Emprisonnement des journalistes : Reporters sans Frontières alerte sur le cas Vamoulké

Reporters sans frontières vient de livrer son bilan annuel du nombre de journalistes emprisonnés dans le monde.

Reporters sans frontières (RSF) identifie 533 journalistes détenus dans le monde. Parmi, huit sont présentés comme les cas les plus marquants de détention de journalistes en 2022. Amadou Vamoulké, l’ancien directeur général de la CRTV, est compté parmi ceux-ci.

L’étude rajoute que, « Amadou Vamoulké a été conduit 137 fois de sa cellule au tribunal criminel spécial de Yaoundé depuis son arrestation en 2016, dont 57 fois en 2022. Ces audiences à répétition n’ont toujours pas abouti à un jugement ».

Aussi, Amadou Vamoulké a déjà passé plus de 2 000 jours en détention préventive à la maison d’arrêt de Kondengui à Yaoundé.

Toujours selon les chiffres publiés par cet organisme, cinq journalistes sont aujourd’hui emprisonnés au Cameroun. « Le Cameroun figure dans le recensement des journalistes emprisonnés tous les ans depuis 2014. C’est le deuxième pays qui emprisonne le plus de journalistes dans la région, avec cinq détenus de manière arbitraire dans le cadre d’un système judiciaire opaque qui prévoit le recours à des tribunaux militaires pour poursuivre les journalistes, qui sont des civils au regard du droit international », a écrit Comité pour la protection des journalistes dans son rapport annuel.

Depuis son arrestation du 29 juillet 2016 sur la base d’accusations de détournement de fonds, l’ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise (CRTV) est maintenu en détention « provisoire ».

 

 

 

Onu : la Commission du droit international s’insurge contre l’arrestation de Maurice Kamto

L’instance, via son président, appelle au respect des droits fondamentaux du professeur Maurice Kamto, détenu au Cameroun depuis le 28 janvier.

Les membres de la Commission du droit international ont récemment saisi le secrétaire général de l’Onu au sujet de l’arrestation de Maurice Kamto, classé deuxième au terme de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier au Cameroun. Dans une correspondance signée du 30 janvier, Eduardo Valencia-Ospina, le président de la Commission, rappelle la place qu’a occupée Maurice Kamto au sein de ladite instance.

Maurice Kamto, indique-t-il, a été président de la Commission onusienne du droit international. Ce, de 2011 à 2012. Avant cela, l’homme politique camerounais y a assumé les fonctions de rapporteur spécial pour le sujet « Expulsion des étrangers », de 2004 à 2016.

« Les membres de la commission appellent les autorités camerounaises à assurer pleinement et immédiatement le respect des droits fondamentaux de Maurice Kamto et à lui garantir un procès équitable. »Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a été arrêté le 29 janvier à Douala, en marge d’une série de manifestations organisée par son parti pour contester les résultats de l’élection présidentielle, dont il s’auto-proclame vainqueur, et la poursuite des conflits liés à la crise anglophone. D’autres cadres du MRC ont également été arrêtés dans le cadre des mêmes manifestations. Plusieurs autres ont été blessés lors de ces rassemblements.

Article lié : Yaoundé: Maurice Kamto et les membres du MRC gardés à vue entament une grève de la faim

 

Médias : RSF dénonce l’arrestation de la journaliste Mimi Mefo

L’organisation non gouvernementale demande la libération immédiate » de la journaliste d’Equinoxe télévision.

 

Le post de Reporters sans frontières – Afrique s’inscrit au lendemain de l’arrestation et l’incarcération de la jeune journaliste Mimi Mefo Takambou. En effet, l’ONG poursuit dans son tweet en indiquant que « les journalistes qui couvrent la crise anglophone ne sont pas des criminels ».

Compte tenu de cette situation qui anime l’univers de la presse, le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a entrepris des démarches pour obtenir l’arrêt de cette procédure. A cet effet, un collège d’avocats placé sous la conduite de Me Alice Nkom, a été constitué. D’un autre côté, Alice Sadio, présidente de l’Alliance des Forces Progressistes a fermement protesté contre l’incarcération de ladite journaliste. En ses termes, la femme politique a dénoncé « cette nouvelle habitude de gouverner par des intimidations et des arrestations ».

Il faut dire que l’incarcération de Mimi Mefo a provoqué l’indignation des hommes de médias et d’autres acteurs de la société civile, y compris ceux des formations sociales nationales et internationales défendant ce corps de métier.

Kah Walla: « Non! Je ne vais pas bien »

Par Edith Kah Walla, présidente du Cameroon People’s Party (CPP)

Depuis notre libération le vendredi 8 avril dernier, chaque fois que quelqu’un m’a demandé comment j’allais, j’ai répondu « Je vais bien ». Cependant, en y pensant bien, au-delà de cette réponse qui avait pour but de rassurer ceux qui me posaient la question, je ne vais définitivement et certainement pas bien. Ce qui nous est arrivé à moi et d’autres acteurs politiques dans mon pays, n’est pas correct.

Mon arrestation et celle de onze autres activistes politiques était due au simple fait que nous soyons de ceux qui se lèvent tous les jours pour dire NON! Le Cameroun ne doit pas et ne peut pas continuer à être gouverné d’une manière qui est inéquitable et injuste vis-à-vis de la majorité des citoyens, les privant des commodités de base telles que l’eau, l’électricité, les soins de santé, etc., pendant qu’une poignée d’autres vivent dans l’opulence extraordinaire.

Mais quand on prend position, de manière cohérente et avec détermination au Cameroun, on finit par être emprisonné, arrosé d’eau, ou pire.

Pour cet incident particulier, il est important de revenir sur son histoire, qui a commencé au début de cette année 2016. Au CPP, notre analyse du contexte politique prédisait que cette année déterminerait les perspectives de transition politique au Cameroun. Dans notre vidéo de nouvel an (voir ici), nous appelions les Camerounais à se lever pour leur pays afin d’assurer une transition politique pacifique en faveur du peuple Camerounais.

En février 2016, il est devenu clair que notre analyse était correcte. Le RDPC, parti au pouvoir, a commencé à lancé des appels à la candidature de Paul Biya, âgé de 83 ans, pour les prochaines élections présidentielles. Ils ont ensuite continué en appelant à des élections anticipées et enfin à une modification de la constitution pour rendre possible cette élection anticipée.

Tous les observateurs de la scène politique camerounaise connaissent bien ce scénario. Le RDPC mettait en place, un scénario pour nous faire accepter, une fois de plus, la manipulation de la Constitution afin de se maintenir au pouvoir. Nous avions l’intuition que cela allait arriver. Avec nos amis de l’UPC, nous avons lancé la mise en uvre de la stratégie que nous avions développée pendant plus d’un an déjà. Il était temps de commencer une communication et une mobilisation massives afin d’inciter les Camerounais à se lever pour leurs droits et dire NON à une énième manipulation constitutionnelle ainsi qu’à la fraude électorale institutionnalisée. Nous avons commencé à nous rapprocher des autres partis politiques et organisations de la société civile. Nous avons entamé la communication à l’endroit des activistes camerounais de tout type. Et au début du mois de mars, nous nous sommes mis d’ accord pour lancer une initiative commune.

Quatre partis politiques à savoir le CPP, le MRC, l’UPC fidèles et le parti UNIVERS, ont décidé de lancer ensemble l’initiative « Stand Up For Cameroon ». Nous demandions aux camerounais de faire 3 choses: 1. Porter noir tous les vendredis pour dire:

a. OUI – Nous voulons l’eau, l’électricité, la santé, les routes, les emplois et autres services de base b. NON – Nous refusons une modification clandestine de notre constitution au profit du parti au pouvoir 2. Priez pour l’avenir du Cameroun quelle que soit votre religion : a. Priez pour une transition politique pacifique b. Priez pour la sécurité de ceux qui se lèvent pour la justice et la démocratie c. Priez pour que le régime en place ne détruise pas la paix que le Cameroun connait depuis des décennies. 3. Sortez pour des manifestations publiques massives. Stand Up For Cameroon vous apportera de plus amples informations sur quand et où se réunir.

Le 29 mars 2016, les quatre partis ont convoqué une conférence de presse pour lancer l’initiative et informer les médias de cette campagne. Sous prétexte que cette conférence de presse n’avait pas été déclarée aux autorités administratives, voilà ce qui est arrivé sur les instructions desdites autorités administratives: . La police a séquestré des militants des partis et des journalistes à l’intérieur du siège du MRC où la conférence de presse devait avoir lieu. . La police a refusé aux autres membres du parti qui arrivaient pour assister à la conférence de presse, le droit de circuler librement. . La police a arrosé d’eau les leaders des partis, au moment où ceux-ci s’étaient assis sur le sol en signe de protestation pacifique. . La police a arrêté 62 membres des quatre partis qui avaient lancé l’initiative. 41 d’entre eux étaient des membres Cameroon People’s Party, qui n’avaient même pas assisté à la conférence de presse et qui n’avaient rien eu à voir avec la confrontation avec la police. Ils ont été arrêtés à 8 km de l’endroit où avait eu lieu la confrontation avec la police. . Ces 62 personnes arrêtées ont été gardées à vue pendant 9 heures dans un poste de police, avec la plupart d’entre eux assis à même le sol. A ce jour, aucun motif n’a été fourni pour justifier leur arrestation ; aucun non plus pour leur libération.

