Des gardes du corps du président de la République, accusés d’avoir brutalisé un journaliste de la RTS le 25 juin 2019, ont de nouveau eu tort devant la Chambre pénale de recours suisse
Lors des manifestations anti-Paul Biya en Suisse le 26 juin 2019, certains gardes du corps avaient immobilisé le journaliste de la RTS, tandis que d’autres s’étaient emparés de ses affaires, comme son téléphone portable et son sac à dos. Ils avaient écopé de peines de prison avec sursis. Leur appel devant la Chambre pénale de recours a été rejeté, a rapporté le 10 novembre le journal la «Tribune de Genève».
En appel, la justice suisse a en effet confirmé la condamnation des agents de sécurité de Paul Biya. Pour se défendre, ceux-ci avaient notamment invoqué l’immunité diplomatique pour contester leur condamnation. La Chambre pénale de recours a rejeté leur demande.
Sur le contexte de cet incident, la Chambre pénale de recours estime que ; « au regard du caractère privé de la visite de Paul Biya, l’intervention de son service de sécurité destinée à disperser des opposants et empêcher un journaliste d’exercer son métier ne peut être considérée comme une manifestation de la souveraineté de l’État camerounais. Par ailleurs, selon le Parquet, l’immunité du chef d’État ne s’attache qu’à sa personne, à son conjoint et aux membres de sa suite ayant un rang élevé. Ce n’est pas le cas des prévenus».
Outre les peines de prison avec sursis, les agents de sécurité du Président camerounais doivent verser à l’Etat suisse une amende de 3000 francs suisse, plus de 1,8 million de FCFA. L’affaire devrait se poursuivre devant le Tribunal Fédéral.
Ce verdict tombe quelques mois après la requête d’un parlementaire Suisse qui souhaitait au sujet de cet incident, que le président camerounais Paul Biya interdit de séjour en territoire helvète. Sa requête avait été rejetée.