La Minusca doit garantir la sécurité et l’état de droit en RCA

Par la FIDH

La Mission des Nations unies de stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), qui prend ses fonctions officiellement ce 15 septembre 2004, doit assurer la sécurité des populations civiles, contribuer de façon significative à l’établissement de l’État de droit avec le redéploiement des services publics et aider à lutter contre l’impunité par l’établissement d’une Cour criminelle spéciale (CSS), alors que le conflit est entré dans une phase de basse intensité, peu médiatique, mais où des crimes graves sont toujours perpétrés notamment au centre du pays.

Selon la FIDH, dont une mission de plaidoyer était présente à New York la semaine passée, les effectifs de la MINUSCA déjà présents sur le terrain s’élèvent à 7 600 soldats, en majorité composée des forces africaines de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) qui passe sous commandement onusien. Ce déploiement des forces, qui correspond à 65 % du nombre prévu, doit se poursuivre jusqu’en avril 2015, date à laquelle la mission devrait atteindre la totalité des 10 000 militaires et 2 000 policiers autorisés par la résolution 2149 votée le 10 avril 2014 par le Conseil de sécurité des Nations unies. Une quinzaine de soldats et officiers des forces de la MISCA n’auraient pas été retenus pour participer à la MINUSCA selon le processus de vetting en vigueur pour les opérations onusiennes de maintien de la paix. Cette prise de fonction de la MINUSCA intervient alors que des exactions se déroulent toujours dans le pays, en particulier au centre du pays où près de 200 civils auraient été tués ces 3 derniers mois dans les préfectures de Ouaka, Nana-Gribizi et Kémo où s’affrontent anti-balaka et ex-seleka.

«La MINUSCA doit garantir la sécurité des populations civiles, toujours sous la menace des groupes armés anti-balaka et ex-seleka, et éviter l’éclatement du pays tout en garantissant le retour des réfugiés et des déplacés. La MINUSCA aura la lourde tâche d’aider le gouvernement centrafricain à promouvoir un accord politique et à terme aider à organiser des élections tout en luttant contre l’impunité, conditions pour une réconciliation nationale» a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH.

Dans un pays toujours coupé en deux, les anti-balaka et les ex-seleka continuent de commettre des exactions dans un contexte de conflit de basse intensité qui n’est pas exempt de pics de violences, comme l’ont montré les combats qui se sont déroulés au cours du mois d’août dans le quartier de PK5 à Bangui et les dizaines d’exactions qui se déroulent depuis plusieurs mois au centre du pays. Dans ce contexte, la mission onusienne dirigée par le général sénégalais Babacar Gueye a la lourde tâche de stabiliser le pays, neutraliser les dizaines de groupes armés qui contrôlent de larges portions du territoire et rétablir l’autorité de l’État centrafricain.

«Le défi majeur en Centrafrique est de lutter contre l’impunité et de juger ceux qui donnent des ordres criminels. La Cour pénale internationale va y contribuer mais nous avons besoin d’un mécanisme de justice complémentaire en Centrafrique pour juger tous les autres, et la MINUSCA doit y contribuer» a déclaré Me Mathias Morouba, président de l’OCDH, depuis New York.

La présidente de la transition, Mme Catherine Samba-Panza, et son gouvernement avaient créé en avril 2014 une Cellule spéciale d’enquête et d’instruction (CSEI) chargée d’enquêter sur les violations graves des droits humains et poursuivre les responsables de ces crimes. En complément de la CSEI, la présidente avait saisi formellement en juin 2014 la Cour pénale internationale pour que celle-ci ouvre une enquête sur les crimes internationaux perpétrés en Centrafrique depuis 2012.

«La Procureur de la Cour pénale internationale doit maintenant annoncer l’ouverture d’une enquête dans ce pays dans les plus brefs délais pour adresser un signal fort aux belligérants sur le terrain et éviter la déperdition des preuves et des témoignages» a déclaré Jospeh Bindoumi, président de la LCDH à Bangui.

Le 8 août 2014, les Nations unies et le gouvernement centrafricain ont signé un mémorandum d’accord prévoyant la création d’une Cour criminelle spéciale (CCS) composée de juges centrafricains et internationaux chargées d’enquêter sur les crimes internationaux perpétrés en Centrafrique et de traduire les responsables en justice. La Cour criminelle spéciale qui reprendrait notamment le mandat de la Cellule spéciale d’enquête et d’instruction (CSEI) ne sera cependant créée et opérationnelle qu’après l’adoption d’une loi spécifique par le Conseil national de transition (CNT), l’assemblée nationale de la transition.

«Nous appelons le CNT à créer cette Cour criminelle spéciale dans les meilleurs délais car elle constituerait une avancée primordiale pour les victimes et la lutte contre l’impunité en Centrafrique. Les Nations unies et les bailleurs de fonds internationaux se disent prêts à financer cette Cour criminelle spéciale, ils doivent ainsi rapidement s’engager à lui donner les ressources nécessaires à son bon fonctionnement y compris pour les juges internationaux, afin d’endiguer le cercle de l’impunité et la perpétration de nouveaux conflits ainsi engendrée» a déclaré Me Patrick Baudouin, responsable du Groupe d’action judiciaire (GAJ) et président d’Honneur de la FIDH.