Je tiens à dire ici qu’en tant que Présidente du Cameroon People’s Party, au cours des 5 dernières années, j’ai tenu plus de 50 conférences de presse. Jamais nous n’avons déclaré une seule de ces conférences. Jamais nous n’avons déclaré un événement qui avait lieu au sein de notre siège. Et pourtant, toutes ces conférences se sont tenues sans ingérence des autorités administratives. Je me demande alors ce qui les a tellement fait peur dans cette conférence de presse particulière.

Au lendemain de la répression brutale des arrestations arbitraires observées le 29 mars 2016, nous avons continué notre programme en déclarant les réunions publiques que nous avions l’intention de tenir le 08 Avril, en protestation contre le projet de modification de notre Constitution. Nous avons déclaré 6 réunions dans le Wouri (Douala) et 4 dans le Mfoundi (Yaoundé). Deux sous-préfectures à Yaoundé et une à Douala ont refusé de recevoir les déclarations. Ce qui est bien sûr, illégal. Dans le Wouri, chacune des déclarations a reçu une interdiction de réunion publique de l’agent de la sous-préfecture, indiquant que ces réunions allaient créer un « trouble à l’ordre public ». Dans le Mfoundi, Yaoundé I a interdit la réunion et Yaoundé IV n’a pas livré un reçu tel que requis par la loi.
Le 6 Avril, l’initiative Stand Up For Cameroon a tenu une réunion et a décidé que ce serait mettre les militants de nos partis dans un trop grand risque que d’aller à l’encontre de ces interdictions. Nous avons décidé à la place, de sortir pour l’information et la sensibilisation. Notre objectif était de porter du noir et de sortir pour distribuer des tracts à Yaoundé et Douala afin d’informer les camerounais sur la campagne des vendredis en Noir, ainsi que sur les enjeux politiques du moment.

Aucune déclaration n’est exigée par la loi pour la distribution de tracts!

Dans la nuit du 7 Avril, nous avons reçu à 21 h:00 un appel du préfet de Yaoundé, M. Tsila, demandant à rencontrer les partis politiques qui avaient déclaré des réunions publiques. Le CPP, le parti Univers et le MRC sont arrivés à son bureau à 22h00. Il y était avec les sous-préfets de Yaoundé I et Yaoundé IV. Ils nous ont offert de lever l’interdiction pour la réunion de Yaoundé I et nous ont livré un récépissé pour la tenue de la réunion de Yaoundé IV. Le préfet nous a par ailleurs expliqué que ce qui avait eu lieu le 29 Mars dernier était une honte pour l’image du Cameroun et qu’il ne voulait pas qu’une telle chose se répète.

Nous Leaders de l’initiative Stand Up For Cameroon l’avons informé qu’il était impossible pour nous à minuit de convoquer à nouveau des réunions. Nous lui avons dit que nous ne tiendrions pas de réunions publiques. Nous lui avons également dit que nous serions néanmoins sur le terrain à faire notre travail en tant que partis politiques à travers la distribution de dépliants pour informer et sensibiliser les Camerounais. Il a dit qu’il ne voyait pas de problème avec cela et c’est sur ce, que nous nous sommes séparés. Il était 01h:00 du matin.

Seeting des membres des quatre partis qui ont convoqué le 29 mars 2016 une conférence de presse.
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Le 8 Avril, la distribution de flyers s’est bien déroulée à Douala comme prévu. Mais à Yaoundé, voilà ce qui nous est arrivé:
. Dix membres du CPP et du MRC prenaient le petit déjeuner en attendant les leaders de partis pour la distribution de tracts. Ils étaient bien sûr, tous vêtus de noir.
. Vers 09h00, ils ont été arrêtés là, pendant qu’ils prenaient le petit déjeuner. Personne n’avait encore distribué le moindre tract!
. C’est là que Bergeline Domou, secrétaire général adjointe du CPP et moi-même avons reçu un appel qui nous informait de cela.
. Nous les avons alors suivis jusqu’à la station de police de GMI Tsinga afin de savoir pourquoi ils avaient été arrêtés.
. Vers 10h00, lorsque nous sommes arrivés à GMI Tsinga, Bergeline et moi-même avons été immédiatement arrêté. Naturellement, nous avons résisté en essayant d’expliquer que nous étions venues pour nous renseigner sur le cas de nos collègues. Nous avons été bousculées et arrêtées aussi.

. A 11:20 Le Directeur Régional du Commissariat Central M. Fossoua est arrivé en personne et a ordonné que nous soyons transférés à la Direction Régionale de la Police Judiciaire.
. Une fois arrivés à la DRPJ, nous avons été reçus par le Commissaire Evina. Il nous a informé que nous étions accusés de «rébellion, d’incitation à l’insurrection et à la révolte » et que ces crimes étaient passibles de peines allant de 10 à 20 ans. Il nous a également informés que nous allions tous être détenus pendant au moins 48 heures.
. Nous avons poussé un soupir collectif. A nos questions de savoir pourquoi ? Qui avait ordonné notre arrestation et pourquoi Bergeline et moi qui n’avions pas été sur le terrain avaient été arrêtées, il a juste répondu: «Nous sommes ici pour faire l’enquête ». Gardez vos déclarations pour l’enquête.
. Nous les avons informé que nous attendrons tous notre assistance juridique avant de faire des déclarations.

. Vers 13h00, le commissaire Evina est venu me dire qu’il avait un espace plus confortable pour moi où je pouvais attendre. Il m’a demandé de passer de la chaise branlante où j’étais assise dans un bureau dans lequel il y avait un canapé. C’était le bureau du commissaire principal adjoint Messina.
. Quelques minutes plus tard, un jeune homme a été amené par un agent de police et on lui a demandé de s’asseoir sur une chaise en face de moi. Il avait une caméra autour de son cou. Je me demandais ce que ce pauvre photographe avait fait pour être arrêté aussi. Commissaire Messina lui était assis à son bureau, mais il ne disait rien.
. Quelques minutes plus tard, le jeune homme leva sa caméra pour tenter de me prendre en photo. J’ai sauté du canapé et attrapé sa caméra, criant et demandant ce qu’ils pensaient être en train de faire. Le Commissaire regarda le sol. Le jeune homme sortit en tremblant.
. Ce fut le premier indicateur que la pression extérieure montait. Il était clair que quelqu’un de puissant avait demandé si tout allait bien. D’où mon passage à un bureau plus spacieux et un siège plus « confortable ». (En passant, le canapé avait des puces et j’ai eu des piqûres horribles).

. Vers 15h00, mon avocat, Maître Meli est arrivé. Je lui ai demandé de faire le tour et s’assurer que tout le monde était OK. Il l’a fait, est revenu et nous avons pu commencer à prendre ma déclaration.
. La première interruption est venue lorsqu’il a demandé trois choses: les raisons de l’arrestation, le demandeur et le mandat d’arrêt. La premiere information avait été donnée, les deux dernières n’existaient pas.
. Le commissaire Evina vint lui-même pour m’interviewer. Il a dit que le demandeur était l’État, mais qu’il n’y avait pas de mandat d’arrêt et que l’avocat devait l’obtenir du GMI Tsinga. En dépit de cette illégalité, nous avons décidé de le laisser procéder à l’entretien. . Je vais vous épargner le ridicule des questions, de dire que demander aux Camerounais de porter du noir le vendredi équivalait à « faciliter le rassemblement des insurgés »! Ou encore la question «pourquoi portez-vous ces vêtements sombres? »

. Vers 17h00 ma déclaration avait été prise et Maitre Meli et moi l’avons relus. Tout à coup, le directeur régional Fossoua était à nouveau sur les lieux. Avec la même énergie et grossièreté avec laquelle il avait demandé qu’on nous arrête dans la matinée, il était maintenant là pour ordonner au commissaire Evina de nous libérer immédiatement.
. Avant la libération cependant, nous avons été emmenés au sous-sol et un fichier de police a été ouvert sur nous. Chacun de nous a été photographié, les empreintes digitales recueillies et la police a deviné le poids de chaque personne, puisqu’ils n’ont pas de balance ! . Nous avons ensuite été précipités dans des voitures de police distinctes dont les conducteurs ont été dirigés pour nous emmener à nos maisons respectives ou quelle que soit la destination que nous souhaitions.
. Tout d’un coup, nous étions des VIP.

C’est seulement une fois libérés que nous avons réalisé le niveau de mobilisation qui avait lieu à l’extérieur.
. Les médias nationaux avaient commencé à diffuser la nouvelle depuis midi.
. Les médias internationaux avaient repris dès l’après-midi.
. Des journalistes étaient descendus au bureau de police
. Plus de 50 personnes avaient commencé à se rassembler autour du poste de police dès qu’ils avaient entendu la nouvelle à la radio et beaucoup d’autres étaient sur le chemin
. Sur Internet, des milliers de messages étaient publiés pour demander notre libération
. Des pétitions en ligne avaient été lancées.
. Au moins 3 gouvernements ont été mis en mouvement et entamé des pressions diplomatiques.
. A travers leurs différents réseaux, des milliers de Camerounais et amis du Cameroun ont travaillé à informer le monde de la situation
. Les FEMMES de chacun des réseaux auxquels nous appartenons, appelaient leurs gouvernements, appelaient les médias, dynamitaient Internet!

