Cameroun : l’Union européenne s’engage à allouer 11 milliards de F

La Commission de l’Union européenne (UE) a décidé d’allouer cet argent Cameroun pour venir en aide aux communautés vulnérables pour cette année 2023.

« Ce financement apportera un soutien aux plus nécessaires dans les communautés vulnérables touchées par les conflits, les déplacements et la hausse de l’insécurité alimentaire », a fait savoir Janez Lenarčič, commissaire à la gestion des crises de l’UE, pendant la conférence de haut niveau sur la région du Lac Tchad, qui se tenait ce début de semaine à Niamey au Niger.

Depuis 2022, Bruxelles estime que près de 3,9 millions de personnes sont en situation humanitaire difficile. À cause des affrontements entre les groupes sécessionnistes et l’armée camerounaise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui ont déjà obligé 598 000 personnes à fuir leurs villages, des exactions de la secte islamique Boko Haram, des conflits intercommunautaires dans la région de l’Extrême-Nord, de la persistance de la sécheresse qui a causé une crise alimentaire, etc.

Pour l’UE, il faut rapidement apporter une aide vitale à toutes ces personnes déplacées par les conflits, ainsi qu’aux communautés d’accueil. Il est aussi question de « répondre aux besoins alimentaires les plus pressants des ménages et des communautés touchés par le conflit et de traiter les enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sévère », indique l’UE. Qui met aussi l’accent sur les secteurs de la santé et la mise en place d’un programme d’éducation destiné à ces populations déplacées.

En 2022, Bruxelles a alloué 27,5 millions d’euros, soit 18 milliards de FCFA, d’aide humanitaire au Cameroun. Une partie de cet argent provenait du Fonds européen de développement, le principal instrument de l’aide communautaire à la coopération et au développement que l’UE apporte aux pays du groupe Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP).

Cameroun : une nouvelle initiative pour booster le secteur aquacole

Le Ministre de l’Élevage, des pêches et des industries animales, Dr Taïga, a présidé hier mardi 22 mars 2022 à Yaoundé, la cérémonie de lancement de la mission de formulation du programme d’appui au développement de l’entrepreneuriat aquacole.

Développer la production du poisson sur l’ensemble du territoire national et dans toutes les techniques de la convention actuelle du secteur. Tel est l’objectif de ce nouveau programme d’accompagnement.

D’une durée de 6 ans, le programme démarrera probablement en 2023 pour s’achever en 2029. Pour le ministre, il s’agit là d’un projet très important. C’est pourquoi, a-t-il souligné, des équipes vont se déployer sur l’ensemble du territoire national, afin de recueillir les besoins ainsi que les préoccupations des uns et des autres, et pouvoir ainsi lever toutes les contraintes autour dudit secteur.

Les aquaculteurs veulent à travers ce programme tripler, voire quadrupler la production. « Nous attendons de ce projet un accompagnement plus sérieux de nos communautés, parce que nous nous sommes engagés récemment dans la vulgarisation de l’aquaculture comme une économie alternative de nos populations, qui ont la volonté de se lancer dans la production du poisson », a indiqué le Père Ezéchiel Esope Zanwoen, coordonnateur de l’Association chrétienne « Caritas » de Sangmélima.

En 2019, l’offre en produits halieutiques au Cameroun se situait à 335 158 tonnes. Une offre largement dominée par la pêche artisanale maritime (79%), suivie de la pêche continentale (14%) et de la pêche industrielle (4%). L’aquaculture n’apparaît qu’en dernier ressort avec seulement 3% de l’offre globale.

C’est dans le but de booster de la filière et lutter contre la vie chère que le Minepia multiplie les stratégies de production locale.

Cameroun: la face cachée de l’investissement des entreprises dans l’acquisition des terres

Selon une récente étude menée par le Centre pour l’environnement et le développement (Ced), les communautés locales ne bénéficient pas pleinement de leurs droits face aux agro-industries

Les mécanismes de protection des droits des communautés ne sont pas précisés au Cameroun, indique d’entrée le rapport d’étude du Ced sur «l’acquisition des terres à grande échelle du 1er janvier 2005 au 31 août 2013», publié par Samuel Nguiffo et Michelle Sonkoue Watio en mars 2015. Cette lacune expose les riverains à la perte de leurs terres et de leurs ressources.