En septembre 2012, des groupes armés centrafricains unis au sein de la coalition Séléka, lançaient une offensive dans le nord du pays. Le 24 mars 2013, à l’issue de 4 mois d’intenses combats, la coalition Séléka menée par Michel Djotodia prenait la capitale Bangui et chassait du pouvoir François Bozizé, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’état en 2003. Au cours de l’été 2013, des groupes armés d’auto-défense pro-bozizé, les anti-balaka, ont attaqué de plus en plus régulièrement les Séléka et les populations musulmanes auxquelles ils sont assimilés. Le 5 décembre 2013, les anti-balaka menaient une attaque surprise coordonnée sur Bangui à la veille du déploiement des forces française de l’opération Sangaris autorisée par la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies pour venir en aide à la force africaine (MISCA) qui n’arrivait pas à faire stopper les massacres des populations civiles. Le 9 janvier 2014, sous la pression de la communauté internationale, Michel Djotodia quittait le pouvoir et les Séléka se retiraient du sud et de l’ouest du pays pour se regrouper au nord et à l’est. Les milices anti-balaka profitaient de ce retrait pour attaquer systématiquement les populations, essentiellement musulmanes, qu’elles accusent de complicité et de soutien envers les Séléka.

Le conflit en Centrafrique a provoqué le déplacement de prêt de 1 million des 4 millions d’habitants de la Centrafrique et près de 500 000 personnes se sont réfugiées dans les pays voisins. En juillet 2014, la FIDH, la LCDH et l’OCDH avaient publié Centrafrique: «Ils doivent tous partir ou mourir», Crimes contre l’humanité en réponse aux crimes de guerre, un rapport d’enquête accablant qui met en lumière les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés en Centrafrique depuis des mois par les anti-balaka et les Séléka et établit les responsabilités dans un conflit politico-religieux qui a coûté la vie à plus de 3 000 victimes depuis un an et demi. Malgré la poursuite des exactions et l’encerclement de plusieurs milliers de musulmans dans des enclaves par les milices anti-balaka, les forces africaines de la MISCA soutenues par les forces françaises ont contribué à faire basculer le conflit dans une phase de plus faible intensité et passent aujourd’hui le relais aux forces onusiennes.


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Centrafrique: un Conseiller national assassiné à Bangui

Jean-Emmanuel Ndjaroua, assassiné, dimanche, à Bangui avait la veille de sa mort, interpellé le gouvernement sur le climat de violences persistant

Jean-Emmanuel Ndjaroua, un député membre du Conseil national de transition (CNT) centrafricain, a été assassiné dimanche 9 février après midi, en pleine rue, dans le 4e arrondissement de Bangui, selon la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme. Selon plusieurs témoins, il arrivait du centre-ville à bord d’une moto pour se rendre à son domicile, lorsque plusieurs hommes armés lui ont tiré huit balles à bout portant, selon des proches de la victime. La veille, il avait, devant le parlement provisoire, fait une intervention très remarquée en condamnant avec virulence le climat d’insécurité qui persistait dans la capitale et avait vivement interpellé le Premier ministre au sujet des violences dont sont victimes les ressortissants « cosmopolites » du pays, autrement dit les musulmans. L’homme, représentant de la préfecture de Bria en Haute-Kotto, à l’est de la Centrafrique, avait perdu, il y a deux semaines, deux de ses enfants, assassinés entre Sibut et Damara au nord de Bangui, selon un de ses collègues du CNT.

« Un assassinat odieux »
Les membres du CNT sont sous le choc de le meurtre de leur collègue. « C’est un assassinat odieux, ce sont des choses qu’on ne peut pas accepter, d’autant plus que c’est un représentant du peuple. Nous sommes tentés de croire que monsieur Ndjaraoua a été assassiné pour son opinion car nous avions interpellé le Premier ministre sur la question de la sécurité. Le Premier ministre nous a dit que lui-même avait peur », rapporte Sony Mpokomandji, membre du CNT, interrogé par RFI. « Nous cherchons des renseignements ici sur les circonstances de sa mort, les auteurs et les mobiles exacts qui l’ont entraînée (.). Est-ce que ce meurtre-là a un lien avec son activité parlementaire ? Je ne sais pas. Ce que je dis c’est que sa mort est intervenue dans un contexte global de violences au sein de la République Centrafricaine », a également déclaré sur RFI, Joseph Bindoumi, membre du CNT et président de la Ligue centrafricaine de défense des droits de l’Homme. Ce même jour, au moins dix autres personnes ont été assassinées à Bangui.

