La Comicodi exige la restitution du passeport d’un Burkinabè résidant au Cameroun

Par Shanda Tonme, président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (Comicodi)

Au Commandant de Gendarmerie de Yaoundé I

Monsieur le Commandant de la Compagnie de Gendarmerie de Yaoundé I. La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (Comicodi), se fait un devoir de solliciter votre autorité, à l’effet d’exiger la restitution du passeport de monsieur Jean Célestin Meda Pobgbesoyero, de nationalité Burkinabé, résidant régulièrement sur le territoire camerounais.

Ledit passeport est depuis plusieurs mois, retenu sans droit ni titre, dont illégalement par une de vos collaboratrices, la gendarme Ngon Ngai, en service à la brigade de gendarmerie de Mvog Mbétsi à Yaoundé.

La Commission rappelle que le passeport est un document de circulation transfrontalière, qu’il est personnel, et qu’il ne saurait être retenu sans motif valable et de surcroît à l’initiative individuelle d’une personne publique ou privée n’ayant pas qualité. Il y a par ailleurs de s’inquiéter qu’un gendarme se mouille dans des affaires mercantiles, en totale violation de toute déontologie.

Nous rappelons enfin, que la rétention irrégulière de documents personnels par toute autorité, est passible de poursuites et de condamnation appropriée.

Comptant sur votre diligente réaction, la Commission vous assure de sa parfaite considération.


Droits réservés)/n

La révolte des paysans Burkinabé

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

A l’heure où la lutte des classes refait surface en Europe, les paysans africains sont confrontés à d’autres luttes qui conditionnent l’avenir du continent et l’espoir d’une auto- suffisance alimentaire. Il faut reconnaître que les guerres en cours en Orient capitalisent plus d’intérêt en Occident. La peur de l’immigré est devenue un sujet qui ébranle les pouvoirs politiques et qui renforce l’implantation des partis extrémistes.

Les laboratoires de biotechnologies agricoles ont saisi l’extrême fragilité des dirigeants africains confrontés à la mauvaise gestion de leurs ressources et à la famine pour leur proposer des investissements spéculatifs. Les projets renforcés avec l’appui de la Banque Mondiale et du FMI ont ouvert la voie à la production des OGM (Organisme Génétiquement Modifié) pour mettre fin aux émeutes de la faim sur le continent.

La révolution verte était un espoir après les indépendances pour la liberté et la souveraineté alimentaire. Les multinationales agricoles, toujours promptes à secourir les pays pauvres en ont profité pour planifier des programmes de production des cultures vivrières et d’exportation. Le Burkina Faso a ainsi été le laboratoire de la culture du coton industriel depuis 2008. Face à la naïveté impardonnable des dirigeants sans garde-fou, ce « plan révolutionnaire » marquait une nouvelle étape dans la production intensive du coton.

Le piège des OGM
Le projet de la firme américaine Monsanto offrait de nouveaux moyens aux paysans :
-Des semences,
-Les pesticides contre les maladies du coton,
-Du matériel agricole, etc.

Le pouvoir politique s’est empressé, dans une campagne prise en charge par Monsanto, d’expliquer aux paysans les avantages de la production intensive pour un produit dont le prix allait continuellement grimper.

Dans cette configuration, personne n’a songé à la dépendance où s’enfonçait le pays. Le paysan ne pouvait plus utiliser sa semence. Il ignorait tout des effets nocifs des pesticides sur l’environnement, sur la santé, de l’appauvrissement et de la pollution des sols sans oublier la dépendance à l’égard de la firme. A court terme, tous les frais étaient supportés par Monsanto qui faisait du Burkina Faso son laboratoire modèle pour une nouvelle Afrique riche et généreuse.

Le credo des laboratoires étrangers ne varie point : baisse des coûts de production, récolte abondante, faible perte causée par les maladies, etc. Rien n’est mentionné sur la santé et l’environnement.

Ces promesses sont aujourd’hui remises en cause au Burkina Faso, au Sénégal et au Mali. Les paysans burkinabé se sont révoltés contre la firme américaine. Cette colère a retenti en Argentine considérée comme le grenier du monde et au Brésil. En Inde, la firme américaine vient d’avouer l’échec de son coton Bt.

Il serait temps de réfléchir à de nouveaux modèles de production mieux adaptés à l’Afrique. Des modèles cycliques en adéquation avec nos goûts alimentaires et une production qui fait appel aux pesticides biologiques qui préservent notre environnement et nos abeilles.

La production du coton à haut rendement va se poursuivre. Mais, elle doit se faire en préservant la santé et l’environnement. L’Afrique doit aussi limiter sa dépendance en créant sa propre banque de semences naturelles.

La papaye Solo
Les papayes de ma jeunesse n’étaient pas calibrées. Elles étaient colorées et savoureuses. Elles poussaient partout et offraient aux gamins que nous étions des goûter que rien ne pouvaient remplacer. Elles étaient naturelles.

Sur le marché camerounais, nos papayes ont été remplacées par de nouvelles papayes OGM baptisées d’un nom poétique: papaye Solo. Sans être un détracteur de la nouveauté, le consommateur ignore que la papaye Solo ne se reproduit pas. Il ignore que ce produit nouveau peut avoir des conséquences malheureuses à long terme sur la santé.

La papaye Solo risque de faire disparaître la papaye traditionnelle de nos villages. Il en est de même des nouvelles mangues calibrées, du manioc OGM, du maïs, du cacao ou du café.

Les cultures OGM polluent les sols. Elles maintiennent notre dépendance à l’égard des laboratoires étrangers qui multiplient des brevets à partir de nos propres produits. Ces nouvelles espèces transgéniques verront à long terme leur rendement baisser. Les conséquences seront fâcheuses.

Michel Lobé Etamé, journaliste
Droits réservés)/n

Le sommet des abus par la confiscation d’un passeport en toute illégalité

Par Shanda Tonme

La Comicodi demande à Monsieur le Secrétaire d’Etat chargé de la Gendarmerie d’ouvrir une enquête sur les conditions, la légalité et la régularité de la détention du passeport du résidant Burkinabé Meda, par la gendarme Ngong Ngai.

Monsieur le Secrétaire d’Etat,
La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination vous présente ses compliments ainsi que ses V ux pour l’année 2016.

La Commission saisit cette occasion, pour solliciter votre diligente attention, à l’effet d’ouvrir une enquête sur la régularité de la détention du passeport d’un résidant étranger, par un élément de la gendarmerie dans une affaire strictement privée.

En effet la gendarme Ngong Ngai, retient illégalement le passeport du résidant de nationalité burkinabé Meda Pogbesoyero, après l’avoir fait emprisonner dans des conditions frisant le pire des abus d’autorité et de fonctions.

Avec les assurances de ma très haute considération./.


Droits réservés)/n