Un grand merci à nos familles biologiques, nos familles politiques, les médias nationaux et internationaux, les amis étonnants et puissants, tous les réseaux puissants qui sont entrés en mouvement. C’est vous qui avez assuré notre sécurité et permis notre libération.
Nous avons gagné cette bataille, mais la victoire finale pour la justice, la démocratie et la liberté au Cameroun est encore devant. Donc, plus que jamais:
1. Portez le Noir tous les vendredis. Vous n’avez pas encore besoin de participer à des réunions ou encore à des marches. Portez juste le noir et vaquez à vos occupations.
2. Informez et éduquez les Camerounais où que vous soyez. a. La liberté d’exprimer votre opinion politique est un droit humain fondamental. Personne ne peut nous le retirer. b. Il est inconcevable que, pendant que le RDPC bloque les routes en créant des embouteillages pour tenir ses rassemblements, d’autres partis politiques ne soient pas libres de tenir une conférence de presse ou distribuer des dépliants. Nous ne pouvons et ne saurons l’accepter. 3. Aucun peuple sur cette terre n’a obtenu la liberté, la démocratie, la justice sans agir. Nous devons agir pour construire le Cameroun que nous voulons.

Il est l’heure !

La présidente du CPP, Kah Walla (au milieu) entourée de ses collaborateurs.
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Dr Corantin talla pour l’alternance en 2018 au Cameroun

Par Dr Corantin Talla

Cher(e)s compatriotes ex-membres du Parlement des Étudiants Camerounais, reste(e)s au pays ou disséminé(e)s partout dans le monde. J’ai bien reçu vos appels au soutien à ma candidature et vous adresse mes sincères remerciements. Votre soutien sans faille à ma candidature, qui est aussi la votre, ne m’a pas surpris dans la mesure ou c’est ensemble que :

1. Nous avons lancé un mouvement d’envergure le 02 avril 1991 pour demander l’amélioration de conditions de vie des étudiants en particulier et des Camerounais en général.

2. Nous avons subi les humiliations et tortures, les viols et assassinat de la soldatesque du régime de Paul Biya et une milice tribale aux ordres qui n’hésitaient pas à l’occasion de vous demander de chanter « Ton CEPE dépasse mon BAC ».

3. Nous avons déclaré l’opération campus mort après l’assaut du 05 Mai 1991 sur Bassora par la soldatesque de Paul Biya et des milices tribales, afin de vous permettre de rejoindre vos familles respectives et éviter que les éléments du régime de Biya ne nous massacre davantage.

4. Nous nous sommes indignés quand des soldats accompagnés de certains éléments de la milice tribale d’autodéfense ont déshabillé et trainé toute nue une compatriote du parlement de Bonamoussadi au Mateco, le 05 Mai, 1992. Par ailleurs, ce soutien ne me surprend pas quand je sais que, par exemple :

1. A chacune de mes 4 arrestations, tortures, emprisonnement, respectivement au SED, au commissariat de sécurité publique, et a la prison centrale de Bafoussam tout simplement parce que je portais le flambeau de notre lutte commune, vous vous êtes mobilisés comme un seul homme pour ma libération.

2. Durant la période ou 2 autres camarades leaders et moi étions exilés a la Communauté Économique Européenne (CEE) afin d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les massacres qui se déroulaient au campus, vous avez apporté votre soutien jusqu’à notre sortie de l’exil intérieur.

Près de 25 ans après le lancement de notre lutte, le régime de Biya est toujours là et continue a paupériser notre peuple. Certes certains d’entre vous sont devenus des officiers, médecins, avocats, cadres de l’administration, hauts fonctionnaires, journalistes, exilés politiques, hommes d’affaires etc… Mais beaucoup d’entre vous qui avez obtenu vos diplômes universitaires n’ont pas eu la même mobilité sociale. Le régime de Biya vous a transformé en vendeurs de livres dans la rue, en mototaximen, en feymen, en chômeurs, etc.

Face à ce constat douloureux, j’appelle à la solidarité générationnelle de tous les ex-parlementaires, officiers, cadres, mototaximen chômeurs, ou exiles politiques afin que nous puissions ensemble parachever la lutte pour le bien-être de notre peuple que nous avions initiée ensemble le 02 Avril 1991 en contribuant à l’alternance au pouvoir en 2018 ou avant.

Mobilisez, conscientisez autour de vous pour ma candidature car ma modeste personne demeure votre serviteur en particulier et celui du peuple en général. Joignez-vous tous la campagne « Dr Corantin Talla 2018 » dans le groupe Facebook éponyme. Créez des groupes de soutien sur les réseaux sociaux, mobilisez sur le terrain, et disséminez nos idées progressistes et réformatrices.

Enfin, j’interpelle les jeunes camerounais de suivre l’exemple de courage, de patriotisme, et d’abnégation des « Parlementaires » des années de braise afin que nous puissions obtenir les reformes électorales et l’alternance au pouvoir en 2018 ou avant.

Vous serez informés dans quelques mois au sujet du parti ou la coalition de partis et associations pour lesquels je présenterai officiellement ma candidature. Pour le moment je suis le candidat de Conscience du Cameroun.


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Le Franco-camerounais Dieudonné bloqué à Hong Kong

L’humoriste qui devait donner deux spectacles à Hong Kong a été intercepté jeudi à son arrivée à l’aéroport. Il risque désormais d’être expulsé vers le Cameroun ou la France

Les autorités hongkongaises se refusent à expliquer pourquoi le polémiste controversé a été empêché d’entrer dans la région semi-autonome chinoise.

Le journal South Chinal Morning Post (SCMP) a rapporté que la France et Israël s’étaient montrés préoccupés par la venue de Dieudonné.

« Dieudonné et ses enfants sont en détention au service de l’immigration de l’aéroport de Hong Kong », a indiqué la société de l’humoriste Franco-camerounais, Les Productions de la Plume. « Ils devraient être expulsés dans les heures qui viennent vers la France ou le Cameroun. »

Dieudonné M’bala M’bala, 49 ans, avait été condamné en France à plus de 60.000 euros d’amendes pour des propos antisémites dans plusieurs affaires et est mis en cause pour organisation frauduleuse d’insolvabilité, abus de biens sociaux et blanchiment.

Il devait donner deux représentations de son dernier spectacle, Dieudonné en paix, jeudi soir et vendredi soir, les 28 et 29 janvier 2016, à Hong Kong.

Le consulat général de France a confirmé que Dieudonné avait été « retenu à son arrivée à l’aéroport de Hong Kong par les services d’immigration ». « Il s’agit d’une question d’application des règles d’immigration relevant des autorités hongkongaises », a ajouté le consulat, soulignant qu’il n’avait pas demandé aux autorités locales d’interdire l’entrée à Hong Kong de Dieudonné.

Des sources policières citées par le SCMP rapportent que la France a informé Hong Kong du risque de « trouble à l’ordre public » que font courir les spectacles de Dieudonné.

Le département hongkongais de l’Immigration s’est de son côté refusé à commenter « un cas individuel », rappelant néanmoins qu’il était dans ses prérogatives de refuser l’entrée au cas par cas à des personnes « indésirables ».

Un spectacle sur les « plantes »
Dieudonné avait atterri jeudi matin à Hong Kong, a indiqué un de ses avocats français, Me Sanjay Mirabeau. « Il est retenu à l’aéroport, interdit d’entrer et va peut-être être expulsé », a-t-il ajouté. « Il est avec deux de ses enfants, Merlin, qui est majeur, et un autre, a priori mineur. Il n’y a aucune raison de leur interdire l’accès au territoire. »

Dieudonné s’est rendu à Hong Kong « au départ pour un spectacle, mais si ça gênait, il aurait annulé, et ça aurait été pour des vacances. » « Son nouveau spectacle, ‘En Paix’, ne comporte aucune phrase contraire à la loi. Il parle de plantes, d’écologie », a-t-il affirmé.

Ex-comparse d’Elie Semoun, ancien chouchou des plateaux de télévision, considéré comme l’un des meilleurs comiques de sa génération, Dieudonné a basculé il y a une dizaine d’années dans un autre monde, où se côtoient conspirationnistes et négationnistes.

Il a ces dernières années accumulé les ennuis judiciaires. En janvier 2014, les représentations de son spectacle « Le Mur » avaient été interdites après que Manuel Valls, alors ministre français de l’Intérieur, eut dénoncé « les sorties antisémites » de son interprète.

Dieudonné M’bala M’bala.
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Les autorités camerounaises doivent dire ce qu’il advient d’un journaliste arrêté il y a trois mois

Par Amnesty International

Les autorités du Cameroun doivent sans plus attendre révéler ce qu’il est advenu d’un journaliste placé en détention secrète depuis son arrestation il y a trois mois et lui permettre d’entrer en contact avec son avocat et sa famille, a déclaré Amnesty International vendredi 30 octobre 2015.

Le journaliste Ahmed Abba, correspondant de langue Hausa pour la radio française Radio France Internationale (RFI), a été arrêté le 28 juillet dans la ville de Maroua, alors qu’il enquêtait sur le conflit avec Boko Haram dans le nord du pays. Malgré plusieurs tentatives de son avocat, de RFI et de sa famille, les autorités lui refusent tout contact avec le monde extérieur et le soumettent à une détention secrète – qui est prohibée par le droit international. En outre, Ahmed Abba est privé du droit de comparaître rapidement devant un tribunal civil de droit commun, ainsi que du droit de contester la légalité de sa détention. Amnesty International ignore quelles charges sont retenues contre lui.

