Cameroun : comment transformer 50% de la production du coton à l’horizon 2030

Selon le Bureau de mise à niveau (BNM) des entreprises au Cameroun, seuls les 2% du coton produit sont transformés localement.

L’atteinte des objectifs fixés dans le cadre de la SND30 est principalement adossée sur la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). Or, les performances de cette dernière n’augurent pas encore un avenir radieux d’où la nécessité de mettre le pied à l’étrier. La Stratégie nationale de développement du Cameroun (SND 30) table sur 50%, le niveau de transformation du coton fibre en 2030. Toutefois à 7 ans de l’échéance, les objectifs semblent une équation difficile à résoudre vu la situation qui prévaut.

Dans une interview accordée à nos confrères du poste national le 17 mai dernier, Chantal Elombat Mbedey, le Directeur du Bureau de mise à niveau (BMN) des entreprises au Cameroun précise que seuls 2% du coton produit sont transformés. Et selon le secrétaire permanent du Comité de Compétitivité (CC) Hermann Fotié, le pays produit environ 300 000 tonnes de coton fibre par an « et exporte pratiquement toutes les fibres issues de ce coton graine », fait-il savoir à nos confrères de la Crtv avant d’ajouter que « le niveau de transformation de la fibre produite va baisser d’année en années ».

Pour inverser la tendance, Hermann Fotié propose prioritairement le renforcement des capacités de production de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) qui « doit pouvoir inciter l’entrée dans le secteur, d’autres entreprises ». Au sein de cette entreprise publique, on déplore avoir perdu  beaucoup des parts du marché. La preuve, « on est passé de presque 10% de coton transformé depuis quelques années à moins de 2% aujourd’hui à cause de la concurrence déloyale des pays asiatiques», détaille Gabriel Ekongolo, chef de la production de la Cicam.

Le volet production de la Cicam n’est pas en reste. D’après la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), « la production du tissage a baissé de 22,29%, passant de 4 620 kml en 2020 à 3 590 kml en 2021 pour une capacité de 16 000 kml. De même, la baisse de la capacité de production des imprimés et tissus teints (5 346 kml en 2021 contre 6 489 kml en 2020 pour une capacité de 20 000 kml) et celle des éponges tissées (31,3t produits en 2020 sur 220t attendus), résultent des arrêts récurrents des activités», lit-on.

Ainsi, vu les contre performances enregistrées « depuis une dizaine d’années » à la Cicam, l’on est pour le moment, moins rassurés que la situation pourrait s’améliorer au bout de sept ans en l’absence d’une véritable restructuration, d’une rénovation d’équipements de travail de l’entreprise entre autres.

Cameroun : comment le Sénat a croqué 167 milliards F en 9 ans

De quoi relancer les débats sur l’utilité de cette institution budgétivore, opérationnelle depuis 2013.

La principale mission du Sénat est d’adopter les Lois, d’apporter des amendements ou de rejeter des textes soumis à son examen. La deuxième mission est de contrôler l’action du gouvernement. Ce contrôle s’exerce par des questions, des débats ou des investigations menées par les sénateurs. Prévu dès la Constitution camerounaise de 1996, le Sénat représente les collectivités territoriales décentralisées, à savoir les communes et les régions.

Mais ce n’est qu’en 2013 que les premiers sénateurs ont été élus. Calculette en main c’est un montant cumulé de 167 milliards de FCFA que cette institution a coûté au contribuable camerounais depuis sa création. De quoi relancer les débats sur son utilité, certains la considérant comme une institution budgétivore.

L’enveloppe allouée au Sénat dans la loi des finances pour l’exercice 2021 s’élève à 16 milliards de F. Elle est affectée à la gouvernance et à l’appui institutionnel du Sénat et l’objectif visé, selon la loi, est d’« assurer la mise en œuvre optimale des programmes du Sénat ».

Le budget du Sénat, pour cet exercice 2023, qui correspond à une année au cours de laquelle sont prévues des élections sénatoriales, est en hausse par rapport à celui de l’exercice précédent. Le budget du Sénat, pour l’exercice 2022, était en effet de 15 ,162 milliards de FCFA. Le même que pendant les deux exercices précédents, à savoir 2021 et 2020.

A en croire Ecomatin, on note donc une augmentation d’un milliard de F entre le budget de l’exercice en cours et celui des deux exercices précédents. Bref, en 2023, le Sénat a tout simplement le budget le plus important depuis sa mise en place effective en 2013. En arrêtant ce budget en décembre 2022, le bureau du sénat a justifié la hausse par la volonté de prendre en compte un certain nombre d’innovations.

