Le syndicaliste devenu homme politique, porteur de projets révolutionnaires dans le domaine agricole, a rangé sa machette le 21 février 2021 dans un hôpital en France.
Bernard Njonga est mort ! L’ingénieur agronome qui a gagné en 2006 la bataille contre l’invasion massive des poulets congelés dans nos marchés a rendu l’âme hier des suites de maladie en France où il recevait des soins.
Coordonnateur pendant longtemps de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC), et du Service d’appui aux initiatives locales de développement (SAILD), Njonga fini par s’investir sur le champ politiques pour tenter de faire concrétiser sa vision d’un Cameroun qui tire pleinement sa croissance de la terre. Il crée alors son parti Croire au Cameroun (CRAC).
De par son influence, l’homme de 66 ans qui a été plus fois inquiété pour ses actions et opinions, est classé en 2019 dans un dossier spécial du magazine panafricain Jeune Afrique parmi « les cinquante personnalités qui font le Cameroun ». Sa mort est un coup dur le pays, mais surtout pour les camerounais qui rêvent d’une réforme agraire, et d’une société où le paysan est la véritable élite sociale.
Par le CRAC (parti politique « Croire au Cameroun »)
Créée en 2011 pour faire baisser les prix des denrées sur les marchés, la MIRAP se meurt faute de budget, laissant les alimentaires encore plus chères, alors qu’elle avait près d’un milliard par an. Où sont passées les recettes des ventes de la Mirap d’années en années?
Quatre ans après sa création, la Mission de régulation et d’approvisionnement des produits de grande consommation (MIRAP) est sur le point de chute. Depuis janvier 2015, elle fonctionne sans budget, apprend-t-on, le comité de gestion ayant refusé de valider la proposition de l’administrateur qui s’élevait à 800 millions Fcfa.
Plusieurs de ses marchés périodiques à Yaoundé et Douala ont disparu. Chose curieuse, les ménagères ne s’en plaignent pas. Elles sont nombreuses à poursuivre leur chemin vers les marchés de Mokolo, Mfoundi, Sandaga et autre, sans se rendre compte de quoi que ce soit. Sur ces marchés, on constate une augmentation des prix des produits de grande consommation. Selon l’Institut national de la statistique (INS), l’inflation est en hausse de presque 3% au Cameroun pendant les quatre premier mois de l’année 2015. La Mirap a-t-elle échoué dans sa mission de régulation du marché?
Créée le 1er février 2011 par décret présidentiel N°2011/019, la MIRAP est décrite comme un établissement public de type particulier, placé sous la tutelle du ministère du Commerce. Elle est une structure d’alerte, d’achat, d’importation et de stockage des produits de grande consommation, en vue d’un approvisionnement du marché dans les meilleures conditions. Parmi ses missions, on note la collecte sur l’ensemble du territoire nationale des denrées soit directement, soit par l’intermédiaire des prestataires, la mise en place et l’approvisionnement des magasins témoins de vente de ces denrées.
A la lecture du décret, la MIRAP apparaît donc comme un dispositif qui va contribuer à mettre un terme à la forte instabilité des prix sur le marché, par un meilleur approvisionnement de ce dernier en quantité et en qualité.
croireaucameroun.net)/n
Si pour le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, «la MIRAP était la matérialisation de la politique sociale du Chef de l’Etat», pour l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC), elle était «un éléphanteau blanc».
«La Mirap ne pouvait qu’échouer en suivant intimement la trajectoire de la MIDEVIV (Ndlr : Mission de Développement des Vivres) qui pour des raisons similaires, fut morte de sa propre mort. Nous l’avions dit en février 2011 que sa création était une fausse solution à un vrai problème. Sur les marchés, les prix sont fonction du rapport entre l’offre et la demande. Quand l’offre est supérieure à la demande, les prix baissent. Dans le cas contraire, comme tel semble être le cas, les prix flambent. Vous convenez avec moi qu’il n’y a que la production pour jouer sur les prix sur le long terme. Tant qu’on ne peut influencer la production, on n’a aucune force de contrôle sur les prix», explique Bernard Njonga, ex président de l’ACDIC, actuel président du mouvement politique Croire au Cameroun (CRAC).
