Avocate au barreau du Cameroun depuis janvier 1985, Mte Josette Kadji exerce par ailleurs comme avocate principale au Tribunal pénal international pour le Rwanda depuis 1997
Le nombre d’avocats africains augmente au sein du conseil de défense de l’Ivoirien Charles Blé Goudé jugé à la Haye pour crime contre l’humanité. Et pour cause, le 30 novembre dernier, c’est la Camerounaise Josette Kadji qui rejoignait le groupe d’avocats issus du Pays-Bas, des USA, de la France, du Kenya, de la Côte d’Ivoire.
Inscrite à la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2004, Josette Kadji devra donc contribuer à l’acquittement de l’ancien ministre ivoirien de la Jeunesse inculpé au lendemain de la crise post-électorale survenu dans le pays en 2011.
Josette Kadji a exercé en tant que conseil principal au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) entre 1997 et 2015. Elle est par ailleurs membre des avocats sans frontière et membre de l’Association internationale des avocats de la défense (AIAD) dont le siège est à Montréal (Canada).
Par Serge Espoir Matomba, Premier secrétaire du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (Purs)
C’est donc officiel depuis le 23 septembre dernier. Ali Bongo Ondimba est le Président élu du Gabon pour les sept prochaines années. Ainsi en a voulu la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction de ce pays. Nous saluions cette victoire du président Ali.
On se souvient que ces résultats provisoires avaient plongé le pays dans une crise post-électorale, conduisant de fait, les partisans de Jean Ping, (l’opposant malheureux, qui conteste la victoire de Bongo) dans les rues de plusieurs villes du pays. Les dégâts de ces dérives étaient assez considérables.
On cite au passage la destruction de plusieurs édifices publics, parmi lesquels l’Assemblée Nationale. On a également enregistré quelques morts au cours de ces évènements, qui ont endeuillé plusieurs familles gabonaises. Nous pensons que le cas du Gabon illustre à suffisance la situation post-électorale dans certains pays au sud du Sahara.
Au-delà des faits qui laissent à désirer, il convient de se poser des vraies questions :
1- Pourquoi est-ce que les résultats des urnes ne sont jamais acceptés par les deux parties chez nous ?
2- L’Afrique est-elle faite pour la démocratie ?
3- C’est quoi la démocratie dans le fond ?
4- Devrons-nous mettre sur pied un système démocratique propre à l’Afrique ?
5- En gros quelles leçons retenir de ces crises post-électorales en Afrique ?
De toutes ces questions, seule la dernière retient fort opportunément notre attention. Oui, parce qu’il faut apprendre de nos erreurs, tirer des leçons pour mieux préparer ce continent dont on dit qu’il est le berceau de l’humanité mais qui peine encore à trouver sa voie, ses marques dans la marche du monde. Un monde en perpétuel mouvement dont seuls les astucieux et ceux qui pérorent à foison sur leur avenir gagnent.
Ainsi, il semblerait que l’une des leçons à tirer de ces crises à répétition, est de ne plus faire avec les acteurs qui animent la scène politique depuis des années tant au pouvoir que dans l’opposition. Chacun d’eux a démontré ses limites. Ces acteurs sont généralement des personnes très compromises qui ne sont prêtes à reculer devant rien pour rattraper le temps perdu ou se venger.
Il convient dès lors, au regard de tout cela, de miser sur une nouvelle génération d’hommes politiques, pour mettre sur pied une renaissance politique africaine. Encore faut-il trouver des personnes de la qualité culturelle et morale de ceux qui ont bâti la renaissance européenne, dans un continent où le modèle colonial a enseigné que la possession d’un diplôme universitaire est suffisante pour devenir un sage, un savant. Nous citons ici à juste titre Jean-Paul Pougala dans l’une de ses enseignements qui disait : « Comme partout dans le monde, l’Afrique a une pléthore de pseudo politiciens et de pseudo partis politiques et leur nombre augmente au fur et à mesure que le chômage croit ».
Oui une grande lecture d’un géostratège de son temps. En d’autres termes, ce ne sont donc pas les politiciens ou de nouveaux partis politiques qui manquent à notre continent, mais des visionnaires, les penseurs, les éclaireurs, des personnes capables de sacrifier leur carrière et leur succès personnel pour permettre à la société dans son ensemble de comprendre les pièges du système pour avancer plus vite.