Il s’agissait de notamment de l’engagement des sénateurs dans l’approfondissement du processus de décentralisation. « Le Sénat mettra un accent sur la décentralisation à travers les descentes des sénateurs sur le terrain », avait expliqué le sénateur Otte Andrew Mofa. Une autre raison de cette hausse du budget du Sénat en 2023 est le déménagement et l’installation de la chambre dans ses nouveaux locaux, car le Sénat camerounais ne disposait pas encore d’un siège depuis sa création. Mais depuis  9 ans, en quoi le Sénat a modifié le quotidien des Camerounais ? Difficile de savoir.

Cameroun : comment sortir de la matrice de la mort

Comment se fait-il que dans notre pays, tout ce qui a amélioré la vie des autres peuples est devenu la mort ?

Pourquoi est-ce que dès qu’un Camerounais rêve d’un monde meilleur, où nous aurons de la nourriture, de l’eau, de l’électricité, des routes, de bons hôpitaux, une bonne gouvernance … c’est la mort qui lui est promise ? Pourquoi est-ce que seulement dans notre pays on assimile à la mort le fait de demander à ceux qui nous gouvernent de bien faire leur travail ? Au Cameroun, si vous organisez une marche pourtant prévue par la loi pour exiger une meilleure vie, on vous accuse d’être celui qui « envoie les enfants des autres mourir ».

Depuis quand marcher tue?  Comment se fait-il que dans notre pays, tout ce qui a amélioré la vie des autres peuples est devenu la mort ? Quand vous regardez les films sur le FBI, la CIA, le KGB, le MI6,TSAHAL… Ces corps de la police sont au service du peuple américain, russe, anglais, israélien, contre les ennemis étrangers.

Pourquoi dans notre pays quand vous entendez les histoires de nos services de renseignement et autres ce sont des lieux d’élimination, des centres de torture contre les camerounais ? Avec tous les ennemis que l’Afrique connaît, comment en sommes-nous arrivés à ne traquer que nos propres frères ?

Pourquoi la mort est-elle le destin de l’Africain sur cette terre ? Dès qu’un africain rêve d’un avenir différent de celui mortifère qui lui est offert depuis l’esclavage, la colonisation et les dictatures, c’est la mort qui lui est brandie. Celui qui décide de partir à la recherche d’un monde meilleur, vous laissant avec votre pays, c’est encore la mort qui l’attend dans les océans et les déserts qu’il doit traverser.

Quand il est afro-américain, le seul sentiment de liberté qu’il aurait pu exprimer en marchant dans la rue peut lui coûter la vie je pense à George Flyod. Quand il est africain, oser vouloir un monde meilleur, c’est encore mourir. L’engagement politique en Afrique, c’est la mort, pourtant c’est simplement une façon de dire qu’on refuse de vivre comme des animaux.

Qui a enfermé l’Africain dans cette matrice de mort ? Qui a eu intérêt, depuis des siècles, à associer l’avenir de l’Africain à la mort ? Quand on pense à Sankara, Kadhafi, Amlicar Cabral, Um Nyobe, Moumié, Manga Bell, Malcolm X, Martin Luther King… Et Martinez Zogo, on comprend que c’est un projet qui a commencé il y a des siècles qui se poursuit encore aujourd’hui. L’Afrique doit vivre!

«Comment vivre ensemble au Cameroun aujourd’hui et demain sans s’entretuer?»

Le temps est venu d’un dialogue national exigeant, sincère et inclusif. Pour que notre pays se relève et recommence sa marche en avant.

Le 22 janvier, nous avons tous été choqués par l’assassinat d’Arsène Salomon Mbani Zogo dit Martinez Zogo, journaliste travaillant pour Amplitude FM, une station de radio basée à Yaoundé, la capitale camerounaise. A la suite de ce crime odieux, un de plus perpétré au Cameroun, nous faisons part de notre vive préoccupation face à la tournure violente du débat public dans ce pays pivot d’Afrique centrale dont la stabilité est menacée par d’âpres luttes de clans rivaux au sommet de l’Etat, du fait d’une fin de cycle à la fois proche et inéluctable.