«Quel que soit le motif de l’arrestation d’Ahmed Abba, rien ne saurait justifier sa détention secrète. Le droit international relatif aux droits humains et le droit camerounais exigent qu’il puisse contacter régulièrement un avocat et qu’il soit informé des charges dont il est accusé», a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l’Afrique centrale à Amnesty International.

«Le fait de maintenir un prisonnier en détention secrète augmente les risques qu’il subisse des actes de torture ou d’autres formes de mauvais traitements. Les autorités camerounaises se sont engagées à respecter les normes relatives aux droits humains en toutes circonstances, et son cas ne peut faire exception.»

Depuis 2014, elles ont arrêté plus de 1 000 personnes soupçonnées de soutenir Boko Haram. Beaucoup sont détenues dans des conditions inhumaines, dans des prisons surpeuplées, et les délais avant de comparaître en justice sont extrêmement longs.

En septembre 2015, Amnesty International a rencontré un certain nombre de détenus à Yaoundé qui ont déclaré avoir subi des mauvais traitements pendant qu’ils étaient détenus sans pouvoir contacter leurs avocats ni leurs familles.


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Arrestation de Jean-Marc Bikoko: libérons la parole pour construire le Cameroun.

Par Vincent-Sosthène Fouda, président du Mouvement camerounais pour la social-démocratie (MCPSD

Le Président Paul Biya dans un entretien à Radio Monte Carlo déclarait il y a quelques années qu’il aimerait qu’on retienne de lui qu’il est celui qui a amené la démocratie au Cameroun. Aussi est-ce avec consternation que le Mouvement Camerounais pour la Social-Démocratie a appris l’interpellation et l’incarcération de monsieur Jean-Marc Bikoko de la Dynamique Citoyenne, organisation de la société civile qui a une existence légale au Cameroun.

Cette arrestation brutale au regard des images qui nous sont présentées, oblige le Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie (MCPSD) à attirer l’attention des autorités administratives du Cameroun sur leur comportement qui met en péril les trois piliers nécessaires à la démocratie.

Construire la démocratie c’est justement permettre aux citoyens de pouvoir échanger sur leurs préoccupations, sur leurs désirs, de projeter par leurs échanges le type de société dans laquelle ils aimeraient vivre. Interdire donc que des hommes et des femmes membres de la communauté nationale s’expriment constitue en soi une crise de la démocratie.

L’Etat-Nation camerounais est fondé sur la volonté populaire encadrée par des dispositions constitutionnelles de créer au quotidien les conditions d’un «vivre-ensemble» entre les 256 ethnies présentes sur le territoire nationale. C’est cette volonté qui structure et façonne l’identité nationale. L’enfermement tribal et ethnique que nous vivons en ce moment sonne donc le glas des idéaux fondateurs de l’Etat-Nation.

La crise économique profonde que nous vivons avec un discours économique et monétaire unidirectionnel aliène les ménages tandis que la ménagère est étranglée par la misère sans que les hommes puissent en débattre librement.

Enfin le péril du peuple. Le Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie constate avec amertume que la jeunesse camerounaise grandi dans une société de privation de la parole, de modèle d’éducation mettant ainsi en péril chaque jour la notion de citoyenneté.

Le Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie s’interroge pour savoir si la notion de citoyenneté dans notre pays est une fiction ou une illusion?

Nous exigeons la libération sans condition de la famille de monsieur Jean-Marc Bikoko, invitons les autorités administratives camerounaises à aider les forces de l’ordre à remplir au mieux leurs missions et non à les liguer contre le peuple.

Fait à Yaoundé le 19 septembre 2015


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Fifa: six responsables du monde du football arrêtés à Zurich

Soupçonnés de faits de corruption, ils ont été placés en détention ce mercredi dans l’attente de leur extradition vers les Etats-Unis

Six responsables du monde du football, soupçonnés de faits de corruption à la Fédération internationale de football (Fifa), ont été arrêtés mercredi, 27 mai 2015, à Zurich et placés en détention dans l’attente de leur extradition vers les Etats-Unis, a annoncé l’Office fédéral de la justice (OFJ) suisse dans un communiqué.

Selon le New York Times qui a révélé l’information, il s’agit de membres du comité exécutif de la Fifa. Ils se trouvent en Suisse pour le Congrès de la Fédération où son président Sepp Blatter, à sa tête depuis 1998, briguera un cinquième mandat vendredi face à son challenger, le prince jordanien, Ali Bin Al Hussein.

« Les autorités américaines les suspectent d’avoir accepté des dessous de table d’un montant de plusieurs millions », indique le communiqué en français de l’OFJ.

Le parquet du district Est de New York, qui dirige l’enquête, soupçonne les personnes arrêtées « d’avoir accepté des pots-de-vin et des commissions du début des années 90 à ce jour », indique l’OFJ qui précise agir à la demande des autorités américaines.

« Des représentants des médias et du marketing sportif seraient impliqués dans des versements à de hauts fonctionnaires d’organisations footballistiques (délégués de la Fédération internationale de football association Fifa et fonctionnaires d’organisations affiliées) en échange des droits médiatiques et des droits de marketing et de sponsoring de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud », ajoute le communiqué.


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Gérard Kuissi Mephou: « Le récit de mon arrestation »

Par Gérard Kuissi Mephou

Libéré mardi aux alentours de 20h, je me devais de vous donner ma version des choses. Vous qui vous êtes mobilisés, amis, camarades, anonymes, Presse chacun à sa manière, à sa façon, le minimum pour moi c’est d’écrire ces lignes et de vous dire MERCI. Infiniment merci ! Tout part d’un post sur ma page. La photo montée du Chef de l’Etat s’inclinant devant un cercueil. Je reçois en date du 10 mars un poste de ce photomontage. Il y a la mention « conte de fey » ca m’amuse, je poste aussi. On est le 10 mars dans l’aprèm.

Le lundi 9 mars cette photo est abondamment, largement, grandement diffusée, partagée, commentée.

Le 14 mars au sortir du restaurant du Foyer Marin, nous sommes interpellés par des individus non identifiés. Nous mes camarades du TRIBUNAL ARTICLE 53 et moi. Il est environ 23 heures.

Nous sommes conduits à la légion de gendarmerie de Bonanjo à Douala ou nous sommes entendus. Les questions pour moi tournent autour de mes voyages au nord, l’objet de la soirée au foyer du marin, l’article du monde sur la santé du Président, et la photo montage sur le site de la présidence. Ce photomontage et la mise en ligne me sont attribués. Celle-ci reviendra plusieurs fois.

Les auditions terminées je suis gardé et mes amis relaxés. C’est le désarroi. L’alerte est lancée. C’est le départ d’une mobilisation extraordinaire.

Le dimanche 15. Le matin je reçois la visite d’une quinzaine de personnes. KAH WALLA et Maitre Nekui sont autorisés à me voir. Je suis très ému de ce que sur la quinzaine de personnes beaucoup étaient juste des amis, des connaissances des camarades. En plus de mes amis du TRIBUNAL ARTICLE 53, mes amis du CPP de Kah Wallah, le Directeur du Foyer Marin et autres.

Ils ont eu beaucoup de mal m’ont-ils dit pour entrer. Une forte altercation a eu lieu et même le Bâtonnier Jackson Kamga appelé en renfort a du intervenir.

Des gens qui se battaient pour me rencontrer, cela donnait déjà le ton.

Mon avocat Me Nekui et la Présidente du C.P.P. Kah Wallah, me rassurent et me remontent le moral. Ils me font le point de leur entretien avec les gendarmes. Et il y a espoir que le lendemain lundi je sois libéré.

Je suis coupé du monde, pas de téléphone. Dans l’après midi de ce jour là, je suis de nouveau entendu par 3 gendarmes et le colonel qui de temps en temps passe. Ils sont en majorité d’une même aire géographique. L’entretien se passe sans mes avocats.

C’est dur. Je sens que je ne suis pas présumé, mais déjà coupable. Mais au fond de moi je me dis Gérard seul la vérité t’affranchira.
Les questions fusent. De temps en temps interrompu par le foot qui passe à la télé.

Sur la rencontre au Foyer du Marin: qui avons nous rencontré, qu’avons-nous dit.

Sur la Photo montage je suis accusé d’avoir montée et placée la photo sur le site de la présidence. L’article du journal le monde m’est imputé.

Mon récent voyage dans le grand nord est questionné. Mes activités de journaliste et les déclarations du TRIBUNAL ARTICLE 53 sont passées au peigne fin.

Mes sources d’informations me seront même demandées. Mais à chaque fois mes réponses ont été simples.

Au foyer du Marin, nous avons pris un pot et rencontré des membres d’Amnesty international. Et jouant dans la même cours même si nous n’avons pas la même taille, nous avons parlé droit de l’homme. Et je me suis dit au-dedans de moi, ils sont quand même entrés au Cameroun avec des visas ! Et est-il interdit de rencontrer des expatriés?
Cette question revient plus d’une fois. Sur la photo montage je n’en sais rien. Je suis incapable de supprimer des photos d’un fichier ; j’appelle toujours mon fils. Et ensuite piraté un site pour y placer des fausses informations, c’est trop gros pour moi leur dis-je.
Sur mon voyage au nord, je leur dit j’accompagnais le Dr Fomunyoh et tout ce qui y avait été fait était public. Dons dans les lycées, rencontres avec des particuliers, rencontre avec les autorités etc.

