières sont à la peine dans tout le pays afin de livrer en temps et en heure, les tenues élégantes, imaginatives, traditionnelles ou plus contemporaines imaginées pour la circonstance. Le jour J une nuée de femmes, de tout âge se déversent dans la rue, parées comme des princesses et ce pagne cesse de devenir un bout de tissu pour assurer le lien, une sorte de cohésion éphémère. La fête dure toute la journée et se termine dans les bars, restaurants, « maquis », boites de nuit, soirées privées de toutes les villes et les campagnes du Cameroun. Les féministes crient au scandale, déplorant à juste titre que le cirque annuel organisé pour le 8 mars ne soit pas l’occasion d’aborder les vraies problématiques : l’absence d’opportunités professionnelles, les brimades, l’ignorance de leurs droits élémentaires ; la longue liste des violences endurées par les femmes dans ce pays. Fustigeant à juste titre là encore, l’hypocrisie du pouvoir qui offre les moyens de la fête mais pas de solutions pérennes. Tandis que certains hommes se mêlent de bon c ur à l’allégresse générale, d’autres se plaignent de ce bref élan de liberté, se braquent contre cette ostentation féminine à exister sans eux en ce jour unique. Les femmes n’en ont cure. Pour l’heure, elles se trémoussent sur la musique de la dernière reine du Bikutsi, tanguent en entamant leur énième verre de bière de la journée, parlent trop fort et rient aux éclats. Même celles qui savent qu’elles subiront en rentrant au petit matin la fureur de leurs maris, compagnons, savourent l’instant. Toutes profitent sans état d’âme car elles savent que la journée de la femme ne durera, comme les autres, que 24h.

La vie reprendra son cours sans que rien n’ait changé. Les femmes sont lucides, sans illusion. Les tenues festives cousues avec amour seront rangées dans les placards et serviront toute l’année. Inutile de les conserver précieusement, le 8 mars prochain, un nouveau tissu sera mis en vente pour célébrer la femme camerounaise.

C’est dans ce contexte unique que la journée du 8 mars a du sens à mes yeux. Je n’ai rencontré cette ferveur collective nulle part ailleurs. Ce jour-là, je reçois les v ux des femmes de mon entourage. Tous louent la femme, la romancière, l’épouse, la mère en moi. Tous me parlent de la joie, de l’importance d’être femme. Tous exaltent notre sororité, glorifient notre féminité. Je réponds avec une égale sincérité, plus encore que pour les v ux anonymes de la fin d’année. J’y mets tout mon c ur, je cherche les mots qui disent ma tendresse, mes encouragements, ma foi inébranlable en la femme camerounaise. Je redis mon admiration, je les bénis et les remercie.

À ceux qui condamnent, à ceux qui n’y voient qu’une tragi-comédie affligeante voire dangereuse,
Je réponds qu’il est doux de lâcher prise au moins une fois dans l’année avant de revenir à la dure réalité quotidienne. Ce n’est pas parce que les femmes s’amusent, que nos valeurs sont en péril. L’immoralité au Cameroun est à chercher dans la corruption généralisée, la pauvreté qui s’étend, la jeunesse en dérive, pas dans le spectacle de femmes qui dansent et rient.
Je certifie qu’une réflexion sur la condition féminine peut s’effectuer tout au long de l’année, et même ce jour spécifique sans que cela ne contrarie la joie des femmes qui feront la fête des premières heures de l’aube au bout de la nuit si le c ur leur en dit.
Je rappelle que les personnes qui violentent les femmes n’ont besoin ni d’excuses, ni de prétextes. Leur haine se repaît de leurs peurs et inversement.

Je soutiens que la femme camerounaise est plus que personne à même de savoir ce qu’elle souhaite pour elle-même. Plus elle aura de l’espace pour s’exprimer, plus elle sera en confiance, mieux elle s’accomplira et mieux le pays -hommes, femmes, enfants, institutions- se portera.
Excellente fête du 8 mars à toutes. »

Stella Mouna.
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Hemley Boum.
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L’affaire Serge Aurier ou le buzz du weekend

Par Michel Lobé Etamé

Au moment où Bill Gates s’étonne de l’indifférence quasi générale des nations civilisées face au déploiement de l’intelligence artificielle qui va occuper dans un proche horizon jusqu’à 55 % des postes de travail dans les entreprises, les médias se focalisent sur le buzz du weekend : l’affaire Serge Aurier dans un périscope, somme toute, banale.
En d’autres circonstances, les cercles de réflexions y verraient une société perdue, anémiée et d’une pauvreté intellectuelle inquiétante. Mais non, nous sommes bien en 2016 où les guerres et le terrorisme essaimés dans le monde tuent dans l’indifférence générale.