L’assassinat d’un journaliste va toujours au-delà du fait d’ôter la vie à une personne. C’est un crime contre la société parce qu’il porte atteinte à la liberté d’expression. Dès lors, exhorter la justice à rechercher sans relâche, à arrêter et à juger les auteurs de tels actes ne suffit plus.

La course-poursuite dans la ville, l’enlèvement de la victime par ses bourreaux, la torture, l’humiliation du supplicié, sa mutilation et l’exposition de sa dépouille représentent un défi à notre aptitude à réagir en tant que communauté de vie et société civilisée. Il s’agit d’une provocation visant à éprouver ce qu’il nous reste de repères, de règles et de capacité à rendre la justice et à protéger le vivant. Cette spectacularisation de la violence est également destinée à frapper les esprits et à infecter notre imaginaire afin de valider un processus insidieux de perte de libertés et de droits fondamentaux.

*Les forces obscures d’oppression* 

L’assassinat de Martinez Zogo intervient à la suite de dizaines d’autres non élucidés à ce jour : Engelbert Mveng, Mgr Yves Plumey, Joseph Mbassi, Antony Fontegh, les sœurs Marie Germaine et Marie Leone, Mgr Jean-Marie Benoit Balla, Germain Cyrille Ngota Ngota et plusieurs autres. Il vient s’ajouter à la longue liste d’autres crimes commis au détour de la guerre qui, depuis plusieurs années, ravage les régions anglophones.

Depuis la découverte, le 22 janvier, du corps du journaliste, enlevé cinq jours plus tôt, aucune information officielle n’a été donnée par les autorités sur le déroulement de l’enquête. Ainsi, les forces obscures d’oppression qui sont les instigatrices de ces crimes perpétuent-elles une longue tradition de banalisation de l’impunité et d’acceptation de l’atrocité visant à faire peur et à détourner les citoyens de leur devoir de veille sur la qualité de la gestion des affaires publiques.

L’« addiction » à la violence contre les corps intermédiaires, à l’instar notamment de la presse, des syndicats, du clergé et des associations a également pour effet de susciter le dégoût ou l’indifférence du peuple vis-à-vis de la politique. La puissance des images de corps profanés et l’impuissance de la justice forment un cocktail de psychotropes anesthésiants.

Le projet ourdi par les auteurs de ces crimes est de nous dégoûter de la démocratie en la faisant passer pour un système anarchique où règnent violence et impunité. Ils veulent nous détourner de notre rêve de bâtir un Etat de droit garantissant aussi bien la séparation des pouvoirs que les droits de l’homme, les libertés publiques et individuelles.

*Nébuleuses assoiffées de pouvoir*

Il est de notre devoir de faire obstacle à ce projet dont l’objectif inavoué est de susciter un désir d’ordre, voire d’homme fort à la tête d’un pouvoir central qui serait certes violent, mais prétendument protecteur.

Les Camerounais ont donc rendez-vous avec l’histoire. Tous ensemble en tant que peuple, ils devront se poser cette question existentielle et y répondre : comment vivre ensemble aujourd’hui et demain sans s’entretuer ?

Ils ont le choix de laisser s’épanouir ces puissants groupes d’intérêt qui tentent d’imposer leur loi au-dessus de l’intérêt général pour freiner l’instauration d’un Etat moderne. Un peuple libre, ayant à sa tête non pas des maîtres, mais des leaders librement désignés, pourrait en revanche opposer à ces nébuleuses assoiffées de pouvoir sa foi inébranlable dans les vertus émancipatrices de la démocratie et la protection effective des principes généraux du droit.

Le temps est venu d’un dialogue national exigeant, sincère et inclusif. Pour que notre pays se relève et recommence sa marche en avant, il est urgent de procéder à un audit de conformité de la gouvernance en cours eu égard au contrat social initial. Le temps est venu de remettre sur la table les règles qui régissent les grands moments de notre démocratie en construction, à savoir : une authentique palabre, suivie d’un consensus autour de la règle du jeu électoral, une redéfinition des modalités de la reddition des comptes et des conditions de la délibération.

*Le piège mortifère du repli identitaire*

Il est tout aussi urgent de renouveler les termes de notre adhésion à cette nation à la lumière du principe d’égalité et des valeurs liées à la fraternité.

