Jean Marie Atangana Mebara condamné à 25 ans de prison: le CL2P réagit!

Par Joël Didier Engo, président du Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P)

Communiqué du Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) à la suite de la nouvelle condamnation arbitraire de M. Jean Marie Atangana Mebara

Le Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun (CL2P) vient d’apprendre avec regret la condamnation de M. Jean Marie Atangana Mebara à 25 ans de prison ferme par le Tribunal criminel spécial (TCS) du Cameroun. Il est reproché à l’ancien secrétaire général à la présidence de la République le détournement de 5 millions de dollars destinés à l’achat de l’avion présidentiel en juin 2003.

Il convient de prime abord de déplorer la durée excessivement longue de cette procédure.

Poursuivi en effet depuis septembre 2009 pour ce chef d’accusation, ce n’est qu’en juin 2016 que M. Atangana Mebara est fixé sur son sort. Ceci en violation tant du Pacte international relatif aux droits civils et politiques que de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui prescrivent qu’un citoyen soit jugé dans des délais raisonnables.

Ensuite, nous déplorons qu’aucune preuve de détournement n’ait été produite au cours de ce procès.

Des témoins de l’accusation ont d’ailleurs reconnu que la firme américaine Boieng a accusé réception des 5 millions de dollars querellés dont le virement a été ordonné par le ministre de l’Économie et des Finances de l’époque, M. Michel Meva’a M’Eboutou.

La seule «preuve» de l’accusation semble être l’absence d’«instructions écrites» du chef de l’Etat Paul Biya à son Secrétaire Général Jean Marie Atangana Mebara, lesquelles consistaient à acquérir un avion en location, le fameux «Albatros», plutôt que de parachever le processus d’acquisition d’un aéronef neuf entamé en 2001.

En foi de ce qui précède, le CL2P :
.Réitère que M. Jean Marie Atangana Mebara est un prisonnier politique.
.Rappelle que son seul tort est d’avoir été désigné par des bulletins des services secrets camerounais comme un membre influent du G11, groupe informel de jeunes proches collaborateurs de Paul Biya soupçonnés d’avoir envisagé de succéder à ce dernier en 2011.
.Souligne qu’il n’a pas eu droit à un procès équitable sur ce chef d’accusation.
.Dénonce cette avalanche de condamnations arbitraires qui revêtent toutes des allures d’un acharnement politique.
.S’associe aux recommandations de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples émis le 21 avril dernier invitant l’Etat du Cameroun à le libérer, puis à lui verser des dédommagements à hauteur de 400 millions de F CFA pour «détention arbitraire».

Fait à Paris le 22 juin 2016.

Jean Marie Atangana Mebara.
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Avion présidentiel: les caprices des chefs d’Etat africains

Dans son édition du mois d’avril, La Lettre du Continent évoque quelques pays: de l’Afrique du Sud au Cameroun en passant par la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Mali ou le Tchad


Plusieurs Gulfstream, un Airbus, un Boeing, un hélicoptère. Le président ivoirien Alassane Ouattara dispose d’une flotte présidentielle qui ne compte pas moins de 10 appareils ! De quoi faire pâlir Barack Obama et ses deux « Air Force One »… Dans son éditon du mois d’avril, la publication La Lettre du Continent, spécialisée sur l’Afrique, a répertorié les flottes aériennes de plusieurs chefs d’État africains. Une liste qui en dit long sur les rapports qu’entretiennent ces dirigeants avec leurs avions présidentiels.

« L’avion (…), symbole de souveraineté, de puissance », écrit la publication. « Mais les présidents ne sont pas tous logés à la même enseigne ». Si, à l’instar de son homologue ivoirien, le Tchadien Idriss Déby est l’un des rares chefs d’État africains à pouvoir jouir de quatre avions (un Boeing Business Jet, un Gulfstream II, un Beechcraft 1900 et un Fokker) d’autres ne disposent pas de tels attributs aériens.

Dans le cadre d’une série de mesures visant à réduire les dépenses publiques, le Sénégalais Macky Sall a ainsi vendu, lors de son arrivée au pouvoir en 2012, l’ancien avion de la présidence, « La Pointe de Sangomar », sur lequel volait déjà Léopold Sédar Senghor. Il n’utilise aujourd’hui que l’Airbus A 319, que son prédécesseur Abdoulaye Wade avait acheté à la France en 2010.

France 24 revient sur cinq cas de chefs d’État dont l’expérience avec leur avion présidentiel a été plus ou moins houleuse.. L’achat compulsif de Zuma, Issoufou, IBK, Paul Biya.

. Zuma et son jet privé
En novembre 2015, le président sud-africain, Jacob Zuma, décide d’acquérir un nouvel avion présidentiel. L’appareil, qui doit pouvoir transporter au moins 30 passagers et effectuer 13 800 km sans ravitaillement, coûte 250 millions d’euros. Il doit également comporter une salle de conférence pouvant accueillir 8 personnes, ainsi qu’une chambre à coucher et une salle de bain. Selon la presse sud-africaine, seul le président américain, Barack Obama, possède à l’heure actuelle un avion aussi luxueux.

L’opposition demande des précisions sur cet achat dispendieux – qu’il juge inutile puisque Jacob Zuma a déjà un avion présidentiel à sa disposition. Face au tollé, la présidence sud-africaine a fini par publier un communiqué : elle a demandé au ministère de la Défense de rendre publiques toutes les informations liées à cet achat. Elle a également précisé que le nouvel avion serait la propriété de l’État sud-africain, et non pas du président Jacob Zuma.

. Issoufou et sa « dépense de prestige »
Le 1er septembre 2014, le gouvernement nigérien a annoncé que le pays, l’un des États les plus pauvres au monde, se dotait d’un nouvel avion présidentiel. Valeur: 30 millions d’euros. L’ancien appareil, acheté dans les années 1970, ne répondrait plus aux normes internationales. Le nouveau Boeing 737, lui, « participera au rayonnement de notre illustre République » avait argué à l’époque le ministre de la Défense, Karidjo Mahamadou.

Un argument auquel l’opposition n’a pas été sensible. [i « Alors que la famine menace de nouveau le pays et avec les graves inondations cette année encore, l’État se permet d’investir des milliards [de francs CFA] dans des dépenses de prestige »], avait critiqué Ousseïni Salatou, le porte-parole de la Coalition de l’opposition nigérienne.

Quelques jours plus tard, des députés de l’opposition ont porté plainte contre X pour vol et détournement d’argent. D’après leurs investigations, le nouvel avion valait à sa sortie d’usine, en 1998, 24 millions d’euros.

. Les turbulences de l’avion présidentiel d’IBK
En mai 2014, le Mali a acheté un luxueux jet à 28 millions d’euros pour les déplacements de son président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Pour justifier l’achat d’un nouvel appareil, le gouvernement malien a expliqué que son ancienne flotte n’était plus au point techniquement.

Côté médias et opposition, c’est le scepticisme qui domine. Le journal L’Indépendant, par exemple, avance que le précédent Boeing acheté par l’ancien président Amadou Toumani Touré avait des papiers en règle et n’avait aucun problème technique. L’avion avait même été révisé à Miami en 2012.

Mi-mai, le FMI avait également exprimé sa « préoccupation » concernant cette acquisition onéreuse alors que le pays, plongé dans une guerre contre le terrorisme, est sous perfusion de la communauté internationale. « Avec les milliards de francs CFA dépensés pour payer l’avion, ne pouvait-on pas acheter en partie du matériel pour l’armée malienne? », avait ainsi interrogé un député malien, Mamadou Gassama, cité par RFI.

. « Le cercueil volant » de Paul Biya
L’histoire commence en 2001 lorsque le gouvernement camerounais décide d’acquérir un nouvel avion pour les déplacements du président Paul Biya. Ce dernier juge que le « Pelican », l’avion présidentiel acquis dans les années 1970 sous l’ère d’Amadou Ahidjo, ne répond plus aux normes de sécurité et d’esthétique de son époque. Biya souhaite une flotte moderne et luxueuse.

Après de longues tractations, le Cameroun arrête son choix sur un Boeing 767. L’avion baptisé « Albatros » est livré en avril 2004. Le jour du vol inaugural, Paul Biya embarque à bord avec sa femme et ses enfants, direction l’Europe. Mais dès le début du trajet, l’appareil est victime de graves problèmes techniques, il se pose en urgence à l’aéroport de Douala. Qualifié de « cercueil volant » – bien qu’il vole toujours sous un autre pavillon, selon Jeune Afrique -, l’avion ne sera plus jamais utilisé par Paul Biya.

Après l’incident, le gouvernement découvre que « l’Albatros » n’est pas l’avion commandé par Biya, mais un appareil d’occasion. Boeing a refusé de livrer le véritable appareil, expliquant qu’il n’a pas reçu la totalité de l’avance débloquée par le Cameroun. Où est passé l’argent ? Les médias crient au scandale de détournements de fonds. L’affaire force le gouvernement à se pencher sur l’état de ses comptes publics. Sous pression, le Cameroun lance alors l’opération Épervier (destinée à assainir les comptes de l’État) qui révèlera au grand public l’étendue de la corruption dans le pays.

Quoi qu’il en soit, depuis ce jour, Paul Biya n’a plus « oser acheter d’avions », précise La lettre du Continent, le président camerounais préférant désormais affréter « des appareils de standings » pour effectuer ses déplacements.

. La relation paranoïaque entre Talon et son avion
Selon La Lettre du Continent, le nouveau président du Bénin, Patrice Talon, n’est pas très enthousiaste à l’idée d’utiliser le nouvel avion présidentiel du pays, un Boeing 737, commandé par son prédécesseur Boni Yayi.

D’après le mensuel, Patrice Talon envisagerait de lancer une enquête sur les conditions de son acquisition. Il aurait également demandé une expertise technique de l’appareil, pourtant flambant neuf puisqu’il a été livré 24 heures avant sa prise de pouvoir.


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Décès de Jérôme Mendouga, ancien ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis

Jérôme Mendouga a rendu l’âme samedi à l’Hôpital général de Yaoundé. L’ancien ambassadeur, âgé de 76 ans, était poursuivi en justice pour une affaire de détournement de deniers publics

L’ancien ambassadeur du Cameroun à Washington DC, Jérôme Mendouga, est décédé samedi, 15 novembre, en début d’après-midi à 76 ans, à l’hôpital général de Yaoundé où il avait été admis depuis trois semaines pour cause de maladie. L’ancien ambassadeur était en détention provisoire depuis plus de six ans dans le cadre d’une affaire de détournement de deniers publics. Sa dernière audience au Tribunal criminel spécial remonte au 14 octobre dernier.

Jérôme Mendouga avait été écroué à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui le 15 avril 2009 dans le cadre de l’affaire dite Albatros, du nom de l’achat foireux d’un avion pour les déplacements du président de la République du Cameroun.

Il était reproché à cet ancien ambassadeur – mandataire de l’Etat du Cameroun pour les négociations avec la firme Boeing – d’avoir détourné des deniers publics d’un montant de cinq millions de dollars (2,6 milliards de F CFA), en complicité avec l’ancien Secrétaire général de la présidence de la République, Jean Marie Atangana Mebara, lui aussi en détention.

Jérôme Mendouga a occupé le poste d’ambassadeur du Cameroun à Washington DC pendant 14 années. Il y était arrivé le 23 juin 1994 avant d’être remplacé le 11 mars 2008.

Cette fin de parcours, qui ne lui permettra pas malheureusement de voir le verdict de son procès au Tribunal criminel spécial, rappelle le décès récent d’une autre personnalité, l’ancien ministre délégué aux Finances en charge du budget, Henri Engoulou.

L’ex-ministre avait été écroué en janvier 2010 à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui dans le cadre de l’affaire ex-Office national de commercialisation des produits de base (Oncpb), affaire qui a vu la condamnation, le 26 septembre 2014, de Lydienne Yen Eyoum à 25 ans de prison. Henri Engoulou avait rendu l’âme le 08 mai 2014 à l’hôpital Central de Yaoundé sans voir l’issue du procès. Jérôme Mendouga avait déjà été condamné une première fois, le 4 mai 2012, par le Tribunal de Grande instance du Mfoundi à 10 ans d’emprisonnement dans le cadre d’un premier volet de l’affaire Albatros, mettant au compte de l’ambassadeur le détournement de 121 millions de F CFA.

Jérôme Mendouga est né le 15 août 1938 à Ekye, un quartier de l’arrondissement de Yaoundé IV, dans la région du Centre. Avec ses 76 ans révolus, il était considéré comme un patriarche Bene chez les Beti.

Jérôme Mendouga a rendu l’âme le 15 novembre à Yaoundé des suites de maladie
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Atangana Mebara, toujours hospitalisé

L’ex-secrétaire général à la présidence de la République n’a pas comparu hier au Tribunal criminel spécial. L’audience a été reportée au 2 juin prochain

Jean-Marie Atangana Mebara, ex-Secrétaire général à la présidence de la République (Sgpr) et Jérôme Mendouga, ex-ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis, ne se sont pas présentés à la barre le 08 mai 2014 au Tribunal criminel spécial (TCS) ,dans l’affaire qui les oppose à l’Etat du Cameroun. Du fait de l’absence du premier, l’audience a été suspendue et renvoyée pour le 2 juin 2014 afin que l’accusation puisse présenter ses témoins.

D’après le journal judiciaire Kalara, Jean-Marie Atangana Mebara est hospitalisé depuis le 02 mai 2014 à l’hôpital général de Yaoundé. Il souffrirait d’un « dysfonctionnement du pancréas ». Toutefois, son séjour à l’hôpital devrait permettre d’avoir des éléments précis sur la source de son mal.

L’ex-Sgpr est poursuivi, avec Jérôme Mendouga, pour une tentative de détournement de deniers publics estimés à 5 millions de dollars (2,5 milliards de F CFA). Des fonds qui devaient servir à l’aménagement de l’intérieur d’un avion destiné aux voyages du président de la République.