Et eux de me dire vous savez ce que le gouvernement pense de lui non ? Avec la litanie habituelle c’est un espion américain, il veut le pouvoir etc.

Une clé usb que j’avais sur moi est ouverte en mon absence. Mais ils me demanderont si on peut l’ouvrir. Sachant, imaginant qu’ils l’ont fait avant, je réponds non. Ils répliquent presque en c ur c’est une enquête ouverte nous allons l’ouvrir devant vous. Mais lorsqu’on tourne l’ordinateur vers mois des fichiers sont ouverts je découvre que cela a été ouvert et exploité avant moi. Des liens sont copiés et ouverts dans d’autres fenêtres et exploités pour me poser des questions.
Ils me poseront des questions sur ce fichier et au cours des échanges ils me diront être ceux qui ont menés les enquêtes sur ENOH et que mes déclarations étaient mensongères.

Moi je rétorque faiblement je ne juge pas le fond de l’affaire mais les 30 jours passés en cellules à Bertoua et les 21 renvoies d’audience voilà le problème .

Une heure environ après on arrête, l’atmosphère se décrypte on parle simplement.

Et j’entends tu n’as pas de travail ? N’avez-vous pas de sensibilité par rapport à un homme de cet âge 82 ans etc. je m’explique, et j’explique l’affaire de la vidéo de la conférence interdite sur youtube au colonel.

D’autres accusations sur mes activités sont évoquées. Je reste silencieux. Je pensais à mon sort.

Je relis le PV d’audition avec difficultés car n’ayant pas de lunettes. Je suis reconduit dans ma cellule. Quel dimanche !
Mais le lendemain matin vers 5h ou 6h, des gendarmes entrent et j’entends « c’est lui ».

J’avais compris que l’heure était grave. Je sors escorté par les deux gendarmes. Dans la cours un car hiace toyota, l’ambiance est lourde. Je serais conduit au SED. J’ai les jambes en coton, une diarrhée se pointe, je puise des énergies au tréfonds de moi pour rester à peu près serein, je demande à téléphoner, je supplie rien.

On s’ébranle vers Yaoundé, je regarde les gens aller au boulot.l’émotion me gagne, me domine.mais je me ressaisi, je me rends compte que je n’en veux en personne, j’assume.

Un tournoi mortel se déroule dans mon âme : le découragement, la sérénité, les larmes, et le courage se livrent à des combats à mort. Finalement les larmes et le courage jouent la finale et même des prolongations. Le courage sort émousser de ce tournoi ; il est vainqueur!

J’ai perdu un peu les repères du temps, on arrive à Yaoundé vers les 10h. On s’oriente vers les bureaux du Secrétaire d’Etat à la défense(SED). Il n’est pas là. Le Directeur de la coordination non plus (DCC).

On attend, il se dit qu’ils doivent voyager. Je crains d’être gardé jusqu’ à leur retour.
Le DCC arrive. Fait appeler le Lieutenant-colonel Bankoui. Ce dernier arrive et nous entrons tous dans le bureau du DCC. Le DCC se lève nous salue tous et nous confie au Lieutenant Colonel.

Nous marchons en direction de son bureau : le poste de commandement opérationnel de la gendarmerie. Un service hyper important. On n’ y chaume pas.

Tout de suite on commence à m’entendre sous pv. Après l’identification, la religion, la tribu, la situation matrimoniale on entre dans le vif du sujet. Cette fois tout se concentre sur le poste du photomontage.

Mais après à peine une demi-heure, le Colonel a une réunion en ville. Il faut me mettre en isolation totale pas de visite, pas de téléphone. Il réfléchit et dit « mettez le pentagone ».

On y va. Je marche comme un mouton vers l’abattoir. On descend dans un sous-sol. Je prie les gendarmes de me mettre dans une cellule ou il ya des latrines.

Il hésite et ouvre la porte de gauche. J’entre. J’entends les cadenas se fermer dans mon dos. Un drôle d’effet je vous assure. en même temps je suis frappé par les odeurs, la faiblesse de la lumière, la saleté et les deux quidams qui sont là.

Je reste debout plusieurs minutes, je balbutie bonsoir.ils me répondent. Je m’assois à même le sol. Les images défilent dans ma tête. Je réalise que la vie est un film dont seul Dieu connait le scénario. Comme un jeu j’étais enfermé au SED.

Je ris au-dedans de mois. Mes amis m’indiquent le lit. Un matelas épais comme une natte, crasseux. Mon drap c’est des plastiques. Je suis au milieu des deux autres.

Le temps passe. Les quatre éléments évoqués ci-haut veulent engager leur tournoi mortel je bloque. Je prie, j’alterne sommeil et réflexions.

Je prends connaissance avec mes codétenus.

Haman lui avait été arrêté à Olamdze ou il était paysan. Considéré comme un pion avancé de Boko Haram, il était embastillé depuis plus d’une semaine. Coupé du monde sans visites. Sa famille ne lui rend pas visite. Il est stigmatisé.Il passait des jours sans manger.

L’autre Aboubakar était là pour la disparition d’une somme de 79 millions entre ses mains. Son frère ne croit pas à une disparition. Enchainé, battu, fouetté, trainé à Douala chez lui, dans son village, il n’accepte pas d’avouer. Il dit être non coupable. Il a souvent transporté des sommes plus fortes que cela. Son frère et lui sont employés du Député Bachir. Il était attendu pour intervenir en sa faveur.

En isolement, total personne ne sait ou je suis. Bergeline Moussa Njoya et d’autres activistes de Yaoundé me chercheront en vain. Malgré tous les efforts personne ne me trouvera. C’est ca le SED. J’étais mal . Mes amis se battaient pour me trouver !

Un bruit, les portes s’ouvrent. On me donne des gâteaux chargés avec des ufs et de la sardine avec une bouteille d’eau. Je prends la bouteille d’eau et donne les gâteaux à mes amis. Je n’avais pas d’appétit.

Je prends une douche dans une toilette d’une pestilence à faire accoucher une femme. Je lave ma chemise et mon sous-vêtement.
Ce soir la on se couche probablement vers 18 ou 19h. Les moustiques font notre fête. La nuit est agitée.

Le matin je serre les dents. Je me redouche. Je porte mes vêtements à moitié secs. Je prie et je cause avec amis. Je leur parle de l’IRIC, du photomontage, ils me regardent comme un extra terrestre.ils n’étaient pas au courant.

La porte s’ouvre à nouveau, je vais pour mon interrogatoire. Les gendarmes m’appellent la star. Il y a ébullition sur le net. L’ingénieur informatique est au four et au moulin. On s’énerve, on lit, on me regarde.

J’ai froid, mes habits ne sont pas secs. La clim marche. L’interrogatoire commence. C’est délicat. Je préfère le faire en présence de mon avocat. Le Colonel Bankoui me dit c’est mon droit et que c’est la procédure. Il accepte d’attendre mon avocat.

Je suis mis dans une autre cellule. Cette fois avec les membres d’un gang qui vient d’être démanteler. Ils sont dangereux et on préfère me remettre dans ma cellule.Moi même je suis d’accord. Vaut mieux les odeurs.

J’attends, j’attends. et en début d’après midi je crois, on me sort à nouveau de ma cellule.

Je rencontre au couloir ma s ur Bergeline. Je suis content. Je la salue contre le gré du gendarme qui m’escorte.

J’entre.je salue mon avocat Maitre Nekui. Et je salue l’autre Me Neli et son collaborateur. Je salue le Colonel. Je suis ravi de voir cette équipe d’avocats.

On commence. Le Colonel résume la situation. Et enchaine avec les questions.

Outrage au Chef de l’Etat, tentatives de déstabilisation des institutions, atteinte à la sécurité de l’Etat Voilà les accusations qui sont faites. Et c’est d’ailleurs pour cela que le matin je demande à être entendu assister par mes avocats.

Mes intentions réelles. Nos sources de financements. Pourquoi avoir posté. L’article du monde est évoqué etc.

Je me bats comme un lion sous les regards attentifs de mes avocats.
On fini l’entretien. Je cause avec mes avocats. Ils m’affirment j’ai été correct dans mes réponses. Mais il faut rester vigilent.

Le colonel promet d’appeler pour donner sa réponse. Je rentre dans ma cellule.

Un sentiment bizarre m’envahit. Le sort de ma liberté se jouait. Dans ma cellule j’étais glacé, tétanisé mais je priais. Je suivais les rythmes de prière d’Aboubakar qui était musulman. J’avais l’impression de n’avoir jamais assez prié.

Je m’allonge. Il fait déjà noir. J’accuse le coup. On attend impatiemment les beignets et des jus et surtout les spirales anti-moustiques. Ça met long à venir. On cause entre nous. On est déjà familier.

De nouveaux les portes s’ouvrent. « Vous là venez! » Moi? Lui? Vous. En faite avec la faiblesse de la lumière nous ne voyions pas à qui il s’adressait.

C’était moi.il me dit prenez vos affaires. je n’avais que ma bouteille d’eau. Mes affaires étaient consignées ailleurs.