Depuis que la démocratie s’est installée sur le continent, au début des années 1990, les pays parvenus à une alternance politique sans violence se comptent sur les doigts d’une main. Pourtant, en 1990, l’aspiration populaire au changement était puissante. Rien ne semblait pouvoir freiner l’envie de nouveauté qui éclatait dans les revendications des foules en colère. De nos jours, le combat est tout autre.
L’Afrique de demain, celle que nous voulons pour les générations futures a besoin que ses jeunes soient protégés, de la corruption, de la pollution intellectuelle des ainés véreux, pourris jusqu’à l’os dans un système malsain où la misère très souvent entretenue a fait des ravages sur la moralité et l’éthique de ces victimes devenus eux-mêmes des bourreaux.
Après plus de 500 ans de soumission et d’humiliation, notre continent a besoin de renaitre. Cette renaissance passe par une classe politique jeune, qui n’a pas de relation incestueuse avec les pouvoirs en place sur le continent. En grand visionnaire nous l’avons compris depuis 2010, en mettant sur pied le Purs (Peuple Uni pour la Rénovation Sociale), un parti porté par la jeunesse camerounaise qui dans ce message invite la jeunesse africaine à s’approprier le devenir de notre continent, en prenant leur destin en main.
La gestion des réfugiés au Cameroun a également retenu l’attention des journaux camerounais parus jeudi, 22 septembre 2016
La gestion des réfugiés au Cameroun, mais aussi la veillée d’armes avant la sentence du contentieux électoral de la présidentielle gabonaise ont retenu l’attention des journaux camerounais parus jeudi.
Avec pour titre : « New York : Paul Biya fait retentir la voix du Cameroun », le bihebdomadaire La Météo revient sur le discours, mardi, du chef de l’Etat à la tribune du sommet sur les réfugiés organisé en marge de la 71ème Assemblée générale des Nations Unies.
Le chef de l’Etat, constate cette publication, a présenté les dispositions prises pour un traitement humain des 360.000 réfugiés au Cameroun et la lutte contre le terrorisme.
En lançant un appel pour un soutien accru de la communauté internationale aux pays qui, comme le Cameroun, ont accueilli des centaines de milliers de réfugiés sur leur territoire, le président Paul Biya a, une fois de plus, mis en lumière les efforts de son pays pour dresser ce qu’il qualifie lui-même comme « l’un des défis majeurs de notre siècle », renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.
Egalement proche du pouvoir, l’hebdomadaire The Spark doute toutefois de la capacité de la communauté internationale à s’engager sur un pacte mondial sur le sujet avant 2018 : « On verra alors si l’engagement moral sur la question des réfugiés se double d’un engagement financier. »
« En attendant qu’arrive le soutien qu’il demande, Paul Biya a présenté les efforts déjà déployés par son gouvernement pour faire face à cet afflux », souffle Le Quotidien de l’Economie.
Le chef de l’Etat camerounais a aussi, ajoute l’hebdomadaire Baromètre Communautaire, fait le point sur la situation des réfugiés dans son pays ainsi que les moyens mis en uvre pour leur offrir des conditions d’accueil et de séjour humainement dignes.
S’agissant de la crise post-électorale au Gabon, la même publication, avec pour titre principal : « Le Gabon victime des règlements de comptes », fait état d’« un climat d’incertitudes » avant le verdict de la Cour constitutionnelle qui doit intervenir vendredi prochain.
Et, alors que « c’est le petit peuple qui paye le lourd tribut de la crise en cours », consécutive à la victoire proclamée du président sortant, Ali Bongo au détriment de son principal opposant, Jean Ping, ce journal affirme que le pays se trouve véritablement au c ur d’un feuilleton familial : Ali Bongo Ondimba est le demi-frère des trois enfants de la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, et Jean Ping est l’ancien compagnon de Pascaline Bongo, la s ur de l’autre et la demi-s ur de ses enfants.
L’annonce, le 31 août 2016, des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 27 août 2016 par le ministre de l’Intérieur, à la demande de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP), conformément à la loi, a donné lieu à des scènes de violences d’une rare intensité dans de nombreuses villes du Gabon et principalement à Libreville, la capitale, rappelle Le Quotidien de l’Economie.
