Can Cameroun 2021-Drame du stade d’Olembe : Mouelle Kombi sort du silence

En marge du match des huitièmes de finale de la Can Cameroun-Comores (2-1), lundi dernier, une bousculade à l’entrée du stade d’Olembé a fait huit morts et 38 blessés. Quatre jours plus tard, le gouvernement camerounais a expliqué les raisons de ce drame.

L’heure des explications (tardives !).  Une «ouverture imprudente» à l’origine du drame «Le drame a eu lieu à cause de l’ouverture imprudente d’une porte par les forces de sécurité face à une marée humaine. L’entrée Sud été momentanément fermée par les forces de l’ordre face au déferlement de spectateurs alors que d’autres portes étaient opérationnelles», a reconnu le ministre en charge des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, face à la presse.

Quelques heures après le drame, le président de la CAF, Patrice Motsepe, avait annoncé que le quart de finale face à la Gambie, prévu samedi (17h), se disputerait au stade Ahmadou Ahidjo. Aucun match n’aura d’ailleurs lieu dans l’enceinte principale des Lions Indomptables sans la présentation d’un rapport d’enquête, au plus tard ce vendredi.

Les billets gratuits supprimés, le président du Cocan Narcisse Mouelle Kombi n’a d’ailleurs pas hésité à blâmer «les porteurs de faux billets et de billets usagés». Afin de remplir les tribunes parsemées du stade d’Olembé lors du premier tour, de nombreuses personnalités avaient offert des billets gratuits aux supporters. «La gratuité des billets a été supprimée car les billets de mobilisation ont posé problème», a précisé l’écrivain. Un drame malheureux qui aurait pu être évité.

Se félicitant de la qualité de l’organisation, des capacités d’accueil et du déploiement de toutes les composantes impliquées dans la Can 2021, le ministre Narcisse Mouelle Kombi, a regretté au nom du gouvernement, les incidents qui ont provoqué la mort de huit personnes.

Pour remédier aux carences constatées le lundi 24 Janvier 2021, les mesures envisagées sont les suivantes :

  • Mise en place des postes de filtrage (check point) où ne seront autorisées à passer que des personnes munies d’un billet valable et d’un test négatif au Covid19 ;
  • La présence effective des hauts gradés des Forces de Défense et de Sécurité, à tous les postes de contrôle et points d’accès, afin de superviser le travail de leurs éléments ;
  • L’augmentation du nombre d’éléments de police et de gendarmerie afin de renforcer le dispositif sécuritaire autour des stades ;
  • La réduction de la jauge de remplissage des stades arrêtée d’accord-partie avec la CAF ;
  • Le contrôle systématique des billets dans les check point situés en amont, afin d’éviter que les abords du stade ne soient pris d’assaut par des personnes ne détenant pas des tickets valables et valides ;
  • L’identification et la sécurisation des voies de dégagement pour permettre le déploiement des ambulances en cas d’incident ;
  • La création des files en zigzag devant les points d’accès et de contrôle de proximité du stade ;
  • L’ouverture de plusieurs portails supplémentaires d’accès au stade ;
  • La mise en place d’un système de transport par bus des spectateurs vers les zones Est et Nord à partir de la zone Sud ;
  • La sécurisation de tous les couloirs d’accès au stade ;
  • L’augmentation du nombre de caméras de vidéosurveillance sur les zones d’accès Nord et Sud ;
  • La déviation du trafic de l’axe principal d’Obala-Yaoundé pour les usagers en provenance de la pénétrante Nord de la ville ;
  • L’interdiction de l’accès au stade des enfants de moins de 11 ans ;
  • La suspension de la distribution des billets gratuits ;
  • L’interdiction de la vente des billets aux abords du stade, le jour des matchs ;
  • La multiplication des points de testing Covid19 dans la ville et non plus à proximité du stade ;
  • L’octroi d’un bracelet attestant de la conformité aux normes sanitaires du spectateur qui entre au stade ;
  • Une signalétique appropriée des voies d’accès alternatives au stade d’Olembé ;
  • L’ouverture des portes d’entrée du stade au moins 5 heures avant le début de la rencontre ;
  • La sensibilisation des populations sur la nécessité de se rendre le plus tôt possible au stade afin d’éviter les bousculades de dernière minute ;

Can Cameroun 2021 : Patrice Motsepe ferme le stade d’Olembe

Le président de la Confédération africaine de football (Caf) vient de tenir un point de presse au stade Ahmadou Ahidjo, ce mardi 25 janvier. Patrice Motsepe est revenu sur la bousculade d’hier qui a causé la mort de huit personnes à l’entrée du stade Olembé avant la rencontre Cameroun – Comores. Ainsi, jusqu’à la fin de l’enquête qui a été diligentée par la Caf, le stade d’Olembe est suspendu.