Je sors. J’arrive et je m’assois au couloir avec d’autres délinquants. Il est environ 19h.il y a peu de monde. Ça travail dur. Je force le sourire devant les gendarmes qui me taquinent. La star A cause de facebook il est là !! Mes compagnons me regardent. Ils demandent comment ? Moi je suis calme. Je ne veux pas engager la conversation.
Et un gendarme me souffle tu es libéré.je feins le modeste. Je voulais crier. Mais je me ravise. Ici c’est le Colonel qui commande. C’est à lui de me libérer. Les minutes sont éternelles.

Le Colonel me fait entrer. Me fait signer la fin de garde à vue. Je ne lis même pas je signe.

Le Colonel emprunte un ton de grand frère. Il m’explique : pas grand-chose, sois prudent. Ne te fais pas manipuler.

Bref tout se mêle. Il est étonnamment calme et relaxe. Il me remet mes portables. Mais ma ceinture, ma CNI, mes lacets mon argent sont chez un autre gendarme partis. Je dois revenir le lendemain matin.mince !!!

Je n’ai pas un rond. Curieusement personne n’a rien. Mon tél est déchargé. L’autre téléphone manipulé est bloqué. Un gendarme me fait appeler Bergeline par le fixe.

Je veux attendre dehors elle me fait attendre à l’intérieure. « C’est un piège ? »

Je m’impatiente. Finalement je préfère attendre dehors. Les minutes sont longues. Je commence à marcher. et j’aperçois Bergeline au loin ! Je saute dans ses bras.

On est heureux ! Mon épouse appelle, on se parle, elle est la première au courant!!

On sort. Maitre Méli et Bergeline me mettent au petit soin. Diner, douche dodo.

Je reviens de loin !!! Pour terminer ces propos, je voudrais encore redire, haut et fort toute ma gratitude ; toute ma reconnaissance aux et aux autres.

Je ne peux pas commencer à citer les uns et les autres. J’en oublierais.

Merci, merci, merci merci !!!!

Je reviendrais sous peu dans une conférence de presse à Douala pour redire merci en particulier à la presse mais surtout j’apporterais deux trois propositions concrètes dans le combat que nous menons.

Encore merci, je vous aime.

Gérad Kuissi Mephou
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Affaire Iya : L’opinion divisée alors que le dossier reste obscure

Des rumeurs annoncent une issue imminente à sa détention alors qu’autour de cette affaire, l’opinion reste profondément divisée

Iya Mohamed a passé un week-end dans les locaux de la Gendarmerie nationale alors que de manière officielle, on ignore toujours pourquoi il est détenu, ni qui a ordonné son arrestation. L’arrestation de certains de ses collaborateurs à la Sodecoton a laissé dire à de nombreux journaux que c’est finalement le dossier des fautes de gestion au sein de cette entreprise qui motive sa présence entre les mains de la justice. Mais à l’extérieure des murs de la prison le débat est tout autre et ramène au football. Ils sont nombreux désormais à penser que celui qui est encore le président de la fédération camerounaise de football a été la victime d’une manigance régulière de ceux qui veulent prendre sa place. Si on admet l’hypothèse que les raisons de sa détention ne peuvent se résumer à ses activités au sein de la FECAFOOT en raison de la crainte d’une suspension de la FIFA, on aurait du mal à comprendre l’arrestation de ce dirigeant qui n’est qu’un des signataires de la Sodécoton, le deuxième étant le Directeur Général Adjoint que l’opinion publique camerounaise ne connait pas. Dans son édition du 12 juin, le quotidien La nouvelle expression croit savoir que Mohamed Iya a été arrêté pour les fautes de gestion commises dans le cadre de la gestion de la plus grosse entreprise du nord Cameroun. « S’agissant du dossier Sodecoto La présidence de la République a donc, en toute hypothèse, retourné le dossier au ministère de la Justice ; à charge pour Laurent Esso de mettre en branle l’appareil. Les mois qui viennent apporteront leur lot de révélations, de démentis, et, on l’espère, de lumière. Théoriquement le Juge d’instruction devrait avoir bouclé son travail dans un délai maximal de 6 mois, éventuellement prorogeable de 90 jours », peut-on lire dans un article de ce journal écrit sur le sujet.

Il est difficile de savoir ce qu’il adviendra du président de la FECAFOOT, mais déjà, on apprend qu’un comité s’est réuni le weekend dernier pour aborder le sujet de la vancance de poste à la tête de l’institution. Selon un article du journal le Messager paru le 17 juin, le comité a été unanime sur le fait qu’ils ont encore compétence à gérer les affaires courantes de la Fédération conformément à l’article 29 du Code électoral, tout comme l’article 39 des statuts de la Fécafoot qui stipule qu’« en cas de vacance de la présidence de la Fécafoot, l’intérim est assuré par le Premier vice-président », qui en l’état actuel est John Begeni Ndeh déclaré candidat contre Iya. Le magazine la Méteo ne se pose aucune question et conclu à une mascarade. « C’est quoi la «faute de gestion» dont parle le Consupe? On a beau lire et relire le communiqué qu’on ne tirera aucune précision de plus sur ces fameuses fautes de gestion. Une curiosité, quand on sait que les finances de la société sont tenues par le Directeur Général adjoint, actuellement Henri Clavier, un expatrié français représentant le groupe Cfdt, deuxième actionnaire de la société. Pourquoi ce dernier n’est pas entendu sur les mêmes prétendues fautes de gestions?», S’interroge un de ses journalistes dans un article daté du 13 juin dernier. Cette journée de lundi 17 juin sera une fois encore une longue journée pour Mohamed Iya, avec à la clé une libération où une inculpation

Iya Mohamed toujours détenu au SED

Cameroun/Bamenda: Un journaliste menacé par la justice

Kah Aaron a été arrêté le 7 décembre dernier en raison d’un article qu’il a écrit sur une organisation chrétienne présente dans sa localité

Selon une information transmise par le Comité de Protection des Journalistes (CPJ) basé à New York, Kah Aaron, journaliste exerçant à Bamenda dans la région du Nord-Ouest au Cameroun, est menacé d’emprisonnement par un juge local pour diffamation s’il ne révèle pas la source d’un certain nombre d’informations qu’il a publié sur la Cameroon Baptist Convention (CBC), une organisation chrétienne dans cette partie du pays. «Ils m’ont demandé de leur donner le nom de la source qui m’a permis de rédiger l’article qui fait problème aujourd’hui, mais j’ai refusé. Je leur ai dit que je ne voyais aucun problème à ce que la CBC puisse demander la publication d’un droit de réponse, le juge ne veux pas et me donne jusqu’au 28 décembre 2012 pour leur indiquer qui m’a donné les informations», a fait savoir le journaliste, créateur du magazine Kilum 24. Selon des informations concordantes, Aaron Kah a été arrêté le 07 décembre dernier, après que l’organisation chrétienne ait porté plainte contre lui, pour des articles incriminant la CBC et sa gestion, au mois d’octobre dernier. Des témoignages de nombreux journalistes de la ville de Bamenda rapportent que l’organisation n’a pas publiquement démenti les informations qui ont été rendues publics par le journaliste Kah. Ses différents responsables se sont refusé à commenter la situation avec les membres du CPJ.

Dans cette région majoritairement d’expression anglophone, l’arrestation et les menaces exercées sur ce journaliste suscitent un vif débat au sein de l’opinion, avec en prime, la réflexion sur les sujets des articles qui auraient été publiés. De nombreux journalistes de la ville de Bamenda ont menacé de manifester publiquement si le journaliste n’était pas libéré. Une démarche qui semble avoir payé, puisque Aaron Kah a été libéré lundi 10 décembre dans la matinée. Les journalistes interrogés sur l’affaire estiment que la réaction du CBC une organisation chrétienne est assez difficile à comprendre. «C’est juste dommage que ce soit l’église qui en principe véhicule des messages de pardon et d’amour du prochain qui soit en train d’encourager qu’on fasse souffrir un individu juste parce qu’il a dit des choses qui ne plaisent pas», commente un des journalistes exerçant dans une chaine FM locale. Il est difficile de savoir jusqu’où ira la situation. Dans la région du Nord-ouest du pays, les organisations chrétiennes comme le CBC sont de véritables pouvoirs en raison d’un penchant poussé de ces populations vers la religion baptiste. Les conséquences d’une perte de crédibilité en raison de «révélations sulfureuses», peuvent avoir une ampleur très importante. Pour sa part, le CPJ invite l’organisation et la justice locale à une certaine retenue. «Si la CBC est mécontente ou contre ce qui a été écrit, ses responsables peuvent toujours demander la publication d’un droit de réponse, comme le prévoit la loi», peut-on lire dans son communiqué sur cette affaire.

Kah Aaron, du magazine Kilum 24
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Oh Simone!

J’ai eu mal au c ur quand je t’ai vue hier, toute recroquevillée, avec la peur dans les yeux ! Toi la grande, la forte, la puissante, Simone Ehivet Gbagbo !

Quand il y a à peine quelques mois encore, tu es venue à Bamako faire la promotion de ton livre « Paroles d’honneur », c’est avec un sentiment confus que j’ai suivi ton intervention face à la presse. Les journalistes ont, après quelques questions sur ton ouvrage, rapidement focalisé leur attention sur le sujet qui nous intéressait tous, l’élection présidentielle. En tant qu’acteur à part entière de la vie politique de ton pays et bien sûr en épouse, tu as déclaré avec la fougue qui a toujours été tienne, « il y aura des élections, inch’Allah. Laurent Gbagbo va gagner, je ne dis même pas inch’Allah !». Je me rappelle que contrairement aux confrères qui étaient choqués, j’ai souri et je me suis dit que tu étais quand même « gonflée » !