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Libye: Nouvelle révolte en gestation à Benghazi

Des chefs de tribus et des milices situées dans la partie Est de la Lybie, riche en pétrole veulent l’autonomie de leur localité

La Libye ferait à nouveau face à une rébellion en provenance de Benghazi, lieu d’où est parti le soulèvement qui en 2011 a conduit à la déchéance, puis à la mort de Kadhafi, qui avait dirigé le pays pendant 42 années. Selon des informations rapportées par Al Jazeera, des chefs de tribus de l’Est du pays (région dont Benghazi est la capitale), ont solennellement annoncé le 06 mars leur volonté d’autonomisation, faisant craindre une partition du pays, déjà fragilisé par un conflit qui a duré huit mois. Ils ont promis de mettre fin à des décennies de marginalisation sous Mouammar Kadhafi et s’engagent à la formation d’un conseil pour gérer les affaires de la région nouvellement créée, la Cyrénaïque, qui s’étend de la ville côtière centrale de Syrte à la frontière égyptienne à l’Est, précise la chaine de télévision panarabe. Le communiqué fait également état de l’élection d’Ahmed Zoubaïr à la tête de l’entité. Cousin de l’ancien roi Idriss Al-Sénoussi renversé par Kadhafi en 1969, Ahmed Zoubaïr est lui-même membre du CNT le mouvement rebelle qui a renversé le guide de la Jamarya libyenne. La situation ne surprend que très peu certains observateurs. Alors que le monde célébrait la chute du régime de Kadhafi et plus tard sa mort, George Friedman expert en intelligence politique et stratégique avait déjà manifesté sa réserve: De nombreuses personnes aujourd’hui et même en Libye, pensent que la chute de Kadhafi est une occasion de soulever le champagne. Mais nous pensons qu’il vaudrait mieux garder les toasts pour une autre occasion. Pour ceux qui connaissent l’opposition libyenne, une fois l’ennemie commun vaincu, il va s’ouvrir une guerre plus violente encore entre fractions tribales et politique, avait-il déclaré au lendemain de la chute du guide.

Le chef conseil national de transition (CNT) au pouvoir en Libye, Moustapha Abdeljalil, a dénoncé la situation et comme Mouammar Khadafi en son temps, il est désormais lui aussi prêt à mater « cette volonté d’autonomie ». Ce qui arrive aujourd’hui est le début d’une conspiration contre le pays… C’est une question très dangereuse qui menace l’unité nationale, a-t-il dit, mettant en garde contre des « conséquences dangereuses » pouvant conduire à une Libye divisée et non-démocratique. La Libye, depuis le début, est une nation avec une capitale, Tripoli, a-t-il ajouté. Une opinion que ne partagent pas tous les experts de ce pays. [i La Libye était jusqu’en 1963 gouvernée par un système fédéral: Tripolitaine (Ouest), Cyrénaïque (Est) et Fezzan (Sud). Benghazi avait le statut de capitale fédérale dans la Constitution de 1951, souligne Patrick Haimzadeh, ancien diplomate en Libye selon des propos rapportés par le journal français Libération. Cet expert lui aussi ne semble pas s’émouvoir de cette poussée séparatiste, qui lui semble inévitable: Il y a eu en fin d’année la violente prise à partie du porte-parole du CNT, Abdel Hafez Ghoga, à l’université de Benghazi, un signe de rejet du pouvoir incarné par Tripoli aurait-il déclaré.

Les autorités en place à Tripoli, ne veulent pourtant plus entendre parler de cette époque. Nous n’avons pas besoin du fédéralisme (…) Nous ne voulons pas retourner 50 ans en arrière, avait déclaré lundi 5 mars dernier, le Premier ministre du CNT Abdel Rahim al-Kib lors d’un entretien télévisé. Selon les premières analyses et commentaire, la division se serait renforcée, en raison des divergences au sujet du partage des postes dans l’armée. Des postes militaires sollicités par les ressortissants de Benghazi là où tout avait commencé, auraient été donnés aux gens de Misrata par le CNT. Une situation qui logiquement n’arrangerait pas la fragilité des relations entre les ex-rebelles. Le visage des séparatistes n’est pas réellement connu, mais le patron du CNT semble y voir une conspiration de certains pays arabes. L’Est de la Libye, il faut le rappeler, concentre 60% des réserves pétrolières du pays. Serait-on en train d’assister à un nouveau cycle de violence, seul le futur nous le dira.

La Lybie attend toujours la paix, la stabilité et la richesse qui devaient découler de la chute de Kadhafi
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Libye: Mouammar Kadhafi c’est terminé!

Arrêté vivant ce jeudi dans sa région d’origine, près de la ville de Syrte, l’ex guide libyen a été tué par balles peu après, par les forces du CNT

L’ex guide libyen, en fuite depuis la chute de Tripoli en fin août, a été arrêté vivant jeudi 20 octobre dans sa région d’origine, près de la ville de Syrte à 360 km à l’est de Tripoli, et a été tué. La version officielle donnée par le Premier ministre du nouveau régime Mahmoud Jibril est que Mouammar Kadhafi a péri d’une balle dans la tête lors d’un échange de tirs entre forces du Conseil national de transition (CNT) et combattants loyalistes. L’annonce de sa mort a provoqué la liesse dans le pays. A Tripoli, Misrata, Benghazi, Sabratha et ailleurs, les tirs de joie d’armes légères et lourdes vers le ciel se sont poursuivis jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Ces tirs ont fait au moins 63 blessés, et peut-être des morts, a indiqué dans la nuit la télévision libyenne Al-Ahrar. Ce vendredi matin, le Conseil militaire de Tripoli a demandé dans un communiqué à tous les citoyens de cesser de tirer en l’air, quel que soit le type d’arme et quelles que soient les circonstances.

