Au Cameroun une ONG dénonce les arrestations «illégales» de près de 160 civils

Les faits se sont déroulés dans cinq villages du département de la Mémé, dans la région anglophone du Sud-Ouest.

L’ONG Mandela Center International dénonce les arrestations, au début du mois, de plus de 150 civils par les forces de défense et de sécurité. Pour l’ONG, ces arrestations sont illégales et arbitraires et elle demande la libération immédiate de ces habitants. Selon elle, ce sont principalement des jeunes et quelques personnes âgées, au total près de 160 personnes, qui ont été arrêtées le jeudi 2 mars.

Dans sa note d’information, l’organisation parle de plusieurs centaines de militaires qui ont fait une descente au petit matin dans les villages de Matoh, Kindongi, Mbonge-Batoke, Mboh-Barombi et Ediki, des arrondissements de Mboge et Konye. Les opérations ont eu lieu à la suite d’une dénonciation du préfet du département de la Mémé.

« Ce genre de comportement est contraire au droit international humanitaire »

Selon Jean-Claude Fogno, secrétaire exécutif permanent de l’organisation Mandela Center International, les habitants ont été conduits dans un premier temps à la gendarmerie de Kumba. Seuls quatorze d’entre eux ont été inculpés par un magistrat militaire pour « terrorisme, complicité de terrorisme, fabrication d’armes artisanales et atteinte à la sûreté intérieure de l’État ».

« Nous dénonçons le fait qu’on arrête d’abord les individus et on les enferme avant de réunir les éléments qui montrent qu’ils ont commis une infraction. Ce genre de comportement de l’armée est contraire au droit international humanitaire puisqu’en réalité, dans le champ de guerre, on doit tout faire pour préserver les civils de ce genre d’arrestations illégales et de détentions arbitraires », dénonce-t-il.

Protestations

Des arrestations qui font écho, selon Jean-Claude Fogno, à celles qui ont eu lieu le 12 février dernier dans le département du Fako, dans la localité d’Ekona. Quatre-vingt-dix-sept jeunes avaient été interpellés. Les femmes ont protesté le 14 février à Buea devant les bureaux du maire et du gouverneur de la région du Sud-Ouest et dans les jours suivants, 81 jeunes ont été relâchés.

Pour l’organisation Mandela Center International, cité par Rfi, ces méthodes rappellent celles utilisées dans la lutte contre Boko Haram dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Contactés, les ministères de la Défense et de l’Intérieur n’ont pas commenté les déclarations de l’ONG.

 

 

 

 

Cameroun : Le Coq sportif dénonce la rupture du contrat avec la Fécafoot

L’équipementier français se dit «surpris» par cette décision « unilatérale » au communiqué de la Fécafoot annonçant la rupture du contrat qui les lie.

« Le Coq Sportif souhaite faire part de sa plus grande surprise et de sa stupéfaction à la lecture du communiqué de presse national et international émis ce jour par la Fecafoot et annonçant la résiliation de sa collaboration avec notre marque à l’issue de la CAN féminine TotalEngergie 2022 », a annoncé l’équipementier français sur Twitter.

Le Coq Sportif s’offusque contre « cette décision prise de façon unilatérale et brutale intervient alors même que Le Coq Sportif a délivré tous ses engagements contractuels depuis plus de trois ans en accompagnant la Fécafoot depuis la Coupe du Monde féminine en 2019 et plus récemment de l’équipe masculine première lors de la CAN 2022 ».

Ce qui surprend davantage la firme française c’est que la « Fécafoot a validé les maillots développés par Le Coq Sportif pour la prochaine Coupe du Monde au Qatar, équipements qui sont homologués par la FIFA ». Le Coq Sportif dit avoir saisi la Fédération et son président Samuel Eto’o, afin « d’engager les discussions nécessaires, dans un esprit constructif et respectueux des engagements réciproques. Nous ne doutons pas que cet échange permette de pouvoir poursuivre sereinement la collaboration contractée par la Fécafoot et Le Coq Sportif ».