Et c’est sans doute l’un des aspects de ta personnalité. Jamais tu n’as voulu te cantonner dans le rôle traditionnel de faire-valoir, assigné aux premières dames. Depuis que ton mari est entré en politique, ou plutôt depuis que tous les deux, vous êtes entrés en politique, tu n’as cessé de faire parler de toi, de ton volontarisme, de ta poigne. Même ton physique montrait que tu « en voulais » : mâchoire forte, regard perçant qui sans que tu n’ouvres la bouche dit à celui que tu as en face tout ce que tu penses de lui… C’est vrai que née dans une fratrie de 19 enfants, il fallait s’affirmer pour s’en sortir. Après des études poussées d’histoire et de linguistique, tu t’es passionnée pour le syndicalisme et la politique. Le vieux Houphouet te fera mettre en prison à plusieurs reprises dans les années 1970, puis 1990, parce que tu avais osé dire tout haut ce que les autres pensaient tout bas.

En 1982, Laurent et toi avez fondé ce qui deviendra le Front populaire ivoirien (FPI, socialiste) dont tu seras députée en 1995, représentante de la commune abidjanaise d’Abobo. Le 19 janvier 1989, tu acceptes de devenir l’épouse, en secondes noces, de ton «camarade de combat» et tu deviens Simone Ehivet Gbagbo. Et tu es restée aux côtés de cet homme jusqu’au bout. Quelles que soient les circonstances de cette fin, je salue ta loyauté, Simone !

Simone Ehivet Gbagbo
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Tu es devenue Première dame de la Côte d’Ivoire, le pays que tu aimes avec tes tripes, le 26 octobre 2000. Ce fut pour toi, le début de la fin. Le coup d’état manqué puis la rébellion de 2002 t’ont fait basculer du côté obscur de la force. Toute puissante présidente, tu as toujours voulu tenir avec Laurent les rênes de la Côte d’Ivoire. D’aucuns disaient même que le Gbagbo qui dirigeait la Côte d’Ivoire n’était pas celui qu’on croit ! C’est vrai que tu as été citée dans de nombreuses affaires dont celles des escadrons de la mort ou celle de la disparition toujours inexpliquée de mon confrère Guy André Kieffer. Usant de ton pouvoir dans ton parti et surtout sur ton mari, Simone ou « Maman », comme t’appellent tes admirateurs, tu a tout fais pour que le pays ne flanche pas face aux « diables » Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, et leur « chef bandit » Alassane Ouattara.

Ta foi en Dieu que tu as dit avoir rencontré après avoir survécu à un accident de la route, est l’une de tes forces. Je me souviens que tu avais dit début décembre dernier « Dieu a donné la victoire à Laurent ». Quand on t’a montré à la télé ce lundi 11 avril alors que des hommes armés faisaient irruption dans votre refuge, tu semblais encore en train de prier. Mais alors, Simone, au nom de ce Dieu auquel tu t’es accrochée jusqu’au bout, pourquoi n’as-tu pas usé de ton pouvoir pour faire arrêter ce gâchis quand il en était encore temps ? Tu aurais pu ainsi rentrer dans l’histoire par la grande porte. Certainement que tu es restée convaincue jusqu’au bout de la justesse de ton combat. Mais alors, tu aurais dû te souvenir de cette parole sage qui dit que tous les combats ne valent pas la peine d’être livrés. Surtout quand on voit le prix que le pays a payé au nom de ce combat.

Simone, puisse la Côte d’Ivoire te pardonner. Tu as toujours été digne, j’espère que tu auras le courage de t’expliquer, de nous expliquer ce qui t’es arrivé, nous dire pourquoi tu es passée de Simone la combattante, luttant pour la liberté et la démocratie dans les années 90, à l’initiatrice des escadrons de la mort dans les années 2000, pour finir en bête traquée cachée sous terre. Simone, nous voulons comprendre.

Lors de l’arrestation
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Cameroun : Le responsable d’une association arrêté

Le leader de la coalition « 15% pour sauver la santé au Cameroun » et d’autres membres ont été interpellés ce mardi

Une arrestation pour des raisons imprécises
Fogue Foguito, le leader de la coalition « 15% pour sauver la santé au Cameroun » et les autres membres de cette coalition ont été interpellés dans la matinée du mardi 30 novembre devant l’assemblée nationale, puis conduits au commissariat central N°1 de Yaoundé. Une nouvelle confirmée par Hilaire Kamga, le président de « Nouveaux Droits de l’Homme ». Je viens d’apprendre que des leaders d’une association qui manifestaient pour une meilleure prise en compte des questions de santé dans le budget 2011, ont été arrêtés ce matin. Je me rends au commissariat pour voir exactement ce qu’il en est et ce que je peux faire a-t-il déclaré sans aucune autre indication. La coalition « 15% pour sauver la santé au Cameroun » a lancé mercredi 24 novembre dernier à Yaoundé, une campagne baptisée « une session parlementaire pour sauver la santé au Cameroun ». ce regroupement d’associations voudrait obtenir la mise en application de la convention d’Abuja au Nigeria, convention tenue du 24 au 27 avril 2001 lors du Sommet des chefs d’Etats et de gouvernement de l’organisation de l’unité africaine (OUA) sur le VIH Sida, la tuberculose et les autres maladies infectieuses connexes. Les raisons de ces arrestations n’ont pas été clairement expliquées. Des sources policières affirment qu’elles sont intervenues pour cause de manifestation illégale. Jusqu’à cette matinée du mercredi 1er décembre, il est difficile de savoir la suite qui a été donnée à ces arrestations.

La santé au Cameroun, un sujet très sensible
Les autorités en charge de la santé n’ont pas souhaité réagir à cet évènement. Pour l’année 2011, le budget du ministère de la santé est en hausse. Selon des sources introduites, cette hausse se justifierait par le fait que la grave épidémie de choléra qui a récemment frappé le Cameroun provoquant plus de 600 morts, a pris les autorités par surprise. Elles ne voudraient plus être confrontées à ce genre de situation, avec des « liquidités insuffisantes ». Au final 5% seulement du budget 2011, sont consacrés à la santé. Mais loin derrière le minimum requis par la convention d’Abuja, qui fixait la norme à 15%. Seulement le Cameroun ne peut se permettre pour le moment un tel choix. Dans de nombreux pays où existent une intervention de l’Etat dans la sécurité sanitaire, les déficits budgétaires sont énormes. Plusieurs éléments sont défavorables à une hausse forte du budget santé. Les dernières enquêtes de santé ont été réalisées il y a longtemps et ce manque d’actualisation dans les chiffres fait craindre de mener une action aux résultats incertains. D’un autre côté, une augmentation du budget de la santé publique n’est positive que dans le cadre où les soins et instruments de soins sont disponibles sur place. Le cameroun achète encore 90% de ses médicaments et du matériel médical à l’extérieur. Ce que les gens ignorent c’est que le gouvernement doit constamment procéder à des choix et ce n’est pas facile. Si les gens faisaient des efforts de suivre les règles élémentaires d’hygiène et propreté, les coûts de santé seraient moins élevés pour eux. Les choses se font progressivement et la santé publique est une affaire de tous, pas seulement de l’Etat nous a quand même indiqué un haut responsable du ministère de la santé, sous le couvert de l’anonymat.

Fogue Foguito arrêté ce mardi à Yaoundé
Mboablog)/n

Cameroun: Des présumés bandits poursuivis en pleine ville

La scène s’est déroulée ce jeudi dans la ville de Yaoundé, au lendemain d’une arrestation massive de personnes

Une course poursuite pour attraper des bandits présumés
De nombreuses personnes ont assisté ce jeudi 9 septembre 2010 dans la matinée à une véritable scène de film policier à l’américaine, dans les rues de Yaoundé, la capitale camerounaise. Aux environs de 10 heures trois taxis se sont singularisés par leurs violations régulières des panneaux de signalisation au niveau de la poste centrale. Un policier qui a suivi la scène a directement emboité le pas aux véhicules avec sa voiture, afin de tirer l’histoire au clair. Selon les premières déclarations, le dernier taxi de la file avait à son bord un monsieur, qui disait avoir été agressé par des bandits et l’avait pris en chasse pour récupérer son dû. Le policier est immédiatement entré en action et s’est mis à la poursuite du véhicule indiqué. Seulement, les suspects semblaient avoir des complices dans un autre taxi qui a constamment obstrué la voie aux policiers. Ils ont finalement échappé à la police mais leurs présumés complices ont été arrêtés et sont actuellement entre les mains de la police. Aucune information n’a été donnée sur la manière dont la victime a été agressé, ni la nature des biens dont il a été dépossédées. Mais visiblement cela devait avoir une certaine importance. La police a promis d’ouvrir une enquête afin de retrouver les suspects qui se sont enfuis. Cette scène aura permis à la foule présente d’avoir une grosse sympathie pour l’agent des forces de l’ordre, qui a réagi au quart de tour, une qualité que de nombreux citoyens affirment ne pas toujours retrouver chez des policiers.