Puis il suggère: «A la place d’une MIRAP qui importe les denrées alimentaires, il aurait fallu une qui facilite l’obtention des semences et autres intrants aux producteurs. A défaut de jouer ce rôle, elle aggrave notre insécurité alimentaire. Elle devient plutôt fossoyeuse de la production locale en ceci que les produits qu’elle importe concurrence la dite production.»
Par le parti politique « Croire au Cameroun » (CRAC)
2002-2015, 13 ans que dure le chantier du laboratoire d’analyse des denrées alimentaires d’origine animales et halieutique du Cameroun.
Au c ur de la ville de Douala, dans les locaux de la Délégation régionale du ministère de l’élevage , des pêches et des industries animales (Miniepia), se trouve une belle bâtisse, la plus belle et la plus grande du coin, à n’en juger qu’à sa clôture et sa charpente qu’on distingue au passage. Aucune plaque, aucun indice d’identification extérieur de ce chef-d’ uvre. Même les mototaximens de la place ne savent vous dire ce qu’il en est. Il faut être renseigné pour savoir qu’il s’agit du laboratoire d’analyse des denrées alimentaires d’origine animales et halieutique du Cameroun. Plus encore, il faut être rusé pour accéder à sa cour.
Vu de l’intérieur, ça sent l’abandon. Mais impossible d’en dire plus. Le bâtiment bien gardé est fermé à double tour, interdit d’accès à qui que ce soit. «Vous ne pouvez pas entrer. C’est le Délégué régional qui détient les clés. Allez le voir d’abord.» Disent les gardiens à l’entrée. Même son de cloche chez le Délégué à une différence près: «Vous ne pouvez pas visiter. Adressez une demande au Ministre.»
Doter le Cameroun d’un outil fiable d’analyses des denrées d’origine animale et halieutique est une recommandation de la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques (CEBEVIRHA), tenue en République centrafricaine il y’a plus de 25 ans. Selon les partenaires techniques, le chantier du laboratoire a débuté à Douala en 2002, et a bénéficié de l’expertise et des consultations de l’Union européenne, de la FAO et de l’Ecole inter Etats de médecine vétérinaire de Dakar. En 2015, soit 13 ans plus tard, les travaux ne sont toujours pas achevés. Les équipements ne sont pas au complet. Toute chose qui porte à croire que ce grand projet ne fait pas partie des priorités du Minepia. Pourtant, il figure dans son plan d’urgence pour ce qui est de la qualité et de la certification des produits alimentaires. Une source de recettes et d’emplois. La mise en fonction dudit laboratoire avait été prescrite par le Chef du Gouvernement avant la fin de l’année 2012, en vue de la reprise des exportations des denrées d’origines alimentaire et halieutique, à la reconquête des marchés européen et américain selon les normes internationales.
croireaucameroun.net)/n
Pertes socio-économiques
Selon le coordonnateur régional du programme Acp-fish, Oumarou Njifonjou, la production maritime du Cameroun en ce qui concerne la pêche est de 60.000 tonnes de poissons par an dont 8.000 tonnes de poissons issues de la pêche industrielle, 500 tonnes de crevettes et le reste de tonnage est issue de la pêche artisanale. Ceci malgré la piraterie maritime, la pêche illicite, la sous production, dont est victime le pays, et l’absence de gestion des ressources aquatiques. Sur les 60.000 tonnes, le Cameroun consomme annuellement 300.000 tonnes. A en croire Gustavo Miranda, coordonnateur du programme et représentant de l’Union européenne, le Cameroun perd chaque année 10 milliards de Fcfa du fait de la non exportation de ses produits de pêche, notamment les crevettes, sur le marché international. Vu la position stratégique du Cameroun dans la sous-région, ce laboratoire est prévu pour couvrir tout le golfe de Guinée.