 

Cameroun : Samuel Eto’o dénonce le blocage de 560 millions de F alloué à la Fécafoot

Le président de la Fécafoot, tout en dressant le bilan de ses six premiers mois ce 27 juin, a dénoncé le blocage des fonds alloués par l’Etat à l’instance qu’il dirige. 

En clôture de la  cérémonie du séminaire atelier de recyclage organisé à l’attention des journalistes sportifs du Cameroun, du 25 au 27 juillet 2022, le président de la Fécafoot Samuel Eto’o a révélé que la subvention de l’Etat, destinée au football professionnel demeure bloquée par «quelques forces obscures».

Dans son discours de circonstance, Samuel Eto’o a tenu à faire le point sur la situation de la subvention octroyée par l’Etat pour l’organisation des championnats professionnels de MTN Elite One et Mtn Elite Two. L’enveloppe s’élève à 560 millions de FCFA.

« Sur haute instruction du Secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh qui a porté nos doléances auprès du Chef de l’Etat, décision a été prise d’octroyer 560 millions de francs CFA à la Fécafoot pour les clubs », révèle Samuel Eto’o.

Malheureusement de l’avis du président de l’instance faitière du football camerounais, cette subvention qui devrait être redistribuée aux clubs ne serait pas encore arrivée dans les comptes de la Fécafoot. Pour Samuel Eto’o, ces fonds sont purement et simplement bloqués par des personnes mal intentionnées «tapis dans l’ombre» qui souhaitent le voir échouer dans son projet de reconstruction du football camerounais.

«Au moment où je m’adresse à vous, cet argent reste bloqué par quelques forces obscures tapies dans les méandres de notre haute administration. Ces personnes, qui se reconnaîtront, ont juré de faire échouer notre projet du football national, pour des raisons dont j’ignore les tenants et les aboutissants », a déclaré le président de la Fécafoot.

Une sortie qui devrait calmer les ardeurs de Pierre Semengue, le président du Conseil transitoire du football professionnel. Lui qui a saisi Samuel Eto’o le 21 juin dernier à l’effet de lui demander « de prendre des mesures dans l’immédiat, pour l’acheminement et le transfèrement de ladite subvention, au profit direct du Conseil Transitoire du Football Camerounais ». L’instance qui gère les championnats de Mtn Elite One et Mtn Elite two.

Par ailleurs, Samuel Eto’o a fait une annonce forte :  » J’ai le plaisir de vous annoncer que j’ai obtenu un accord de principe pour un emprunt de 9 milliards de Fcfa d’une banque de la place. Ces fonds serviront à financer la construction des stades de proximité et à achever  l’immeuble siège de la fédération ». 

 

Cameroun : le ministre en charge des Marchés dénonce les blocages dans les administrations

Le ministre Ibrahim Talba Malla, vient de publier une note décriant des blocages dans les passations de la commande publique au sein de l’administration camerounaises.

La crise sanitaire a entrainé dans l’administration camerounaise des difficultés exceptionnelles d’exécution des contrats de passation des marchés. Mais dans sa note, le ministre camerounais en charge des marchés publics (Minmap) indexe principalement les maîtres d´ouvrage, les maîtres d´ouvrage délégués et les membres des commissions de passation des marchés.

Le ministre écrit en effet qu’à, « maintes reprises, mon attention a été attirée sur des dysfonctionnements, voire la paralysie, du service public des marchés publics au sein de certaines administrations et structures, suite aux sanctions d’interdiction d’intervenir dans le processus de passation et de suivi de l’exécution des marchés publics, prises à l’encontre de certains acteurs du secteur public ».

Ces dysfonctionnements ne sauraient être admises ni se justifier, eu égard aux mécanismes de suppléance et d’intérim mis en place au sein des administrations et organismes afin d’assurer la continuité du service, fait savoir le Minmap.

Dans l´optique de mettre un terme à ces situations qui impactent négativement la performance du système des marchés publics et par conséquent compromettent l’atteinte des objectifs de réalisation des projets d’intérêt général, Ibrahim Talba Malla prescrit des mesures pour corriger la situation.