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Cameroun: Dernière lettre attribuée à Marafa Hamidou Yaya

L’ex ministre et ancien secrétaire général de la présidence de la République a été condamné à 25 ans de prison

Chers Compatriotes,

Mes premiers mots après ma condamnation inique, le 22 septembre 2012, sont pour vous exprimer toute ma gratitude pour le soutien moral que vous m’avez apporté depuis mon emprisonnement.

C’est dans la confiance que vous m’avez gardée, malgré ces campagnes calomnieuses, que j’ai puisé le courage et la détermination d’écrire ces lettres qui ont ouvert la voie et l’espoir du changement dans notre Pays.

Je vous demande avec humilité de me maintenir votre soutien, non seulement parce qu’il m’aidera à traverser cette épreuve, mais aussi parce que grâce à lui, nous pouvons ensemble, dès maintenant, changer notre Pays.

En effet, c’est parce que vous me soutenez que l’actuel Chef de l’Etat, lui qui n’a jamais manifesté la moindre sollicitude pour nos compatriotes dans la peine, et qui craignant, en raison de ma condamnation programmée, de s’aliéner les populations du Nord, s’est déplacé, en catimini, à Garoua et à Maroua auprès des populations sinistrées.

C’est parce vous me soutiendrez qu’ensemble nous contraindrons l’actuel Chef de l’Etat à engagé les réformes promises depuis des lustres, et dont notre Pays a tant besoin. Il s’agit notamment du nouveau code électoral consensuel et des Institutions prévues par la Constitution, en l’occurrence le Sénat et le Conseil Constitutionnel, Institutions garantes d’une transition pacifique.

C’est parce que vous me soutiendrez que nous pousserons l’actuel Chef de l’Etat à lutter réellement contre la corruption et à traduire en justice les vrais auteurs de détournements de biens publics, dont certains plastronnent aujourd’hui au Gouvernement, alors que les preuves de leur forfaiture sont établies.

Le soutien que je vous demande de m’apporter est un soutien moral. En aucun cas, il ne doit favoriser ni la violence ni le trouble à l’ordre public.

Fort de votre soutien, je m’engage devant vous solennellement à poursuivre mon combat pour qu’advienne au Cameroun LA SOCIETE DE CONFIANCE porteuse de la paix, de la sécurité, de la justice et de la prospérité partagée, à laquelle nous aspirons tous.

Chers Compatriotes,
Après les affres de la rentrée scolaire et des inondations, les Camerounais renoueront avec le sentiment de pauvreté, les pénuries d’eau, les délestages, la décrépitude des hôpitaux, l’insécurité, la déliquescence des infrastructures existantes ou l’incapacité d’en construire de nouvelles : une fois encore, l’appel d’offres pour le second pont sur le Wouri vient d’être declare infructueux ! Tandis que le démarrage des chantiers des entrées Est et Ouest de la ville de Douala est renvoyé aux calends grecques !

Après la pantalonnade de mon procès qui n’avait pour autre objectif que celui de m’écarter de la vie publique, et surtout, de détourner votre attention de l’échec cuisant de la politique actuelle, les Camerounais se verront bientôt proposer d’autres bouffonneries judiciaires dans le seul but de dégager toute la responsabilité de l’actuel Chef de l’Etat dans l’impasse politique, économique et morale où se trouve acculé le Cameroun.

Pourtant, dans cette période où vous êtes assailli par le doute et la morosité, je vous adresse un message d’espoir dans le changement qui vient. Je suis persuadé que dès maintenant, de la prison où je suis assigné et de la place où vous êtes, nous pouvons agir ensemble pour freiner l’abaissement progressif de notre Pays.

Pour cela, il est inutile d’attendre sept ans ou bien je ne sais quelle autre échéance. Pour nous, pour tous ceux qui n’entendent pas céder au découragement, L’AVENIR C’EST MAINTENANT.

Mes Chers Compatriotes,
La vie est un maître sévère. Les épreuves qu’elle m’impose aujourd’hui sont le moyen de lui rendre un compte rigoureux de ma volonté, de mon engagement et de ma capacité à conduire notre Pays sur le chemin du changement et de l’espoir.

Je suis prêt.
Vive la République.
Vive le Cameroun.

Marafa Hamidou Yaya
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Cameroun/Affaire de l’avion presidentiel BBJ-2 – Afin que nul n’en ignore: Au-delà du verdict, questionnements lancinants

Par François Bikoro, journaliste

Il répond depuis le début au mythique nom, que lui a donné l’opinion publique, de l’affaire Albatros. Le 22 septembre dernier il a connu, grâce à la célérité et la dextérité retrouvées de notre justice, un nouvel épilogue. Et pas des moindres. Mais déjà, depuis qu’à l’issue d’une déclaration de culpabilité d’une concision inouïe qui aura duré près d’une journée et une nuit, le verdict est tombé comme un couperet. Cependant que Marafa Hamidou Yaya se déclarait «déçu mais pas vaincu» et que son compère de fortune Yves Michel Fotso acceptait stoïquement de «porter sa croix», la polémique enfle. Du fait des médias qui le weekend dernier ouvrent la boite à pandore pour se justifier de la polémique inutile sur quotité de la peine de privation de liberté, que des avocats de ces derniers insistant sur un pseudo caractère politique. Tant du procès que de la sentence. Chacun de ces six mois presque, écoulés depuis l’interpellation de Marafa Hamidou Yaya, Inoni Ephraïm, à la suite d’Yves Michel Fotso, aura apporté aux citoyens, abasourdis et proches de la révolte ou de la révolution, un ou plusieurs questionnements.

Où est l’argent, où est l’avion?
Pendant ces six derniers mois, pendant qu’on attendait que les débats au fond commencent au tribunal, les Journalistes ont développé des thèses, en soutien à une intense activité épistolaire d’un autre genre et à l’agitation médiatico-politique des avocats. Selon lesquelles, quelque soit le bout par lequel le moindre naïf d’entre nous prend la chose, la libération de Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso, dont certaines inepties ont même surpris des négociations dans ce sens, était une évidence. Certains sont même allés jusqu’à vouloir dériver le fond et le fondement de la vérité sur la foireuse opération, pour le moins maffieuse, de l’achat d’un aéronef présidentiel confiée à trois anciens secrétaires généraux de la présidence de la République. Et dont la véritable évidence, même la plus sceptique et têtue, reconnait que 29 plus 02 millions de dollars ont été décaissés sans que le Président de notre pays ait eu à asseoir son postérieur dans un avion, à lui.

Mais où est alors l’avion?
Marafa Hamidou Yaya, à qui le Chef de l’État a confié «l’affaire» il y a presque dix ans, a déclaré qu’il était déçu mais pas vaincu: annale pour, rassurer les nombreux citoyens aux quels les 31 millions de dollars au raient certainement résolu moult problèmes, de son innocence. Et sur tout de sa détermination à apporter un jour la vérité, sa part de vérité dans cette cabale proche d’un film Kafkaïen. Au-delà de lui conseiller de tout déballer au tribunal cette fois, et non plus dans les médias dont l’influence s’est avérée inutile dans la suite de l’affaire Albatros comme dans les autres, hier et demain, à travers un pourvoi, il demeure qu’une seule réponse arrangerait tout le monde: à la question de savoir où sont passés les 31 millions de dollars décaissés auprès de la Snh sur ordre de Michel Meva’a M’Eboutou.

Où est l’avion présidentiel?
Depuis 1995, où l’idée de doter la République d’un avion présidentiel avait germé, les citoyens assistent toujours à l’humiliation d’un Chef d’Etat obligé de louer, a défaut de se squatter, un moyen de déplacement que confère ailleurs son statut de garant de notre souveraineté. Au point de penser après la sentence que certains qualifient de légère, eu égard au crime querellé et surtout à d’autres affaires de même nature, qu’il existe une entourloupe quelque part. Entre temps la thèse d’une épuration politique entretenue dans la presse demeure. Au point que des citoyens ont failli s’étriper pour la libération ou la condamnation de ces concitoyens tombés au banc de la république. En oubliant qu’en descendant dans la rue, même si l’agitation et la manipulation pourront amener à la libération de ces derniers, à supposer qu’ils soient par extraordinaire innocentés, il demeure attendu la réponse à la question que se pose encore. Depuis 10 ans. De façon lancinante et drue! Mais ou se trouve donc l’argent? Pendant le déroulement du procès, de même que dans l’opinion entretenue par une certaine presse à la solde et certains politiques aux abois, on a vu défiler une kyrielle de personnalités. Au tribunal comme sur les plateaux de radio et télévision locales ou étrangères, de même que dans la presse jusque dans le net. Des noms de destinations qu’aurait pris l’argent furent évoqués de même que les institutions bancaires usitées. On n’a toujours pas réussi à extirper l’homme ou la banque ou se trouve l’argent du contribuable si goulument détourné. Non, comme l’a reconnu Marafa lui-même dans une de ses récentes plaidoiries savamment distillées dans la presse, comment veut-on nous faire croire qu’autant de milliards sont partis en fumée sans qu’il y ait eu un moindre responsable, même moral. Fut-il un pyromane qui aujourd’hui s’empresse de crier au feu, dans ce pays où tous les responsables déchus invoquent un destin national pour expliquer leur nouveau sort. Qu’il s’appelle Michel Meva’a M’Eboutou qui a reçu l’ordre de trouver l’argent mais qui n’a pas attendu le même ordre pour faire décaisser autant de fonds équivalant à 120 hôpitaux de districts; que ce soit Yves Michel Fotso qui se révèle être notre Maddof national dans cette affaire qui pue la feymania; que ce fût le Général Benaé Mpecke où le Colonel Mitlassou, pauvres technocrates usités pour certifier de l’adéquation de l’avion avec la qualité de son passager illustre; Qu’ils s’appellent Assene Nkou, l’Al Capone qui maitrisaient grâce à Mmes Sandjong et kounda tous les méandres de la maffia corse; encore moins tous les autres Inoni Ephraïm et Marafa Hamidou Yaya maîtres d’ouvrage de cette construction dont l’échec qui a failli coûter la vie à la famille de Paul Biya… Personne, même pas Otele Essomba dont pourtant le rôle a été reconnu à sa juste valeur dans la recherche de la vérité, n’a pu nous rassurer sur la destination de l’argent, ou sur le sort réservé à l’aéronef présidentiel, confié à GIA.

Seigneur, où est finalement l’avion?
A qui veut-on faire croire, que du fait des luttes d’hégémonie politique comme savent les fabriquer les fins de règne, les camerounais qui pourtant ne se complaisent pas à leur misérable sort soient près à abandonner 31 millions de dollars sans coup férir. Alors que Marafa qui a reçu l’ordre de Paul Biya, pour acheter «frauduleusement» un avion, a encore tout le loisir de demander à Yves Michel Fotso des comptes quant à l’utilisation de cet argent. Si l’avion n’existe que dans nos subconscients de batards psychologues, si l’argent a été sorti des caisses de la Snh, a qui doit-on finalement demander de nous situer exactement sur l’endroit où se trouve caché notre argent. Par exemple:

-A GIA qui a été mis en faillite au lendemain de la sortie des fonds?

-A Fotso qui a convoyé les mallettes vers des destinations nébuleuses?

-A Meva’a M’Eboutou qui au lieu de faire les lettres de crédits comme l’avait demandé Marafa, a plutôt préféré le cash?

-A Adolphe Fridolin Moudiki Elame qui a puisé dans les caisses du pétrole en exécution d’un ordre de son ministre des finances?

Aux responsables de la Cbc qui devaient passer des nuits blanches à compter, puis à faire le bon partage de la pluie de milliards sous «la pression» de leur boss?

-A Inoni Ephraïm, si proche de Paul Biya qui en a fait son principal confident au gouvernement en plus de son poste de Pca de Apm?

-A Gérôme Mendounga, notre représentant au pays de Boeing qui n’a pas dit qu’il a vu l’avion et ou l’argent?

-Peut être à Marafa Hamidou Yaya et Atangana Mebara dont les rôles pivots au plan administratif permettaient d’appliquer le principe de «qui peut le plus peut le moins».

-Ou alors, pourquoi pas à Paul Biya, victime expiratoire d’une cabale politique qui a coûté la vie à des milliers de ses compatriotes du fait de la honte, de l’opprobre et de la misère ambiante.

-Enfin, à l’Etat, donc à chacun d’entre nous qui constituons un peuple qui ne sait pas faire foule, devant tant de holdup, d’incuries managériales du fait d’un système qui laisser prospérer des monstres qui nous narguent.

Non. Mille fois non! Il faut que l’Etat fasse appel à cette décision. Il faut que le tribunal écoute bien Marafa et Cie, maintenant qu’ils ont convenu de se pourvoir. Afin qu’un jour on réponde à la double question:
Où est l’argent, où est l’avion?

A moins que ces acteurs, non moins importants de cette cabale financière, ne nous confortent sur l’inutilité des démarches qui ont cours, ou sur ceux qui pensent qu’on aurait dus les condamner, à vie. Comme les autres. Il demeure constant que les négociations qui ont cours à Maroua, Garoua ou Foumban, les marches qui ont eu lieu à Douala, Bandjoun, Yaoundé ou Garoua pour la libération de Marafa ou Fotso, n’apportent pas la réponse à notre questionnement. Certes il se dit que Fostso aurait proposé de rembourser 14 milliards et offrir un avion neuf à cet effet. Cela est d’ailleurs à encourager, puisque ce fut un homme d’affaire prospère dont le tort est d’avoir plongé la main dans les fonds publics. Mais est-ce le cas pour Marafa, Mendounga, Inoni et ces autres agents publics qui ont reçu de l’argent public, pour acheter l’avion du Président. En attendant de savoir qui va payer un 3e avion pour le 3e Président de notre pays, qui sera peut être Marafa, kamto, Sadi, Bello Bouba, Fru Ndi, Kah Walla, vous et moi pourquoi pas, le syndrome de l’avion du prédécesseur devenu un drame demeure.

Et pourtant il aurait suffit, au tribunal, dans la presse ou dans la rue comme cela semble être le cas, au-delà de l’excessive magnanimité d’un Paul Biya qui laisse ses collaborateurs lui prendre des dizaines de milliards pour un avion fantôme, que chacun nous dise où est l’argent. A défaut, où est l’avion? Simplement!