Dans une interview de deux pages au quotidien Mutations l’un des porte-paroles d’Ali Bongo Ondimba, Jean Valentin Leyama donne ainsi son avis sur la solution à cette crise : « L’issue, c’est que l’on attende le verdict de la Cour constitutionnelle et que toutes les parties respectent le verdict. Nous sommes dans les dispositions de respecter ce verdict, ce n’est pas le cas de nos adversaires qui ont déjà annoncé qu’ils ne respecteraient pas un verdict qui ne leur soit favorable. »
Par Kah Walla, présidente du Cameroon People’s Party (CPP)
Le Cameroon People’s Party félicite tous les gabonais et gabonaises pour l’engagement patriotique et les actions politiques qu’ils mènent depuis plusieurs mois pour assurer un meilleur avenir à leur pays. Nous sommes convaincus que tous les Gabonais veulent construire un meilleur Gabon.
Dans cet esprit, nous appelons au calme et à la non-violence dans toutes les positions prises et les actions menées. Le CPP demande aux uns et aux autres de mener leurs actions politiques avec détermination et conviction, mais sans violence. Dans la situation actuelle, nous demandons aux forces de l’ordre gabonaises de faire preuve de retenue et de citoyenneté, d’agir avec professionnalisme et fidélité à la patrie.
La crise gabonaise nous préoccupe au premier chef en tant que pays frère, pays voisin, pays africain. Le CPP demande à l’Union Africaine de prendre le leadership pour une solution démocratique et durable dans le respect de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance. Il s’agit ici d’adopter une démarche qui assure :
1- Que la volonté du peuple gabonais dans sa majorité soit respectée ; 2- Que les règles de la démocratie, de la transparence et de la justice soient respectées ; 3- Que le bien-être du peuple gabonais soit affirmé.
Nul ne peut et ne doit décider à la place des gabonais. L’Union Africaine se doit de mettre en place un processus de médiation consensuel, transparent et juste qui permettra au Gabon de sortir de cette crise. Des instruments tels que le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs pourrons servir de base pour une telle démarche. Toutefois, le CPP demande à l’Union Africaine d’agir avec célérité et fermeté afin d’éviter l’enlisement de la situation d’instabilité actuelle.
Le CPP demande à tous les acteurs non-africains de comprendre la délicatesse de la situation actuelle et de s’aligner derrière le leadership de l’Union Africaine. Tout particulièrement, le CPP demande au gouvernement français et à tous les acteurs politiques français de faire preuve de retenue et de tenir compte de notre histoire commune de pays francophones. Cette histoire qui comporte des blessures profondes, pour la plupart non encore cicatrisées, met la France en position difficile dans cette crise.
La France ainsi que les acteurs français doivent éviter toute prise de parole et toute intervention qui sera perçue de manière juste ou injuste comme interventionniste et qui, par conséquent, envenimera la situation.
Le Cameroon People’s Party a confiance au Peuple Gabonais. Nous sommes convaincus que, comme tout peuple, les Gabonais doivent et vont définir leur propre parcours vers une société libre, démocratique et juste.
Nous leur souhaitons de le faire sans casse, sans violence et avec détermination. Le CPP se tient à disposition pour toute action et soutien qu’il peut apporter au Peuple Gabonais dans ce but.
Vive le peuple gabonais et le Gabon! Vive l’Afrique Centrale ! Vive notre cher continent, l’Afrique !
Pour le Cameroon People’s Party
(è) Kah Walla
Présidente Nationale
Selon le président Alassane Ouattara, les textes en vigueur contiennent les germes des conflits enregistrés dans le pays depuis près de deux décennies. L’opposition trouve le projet inopportun
En Côte d’Ivoire, le projet de nouvelle Constitution en élaboration par la volonté du président Alassane Ouattara ouvre la voie à toutes les spéculations et suppositions, crée la polémique au sein de la classe politique et anime les débats dans la sphère des juristes ivoiriens.
A l’occasion de la 56ème célébration de la fête nationale le 07 août, Alassane Ouattara a présenté les grands traits des modifications qu’il souhaite apporter à la Constitution en vigueur qui contient, selon lui, les germes des conflits enregistrés dans le pays depuis près de deux décennies.
Le coup d’Etat de 1999, la rébellion armée de 2002 et la crise post-électorale de 2010 ont fini par démontrer, à en croire le président ivoirien, les limites de la loi fondamentale actuelle adoptée en 2000.