D’entrée de jeu, le président de la Caf a adressé ses condoléances aux familles touchées par les disparitions de leurs proches. Après, il a  déclaré : « les responsabilités de cet incident restent partagées. Aussi bien par la Caf, que par le gouvernement camerounais, nous sommes tous responsables de ces pertes en vie humaines. C’est un incident malheureux qui entache la compétition et nous prendrons des mesures par rapport à tout ce qui s’est passé ».

Il a en outre précisé que : « le prochain match qui devait se jouer au stade d’Olembe ne se jouera plus dans ce stade. Nous allons le délocaliser, probablement vers le stade Ahmadou Ahidjo. Et jusqu’à nouvel ordre, aucun match ne devrait se jouer dans ce stade. Une enquête a été ouverte pour comprendre tout ce qui s’est réellement passé ce soir du 24 janvier ».

Patrice Motsepe a tenu à affirmer que ce genre d’incident ne se reproduira plus jamais tout au long de cette compétition. Il a également avancé que même les plus grands stades, avec les plus grandes infrastructures et technologies ne sont pas à l’abri de ce genre d’incident. « Nous ferons tout pour que la suite de la compétition se passe bien. Je me charge d’organiser une réunion avec le reste du comité d’organisation demain pour prendre des mesures. ».

Concernant les tests Covid-19 querellés depuis que les Comores ont eu 12 joueurs testés positifs, la CAF rassure l’opinion publique. « Au CHAN, on a constaté que les tests Covid de certaines équipes posaient déjà problèmes. On a donc décidé de faire appel à un laboratoire indépendant et fiable pour effectuer tous les tests Covid de cette compétition. Ce laboratoire a eu à travailler lors de l’Euro et lors de la Fifa World Cup. Ils ont leur propre matériel ».

Can Cameroun 2021 : Patrice Motsepe confirme le début de la compétition au 9 janvier 2022

C’est la quintessence des propos du président de la CAF tenu lundi après-midi lors de la visite du Stade Olembe de Yaoundé où va se disputer le match d’ouverture et de clôture de la Can. En visite de travail au Cameroun, Patrice Motsepe devrait être reçu en audience par le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya ce mardi 21 décembre.

« Je serais là dès le 07 Janvier 2022 avec toute ma team (la délégation de la CAF Ndlr) pour le coup d’envoi le 09 janvier prochain. Les africains doivent croire en eux même et arrêter d’être trop dure envers eux. Je serais avec femme et enfants le 07 Janvier puisque nous sommes déjà tous Camerounais maintenant », a déclaré à la presse, avec sourire, le président de la Caf, après sa visite au stade d’Olembe.

En effet, le président de la CAF  et son vice-président Augustin Senghor ont entamé ce 20 décembre une visite de travail au Cameroun. Où séjourné depuis quelques jours Veron Mossengo Omba, le secrétaire général de la Caf. Face à la presse, il a dissipé tous les doutes qui planent encore sur l’organisation de la 33ème édition de Can.

Patrice Motsepe qui a modifié son agenda initial devrait être reçu en audience par le président de la République du Cameroun, Paul Biya ce mardi 21 décembre. Le chef de l’Etat camerounais a regagné Yaoundé hier après midi en provenance de Mvogmeka, son village natal. Déjà, en cette mi-journée, il a été reçu en audience au Palais de l’Unité, par le ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand  Ngoh Ngoh.

Des propos rassurants

Dès sa descente d’avion, au salon d’honneur de l’aéroport de Yaoundé- Nsimalen, Patrice Motsepe a rassuré les derniers sceptiques, en écartant toute éventualité d’un report de la Can. «Notre maison est une maison pour l’Afrique. Nous allons parler aujourd’hui et on vous fera un retour. Nous sommes très clairs en termes d’engagement de faire de la CAN au Cameroun un succès», a assuré le patron du football africain.

Avant d’ajouter : «On vous donnera plus de détails demain quand on aura discuté, mais je suis très confiant. On travaille ensemble avec le Cameroun, qui est une nation fière du football. Nous avons rendu le Cameroun et l’Afrique fiers et je suis confiant sur le fait que, dans nos réunions d’aujourd’hui et demain, nous pourrons venir vers vous et donner à l’Afrique et au monde la confiance que nous avons à travers l’engagement envers notre peuple, au Cameroun, et l’engagement pour le développement du football en Afrique.»

Des propos rassurants, et suffisants pour convaincre le comité exécutif de la CAF, pas parvenu à se mettre d’accord  dimanche à Doha, au Qatar, d’acter définitivement le maintien de la compétition ?

Dans la lettre datée de samedi et adressée à Eto’o Samuel, nouveau président de la Fecafoot  pour annoncer la visite de Motsepe, le secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo-Omba, se montre en tout cas très explicite et réitère la motivation de l’instance à «travailler ensemble pour réaliser, malgré les doutes de certains, la plus belle CAN jamais organisée à ce jour». Patrice Motsepe achèvera son séjour en terre camerounaise mercredi par une visite du Stade de Douala-Japoma.