François Bikoro, journaliste

Affaire Marafa: L’inévitable saisine des juridictions supérieures

Cette procédure permettra de relancer les débats avec de nouveaux éléments et de prolonger la procédure jusqu’à l’entrée en vigueur du Tribunal Criminel Spécial

Les avocats de l’ancien ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya devraient introduire ce lundi 24 septembre 2012, un recours devant la Cour d’Appel du centre à Yaoundé la capitale du Cameroun, en vue du réexamen de son cas. Avec cinq autres coaccusés, il a été reconnu coupable de coaction intellectuelle le samedi 22 septembre 2012 par le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, et condamné à 25 ans de prison ferme, pour sa participation déclarée dans le cadre du détournement de la somme de 21 milliards de FCFA, une partie de l’argent qui devait servir à acheter un avion pour le président de la république en 2001. Au final, le tribunal a retenu l’argumentaire de l’accusation, selon laquelle, au cours d’une réunion tenue au palais présidentiel du moment où Monsieur Marafa était Secrétaire Général de la présidence de la république, il aurait décidé de choisir l’entreprise GIA proposée par Yves Michel Fotso. Le tribunal lui reproche aussi de manière définitive d’avoir ordonné le virement des 23 milliards de FCFA qui toujours selon l’accusation seraient revenus dans les comptes de Marafa via la banque de Fotso. Dans une argumentation qui n’a pas vraiment convaincu de nombreux observateurs, le ministère public et les avocats de la partie civile représentant l’Etat du Cameroun, ne sont pas parvenus à faire savoir clairement comment s’est passé cette « coaction intellectuelle ». Un témoin clé de l’affaire, le ministre Meva’a Meboutou en charge des finances au moment des faits, n’a jamais confirmé sous serment judiciaire, que Marafa lui avait donné l’ordre de faire virer l’argent. Autre point d’ombre, un tribunal de l’Etat américain de l’Oregon, a clairement indiqué que monsieur Fotso, n’était pas signataire des comptes de GIA, comme évoqué par l’accusation. Mais ce verdict est arrivé lorsque les débats étaient clôturés.

Pourtant les avocats représentant l’Etat se disent insatisfaits de la décision du tribunal. Dans leurs réquisitoires, ils avaient demandé la prison à vie pour la « gravité des crimes commis » par Marafa et Fotso et près de 45 milliards de FCFA de Dommages-intérêts. Il semblerait que le juge Schlick ait aussi tenu compte des circonstances atténuantes du fait que Marafa et ses coaccusés avaient des casiers judiciaires vierges. Raison pour laquelle ils n’ont pris que 25 ans au lieu de la perpétuité. Dans les médias, on aborde le sujet avec beaucoup de délicatesse. Lors de la célèbre émission du dimanche, Canal Presse de la chaîne de télévision Canal 2, on a soigneusement évité le débat sur le sujet pour parler du voyage du président Biya dans le nord du pays. La télévision nationale a abordé le sujet dans les journaux télévisés comme une actualité normale, préférant s’attarder sur le voyage du président dans le Nord. L’émission Par ici le débat en a fait un point, mais on évitait soigneusement de commenter la décision du juge. En prononçant la décision, le juge a donné 48 heures aux différentes parties pour saisir la cour d’appel. Mais déjà cette démarche est contestée par les avocats de l’Etat du Cameroun. « La loi qui crée le tribunal criminel spécial fait savoir clairement que lorsqu’il va démarrer, il sera compétent pour toutes les affaires relatives aux détournements de plus de 50 millions de Francs CFA. Donc dans le cas d’espèce, ce n’est pas un recours en appel qu’il faut, mais un recours devant la chambre criminelle spéciale de la Cour Suprême, parce que la décision du tribunal de grande instance du Mfoundi a été rendue en lieu et place de la juridiction spéciale » a fait savoir un d’eux, interrogé par la télévision d’Etat. Une argumentation qui risque de faire tache car elle apporte une interprétation particulière de la loi créant le TCS qui ne démarre officiellement que dans trois semaines. Le recours quel qu’il soit pour les accusés de l’affaire Marafa, pourrait donc être stratégique. Tout au long du procès, Marafa s’est toujours déclaré innocent et victime d’une machination. Il a surtout fait savoir que le chef de l’Etat était au courant de chacun de ses agissements sur le dossier. Une question au terme de ce procès en instance reste quand même sans réponse. Celle de savoir où sont passés les 21 milliards ?

Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso ont écopé de 25 ans de prison ferme
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Cameroun/Affaire Marafa: Le verdict attendu ce 21 septembre 2012

Au-delà de toutes les spéculations, personne ne sait quelle sera la décision du juge Gilbert Schlick, ni quelle sera la réaction des populations

C’est ce vendredi 21 septembre 2012, que devrait être prononcée la sentence devant la juridiction de premier degré, de l’affaire relative au détournement de l’argent qui devait servir à acquérir un avion pour la présidence du Cameroun et qui implique l’ancien ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya, et l’homme d’affaires Yves Miche Fotso. Un verdict très attendu et qui intervient à l’issue du tout premier procès express conduit dans le cadre de l’opération épervier. Battant les records de temps, le procès de Marafa aura aussi battu les records d’intérêts au Cameroun. Ce dernier a réussi à s’attirer la sympathie d’une partie de la population, et même d’une partie de la classe politique, qui réclame aujourd’hui sa libération. Les autorités semblent prendre la chose au sérieux et plus que les jours précédents, l’accès au palais de justice et ses environs sera très surveillé. Dans le nord du pays aussi, c’est la grande mobilisation.

Le jour choisi par M. Biya pour se rendre dans cette partie du pays survenant moins de deux jours avant le prononcé du verdict de l’affaire du BBJ-2 au Tribunal de grande instance du Mfoundi, le SDF est en droit de s’interroger si ce choix cynique ne participe pas d’un prétexte à peine voilé pour militariser tout le Grand Nord du pays en général et le département de la Bénoué en particulier en vue de mâter de probables poches de contestation ou des manifestations publiques qui pourraient être organisées en rapport avec une éventuelle condamnation de l’ex ministre d’Etat Marafa Ahmidou Yaya, illustre fils du septentrion.
Communiqué du SDF, 19 septembre 2012

Au sein du SDF (social democratic front), on se refuse à croire à ce hasard. Hasard du calendrier ou calcul politique, le jugement de l’affaire Marafa intervient alors que le président Biya est dans cette partie du pays pour visiter les sinistrés des inondations qui depuis début septembre, ont fait de nombreuses victimes et laissé sans abris plusieurs milliers personnes.

Des sources contactées au nord ont fait savoir que le dispositif sécuritaire en place actuellement n’avait plus été vu depuis très longtemps. L’ancien ministre et ses coaccusés ont plaidé non coupables depuis le début de cette affaire.

J’ai été chargé de coordonner cette activité à travers un mode de financement précis et collégial, le SBLC (stand-by Letter of Credit) qui était un mode de financement innovant sécurisé qui n’a pas été respecté. Malgré cela, l’avion a été fabriqué, immatriculé, assuré, réceptionné techniquement, mais j’ignore pourquoi il n’a pas été livré au final.
Marafa Hamidou Yaya

L’ancien ministre a aussi maintenu la position selon laquelle le Président de la République était au courant de l’affaire de manière constante. Je n’ai été qu’un simple exécutant. La seule personne qui avait le pouvoir de décider, c’est le Président de la République. On ne peut pas me donner plus de pouvoir que je n’en ai en réalité. De plus, je tenais le Président informé de tout le processus d’acquisition de cet avion expliquera Marafa dans son contre interrogatoire. Dans les médias les avis ont été partagés en fonction des sensibilités. Certains ont souvent évoqué une possible libération de Marafa mais pas celle d’Yves Michel Fotso. D’autres plus proches du régime, ne doutent pas de la condamnation de celui que certains veulent porter aujourd’hui en héros national. Jusqu’au bout pourtant, les avocats de Marafa et ses coaccusés veulent croire à la justice, malgré tous les « manquements » qu’ils ont relevé dans le déroulement de la procédure. S’il est exagéré de dire que Gilbert Schlick est une exception dans l’univers de la Justice camerounaise, il faut reconnaître qu’il est aujourd’hui l’une des figures représentatives de ces magistrats de vocation pour lesquels la justice est une valeur suprême qu’ils entendent défendre courageusement, en leur âme et conscience dira maitre Alice Nkom, une des avocates de la défense, dans sa plaidoirie. Des observateurs plus perspicaces, estiment que Marafa et Fotso seront condamnés, une décision qui ouvrira le droit au procès en cours d’appel, mais dont la procédure s’étalera jusqu’au jour de l’entrée en vigueur du Tribunal Pénal Spécial, soit dans 26 jours, instance devant laquelle les crimes économiques peuvent faire l’objet de négociations. Monsieur Schlick est très attendu.

Le verdict de l’affaire Marafa attendu ce 21 septembre 2012
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Affaire Marafa: Oumarou Moctar entendu par la police judiciaire à Garoua

Le président départemental du conseil national de la jeunesse du Cameroun pour la Bénoué a été entendu par les éléments de la Police Judiciaire du Nord

Oumarou Mocktar, le président départemental du conseil national de la jeunesse du Cameroun (cnjc) pour la Bénoué et président de la Jeunesse Arc-en-ciel, très connu à Garoua pour être un homme de Marafa Hamidou a certainement perdu le sommeil depuis l’arrestation de l’ancien MINTAD. En effet, depuis sa sortie audacieuse dans les colonnes du quotidien Le Messager dans lesquelles il avait dénoncé le rouleau compresseur de la machine au pourvoir qui «s’acharne sur les nordistes » depuis le déclenchement de l’Affaire Marafa, il fait l’objet d’une traque sans relâche des services spéciaux. Habitué des interrogatoires musclés des services spéciaux, le dimanche 19 août 2012, alors que la communauté musulmane camerounaise célébrait la fin du jeûne de ramadan, au lieu de recevoir des amis et de la famille comme c’est souvent en pareil circonstance, c’est plutôt 5 policiers en civils avec à leur tête un commissaire de la police judiciaire de Garoua qui lui ont rendu visite aux alentours de 14 Heures. Sans mandat de perquisition selon les déclarations de Oumarou Moctar, ceux-ci « ont fouillé de fond en comble toutes les pièces de mon domicile et ont exploité mon ordinateur de bureau, tout cela sans la moindre résistance de ma part bien que sachant qu’ils sont en parfaite illégalité » poursuit-il. Après cette fouille infructueuse où ils n’ont eu pour seul butin qu’un portrait de Marafa Hamidou Yaya dans le salon et le livre « Marafa Hamidou Yaya l’automne de la colère », les éléments de la police vont tout de même demander au jeune homme de les suivre au commissariat. Ils vont par la même occasion confisquer l’unité centrale de son ordinateur.

Sur les détails de son audition, Oumarou Moctar déclare « il m’a été demandé si en ma qualité de leader de jeunes dans la Bénoué et de ma popularité, je pouvais avoir une idée des personnes qui distribuent des tracts dans la Ville depuis l’arrestation de Marafa Hamidou Yaya. Comme réponse je leur ai fait savoir que non seulement je n’ai pas qualité de faire des enquêtes mais pire, si eux qui ont été formé et émargent chaque fin de mois pour la cause, n’arrivent pas à les dénicher ce n’est pas ma petite personne qui y arriverais. » Libéré aux alentours de 22h, Moctar Oumarou reste tout de même amère car selon lui « cette manière de procéder sans preuves ni enquêtes préalables devient récurrente et cela peut pousser les gens à bout surtout qu’à chaque fois ce sont les personnes ayant à tort ou à raison une supposée proximité avec Marafa qui sont visées. »

Cette interpellation qui n’est pas la première du genre suscite quelques questions chez certains observateurs. Que reproche t-on exactement au président départemental du conseil national de la jeunesse du Cameroun (cnjc) pour la Bénoué ? Est-ce son soutien inébranlable à l’ex Mintad aujourd’hui incarcéré dans les locaux du SED à Yaoundé et que beaucoup considèrent ici comme un « nouvel héros » ? Toujours est-il qu’à Garoua depuis la fameuse affaire des tracts réclamant la libération de Marafa Hamidou Yaya, les amis et proches ou toute personne suspectée d’être liée à ce dernier, subissent la pression de la police. Une situation que regrettent beaucoup d’élites nordistes, au premier rang desquels les cadres du RDPC dans le Septentrion, pour qui si rien n’est fait pour stopper l’hémorragie c’est « le divorce entre les populations du grand Nord et le régime » de Yaoundé qui sera définitivement consommé.

Oumarou Moctar est réputé proche de l’ancien ministre incarcéré
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Cameroun: L’intégralité de la défense de Marafa H. Yaya, audience du 09 août 2012

L’essentiel de la défense présentée par Marafa au cours de l’audience. Notes de Sismondi Barlev Bidjoka

Le greffier: Monsieur Marafa de quelle obédience religieuse êtes-vous?
Marafa: je suis Musulman

Le greffier: Pouvez-vous poser la main sur le Coran et jurer de dire la vérité ?
Marafa: Je ne peux pas toucher au coran parce que je n’ai pas fait mes ablutions !

Le Juge Gilbert Schlick: Ou vous touchez le coran, ou vous ne déposez pas sous serment !
Le greffier: Posez la main sur le coran, jurez de dire toute la vérité, rien que la vérité, levez le bras gauche et dites JE LE JURE!
Marafa: Je le jure !

C’est sur cette petite passe d’armes que l’audience a véritablement commencé ce jeudi au tribunal de grande instance du Mfoundi. Le Ministre d’état a montré clairement qu’il était partant pour la vérité, et la sincérité; il a parlé clairement, avec constance, cohérence et simplicité. Son rôle dans l’acquisition du BBJ II;

Voici avec un maximum de fidélité l’essentiel de la défense présentée par le Ministre d’état Marafa au cours de l’audience:

Bâtonnier Monthé: Monsieur le Ministre d’état bonjour ! Comment allez-vous ?
Marafa: Je vais bien merci !