Il est impératif d’ouvrir un dialogue pour réaffirmer ce que c’est qu’être camerounais et africain si nous voulons éviter le piège mortifère du repli identitaire. Il nous semble capital de rediscuter de notre rapport au bien commun, du sens à donner au service public, de la restauration de la confiance dans les transactions économiques et commerciales, du respect de la règle commune, de l’égal accès aux ressources publiques, de l’urgence climatique et environnementale et de notre intégration à notre juste place aussi bien dans notre continent que dans ce monde en mutations.

N’en doutons pas, quelles que soient leurs opinions politiques ou leurs convictions religieuses, la majorité des Camerounais aspire à vivre dans un pays paisible et uni. D’inéluctables changements se profilent. Nous gagnerions à les préparer dans la douceur, sans ingérence externe, dans le cadre d’une vaste concertation nationale. Nous demandons aux gouvernants et à toutes les forces vives de notre peuple d’en adopter le principe et d’en fixer les modalités.

A toutes les âmes de bonne volonté, nous disons qu’il commence à se faire tard et la nuit approche. Mais il est encore temps d’arrêter les frais avant que la catastrophe n’advienne.

*Felix Agbor Balla*, avocat, défenseur de droits humains ; *Calixthe Beyala*, écrivaine ; *Marie Roger Biloa*, journaliste ; *Charlotte Dipanda*, artiste ; *Georges Dougueli*, journaliste ; *Alain Foka*, journaliste ; *Simon Alain Handy*, diplomate ; *Clarisse Juompan*, journaliste ; *Louis Keumayou*, journaliste ; *Ambroise Kom*, écrivain, enseignant ; *Théophile Kouamouo*, journaliste ; *Achille Mbembe*, essayiste, enseignant, chercheur ; *Akere Muna*, avocat, homme politique ; *Maximilienne Ngo Mbe*, défenseure de droits humains ; *Alice Nkom*, avocate, défenseure de droits humains ; *Jackson Ngnie Kamga*, avocat ; *Armand Noutack*, enseignant ; *Eugene Nyambal*, économiste ; *Claudy Siar*, journaliste ; *Alexis Tcheuyap,* universitaire, essayiste.

Eclairage : comment comprendre les morts en cascade dans le football italien

Le rapport est effrayant : sur 400 joueurs professionnels décédés depuis le début des années 60, près de 70% le sont de manière suspecte.

Les déclarations choc de Dino Baggio sur dopage. Ils s’appellent Gianluca Vialli, Sinisa Mihajlovic, Paolo Rossi, Fabian O’Neill, Bryan Dodien, Gian Piero Ventrone, Andrea Fortunato, Gianluca Signorini, Francesco Morini, Tommaso Cesare, Giuliano Taccola, Gaetano Scirea, Bruno Beatrice, Dino Berardi, Ernst Ocwirk, Renato Curi, Maurizio Greco, Piermario Morosini, Giuseppe Perrino, Antonello Campus. Ils ont deux choses en commun, c’était des footballeurs en Italie, et ils sont morts dans des conditions suspectes. Pour d’autres comme Gianluca Pessotto, Nello Saltutti, Carlo Petrini, leur vie a basculé. 90% de ces joueurs ont joué à la Juventus.

Après la période assombrie par le procès des matches truqués visant la Juventus, plusieurs enquêtes mèneraient vers un système de dopage généralisé qui, a posteriori est à l’origine de nombreux décès de footballeurs. Ce n’est pas la première fois que le spectre du dopage tourne autour du football italien. En 2004 déjà, la Juventus a fait l’objet d’un procès pour répondre de ses méthodes médicales durant les années 1990. Dans le cadre de cette enquête, le procureur Raffaele Guariniello a ouvert près de soixante-dix dossiers pour « homicide involontaire ».

Les conclusions du rapport ont bouleversé toute l’Italie

Le rapport est effrayant : sur 400 joueurs professionnels décédés depuis le début des années 60, près de 70% le sont de manière suspecte. Parmi les 24 000 joueurs, le taux de victimes du cancer représente le double de celui de la population. La mort de Gianluca Vialli, le 6 janvier dernier, après une longue bataille contre le cancer du pancréas, (et de Sinisa Mihajlovic) a choqué le monde du football et relancé le débat.

Ce qui fait du bruit désormais, ce sont les déclarations chocs de Dino Baggio, coéquipier à la Juventus : « Nous devons revenir sur ce que nous avons pris, nous devons enquêter un peu sur les substances prises pendant ces périodes. Je ne sais pas si c’est dû à ça, mais il y a toujours eu du dopage. On n’a jamais pris de trucs bizarres parce qu’il y a un pourcentage qu’il faut respecter. Mais avec le temps, il faut voir si certaines substances sont bonnes ou non, si les substances peuvent être éliminées ou restent à l’intérieur de l’organisme ».

