Alcool frelaté: le nombre de morts passe à 27 au Cameroun

Jusqu’au 20 novembre dernier, 47 malades issus de sept villages étaient toujours en soins intensifs dans plusieurs formations hospitalières de l’Est

Le nombre de décès provoqués par la consommation, le 11 novembre 2016, de l’«Odontol», un alcool traditionnel de distillation très prisé au Cameroun, est passé à 27 dont une grande majorité de femmes, apprend-t-on de sources concordantes.

Jusqu’à dimanche dernier et dans le cadre de la même affaire, 47 malades issus de 7 villages étaient toujours en soins intensifs dans plusieurs formations hospitalières de la zone.

L’intoxication à l’«Odontol», du nom d’un dentifrice brièvement apparu sur le marché camerounais au début des années 90, est survenue après une cérémonie d’inhumation.

Le 16 novembre, le préfet du Haut-Nyong, Mboke Godlove Ntua, avait pris un arrêté suspendant, sur l’ensemble de sa zone de compétence, « les activités de production, de commercialisation et de consommation des boissons spiritueuses artisanales, notamment celle communément appelée  »Odontol », pour des raisons de sécurité sanitaire ».

En 1997, le gouvernement avait déjà décidé de la prohibition pure et simple de cet alambic sur toute l’étendue du territoire, au même titre que d’autres boissons artisanales telles que le «Bili-bili», le «Fofo» ou encore le «Kpata», une mesure manifestement restée lettre morte.


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Haut-Nyong: le préfet ordonne la saisie de tous les stocks d’«Odontol»

Cette mesure survient au lendemain de la mort d’une vingtaine de personnes ayant consommé cet alcool frelaté

Le préfet du département du Haut-Nyong (à l’Est du Cameroun), Mboke Godlive Ntua, a ordonné la saisie sur les lieux du drame de tous les stocks d’«Odontol», appelé «whisky du pauvre», au lendemain de la mort de 21 personnes ayant ingurgité cet alcool frelaté dans la localité de Mindourou.

L’autorité préfectorale a aussi décidé de dresser une barrière de contrôle dans la zone en vue de prévenir toute tentative de fabrication, de circulation, de vente ou de consommation de cet «africa gin».

Ces mesures risquent pourtant d’être difficiles à appliquer, selon des sources locales, dans une région où la majorité des populations ne jurent que par l’«Odontol», du nom d’un dentifrice brièvement apparu sur le marché camerounais au début des années 90.

En effet, malgré les décès fréquents et souvent et grand nombre de consommateurs, cet alambic continue d’avoir le vent en poupe, en ville comme en zone rurale, particulièrement dans les régions du Centre, de l’Est et du Sud.

Ainsi, à la suite de la mort d’une vingtaine de personnes victimes de l’«Odontol» à Yaoundé, la capitale du pays, entre novembre et décembre 1997, le gouvernement avait décidé de son interdiction pure et simple sur toute l’étendue du territoire, au même titre que d’autres boissons artisanales telles que le «Bili-bili», le «Fofo» ou encore le «Kpata».

Force est pourtant de constater que ces liquides fortement alcoolisés se vendent et se consomment parfois sur les trottoirs des grandes métropoles.

Selon quelques consommateurs à Etam Bafia, un quartier populeux de Yaoundé, l’attirance pour ces boissons indigènes, autant que le whisky en sachet, tient d’abord à leur faible prix.

« Alors qu’une bouteille de bière coûtera entre 600 et 800 FCFA, ici, il suffit d’une pièce de 100 FCFA pour accéder à l’alcool », explique Dieudonné Messing, gardien de prison à la retraite, qui a ses habitudes dans les points de vente de l’«Odontol» et qui, en plus, met en avant le fait que ce commerce nourrit de nombreuses familles à travers le Cameroun.

De plus, selon Jeanne E., autre consommatrice, ici, pas besoin de bouteilles entières pour accéder à l’euphorie que procure l’alcool, quelques verres pouvant suffire.