Bâtonnier Monthé: Pouvez-vous dire au tribunal votre parcours professionnel ?
Marafa: En avril 1980, je suis cadre à Elf Serepca, En septembre 1980, je suis Cadre technique à la SNH, En 1995, je suis chef département production SNH et pendant les dix années qui vont suivre, j’occupe ce poste ; en 1990, je deviens conseiller technique de la SNH, en novembre 1992, je suis nommé secrétaire d’état aux finances numéro deux ! en juillet 1994, je suis nommé conseiller spécial à la présidence de la république ! En décembre 1997, je suis nommé secrétaire général de la présidence de la république, puis Ministre d’état secrétaire général de la présidence de la république en avril 2001, et en juin 2002, je suis nommé Ministre de l’administration territoriale par intérim, puis définitivement confirmé comme Minatd en Aout 2002, fonction que j’occupais jusqu’à mon départ du gouvernement en décembre 2011, pour redevenir employé de la SNH.

Bâtonnier Monthé: Avez-vous des antécédents judiciaires ?
Marafa: Non je n’ai aucun antécédent !

Bâtonnier Monthé: Pouvez-vous nous dire en quoi consiste la fonction de secrétaire général de la présidence de la république ?
Marafa: le décret N°98/273/22 octobre 1998 portant réorganisation de la présidence de la république souligne qu’il est chargé des relations entre la Présidence de la République et le Gouvernement. Il assure, en outre, la liaison entre l’Exécutif et les différentes Institutions républicaines, notamment l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil Constitutionnel, la Cour Suprême, le Conseil Economique et Social et le Contrôle Supérieur de l’Etat. Le Secrétaire Général assiste le Président de la République dans l’accomplissement de sa mission. A ce titre: il reçoit du Président de la République toutes directives relatives à la définition de la politique de la Nation ; il suit l’exécution des décisions prises par le Président de la République ; il coordonne l’action des Administrations rattachées à la Présidence de la République ainsi que précisées aux articles 5 et 37 du présent décret ; il instruit les dossiers que lui confie le Président de la République et suit l’exécution des instructions données ; il soumet à la signature du Président de la République les projets d’actes de toute nature émanant, soit des Services du Premier Ministre, soit des Administrations rattachées à la Présidence de la République ; il assure la mise en forme, en liaison avec le Secrétaire Général des Services du Premier Ministre ou des Ministres concernés, des projets de loi à soumettre à l’Assemblée Nationale et au Sénat ; il assure la préparation des correspondances présidentielles relatives au dépôt des projets de loi sur les bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat, du Conseil Économique et Social en ce qui concerne les demandes d’avis ou d’étude sur des projets de textes à caractère économique et social, ainsi que du Contrôle Supérieur de l’Etat ; il veille à la réalisation des programmes d’action approuvés par le Président de la République et impartis aux Chefs de départements ministériels et aux Services relevant de la Présidence de la République ; il prépare les conseils ministériels, en liaison avec le Secrétaire Général des Services du Premier Ministre, les conseils restreints, les conseils et commissions présidés par le Président de la République ; il assure l’enregistrement des actes réglementaires signés et des lois promulguées par le Président de la République, ainsi que leur publication au Journal Officiel ; il assure la tenue et la conservation des archives législatives et réglementaires ; il exerce le rôle de conseil juridique de la Présidence de la République et des Administrations rattachées. Dans l’exercice de ses attributions, le Secrétaire Général reçoit une délégation de signature.

Bâtonnier Monthé: Monsieur le Ministre d’état ; pour la clarté des débats, pouvez-vous nous dire qui était l’initiateur du projet d’achat d’un avion présidentiel ?
Marafa: Cette question avait été posée bien avant mon arrivée à la présidence de la république le 02 mai 1995 ; par une lettre, (réf : R22 et R423 cote du document au tribunal) Boeing saisissait l’état major du président de la république. Peu après mon arrivée, le président de la république m’a demandé de superviser l’acquisition. Boeing exigeait un financement comptant, ce dont nous n’étions pas capables, au vu du contexte de l’époque. Je me suis ouvert à deux ambassades, notamment américaine, mais ils m’ont dit que leurs pays étaient membres du FMI, et donc ne trouvaient pas en l’achat de cet avion une dépense prioritaire. Je me suis tourné vers AIRBUS qui nous a proposé un appareil, mais il exigeait un payement comptant. Je me suis rabattu sur CAMAIR, à qui j’ai demandé s’il était possible d’obtenir un avion non-commercial. Finalement le Directeur général de CAMAIR a convenu de la location longue durée d’un avion à travers une note datant du 14 mai 2000. La proposition faisait état d’une exigence par ACCEP d’un paiement de dix millions de dollars, ce qui a été refusé et rejeté.

Bâtonnier Monthé: C’est donc bien l’état major du président de la république qui décide de l’achat du BBJ-II.
Marafa: Et je précise bien que c’était avant mon arrivée à la présidence de la république.

Bâtonnier Monthé: Monsieur le Ministre d’état, pouvez-vous nous dire dans quelles circonstances la CAMAIR intervient dans ce dossier ?
Marafa: Dans son réquisitoire intermédiaire, j’ai entendu le procureur dire que j’ai associé Monsieur Fotso Michel Yves. C’est bien le Directeur Général de la CAMAIR et non Monsieur Fotso qui a été convoqué, sa présence s’imposait de par sa fonction. Il était impossible de ne pas associer la CAMAIR, car elle assure le suivi technique et la maintenance de l’avion présidentiel ; la preuve, les factures de maintenance sont adressées à la CAMAIR. Voici d’ailleurs des factures que AIR France a souvent adressées à la CAMAIR pour la maintenance. Lorsque le président se déplace, c’est la CAMAIR qui s’occupe de tout. Vingt ans avant mon arrivée, et même après mon départ, c’est la CAMAIR qui supervisait les opérations d’acquisition du BBJ-II. Après mon départ, mon successeur a toujours étroitement associé la CAMAIR, y compris avec l’avion de sinistre réputation dénommé l’Albatros.

Avant moi, c’était la CAMAIR
Avec moi, c’était la CAMAIR,
Après moi, c’était la CAMAIR
Ce n’est donc pas Fotso qui a été associé, mais la CAMAIR qu’il représentait!

Bâtonnier Monthé: Monsieur le Ministre d’état pour la clarté des débats, le nom d’une société a été évoqué ici. Il s’agit de GIA International. Pouvez-vous dire qui a recommandé cette société ?
Marafa: Avant de vous répondre, et pour que la réponse soit claire pour tout le monde, permettez-moi de replacer le contexte :

– Novembre 2000, sortie de piste du Boeing 747 Combi

– Janvier 2001, dépôt de bilan de AIR Afrique

Nous avons donc une opportunité de marché avec la disparition de Air Afrique, et une entreprise qui existe (CAMAIR) mais qui n’a pas d’avion ! Il faut équiper l’entreprise. C’est ainsi qu’il est décidé de l’achat de deux avions, ce qui sera fait. Ils ont été acquis dans des conditions financières très contraignantes et difficiles pour la trésorerie de la CAMAIR. C’est à ce moment que les dirigeants de CAMAIR sont intruiduits chez GIA. Après la discussion entre GIA et CAMAIR, GIA a accepté de financer sur dix ans, l’acquisition des avions pour la CAMAIR. L’intérêt de GIA reposait sur le fait que GIA n’exigeait pas un acompte en espèce, mais une lettre de garantie SBLC (Stand by letter of credit). Après cette discussion, le DG de la CAMAIR m’a rendu compte de la bouffée d’oxygène et j’en étais heureux, parce qu’à l’époque, le cauchemar du gouvernement c’était le pont sur le Wouri et la CAMAIR !

Une parenthèse pour illustrer cet état de fait, je me levais chaque matin et je demandais si le pont ne s’est pas effondré ! Et chaque matin je rendais compte au chef de l’état durant nos audiences quotidiennes. Voici donc comment GIA arrive ; dès ma sortie de l’audience ce jour là, j’ai décidé d’avancer. Le surlendemain le DG de CAMAIR m’a fait une proposition ; GIA faisait état de la possibilité d’achat par Stand By letter of crédit. J’ai rendu compte au président de la république, il était d’accord. J’ai alors organisé une réunion avec l’état major particulier du président et d’autres personnalités. Après la présentation de l’appareil par l’équipe de l’état Major, la parole a été donnée au directeur Général de la CAMAIR ; Celui-ci nous a présenté un contrat entre GIA et Indian Airlines un an auparavant pour l’acquisition de cinq avions Boeing 737, toujours par la même procédure du stand by letter ; il y avait aussi les deux projets de contrats obtenus par la CAMAIR. Il nous a présenté également un échange de correspondance entre GIA et un expert financier qui était chargé de revoir ce que proposait GIA International ; voilà ce qui nous a été présenté sur GIA au cours de cette réunion. Cette méthode du stand by letter présentait à notre pays l’avantage d’éviter une prise initiale de risque excessive. Après cette présentation du DG de CAMAIR, tout le monde était satisfait, je propose d’ailleurs la pièce à conviction i903, une déclaration de Michel Méva’a Meboutou « Nous sommes tombés d’accord pour saisir cette opportunité ». Nous avons donc décidé d’obtenir l’avion par GIA, même si à la vérité le ministre des finances était méfiant par rapport à la SBLC. Donc contrairement à ce que j’ai entendu dire dans le réquisitoire intermédiaire, ce n’est pas moi qui choisit GIA, mais il s’impose à nous tous, toute la collégialité, tel que vous le constatez.

Bâtonnier Monthé: Pendant cette réunion, a-t-il été fait allusion au caractère technique et financier de GIA ?
Marafa: Je vous ai rappelé tout ce qui nous a été présenté, les contrats avec Indian Airlines, des précontrats avec CAMAIR, etc nous avions des éléments crédibles !

Bâtonnier Monthé : Vous avez évoqué le rôle de la CAMAIR. Dans le cadre de l’achat du BBJ-II. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi la CAMAIR ?
Marafa: Je vous l’ai expliqué tout à l’heure ! la CAMAIR n’avait été invitée à cette réunion que pour son expertise technique. C’est d’ailleurs le Ministre des finances qui a eu l’idée d’établir le contrat au nom de la CAMAIR, et ensuite au nom de l’état du Cameroun.

Bâtonnier Monthé: Pouvez-vous expliquer le payement d’une avance de deux millions de dollars ? Dans quelles circonstances cela a-t-il été fait ?
Marafa: La CAMAIR n’avait pas d’argent. Dès le lendemain de notre réunion, le MINEFI (Ministre de l’économie et des finances) a saisi la CBC par courrier afin que cette banque avance les deux millions de dollars. Cette somme devait être déposée dans les 72H afin que nous ne perdions pas le contrat.

Bâtonnier Monthé: Pouvez-vous nous dire si c’est vous qui avez ordonné le virement des 31 millions de dollars ?
Marafa: Il n’était pas question de virer 31 millions de dollars à qui que se soit, mais deux millions de dollars pour garantir la fabrication de l’avion dans les usines de Boeing. D’ailleurs je ne pouvais jamais imaginer que le MINEFI pouvait virer 29 millions de dollars.il a dit que c’était en vertu des accords, je lui ai demandé lesquels, il était ici devant vous tous, il a dit qu’il ne pouvait pas répondre ! j’ai dit devant vous que ce n’était pas moi, ça n’a jamais été moi !

Bâtonnier Monthé: Concernant les coordonnés bancaires de GIA; est ce que c’est vous qui les avez transmis ?
Marafa: Je ne les avais pas ! Comment aurai-je pu les transmettre ? à mon avis c’est le Directeur Général de la CAMAIR qui les a communiqués. Si par extraordinaire je devais le faire, pourquoi pas à la réunion tout de suite ? Je ne connaissais pas GIA, je n’avais aucun contact avec eux !

Bâtonnier Monthé : Il a été extirpé au cours des débats un délai de 72h que savez-vous de ce délai de 72H ?
Marafa : Ce délai ne concernait que les deux millions de dollars pour garantir l’avion auprès de Boeing. D’ailleurs, les 29 millions de dollars ont été virés une dizaine de jours plus tard. Donc je n’ai donné aucune instruction au MINEFI dans ce sens.

Bâtonnier Monthé: La somme est astronomique. Pouvez-vous nous dire s’il y avait une forme de contrôle ?
Marafa: Je ne suis au courant d’aucune forme de contrôle autre ! Je ne savais pas que l’argent avait été viré, les instructions ont été données à mon insu !

Bâtonnier Monthé: Comment avez-vous appris que les fonds ont été virés par GIA par simple virement et non par Stand by letter ?
Marafa : C’est deux semaines apres que j’appelle le DG de la CAMAIR et qu’il m’apprend qu’en dehors des deux millions de dollars, les 29 autres aussi ont été virés. Il me dit que c’était une décision du Minefi.

Bâtonnier Monthé: Avez-vous reçu un compte rendu de la gestion des 31 millions de dollars par le MINEFI ou le DG de la CAMAIR ?
Marafa : Non seulement je n’ai pas reçu, mais à quel titre il devait me rendre compte ? Je n’avais donné aucune instruction, le Ministre des finances avait choisi de faire ainsi.

Bâtonnier Monthé : Savez-vous si malgré tout cela l’avion a quand même été fabriqué ?
Marafa : Il y avait un avion en cours de fabrication dans les chaines de Boeing avant notre décision d’acquérir un avion. Dans les chaines de montage de Boeing il portait le numéro Y-D-407. Il fallait payer pour garantir l’achat. GIA était donc bel et bien connu par Boeing.

Bâtonnier Monthé: Pouvez-vous apporter la preuve de vos affirmations sur cette fabrication ?
Marafa : Je présente les pièces à conviction R-2138 et R2137 ; il s’agit du protocole d’accord signé entre Boeing et GIA (il lit un extrait du rapport du colonel Mitlassou qui décrit l’avion). Avec l’habillage, le système anti missiles et autres options, l’avion revenait à 72 millions de dollars. Il est alors convenu que l’habillage intérieur sera fait par Jet aviation. Le président donne alors son accord pour Jet Aviation, après le rapport du général Benaé Mpecke. Le président me demande de recevoir le technicien de Jet Aviation ; je refuse poliment pour ne pas choisir des couleurs qui ne plaisent pas au président et à la première dame. C’est le chef de l’état qui les reçoit finalement à Genève en compagnie de Fotso Yves Michel. Mais je n’étais plus secrétaire général de la présidence de la république, j’avais été remplacé un mois auparavant.