Et les Camerounais alors? A la lecture des documents de base de cet important projet, le laboratoire a pour mission entre autres de vérifier la qualité sanitaire des denrées alimentaires d’origine animale, et même végétal : plats cuisinés, viandes, salaisons, produits laitiers, légumes, fruits confits, conserves, pâtisserie et boulangerie … En partenariat avec les organisations professionnelles, il devra participer au maintien de la qualité des cheptels destinées à la consommation humaine, surveiller les maladies reconnues contagieuses, être une sentinelle en cas d’apparition de pathologies nouvelles ou de réapparition de maladies contagieuses telles que la grippe aviaire, la peste porcine, analyser des aliments pour animaux et garantir un usage approprié des médicaments vétérinaires, question de prévenir l’introduction des contaminants au sein de la chaîne alimentaire. Ses prestations s’étendent à l’analyse des eaux de forages, fontaines, eau de piscines et baignades, eaux à usage industriel et à usage hospitalier, eaux de rivières. Par conséquent il est ouvert aux entreprises agricoles et agro-alimentaires de toute taille, aux éleveurs, aux collectivités, aux vétérinaires praticiens et aux populations.
De bonnes ambitions qui malheureusement restent sur du papier alors que les camerounais continuent à se nourrir de denrées de qualité douteuse. Vivement que le MINEPIA revienne à la raison.
Laboratoire d’analyse des denrées alimentaires en chantier depuis 13 anscroireaucameroun.net)/n
Au lendemain du lancement du CRAC à Doukoula et Touloum, les responsables dudit Mouvement politique sont allés à la rencontre des déplacés des localités attaquées par Boko Haram, et les déplacés des inondations de 2012.
Les déplacés de Boko Haram: deux poids, deux mesures
Suite à l’insécurité et à la guerre contre Boko Haram, l’Extrême-Nord Cameroun draine deux catégories de déplacés :
les déplacés nigérians considérés comme refugiés et logés dans le camp de Minawao, et les déplacés camerounais ayant quitté les villages fortement touchées par cette guerre qui malheureusement ne sont recasé nulle part. Certains ayant repliés chez les membres de la famille dans le zones sécurisées, d’autres étant en errance pour ainsi dire.
Les camps qui abritent 27000 nigérians bénéficient de tous les égards: école, santé alimentation, eau.en respect aux règles internationales en la matière. Il n’est donc pas surprenant et à certains égard scandaleux que des déplacés camerounais se déclarent être nigérians pour être acceptés dans les camps des refugiés et bénéficier eux aussi des égards. Cette situation n’interpelle-t-elle pas méditation ? Que sont devenus le près de 80000 habitants de Kolofata, cette ville devenue populaire suite aux exactions de Boko Haram ? Est-on en droit de se demander.
De manière indiscutable, le tribut à payer est à la fois socio économique et touche presque tous les Camerounais. En dehors de la famine qui s’annonce dans cette région où les populations sont déstabilisés par rapport à leurs activités quotidiennes de survie, les autres régions qui ne recevront plus leurs produits en abondance n’en seront qu’affectés. Les prix des produits tels que les oignons, les mangues, les arachides, le haricot dolique (Niébé) en prendront un coup.
Les déplacés du Logone abandonnés à leur sort
Souvenez-vous, nous étions en 2012 lorsque la digue sur le Logone lâche et inonde des villages entiers. Des populations sont déplacées et recasées dans des camps où elles vivent sous les tentes, en bénéficiant de diverses aides matérielles. Trois ans après, que sont-elles devenues ? C’est ce que l’équipe du CRAC a cherché à savoir en visitant le 18 janvier 2015 les camps de Begué, Pallam et de Farawoulou Guirvidic.
En approchant les camps, on se sent traverser par un air d’abandon et de désolation de ces populations qui jonglent pour survivre non seulement aux difficultés quotidiennes , mais aussi au froid d’hiver des premières heures de la matinée qui contraste avec la chaleur brulante de la mi journée, caractéristique du climat de la région au mois de janvier.
Dans le camp des réfugiés à Minawaocroireaucameroun.net)/n
Des tentes déchiquetées par ci, d’autres rafistolées aux matériaux locaux par là, des points d’eau non fonctionnelles. C’est à peine qu’on imaginerait ces camps habités. Et pourtant !
«Nous avons faim, nous avons froid, nous n’avons ni vêtements, ni terre pour cultiver» Quoique chaque camp ait ses réalités, se sont les mêmes complaintes qui sont prononcées par les déplacés.