La fin du guide libyen après huit mois de résistance, a suscité de vives réactions dans le monde. La communauté internationale a salué la mort de Mouammar Kadhafi, espérant la fin prochaine de l’intervention de l’Otan et appelant les Libyens à la réconciliation. L’opération militaire est terminée a dit le ministre français des Affaires étrangères sur la radio Europe 1. L’ensemble du territoire libyen est sous le contrôle du conseil national de transition et, sous réserve de quelques mesures transitoires, l’opération de l’Otan est arrivée à son terme. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est réjoui ce jeudi de l’annonce de la mort du dirigeant libyen déchu, y voyant une transition historique pour la Libye. L’Union Européenne salue la fin d’une ère. Pour le président américain Barack Obama, c’est la fin d’un chapitre long et douloureux pour les libyens. Les habitants de Libye ont désormais une chance de pouvoir déterminer leur propre destin dans une Libye nouvelle et démocratique, a -t-il ajouté. Quant au Vatican, il reconnait le CNT et souhaite la pacification de la Libye. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast a salué la mort de Mouammar Kadhafi et affirmé qu’il n’y avait plus de prétexte pour la poursuite de l’intervention de l’Otan en Libye. La Chine a appelé ce vendredi à une transition politique unitaire et la Ligue arabe demande au libyens de surmonter les blessures du passé, regarder vers l’avenir sans sentiments de rancune ou de revanche, a déclaré Nabil Elaraby, le secrétaire général de la Ligue.

L’Union africaine a pour sa part constaté qu’un chapitre d’histoire était clos. Nous espérons que la Libye devienne un pays plus stable, qui s’occupe de réconciliation et de reconstruction, a déclaré une source proche de l’organisation. Mais dans le reste de l’Afrique, les réactions sont plus tièdes, voire plus désolées. Pas de réaction officielle en Algérie pour le moment. Même si, sous la pression internationale, le gouvernement a reconnu les nouvelles autorités libyennes, le sujet reste délicat. Le pays a d’ailleurs accordé un asile humanitaire à une partie de la famille de l’ex-dirigeant libyen. Au Tchad, si on semblait s’attendre à cette issue, la tristesse est là et le pays se sent comme orphelin. Le CNT a annoncé que la proclamation de la libération totale de la Libye serait faite ce samedi, mettant ainsi fin à un conflit qui a duré huit mois et coûté la vie à au moins 30.000 personnes. Confronté à un soulèvement sans précédent contre son régime autoritaire, Mouammar Kadhafi, 69 ans, qui a gouverné la Libye pendant 42 ans est le premier dirigeant arabe à avoir été tué depuis l’éclatement du [Printemps arabe].

Mouammar Kadhafi est décédé
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Libye: Le quatrième fils de Kadhafi arrêté

Depuis le début de la crise, les soldats du CNT n’ont jamais été aussi proches du but à savoir la prise totale du pays

Les combattants du nouveau pouvoir en Libye encerclent depuis mercredi 12 octobre le tout dernier carré de fidèles de Mouammar Kadhafi dans le centre-ville de Syrte, où l’un de ses fils, Mouatassim Kadhafi, a été capturé avant d’être transféré à Benghazi, selon Abdelkarim Bizama, conseiller du chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil. Médecin et militaire de carrière, Mouatassim Kadhafi est né en 1975 et a été formé par des officiers égyptiens. Il avait été promu par son père à la tête du Conseil de sécurité nationale en 2007. A ce titre, il dirigeait sa propre unité d’élite. Il est le quatrième fils de Mouammar Kadhafi arrêté depuis le début de la révolte et le principal concurrent de Seif Al-Islam, un autre fils de Kadhafi. Nous n’avons pas annoncé cette capture plus tôt pour éviter toute tentative (par ses proches) de le libérer, a précisé Abdelkarim Bizama. Des tirs de joie et des concerts de klaxon ont résonné mercredi soir à Tripoli et à Misrata. Des combattants du CNT célébraient la victoire à venir sur la place centrale de Syrte à bord de dizaines de véhicules, en klaxonnant et en tirant en l’air à la mitrailleuse lourde.

Les combats se sont concentrés dans le quartier numéro 1, non loin du bord de mer dans le nord-ouest de la ville. Venus de l’ouest, les combattants pro-CNT ont pris le quartier numéro 2 (près du bord de mer, juste à l’est du quartier numéro 1) et le quartier Dollar (plus au sud), qui tient son nom des maisons luxueuses construites par les apparatchiks de l’ancien régime. Plusieurs hommes ont été faits prisonniers au cours d’opérations de reconnaissance et de nettoyage. Comme chaque jour, des dizaines de familles apeurées, avec parmi elles des hommes en âge de combattre, ont pu être évacuées sous le feu par les pro-CNT. Un prisonnier des pro-Kadhafi, le visage tuméfié et le corps marqué par les tortures, a aussi été libéré. Hagard, à peine conscient, l’homme a raconté avoir été interrogé par Mouatassim Kadhafi il y a moins de dix jours. Pour marquer la quasi-libération de Syrte, les pro-CNT ont détruit à coups de canons le monument pyramidal symbolisant la révolution du colonel Kadhafi sur la place centrale de la ville. Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil avait fait une brève visite dans le centre de Syrte pour soutenir ses troupes.