Les médias, comme à leur habitude, s’accrochent au moindre fait divers pour mettre sur le pilori les catégories sociales les plus défavorisées et jetées en pâture au public. Ils occultent, avec complaisance, les problèmes existentiels que sont le chômage, la précarité, la maladie, la solitude. Le monde du football devient la cible la plus vulnérable. Certes, les jeunes effrontés dérapent et il ne faut pas s’en accommoder. Mais quand le marché offre à ces parachutés des milliards d’euros pour taper sur une balle, faut-il s’étonner qu’ils perdent le nord?

L’affaire Serge Aurier est un épi phénomène qui prend des dimensions inquiétantes. Elle étale au grand jour les carences et les échecs de notre société qui n’a pas su former sa jeunesse et où le sport reste la seule bouée de sauvetage. Un échec collectif dont personne ne parle. Sinon, à demi-mots. Serge Aurier est à l’image d’une jeunesse inculte et sans repère. Il est le produit d’une société où les valeurs civiques et les vertus morales ont disparu pour laisser place à un vocabulaire ordurier et outrancier. Seul compte l’argent.

Les clubs de football offrent des millions aux jeunes banlieusards. Ils devraient aussi relayer l’état démissionnaire dans la formation de cette couche sociale où les échecs scolaires et l’intégration portent un grand préjudice à ceux qui veulent s’en sortir.

Les réseaux sociaux
L’affaire Serge Aurier, bien relayée par les réseaux sociaux, nous montre à quel point nos faits et gestes sont épiés car le monde est devenu une toile avec ses pièges. Mais, il ne reste pas moins vrai que l’exploitation irrationnelle de la toile ouvre un boulevard aux anonymes dont les dérapages sont intolérables, imprévisibles et incontrôlés. La vulgarité s’est installée, au grand dam de la bienséance et des règles élémentaires du civisme. L’affaire Aurier est une tempête dans un verre d’eau qui nous éloigne de l’essentiel.

A qui la faute ? Est-ce au nom de la démocratie ou de la liberté de parole ? Au nom de la parole décomplexée, le racisme s’est installé au plus haut niveau de l’état. Les dérives observées depuis une vingtaine d’années sur la toile sont révélatrices des pertes des valeurs sociales et morales. L’argent roi permet de nos jours d’imposer un mode de vie obscène où la parole libérée, souvent outrancière, ne vise que les plus faibles, les marginalisés, les bannis et les damnés. Dans ces catégories ciblées d’avance, aucune tolérance n’est acceptée.

C’est bien notre système social qu’il faut revoir. Il permet, au nom de la parole libérée, d’insulter ou de ridiculiser tous ceux qui sont stigmatisés. L’affaire Serge Aurier est le procès des banlieusards et de l’intégration des jeunes issus des milieux défavorisés à qui le football a tendu une perche.

Il ne sert donc à rien de tirer sur l’ambulance. Nous devons nous interroger sur notre système éducatif à deux vitesses. Le comportement de Serge Aurier n’est pas pardonnable. Mais il vient nous rappeler que notre société est en crise. Une crise morale, sociale et économique. Car, l’argent n’a pas apporté au pauvre Serge Aurier une conduite respectable. La vulgarité est toujours là. Elle fait un nid dans une population qui n’a plus de repère.


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Le bilinguisme au Cameroun, un atout si peu partagé

Par Françoise Boutianala

La 11ème édition de la journée nationale du bilinguisme sera célébrée au Cameroun ce 05 février 2016, comme à l’occasion des éditions précédentes, une cérémonie de lancement a eu lieu ce 01 février et cette fois -ci ça été à Mbalngong.