Sans que les conditions de sécurité soient rétablies, certains se sont résignés à rentrer s’installer dans des abris de fortune dans leur village d’origine avec tous les risques qu’on puisse imaginer. Des risques réels puisque la digue visitée ce jour présente déjà des fissures apparentes.
Une chose est sûre sans qu’on ne sache à quel niveau situer les responsabilités, ce sont les déplacés abandonnés que l’équipe du CRAC a laissé à Begué, Pallam et Farawoulou Guirvidic.
Les élèves dans leurs salles de classecroireaucameroun.net)/n
Le Chef de l’Etat camerounais annonce un plan d’urgence de 75 milliards pour distribuer semences, engrais et autres machines agricoles aux producteurs. Echec programmé pour 15 raisons.
On nous apprend que le plan d’urgence a été travaillé dans le plus grand secret pour X et Y raisons.
Nous ne pouvons le lire qu’à la lumière de l’information que ses initiateurs ont bien voulu donner au grand public.
Quelque soit l’angle sous lequel on aborde ce plan, il crève l’ il que c’est encore un effet d’annonce comme on est depuis longtemps habitué. Ce plan sera nul et de nul effet et pour plusieurs raisons. Tenez !
1. On nous parle de plan d’urgence, alors qu’il n’y a aucune situation d’urgence pour le justifier. En 2008, il y avait effectivement urgence due à ces émeutes – nous avait-on dit de la faim. Il y avait eu un plan d’urgence qui avait abouti à ce qu’on connait, c’est-à-dire à rien. Si le plan d’urgence dont on parle aujourd’hui avait pour vocation de promouvoir le développement du secteur agro-sylvo-pastorale, je regrette, on ne parle pas d’urgence pour le développement. On parle de processus dont les dispositions sont de toute autre nature. Entendu aussi qu’en agriculture, on ne produit pas en urgence. Toute culture se soumet au calendrier agricole, c’est-à-dire au rythme naturel des saisons. A moins qu’on ne soit en campagne électorale.
2. Concédons le terme plan d’urgence. Mais alors pour quels objectifs précisément ? Pour résorber le chômage des jeunes ? Pour contrer et inverser la cherté du coût de la vie ? Pour exporter et accélérer la croissance ? A chacun de ces objectifs correspond une démarche spécifique, avec des priorités en termes de choix des cultures et de choix des mesures d’accompagnement.
3. On nous apprend qu’on distribuera des semences, des engrais et autres machines agricoles. Tout ceci est trop généraliste pour être efficace. Chaque culture a ses particularités qu’il faut prendre en compte. Le Cacao est différent de la tomate et de l’hévéa. Vous voyez bien que l’agriculture ne concerne pas uniquement les aliments. On ne mange pas l’hévéa. L’agriculteur qui produit les poteaux en eucalyptus pour l’électricité fait aussi l’agriculture. Pour dire combien la précision est importante quand on parle de distribution d’engrais, de semences et autres machines agricoles.
4. Distribuer les semences et engrais aux producteurs c’est une bonne chose qu’on ne peut condamner. Mais alors les semences et engrais ne sont pas les seuls facteurs qui influencent la production. Qu’en est-il de l’accompagnement technique pour le bon usage de ces semences et engrais ? Qu’en est-il des équipements de production puisque le tracteur n’est approprié qu’à 2% des producteurs ? Qu’en est-il de la conservation, de la transformation et de la commercialisation ? Pour dire que de bonnes semences utilisées avec de bons engrais à contre temps et à mauvaise dose ne sauraient donner de bons résultats.
5. On parle de distribution. Mais alors comment se fera-t-elle ? Dans le contexte où il n’existe pas d’organisation voire structuration de monde rural ? Dans ce contexte où plus de 97% de producteurs sont des petits producteurs (exploitations familiales) isolés et dispersés sur le territoire national ? Ne parlez pas de GIC. 95% des 130 000 recensés sont non fonctionnels. Ne parlez pas de coopératives. On en compte très peu, une dizaine au plus qui fonctionnent au Cameroun, malgré les injonctions de la loi OHADA.