Le CNT, l’ex-rébellion qui a renversé le régime Kadhafi, attend la chute de Syrte, à 360 km à l’est de Tripoli, pour proclamer la libération totale du pays et reprendre ses discussions en vue de former un gouvernement chargé de gérer la transition. Outre Syrte, les forces du CNT ont assiégé toujours l’oasis de Bani Walid, à 170 km au sud-ouest de Tripoli, qu’elles espéraient prendre dans le sillage de la chute de Syrte. Le conflit en Libye, riche pays pétrolier, a débuté le 15 février par une révolte populaire contre le régime qui s’est transformée en guerre civile ayant fait plus de 25.000 morts, selon le CNT. Le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, a annoncé ce mercredi que l’intervention militaire en Libye allait coûter 300 millions de livres (343 millions d’euros) au Royaume-Uni, qui a été avec la France en pointe dans les opérations. Recevant une délégation de 80 entreprises françaises à Tripoli, le ministre des Finances et du Pétrole du CNT, Ali Tarhouni, a cependant déclaré qu’aucun nouveau contrat pétrolier ne serait conclu en Libye pendant la transition.

Mouatassim Kadhafi, quatrième fils de Mouammar Kadhafi
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Libye: Un convoi de près de 250 véhicules civils et militaires a traversé le Niger

Alors que des soupçons se posent sur la présence de Kadhafi dans ce convoi, une dizaine de proches sont déjà réfugiés au Niger

Un important convoi de véhicules civils et militaires venant de Libye a traversé, le lundi 5 septembre au soir, Agadez, une ville situé dans le nord du Niger. Le convoi compte entre 200 et 250 véhicules militaires et comprend des officiers des bataillons de l’armée Sud. Il serait, selon certaines sources, probablement passé par l’Algérie avant d’entrer au Niger. Des rumeurs insistantes évoquent la présence de Kadhafi ou de l’un de ses fils au sein de ce convoi. De son côté, un journaliste d’une radio privée à Agadez a affirmé avoir aperçu un convoi de plusieurs dizaines de véhicules traverser la ville et se diriger vers Niamey, la capitale du pays. Plusieurs témoins ont dit avoir vu au sein de ce convoi Rhissa Ag Boula, une des figures de proue des deux rébellions touareg au Niger et très proche de Kadhafi.

Une source militaire française, citée par de nombreux journaux occidentaux, dit avoir été informée que Mouammar Kadhafi et son fils Saïf Al-Islam pourraient envisager de rejoindre le convoi lorsque ce dernier fera route vers le Burkina Faso, qui partage une frontière avec le Niger. Des responsables du Conseil national de transition (CNT), désormais au pouvoir à Tripoli, ont déclaré que, selon certaines informations, Saïf Al-Islam aurait fui la ville de Bani Walid, à 150 kilomètres au sud de Tripoli, dès samedi dernier pour se diriger vers le désert et les frontières algérienne et nigérienne, situées plus au sud. Les mêmes sources ont déclaré que la France pourrait avoir facilité un arrangement entre le nouveau pouvoir et Mouammar Kadhafi. Le chef des brigades de sécurité du leader libyen Mouammar Kadhafi, Mansour Dhao, est aussi entré au Niger, a rapporté hier lundi la chaîne de télévision Al-Arabiya.

Le Niger a reconnu le Conseil national de transition libyen (CNT) le 27 août comme seul représentant du peuple libyen. Plus de 200 000 Nigériens, qui vivaient en Libye, ont fui le conflit qui a éclaté en février, d’après certaines estimations fournies le mois dernier par le président du Niger, Mahamadou Issoufou. La France a joué un rôle-clé dans l’intervention militaire contre le régime de Mouammar Kadhafi et a été l’un des premiers pays à reconnaître, dès le mois de mars, le CNT. Un convoi aussi imposant n’aurait pas pu traverser une telle distance sans que l’OTAN s’en aperçoive, estime-t-on. Les nouveaux dirigeants de la Libye ont dit vouloir juger Mouammar Kadhafi avant de le remettre éventuellement aux mains de la CPI. Le porte-parole du colonel Kadhafi, Moussa Ibrahim, a déclaré à une chaîne à capitaux syriens, Arraï TV, que le Guide de la révolution se trouvait quelque part en Libye, en excellente santé, et en un lieu que ne pourront pas atteindre les groupes factieux a-t-il ajouté.

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Libye: Mais où est donc passé Kadhafi?

Le colonel reste introuvable. Dans un nouveau message audio, il appelle la population à se venger des rebelles

Mouammar Kadhafi est traqué, mais reste toujours introuvable. Le dirigeant continue de narguer ses adversaires. Il s’est exprimé dans un nouveau message diffusé hier jeudi par une télévision libyenne qui lui est encore fidèle. L’ancien maître de Tripoli, dont la tête a été mise à prix, appelle ses derniers partisans à la résistance et à libérer Tripoli. Pendant ce temps, le gouvernement des rebelles, le comité exécutif du Conseil national de transition (CNT), jusque-là installé à Benghazi, a été transféré à Tripoli la capitale qu’il semble contrôler à 90%, a annoncé dans la nuit de jeudi à ce vendredi son vice-président. A Benghazi, fief des rebelles dans l’est du pays, le chef du CNT avait promis de récompenser, lors de la reconstruction du pays, les Etats ayant aidé la Libye en fonction du soutien qu’ils ont apporté aux insurgés.