Bâtonnier Monthé: Monsieur le Ministre d’état, finalement combien y avait-il de BBJ-II ?
Marafa : Il y en avait deux, mais ça n’a pas d’importance. Le Y-D 407 était réservé par le Cameroun et devait être livré en 2002. Cet avion n’a pu être livré à cause des attentats du 11 sept et tout ce qui a suivi dans l’industrie aéronautique. Tout cela n’a pas permis à GIA de finaliser le financement. Boeing propose donc de vendre et de fabriquer un autre, Y-D408. Concernant le Cameroun, cette situation ne nous gênait nullement.

Bâtonnier Monthé: Qui a donc provoqué la vente de ce premier avion ?
Marafa : Je vous ai dit qu’avec les évènements du 11 sept 2011, les banques sont devenues réticentes pour les financements des avions.
(Marafa propose un extrait du livre mémoire « Décision Points » de Georges Bush, ancien président des USA, qui met en exergue l’environnement aéronautique et financier du moment. Il demande que l’extrait soit accepté comme pièce à conviction ! un avocat de l’état objecte, exigeant qu’on aille chercher Georges Bush pour confirmer l’originalité de l’extrait -Murmures de désapprobation dans la salle- Le juge rejette l’objection et accepte la pièce à conviction.)

Marafa poursuit: avec un habillage optionnel de 15 à 20 millions de dollars, il nous aurait été difficile de revendre l’avion, sinon on perdait. L’acronyme GIA (de GIA international) avait également joué contre nous, car il faisait penser à un groupe islamique armé (GIA) qui sévissait en Algérie, ce qui a poussé les américains dans le cadre de la lutte anti terroriste, à fermer les comptes de GIA international. Le jour des attentats du 11 septembre, le crédit lyonnais est saisi par les autorités américaines. Le 12, le crédit Lyonnais saisissait la SNH pour dire que les banques veulent se couvrir et exigea des pièces justificatives, alors que deux jours auparavant, avant le 11 septembre, ces justificatifs ne s’imposaient pas ! C’est n’était donc pas GIA qui était mis en cause, mais son acronyme correspondant à GROUPE ISLAMIQUE ARMÉ.

Bâtonnier Monthé: Quelle sont les raisons de votre attachement particulier à ce dossier ?
Marafa : Je voulais que tout se passe bien jusqu’au bout, pour notre pays et pour le président ! quand je quitte la présidence, j’attire l’attention de mon successeur sur ce dossier particulier ; j’ai remis le dossier à mains propres à Monsieur Atangana Mebara Jean Marie, et je lui ai recommandé de faire attention, ce dossier me semblait très important pour la vie de notre pays, la sécurité du chef de l’état et celui du pays.

Bâtonnier Monthé: Avez-vous informé le président de cette démarche ?
Marafa: J’ai toujours informé le président de tout ce que je faisais.

Bâtonnier Monthé: A quel moment avez-vous cessé de suivre le processus d’acquisition de l’avion présidentiel ?
Marafa : Lorsque je quitte la présidence pour le MINATD (Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation) le BBJ-II est presqu’en fin de fabrication ; en septembre, le président reçoit en Suisse Jet Aviation.Mais sans que je sache pourquoi, mon successeur n’a pas voulu continuer (Il donne lecture de la pièce à conviction i-32 où Mebara dit « Je n’ai en aucune façon continué avec le processus enclenché par mon prédécesseur.il a été décidé que le gouvernement traite directement avec Boeing» . Quand la décision est ainsi prise, mon successeur prend contact directement avec Boeing, et rend caduque le contrat signé avec GIA International. (Marafa convoque une pièce à conviction, qui est une déclaration de Mebara libellée ainsi que suit «Le chef de l’état a accepté les propositions que je lui ai adressées dans ce sens»)

Marafa poursuit : On est en octobre, et Boeing souligne qu’il y a un contrat avec GIA qu’il est alors susceptible de le poursuivre. Boeing propose au Cameroun de rompre avec GIA. C’est ainsi que GIA signe un accord abandonnant ses droits au Cameroun (Pièce à conviction F-16) et donc le Cameroun fait de son affaire la récupération des sommes reversées à GIA. Pourtant entre temps, une équipe de la CAMAIR était allée faire la réception technique de l’avion. La délégation était conduite par Monsieur Tuidjeu. Le contrat entre CAMAIR et Boeing est donc signé avec le MINEFI, et l’avion immatriculé TJ-AAC par l’autorité aéronautique (pièce authentifiée par les autorités américaines, que le juge accepte comme pièce à conviction) assuré par Chanas assurances à 45 millions FCFA. J’entends dire qu’il n’y a pas d’avion, il n’y a pas d’argent, c’est faux ! vous pouvez le constater, pour une raison qui m’échappe le Cameroun n’a jamais pris possession de cet avion. Le 1er Avril ; l’ambassadeur du Cameroun aux USA Gérôme Mendouga entre en jeu et se rend chez Boeing pour dit-on sauver une situation.(Il lit un extrait de la déposition de Mebara). On demande plutôt à Mendouga de prendre un avion en location, l’Albatros. Comme vous le constatez, parti d’un projet d’achat d’un avion BBJ-II neuf, on aboutit à celui du leasing d’un avion, l’Albatros ! Pourtant le BBJ-II a été fabriqué, immatriculé par l’autorité aéronautique, assuré, et réceptionné techniquement.

Bâtonnier Monthé : Votre successeur vous a-t-il rendu compte de cet état de fait ?
Marafa: Il n’avait pas à me rendre compte ! Car il n’y avait aucun lien hiérarchique ! Mais il n’a sollicité aucun conseil non plus !

Bâtonnier Monthé : Monsieur le Ministre d’état, vous êtes-vous intéressé par la suite au sort des sommes reversées à GIA ?
Marafa: Le chef de l’état était informé, et c’est à ce moment que mon successeur (Atangana Mebara) décide de confier l’opération de récupération des sommes à APM, (Otélé Essomba est alors DGA de ce cabinet). Il faut récupérer 29 millions de dollars chez GIA. Cette opération n’a à ma connaissance jamais prospéré. À la suite, maître Akéré Muna va être chargé de récupérer l’argent, et le tribunal de faillite de l’état de l’Oregon décide alors de l’indemnisation du Cameroun à hauteur de 29 millions de dollars.

Bâtonnier Monthé: Quelle fut votre réaction quand vous aviez appris que le MINEFI avait viré l’argent directement au lieu de la SBLC (stand bye letter of credit) ?
Marafa : J’étais désespéré ! s’il n’ y avait pas eu le SBLC, la réunion avec l’état major particulier du président pour cette acquisition n’aurait pas eu lieu. J’étais surpris, désespéré, abattu car c’est la SBLC qui avait fait sortir le dossier du tiroir ! Je ne pouvais pas me plaindre auprès du chef de l’état, je suis dans le système, et je sais comment ça fonctionne ! si le MINEFI l’a fait, il a ses raisons, mais je n’en sais rien, je n’ai donné aucune instruction dans ce sens ! il est passé ici devant vous pour témoigner, vous l’avez tous entendu dire qu’il ne répondrait pas à la question de l’origine de son instruction, et je lui ai dit que ce n’était pas moi en tout cas ! vous me voyez entrain de demander des explications au chef de l’état qui est mon patron ?

Bâtonnier Monthé: Avez-vous connaissance de la destination prise par les 31 millions de dollars revenus au Cameroun ?
Marafa : Un jugement de faillite a été rendu, et compte tenu de la dimension internationale de GIA, Interpol, le FBI, Syndic de faillite sont intevenus dans cette procédure. Tous les comptes de GIA ont été passés au peigne fin, de sa création jusqu’à sa liquidation. La destination de chaque dollar a été identifiée. Je ne suis destinataire d’aucun dollar. Ni le FBI, ni le syndic de Faillite n’ont dit le contraire.

Bâtonnier Monthé : Avez-vous un intérêt particulier dans les sociétés des personnes suivantes ; Rotewel Management, Beth LTD, GIA, Avipro Finance, TLL, TMG,Avipro Finance USA, Aircraft, CBC, Otomac, Orix, PCM,
Marafa : j’ai noté 13 sociétés. J’ai découvert les noms de certaines sociétés ici dans la procédure, en dehors de CBC et GIA. Je n’ai aucun intérêt à la CBC, je n’ai jamais rencontré les dirigeants de GIA.

Bâtonnier Monthé : Avez-vous reçu quelque somme d’argent que ce soit de ces sociétés ?
Marafa : Ma réponse est un NON catégorique.

Bâtonnier Monthé : Quelle est la nature de vos relations avec Fotso Yves Michel ?
Marafa: C’est un ami que j’ai connu en 1993. J’étais secrétaire d’état aux finances et j’ai un dossier de vente de véhicule sur la table. Le père Fotso avait acheté un véhicule et les finances lui demandaient de payer la douane. c’est ma secrétaire qui m’a informé alors que j’étais secrétaire d’Etat aux finances que quelqu’un avait commandé une voiture pour un préfet, et qu’il refusait de payer les droits de douane, il s’agissait du milliardaire Victor Fotso que je ne connaissais que de nom à l’époque, étant donné que ce véhicule était affecté au préfet du Koung-Khi j’ai ordonné qu’il le lui soit remis, c’est ainsi qu’un jour Victor Fotso est passé à mon cabinet pour me féliciter, m’a dit en passant qu’il aimerait que je fasse la connaissance de son fils Yves Michel, quelques jours plus tard celui-ci est passé et nous ne nous sommes plus perdus de vue. Fotso Victor a écris un livre, et son fils m’a offert une version de luxe. Voilà, C’est un ami, et si vous permettez, le délit d’amitié n’existe pas dans le code pénal.

Bâtonnier Monthé: Que répondez-vous à ceux qui pensent que vous avez fait nommer Fotso Yves Michel à la CAMAIR ?
Marafa : Ce que vous devez savoir c’est que le secrétaire général de la présidence est d’abord un secrétaire. On ajoute général pour qu’il croit qu’il est quelqu’un ! c’était une nomination faite par un conseil d’administration, je n’en avais pas le pouvoir !

Bâtonnier Monthé : En qualité de quoi Fotso Yves Michel Directeur général de la CAMAIR vous adresse une correspondance en date du 8 septembre 2008 alors que vous n’êtes plus SGPR ?
Marafa: J’occupais les fonctions de MINATD, c’est un Ministère transversal par excellence ! dans cette perspective, je suis aussi saisi par d’autres directeurs généraux, d’autres services, pour des questions ayant trait à la sécurité. Je saisi donc le président pour des faits n’ayant nullement trait en apparence avec mes fonctions. Même après mon départ de la présidence de la république, je continuais à alerter le président, et ce n’est pas la seule lettre que Fotso Yves Michel m’a adressée quand j’étais MINATD. Boeing ne voulait plus traiter avec le Cameroun tant que la situation n’était pas claire : « Que voulez-vous à la fin, nous demandait Boeing ; un BBJ-II neuf, une location d’avion, un remboursement.quoi finalement ? tant que la situation n’est pas claire, je ne traite plus avec le Cameroun. » C’est cette situation que j’ai porté à l’attention du président de la république. Si vous voulez je peux vous dire le contenu de nos échanges !

Le juge Gilbert Shlick: Non Non ça ira comme ça !

Bâtonnier Monthé : Il a été relevé que des sommes litigieuses vous ont été reversées ; que répondez-vous à cela ?
Marafa: Voici le relevé de mon compte Bancaire à la CBC (Commercial Bank Of Cameroun) du 1er janvier 2001 à Aout 2012 que je verse au dossier (pièce acceptée). Le numéro est le 37230038801 ouvert au nom de Marafa Hamidou Yaya. J’ai versé cette pièce au dossier afin que vous puissiez constater vous-même. Dans une ordonnance le juge d’instruction laissait supposer que j’aurai été bénéficiaire d’un virement suspect. Je suis heureux de constater que l’allégation a été retirée de l’ordonnance de renvoi qui me renvoit à ce tribunal.

Bâtonnier Monthé: Il a été allégué ici lors d’une audience, le 26 juillet dernier, que vous avez instruit l’ADG de la SNH par écrit de procéder à des virements de sommes !

(Le procureur fait une objection et Marafa ne répondra pas à la question)

Bâtonnier Monthé : In fine pensez-vous avoir bien géré le dossier d’acquisition du BBJ-II ?
Marafa : J’ai été chargé de coordonner cette activité à travers un mode de financement précis et collégial, le SBLC qui était un mode de financement innovant sécurisé qui n’a pas été respecté. Malgré cela, l’avion a été Fabriqué, Immatriculé, assuré, réceptionné techniquement, mais j’ignore pourquoi il n’a pas été livré au final. L’expert Okalla, l’ambassadeur Mendouga, ont clarifié la situation, d’autres témoins cités par l’accusation ne se sont pas présentés, c’est dommage ! Nous avions deux aléas majeurs à surmonter :
– L’acronyme GIA qui renvoyait aussi un groupe terroriste,
– Et les évènements du 11 septembre 2001. Nous avons toutefois surmonté ces aléas.

Fin de l’examination-in-chief à 18H45, avant le contre interrogatoire du collège des procureurs, des avocats de l’état, de la CAMAIR également.