De cette enquête, portée sur 40 autorités administratives et 24 autorités locales dans les dix régions du pays, il ressort que les investisseurs risquent d’affecter durablement la capacité des communautés à préserver leurs modes de vie traditionnels. Les territoires des peuples autochtones se sont trouvés considérablement réduits tandis que leur environnement écologique et leur stabilité sociale sont menacés. Il serait peut-être souhaitable que l’État marque une pause dans les attributions, en attendant de mettre en place un système efficace, inclusif et transparent, grâce auquel la cession des droits aux investisseurs passerait par l’identification et la protection des droits de l’ensemble des acteurs, y compris les plus faibles, c’est-à-dire les communautés locales et autochtones.

Les terres du Cameroun font actuellement l’objet de sollicitations multiples de la part des secteurs forestier, minier et agro-industriel. Ces sollicitations s’inscrivent dans le cadre d’une politique axée sur l’encouragement des investissements étrangers. «Un phénomène positif» encouragé par le gouvernement camerounais qui devrait profiter à la balance des paiements du pays. Outre la motivation par la demande, il faut par ailleurs prendre en compte la motivation par l’offre dans le but d’atteindre les objectifs économiques de développement du gouvernement camerounais, explique le rapport. Cependant, le caractère central de la terre dans les stratégies de développement local et national et l’attachement des communautés à leur espace vital imposent que l’espace soit gérée avec prudence, en raison des risques importants de conflits entre les parties prenantes qui y sont associés.

Nombre des transactions foncières de 2005 à 2013, selon le rapport du Ced
Droits réservés)/n

Plus ou moins encadrée, la procédure dans l’attribution des terres au Cameroun et ailleurs, est en règle générale relativement simple pour les investisseurs et ne prend pas forcément en compte le point de vue et les droits des communautés. Pour les investisseurs, il s’agit d’obtenir l’accès à la terre et la jouissance exclusive des terres concédées. Pour les communautés, les textes de loi en vigueur consacrent la reconnaissance et la protection de leurs droits de propriété et d’usage, mais leur pouvoir est en réalité limité, et ne leur permet pas de s’opposer à l’affectation de l’espace, ce qui a conduit à une réduction considérable des terroirs communautaires. À terme, cela pourrait entraîner des conflits localisés et une instabilité au niveau national, si les droits des communautés ne sont pas appliqués de manière plus scrupuleuse et plus active, souligne le rapport.

En cause, entre autres, le manque de transparence et d’accès aux informations pour les communautés, la difficile cohabitation entre entreprises agroindustrielles et communautés locales, et le non-respect des normes environnementales. Les agro-industries ont beaucoup d’effets négatifs sur l’environnement, de la perte de biodiversité à de multiples formes de pollution, en passant par la dégradation des sols. Enfin les engagements sociaux des agro-industries figurent peu dans les contrats, ce qui fait que les attentes des communautés dans ce domaine sont rarement satisfaites par les entreprises, révèle l’étude du Ced.

Superficies sollicitées ou contrôlées par entreprise et pays d’orginine indiquées dans le rapport du Ced
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Pour remédier à la situation, la mise en place par le gouvernement d’un système efficace, inclusif et transparent dans le cadre de la réforme foncière actuelle permettrait de créer une meilleure cohésion sociale et une situation plus stable dans l’intérêt à long terme des populations comme des entreprises agro-industrielles.

Il n’y a pas de meilleure occasion que la réforme foncière en cours au Cameroun pour amorcer une réflexion sur la question de l’acquisition des terres à grande échelle, conclut le rapport.

Rapport du Ced sur l’acquisition des terres à grande échelle depuis 2005

Les communautés locales tiennent à leurs terres
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Mutilations génitales: Des avancées notables

Un nouveau rapport des Nations unies fait savoir que 2000 communautés de plus ont abandonné ces pratiques en Afrique

Selon le nouveau rapport, «Key Results and Highlights» 2012, publié par le Programme conjoint UNFPA-UNICEF pour l’accélération de l’abandon des mutilations faites aux femmes, près de 2 000 communautés à travers l’Afrique ont abandonné ces pratiques en 2011. Ce qui porte aujourd’hui à 8 000 en seulement quelques années le nombre total des communautés qui ont adhéré aux objectifs de ce programme. Ces constatations encourageantes montrent que les normes sociales et les pratiques culturelles sont en train de changer, et que les communautés s’unissent pour protéger les droits des filles et des femmes, a déclaré à ce sujet le Directeur exécutif de l’UNFPA, Dr. Babatunde Osotimehin, à l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales, le 6 février. Nous appelons la communauté mondiale à se joindre à nous dans cet effort d’importance critique. Ensemble, nous pouvons en finir avec les M/AGF en l’espace d’une génération et aider des millions de filles et de femmes à mener des vies plus saines, plus pleines, et à réaliser leur potentiel a-t-elle ajouté. Lancée en 2008, l’initiative vise à mettre fin à une pratique qui comporte de graves effets sur la santé immédiats et à long terme et qui viole les droits fondamentaux des filles et des femmes. Chaque année, environ 3 millions de filles et de femmes, soit environ 8 000 filles par jour, affrontent le risque de mutilations ou d’ablations. On évalue à un chiffre compris entre 130 et 140 millions les filles et les femmes qui ont subi la pratique, pour la plupart en Afrique et dans quelques pays d’Asie et du Moyen-Orient.