A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a accepté de débloquer 1,5 milliard de dollars d’avoirs libyens pour aider les rebelles à la reconstruction du pays. Cette somme est retenue pas les Etats-Unis qui veulent envoyer 500 millions de dollars à des groupes humanitaires internationaux, 500 millions au CNT pour payer des salaires et des services essentiels et 500 millions à un fonds international pour la Libye pour acheter du carburant et d’autres biens de première nécessité. A Washington, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé les rebelles libyens à se montrer fermes face à la violence extrémiste et estimé que les prochains jours et semaines seront critiques en Libye. En fin de soirée, la bataille faisait rage dans le quartier Abou Salim, tenu farouchement par les soldats du colonel, toujours insaisissable. Des milliers de prisonniers politiques ont été libérés par les insurgés.

Les affrontements continuent dans le centre de la capitale mais aussi à Syrte, autre fief de Kadhafi, que l’Otan bombarde afin d’aider les insurgés à pouvoir investir cette ville, bastion du régime. C’est là que le colonel aurait été localisé, selon des informations circulant dans l’entourage de Nicolas Sarkozy. Ces sources indiquaient que les rebelles pensaient avoir enfin localisé le leader libyen. Le colonel et certains de ses fils auraient été pris au piège dans un bloc d’immeubles à proximité de leur ancien QG. On évoquait même une prochaine capture. Depuis, plus rien. La situation est toujours aussi floue dans la capitale libyenne. En témoigne cette fusillade hier jeudi à l’hôtel Corinthia, qui abrite une partie de la presse internationale. Les insurgés s’emploient aussi à supprimer les dernières poches de résistance à Tripoli. Dans un quartier du sud de la capitale proche de la prison d’Abou Salim, ils ont lancé un assaut coordonné pour conquérir maison après maison et faire des prisonniers. Les forces de Mouammar Kadhafi ont pour leur part bombardé des positions rebelles à l’aéroport de Tripoli.

A l’étranger, l’après Kadhafi est acquis. La plupart des chancelleries ont reconnu le CNT. Le groupe de contact pour la Libye s’est réuni ce jeudi à Istanbul, assurant au CNT que 2,5 milliards de dollars d’avoirs seront débloqués d’ici à la fin d’août. Une conférence des «amis de la Libye» est prévue le 1er septembre à Paris. Depuis le début de l’insurrection à la mi-février, 20 000 personnes auraient été tuées, selon le CNT. Depuis samedi dernier, date du début de l’opération rebelle pour la prise de Tripoli, plus de 10 000 Libyens ont franchi la frontière avec la Tunisie au poste de Dehiba, d’après le HCR. Mais pendant que tout le monde entier s’accorde à appeler Kadhafi « l’ancien homme fort de Tripoli », les rebelles ne considèrent pas la bataille terminée tant que le guide libyen ne sera pas mort ou capturé.

Mouammar Kadhafi est introuvable
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Libye: 1,7 millions de dollars pour avoir la tête de Kadhafi

Le leader des rebelles a indiqué que celui qui tuera ou capturera Kadhafi sera pardonné de ses anciens crimes

1,7 millions de dollars, c’est le montant mis en jeu pour toute personne qui capturera le Guide libyen Mouammar Kadhafi vif ou mort. Si le Conseil national de transition assure avoir pris le contrôle du territoire libyen à 95 %, il admet toutefois que la victoire ne sera complète qu’une fois Kadhafi capturé. Les troupes du camp rebelle libyen poursuivent donc leur recherche du leader libyen après la saisie mardi dernier de son poste de commandement à Tripoli, alors que davantage de forces se ruent vers la capitale. Ces rebelles libyens ont saisi hier mercredi la base militaire de Mazraq al-Shams dans la ville portuaire de Zuara, située à 60 km de la frontière avec la Tunisie. A Tripoli, des affrontements sporadiques ont été signalés entre les forces pro-Kadhafi et les rebelles.

Un porte-parole du Conseil national de transition (CNT) a indiqué hier mercredi que Kadhafi avait perdu le contrôle de 95% de la Libye, et que son règne touchait à sa fin. Les rebelles libyens ont aussi capturé mardi dernier le complexe de Bab al-Azizya, le dernier fief de Kadhafi à Tripoli après de féroces combats. Cependant, l’endroit où se cache Kadhafi reste inconnu. Le leader des rebelles a indiqué que celui qui tuera ou capturera Kadhafi sera pardonné de ses anciens crimes, tout en niant des négociations avec les forces de Kadhafi à Sirte. Il a relevé que certains combattants rebelles de l’est de la Libye s’étaient infiltrés dans la ville natale de Kadhafi, Sirte. Le porte-parole du CNT le colonel Ahmed Omar Bani a indiqué lors d’une conférence de presse tenue plus tôt que Kadhafi pourrait se cacher dans des régions à l’intérieur du désert entre Sirte et Sabah. Nous allons le poursuivre et le capturer une fois qu’il sortira de sa cachette, a dit le colonel Bani. Comme un ultime baroud, l’imprévisible colonel Kadhafi, lui, nargue le CNT et reste introuvable. Il a même affirmé dans un message diffusé mardi dans la nuit, que les rebelles n’ont pu entrer dans son quartier général de Bab al-Aziziya que grâce à un retrait tactique de sa part. En appelant ses derniers partisans à nettoyer Tripoli des rats, il raconte aussi comment il s’est promené incognito dans les rues de Tripoli.