Cameroun/Affaire Marafa: Les témoins de la défense attendus à la barre

Parmi eux, Adolphe Moudiki, qui était et est encore directeur général de la société nationale des Hydrocarbures, l’entreprise au c ur de cette affaire

L’affaire qui oppose l’ancien ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya et l’homme d’affaire Yves Michel Fotso avec la justice camerounaise entre dans sa deuxième semaine, avec la comparution attendue des témoins de la défense. Au terme de la première partie des débats, le tribunal a estimé qu’il était temps de passer à la deuxième phase de la procédure dans ce procès marathon. Si Marafa persiste dans sa démarche d’être son propre témoin, Yves Michel Fotso, lui a invité à la barre près de 14 témoins. Parmi eux Adolphe Moudiki, actuel directeur de la société nationale des Hydrocarbures (SNH), un poste qu’il occupait déjà au moment de la survenance des faits. Autres témoins de marque, le Colonel Mitlassou et un autre officier pilote naviguant, qui assurait la flotte aérienne du président Biya. Le Colonel apprend-on des personnes proches de l’affaire, avait fait partie d’une mission qui a été dépêchée par le Cameroun aux Etats-Unis, dans les usines de Boeing, afin de suivre la fabrication du Bbj2. Marafa mis à part, un des témoignages les plus attendus, sera celui de maître Akere Muna. Le gouvernement camerounais avait commis cet avocat en vue de défendre ses intérêts, lorsqu’il avait été question de saisir le juge des faillites de la Cour de l’Orégon aux États-Unis, pour se faire rembourser par GIA, l’intermédiaire, une somme de près 29 millions de Dollars. Le témoignage de l’avocat est donc attendu, surtout que la décision de la cour de l’Orégon est connue et les éléments du dossier aussi.

Lors des précédentes audiences, quatre témoins ont été présentés par l’accusation. Ils ont essentiellement démontré l’implication d’Yves Michel Fotso. Dans les déclarations notamment de monsieur Otelé Essomba récemment acquitté dans le cadre de cette affaire, les trois coaccusés auraient soustrait une partie de la somme en montant une opération financière particulièrement complexe qui impliquerait une dizaine de sociétés. Mais aussi les témoins se sont essayés à présenter des faits de nature à prouver l’existence d’une affinité entre l’homme d’affaire et l’ancien ministre. Pour sa part, le procureur de la République a montré une lettre signée d’Yves Michel Fotso et datée du 8 septembre 2003, Concernant l’avion et adressée à Marafa Hamidou Yaya qui n’est plus officiellement en charge du dossier et qui a dans ses lettres affirmé n’avoir plus été informé sur le processus d’achat de l’avion présidentiel, après son départ du secrétariat général de la présidence de la République. Deuxième pièce versée au dossier, un autre document écrit et signé cette fois par monsieur Marafa, dans laquelle il fait savoir que malgré son départ de la présidence de la République, il a continué de suivre le processus d’acquisition de l’avion pour le président de la République. Pour enfoncer le clou, le ministère public est revenu sur une déclaration de monsieur Fotso en 2008 dans une chaîne de télévision, lorsque l’affaire avait éclaté pour la première fois. « Je ne suis pas l’ami du ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya, je suis l’ami de Marafa Hamidou Yaya. Je le connais avant qu’il ne devienne ministre », avait-il déclaré. A ce moment-là ni lui, ni Marafa, n’imaginaient qu’ils seraient coaccusés dans la même affaire.

Marafa Hamidou Yaya
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Cameroun: Le procès de Marafa Hamidou Yaya renvoyé au 25 juillet

Ce premier de jour de procès s’achève alors que selon une source médiatique, la procédure risque d’aboutir au prononcé d’un non-lieu pour le prévenu

Le procès de Marafa Hamidou Yaya ouvert ce lundi 16 juillet à Yaoundé la capitale camerounaise, a été renvoyé à mercredi 25 du même mois, par le juge Schlick en charge de la conduite des débats. Les avocats de l’ex ministre d’Etat ont signifié qu’ils n’avaient pas une connaissance exacte du dossier et nécessitent du temps pour préparer leur défense. C’est sous forte escorte de gendarmerie, que l’ancien ministre d’Etat est arrivé au tribunal alors qu’il était un peu plus de 13 heures. Coaccusé, l’homme d’affaires Yves Michel Fotso, lui aussi en détention provisoire, était présent devant le juge ce lundi. « En fait lorsque le procès s’est ouvert, les avocats de Marafa on estimé qu’ils avaient encore besoin de deux semaine au moins pour examiner les éléments du dossier. Pour leur part, les avocats de Monsieur Yves Michel Fotso, ont demandé trois semaines de plus. En face le ministère public a estimé qu’une seule semaine suffisait pour prendre connaissance des éléments du dossier. Le juge Schlick a finalement opté pour renvoyer le procès à la semaine prochaine», a expliqué Thierry Ndong, directeur de publication du journal « Intégration », qui était présent lors de l’audience. Notre source nous apprend aussi, que l’ouverture des débats mercredi prochain, va aussi se caractériser par des audiences tous les jours, jusqu’à la fin de la semaine prochaine.

Selon de nombreuses personnes et commentateurs qui ont assisté à la première comparution de Marafa devant le tribunal depuis son interpellation en avril dernier, l’arrivée de l’ancien ministre d’Etat a été saluée par des applaudissements d’une foule plus ou moins grande, et de nombreux journalistes. Ce procès s’ouvre alors qu’on apprend à travers certains médias, que le procès conduira inévitablement vers l’acquittement de Monsieur Marafa, en raison d’un « arrangement » avec des responsables du régime. Cet argumentaire a fait la « Une » ce lundi 16 juillet du journal « Emergence ». L’analyse faite dans son article consacré à cette affaire, indique que contrairement aux démentis apportés par Le Sultan des Bamouns et le richissime homme d’affaire Mohamadou Abo, non seulement des négociations se font avec l’ex ministre d’Etat, mais elles auraient connu un aboutissement, avec un accord tacite entre ce dernier et le pouvoir qu’il a servi pendant des années. «L’une s’engage à ne plus inonder l’opinion publique de révélations fracassantes via des lettres et l’autre, de tout mettre en uvre, pour faire recouvrer la liberté au détenu du Sed. Mais pour y arriver, on peut comprendre que ce n’est qu’à contrec ur que le pouvoir a consenti à prendre cette option. Face à la menace Marafa, le pouvoir n’avait pas d’autre choix que de négocier », peut-on lire dans le journal. Monsieur Marafa a été arrêté le 16 avril dernier et on apprendra plus tard, que le motif retenu contre lui était celui annoncé longtemps par la presse, de son implication dans le détournement d’une somme destinée à l’achat d’un avion présidentielle. Marafa a toujours clamé son innocence, mais aujourd’hui la justice aura à se prononcer sur cette question. Une autre ancienne personnalité citée, Jean Marie Atangana Mebara, avait, lui, fait l’objet d’un non-lieu dans le cadre de cette affaire au mois de mai dernier.

Quelques images de ce lundi 16 juillet 2012
Patrice Nganang/facebook)/n

Cameroun: Le procès de Marafa Hamidou Yaya s’ouvre ce lundi 16 juillet

Le ministre sera présenté aux juges dans le cadre de l’affaire Albatros, des détournements des fonds destinés à l’achat de l’avion présidentiel

Le procès de Marafa Hamidou Yaya, 61 ans, et ancien ministre d’Etat en charge de l’intérieur, s’ouvre ce lundi 16 juillet 2012 à Yaoundé la capitale camerounaise, dans une atmosphère complexe pour le régime. La grande inconnue de cette ouverture de procès est celle de savoir si Marafa sera présent, et surtout qu’est-ce qu’il compte y faire comme déclaration. Aujourd’hui prévenu dans une affaire relative au détournement de l’argent public destiné à l’achat d’un avion présidentiel (Affaire Albatros), l’ancien haut responsable, détenu depuis le 16 avril 2012, a refusé jusqu’ici à plusieurs reprises, de rencontrer Pascal Magnaguemabe, le juge d’instruction en charge du dossier. Dans une des fameuses lettres qui lui sont attribuées (à Marafa ndlr), il transparait que les deux hommes seraient en conflit d’intérêts depuis que l’ancien ministre aurait repoussé une offre « d’arrangement » proposée par le magistrat instructeur. Une récusation rejetée par la justice, qui a poursuivi ses enquêtes jusqu’à ce jour. D’abord détenu à la prison centrale de Kondengui, Marafa H. Yaya a été transféré dans un lieu de détention placé au sein de secrétariat d’Etat à la défense. Pour les autorités judiciaires, pour mieux le protéger, pour les proches du ministre déchu, pour l’empêche de produire des lettres qui commençaient à déranger. « Nous avons protesté et je suis fier de dire que sa condition de détention s’est améliorée et le gouvernement camerounais a commencé à voir l’importance de respecter ses obligations conformément au droit international » a fait savoir le 14 juillet le Pr Kofele Kale, avocat de l’ex-ministre et militant du SDF, le principal parti d’opposition du pays.

L’affaire Marafa a pris une dimension particulière avec la publication des lettres qui lui ont été attribuées et pour lesquelles il n’a pas apporté de démenti jusqu’ici. Dans ces lettres, les camerounais ont pu avoir une lumière sur certaines réalités du régime pour lequel il a travaillé pendant des dizaines d’années. Marafa revendique aussi son innocence et, prenant l’opinion publique à témoin, se considère comme la victime d’une vindicte politicienne, et laisse les opinions publiques conclure qu’il n’est là que parce que certains évitent qu’il n’arrive au pouvoir. Il dénonce aussi les travers du régime Biya et critique violement la corruption de certains de ses anciens collègues ministres. Marafa a surtout révélé l’affaire lié au détournement de 32 milliards de F CFA destinés à l’indemnisation des 71 victimes du crash d’un avion de la défunte Cameroon Airlines, survenu en 1995 près de l’aéroport de Douala. De nombreuses personnalités comme le ministre Issa Tchiroma de la communication sont aujourd’hui pointées du doigt dans cette affaire. Après avoir été l’artisan de la victoire du président Biya notamment sur l’élection fortement contestée de 1992 qui avait vu la victoire arrachée au SDF, Marafa dit aujourd’hui avoir voulu à chaque fois démissionner pour marquer sa distanciation vis à vis de certaines prises de position du pouvoir. Pourtant si jusqu’ici il a soigneusement apporté des preuves de l’implication de ceux qu’il dénonce, il a rarement et même jamais, rendu publique, une lettre de demande démission au président de la république et la preuve de son rejet. L’affaire reste à suivre. Jusqu’ici, les juges de l’opération épervier ont eu du mal à réunir des éléments de preuve non discutable, pour condamner les protagonistes de l’opération épervier. Avant même la bataille judiciaire, la bataille médiatique s’est déjà longtemps installée !

Le procès Marafa s’ouvre ce lundi 16 juillet 2012
Journalducameroun.com)/n

Cameroun: Issa Tchiroma réagit à l’affaire Marafa

«Le gouvernement est serein et sait parfaitement où il va. Mais il ne peut accepter de se plier au jeu de M. Marafa, qui a déporté les débats des tribunaux sur la place publique»

Pour la première fois depuis la publication d’une première et ensuite de trois autres lettres attribuées à Marafa Hanidou Yaya aujourd’hui en détention, le ministre Issa Tchiroma de la communication dont le nom a souvent été évoqué, a réagi sur la question, face à des journalistes camerounais. Monsieur Tchiroma a dénoncé la tentative de déstabilisation qu’il percevait derrière ces publications. « Je voudrais dire à ceux qui sont tapis dans l’ombre, notamment le ministre Marafa, que la paix n’est pas une variable au Cameroun, mais qu’elle est une réalité et que les camerounais l’ont intégré, et donc son discours n’aura aucun impact sur eux. A tous ceux qui sont les gardiens du temple et qui sont conscients de ce que le chef de l’Etat a mobilisé toute la nation dans la direction que nous connaissons, à savoir celle de la construction de la richesse. Or que cherche le ministre Marafa ? Il cherche à utiliser la presse comme le piston d’un pistolet qu’on poserait sur la tempe pour se tirer une balle. Il cristallise l’attention sur lui pour que cette marche que nous avons entreprise s’arrête pour ne suivre que son affaire, et vous les journalistes vous jouez à ce jeu-là » a-t-il fait savoir. Il a rajouté que le gouvernement avait une stratégie mais ne pouvait la dévoiler et a recommandé à la presse de « froisser » toute lettre qu’elle recevrait de l’ancien ministre d’Etat. Le ministre Tchiroma s’est enfin étonné de ce que de nombreuses personnes prennent plaisir à entretenir la série Marafa, alors que la lutte contre la corruption semble voulue par tout le monde. « On ne peut pas faire que chaque fois qu’on arrête quelqu’un, il dit que c’est parce qu’il a des ambitions. Cela n’a pas de sens, la question est de savoir si un problème se pose avec l’affaire des avions, c’est dessus qu’il faut faire des investigations », a exhorté le ministre Tchiroma.

Sur une interpellation de la journaliste Suzanne Kalla Lobe, Issa Tchiroma s’est aussi refusé à admettre que le gouvernement paniquait tout autant qu’il avait eu une réaction dispersée. « Le gouvernement est serein et sait parfaitement où il va. Mais le gouvernement ne peut accepter de se plier au jeu de monsieur Marafa, qui a déporté les débats des tribunaux sur la place publique. Je ne peux admettre que chaque fois qu’un journal écrit, sur la base de ces lettres, que Issa Tchiroma a volé, que je monte au créneau pour répondre à sa convocation. Je refuse de rendre compte devant les journalistes, parce qu’ils ne sont pas des juges, il existe une justice dans ce pays. D’un autre côté la presse semble être devenue un lieu de confession, où toute personne épinglée par l’affaire Marafa doit se confesser, et cela on ne peut l’admettre », a répondu le ministre de la communication. Le « porte-parole du gouvernement » a aussi minimisé l’affaire, disant que cela passera. Pourtant depuis le début de l’opération « épervier », c’est la première fois qu’un des prévenus focalise autant l’attention et suscite autant de réactions. Le gouvernement a cherché à répondre à Marafa, par médias interposés, d’abord dans les chaines d’Etat, avec des interventions de monsieur Fame Ndongo, le ministre de l’enseignement supérieur et responsable de la communication du parti du président (RDPC). Il y a aussi eu des publications insultantes à l’endroit du ministre Marafa dans des journaux notoirement réputés d’être manipulés par des hommes de pouvoir. Par ailleurs, en ouvrant les travaux de la session parlementaire, le président de l’assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril a lui aussi évoqué l’affaire indiquant être « surpris par la fuite en avant, voire l’amalgame orchestrée par certains prisonniers de cette Opération, qui s’abîment dans des man uvres tendant à transformer en dossier politique ce qui pourtant aux yeux de tous, relève du droit commun», mais sans citer nommément le ministre Marafa. Selon le magazine « Jeune Afrique », l’ancien ministre d’Etat qui n’a toujours pas démissionné de son parti (RDPC) aurait promis de publier 500 pages de documents.