Les conditions d’éligibilité à la présidence de la République, notamment l’article 35, assimilé à « l’ivoirité », qui exclut tout candidat n’étant pas Ivoirien d’origine de père et de mère, seraient le noeud gordien de ces différentes crises.
« Si nous voulons tourner définitivement la page de notre passé, il nous faut en tirer des leçons, il nous faut écrire de nouvelles pages de notre histoire », a expliqué M. Ouattara.
« Pour y parvenir, il nous faut avancer sur de nouvelles bases », a-t-il ajouté, appelant à « un nouveau contrat social ».
Alassane Ouattara a prévu également la création d’un vice-président « élu au suffrage universel direct en même temps que le président de la République » pour « garantir la paix et la stabilité ». « En cas de vacance du pouvoir, il (le vice-président) garantit la continuité de l’Etat d’une part et le respect du calendrier électoral d’autre », a-t-il relevé.
Une autre innovation est la création d’un sénat qui va conférer au parlement ivoirien un « caractère bicaméral, c’est-à-dire deux chambres mais garantissant la primauté de l’Assemblée nationale ». « Toutes ces réformes ont pour but ultime de doter la Côte d’Ivoire d’une Constitution moderne et de mettre en place des institutions cohérentes, fortes, respectueuses de la diversité et protectrice des libertés », a assuré le président.
Le contenu précis du nouveau texte n’est pas encore disponible.
M. Ouattara a mis en place un comité d’experts composé de spécialistes du droit pour rédiger un avant-projet de Constitution.
Le texte doit être remis fin août pour être soumis à référendum, une consultation populaire prévue avant la fin de l’année.
En prélude à cette échéance, l’Assemblée nationale a adopté une loi sur l’organisation du référendum.
Alors que le comité d’experts n’a pas rendu sa copie, le projet suscite des interrogations sur le fond et la forme et les indications données par le président Alassane Ouattara ouvrent la voie à toutes sortes de spéculations.
Révision constitutionnelle ou nouvelle constitution ?
Dès la mise en place du comité d’experts, l’ancien président du Conseil constitutionnel, Francis Wodié, est montré au créneau pour fustiger l’initiative d’Alassane Ouattara.
Pour lui, la réforme proposée par le chef de l’Etat « sort du champ juridique en posant un problème politique » car l’initiative de l’élaboration d’une nouvelle Constitution n’est pas prévue dans la loi fondamentale actuelle.
« Interroger le peuple pour savoir ce qu’il veut, s’il faut procéder à la révision de la Constitution en vigueur et quelles dispositions modifier ou s’il faut doter le pays d’une nouvelle Constitution, c’est le peuple qui tranche », a-t-il indiqué, suggérant un référendum sur l’initiative du président Ouattara et dénonçant « l’illégitimité » du comité d’experts.
Pour Cissé Bacongo, un ancien ministre proche de M. Ouattara et membre du comité d’experts, « il s’agit bien d’une nouvelle Constitution, pas d’une révision constitutionnelle ».
« Dans sa réalisation, c’est une nouvelle Constitution, pour nous il s’agit de faire table rase du passé », a-t-il martelé.
Cissé Bacongo a fait remarquer que la démarche du président ivoirien de mettre sur pied un comité d’experts n’est pas un cas isolé.
« La Constitution de la 5ème République de la France a été élaborée de la même manière que celle qui est en voie d’élaboration, à savoir par des experts », a-t-il cru savoir.
Sa position est soutenue par Epiphane Zoro, un magistrat proche du parti de M. Ouattara, pour qui le processus mis en place par le président ivoirien respecte les exigences démocratiques.
« Le chef de l’Etat a entrepris de larges consultations avec la société civile, les chefs traditionnels et religieux, les partis politiques pour recueillir leurs contributions qui sont versées aux travaux du comité d’experts qui lui aussi procède à des auditions et consultations, l’Assemblée nationale a adopté une loi organique sur le référendum », a-t-il expliqué avant de conclure : « le processus d’élaboration de la nouvelle Constitution répond aux exigences démocratiques de concertation et de consultation populaire avec en clef de voûte l’implication du parlement et de façon directe le recours au peuple à travers le référendum ».
Des précisions loin de convaincre la société civile qui s’interroge sur l’opportunité de l’élaboration d’une nouvelle Constitution.
Après enquête auprès d’une vingtaine de groupes de discussions dans tout le pays, la Plate-forme de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI) estime que les réformes sociales, la réconciliation nationale, la lutte contre la vie chère paraissent bien plus prioritaires pour les Ivoiriens que la refonte de la Constitution.