A l’étranger, l’après-Kadhafi commence à se préparer. Les Nations unies se réunissent au sujet du dégel des avoirs libyens pour aider les rebelles, et la France a annoncé une conférence des amis de la Libye le 1er septembre à Paris. Quatre reporters italiens ont été enlevés alors même qu’une trentaine de journalistes retenus depuis quatre jours à l’hôtel Rixos, proche du QG du colonel Kadhafi, ont été relâchés. Leur libération a pu se faire grâce à l’aide la Croix-Rouge. Mercredi 24 août au soir, les rebelles contrôlaient le Rixos, sans affrontements. Il est aussi important de noter que l’Otan contribue à la traque du colonel Kadhafi en fournissant des renseignements et des équipements de reconnaissance pour aider à localiser le colonel Kadhafi et d’autres membres restants du régime, a indiqué ce jeudi le ministre britannique de la Défense Liam Fox. Aussi, la rébellion libyenne a utilisé un drone miniature pour ses opérations d’espionnage des troupes du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a révélé la société canadienne qui s’est chargée de la fourniture. De nombreuses rues de Tripoli, notamment dans le centre, étaient désertes en raison de la présence de snipers proches de Kadhafi. Outre la prise d’Abou Slim, la sécurisation de la route d’accès à l’aéroport restait une priorité pour les rebelles qui se heurtent à une résistance acharnée. De toute façon, tout est mis en uvre pour avoir la peau de ce président. Ainsi Kadhafi devient l’homme le plus traqué du monde, comme l’a été Ben Laden.

Mouammar Kadhafi, l’homme le plus traqué du monde, comme l’a été Ben Laden
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Lybie: Kadhafi jusqu’au bout!

Alors que de nombreux médias occidentaux parlent déjà de l’effondrement du régime du guide libyen, tout n’est pas plié à Tripoli

Contrairement l’optimisme sans réserves affiché par les puissances occidentales, la situation en Lybie est loin d’être certaine. Plusieurs médias français notamment ont fait état de ce que Mouammar Kadhafi le guide libyen était désormais pris dans un piège. Mais lundi 22 août, deux représentants du conseil national de transition (CNT), le bras politique de la rébellion libyenne, ont fait savoir que beaucoup de choses restait à faire pour venir à bout du régime Kadhafi. Tout en affirmant une victoire prochaine sur celui-ci, le CNT reconnait néanmoins que plusieurs endroits de la capitale du pays, Tripoli, ne sont pas encore sécurisés. Les rebelles sont donc prudents et invite la population à collaborer « Nous voulons rétablir la sécurité, et nous invitons par conséquent les populations à ne pas nous craindre. Nous pensons aussi que rétablir la sécurité sera une chose délicate et nous ne pouvons encore crier complètement victoire », a déclaré Moustafa Abdeldjeïl, le responsable du CNT libyen. Les évènements qui ont suivi semblent lui donner raison. Mardi 22 août, un des fils Kadhafi a fait une sortie médiatique pour annoncer la résistance. La réalité sur le terrain est que dans leur souci de progresser vers la capitale du pays, les forces rebelles de Lybie ont parfois laissé derrières elles des forces de résistance favorables à Kadhafi.

Même si aujourd’hui on admet que le régime Kadhafi a perdu le contrôle d’une bonne partie de son territoire, ses partisans rejettent les allégations qui font savoir que la bataille de Tripoli sera celle de sa fin de règne. Des forces pro Kadhafi sont encore nombreuses à Syrte et Sabha, des localités d’origine du guide libyen et dont la soumission à lui semble indéfectible. Aujourd’hui la part de territoire contrôlé par Kadhafi reste un vrai mystère, selon de nombreux rapports issus de la rébellion comme des observateurs indépendants. L’annonce d’une offensive de la brigade de Khamis, un autre fils de Kadhafi, a semé la confusion dans les médias. Aucune preuve de cette offensive n’a été officiellement rapportée cependant. Certains analystes pensent que l’armée de Kadhafi s’est retirée volontairement des fronts avancés, pour entrainer la rébellion dans une guérilla urbaine. Une situation qui rendrait le combat long et difficile pour cette dernière. Les troupes de Kadhafi maitrisent mieux la ville et l’accès aux dépôts de munitions, ce qui n’est pas forcément le cas des rebelles. Mais déjà, on discute de l’après Khadafi. Grâce à son leadership, il avait une parfaite maitrise des chefs de tribus qui étaient alliés à sa cause. Il est difficile de savoir si les rebelles ont pu parvenir à engranger la solidarité des chefs de tribus, dont le pouvoir dans l’univers arabe est quasi divin.
Toutes ces interrogations font peser le doute sur l’issue de la guerre et sur la possibilité de remplacer la « Tyrannie de Kadhafi », par un système politique plus participatif et protecteur des libertés. La situation en Lybie risque de durer encore longtemps, comme l’a été le cas en Afghanistan ou en Somalie. La question reste posée de savoir si l’OTAN et les rebelles survivront à une autre guerre d’usure.