Issa Tchiroma, ministre de la communication et porte parole du gouvernement a régi à l’affaire Marafa qui agite l’opinion au Cameroun
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Cameroun: 4e lettre ouverte de Marafa Hamidou Yaya à Paul Biya

A propos du crash du Boeing 737-200 de la Camair, le 03 décembre 1995

Monsieur le Président de la République,
Je vous écris de la prison centrale de Kondengui où je suis incarcéré. Avant tout, je réitère solennellement mon innocence pour les faits qui semblent m’être reprochés et j’espère bien avoir l’opportunité de le prouver devant les tribunaux compétents. Si je vous saisis aujourd’hui, c’est pour solliciter à nouveau que justice soit rendue dans une autre affaire d’avions (déjà!) où j’avais injustement été incriminé il y a plus d’une dizaine d’années. Décidément, l’histoire a l’art de bégayer ou plutôt de se répéter. Rendez-moi enfin justice et indemnisez les victimes. Car seule une application saine de la justice permettra à notre Pays de bâtir une SOCIÉTÉ DE CONFIANCE. D’emblée, permettez-moi de présenter mes très sincères excuses à nos compatriotes qui ont perdu des êtres chers dans le crash du Boeing 737 de la CAMAIR à Douala en 1995. Je ne réveille leur douleur que pour demander à nouveau que justice soit enfin rendue et que les ayants-droit des victimes de cet accident soient adéquatement indemnisés. C’est aussi cela le rôle de l’Etat. En mai 1994, des accords écrits avaient été conduits à Paris, en France, par lesquels la South African-Airways (SAA) s’engageait à assurer la maintenance des Boeing 737 et 747 appartenant à la défunte CAMAIR.

Du fait de la défaillance et de la grossière négligence dans l’exécution de ces contrats, le Boeing 737-200 immatriculé TJ-CBE et baptisé Le Nyong, s’est écrasé à Douala le 03 décembre 1995, coûtant la vie à soixante et onze (71) personnes. De même, en 1997, le Boeing 747-200 Combi, Le Mont Cameroun, a perdu un réacteur en plein vol, aux environs de Paris, en France. Un de nos compagnons de détention à Kondengui était un des passagers de ce vol. Il en est encore traumatisé. Les deux (02) pilotes du Boeing 737 étaient des amis. Le commandant de bord, Monsieur Younoussa AMAN SALI et moi nous nous connaissions depuis l’enfance. Nous avons partagé le même banc en classe Terminale « D » au lycée de Garoua. Puis nous avons partagé la même chambre à la Cité Universitaire de l’Université de Yaoundé. Après son décès, j’ai été dans son village à Bé, non loin de Garoua, et en compagnie de son frère le lamido, nous avons prié sur sa tombe qui se trouve à l’intérieur de la concession du lamidat. J’ai connu le pilote, Monsieur Lombo, lorsque je travaillais à la SNH et que je voyageais beaucoup. Nous nous sommes rencontrés sur son lieu de travail, c’est-à-dire dans les avions. C’était également un camarade d’enfance de mon épouse à Douala. Cela a contribué à nous rapprocher encore plus. Après son décès, mon épouse et moi sommes allés réconforter sa mère et ensemble, nous avons prié sur sa tombe qui se trouve dans la cour de leur maison à Douala.

En 1999, alors que j’étais Secrétaire Général de la Présidence de la République, le Ministre d’Etat délégué à la Présidence, chargé de la Défense, Monsieur AMADOU ALI vous a fait parvenir une note résultant d’un entretien qu’il a eu avec son ami MILA ASSOUTE, d’où il ressort que la négligence de SAA était due au fait que cette entreprise corrompait des autorités du Gouvernement camerounais et de la CAMAIR. Cette corruption mise à nu, rendait juridiquement nuls les contrats conclus entre SAA et CAMAIR. De ce fait, les paiements de soixante-cinq (65) millions de dollars US (soit au taux de 1$US = 500 frs CFA, Trente-deux milliards cinq cent millions (32.500.000.000) francs CFA) perçus par SAA dans le cadre de ces contrats devraient être restitués à CAMAIR. En outre, des dommages et intérêts devraient être exigés. A l’époque le Ministre d’Etat, qui m’a toujours jalousé pour des raisons qui lui sont propres et avec qui j’ai entretenu des relations heurtées pendant notre cohabitation au Gouvernement, ainsi que les autres intervenants camerounais dans ce dossier, m’ont présenté comme le principal bénéficiaire des fruits de cette corruption. Dès lors, tout a été mis en uvre pour que ma « culpabilité » soit connue de tout le monde. Les mêmes journaux qui ont préparé l’opinion en vue de mon incarcération avaient été mis à contribution, dans le cadre d’une campagne haineuse et particulièrement violente à l’époque.

Imaginez-vous, Monsieur le Président de la République. J’étais votre principal collaborateur. Vous me receviez en audience tous les jours. J’étais supposé être au centre de ce tragique scandale, et je devais vous regarder dans les yeux tous les jours! Imaginez-vous, Monsieur le Président de la République. Par ma supposée prévarication, je devenais responsable des décès de deux (02) amis proches et d’une soixante dizaine de nos compatriotes! La conscience tourmentée, j’ai cherché à me rapprocher de ceux qui ont survécu à cet accident. C’est ainsi que j’ai reçu à ma table l’hôtesse de l’air Mademoiselle WELISSANE. De même, chaque trimestre, je recevais à mon bureau, Monsieur NDONG TOUNG, adjoint au directeur des affaires générales à la Présidence de la République également rescapé de ce crash. Je lui établissais des ordres de mission pour aller effectuer ses contrôles médicaux en France et y rencontrer son psychiatre. Au-delà du regard de ces deux compatriotes, j’essayais de sonder leur âme pour savoir ce qu’ils pouvaient penser du monstre que j’étais supposé être. Ce fut une torture permanente pour moi. Je me suis alors juré de ne rien ménager afin que la vérité soit connue au sujet de cette affaire et que justice soit rendue. La providence m’y aidera. Sur vos instructions, j’ai saisi par correspondance en date du 26 août 1999, le Directeur Général de TRANS-NET Ltd de cette affaire (cf. Annexe 1). Par la suite, j’ai signé un arrêté en date du 14 novembre 2000 portant création d’un comité de suivi de l’exécution des contrats de maintenance des avions entre CAMAIR et TRANS-NET-SAA (cf. Annexe 2). Ce comité avait pour mission entre autres, «d’ester en justice et défendre les intérêts de CAMAIR et de l’Etat du Cameroun dans les différends pouvant naître à l’occasion de l’exécution de ces contrats». Dans le cadre du travail de ce comité, le mécanisme de cette corruption a été mis à nu, les différents acteurs et bénéficiaires ont été identifiés et certains l’ont reconnu formellement, au vu du rapport de mission en date du 07 décembre 2000 que le comité vous a adressé.

A AUCUN MOMENT MON NOM N’A ÉTÉ ASSOCIÉ A CETTE SCABREUSE AFFAIRE.
Je vous avais alors proposé que le gain financier que notre pays devait tirer de l’action engagée en justice puisse être utilisé de la manière suivante:
a) Indemniser les ayants-droit des victimes de l’accident du Boeing 737 à hauteur de cent millions (100.000.000) de francs CFA par personne.
b) Renflouer la CAMAIR avec la différence afin de consolider les fonds propres de cette compagnie.
Dès lors, j’étais devenu le témoin gênant. En effet, ceux qui avaient intérêt à ce que je sois présenté comme le bénéficiaire des fruits de cette corruption avaient été formellement démasqués et ont été pris de panique. Non seulement la presse ne parlera plus de cette affaire, mais une stratégie insensée et diabolique sera mise en uvre pour me discréditer définitivement. C’est ainsi que les concernés ont pris langue avec Monsieur BANTU HOLOMISA, à l’époque membre du parlement sud-africain, président du parti politique « United Democratic Movement » et en mal de notoriété. Celui-ci a écrit une lettre ouverte en date du 27 mars 2002 adressée à Son Excellence THABO MBEKI, alors Président de la République d’Afrique du Sud et à vous-même (cf. Annexe 3); lettre qu’il a lue en séance plénière du parlement sud-africain, demandant la constitution d’une commission d’enquête judiciaire sur l’affaire de corruption impliquant la société TRANSNET. Dans cette lettre, Monsieur BANTU HOLOMISA reprend, selon lui, les allégations faites dans la presse camerounaise selon lesquelles mon épouse (Nommément citée) aurait fait plusieurs voyages en Afrique du Sud pour recueillir les pots de vin de la société TRANSNET. Effectivement, à l’époque, mon épouse avait fait plusieurs voyages en Afrique du Sud pour des raisons de santé. Elle y a subi plusieurs hospitalisations et opérations chirurgicales dans des formations sanitaires et par des praticiens également connus. Elle continue d’ailleurs à s’y rendre et à s’y faire suivre; son dernier voyage remonte au mois de mars 2012.

MON EPOUSE NE CONNAÎT NI TRANSNET NI SES DIRIGEANTS ET N’EST EN RIEN CONCERNEE PAR LES ÉLUCUBRATIONS DU DÉPUTÉ SUD AFRICAIN BANTU HOLOMISA.
Après la stupéfaction, j’ai par correspondance en date du 12 avril 2002 à lui adressée (cf. Annexe 4) et transmise par DHL (Lettre de transport aérien n° 358.2947.141), informé Monsieur BANTU HOLOMISA que j’ai pris connaissance de sa lettre ouverte avec beaucoup d’intérêt que je la considérais comme une diffamation et qu’à l’issue des procédures judiciaires en cours, je me réservais le droit de le poursuivre en justice. J’ai également porté à sa connaissance que copies de ma correspondance seraient envoyées au Président THABO MBEKI et à Vous-même. La vôtre vous a été transmise le même jour par mes soins (cf. Annexe 5). Celle du Président THABO MBEKI l’a été par DHL (Lettre de transport aérien n° 358.2947.701). Après plusieurs années, j’ai été informé que l’affaire a été jugée, que TRANSNET a été condamné et que le Cameroun a été indemnisé. A ma grande surprise, AUCUN DES BÉNÉFICIAIRES CONNUS DES FRUITS DE CETTE CORRUPTION N’A ETE INQUIÉTÉ, NI SUR LE PLAN ADMINISTRATIF. ENCORE MOINS SUR LE PLAN PÉNAL. Même Monsieur AMADOU ALI qui était pourtant à l’origine du déclenchement de cette affaire ne s’y est plus intéressé, en qualité de Ministre de la Justice pendant plus de dix (10) ans, alors qu’une soixante dizaine de nos compatriotes ont perdu leur vie! Afin de restaurer un tant soit peu mon honneur et celui de mon épouse durablement salis et dont personne ne semblait se soucier, j’ai saisi Monsieur TEM Emmanuel, Avocat camerounais du Cabinet « LAPIN ATTORNEY » basé à Johannesburg, pour engager une action en justice pour diffamation contre Monsieur BANTU HOLOMISA. Je vous en ai rendu compte par note en date du 18 juin 2005 (cf. Annexe 6)

Après avoir étudié le dossier que je lui ai confié et effectué quelques démarches préliminaires, Monsieur TEM m’a assuré de la justesse de ma démarche et de sa conviction d’une issue qui me serait favorable d’un procès éventuel (cf. Annexe 7.). Il m’a cependant mis en garde contre le retentissement médiatique qu’entrainerait ce procès en Afrique du Sud, ce qui ne manquerait pas de porter un préjudice certain aux relations entre ce gays et le nôtre. J’ai sollicité une audience au cours de laquelle je vous ai fait part de cette mise en garde de mes avocats. Vous m’avez demandé de mettre fin à cette procédure afin de préserver les intérêts de notre pays. A mon corps défendant, j’ai dû suspendre cette procédure, me privant ainsi de l’opportunité de restaurer mon honneur et celui de mon épouse. Je vous ai réitéré, à l’occasion de cette audience, la nécessité d’indemniser les ayants-droit de l’accident du Boeing 737 à hauteur de cent millions (100.000.000) de francs CFA par personne, comme je vous l’avais déjà proposé. Ce qui serait justice. Quelle ne fut ma consternation lorsque quelques années plus tard, les bénéficiaires de cette corruption ont été promus dont certains à des fonctions gouvernementales! Je vous avais alors fait part de Mon refus de collaborer avec Monsieur ISSA TCHIROMA en particulier, par respect pour la mémoire de mes deux (02) amis et des autres victimes du crash du Boeing 737 de la CAMAIR en 1995.