6. Semences et engrais, oui. Mais de quelles semences parle-t-on ? Et d’où proviendront ces semences ? Si on peut imaginer trouver des semences de maïs sur le marché international, qu’en sera-t-il des semences de macabo, de taro, d’igname, de patate, d’arachide, de mil, de sorgho, de riz.qui entrent dans l’alimentation traditionnelle des Camerounais. Précisons que pour faire 1 hectare de riz, il faut sensiblement 40 kg de semence, soit 40 tonnes pour 1000 hectares, pour récolter 5000 tonnes de riz alors que nous en importons annuellement 550 000 tonnes. Pour ces cultures, où trouvera-t-on les engrais spécifiques ? Et que dire des équipements agricoles adaptés à ces cultures qui n’existent sur aucun marché?
7. Que faire du système de corruption généralisé qui a gangréné tout le système d’encadrement agricole au Cameroun ? Une graine aura beau être belle, elle ne poussera pas sur un sol inculte au sens propre et figuré. Pour dire que ce plan d’urgence aura beau être beau, il sera rejeté par le système de gouvernance actuel dans les ministères. On peut bien imaginer certains agents des ministères concernés en train de se frotter les mains pour cette manne qui va bientôt tomber dans leurs escarcelles. Un système de gouvernance qui broie les idées, qui broie les projets aussi bons qu’ils soient et qui broie les meilleurs hommes.
8. Semences et engrais, oui. Mais alors quelle quantité ? Il n’existe pas au Cameroun des données statistiques fiables. D’une année à l’autre, les agents font des estimations sur la base d’estimations. Je défis qui donnerait avec exactitude la superficie des terres emblavées et la production annuelle des arachides au Cameroun, pour ne citer que cet exemple. Il n’existe aucune base fiable sur laquelle les 75 milliards allouées au secteur agricole ont été déterminés.
9. On a promis la construction des grands marchés de ravitaillement, et voilà les nouveaux éléphants blancs qu’on veut ériger cette fois, dit-on dans chaque région, puisqu’il se dégage qu’en termes de production, ce plan d’urgence est un leurre. D’où viendront ces produits qu’on attend alimenter ces marchés ? Quand on créait la MIRAP (Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation) en 2011 avec un budget avoisinant les 3 milliards l’an, on nous a dit que c’était pour résoudre les problèmes de ravitaillement dans les centres urbains. Qu’est devenue la MIRAP pour qu’on ressorte cet objectif ? Quel bilan des Quatre années de la MIRAP ? N’est-ce pas un constat d’échec de cette initiative.que nous avions prédit à l’époque pour ne pas être écoutés ?
10. Distribuer les semences et engrais, oui. Mais pour produire où ? Pour faire allusion aux problèmes fonciers. Au sortir du comice agropastoral d’Ebolowa en 2011, le Chef de l’Etat avait annoncé des mesures d’urgences pour révolutionner la production agricole au Cameroun dont la révision de la loi foncière. Où en est-on aujourd’hui? Aucune avancée réelle.
11. L’accompagnement des producteurs n’est pas que question de moyens. Il faut du métier, de la conviction, et un certain amour de la chose de la part des accompagnateurs. Malheureusement, cette race d’encadreurs agricoles est une espèce en voie de disparition au Cameroun. Les qui porteront donc ce plan d’urgence ?
12. Pour booster la production agricole, on parle de semences et d’engrais. On ne parle jamais de l’eau, et Dieu seul sait que l’agriculture en a besoin. je veux dire du système d’irrigation qui engagerait le ministère de l’eau et de l’énergie, et imposerait une certaine synergie. On irait plus loin pour toucher la restructuration du Minader qui impose une organisation opérationnelle qui n’a rien à voir avec l’organisation administrative. Un peu comme l’armée qui est organisée en fonction des opérations.
13. Distribuer les semences et les engrais, oui. Mais à qui ? Tant qu’on n’aborde pas le développement rural dans sa globalité en plaçant le producteur au c ur des préoccupations, il n’y a pas de production qui vaille. Distribuer les engrais et des semences sans se soucier des services sociaux de base en milieu rural n’est que peine perdu. Pour plus d’une fois nous avons dit et expliqué que pour obtenir une production abondante, il faut s’occuper des problèmes des producteurs (école, santé des enfants.)