Pour Moustafa Abdeldjeïl, président du Conseil national de transition, tout n’est pas plié en Libye
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Libye: La fin du règne Kadhafi est-elle imminente?

Les rebelles sont entrés dans la capitale, ils lancent leur radio et des combats font rage autour de la maison du colonel Kadhafi ce lundi

Scènes de liesse à Tripoli et Benghazi, mais aussi Tunis et Washington ce 22 août 2011. Les partisans de la rébellion libyenne y croient: La fin du régime Kadhafi est proche. Les rebelles ont atteint dans la nuit d’hier dimanche à ce lundi, le c ur de Tripoli, la place Verte, un lieu symbolique où les partisans du régime avaient l’habitude de se rassembler pour exprimer leur fidélité au leader. Et de nombreux habitants de la capitale ont reçu un texto du Conseil national de transition (CNT, organe politique des rebelles) disant: Dieu est grand. Nous félicitons le peuple libyen pour la chute de Mouammar Kadhafi. Pourtant, la bataille de Tripoli n’est pas encore terminée. Les combats continuent, notamment autour de la résidence du Guide libyen. Je vous mets en garde. Des poches de résistance (des forces pro-Kadhafi) sont toujours localisées dans et autour de Tripoli, a prévenu Mahmoud Jibril, l’un des principaux responsables du Conseil national de transition (CNT, organe politique de la rébellion). Alors que Kadhafi reste introuvable, deux de ses fils, Mohammed Kadhafi et Seif al-Islam, ont été arrêtés. Le premier, Mohamed Kadhafi est arrêté en direct à 9h45mm alors qu’il était en train de répondre à une interview à Al Jazeera, pendant ce temps, un autre fils du colonel entend des coups de feu des rebelles qui pénètrent dans sa résidence.

Les rumeurs de la fuite du Guide libyen courent dans tous les sens. Mais, Pretoria dément la rumeur d’un exil de l’ancien dirigeant libyen vers l’Afrique du Sud. Nous ne savons pas où est Mouammar Kadhafi. Nous supposons qu’il est encore en Libye. Nous ne sommes pas en train de spéculer s’il veut venir en Afrique du Sud, déclare Maite Nkoana-Mashabane, ministre sud africain des relations internationales. Le gouvernement sud-africain voudrait réfuter et démentir les rumeurs selon lesquelles il a envoyé des avions en Libye pour transporter le colonel Kadhafi et sa famille vers une destination inconnue, a-t-elle déclaré à des journalistes. Et autour de 8H11mm, la précision arrive:il est toujours à Tripoli et serait actuellement dans sa résidence de Bab Al-Aziziya, affirme un diplomate qui souhaite garder l’anonymat. De violents combats font rage autour de cette forteresse de plusieurs hectares. Cibles de plusieurs raids de l’Otan depuis le début des opérations en Libye, en mars, quasiment tous les bâtiments ont été rasés par les bombardements de l’Alliance atlantique. Mais le colonel Kadhafi disposerait de plusieurs bunkers dans sa résidence. A l’international, les réactions ne se sont pas fait attendre. L’Union européenne estime que la fin du régime de Kadhafi est proche, affirme le porte-parole. En Angleterre, David Cameron est rentré à Londres. Il interrompt ses vacances en Cornouailles pour présider ce matin une réunion du Conseil national de sécurité sur la Libye. Les Etats-Unis ont intensifié ces derniers jours leur activité aérienne autour de Tripoli en utilisant des drones Predator pour détecter, suivre et à l’occasion frapper les troupes du colonel, rapporte le New York Times. Ces raids ont détruit les infrastructures militaires du régime.

Radio rebelle
Les rebelles libyens ont annoncé la mise en service dimanche soir 21 août d’une radio rebelle à Tripoli. Ils y diffuseront notamment des enregistrements de conversations radio entre soldats pro-Kadhafi faisant état d’exécutions sommaires de manifestants anti-régime. 91.1 FM Radio Tripoli débutera ses émissions ce soir sur la bande FM dans la capitale, a indiqué dans un communiqué le Centre des médias du conseil militaire de Misrata. Nous diffuserons un bulletin d’informations toutes les 15 minutes, a-t-il expliqué. Dans le même communiqué, le Centre des médias a rendu public ce qu’il présente comme des enregistrements sonores de conversations radio entre militaires du régime qui montrent les brutalités et les tueries perpétrées contre les civils à Tripoli. Ces voix sont celles des forces de sécurité de Kadhafi ordonnant de tuer des manifestants et leurs familles, selon cette source, qui y voit une preuve des violations des droits de l’Homme actuellement perpétrées par le régime et qui démontre que Kadhafi est en train de créer en bain de sang à Tripoli. Ne soyez pas des lâches! Tirez sur quiconque crie Allah Akbar!, ordonne une voix martiale sur l’un de ces enregistrements. De toute façon, Tripoli vit en ce moment un temps fort de son histoire, tout peut arriver, rien n’est exclu, tout le monde entier attend l’issue de cette histoire.

La fin du régime de Kadhafi serait proche!
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