Can Cameroun 2021 : Stade d’Olembe, Razel en grève, bloque la fin des travaux

La principale cause du report à une date ultérieure de la cérémonie officielle de prise de possession du stade principal d’Olembe est due au fait que l’entreprise Razel revendique le déblocage d’une enveloppe pour la réalisation des travaux externes.

En décidant pour une énième fois de reporter à une date ultérieure la cérémonie officielle de prise de possession du stade principal d’Olembe, Narcisse Mouelle Kombi, président du Cocan vient une nouvelle fois de faire preuve d’improvisation. Il évoque avoir mal estimé la durée nécessaire de la recette technique qui consiste à vérifier le respect des travaux avec le cahier de charges. Or, la réalité est tout autre.

La dernière note d’information au sujet du stade d’Olembe laisse assez perplexe. Initialement prévue pour le 30 novembre, puis décalée au 3 décembre, la cérémonie officielle de prise de possession du stade principal d’Olembe a été « reportée à une date qui sera communiquée ultérieurement ». Chose rare, cette patate chaude a été signée le 2 décembre au nom du président du Cocan par Gabriel Nloga, le vice-président de la Commission communication.

Que cache en réalité ce énième report ? La vérité est que Narcisse Mouelle Kombi, le maître d’œuvre, a utilisé son tissu relationnel pour faire venir Razel en renfort dans ce chantier. Depuis quelques mois, l’entreprise des travaux publics travaille d’arrache-pied 24h/24 pour achever les travaux externes. Une tâche qui n’est pas du tout aisée. Piccini qui avait commencé les travaux de construction de ce joyau, en partant n’a laissé aucun plan architectural.

Satisfaire les prestataires

De l’avis d’un prestataire, même l’Etat du Cameroun n’en possède pas un ! Les repreneurs de Magil, qui ont construit le stade de Japoma, travaillent en imaginant seulement ce qu’avait voulu faire Piccini à Olembé.  Sachant bien qu’il leur sera difficile de se faire payer, après la fin des travaux, Razel est entré en grève, ce jeudi 2 décembre pour réclamer son enveloppe. L’argent n’ayant plus été débloqué depuis longtemps pour satisfaire les prestataires, Razel a anticipé. Le Cameroun ayant, à leurs yeux, perdu toute crédibilité.

La dernière correspondance de la Caf  adressée à Narcisse Mouelle Koumbi était venue mettre davantage la pression au pays de Paul Biya.  Le secrétaire général de la Caf qui s’était montré sceptique sur les travaux de finition du Stade d’Olembe dans les délais, avait  proposé aux Camerounais d’envisager un plan B.

Malgré tout, les plus hautes autorités camerounaises se sont montrées rassurantes.  Notamment le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh qui a récemment conduit une délégation camerounaise au siège de la Caf, afin de les persuader. Mais, au Caire on semble très loin de tirer un chèque en blanc. Illustration de l’annulation de plusieurs chambres réservées à l’Hôtel Hilton de Yaoundé, au profit de l’Hôtel Krystal Palace Douala. De sources bien introduites, l’équipe technique de la Caf a quasiment réservé toutes les chambres de ce nouvel hôtel, classé 5 étoiles.

Scandale de corruption

Preuve s’il en était besoin, que la Caf envisage déjà son plan B. Comme lors du Championnat d’Afrique des nations de football disputé en janvier 2020, Douala qui possède deux grands stades aux normes Fifa (Stade de la Réunification et le Stade de Japoma), de nombreux terrains d’entraînements et une offre hôtelière respectable, pourra accueillir deux poules. Mais lesquelles ?

En cas de délocalisation, il revient à la Caf d’en informer les décideurs camerounais et de prendre toutes les mesures qui s’imposent. Ce qui serait un énorme camouflet pour le système Biya qui fait du Complexe sportif d’Olembe (le plus cher du continent), un des fleurons du Renouveau. Son coût énorme (plus de 200 milliards de Fcfa) couve un gros parfum de scandale de corruption.

Pour une Can initialement prévue en janvier 2019, qui a connu « un glissement de date » pour  janvier 2021, puis janvier 2022, pour cause de la pandémie Covid-19, les autorités camerounaises font preuve d’incompétence notoire.

Au Caire, les ministres Ferdinand Ngoh Ngoh  et Narcisse Mouelle Kombi, qui se sont peu parlés, pour le dire le moins, durant le séjour en Egypte ont pu obtenir une rallonge de quelques jours pour remettre le complexe sportif d’Olembe à la CafLa délégation de la Caf, initialement annoncée à Yaoundé avant le 30 novembre, arrivera finalement le 10 décembre 2021.