Cameroun : la fin du pilotage automatique ou l’implosion

Ni la brutalité, ni l’achat de quelques consciences avec de l’argent ne sauveront ce pays qui ne pourra pas survivre à une fracture de plus.

Si jusqu’à présent le pilotage automatique du Cameroun a fonctionné pour les crises du NOSO et la crise du tribalisme issue de l’élection de 2018 avec le MRC, la crise qui se profile au nord du Cameroun avec la marche réprimée des requérants pour la libération des pontes nordistes du régime toujours emprisonnés après la libération inexplicable d’un pontes du sud Atangana Kouna, le Cameroun semble prendre un virage qui le mène tout droit à l’implosion.

Une fracture de plus, la fracture de trop pour ce pays de la diversité où le jeu de l’équilibre est de plus en plus remis en cause confirmant les soupçons d’un déséquilibre du pouvoir désormais entre les mains d’une seule région, celle du Président de la République Paul Biya.

Pour sauver ce qui reste, un homme doit sortir, un homme doit parler aux Camerounais du Nord, un homme qui n’est jamais sorti pour les anglophones, qui n’est jamais sorti pour tous ceux qui, à tort ou à raison, ont le sentiment de ne plus être traités à égalité avec les autres Camerounais.

Le discours du « nous souffrons tous » a eu ses limites, on ne peut pas faire une unité nationale autour de la misère, le discours du vivre ensemble a eu sa réponse, « manger ensemble » qu’il s’agisse des profiteurs du régime ou des petits privilèges des postes administratifs distribués ici et là, non pas sur les compétences, mais sur les origines ethniques, il est temps de maintenant passé à autre chose.

L’usure d’une fin sans fin pour un peuple qui a maintenant une longueur d’avance sur les ruses du régime qu’il connaît désormais mieux lui-même… tant il l’observe depuis 40 ans. Ni la brutalité, ni l’achat de quelques consciences avec de l’argent ne sauveront ce pays qui ne pourra pas survivre à une fracture de plus.

Un leader doit sortir pour sauver ce pays de l’implosion, si ce n’est pas celui qui a toujours prétendu être le garant de l’unité nationale, ce sera un autre mais seul un leader, pas un leader des « hautes instructions » encore moins de la délégation de signature permanente, seul un leader en chair et en os pour sauver le Cameroun, devra appeler tous les camerounais et les inviter à s’asseoir et à discuter de comment et pourquoi nous devons continuer à faire le pays.