Il poursuit au micro de Tv7 : « J’ai peur aussi, ça arrive à trop de joueurs. Dans mes années, il y avait trop de dopage. Je garde de merveilleux souvenirs de Gianluca, c’était un homme du vestiaire et il voulait faire grandir les jeunes joueurs. J’étais dans son équipe quand j’avais 21 ans et il avait toujours un bon mot pour nous. Il est parti trop tôt de nos vies ».

Les cas sont nombreux et s’accumulent

Dans le football italien, 51 cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA), maladie neurodégénérative grave qui se traduit par une paralysie progressive des muscles impliqués dans la motricité volontaire sont recensés (pour 39 décès). On compte parmi eux Armando Segato. Le milieu de la Fiorentia est mort peu avant son 43e anniversaire. Suivent Narciso Soldan, Adriano Lombardi, Guido Vincenzi, Albano Canazza, Giorgio Rognoni, et bien d’autres.

Les cas sont nombreux et s’accumulent de plus en plus depuis quelques années. Le cas le plus célèbre est celui de Gianluca Signorini, légendaire capitaine de la Genoa décédé d’une SLA le 6 novembre 2002 à l’âge de 42 ans. Sa disparition a alerté l’opinion publique sur ces décès de footballeurs et a poussé la Justice italienne à ouvrir une enquête, rapidement close par manque de preuves.

Les études alors menées ont néanmoins permis de découvrir que la prévalence de personnes touchées est bien plus importante dans le football que pour l’ensemble de la population. Selon une étude conduite par le Pr. Adriano Chio à Turin, sur un échantillon de 7.325 joueurs en activité entre 1970 et 2006, 8 cas de SLA ont été recensés, un chiffre supérieur à six fois la moyenne de la population. De quoi se poser des questions.

D’autant plus que la SLA n’est pas la seule maladie à toucher principalement les footballeurs. Bruno Beatrice par exemple, n’a que 39 ans lorsqu’il est emporté par une leucémie. Un décès qui fait parler de lui. Sa veuve explique en effet ce dernier par l’absorption massive de produits dopants : « Les médecins de la Fiorentina, lui faisaient des piqûres en continu et, après les matchs, ses jambes tremblaient pendant deux jours ! C’était comme ces animaux qui continuent de sauter une fois tués. Pendant plus d’un mois, il a été contraint de se rendre dans une clinique et de se soumettre à des radiations quotidiennes de deux à trois minutes ». 

Nous étions transformés en fauves

Si le décès de Bruno Beatrice a enflammé l’opinion sur les possibles pratiques dopantes en Italie, il n’est pas le premier. En 1980, celui d’Ernst Ocwirk avait fait délier des langues. Cet ancien international autrichien et attaquant de Gênes est décédé de sclérose en plaques à l’âge de 54 ans. Un de ses anciens coéquipiers génois, Carlo Petrini, a alors raconté les pratiques qui sévissaient dans leur club : « À Gênes, ils nous faisaient des injections une heure avant le match et nous recommandaient de faire un échauffement lent. Au bout de vingt minutes, c’était comme si le feu brûlait en nous. Nous étions transformés en fauves. Sur le terrain, on avait la langue gonflée et une bave verdâtre à la bouche ».

Le procureur de Turin, Rafaele Guariniello indique que pour son étude sur les morts suspectes en Italie, le cancer est une cause anormalement élevée de décès : « Parmi les 24 000 joueurs pris en considération, le taux de victimes du cancer est double par rapport à celui de la population : 13 cas de tumeur au colon, 9 au foie, 10 au pancréas alors que la normale aurait dû être 6, 4 et 5 cas ».

Entre 2004 et 2006, deux éminents médecins de Turin et Pavie ont aussi enquêté sur ce sujet. « Nous avons rencontré 7 325 joueurs italiens, avaient-ils déclaré il y a un an. Au maximum, on aurait dû trouver un malade, voire aucun. Or, on a découvert que huit d’entre eux étaient atteints de cette maladie. C’est beaucoup. C’est trop ».