Selon un communiqué de ces organismes des Nations unies, les nouveaux points d’intérêt majeur montrent qu’avec l’appui de l’UNFPA et de l’UNICEF, les efforts dirigés contre les M/AGF ont produit en 2011 des résultats encourageants. Dans l’ensemble de l’Afrique, plus de 18 000 séances d’éducation communautaire ont été tenues, près de 3 000 dirigeants religieux ont déclaré publiquement que le rite devait cesser, et plus de 3 000 articles de presse ou émissions de radio/télévision ont traité de la question. Comme impact le plus significatif dans des pays, dont le Burkina Faso, Djibouti, l’Ethiopie, la Gambie, le Sénégal, le Kenya et la Somalie, des représentants du gouvernement, des responsables religieux, des chefs traditionnels et des milliers de personnes ont assisté pour la première fois aux cérémonies où ces annonces ont été faites. Le parlement du Kenya par exemple a adopté un projet de loi interdisant de pratiquer les M/AGF; 13 Etats du Soudan ont lancé des initiatives visant à abandonner la pratique; et, en Egypte, plus de 3 600 familles dont les filles couraient le risque de la subir ont pris position contre la pratique. De plus, en Afrique de l’Ouest, une fatwa contre les ablations a été édictée par des dirigeants religieux dans les pays suivants: Mauritanie, Sénégal, Mali, Guinée, Guinée-Bissau, Gambie et Egypte.

Le programme conjoint UNFPA-UNICEF sur les M/AGF a pour objectif d’accélérer le changement à travers une approche sensible aux valeurs culturelles, basée sur les droits de l’homme, qui promeut l’abandon collectif de la pratique. Ceci inclut l’implication de tous les groupes d’une collectivité, comme les chefs traditionnels et religieux, les femmes, les hommes et les fillettes elles-mêmes, dans un débat sur les dommages causés par la pratique, en soulignant qu’il ne s’agit pas d’une obligation religieuse. Le programme appuie également des mesures législatives et politiques dirigées contre la pratique. Le Cameroun ne fait pas encore partie du programme. Pourtant les pratiques de mutilations génitales y sont encore pratiquées. Les parents qui les pratiquent disent souhaiter que leurs enfants achèvent leurs études avant d’être enceinte. Ils sont donc convaincus de la pertinence de leurs actions. Aujourd’hui, plusieurs associations sont sur le terrain, pour sensibiliser les mamans, sur le fait que seule l’éducation peut éviter à la jeune fille de tomber enceinte très jeune. De nombreux scientifiques pensent effectivement que les mutilations peuvent être encore plus dangereuses que les grossesses précoces elles-mêmes. Des jeunes filles sont parfois exposées à des risques de cancer ou de dégradation mammaires pour ce qui est du repassage des seins par exemple. Plusieurs victimes devenues aujourd’hui des femmes, se joignent à ces actions, pour mettre fin à cette pratique encore courante dans de nombreux villages, mais parfois taboue, et donc pas toujours révélée. Sur la question, le gouvernement camerounais n’a pas très souvent pris des mesures fortes. De nombreuses organisations dont les structures Onusiennes spécialisées, continuent de sensibiliser les femmes sur l’opportunité et l’intérêt d’arrêter les mutilations génitales. Le bureau régional des nations unies pour la population, sert d’appui aux relais communautaires et associations locales pour la sensibilisation des communautés (Extrême-nord, Nord, Est) contre ces pratiques néfastes pour leur abandon. Au cours de l’année 2011, lors d’une visite du MINPROFF à Mamfé dans le nord-ouest, une vingtaine de leaders communautaires ont publiquement déclaré l’abandon des MGF par leur communauté.

Tous contre l’excision
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