Le projet de réforme constitutionnelle n’est pas opportun pour ces citoyens, selon la POECI qui préconise de surseoir à la création d’un sénat et d’une vice-présidence pour « rationnaliser les dépenses et les privilèges accordés aux gouvernants ».
Même son de cloche du côté des partis politiques de l’opposition qui rejettent tout en bloc et menacent.
L’opposition bande ses muscles
Au total 23 partis dont le Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo), membres du Collectif des partis de l’opposition démocratique (CODE), sont farouchement opposés à la réforme constitutionnelle qu’ils jugent « antidémocratique, illégale et illégitime ».
L’opposition rejette la vice-présidence, une réforme présentée comme une « dérive monarchique de M. Ouattara en vue de choisir son successeur » ou un sénat dont le tiers des membres serait nommé par le chef de l’Etat.
Un parti de l’opposition croit même savoir que le texte en élaboration prévoit la suppression de la limite d’âge d’éligibilité « pour permettre à Ouattara de rester au pouvoir jusqu’à sa mort ».
Ils remettent en cause la procédure « autoritaire » engagée par le président ivoirien et critique l’absence de concertation avec l’opposition pour rédiger le texte de la nouvelle loi fondamentale.
Pour le président du FPI, Pascal Affi N’guessan, les conditions ne sont pas encore réunies pour une nouvelle Constitution, le pays restant divisé après la meurtrière crise post-électorale de 2010.
Le FPI et ses alliés appellent au rejet du projet de M. Ouattara et menacent de faire descendre leurs partisans dans la rue.
Pour le pouvoir, l’opposition fait un procès d’intention au président Ouattara.
La coalition au pouvoir se serre les coudes
Le porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel), Joël N’guessan, a jugé « saugrenue » la démarche des partis de l’opposition.
« Ils n’ont même pas vu le texte, on n’a même pas encore soumis le texte aux députés et ils disent qu’ils ne sont pas d’accord, leur démarche est saugrenue », a-t-il fulminé.
Sur l’opportunité de la nouvelle Constitution, le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné pense que le moment est bien choisi. « Dans dix ans, on pourra continuer à dire que ce n’est pas le moment opportun, parce qu’il y aura encore des problèmes non résolus au niveau de la nation », a-t-il relevé.
Bruno Koné a affirmé qu’« il n’y a aucune nation qui n’ait complètement résolu ses problèmes avant d’aller travailler sur une Constitution ».
« Bien au contraire, le bon moment pour travailler sur une Constitution, c’est justement le moment où il y a des difficultés », a-t-il souligné.
Au sein de la grande famille du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir), après des semaines de cacophonie au sujet du terme adéquat concernant le projet en élaboration, l’unité semble retrouvée après une rencontre avec le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié (principal allié d’Alassane Ouattara).
« Nous indiquons à tous les cadres du RHDP qu’à partir de maintenant, pour éviter la cacophonie dans le message, il s’agit de l’élaboration d’une nouvelle Constitution », a déclaré le président du directoire du RHDP, Amadou Soumahoro, tout en rassurant que « sur la création d’un sénat, d’un poste de vice-président, du maintien de la primature, le président Bédié est en phase avec le président de la République ».
Fort de cette mise au point, les responsables de la coalition sont en campagne sur l’ensemble du territoire national pour appeler à voter pour le projet de nouvelle Constitution à l’occasion du référendum prévu fin octobre.
Ce parti d’opposition camerounais soutient qu’après un conflit entre deux personnes, où il y a eu des morts, on ne doit pas envoyer les gens d’un camp en prison et laisser les autres libres
Le « Social Democratic Front » (SDF), le principal parti de l’opposition camerounaise, a lancé ce week-end une pétition pour la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo jugé à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité.
La pétition a été lancée lors d’une réunion de la direction nationale de ce parti, à Bamenda, dans le nord-est du Cameroun, en présence de son leader, John Fru Ndi.
Le SDF veut rassembler des signatures de soutien à Laurent Gbagbo.
Les signataires de la pétition exigent la libération de l’ex-président ivoirien emprisonné depuis 2011 à La Haye, aux Pays-Bas.