14. Comment voulez-vous que les jeunes courent en milieu rural aujourd’hui où il n’y a pas de sources d’énergie pouvant leur permettre de faire fonctionner une télévision pour regarder un match de football, ou de faire fonctionner un frigo pour boire une bouteille d’eau ou une bière fraiches ? Ce sont des besoins qu’on imaginerait légitimes après une dure journée de labeur.
Comme pour dire que ce plan d’urgence n’est rien d’autre que de la poudre aux yeux.
L’activiste de l’avènement d’une révolution agricole camerounaise a présenté son parti, Croire au Cameroun, mardi dans un hôtel de Yaoundé. «C’est plus qu’un parti», a indiqué son président
C’est dans une salle pleine plus de militants ou activistes de la révolution agricole et affidés de Bernard Djonga que de journalistes, que ce dernier ce 28 octobre dans un hôtel de Yaoundé a présenté officiellement à la presse son mouvement politique. Le Crac ou « Croire au Cameroun » dont le slogan est « Osons croire », est plus qu’un parti selon son président Bernard Djonga. C’est un mouvement politique, car n’ayant pas seulement pour objectif de conquérir le pouvoir, mais surtout d’impacter sur de grands changements de comportement.
En effet, pour le président du Crac, «s’engager pour la seul conquête du pouvoir est réducteur, car conquérir le pouvoir est plus facile que changer les comportements des gens». Le président du CRAC a indiqué que ce n’est pas pour un strapontin ministériel. Bernard Njonga a soutenu avoir été approché plusieurs fois pour être ministre, mais qu’il aurait refusé tous ces appels du pouvoir, car se battant pour un Cameroun où les gens mangent bien et suffisamment.
En Créant le Crac, selon lui, c’est surtout parce que ses 35 ans au service du monde rural et agricole l’on convaincu que l’agriculture peut impacter sur le développement du Cameroun. Il promet que d’ici dix ans son parti va permettre aux Camerounais de manger à leur faim. Pour l’accompagner lors de ce lancement, il avait à ses côtés André marie Afouba, son Secrétaire général, pour qui « si vous n’avez pas le pouvoir, vous ne pouvez pas faire bouger les lignes ». Egalement à ses côtés: le célèbre rappeur engagé Valséro qui a choisi de s’engager d’une part à cause de l’homme « intègre » et d’autre part à cause de son projet qui est intéressant et rencontre ses vues. Il déclare demeurer le chanteur engagé, cela allant de pair avec l’homme politique.
D’après les détails fournis en conférence de presse, L’inscription au Crac se fait sur appel téléphonique qui permet d’entrer en contact avec le responsable le plus proche du lieu de résidence de l’appelant. Après le paiement de 2000 F CFA correspondant à 1000f fcfa d’adhésion et 1000 de cotisation, le parti délivre une carte magnétique de militant.
Bernard Njonga a lancé officiellement le CRAC le 28 octobre 2014 à Yaoundé, au Hilton HôtelAntony Daka)/n
Organisation
Selon son président, le Crac est déjà implanté dans 241 arrondissements sur les 365 que compte le Cameroun. Sur le plan de sa structuration, le Crac est à la base le cercle local de vie politique dans les quartiers et les hameaux, soit entre 15 et 40 personnes ; Ensuite il y a l’union d’arrondissement. Au-dessus, la fédération de département, chapeauté par la confédération régionale, puis la convention nationale. Au-dessus de toutes ces structures, se trouve le conseil national avec le président national, le secrétariat général et ses organes spécialisés. La Crac qui veut mettre l’accent sur la formation politique des militants et des citoyens, a décidé de créer l’Institut de formation politique. Les prochaines étapes dans l’agenda de ce nouveau mouvement politique sera le lancement de ses activités du côté de Doukoula et Toulou dans l’Extrême- nord, en novembre prochain.
Rappelons que Bernard Djonga, pour s’engager dans cette nouvelle aventure, a démissionné de la présidence de l’Association citoyenne de défense d’Intérêts collectifs (ACDIC), où il a été remplacé par Martin Abéga, ancien secrétaire Exécutif du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), et actuel consul Honoraire du royaume des Pays Bas au Cameroun.
Bernard Njonga: « Ce n’est pas pour un strapontin ministériel »Antony Daka)/n