La plupart des activités prévues pour la commémoration de cette journée ne se limiteront que chez les jeunes scolarisés qui se défient par de nombreux challenges sur l’aisance orale à maîtriser l’anglais et le français et autres prestation ludiques. Qu’en est -il des autres couches de la population ?

Et encore avec le nombre de jeunes aujourd’hui qui évolue dans l’informel pourquoi ne sont -ils pas aussi pris en compte ? Et même le reste de la communauté qui est aussi constitué des parents qui ont leurs enfants dans des établissements où la langue d’enseignement n’est pas celle utilisée à la maison et qui peinent à suivre et à encadrer leurs enfants ? Pourquoi l’impulsion du bilinguisme ne continue qu’à se limiter dans les établissements ? Pourquoi n’impliquent-t-on pas tous les autres pans de la société ?

Malgré les avancées mitigées des précédentes éditions, peut-on nous présenter l’impact des 10 dernières éditions sur la population camerounaise dans toute sa diversité ?, l’on continue de mettre à l’écart le reste des camerounais et on en privilégie une infime partie ! Il n’y a pas que l’élève qui a besoin de se mettre au pas avec le bilinguisme ! Pis encore, il ne faut pas compter sur les centres et autres instituts de langue qu’on ne retrouve pas à Guidiguis, ni à Bipindi ou à Nkolkossé pour unir les camerounais sur l’appropriation du bilinguisme un atout indéniable dans notre projection commune vers l’émergence.

Nous avons tous au moins une fois assisté à une scène cocasse où un nouveau venu dans une ville s’adresse à un passant en une langue nationale autre que celle qu’il maitrise pour vérifier sa destination, pour certains l’esquive est vite venu en disant je ne comprends pas ce que tu me dis , que l’ on exprime bien sûr à grands gestes de bras!

Même en politique, un charismatique leader d’un grand parti d’opposition au Cameroun reprochait à son adversaire de ne faire que des discours à la nation en français dans un Cameroun bilingue alors que lui-même il ne les fait qu’en anglais ! Et plus combien de fois plusieurs d’entre nous ont transpiré à grosse gouttes devant une notice ,un mode d’emploi ou même un devoir d’un de nos enfants présenté dans l’autre langue nationale qu’on ne maitrise pas ! Un peu comme les mobilisations qui impliquent tous les citoyens à l’occasion de la célébration de l’unité nationale. La journée nationale du bilinguisme doit rassembler tous les camerounais.

Des campagnes rotatives avec évaluation d’impact sur la mobilisation pour le bilinguisme pour tous doivent être faites dans les regroupements communautaires, au sein des coopératives et autres Groupements d’initiative Commune, dans les villages, les entreprises, dans les églises, les mosquées, les prisons et au marché. Bref tout doit être fait afin que les camerounais se mettent dans le train du bilinguisme, et ses actions devront être évalués à l’approche de la prochaine édition. L’expansion du bilinguisme connaîtra une avancée fulgurante si toutes les strates de la société camerounaise sont impliquées.


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La société sud-africaine Grindrod s’installe au Cameroun

Fournisseur de locomotives dans 43 pays d’Afrique, elle ambitionne de vendre des services ferroviaires intégrés et des solutions logistiques à travers une succursale implantée au pays

Fournisseur de locomotives aux compagnies ferroviaires dans 43 pays en Afrique, la société sud-africaine Grindrod a ouvert, depuis le 02 septembre 2015, une succursale au Cameroun.

Cette entité est baptisée Grindrod Rail Cameroon Ltd, a-t-on appris dans une annonce légale publiée le 27 octobre 2015. Cette succursale est co-gérée par Michaël Christian Schoeman et Ferrar Patrick Michaël Southey.

Au Cameroun, l’entreprise sud-africaine ambitionne de fournir des services ferroviaires intégrés et des solutions logistiques. Il s’agit concrètement, explicite l’annonce légale de Gringrod Rail Cameroon Ltd, de «la gestion du fret et la fourniture de matériels roulants spécialisés, la maintenance et la location de locomotives, la maintenance des voies ferrées et des embranchements ferroviaires etc.»

L’installation de Grindrod au Cameroun devrait permettre de renforcer son partenariat avec Camrail, le transporteur ferroviaire camerounais, auquel cette entreprise sud-africaine a livré pour 13,5 milliards de francs Cfa de locomotives (neuf au total) depuis le début de cette année 2015.