Une criminalité qui préoccupe les autorités
Cette scène remet sur la scène, le débat sur recrudescence de la délinquance dans la ville de Yaoundé. Les scènes d’agression en plein jour constituent aujourd’hui le lot quotidien des plaintes, affirment-on de sources policières. Ce mercredi 08 septembre, Environ 250 personnes, dont des étrangers africains, ont été interpellées par la police à Yaoundé dans le cadre d’une opération de lutte contre la criminalité, selon des sources administratives et policières. D’autres actions similaires devraient suivre à Yaoundé dans le cadre de cette lutte contre la criminalité, a dit une source proches des services du gouverneur et du préfet. Ce type d’opérations indique la police permet d’avoir un échantillon de criminels potentiels pour exploitation. Elle est consécutive à un travail effectué (par les services de sécurité) pour recenser les quartiers à fort potentiel criminel, a affirmé un policier ayant requis l’anonymat. L’administration peine cependant à remettre des estimations sur la criminalité dans la ville de Yaoundé, comme au cameroun. Mais de plus en plus les populations évoquent une grande implication des étrangers. Une fois j’ai été agressée dans un taxi et à leur manière de parler, j’ai su que ce n’était pas des camerounais, a indiqué une victime d’agression. On estime à près de 3 millions, le nombre d’étrangers présents dans la ville de Yaoundé, des estimations que ne confirment pas des chiffres officiels. Malheureusement, ces arrestations massives s’accompagnent très souvent de plaintes pour violation des droits privées et parfois pour un résultat bien mitigé. Les arrestations de mercredi dernier n’ont permis que de récupérer deux armes blanches, selon des sources proches de l’initiative

Image d’illustration
journal du Cameroun)/n

Cameroun : L’opération épervier en question

Quatre ans après sa mise en marche, l’initiative a cessé d’émouvoir et fait aujourd’hui l’objet d’appréciations diverses.

Les gens s’interrogent sur l’opération épervier
Ce début du mois de janvier 2010, plusieurs personnalités ainsi que certains de leurs collaborateurs sont interpellées par la police judiciaire et aujourd’hui déférées à la prison de Kodengui à Yaoundé. Il y a quatre ans débutait cette grande campagne d’assainissement des services publics, avec les arrestations de certaines grosses têtes du gouvernement par ailleurs haut cadres du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, RDPC. En ce moment-là, les journaux du pays rivalisaientt de titres aguicheurs pour tenir la chronique de la grande lessive anticorruption au sommet de l’Etat. Aujourd’hui « l’enthousiasme » s’est émoussé dans les médias. On cherche plus à comprendre, l’effet d’originalité étant largement dépassée. Médias, intellectuels de tout bord et même membres de la société civile se penchent aujourd’hui sur cette opération avec un regard positif.

Chasser les prévaricateurs du RDPC
Les avis divergent sur la question. Dans le RDPC c’est un calme apparent. Personne ne se décide à donner son avis. Les statuts disposent que la principale source de financement du parti est la contribution des membres, au rang desquels on retrouve la quasi-totalité des cadres et hauts cadre de l’Etat. La question au regard des actions parfois menées par ce parti est celle de savoir comment se fait la mobilisation des fonds. Aucune enquête indépendante n’a jamais été menée. Pourtant pour ceux qui se prononcent, ils semblent en accord avec le président national et chef de l’Etat Paul Biya. Le RDPC ne se résume pas à quelques prévaricateurs. Nos textes de base peuvent en témoigner. Aujourd’hui que certains sont obligés de « rendre gorge », le parti ne peut en aucun cas être troublé affirme Charles Ateba Eyene, délégué à la presse et à la communication au bureau national des jeunes du parti, en ajoutant que Le président Biya sur cette question précisément a le soutien de tous les Camerounais dignes de ce combat à la fois nécessaire et légitime. Une affirmation difficilement acceptable. Le seul point d’accord sur la question est qu’il faudrait assainir le service public au Cameroun, mais la méthode épervier ne convainc plus.

Tout pour maintenir le président Biya
D’aucuns peuvent être rassurés que les auteurs du crime de détournements de deniers publics vivent sous la hantise permanente d’une arrestation et d’un emprisonnement affirme Garga Haman Adji une personnalité politique bien connue. D’autres observateurs, parlant des récentes arrestations pensent que le président Biya a une fois de plus voulu rassurer ses partenaires financiers, en l’occurrence la Banque Mondiale. En décembre dernier, la vice-présidente de cette institution en visite au Cameroun a insisté sur la bonne gouvernance. En 2010, les enveloppes d’investissement de la Banque Mondiale au Cameroun atteignent plus de 300 milliards pour un ensemble de 21 projets. Pour Mathias Eric Owona Nguini, la lutte contre la corruption vise un seul objectif, la conservation du pouvoir par le chef de l’Etat qui veut soigner son image sur la scène politique nationale et internationale. L’opération Epervier peut couper les branches de l’arbre qu’est la corruption, mais tant que le tronc n’est pas coupé, le combat est vain, affirme-t-il. Une position partagée par le philosophe Fabien Eboussi Boulaga.

Redéfinir les missions de l’épervier
L’opération épervier est aujourd’hui perçue comme une distraction mise sur pied pour obstruer le vrai débat sur la moralité publique. Elle reste critiquée sur ses objectifs. L’Opération Epervier ne peut pas réussir parce qu’il n’a pas été conçue pour aboutir au résultat attendu par les Camerounais. Dans sa conception, elle s’oppose au fondement d’une société démocratique qu’est la séparation des pouvoirs affirme pour sa part Hilaire Kamga, président national de Nouveau droits de l’homme-Cameroun. L’objectif de lutte contre les prévaricateurs est très vague et surtout semble piloté par les politiques, ce qui laisse peser un lourd soupçon de déviance. Ils sont de plus en plus nombreux ceux qui pensent que la corruption n’est qu’un aspect de l’immoralité publique. A coup de milliards d’emprunt, de nombreux projets sont mal ou pas du tout exécutés, au détriment de l’économie du pays qui paye inutilement la lourde charge du service de la dette. Une autre forme de prévarication est l’incompétence. Cinquante années après les indépendances, les mêmes dirigent et font les mêmes promesses. A l’analyse, de nombreux hauts responsables croyant parfois bien faire ont plongé le Cameroun. Pour assainir la moralité publique, il faudra arrêter les corrompus, mais aussi renvoyer les incompétents et les inertes ; l’opération épervier aura alors tout son sens affirme un observateur.

Epervier, nom de baptême de l’pération d’assainissement au Cameroun
Pascal Dubois/pdubois.free.fr)/n

Cameroun: Après Haman Adama, Catherine Abena saisie par l’épervier

Cette ancienne membre gouvernement a été interpellée ce vendredi, augmentant le flou autour de ces différentes arrestations

La nouvelle vague d’arrestations opérées dans le cadre de l’opération épervier vient de connaître un nouveau rebondissement ce vendredi 8 janvier 2010. Catherine Abena ancien secrétaire d’Etat aux enseignements secondaires a été arrêtée ce jour et est actuellement entendue dans les locaux de la Direction générale de la Police Judiciaire. Si on peut comprendre l’interpellation des autres anciens membres du gouvernement, on comprend mal l’arrestation de Catherine Abena, dont la position au ministère des enseignements secondaires ne lui permettait pas à priori d’avoir accès à des gros crédits. Comme dans le cadre des arrestations d’hier, un mystère total entoure cette nouvelle arrestation et jusque-là aucune information ne filtre sur les motifs réels.

Malgré la discrétion entretenue par la Direction de la Police Judiciaire (DPJ), certaines sources proches de l’enquête ont fait sous anonymats quelques affirmations sur les premières arrestations, intervenues mercredi 06 janvier dernier. On a appris par exemple que parmi les autres personnes interpellées, figureraient François Fouda l’ancien Directeur des finances au Ministère des enseignements de Base aujourd’hui maire et l’ancien Secrétaire général Zouah Houli Abraham qui est actuellement en poste au ministère des affaires sociales. Sur les raisons de leurs arrestations, aucune déclaration officielle. Selon toute vraisemblance, ils seraient pour l’instant en garde à vue, en attendant que le juge compétent les invite à se présenter. Le cas Haman Adama, tout comme celui de Catherine Abena demeurent un mystère.

Incompréhension
Selon des analyses de certains médias locaux. L’ancien ministre de l’éducation de Base serait la victime d’une machination. Mais pour des observateurs de la scène politique camerounaise, l’opération épervier prend tout simplement un nouveau visage. Depuis que la rumeur de son interpellation imminente avait commencé à circuler, juste après sa sortie du gouvernement le 30 juin 2009, Haman Adama était restée libre de ses mouvements. Elle ne semblait pas faire l’objet d’une surveillance particulière. Elle a même effectué plusieurs fois des déplacements à l’étranger. D’abord en Europe, puis récemment en Côte d’Ivoire. Déplacements qui rentraient soit dans le cadre des missions politiques au profit de son parti, soit des voyages presque officiels.

Beaucoup d’analyste s’interrogent sur les objectifs actuels du chef de l’Etat. «La démocratie, c’est aussi la préservation de la fortune publique. C’est pourquoi nous avons entrepris de lutter sans merci contre la corruption. Qu’on ne s’attende pas à ce que nous nous arrêtions en chemin. Nous irons jusqu’au bout, quoi qu’en disent certains». C’est en ces termes qu’il s’est prononcé au cours de la cérémonie de présentation des v ux des différents corps constitués nationaux, et du corps diplomatique.

L’épervier veille
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