Monsieur le Président de la République,
Rendons justice à ces victimes. Car seule la justice nous permettra collectivement de BATIR UNE SOCIETE DE CONFIANCE.
Les tergiversations pourraient excéder et exaspérer nos compatriotes, comme elles ont excédé et exaspéré Cromwell à son époque pour moins que cela. En effet, en 1653, après avoir appris que le parlement essayait de continuer à siéger malgré un accord de dissolution et après avoir échoué à s’entendre sur un règlement intérieur applicable, Cromwell perdit patience. Le 20 avril, il prit part à une session et écouta une ou deux interventions. Puis il se leva et harangua les membres du parlement. Ce discours n’a malheureusement pas été préservé mais il a été souvent paraphrasé.Ainsi a t-il dit: « …you have sat too long here for any good you have been doing. Depart I say, and let us have done with you. In me name of God, go! »

Marafa Hamidou Yaya
Journalducameroun.com)/n

Cameroun: Bien comprendre les clés de l’affaire Albatros

Pour acheter l’avion, la Présidence avait opté pour un montage financier afin de détourner l’attention des bailleurs de fonds, qui auraient jugé inutile cette acquisition. Des fonds ont été distraits

En 2001, le gouvernement du Cameroun décide d’acquérir un nouvel avion pour les déplacements du président de la République. « Le Pélican », le Boeing 727-200 acquis par l’Etat en 1978 et qui assure cette mission paraissant un peu suranné, le choix a donc été fait de le remplacer par un aéronef beaucoup plus moderne qui présenterait de bien meilleures garanties de sécurité, de fiabilité, de rapidité et de confort. Prescription avait donc été faite à l’état-major particulier du président Biya, de conduire les études nécessaires à cet effet. Ainsi, au terme de cet exercice, le choix sera porté sur un Boeing Business Jet (BBJ), au détriment d’un Airbus Corporate Jet. Montant de la facture globale : 45 000 000 de dollars, soit 34 875 000 000 FCFA. Lancer la commande du nouvel aéronef achoppait cependant sur une opposition ferme et catégorique de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à cet investissement qu’ils considéraient comme inopportun dans un contexte de processus d’allègement de la dette du Cameroun dans le cadre de l’initiative PPTE. Pour lever cet obstacle, il a été retenu, sous les éclairages d’Yves Michel Fotso, alors administrateur directeur général de la compagnie aérienne nationale Cameroon Airlines (CamAir), « d’acquérir l’avion provisoirement au nom de la CamAir, son immatriculation ultérieure au nom de l’Etat du Cameroun ne devant poser aucun problème ». Ainsi, afin de ne poser aucune hypothèque sur l’atteinte par le Cameroun du point d’achèvement de l’initiative PPTE en perspective, « il ne fallait pas laisser transparaître la moindre écriture que l’avion était acquis par l’Etat directement ». C’est donc à cette seule fin que devait alors être utilisé le nom de la CamAir.

Comment a été opéré le financement de l’acquisition du nouvel avion présidentiel ?
Le montage financier ne devant nullement laisser transparaître que l’Etat était le véritable acquéreur du nouvel aéronef, et le principe d’écran derrière la CamAir validé, l’idée de l’acquisition « par « leasing » au travers d’un intermédiaire dénommé GIA International Inc. Corporation » sera suggéré. Elle fera long feu. Une opposition ferme des membres de l’équipe travaillant sur l’opération au niveau de la présidence de la République camerounaise était censée avoir définitivement écarté cette formule d’achat. « Il est inconcevable que l’avion du chef de l’Etat du Cameroun soit soumis aux aléas de ce genre de contrats et aussi au regard des charges découlant de l’intervention d’un intermédiaire », avaient convenu la majorité des membres de cette équipe. Et dans la foulée, le ministre d’Etat, Marafa Hamidou Yaya, alors secrétaire général de la Présidence de la République, instruisit Meva’a M’Eboutou Michel, alors ministre des Finances et du Budget, « de payer à Boeing une avance d’un montant de 31 000 000 de dollars (soit 24 025 000 000 FCFA) sur le prix de vente du BBJ-2 ». Le ministre en exécution de l’instruction de la présidence de la République va, par un courrier en date du 21 août 2001, demander à l’administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), Moudiki Elame Adolphe Moïse, « de bien vouloir avancer au Trésor public la somme de 31 millions de dollars en vue de la commande d’un Boeing 737 BBJ-2. Cette somme sera versée dans les conditions suivantes : a) la CBC, Commercial Bank of Cameroon, 1 milliard cinq cent cinquante millions de francs CFA pour couvrir l’avance faite à l’Etat en vue du paiement du « déposit » exigé à la commande de l’appareil ; b) la GIA International Inc. Corporation, 29 millions de dollars (compte Nº 28 794 10 492, ABA N° 323 070 380, Bank Of America MT-SA 222 W Main Street Medford Oregon 97501 USA) pour versement au constructeur Boeing. »Et le ministre des Finances et du Budget de préciser dans son courrier : « Je dois souligner que les paiements demandés doivent être faits avant le 24 août 2001 sous peine de perte du déposit de 2 millions de dollars déjà constitué. L’avance totale ainsi consentie au Trésor public pourra être résorbée en dix mensualités pour compter du 1er septembre 2001. » Ces instructions seront exécutées par transfert en faveur de GIA International Inc. Corporation le 22 août 2001 et virement au profit de la CBC le 27 août 2001.

Les établissements bancaires à partir desquels la SNH a opéré les transferts de fonds ont-ils réagi eu égard aux sommes en jeu ?
L’entreprise publique camerounaise, pour satisfaire la sollicitation du gouvernement, avait fait mouvementer d’une part son compte ouvert dans les livres de la SCB Crédit Lyonnais Yaoundé pour le règlement de la CBC, et d’autre part ses comptes dans des établissements bancaires basés en France. La Bank of America sera la première à réagir en notifiant sa surprise aux banques ayant exécuté les virements en faveur de son client GIA International Inc. Corporation, qualifiant ces transferts de fonds d’inhabituels, tant en leur montant que par rapport au secteur d’activité de GIA International Inc. Corporation. Les inquiétudes de la banque américaine seront répercutées à la SNH par ses banquiers basés dans l’Hexagone, qui exigeront d’elle de leur communiquer les pièces justifiant le bien-fondé économique de l’opération, en l’occurrence le contrat d’achat de l’avion et la facture. Ni le Ministère des finances et du budget, ni la direction générale de la compagnie aérienne nationale CamAir, à l’initiative de l’opération, ne fourniront jamais les deux documents exigés à la SNH et ses banquiers. Tout au plus seront transmises à la direction générale de la société publique les références de GIA International Inc. Corporation dans l’Etat d’Oregon et de New York par le ministre Meva’a M’Eboutou Michel. Yves Michel Fotso, lui, préférera lui faire tenir un lot de documents comprenant, non pas les pièces exigées par les banquiers, mais d’autres qui attestent de ce qu’il était l’un des responsables de GIA International Inc. Corporation habileté à mouvementer le compte, et une lettre d’intention signée entre Boeing et GIA International Inc. Corporation, datée du 30 août 2001, qu’accompagnait un relevé de compte de cette entreprise.

L’Etat camerounais a-t-il pu entrer en possession du nouvel avion commandé ?
L’opération d’achat d’un nouvel aéronef présidentiel lancée en 2001 par le gouvernement du Cameroun ne connaît pas d’aboutissement au moment où se déroule le procès de certains acteurs. Invitée aux Etats-Unis pour prendre possession de l’avion dans la dernière semaine de mars 2002, l’équipe de l’état-major particulier du président Paul Biya, qui a fait le déplacement, rentrera quelques jours plus tard totalement bredouille. La raison de cette déconvenue demeure une interrogation jusqu’à ce jour. A tout le moins sait-on, à partir d’un document signé le 14 août 2001 par l’administrateur directeur général de la CamAir Yves-Michel Fotso d’une part, et d’autre part par le « senior vice President, Project Manager » de GIA International Inc. Corporation, Fernando Gomez-Mazuera, qu’au lieu de l’achat ferme et direct par Cameroon Airlines de l’avion BBJ-2 prescrit par le gouvernement, c’est plutôt sous forme d’un contrat de leasing d’avion entre la CamAir et GIA International Inc. Corporation, qui se trouve être propriétaire de l’aéronef, qu’aura été bouclée l’opération. Malgré cette issue plutôt étonnante de la première partie de l’opération, le gouvernement camerounais va, à une année, quasiment jour pour jour, du rendez-vous de livraison manqué sans plus d’informations, soit en mai 2003, payer 5 millions de dollars supplémentaires directement à Boeing « pour conforter l’acompte de 31 millions de dollars déjà acquitté ». D’autres paiements seront effectués, toujours dans des conditions assez troubles et détournés de leurs objectifs premiers, quand ce ne sont par les destinataires et/ou les comptes destinataires qui changent. Ainsi, par exemple, les 5 millions de dollars destinés à conforter l’acompte précédemment payé serviront en réalité à honorer des loyers et autres charges issues du leasing par la CamAir d’un vieil aéronef baptisé « Albatros ».


eu2008.fr)/n

Comédie: La troupe camerounaise Albatros à l’Institut Français du Tchad ce 20 mai

Arpentant les territoires de l’absurde, la troupe présente une satire de la société contemporaine servie dans un bouillon de comédie hilarant.

Sous couvert d’un humour aiguisé et ingénieux, la compagnie camerounaise ALBATROS dans une pièce intitulée ça fé mal !, profitera de sa sortie au Tchad pour dénoncer les maux et incohérences qui meurtrissent nos sociétés. Sur la scène, trois jeunes comédiens porteront la casquette de trois citoyens s’interrogeant sur le devenir de leur pays malmené par la corruption, les détournements de biens publics, les abus d’autorité, les injustices sociales et autre incivisme notoire. Dans les rôles principaux, Amadou Kalkaissa, Valérie Kamanyo et Oxygène Hamada.

L’intrigue mise en scène par Oxygène Hamada est celle d’une jeune mendiante aveugle, d’un homme généreux et compatissant et d’un voyou mal intentionné… Soudain, les masques tombent et nous ne savons plus à quel saint se vouer. De l’éducation à la santé, de la religion à la tradition, de l’exode rural à l’immigration, les trois personnages parfois hystériques, mais toujours comiques, décortiqueront les freins de développement des pays du sud. Le metteur en scène de cette pièce est très engagé et souhaite aujourd’hui être utile à sa société, bien que les débuts n’aient pas toujours été faciles. Il aura fallu bien du temps pour que je cède à la peur de blesser des âmes sensibles et de m’attaquer aux systèmes mis en place dans les pays du sud. Jamais je n’avais ressenti autant de volonté et de détermination à jouer mon rôle dans ma communauté, nous confie Oxygène Hamada. Pour cette grande sortie dans le pays d’Idriss Déby, l’Institut Français du Tchad (l’IFT) propose au public de découvrir cette compagnie et de venir mêler le rire à la réflexion, le temps d’une comédie à l’humour acéré. Un véritable pot de sketches de la compagnie camerounaise Albatros. La pièce est proposée par l’IFT en collaboration avec l’Alliance Française de Garoua. Bon à savoir, le spectacle débutera à 19H30 ce vendredi 20 mai 2011 aux prix de 1000 F CFA pour les adhérents et 1500 F CFA pour les non adhérents.


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Affaire Mebara: Un ancien ministre témoigne en sa faveur

Selon Meva’a Meboutou ancien ministre des finances, l’ordre de payer la somme de 24 milliards venait d’un autre responsable

L’ordre de paiement n’était pas venu de Jean Marie Atangana Mebara
Les déclarations de Michel Meva’a Meboutou, ancien ministre des finances au Cameroun, ont eu un effet remarquable dans l’affaire opposant l’Etat du Cameroun à Jean Marie Atangana Mebara, ancien ministre et secrétaire général de la présidence de la république. Les personnes présentes,ont assisté à un véritable cours sur la dépense publique. Au centre des débats, le tribunal voulait savoir comment on engage la dépense publique : par une correspondance écrite ou oralement? L’ancien ministre a déclaré avoir signé en faveur de GIA International, le principal intermédiaire dans l’acquisition d’un avion présidentiel, un virement de 24 milliards de francs Cfa, sans avoir vu la moindre lettre-commande, simplement parce que l’ordre lui avait été donné de le faire, dans un délai de 72 heures, au cours d’une réunion présidée au palais de l’unité (présidence de la république) par le secrétaire général de l’époque, Marafa Hamidou Yaya. A la question du tribunal de savoir si les autorités camerounaises avaient été obligées de passer par un intermédiaire, monsieur Meva’a Meboutou a répondu qu’il n’avait pas été associé à ce débat. Ce témoignage semble remettre en cause l’implication de Jean Marie Atangana Mebara dans cette affaire dite de l’albatros, et rend encore plus difficile le procès. Ce témoignage de l’ancien ministre reste dans la même ligne que celui du directeur financier de la SNH lors de son passage dans une précédente séance. Mendim Meko’o dans son audition a confirmé le payement à Gia (la société intermédiaire chargée de l’achat de l’avion défectueux) de la somme de 29 millions de dollars et une somme de 2 millions de dollars à la CBC entre le 22 et le 26 août 2001. Or à cette époque, Monsieur Jean Marie Atangana Mebara n’était pas encore secrétaire général de la présidence de la république, tout comme l’a fait remarquer Meva’a Meboutou dans sa déposition.

Une affaire qui devient complexe
Au moins trois chefs d’accusation sont retenus contre Jean-Marie Atangana Mebara. Un concerne la somme de 15 milliards FCFA environ, versée en août 2001 à Gia International pour l’acquisition en faveur de l’Etat du Cameroun d’un aéronef neuf de marque Boeing Business Jet de deuxième génération (Bbj-2). L’ancien ministre d’Etat est accusé, d’une part, d’avoir fait rompre le « contrat » liant la Camair, qui menait l’opération pour le compte de l’Etat, et la société Gia International, le partenaire de la Camair ; et, d’autre part, d’avoir essayé de recouvrer la somme mise en jeu, « à des fins inavouées », par le truchement d’Assett Portfolio Management (APM). Le second chef d’accusation porte sur une somme de 4 milliards FCFA appartenant à l’Etat. Il est ici reproché à l’ancien secrétaire général de la Présidence et à « d’autres individus non encore identifiés » d’avoir essayé d’accaparer frauduleusement ladite somme en enjoignant la Société nationale des Hydrocarbures (Snh) de la transférer à la «Standard Chartered Bank Cameroun de New-York en remboursement des créances de Ansett sur la Camair». Le troisième chef met en cause, une nouvelle fois, Jean Marie Atangana Mebara, Patrick Marie Otele Essomba et « d’autres individus » et porte sur 1,5 milliard FCFA. Cette fois, les prévenus sont accusés d’avoir « obtenu frauduleusement » cette somme virée par la Snh dans le compte de la société APM. Il est indiqué qu’aucune trace de ce montant n’apparaît dans les livres comptables de la Camair, alors que son déblocage devait servir à payer des loyers de la Camair à Ansett. Il se pose le problème des traces de ces transactions. Plusieurs personnes sont impliquées dans cette affaire, dont Yves Michel Fotso ancien directeur de la Camair aujourd’hui en détention.

Jean Marie Atangana Mebara accusé dans l’affaire Albatros
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