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Profusion de sujets polémiques à la Une de la presse camerounaise

Les titres des journaux camerounais parus mercredi ont une forte teneur polémique sur des sujets sociopolitiques

Le Jour, qui revient sur le drame survenu le 24 septembre dernier lors du pèlerinage à La Mecque, affirme que ce sont en réalité 104 Camerounais, et non les 76 officiellement déclarés par le président de la République Paul Biya, qui ont perdu la vie pendant la gigantesque bousculade.

«Ce drame a été vécu à la fois comme un accident malheureux et meurtrier, mais aussi comme le sacrifice des pèlerins décédés en priant Dieu et en confessant leur foi en Dieu dans ce lieu saint», explique, dans le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, l’archevêque métropolitain de la capitale, Yaoundé, Jean Mbarga.

Interrogé au terme d’une prière interreligieuse en mémoire des disparus, organisée la veille, il affirme que «ceux qui meurent dans la foi, leur foi sera à la fois grande devant Dieu et devant les hommes. Ils sont morts en héros de la foi. Ils n’ont pas tué quelqu’un pour aller au paradis. Leur mort accidentelle est survenue alors qu’ils rendaient honneur à Dieu».

Au registre des sujets qui fâchent, une révélation du Quotidien de l’Economie indique que l’ex-délégué général à la Sûreté nationale, aujourd’hui ministre des Transports après avoir transité par la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o, a longuement enquêté sur son homologue des Finances de l’époque, Essimi Menye dont certains annoncent l’arrestation imminente.

En 2008, le «corbeau» avait ainsi chargé l’ancien ministre des Finances auprès de Paul Biya au sujet de la gestion de la liquidation de l’ex-Office national de commercialisation des produits de base, l’ex-Office national des ports du Cameroun et l’ancienne Régie nationale des chemins de fer du Cameroun.

L’ancien ministre de l’Agriculture, peut-on y lire, interné dans un hôpital depuis une dizaine de jours et désormais interdit de sortie du territoire camerounais, n’a peut-être pas encore la pleine mesure des dossiers à charge contre lui et l’ampleur des adversités latentes ou patentes qu’il doit maintenant affronter, lui qui va devoir découvrir qu’il est plus facile d’évoluer dans le monde de la finance à Washington, où il était installé avant son arrivée aux affaires, que dans le marigot politique camerounais.

«Sérail: ces malades qui nous gouvernent», titre de son côté Mutations qui constate que des ministres sont évacués à l’étranger «à un rythme inquiétant», ces dernières semaines: ils font régulièrement, aux frais du contribuable, la navette entre l’Europe et le Cameroun pour se faire soigner, même lorsque les hôpitaux locaux de référence peuvent les prendre en charge.

Le Jour, sur un tout autre sujet, se fait l’écho des «questions» que soulève l’arrivée récente de 300 soldats américains au Cameroun dans le cadre de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, une démarche entreprise par le gouvernement sans avoir consulté le Parlement ni les Nations Unies, et alors que le calendrier de leur déploiement n’est pas clair.

Le désordre sécuritaire dans le golfe de Guinée, répond en écho l’hebdomadaire The Spark, généralement proche des cercles du pouvoir, menace directement la sécurité nationale des Etats-Unis dont un des pans demeure la sécurité énergétique, une situation qui pousse à la reconsidération des logiques sécuritaires de la part de chaque acteur étatique.

«L’arrivée au Cameroun du contingent américain marque un tournant décisif dans la coopération militaire entre nos deux pays. Le Cameroun et les États-Unis comprennent que les efforts militaires représentent seulement une petite partie de la solution totale dans la construction de nations et de sociétés fortes.»

Le manque de transparence s’invite également dans les colonnes d’Emergence, qui alerte que les financements illégaux font rage dans les opérations de renouvellement des organes de base du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), nombre de candidats au poste de président de section n’hésitant pas à puiser dans les caisses publiques pour financer leur campagne, au mépris des instructions du président national de la formation, Paul Biya.

Ces opérations se passent dans la plus grande fébrilité, confirme l’hebdomadaire repères qui voit des dignitaires du régime prêts à tout, même à travers des pratiques immorales, pour tenir la base.


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