Pour le sociologue Valentin Nga Ndongo, auteur d’un mémoire sur «l’ethnosociologie du bar à Yaoundé», l’«Odontol» peut être considéré comme « la traduction de la précarité ambiante », ce phénomène étant à rapprocher de la situation économique que vit le Cameroun.

Selon lui, il y a nécessité urgente d’une éducation et d’une politique économique pouvant déboucher sur la récupération de ces breuvages mortels par les pouvoirs publics.


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Consommation d’alcool frelaté: le bilan de Mindourou passe à 21 morts

Le nombre de personnes mortes dans la localité de Mindourou à l’Est du Cameroun suite à la consommation de l’«Odontol» est passé de 14 à 21 ce mardi 15 novembre 2016

Le nombre de personnes mortes dans la localité de Mindourou à l’Est du Cameroun suite à la consommation de l’alcool frelaté appelé « Odontol » est passé de 14 à 21, informe la radio publique nationale, Crtv.

Les victimes, originaires de sept villages environnants avaient consommé lundi cet alcool traditionnel fourni par le livreur habituel, selon le gouverneur de la Région de l’Est, Grégoire Mvongo.

Par ailleurs, dix autres personnes étaient en soins intensifs à l’hôpital de district d’Abong-Mbang chef-lieu du département où une équipe médicale de ce district de santé est actuellement déployée à Mindourou pour recenser toutes les victimes potentielles et une équipe relais de sensibilisation explique aussi aux habitants les dangers de la consommation de l’alcool traditionnel, a indiqué Grégoire Mvongo.

« Les équipes de santé ont effectué des prélèvements sur les corps et ce qui reste des récipients pour déterminer les causes exactes de ce drame », a informé le Dr Robert Mathurin Bidjang, délégué régional du ministère de la Santé publique de l’Est.

D’après les premiers éléments d’enquête policière, tout serait parti d’une consommation de ce breuvage dans le village Nkouak et ses environs où les populations célébraient diverses cérémonies familiales et festives (mariage, enterrement, etc.) à la suite de la récolte de cacao.


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Intoxications mortelles après la consommation d’alcool frelaté au Kenya

Au moins 63 personnes sont mortes depuis lundi dans plusieurs régions du Kenya, après avoir consommé de l’alcool frelaté

Au moins 63 personnes sont mortes depuis lundi dans plusieurs régions du Kenya, après avoir consommé de l’alcool frelaté, a annoncé mercredi la police kényane à l’AFP. Selon des sources hospitalières, environ 70 personnes étaient toujours hospitalisées à travers le pays. « Nous ne savons toujours pas ce que contenait ce que (les victimes) ont consommé », a déclaré à l’AFP le docteur Gerald Ndiritu, responsable de l’hôpital d’Embu, à environ 130 km au nord-est de Nairobi, une des zones où le plus grand nombre de victimes a été recensé. »Jusqu’ici 63 morts ont été recensés », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police, Masood Mwinyi.

Ces intoxications mortelles ont été recensées depuis lundi matin dans plusieurs cantons de l’est et du centre du Kenya, chacun séparés d’une centaine de kilomètres. « Nous essayons de déterminer l’origine de cet alcool. L’enquête est en cours pour déterminer où et comment il a été préparé », a expliqué à l’AFP une autre-parole de la police, Zipporah Mboroki.

La consommation d’alcool artisanal, habituellement distillé à partir de maïs fermenté ou de sorgho et vendu illégalement, est très répandue au Kenya, notamment dans les quartiers pauvres et les bidonvilles, en raison de son prix très bas. Certains producteurs peu scrupuleux y ajoutent du méthanol ou autres produits toxiques pour augmenter le taux d’alcool. Ces alcools frelatés ont déjà fait de nombreux morts dans le pays.

En 2005, 51 personnes étaient mortes dans le sud-ouest du Kenya, après avoir consommé une boisson qui s’est avérée être composée à près de 95% de méthanol, un alcool très toxique utilisé notamment comme solvant dans les peintures ou vernis. En 2000, au moins 134 personnes avaient succombé à la consommation d’un alcool frelaté vendu dans les bidonvilles de Nairobi.

Une ambulance kenyane
AFP/Archives Tony Karumba.)/n