Les cas de cancer et de malformations ont aussi été recensés autour de l’équipe d’Algérie de 1982. La mort de Gianluca Vialli et Sinisa Mihajlovic relance le débat. Le décès de Marco Pantani alias le Pirate, l’un des meilleurs cyclistes au monde en 2004, ainsi que les soucis de santé dans le cyclisme amènent à plus de questionnement. Et le dopage n’est pas être seule piste étudiée.

Les autres pistes sont les traumatismes subis au quotidien, mais force est de constater qu’ils sont plus nombreux dans les sports de contact que le football, les méthodes de récupération, l’usage de substances toxiques pour l’entretien des pelouses … Le mystère reste donc entier, et en attendant de nouveaux cas, il est urgent de tempérer le culte de la victoire. C’est cette quette de la victoire à tous les prix qui a amené la Juventus à acheter des matchs et à mettre des vies en danger.

Cameroun : comment moderniser l’outil de production de l’entreprenariat

Le ministre des PME, Achille Bassilekin III, a reçu en audience le 19 juillet dernier, une mission de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel.

Une délégation de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) a été reçue le 19 juillet dernier à Yaoundé par Achille Bassilekin III, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat (MINPMEESA). L’équipe de l’ONUDI était conduite par Ridah Ben Mosbah, ancien ministre tunisien de l’industrie et des PME.

Cette séance de travail s’inscrivait dans la poursuite du processus de mise en œuvre des projets de coopération engagés par le MINPMEESA avec l’appui de cette organisation onusienne. Lors des échanges, il a été question de présenter au ministre les conclusions de l’étude sur développement institutionnel du Bureau de Mise à Niveau des entreprises camerounaises (BMN).

« nous avons formuler un certain nombre de recommandations pour l’évolution de cette structure afin d’améliorer sa performance et la qualité des services qu’elle rend aux entreprises et mieux dans l’écosystème des institutions d’appui au secteur privé de manière à être réellement un acteur majeur dans la stratégie faitière de la transformation structurelle », a déclaré Ridah Ben Mosbah. Ledit pilier ambitionne de moderniser l’outil de production, capter la valeur ajoutée, valoriser les ressources naturelles.

A en croire Cameroon tribune, la collaboration entre le ministère des PME et l’ONUDI, a déjà la réalisation de certains projets, notamment financement de l’étude que la gestion des pertes post-et récoltes qui  a conduit à la construction des centres de transformation agroalimentaire ; l’accompagnement de la Bourse de sous-traitance et de partenariat dans sa phase de démarrage avec la mise à disposition d’experts dans la période 2012-2016 pour le partage des bonnes pratiques. Il y a aussi la mise en place du Centre de la petite hydroélectricité de l’Ecole nationale polytechnique de Yaoundé.

 

 

Can Maroc 2022 : Cameroun, comment briser le signe indien face au Nigeria

Les affiches des quarts de finale de cette 14ème édition de la Can seront Maroc-Botswana, Zambie-Sénégal, Afrique du Sud-Tunisie et un explosif Cameroun-Nigeria.

La phase de groupes de la Coupe d’Afrique des nations féminine (CAN Maroc 2022) s’est achevée ce 10 juillet avec une victoire 4-0 du Nigeria sur le Burundi et un succès 1-0 de l’Afrique du Sud face au Botswana. Plus que de simples quarts de finale : les quatre prochains matches de Coupe d’Afrique des nations féminine seront des billets directs pour la prochaine Coupe du monde, prévue du 20 juillet au 20 août 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Les matches Maroc-Botswana, Zambie-Sénégal (13 juillet) et Afrique du Sud-Tunisie, Cameroun-Nigeria (14 juillet) auront donc un double enjeu. Il y aura sans doute un peu plus aussi entre Camerounaises et Nigérianes. Les Lionnes indomptables ont été privées à quatre reprises du trophée par les Super Falcons. Leur rencontre fait figure de finale avant l’heure.

Les Lionnes seront donc en danger face aux Super Falcons du Nigeria. Une équipe quia remporté 11 titres sur 13 de championne d’Afrique. Gabriel Zabo se doutait déjà, lors de la conférence de presse d’après-match samedi, que le Cameroun hérite de cette sélection. Il a sûrement dû bien visionner la dernière rencontre de groupe du Nigeria contre le Burundi. Les experts vidéo des Lionnes ont certainement fait les bons découpages pour le coach qui se fait appeler affectueusement “El tactico”.