« Le SDF lance cet appel pour la libération d’un vrai fils d’Afrique. En l’absence de tous les acteurs responsables de la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire, toutes les décisions prises à La Haye n’auront aucune légitimité », a déclaré un porte-parole du parti de John Fru Ndi.
« Après un conflit entre deux personnes, où il y a eu des morts, on ne doit pas envoyer les gens d’un camp en prison et laisser libres ceux de l’autre camp », a-t-il ajouté.
Près de mille personnes ont signé la pétition une heure après son lancement, selon l’un des correspondants de BBC Afrique au Cameroun.
L’un des signataires affirme que la réconciliation en Côte d’Ivoire ne peut avoir lieu sans Laurent Gbagbo.
Emprisonné depuis 2011 à La Haye, M. Gbabgo est jugé par la CPI pour crimes contre l’humanité, des crimes qu’il est accusé d’avoir commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011 dans son pays.
C’est la deuxième pétition du genre après une vaste campagne lancée à Abidjan en juin par un groupe d’intellectuels et l’ancien Premier ministre togolais Koffi Goh.
L’ex président ivoirien, Laurent GbagboDroits réservés)/n
Un collectif d’ONG congolaises a exigé jeudi la fin des violences et l’instauration d’un dialogue afin de sortir de la crise post-électorale qui secoue le pays
Un collectif d’ONG congolaises a exigé jeudi, 14 avril 2015, la fin des violences et l’instauration d’un dialogue afin de sortir de la « crise post-électorale » née selon lui de la victoire contestée de Denis Sassou Nguesso à la présidentielle du 20 mars.
« Dans le souci de défendre la vérité, la paix véritable, et la dignité de tous les Congolais », la coalition Tournons la Page (TLP) – Congo « exige » dans un communiqué « l’arrêt immédiat des opérations militaires en cours dans le département du Pool » (sud du Congo).
TLP, qui fédère une dizaine de mouvements d’Églises et d’ONG laïques engagés « pour l’alternance démocratique », exige aussi « le retour des soldats déployés sur le territoire dans leurs casernes » et « l’ouverture d’un dialogue franc et sincère entre les acteurs politiques pour solder le contentieux hors du diktat des armes ».
M. Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans de pouvoir au Congo, a obtenu en décembre la possibilité de se représenter après un changement de constitution validé par un référendum contesté et qualifié de « coup d’État » par ses détracteurs. Il a ensuite fait avancer au 20 mars la présidentielle qui devait avoir lieu en juillet.
Le 4 avril au soir, la Cour constitutionnelle a validé les résultats officiels donnant le chef de l’État sortant vainqueur dès le premier tour avec plus de 60% des voix, ce que cinq candidats d’opposition, unis par un pacte anti-Sassou, ont qualifié de « forfaiture ».
Le même jour, les quartiers sud de Brazzaville, acquis à l’opposition, avaient pendant des heures connu des fusillades. Pendant que l’armée se déployait, des milliers d’habitants fuyaient les lieux.
Le gouvernement a accusé un ancien rebelle originaire du Pool, le pasteur Ntumi (Frédéric Bintsamou de son vrai nom), d’avoir commandité une attaque « terroriste » contre plusieurs bâtiments publics. Réfutant cette version, certains opposants accusent le pouvoir d’avoir commis un « montage » pour étouffer toute velléité de contestation des résultats officiels.
Depuis lors, plusieurs sources d’opposition font état de « bombardements » aériens récurrents dans le Pool contre des populations civiles, ce qu’a démenti mercredi le colonel Jules Monkala Tchoumou, porte-parole de la police congolaise.
Confirmant l’utilisation d’hélicoptères par les forces de l’ordre dans le Pool, l’officier a assuré à l’AFP qu’il n’y avait pas de bombardements, mais des combats de temps en temps avec les « terroristes » que [i « nous sommes en train de poursuivre […] jusque dans leurs derniers retranchements »].
« L’opération se poursuit », a ajouté le colonel Tchoumou, refusant de donner un bilan des arrestations et affirmant qu’il n’y avait eu « aucune victime humaine » dans le Pool.
A Genève, le haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Raad Al-Hussein, a dit disposer d’éléments d’informations « difficiles à vérifier » mais [i « très alarmants […] sur une opération de sécurité »] dans le Pool.
M. Al-Hussein a notamment parlé « d’arrestations massives et de cas de torture en détention, ainsi que du meurtre et du déplacement de personnes originaires du Pool ».
