Cameroun-don de sang : la demande nationale s’élève à 400 000 poches par an

Dora Mbanya, directeur général du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), était à la CRTV-Radio ce matin, à l’occasion de la Journée mondiale du donneur de sang, ce mardi 14 juin.

14 juin. Journée mondiale du donneur de sang. Cette année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a initié cette célébration en 2004, a, choisi pour thème : « Le don de sang est un acte de solidarité. Joignez-vous à l’effort et sauvez des vies ».

A l’occasion Dora Mbanya a donné l’état des banques de sang au Cameroun. Selon cette dernière, les banques de sang souffrent au Cameroun. Cette situation est due au fait que, cette culture n’est pas ancrée dans les habitudes.

« Je n’ai jamais donné de sang, mais je pense que le processus n’est pas bien organisé ; ou encore on ne communique pas bien sur la question. Tu as un malade qui a besoin de sang, tu fais venir les donneurs, on prélève, mais on te vend toujours le sang», déplore une jeune fille.

« J’ai peur en fait, le sang c’est quelques chose de sacrée, on ne peut juste pas le donner comme ça », dit un autre. Un avis que ne partage pas bien d’autres. « Ceux qui se laissent dire que la religion empêche ou que c’est des pratiques mystiques, n’ont jamais eu un cas pressant sous la main. Ma sœur a été sauvé au CHU en 2018 grâce au sang d’un étranger ».

Ces réserves émises n’empêchent pourtant pas que, le besoin reste réel. Le ministère de la Santé publique (Minsanté) estime ce besoin à 400 000 poches de sang par an. En 2021, le CNTS n’a pu collecter que 100 000 poches de sang. Le gap à combler est encore très important, soit 300 000 poches.

Pour davantage communiquer sur la question, et récolter certaines poches, une grande campagne de collecte de sang est organisée à l’esplanade de l’immeuble de la Croix-Rouge à Yaoundé. Le CNTS espère convaincre de nouvelles personnes à s’habituer au don du sang pour sauver des vies.

Pour mémoire, le CNTS est chargé de coordonner toutes les collectes de sang sur le territoire national.

Cameroun : le don de sang chute de 20% en 2020

Depuis 2019, le Cameroun connait une baisse drastique du don de sang et des donneurs volontaires due à la crise sanitaire liée au coronavirus.

 

De 22 à 40%, c’est le taux de régression du don de sang enregistré au Cameroun par le Centre national de transfusion sanguine (Cnts). La situation est inquiétante au regard de l’impact sur la collecte des poches de sang, comme l’a expliqué ce 1er février le directeur général du Cnts Dora Mbanya au poste national de la Crtv.

En effet, en 2021, 100 000 poches de sang sont disponibles sur le plan national pour un besoin évalué à 400 000 poches. Bien avant cette année-là, les chiffres issus de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) révèle déjà un écart entre la disponibilité de sang et la demande.

Sur la nécessité nationale de disposer d’au moins 400 000 poches de sangs, le Cameroun en a réuni 103 359, soit un taux de collecte estimé à 25,8% en 2019. Dans la ville de Yaoundé, les poches collectées ont diminué de 32 000 à 26 000 entre 2019 et 2021, explique Pr Dora Mbanya, reprise par lurgentiste.com.

Selon l’hématologue Mbanya, les raisons de cette chute sont liées aux effets de la présence du Covid-19 sur le territoire camerounais depuis mars 2020. En effet, la peur de l’exposition au virus réputé mortel a empêché les donneurs de se rendre dans les formations sanitaires pour faire le don de sang. En outre, le coronavirus a affecté les donneurs du Cnts si bien qu’ils n’ont pas pu se prêter à l’exercice pendant une période en particulier lors du confinement instauré par le gouvernement 17 mars 2020.

Pour renverser cette tendance, le Cnts procède à la sensibilisation. Il profite de la tenue de la Coupe d’Afrique des nations CanTotalEnergies Cameroun 2021. Le but est de tirer la sonnette d’alarme et passer le message d’incitation au don de sang. Ainsi, des personnes âgées de 18 à 60 ans remplissant les critères de poids et de santé peuvent offrir de leur sang et sauver des vies.

Cameroun: les besoins en sang dans les hôpitaux et centres de santé estimés à 400 000 poches par an

Ces besoins sont satisfaits à moins de 25% actuellement. Le ministère de la Santé publique travaille avec des partenaires internationaux pour améliorer la disponibilité des poches de sang à travers la mise en place effective du Centre national de transfusion sanguine

 

Le besoin en sang dans les établissements sanitaires au Cameroun est annuellement estimé à 400 000 poches, avec moins de 25% de ce besoin satisfait, selon les données disponibles auprès de la direction générale du Centre national de transfusion sanguine (CNTS).

Ledit Centre, organisé par un décret présidentiel en février 2019 et pour lequel le Pr Dora Ngum Shu épouse Mbanya assure les fonctions de DG depuis le 03 juillet 2020, a pour principale mission d’assurer la disponibilité et l’accessibilité aux produits sanguins de qualité sur toute l’étendue du territoire national, afin de réduire les nombreux cas de mortalité qui surviennent par manque de sang.

Une réunion pour les modalités de mise en place de ce centre a été organisée à Yaoundé le 23 novembre par le ministère de la Santé publique (Minsanté) avec les principaux partenaires du gouvernement dans ce projet: l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui gère des financements y relatifs de la Banque islamique de développement (BID), l’Agence française de développement (AFD) et Expertise France. La réflexion se poursuit.