Les Lionnes devront cependant faire sans deux de ses milieux de terrain titulaires. Jeannette Yango «Kaka» et Monique Ngock, pour accumulation de cartons jaunes, devraient logiquement rater la rencontre. Gabriel Zabo doit rapidement venir avec des solutions capables de pallier à l’absence de ces deux bonnes relayeuses.

Le Nigeria est la bête noire du Cameroun. Comme le disait Rigobert Song, “quand tu sais que tu es en danger, là tu n’es plus en danger”. Espérons que Gabriel Zabo a appris la leçon. Pour conjurer le mauvais sort, les filles de Gabriel Zabo devront jeudi 14 juillet dès 17h, jouer à 200% de leurs capacités.

Mondial « Qatar 2022 » : comment le Cameroun a brisé le rêve de l’Algérie

Défait vendredi dernier à domicile au match aller par les Fennecs (0-1), les Lions indomptables ont renversé la situation ce mardi à Blida (1-2), au terme d’un scénario fou.

Les Lions indomptables n’avaient jamais si bien justifié cet adage : impossible n’est pas camerounais ! L’équipe nationale de football du Cameroun s’est qualifiée pour la Coupe du monde Qatar 2022 à la dernière seconde de la prolongation, grâce à un but de Karl Toko Ekambi.

Le début de rencontre est pourtant dominé par l’Algérie. Les Fennecs misent sur des contres fulgurants et se montrent les plus dangereux dans les premières minutes, mais ils ont été bien trop imprécis offensivement, à l’image d’Islam Slimani qui aurait pu ouvrir le score d’entrée (2è mn) ou encore de Youcef Belaïli (28è mn) qui aurait pu répondre au but d’Eric Maxim Choupo-Moting, à l’affût d’une faute de main de Raïs M’Bolhi (1-0, 22ème).

Au retour des vestiaires, les Fennecs présentent le même visage. À la 49e minute, ils pensent avoir enfin débloqué leur compteur grâce à un but de Slimani, qui est finalement refusé pour une position de hors-jeu. Sept minutes plus tard, lancé dans la surface sur un centre de Riyad Mahrez, Abdelkader Bedrane se montre lui aussi dangereux et manque de très peu le cadre de la tête.

Une erreur rattrapée en deuxième période, quand le gardien des Fennecs réalisait un superbe double arrêt devant Léandre Tawamba et Martin Hongla (68è mn) et sauvait son équipe. Une équipe qui, quand elle ne manquait pas de justesse, butait sur un André Onana solide sur sa ligne (55ème).

En fin de rencontre, les Fennecs essayent d’emballer le match. À la 83e minute, le portier camerounais André Onana repousse une frappe du gauche de Mahrez plein axe bien servi par Slimani. Conséquence : aucune des deux sélections ne trouvait l’ouverture en deuxième période et elles se dirigeaient vers une prolongation.

L’Algérie pense avoir fait le plus dur à la 98e grâce à un but de Slimani sur un centre d’Ahmed Touba, mais cette égalisation est finalement refusée pour une faute de main, après l’intervention de la VAR. Les joueurs de Djamel Belmadi poussent et mettent le feu devant la cage camerounaise, mais sans réussir à concrétiser. À la 112è mn, André Onana repousse une magnifique et puissante frappe d’Ismaël Bennacer.

Ahmed Touba pense alors avoir délivré son équipe à la fin de la seconde prolongation. Entré en jeu une vingtaine de minutes plus tôt, le défenseur marque de la tête sur un corner tiré par Rachid Ghezzal (118è mn), mais les espoirs de l’Algérie sont balayés quelques minutes plus tard.

Alors que Collins Fai adresse un centre vers l’entrée de la surface, Michael Ngadeu le dévie de la tête. En embuscade, Karl Toko Ekambi pousse le ballon au fond des filets (120e+4) et propulse le Cameroun vers le Mondial.

A la fin de la partie, le coach des Fennecs Djamel Belmadi est resté de longues minutes en larme après l’élimination de son pays. A côté, l’image de Samuel Eto’o et de Rigobert Song portés en triomphe par les Lions a fait le tour du monde. Le meilleur buteur de l’histoire des Lions (56 buts en 108 matchs) devenu président de la Fédération camerounaise de football et l’ex-capitaine, aujourd’hui sélectionneur manager à l’aube de ces barrages, ont réussi leur pari. Le Cameroun qui a raté le Mondial russe (2018) revient sur la plus grande scène mondiale et va disputer sa huitième Coupe du monde.