Jugeant que les conditions d’un scrutin loyal n’étaient pas réunies, les cinq candidats du pacte anti-Sassou avaient créé avant le vote une commission électorale parallèle pour publier ce qu’ils estiment être les vrais résultats.
Ils en ont été empêchés par la coupure de toutes les télécommunications sur l’ensemble du territoire imposée par les autorités pendant plus de quatre jours, en commençant par celui du vote.
« Nous sommes un pays ou la coupure des télécommunications, les chars, les bombes lacrymogènes et les bombes font partie du système électoral », a déclaré mercredi à l’AFP Claudine Munari, l’une des signataires de la Charte, qui a appelé à manifester vendredi à Brazzaville pour défendre « la liberté et la démocratie ».
Présidentielle au Congo: la police disperse 200 personnes.europe1.fr)/n
Près de 200 personnes concernées ont reçu réparation ce mardi
L’indemnisation des victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire se poursuit. Depuis le lancement du processus par le chef de l’Etat en août dernier, le Programme national de cohésion sociale (PNCS) a procédé à l’indemnisation des premières victimes. Ce lundi 28 décembre, 200 d’entre elles ou leurs ayants droit ont reçu réparation.
Medoma Faye a perdu son mari pendant la crise de 2011. Attristée, elle fait la queue derrière plusieurs autres victimes et parents de victimes, venus récupérer leur chèque d’un million de francs CFA (environ 1 500 euros) dans le cadre du processus d’indemnisation des victimes des crises en Côte d’Ivoire.
Une somme symbolique, selon elle : « Le fait de nous donner un chèque, vraiment ça nous apaise un tant soit peu. Mais on ne peut jamais oublier, on ne peut jamais remplacer la personne qu’on a perdue. C’est juste un symbole pour dire que, le dialogue est mieux. Les armes, ça ne vaut pas la peine ».
Un fonds de 10 milliards de francs CFA
Près de 4 500 victimes sont concernées par cette première opération d’indemnisation. Mais parmi elles, 3 500 sont décédées. Les deux tiers environ ont déjà perçu leur indemnisation d’après le Programme national de cohésion sociale.
De nombreuses victimes déplorent tout de même des lenteurs dans le processus. Mariatou Koné, la directrice du PNCS, appelle à la sérénité : « Les personnes qui n’ont pas encore reçu leur chèque, c’est dû à quelques petites difficultés. C’est le fait que parfois, dans une même famille, il a plusieurs personnes qui veulent prendre l’argent, et nous on ne peut pas se mettre dans les histoires de famille. Donc on attend que la famille soit d’accord pour nous donner le nom d’une seule personne qui va prendre le chèque au nom de la famille ».
A en croire le Haut commissariat des Nations unies, quelque 239.000 réfugiés ivoiriens ont été rapatriés jusqu’à fin octobre 2015, sur environ 300.000 qui avaient fui la crise post-électorale de 2010
Près de 60 000 ressortissants de la Côte d’Ivoire vivent encore exil sur environ 300 000 qui avaient fui leur pays au fort des violences post-électorales de 2010 qui ont fait au moins 3 000 morts, estime le Haut commissariat des Nations unies pour les refugiés (HCR).
« A ce jour, le HCR a enregistré près de 59.000 Ivoiriens réfugiés, encore en exil, dont 37.951 vivant au Liberia, 11.452 au Ghana, 6.567 en Guinée, 2.274 au Togo, 1.022 au Mali et environ 285 dans d’autres pays », a-t-on appris lundi auprès de l’institution onusienne à Abidjan.
A en croire le HCR, quelque 239.000 réfugiés ivoiriens ont été rapatriés jusqu’à fin octobre 2015, sur environ 300.000 qui avaient fui la crise née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de 2010.
Entre novembre 2010 et avril 2011, au moins 3 000 personnes ont été tuées dans les violences consécutives.
D’octobre 2011 à octobre 2015, le HCR a organisé des opérations de rapatriement volontaire en Côte d’Ivoire avec l’appui du Service d’aide et assistance aux réfugiés et apatrides (Saara) du ministère ivoirien des Affaires étrangères.
Les opérations de rapatriement ont dû être suspendues en raison de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Avec la fin officielle de l’épidémie au Liberia et en Sierra Leone, le gouvernement ivoirien a annoncé en juin la reprise des opérations de rapatriement volontaire.