Pour le ministre des Marchés publics, « En cas de suspension d’un maître d’ouvrage ou d’un maître d’ouvrage délégué, son collaborateur le plus immédiat dans l’ordre hiérarchique, et au cas où celui est indisponible, son suivant immédiat selon l’ordre de préséance, assure à titre intérimaire, sans aucune autre forme de procédure et sous réserve des formalités de transition, les attributions de maîtrise d’ouvrage ou de maîtrise d’ouvrage déléguée relativement à la gestion des marchés publics au sein de l’administration ou de la structure concernée ».

L’ancien directeur général de la Sonara précise que ledit intérim porte uniquement sur des sujets relatifs à la passation et le suivi de l’exécution des marchés publics, relativise Talba Malla. Il cesse de plein droit dès l’échéance ou la remise de la sanction, et le titulaire retrouve d’office la plénitude de ses attributions.

Échauffourées de Kondengui : Amnesty international déplore l’usage des armes à feu

L’ONG appelle les autorités camerounaises à ouvrir une enquête indépendante sur l’usage des armes à feu par les forces de sécurité au cours des événements du 22 juillet.

Amnesty international aborde à nouveau des questions liées aux centres pénitencier du Cameroun. Hier, mardi 23 juillet, l’organisation a dénoncé « un recours à une force excessive contre des prisonniers » au cours d’une émeute à la prison centrale de Yaoundé ayant conduit à l’agression de deux détenus lundi.

« Les autorités camerounaises doivent mener une enquête indépendante et efficace sur l’usage d’armes à feu et de balles réelles qui ont été signalés durant l’émeute de lundi », a appelé l’ONG, par opposition au gouvernement qui a indiqué dans un communiqué officiel qu’aucune balle réelle n’a été utilisée durant ces événements.

Lire aussi : Cameroun : résurgence de coups de feu à la prison centrale de Kondengui

Le 21 juillet dernier, des détenus politiques – dont des activistes anglophones et des membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) – ont entrepris un mouvement d’humeur dans la cour de la prison centrale pour contester la lenteur de leurs procédures judiciaires. Ils demandaient à être déférés devant un juge ou à être immédiatement libérés.

Lire également : Crise anglophone : le point sur les émeutes de la prison centrale de Yaoundé

Pour Amnesty international, c’est sur ce point que les efforts du gouvernement devraient être concentrés. « Les conditions carcérales sont extrêmement mauvaises à Kondengui, une prison surpeuplée où de nombreux prisonniers attendent d’être déférés devant un juge. Tant qu’aucune solution n’est apportée à cette situation, de nouvelles violences risquent d’éclater », recommande l’Ong.

Article lié : Emeutes à la prison de Kondengui : 177 détenus auditionnés par les forces de sécurité

Médias : RSF dénonce l’arrestation de la journaliste Mimi Mefo

L’organisation non gouvernementale demande la libération immédiate » de la journaliste d’Equinoxe télévision.

 

Le post de Reporters sans frontières – Afrique s’inscrit au lendemain de l’arrestation et l’incarcération de la jeune journaliste Mimi Mefo Takambou. En effet, l’ONG poursuit dans son tweet en indiquant que « les journalistes qui couvrent la crise anglophone ne sont pas des criminels ».

Compte tenu de cette situation qui anime l’univers de la presse, le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a entrepris des démarches pour obtenir l’arrêt de cette procédure. A cet effet, un collège d’avocats placé sous la conduite de Me Alice Nkom, a été constitué. D’un autre côté, Alice Sadio, présidente de l’Alliance des Forces Progressistes a fermement protesté contre l’incarcération de ladite journaliste. En ses termes, la femme politique a dénoncé « cette nouvelle habitude de gouverner par des intimidations et des arrestations ».

Il faut dire que l’incarcération de Mimi Mefo a provoqué l’indignation des hommes de médias et d’autres acteurs de la société civile, y compris ceux des formations sociales nationales et internationales défendant ce corps de métier.